Fiche de lecture "Zone euro : éclatement ou fédération" de Michel Aglietta
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Fiche de synthèse des arguments du livre
Zone Euro
Eclatement ou Fédération
de Michel Aglietta
Michalon, 2012
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L’euro n’est pas viable sans un Etat fédéral européen le soutenant, à cause des différences
trop importantes entre les pays qui le composent
Aucune sortie de l’euro n’est prévue : dans l’Histoire, les unions similaires se sont soit dissoutes (union latine et union
scandinave), soit ont créé une souveraineté politique (Reich Allemand en 1871, avec une union politico-monétaire bâti sur
une union douanière, le Zollverein)
La principale faille de l’Euro tient à son
originalité : une monnaie sans autorité
politique unique la soutenant
L’euro regroupe des pays aux
économies trop différentes pour que
leur taux de change soit fixé à jamais
entre elles
Le cas précédent du Système
Monétaire Européen s’est soldé par
un échec
L’Euro est une monnaie unique sans pouvoir
souverain unique, et la BCE est une
institution fédérale dans une Europe qui ne
l’est pas
La conception de la zone Euro conduit
irrémédiablement à la divergence
industrielle entre les pays
L’Italie et le Royaume-Uni avaient dû sortir
du SME suite à la spéculation des marchés,
malgré l’action des banques centrales
A B C
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C’est un statut incohérent, unique au monde
: cette situation n’est viable tant que les
marchés financiers sont calmes, mais ne
supporte pas de crise financière
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Une monnaie sans Etat avec sa Banque
Centrale, son budget et son émission de
dette, ça ne peut pas marcher
L’Euro a créé une convergence des taux
d’intérêt entre des pays dont les grands
paramètres économiques étaient différents
Les économistes ont en effet observé que dans un
espace économique disposant d’une seule
monnaie, l’intégration des différentes zones
conduit à une polarisation de l’industrie dans les
lieux où elle est initialement la plus forte
Les créateurs de l’Euro
pensaient que la
convergence entre pays
se ferait
automatiquement par
rattrapage
Or les investissements
dans les pays moins
développés ont abouti à
une spéculation
immobilière et à la
consommation à crédit,
et au final à une
inflation détruisant la
compétitivité de ces
pays
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Comme l’euro, ce système enlevait la
souveraineté monétaire aux pays : les taux
de changes étaient fixés sur la monnaie
allemande alors que les situations
économiques des pays étaient hétérogènes
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L’euro a donc désindustrialisé les pays du Sud de l’Europe et affaibli la croissance potentielle
européenne, à cause d’une stratégie allemande égoïste
L’euro a désindustrialisé le Sud au profit du Nord et
affaibli la croissance potentielle en Europe
L’Allemagne a mené une politique égoïste qui
déséquilibre la zone
Avec l’euro, c’est l’immersion dans la finance dominée par la finance
de marché qui a placé la rentabilité exigée hors de portée des
projets industriels
En réponse à la réunification, l’Allemagne a choisi de retrouver de
la compétitivité coûte que coûte, au détriment de ses partenaires
A B
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1L’intégration économique de différents pays sans une politique
industrielle produit une concentration de l’industrie dans les
régions les plus développées initialement : c’est un résultat bien
connu en histoire de l’économie
Cela implique une divergence entre ces régions et donc un
appauvrissement des pays pauvres
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L’idéologie libérale des
dirigeants européens a refusé la
politique industrielle qui peut
limiter cette polarisation
L’unification financière a facilité
cette polarisation, en faisant
converger les taux d’intérêt
Cette divergence a été aggravée par l’offensive commerciale lancée
par les pays asiatiques et l’Allemagne
Les autres pays n’ont pas les mêmes caractéristiques et donc pas les mêmes besoins que l’Allemagne
L’Allemagne a ainsi compressé ses salaires en profitant de
l’impossibilité de dévaluer pour ses voisins, lui donnant un
avantage conséquent
Si tous avaient fait la même chose que l’Allemagne, comme nous le
vivons actuellement, cette stratégie n’aurait pas fonctionné : la
demande de tous les pays aurait baissé, provoquant une déflation
européenne
Cette stratégie ne peut être un modèle : mathématiquement, tous
les pays ne peuvent être exportateurs nets
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L’Allemagne développe une rhétorique vide sur le futur de l’union :
elle parle d’Europe plus intégrée mais refuse toute action dans ce
sens (euro bonds, rôle plus actif de la BCE, etc.), et pense que l’on
peut continuer sans rien changer aux règles qui ont provoqué la
divergence
L’accusation d’irresponsabilités des pays du Sud est infondée, car
leur dérive de la dette est liée à la mise en place de l’euro et à la
politique de compression salariale de l’Allemagne
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Les solutions : une sortie de la zone et un défaut pour la Grèce, la création d’un Etat Fédéral
Européen pour les autres
Pour la Grèce, son insolvabilité réduit
son choix à 2 possibilités : défaut et
sortie de l’euro ou plan Marshall
européen par un Etat fédéral
La sortie de la zone euro est une
possibilité crédible pour les Etats en
difficulté
Toutefois, la meilleure solution reste
la création d’un Etat Fédéral
Européen
La Grèce est insolvable, sa dette ne sera
jamais remboursée en totalité
La tendance suivie actuellement aboutira à
l’éclatement de la zone euro
La meilleure solution est de transformer
l’euro en monnaie complète
A B C
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Les grands changements monétaires comme
la sortie de l’euro ont des précédents et les
mesures pour les mettre en place sont
connues : ce n’est pas la catastrophe
annoncée par certains
Ces éléments ne suffiront pas à résoudre ce
problème structurel : il faut un vrai projet de
développement sur tous les territoires pour
la justice sociale et l’adhésion des peuples
Un défaut et une
sortie de l’euro où
les créanciers
prennent leur perte
immédiatement
Un plan d’aides type
plan Marshall pour
améliorer sa
compétitivité et des
transferts
budgétaires, c'est-à-
dire des dons qui
seront versés chaque
année et ne seront
pas récupérés
Les politiques d’austérité sont un échec
Le choix est entre deux solutions aux coûts
équivalents mais qui ne sont pas payés au
même moment :
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Ce n’est pas le meilleur scénario, mais il
pourrait toutefois permettre à des pays en
difficulté comme la Grèce de s’en sortir,
comme l’Argentine, au lieu de mourir à petit
feu sous la tutelle destructrice du FMI et de
la Commission Européenne
Copier le modèle allemand est impossible et
non souhaitable
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Banque Centrale Européenne au mandat
élargi
Etat fédéral européen disposant d’un budget
propre important
Gouvernance économique fédérale avec
dialogue au niveau européen et national
Création d’un grand marché d’eurobonds
pour mutualiser les dettes et un projet
industriel tourné vers l’environnement afin
de relancer la croissance de long terme
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