SlideShare ist ein Scribd-Unternehmen logo
1 von 12
Downloaden Sie, um offline zu lesen
Longtemps considérée comme une ressource gratuite ou peu 
coûteuse, l’eau constitue l’un des principaux enjeux du Développement 
Durable. Moins médiatisé que n’a pu l’être le pic pétrolier, le pic de 
l’eau est devant nous. 
Ressource rare ou trop abondante, inégale en qualité, elle est 
aujourd’hui source de conflits entre acteurs économiques. 
Plusieurs facteurs indiquent que la pression sur la ressource devrait 
s’accroître fortement au cours du 21e siècle. Rares sont les régions 
du monde qui peuvent espérer être épargnées par les difficultés 
d’approvisionnement en eau. 
La question est : comment répondre aux besoins croissants de la 
population mondiale avec des ressources limitées ? Certaines 
entreprises, du fait de leurs activités et/ou de leur implantation 
géographique, vont se trouver en risque sur leurs approvisionne-ments, 
ceci se traduisant par une hausse des coûts ou par une 
pénurie mettant en péril l’activité. 
L’efficacité des modes de consommation sera l’une des clés ainsi 
que le traitement et la gestion de la distribution. Le potentiel 
d’amélioration dans l’utilisation de la ressource est substantiel 
dans de nombreux secteurs et notamment dans l’agriculture. 
Eric VAN LA BECK 
Directeur Recherche et Développement ISR 
OFI ASSET MANAGEMENT 
ÉDITO
L’eau, l’abondance de la rareté ...................................... 2 
Une demande en mutation ............................................. 3 
L’émergence d’un nouveau 
modèle économique ......................................................... 5 
Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 1 
SOMMAIRE
L’EAU 
L’ABONDANCE DE LA RARETÉ 
UNE RESSOURCE PEU DISPONIBLE 
ET INÉGALEMENT RÉPARTIE 
Si l’eau recouvre à plus de deux tiers notre planète 
dite « bleue », moins de 1 % de cette ressource est 
disponible sous forme d’eau douce. En effet, 97,5 % 
de l’eau sur terre est salée et 70 % de l’eau douce est 
gelée donc non disponible. À eux seuls, les glaciers 
représentent 69 % de l’eau douce mondiale contre 
30 % pour les eaux souterraines et seulement 0,4 % 
pour les eaux de surface ! 
Répartition de la ressource en eau sur la planète 
De plus, l’eau douce est inégalement répartie. Dès 
lors, la disponibilité de la ressource doit s’apprécier 
localement. Une dizaine de pays se partage 60 % de 
l’eau douce disponible. Il s’agit du Brésil, de la Russie, 
de la Chine, du Canada, du Congo, de la Colombie, 
de l’Inde, des États-Unis et de l’Indonésie. Même à 
l’intérieur de ces pays, l’eau peut être rare si on la 
met en perspective avec la densité de la population. 
Ainsi, si la Chine et l’Inde sont très bien dotées en 
matière d’eau disponible, elles le sont beaucoup 
moins si on rapporte la quantité au nombre d’habi-tants. 
À l’inverse, des pays comme l’Irlande, la Suède 
ou la Norvège affichent une quantité d’eau disponible 
importante rapportée au nombre d’habitants. 
2 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 
UNE MAUVAISE GESTION DE L’EAU 
Selon la Banque Mondiale, les fuites représentent à 
elles seules des pertes de 50 millions de m3 par jour ! 
Notons que si près des deux tiers d’entre elles ont 
lieu dans les pays à faibles et moyens revenus, les 
pays développés ont les mêmes problématiques 
puisqu’aux États-Unis les fuites représentent 15 %(1) 
du volume total d’eau potable. 
UNE RESSOURCE DÉGRADÉE 
Au-delà de la quantité disponible, la pénurie peut 
également provenir d’une détérioration de la res-source. 
Dans les zones urbaines, la pollution de l’eau 
est souvent liée à une utilisation inappropriée des 
espaces et à un système de traitement insuffisant. 
Par ailleurs, le développement de l’agriculture 
intensive nécessitant une utilisation massive d’en-grais 
et de pesticides a entraîné une dégradation de 
la qualité de l’eau par, notamment, une concentra-tion 
excessive d’éléments nutritifs entraînant la 
prolifération d’algues vertes. Enfin, dans les pays 
en développement, les sources d’eau sont souvent 
considérées comme des égouts à ciel ouvert 
et l’inadéquation, ou l’absence totale, de réseau 
de traitement des eaux usées a pour conséquence 
une forte pollution. 
Source : ONU, 2014 
(1) American Society of Civil Engineers 
Parallèle entre répartition de la ressource 
en eau et population 
60% 
31% 
15% 8% 
13% 13% 
12% 1% 
7% 13% 
6% 
22% 
Source : ONU, 2013 
97,5 % 
eau salée 
2,5 % 
eau douce EAU 
DOUCE 
70 % 
glace 
30 % 
eau 
souterraine
(2) Food and Agriculture Organization 
Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 3 
L’eau que nous consommons est très largement 
utilisée pour l’agriculture (70 %) et dans de moindres 
mesures pour l’industrie (20 %) et la consommation 
domestique (10 %). Néanmoins, une modification 
de cet équilibre peut être envisagée dans les années 
à venir, notamment en raison des pratiques des pays 
en développement. 
Répartition de la demande en eau 
Irrigation Domestique 
Bétail Industrie 
Électricité 
2050 
2000 2000 2050 
2000 2050 
2000 2050 
Source : OCDE, 2013 
L’AGRICULTURE : LA DEMANDE EN 
EAU DEVRAIT SE STABILISER À TERME 
Selon la FAO(2) , il faut 1000 fois plus d’eau pour nourrir 
une population que pour satisfaire sa soif. L’enjeu est 
d’autant plus important que la demande mondiale 
en nourriture augmente au fur et à mesure que 
la population mondiale croît et que les habitudes 
alimentaires s’alignent sur le mode de consomma-tion 
occidental. Aussi, l’élevage est nettement plus 
consommateur d’eau que les différentes cultures 
comme les céréales. Selon la FAO, et en prenant 
en compte l’ensemble du cycle de production, il faut 
15 500 litres d’eau pour produire 1 kg de viande 
contre 590 litres d’eau pour 1 kg de blé. 
L’utilisation, non soutenable, de l’eau par les agricul-teurs 
s’est accélérée en raison de la combinaison de 
plusieurs facteurs comme la diminution des coûts 
d’extraction ou encore les subventions gouverne-mentales 
pour l’installation de pompes. Les poli-tiques 
économiques en matière agricole ont eu une 
vision à court terme favorisant des comportements 
non durables. 
Néanmoins, la FAO attend une diminution de la 
consommation d’eau nécessaire à l’agriculture en 
raison principalement de la baisse des besoins en 
irrigation (- 14 % entre 2000 et 2050). Le dévelop-pement 
des systèmes d’irrigation dits « intelligents » 
devrait permettre de réduire les consommations 
d’eau en apportant uniquement l’eau dont a besoin 
la plante. 
L’INDUSTRIE : LE PLUS GRAND 
CONSOMMATEUR DE DEMAIN 
En fonction des pays, la consommation d’eau varie 
fortement. Alors que, selon la Banque Mondiale, 
l’industrie représente une grande partie des 
prélèvements en eau dans les pays à hauts revenus, 
ils tombent à 10 % dans les pays à faibles et moyens 
revenus. Dès lors, le développement économique 
entamé par ces derniers va mécaniquement entraîner 
une augmentation de la consommation d’eau. 
Deux secteurs industriels sont plus particulièrement 
concernés par cet enjeu. Le secteur de l’énergie a 
besoin d’une grande quantité d’eau afin d’alimenter 
ses systèmes de refroidissement. 20 % des besoins 
en eau du secteur industriel en Chine sont liés à la 
production d’électricité et ils devraient atteindre les 
40 % durant la prochaine décennie. De même, le 
secteur pétrole et gaz, avec le développement de 
l’extraction non conventionnelle devrait voir ses 
besoins augmenter fortement. 
LA CONSOMMATION DOMESTIQUE : 
LA FORTE CROISSANCE 
DE LA DEMANDE 
Nous attendons une forte augmentation de la 
consommation d’eau domestique. Cette dernière 
devrait être la conséquence de trois tendances de 
long terme. 
En premier lieu, la très forte croissance de la population 
mondiale va entraîner une plus forte consommation 
UNE DEMANDE 
EN MUTATION 
6 000 Km3 
5 000 
4 000 
3 000 
2 000 
OCDE BRICS 
1 000 
0 
MONDE 
AUTRES 
Quantité d’eau nécessaire pour 1 kg 
Source : FAO, 2013 
Bananes 
345 L 
Blé 
590 L 
Riz 
1 600 
à 5 000 L 
Coton 
5 263 L 
Boeuf 
15 500 L
en eau. La population devrait atteindre les 9 milliards 
en 2050 contre 7 en 2011(3) ! 
En deuxième lieu, l’urbanisation grandissante en-traîne 
une augmentation de la pression sur l’eau. 
Selon les Nations Unies, 70 % de la population 
mondiale sera citadine en 2050. Or l’urbanisation 
ralentit le taux de renouvellement des nappes 
phréatiques et impacte la qualité de l’eau. Dès lors, 
la fourniture en eau de ces populations sera un enjeu 
majeur et il faudra mettre en place des infrastruc-tures 
efficientes. 
En troisième lieu, l’augmentation du niveau de vie 
de ces nouvelles populations urbaines augmente 
leur consommation en eau. Et ce, en conséquence 
de la modification de leur régime alimentaire (aug-mentation 
de la consommation de viande) et du 
développement des loisirs. 
Consommation quotidienne moyenne 
d’eau domestique par personne 
Source : UNESCO, 2013 
Ces tendances de long terme montrent que la 
pression sur l’eau devrait s’accentuer dans les 
années à venir. La combinaison de ces facteurs 
(une ressource rare, une population mondiale en 
augmentation et le développement économique) 
entraîne un phénomène de stress hydrique. 
UN DÉSÉQUILIBRE ENTRE L’OFFRE 
ET LA DEMANDE : LE STRESS 
HYDRIQUE 
Le stress hydrique se définit comme une situation 
où la demande en eau est supérieure aux ressources 
disponibles. Selon le World Resources Institute, 
aujourd’hui, les zones géographiques en stress 
hydrique ou proches de l’être se situent en Afrique 
du Nord, au Moyen-Orient, en Australie, en Afrique 
du Sud, aux États-Unis, au Mexique ou encore 
4 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 
en Chine. En Europe, certaines régions d’Espagne, 
d’Italie, de France et même de Belgique sont 
touchées. Comme évoqué précédemment, nous 
retrouvons, logiquement, des régions peu dotées 
en eau (ex : Afrique du Nord) mais aussi des pays où 
la ressource en eau est importante (ex : Chine). 
Quantité d’eau douce disponible par personne 
Le changement climatique devrait accentuer 
cette situation de stress hydrique. À horizon 2025, 
sur la base d’un scenario intermédiaire du GIEC(4), 
ces situations soit stagneront, soit s’aggraveront 
comme par exemple au Moyen-Orient et en Afrique 
du Nord. 
(3) Nations Unies • (4) Groupement d’Experts Intergouvernementaux sur le Climat 
Sources : FAO, Nations Unies, World Resourcess Institute (WRI), 
United Nations Environment Program & Philippe Rekacewicz 
(Le Monde Diplomatique) 
10L 
200L 
400L 
Américain Européen Africain
L’ÉMERGENCE 
D’UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE 
Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 5 
Le prix de l’eau est souvent trop faible pour inciter 
les consommateurs à réduire leur consommation 
d’eau. Pourtant, le prix de l’eau peut être significatif 
car il englobe le coût du transport, celui du traite-ment 
de l’eau et ceux liés à l’exploitation et à la 
maintenance des sites de production et d’achemi-nement. 
En octobre 2012, au niveau de l’OCDE, une 
étude conduite auprès de 244 cadres d’entreprises 
du secteur a montré, qu’à leurs yeux, la principale 
barrière pour répondre à la demande est le gaspil-lage 
de l’eau. 
Aussi, la tarification durable des services liés à l’eau 
(recommandée par l’OCDE) pourrait être un moyen 
de mettre en exergue la rareté de la ressource et 
donc de promouvoir une meilleure efficacité dans la 
gestion de la ressource et une plus grande maîtrise 
de la demande en eau. Néanmoins, l’eau ne doit pas 
être considérée comme un produit quelconque dans 
la mesure où il correspond à un besoin vital de 
l’Homme. Il est fondamental de trouver un système 
permettant l’accès à l’eau pour l’ensemble de la 
population. 
LA GESTION DE LA RESSOURCE 
EN EAU : UN RISQUE POUR LES 
ACTEURS ÉCONOMIQUES 
Naturellement, le premier secteur concerné est celui 
des services aux collectivités avec les acteurs qui ont 
une activité de gestion de la ressource en eau (eau 
et assainissement). De la même manière, le secteur 
« boissons » est au coeur de la problématique puisque 
certains acteurs en font commerce. 
Il ne faut pas néanmoins oublier les consommations 
« cachées » d’eau. Certains secteurs, ou la dépen-dance 
en matière d’eau est moins évidente, sont 
particulièrement dépendants. C’est le cas du secteur 
des semi-conducteurs où le processus de production 
nécessite d’importantes quantités d’eau hautement 
purifiée afin d’assurer la pureté des matériaux. Ainsi, 
la consommation quotidienne mondiale d’eau du 
secteur est estimée entre 7,5 et 15 millions de litres 
d’eau ! 
UN TRIPLE RISQUE 
• Le risque de réputation : une mauvaise gestion 
de la ressource en eau peut avoir un impact négatif 
sur l’image d’une entreprise auprès de ses parties 
prenantes. Aussi, NestLé a été forcée de renégocier 
ou a perdu des contrats d’exploitation de sources 
aux États-Unis en raison de la pression des parties 
prenantes. En 2005, à Fryeburg dans le Maine 
(États-Unis), Nestlé – qui avait obtenu l’autorisation 
d’exploiter une nouvelle source d’eau et de la trans-porter 
par camions – s’est vue retirer son permis 
d’exploitation suite aux plaintes portées devant les 
tribunaux par une association de riverains. 
• Le risque de production : le prix des matières 
premières peut augmenter en raison de la rareté 
de l’eau pour les cultiver. CarLsberg a ainsi vu ses 
marges opérationnelles passer de 27,8 % en 2010 
à 21,7 % en 2011 en raison des variations des prix 
du blé. 
• Le risque légal et de régulation : l’apparition 
de nouvelles lois peut entraîner des surcoûts pour 
les entreprises. Ainsi, en Inde, l’État du Kerala a 
adopté une loi autorisant les riverains à poursuivre 
CoCa-CoLa en justice pour dégradation de l’envi-ronnement. 
Notre analyse nous permet d’identifier les entre-prises 
qui intègrent au mieux ces risques dans la 
conduite de leur activité. 
UNE SÉLECTION D’ACTEURS 
QUI MAITRISENT LEURS RISQUES 
• Secteur «Boissons » :HeiNekeN, ab iNbev, Diageo, 
sab MiLer, CarsLberg et CoCa-CoLa HbC sem-blent 
être les « meilleurs » dans la mise en place de 
moyens significatifs pour gérer ce risque. Parmi les 
mesures mises en place par certains, on peut noter 
la collaboration avec les agriculteurs pour améliorer 
leurs pratiques, le calcul de l’intensité en eau (quan-tité 
d’eau nécessaire pour produire une quantité 
de produit fini), la cartographie des zones géogra-phiques 
à risque, l’installation de leur propre usine 
de retraitement de l’eau ou encore la fixation 
d’objectifs de réduction de la consommation d’eau 
pour les unités de production.
• Secteur « Produits alimentaires » : DaNoNe et 
UNiLever sont les entreprises les plus en avance 
pour gérer cet enjeu grâce notamment à la fixation 
d’objectifs ambitieux, des outils de mesure de 
l’affectation de la ressource, une collaboration avec 
les agriculteurs… 
• Secteur « Hôtellerie et voyages » : aCCor semble 
l’entreprise la plus en avance en raison de la gestion 
de ses impacts directs sur l’eau et des mesures 
prises pour les limiter : recours à des régulateurs 
d’eau, systèmes de récupération des eaux de pluies 
et certification de certains hôtels. 
6 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 
• Secteur « Semi-conducteurs et équipements de 
production » : st MiCroeLeCtroNiCs a su intégrer 
à son processus de production des objectifs de 
réduction de sa consommation en eau, la réutilisa-tion 
et le recyclage de l’eau utilisée et la mise en 
place de stratégies adaptées à chaque site. 
• Secteur « Services aux collectivités-producteurs 
d’électricité » : aCCioNa, eDP et CeNtriCa ont no-tamment 
mis en place des programmes de gestion 
des risques, de réductions des prélèvements en eau, 
des plans de prévisions des sécheresses ou encore 
des produits plus efficaces (pompes par exemple). 
• Secteur « Service aux collectivités eau et assai-nissement 
» : veoLia eNviroNNeMeNt et sUez 
eNviroNNeMeNt sont les mieux placées en raison 
de la fixation d’objectifs de réduction de fuites, de 
la R&D (recharge de nappes phréatiques à partir 
d’eaux de pluie et d’eaux usées dépolluées, valorisa-tion 
des eaux usées, compteurs intelligents), de 
l’incubation de start-up, d’outils de mesure de 
brasseur opérant dans le 
monde entier, ab inbev est 
implanté dans des zones de 
stress hydrique. L’entreprise a 
conduit une étude montrant que 7 % de ses usines 
sont situées dans des régions de fort stress 
hydrique. Conscient de cet enjeu, ab inbev a investi 
significativement afin de réduire sa consommation 
d’eau dans son processus de production. aussi, 
l’entreprise a vu sa consommation d’eau pour la 
production d’un litre de bière passer de 4,3 L en 2009 
à 3,5 L en 2012 (- 19 %). 
acteur majeur du secteur des semi-conducteurs, 
stMicroelectronics 
a mis en place une politique de 
diminution de ses consommations 
d’eau très développée et a obtenu de sérieuses 
réductions en la matière. L’entreprise s’est fixée un 
objectif long terme de réduction de 5 % par an de 
ses consommations d’eau par unité de production. 
ainsi de 2000 à 2010, stMicroelectronics a vu son 
intensité en eau se contracter de 50 %. 
La politique du groupe s’articule autour, d’une part, 
des investissements dans des outils de production 
moins consommateurs en eau et, d’autre part, dans 
le recyclage et la réutilisation de l’eau utilisée lors 
du processus de production. 
L’entreprise affiche une faible 
intensité en eau de 37 516 m3 
pour générer 1000 $ de chiffre 
d’affaires contre 349 546 m3 
pour la moyenne du secteur. si une partie de l’écart 
trouve son explication dans la différence des modes 
de production entre les acteurs (ex : nucléaire vs 
éolien), l’autre partie provient des efforts fournis 
par le groupe. Pour atteindre ce résultat, acciona a 
commencé par faire l’analyse de ses consommations, 
puis a mené des audits et a pris des mesures correc-tives. 
Par ailleurs, une partie de sa recherche & Déve-loppement 
est destinée à diminuer la pression sur 
la ressource en eau. À titre d’exemple, l’entreprise a 
investi dans des technologies visant à remplacer 
l’utilisation des eaux de surface par le retraitement 
des eaux usées. 
en tant qu’entreprise mondiale du secteur 
alimentaire concentrée sur la nutrition, 
l’enjeu « eau » revêt un caractère particu-lièrement 
important. Danone a mis en 
place un outil de mesure de son empreinte en eau 
permettant d’évaluer sa dépendance en eau tout au 
long du cycle de vie de ses produits. aussi, Danone 
affiche une réduction de 41 % de ses consommations 
d’eau de 2000 à 2010 (au-delà de son objectif qui 
était de 30 %). en 2011, sa consommation d’eau a 
continué de baisser de 5,2 %. 
Premier opérateur hôtelier 
mondial, le groupe est im-planté 
dans de nombreuses 
régions en situation de stress 
hydrique. en 2010, accor s’est fixé comme objectif de 
construire des nouveaux hôtels consommant 20 % 
d’eau en moins. Concernant les hôtels déjà construits, 
l’objectif est de réduire sa consommation en eau de 
15 % à horizon 2015 (vs 2011). À titre d’exemple, le 
groupe a installé des systèmes permettant de suivre 
les consommations d’eau dans 96 % de ses hôtels et 
93 % sont équipés de régulateurs de débit pour les 
douches et les robinets. Notons que l’entreprise 
entend sa responsabilité au sens large puisqu’elle 
va déployer un plan visant à réduire l’eau utilisée afin 
de produire la nourriture servie dans ses hôtels.
Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 7 
l’empreinte eau pour les clients, de la réduction des 
prélèvements sur la ressource, de la gestion de la 
demande, de la réduction des fuites… 
• Le secteur « Mines et sidérurgie » ne semble pas 
avoir pris la mesure de la problématique. En effet, 
aucune entreprise n’est à prendre en exemple pour 
ses bonnes pratiques. Deux entreprises, aCeriNox 
et saLzgitter, sont plus avancées que les autres. 
10 Meilleure / Plus faible du secteur Entreprise 
9 
8 
7 
6 
5 
4 
3 
2 
1 
0 
AB INBEV DANONE ACCOR STM ACCIONA VEOLIA 
L’EXPLOITATION DE LA 
RESSOURCE EN EAU : 
DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS 
POUR LES APPORTEURS 
DE SOLUTIONS 
Parallèlement, un ensemble d’acteurs peut avoir 
des opportunités à saisir en apportant des solutions. 
Nous pouvons les distinguer selon trois catégories : 
UNE SÉLECTION D’ACTEURS 
QUI SURFENT SUR LA VAGUE 
Parmi les entreprises qui se distinguent, on peut 
citer : 
• Désalinisation : sUez eNviroNNeMeNt (via sa 
filiale Degrémont), aCCioNa, abeNgoa ou veoLia 
eNviroNNeMeNt. 
Positionnement des entreprises 
par rapport à leur secteur sur la thématique 
de la gestion de la ressource en eau 
Source : ONU, 2013 
TRAITEMENT DE L’EAU 
Founisseurs de matériels 
(filtres, adoucisseurs, produits chimiques...) 
Fourniture de services 
(traitement chimique des eaux usées) 
Contrôles 
(tests de qualité de l'eau) 
GESTION DES RESSOURCES 
Limitation du recours à l'irrigation 
(plants résistants à la sécheresse) 
Systèmes d'irrigation plus économes en eau 
(utilisation de l'eau en fonction des besoins) 
Meilleure mesure des consommations d'eau 
(compteurs « intelligents ») 
INFRASTRUCTURES 
ET FOURNISSEURS 
Renouvellement ou développement 
des infrastructures 
(financement, conception, construction...) 
Exploitation des réseaux de distribution 
Fournisseurs d'eau en bouteille 
Degrémont, filiale de suez environ-nement, 
est un pionnier (depuis 
1969 sur l’île de Houat) concernant 
la technologie dite « d’osmose 
inverse ». Cette technique consiste à faire passer l’eau 
sous pression à travers une membrane qui laisse 
circuler l’eau mais qui retient les sels. Dans le même 
temps, suez intègre le recours aux énergies renouve-lables 
afin d’alimenter les usines, favorise la récupé-ration 
d’énergie en interne et met en oeuvre des 
procédés de dispersion des concentras salés pour 
protéger la faune et la flore marines. 
La politique de réduction 
des consommations d’eau 
engagée par le groupe est 
largement fondée sur la 
réduction des fuites d’eau concernant son réseau 
de distribution. ainsi, l’entreprise s’est fixée comme 
objectif de réduire de 4 % les pertes liées à des fuites 
sur la période de 2011 à 2014. Parallèlement l’entre-prise 
s’est également engagée à augmenter de 10 % 
la part de l’eau réutilisable après son retraitement.
• Traitement de l’eau : aLFa LavaL (filtres, décan-teurs, 
centrifugeuses), basF (produits chimiques de 
traitement, plastiques pour filtrage…), best Water 
teCHNoLogies (filtres, adoucisseurs, construction 
d’usines de traitement des eaux), keMira (services 
de traitement chimique de l’eau pour les industries), 
oUtoteC (traitement des eaux des mines, chimie 
et eaux usées). 
• Contrôle : bUreaU veritas (tests de la qualité 
des eaux après traitement), sgs (test qualité des 
eaux, traitement des eaux contaminées par des 
métaux lourds pour mines et industrie), sPirax-sarCo 
(contrôle et efficience de l’utilisation de la 
vapeur d’eau). 
8 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 
• Irrigation : basF, MoNsaNto, syNgeNta qui 
développent des plants résistants à la sécheresse 
ou des traitements chimiques (aux conséquences 
sanitaires encore mal évaluées) visant à diminuer 
les consommations d’eau (certains produits 
maintiennent un taux élevé de photosynthèse en 
période de stress hydrique), geberit (systèmes 
d’irrigation). 
• Mesure des consommations : HexagoN (program-mes 
d’optimisation des consommations d’eau pour 
l’agriculture), itroN (compteurs « intelligents » de 
collecte et de transmission de données). 
kemira est une entreprise de 
chimie basée en Finlande et 
spécialisée dans le traite-ment 
de l’eau pour les entre-prises 
industrielles. en 2012, près de 80 % de son chiffre 
d’affaires concernait le traitement de l’eau. Plus parti-culièrement, 
le groupe intervient sur les secteurs 
du papier (44 %), des municipalités (30 %) et des 
secteurs pétrolier et minier (15 %). Les solutions 
développées par le groupe permettent de gérer 
des volumes importants tout en garantissant une 
parfaite qualité de l’eau, d’améliorer les consomma-tions 
énergétiques et d’économiser les matières 
premières. 
syngenta est le numéro 1 
mondial concernant la 
protection des cultures. 
Les solutions dévelop-pées 
par le groupe permettent une utilisation efficace 
de la ressource en eau tout en conservant un 
haut rendement. ainsi, le groupe commercialise un 
système permettant d’évaluer le niveau d’eau dans 
le sol et ainsi d’adapter la quantité d’eau à fournir 
à la plante. De la même manière, la solution invisa, 
permet de bloquer le processus de vieillissement 
naturel de la plante, ce qui lui permet de mieux 
résister aux périodes de sécheresse. 
À long terme, syngenta devrait être bien positionnée 
pour profiter des phénomènes météorologiques 
extrêmes liés au dérèglement climatique. 
spirax-sarco est le leader 
mondial dans le contrôle 
et la gestion de la vapeur et 
autres fluides industriels. 
Contrairement aux fournisseurs de traitement de l’eau 
traditionnels qui se concentrent sur la chaudière, 
spirax-sarco prend également en considération le 
système de vapeur et de condensation. L’offre 
développée permet d’analyser la qualité de l’eau, 
d’augmenter l’efficacité de l’usine, de réduire 
les consommations énergétiques et les coûts de 
maintenance. 
Hexagon fournit un sys-tème 
visant à mesurer les 
objets en 1, 2 ou 3 dimen-sions. 
Les applications et services touchent aussi bien les 
entreprises qui fournissent l’eau, que les agriculteurs 
(permet d’optimiser l’utilisation de l’eau aux besoins 
de la plante) ou les grosses infrastructures comme 
les barrages. 
ainsi, Hexagon a remporté le marché pour le barrage 
des trois gorges en Chine.
Le parallèle entre le dérèglement climatique et la pénurie d’eau est 
intéressant. Si le dérèglement climatique est largement couvert d’un 
point de vu médiatique, il en est différemment pour la disponibilité 
de la ressource en eau. Or, tout nous laisse à penser qu’il s’agit d’une 
problématique en devenir. 
Cet écart entre l’attention que nous portons à la thématique clima-tique, 
d’une part, et l’eau d’autre part, est certainement voué à se 
réduire à mesure que la pression sur la ressource va croître. Cette 
pression va se renforcer d’autant plus que le dérèglement climatique 
va s’intensifier. Cette tendance nous semble d’ores et déjà perceptible 
à travers certaines initiatives telles que le Carbon Disclosure Project 
(CDP)(5) qui était initialement focalisé sur l’enjeu carbone et qui a 
développé de nouvelles thématiques dont, notamment, l’eau à 
travers son outil de reporting CDP water. 
Le Groupe OFI a pris la mesure de cet enjeu en identifiant les secteurs 
à risques sur la problématique de l’eau et en étant capable d’identifier 
les entreprises les moins risquées en la matière au sein de ces 
secteurs à risque. De la même manière, nous avons déterminé les 
secteurs pour lesquels la problématique de l’eau allait générer des 
opportunités économiques ainsi que les acteurs les mieux placés afin 
d’en bénéficier. Enfin, le Groupe OFI marque son engagement en tant 
qu’investisseur responsable en la matière en s’impliquant dans des 
initiatives volontaires comme signataire du CDP water. 
(5) Le Carbon Disclosure Project fournit aux investisseurs et décideurs de l’information 
concernant l’impact environnemental des entreprises en matière de gaz à effet de serre, d’eau et de forêt. 
Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 9 
CONCLUSION
www.ofi-am.fr 
FRANCE 
22, rue Vernier 
75017 Paris - FRANCE 
Tel.: +33 (0)1 40 68 17 17 
Fax: +33 (0)1 40 68 17 18 
Suivez-nous ! 
Eric VAN LA BECK 
Directeur Recherche 
et Développement ISR 
+ 33 (0)1 56 88 83 58 
evanlabeck@ofi-am.fr 
Hélène CANOLLE 
Responsable 
Développement ISR 
+ 33 (0)1 40 68 60 37 
hcanolle@ofi-am.fr 
Jean-Marie PEAN 
Responsable de 
l’équipe Analyse ISR 
+ 33 (0)1 56 88 83 79 
jpean@ofi-am.fr 
DÉPARTEMENT ANALYSE ISR

Weitere ähnliche Inhalte

Was ist angesagt?

Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021
Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021
Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021Alain Vidal
 
Gire et développement
Gire et développementGire et développement
Gire et développementHaf Bry
 
Gouvernance de l'eau UM 2021
Gouvernance de l'eau UM 2021Gouvernance de l'eau UM 2021
Gouvernance de l'eau UM 2021Alain Vidal
 
Les menaces qui pèsent sur l'eau
Les menaces qui pèsent sur l'eauLes menaces qui pèsent sur l'eau
Les menaces qui pèsent sur l'eauMar Tur
 
Note de décryptage odd et climat vfinale
Note de décryptage odd et climat vfinaleNote de décryptage odd et climat vfinale
Note de décryptage odd et climat vfinaleRAC-F
 
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potable
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potableLes aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potable
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potableForums financiers de Wallonie
 
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiques
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiquesL'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiques
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiquesWaterLex
 
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015CGIAR
 
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...CharlyneR
 
L'eau dans le développement durable politique et action
L'eau dans le développement durable politique et actionL'eau dans le développement durable politique et action
L'eau dans le développement durable politique et actionŞalah Eddine
 
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.Ghedoui
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.GhedouiAgriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.Ghedoui
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.GhedouiADJEMI TAHER
 
Question eau
Question eauQuestion eau
Question eauhgmezenc
 
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...Brussels Briefings (brusselsbriefings.net)
 
Géo Leçon 3
Géo Leçon 3Géo Leçon 3
Géo Leçon 3milonor
 
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019Alain Vidal
 
Fiche 6 protéger une ressource vitale
Fiche 6 protéger une ressource vitaleFiche 6 protéger une ressource vitale
Fiche 6 protéger une ressource vitalealliance-carton-nature
 
L'eau, une ressource essentielle
L'eau, une ressource essentielleL'eau, une ressource essentielle
L'eau, une ressource essentielletperisse
 
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...Christel Kénou
 

Was ist angesagt? (20)

Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021
Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021
Eau alimentation et pauvreté APT athens 2021
 
Amélissa 35
Amélissa 35Amélissa 35
Amélissa 35
 
Gire et développement
Gire et développementGire et développement
Gire et développement
 
Gouvernance de l'eau UM 2021
Gouvernance de l'eau UM 2021Gouvernance de l'eau UM 2021
Gouvernance de l'eau UM 2021
 
Les menaces qui pèsent sur l'eau
Les menaces qui pèsent sur l'eauLes menaces qui pèsent sur l'eau
Les menaces qui pèsent sur l'eau
 
Note de décryptage odd et climat vfinale
Note de décryptage odd et climat vfinaleNote de décryptage odd et climat vfinale
Note de décryptage odd et climat vfinale
 
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potable
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potableLes aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potable
Les aspects macroéconomiques du secteur de l'eau potable
 
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiques
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiquesL'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiques
L'accès à l'eau - enjeux éthiques, économiques et géopolitiques
 
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015
Eau alimentation & pauvrete apt msg eau mpl 2015
 
Gouvernance de l'eau au Sud UM2 2013
Gouvernance de l'eau au Sud UM2 2013Gouvernance de l'eau au Sud UM2 2013
Gouvernance de l'eau au Sud UM2 2013
 
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...
Presentation on Water Crisis: The comsumption of goods and services in Europe...
 
L'eau dans le développement durable politique et action
L'eau dans le développement durable politique et actionL'eau dans le développement durable politique et action
L'eau dans le développement durable politique et action
 
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.Ghedoui
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.GhedouiAgriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.Ghedoui
Agriculture Pluviale et Gestion des Sols - Mr R.Lahmar - Mr S.Ghedoui
 
Question eau
Question eauQuestion eau
Question eau
 
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Dawit Guta " Atténuation des compromis et promo...
 
Géo Leçon 3
Géo Leçon 3Géo Leçon 3
Géo Leçon 3
 
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019
Eau Alimentation et Pauvrete AgroParisTech ATHENS 2019
 
Fiche 6 protéger une ressource vitale
Fiche 6 protéger une ressource vitaleFiche 6 protéger une ressource vitale
Fiche 6 protéger une ressource vitale
 
L'eau, une ressource essentielle
L'eau, une ressource essentielleL'eau, une ressource essentielle
L'eau, une ressource essentielle
 
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...
Synthese Bibliographique Sur Les Technologies De Maitrise De L’eau Pour Les C...
 

Andere mochten auch

Impact des pesticides
Impact des pesticides Impact des pesticides
Impact des pesticides Said Fagouri
 
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?OFI Asset Management
 
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...OFI Asset Management
 
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...OFI Asset Management
 
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014Présentation prof erasmus+ octobbre 2014
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014Berenice Bourgeois
 
OFI, une démarche durable et responsable
OFI, une démarche durable et responsableOFI, une démarche durable et responsable
OFI, une démarche durable et responsableOFI Asset Management
 
Impact des pesticides
Impact des pesticides Impact des pesticides
Impact des pesticides Said Fagouri
 
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseurs
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseursDécarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseurs
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseursOFI Asset Management
 
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poids
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poidsEnjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poids
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poidsOFI Asset Management
 
Abeille et polinisation
Abeille et polinisationAbeille et polinisation
Abeille et polinisationSaid Fagouri
 
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSE
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSEEnjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSE
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSEOFI Asset Management
 
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?OFI Asset Management
 

Andere mochten auch (17)

MSP monique huddleston
MSP monique huddlestonMSP monique huddleston
MSP monique huddleston
 
Impact des pesticides
Impact des pesticides Impact des pesticides
Impact des pesticides
 
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
White Paper : activité M&A, où en est-on dans le cycle ?
 
Ma ville ma région
Ma ville ma régionMa ville ma région
Ma ville ma région
 
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...
Le climat général se dégrade et incite à davantage de prudence - Flash Alloca...
 
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...
Flash Allocation d'Actifs : le « Bull Market » est challengé sur ses 3 pilier...
 
Sète
SèteSète
Sète
 
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014Présentation prof erasmus+ octobbre 2014
Présentation prof erasmus+ octobbre 2014
 
OFI, une démarche durable et responsable
OFI, une démarche durable et responsableOFI, une démarche durable et responsable
OFI, une démarche durable et responsable
 
Impact des pesticides
Impact des pesticides Impact des pesticides
Impact des pesticides
 
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseurs
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseursDécarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseurs
Décarbonisation des portefeuilles : un nouvel enjeu pour les investisseurs
 
Web 2
Web 2Web 2
Web 2
 
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poids
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poidsEnjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poids
Enjeux ESG en perspectives - L'obésité, un enjeu de poids
 
Conjuguer Smart Beta et ISR
Conjuguer Smart Beta et ISRConjuguer Smart Beta et ISR
Conjuguer Smart Beta et ISR
 
Abeille et polinisation
Abeille et polinisationAbeille et polinisation
Abeille et polinisation
 
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSE
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSEEnjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSE
Enjeux ESG en perspective : les outils de pilotage de la RSE
 
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?
Les nanotechnologies : un nouvel enjeu de RSE ?
 

Ähnlich wie Enjeux ESG en perspectives : le pic bleu dans l'ombre du pic noir

IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdf
IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdfIL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdf
IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdfFaga1939
 
Article_Tahri_C13.pdf
Article_Tahri_C13.pdfArticle_Tahri_C13.pdf
Article_Tahri_C13.pdfMouadEl15
 
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?christophemangeant
 
Note de décryptage Climat et ODD
Note de décryptage Climat et ODDNote de décryptage Climat et ODD
Note de décryptage Climat et ODDRAC-F
 
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...Faga1939
 
Livret Eau, bien commun
Livret Eau, bien commun Livret Eau, bien commun
Livret Eau, bien commun david zentao
 
Water Eau Stand Up Piment Blanc
Water Eau Stand Up Piment BlancWater Eau Stand Up Piment Blanc
Water Eau Stand Up Piment BlancFrance
 
Expose wwf agriculture
Expose wwf agricultureExpose wwf agriculture
Expose wwf agricultureCLAV
 
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture Malak Zein-el-dine
 
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...Brussels Briefings (brusselsbriefings.net)
 
L'eau dans un monde qui change
L'eau dans un monde qui changeL'eau dans un monde qui change
L'eau dans un monde qui changeZoely Mamizaka
 
Water for food, global perspective
Water for food, global perspectiveWater for food, global perspective
Water for food, global perspectivedanielzimmer13
 
Eau et sante
Eau et santeEau et sante
Eau et santehayasoon
 
Gestion intégré de l'eau et de l'environnement
Gestion intégré de l'eau  et de l'environnementGestion intégré de l'eau  et de l'environnement
Gestion intégré de l'eau et de l'environnementcbenhsinat
 

Ähnlich wie Enjeux ESG en perspectives : le pic bleu dans l'ombre du pic noir (18)

IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdf
IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdfIL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdf
IL N'Y A AUCUNE RAISON DE CÉLÉBRER LA JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU.pdf
 
Article_Tahri_C13.pdf
Article_Tahri_C13.pdfArticle_Tahri_C13.pdf
Article_Tahri_C13.pdf
 
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?
Ordre de grandeur#2 : De l'eau durable ? Pour tout le monde ?
 
Note de décryptage Climat et ODD
Note de décryptage Climat et ODDNote de décryptage Climat et ODD
Note de décryptage Climat et ODD
 
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...
COMMENT FAIRE UNE RÉALITÉ L'UTOPIE DE L'UTILISATION RATIONNELLE DES RESSOURCE...
 
Livret Eau, bien commun
Livret Eau, bien commun Livret Eau, bien commun
Livret Eau, bien commun
 
Water Eau Stand Up Piment Blanc
Water Eau Stand Up Piment BlancWater Eau Stand Up Piment Blanc
Water Eau Stand Up Piment Blanc
 
Le defi de l'eau - Lecture to AGRHYMET MSc
Le defi de l'eau - Lecture to AGRHYMET MScLe defi de l'eau - Lecture to AGRHYMET MSc
Le defi de l'eau - Lecture to AGRHYMET MSc
 
Expose wwf agriculture
Expose wwf agricultureExpose wwf agriculture
Expose wwf agriculture
 
Passe compose 3
Passe compose 3Passe compose 3
Passe compose 3
 
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture
Projet agricult leonel 2014, wolrd bank number , femme et agriculture
 
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...
Briefing de Bruxelles n. 56 : Paolo D’Odorico " Interactions alimentations-én...
 
L'eau dans un monde qui change
L'eau dans un monde qui changeL'eau dans un monde qui change
L'eau dans un monde qui change
 
Water for food, global perspective
Water for food, global perspectiveWater for food, global perspective
Water for food, global perspective
 
Eau et sante
Eau et santeEau et sante
Eau et sante
 
Conference ICCIC High Schools Barcelona 2013
Conference ICCIC High Schools Barcelona 2013Conference ICCIC High Schools Barcelona 2013
Conference ICCIC High Schools Barcelona 2013
 
Gestion intégré de l'eau et de l'environnement
Gestion intégré de l'eau  et de l'environnementGestion intégré de l'eau  et de l'environnement
Gestion intégré de l'eau et de l'environnement
 
Ppt eau
Ppt eauPpt eau
Ppt eau
 

Mehr von OFI Asset Management

Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...
Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...
Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...OFI Asset Management
 
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !OFI Asset Management
 
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogène
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogèneFlash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogène
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogèneOFI Asset Management
 
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14OFI Asset Management
 

Mehr von OFI Asset Management (8)

Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...
Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...
Flash Marchés - 2015, vers un millesime exceptionnel pour les actions chinois...
 
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !
Flash Marchés Chine - L'étincelle a eu lieu !
 
Flash marches du 15/10/14 OFI AM
Flash marches du 15/10/14 OFI AMFlash marches du 15/10/14 OFI AM
Flash marches du 15/10/14 OFI AM
 
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogène
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogèneFlash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogène
Flash Allocation : liquidité positive vs fondamental anxiogène
 
OFI Asset Management Infrographie
OFI Asset Management InfrographieOFI Asset Management Infrographie
OFI Asset Management Infrographie
 
OFI Asset Managem
OFI Asset ManagemOFI Asset Managem
OFI Asset Managem
 
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14
Flash OFI Risk Arb Absolu 13-05-14
 
Cp equipe diversifiee_04-04-14
Cp equipe diversifiee_04-04-14Cp equipe diversifiee_04-04-14
Cp equipe diversifiee_04-04-14
 

Enjeux ESG en perspectives : le pic bleu dans l'ombre du pic noir

  • 1.
  • 2. Longtemps considérée comme une ressource gratuite ou peu coûteuse, l’eau constitue l’un des principaux enjeux du Développement Durable. Moins médiatisé que n’a pu l’être le pic pétrolier, le pic de l’eau est devant nous. Ressource rare ou trop abondante, inégale en qualité, elle est aujourd’hui source de conflits entre acteurs économiques. Plusieurs facteurs indiquent que la pression sur la ressource devrait s’accroître fortement au cours du 21e siècle. Rares sont les régions du monde qui peuvent espérer être épargnées par les difficultés d’approvisionnement en eau. La question est : comment répondre aux besoins croissants de la population mondiale avec des ressources limitées ? Certaines entreprises, du fait de leurs activités et/ou de leur implantation géographique, vont se trouver en risque sur leurs approvisionne-ments, ceci se traduisant par une hausse des coûts ou par une pénurie mettant en péril l’activité. L’efficacité des modes de consommation sera l’une des clés ainsi que le traitement et la gestion de la distribution. Le potentiel d’amélioration dans l’utilisation de la ressource est substantiel dans de nombreux secteurs et notamment dans l’agriculture. Eric VAN LA BECK Directeur Recherche et Développement ISR OFI ASSET MANAGEMENT ÉDITO
  • 3. L’eau, l’abondance de la rareté ...................................... 2 Une demande en mutation ............................................. 3 L’émergence d’un nouveau modèle économique ......................................................... 5 Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 1 SOMMAIRE
  • 4. L’EAU L’ABONDANCE DE LA RARETÉ UNE RESSOURCE PEU DISPONIBLE ET INÉGALEMENT RÉPARTIE Si l’eau recouvre à plus de deux tiers notre planète dite « bleue », moins de 1 % de cette ressource est disponible sous forme d’eau douce. En effet, 97,5 % de l’eau sur terre est salée et 70 % de l’eau douce est gelée donc non disponible. À eux seuls, les glaciers représentent 69 % de l’eau douce mondiale contre 30 % pour les eaux souterraines et seulement 0,4 % pour les eaux de surface ! Répartition de la ressource en eau sur la planète De plus, l’eau douce est inégalement répartie. Dès lors, la disponibilité de la ressource doit s’apprécier localement. Une dizaine de pays se partage 60 % de l’eau douce disponible. Il s’agit du Brésil, de la Russie, de la Chine, du Canada, du Congo, de la Colombie, de l’Inde, des États-Unis et de l’Indonésie. Même à l’intérieur de ces pays, l’eau peut être rare si on la met en perspective avec la densité de la population. Ainsi, si la Chine et l’Inde sont très bien dotées en matière d’eau disponible, elles le sont beaucoup moins si on rapporte la quantité au nombre d’habi-tants. À l’inverse, des pays comme l’Irlande, la Suède ou la Norvège affichent une quantité d’eau disponible importante rapportée au nombre d’habitants. 2 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 UNE MAUVAISE GESTION DE L’EAU Selon la Banque Mondiale, les fuites représentent à elles seules des pertes de 50 millions de m3 par jour ! Notons que si près des deux tiers d’entre elles ont lieu dans les pays à faibles et moyens revenus, les pays développés ont les mêmes problématiques puisqu’aux États-Unis les fuites représentent 15 %(1) du volume total d’eau potable. UNE RESSOURCE DÉGRADÉE Au-delà de la quantité disponible, la pénurie peut également provenir d’une détérioration de la res-source. Dans les zones urbaines, la pollution de l’eau est souvent liée à une utilisation inappropriée des espaces et à un système de traitement insuffisant. Par ailleurs, le développement de l’agriculture intensive nécessitant une utilisation massive d’en-grais et de pesticides a entraîné une dégradation de la qualité de l’eau par, notamment, une concentra-tion excessive d’éléments nutritifs entraînant la prolifération d’algues vertes. Enfin, dans les pays en développement, les sources d’eau sont souvent considérées comme des égouts à ciel ouvert et l’inadéquation, ou l’absence totale, de réseau de traitement des eaux usées a pour conséquence une forte pollution. Source : ONU, 2014 (1) American Society of Civil Engineers Parallèle entre répartition de la ressource en eau et population 60% 31% 15% 8% 13% 13% 12% 1% 7% 13% 6% 22% Source : ONU, 2013 97,5 % eau salée 2,5 % eau douce EAU DOUCE 70 % glace 30 % eau souterraine
  • 5. (2) Food and Agriculture Organization Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 3 L’eau que nous consommons est très largement utilisée pour l’agriculture (70 %) et dans de moindres mesures pour l’industrie (20 %) et la consommation domestique (10 %). Néanmoins, une modification de cet équilibre peut être envisagée dans les années à venir, notamment en raison des pratiques des pays en développement. Répartition de la demande en eau Irrigation Domestique Bétail Industrie Électricité 2050 2000 2000 2050 2000 2050 2000 2050 Source : OCDE, 2013 L’AGRICULTURE : LA DEMANDE EN EAU DEVRAIT SE STABILISER À TERME Selon la FAO(2) , il faut 1000 fois plus d’eau pour nourrir une population que pour satisfaire sa soif. L’enjeu est d’autant plus important que la demande mondiale en nourriture augmente au fur et à mesure que la population mondiale croît et que les habitudes alimentaires s’alignent sur le mode de consomma-tion occidental. Aussi, l’élevage est nettement plus consommateur d’eau que les différentes cultures comme les céréales. Selon la FAO, et en prenant en compte l’ensemble du cycle de production, il faut 15 500 litres d’eau pour produire 1 kg de viande contre 590 litres d’eau pour 1 kg de blé. L’utilisation, non soutenable, de l’eau par les agricul-teurs s’est accélérée en raison de la combinaison de plusieurs facteurs comme la diminution des coûts d’extraction ou encore les subventions gouverne-mentales pour l’installation de pompes. Les poli-tiques économiques en matière agricole ont eu une vision à court terme favorisant des comportements non durables. Néanmoins, la FAO attend une diminution de la consommation d’eau nécessaire à l’agriculture en raison principalement de la baisse des besoins en irrigation (- 14 % entre 2000 et 2050). Le dévelop-pement des systèmes d’irrigation dits « intelligents » devrait permettre de réduire les consommations d’eau en apportant uniquement l’eau dont a besoin la plante. L’INDUSTRIE : LE PLUS GRAND CONSOMMATEUR DE DEMAIN En fonction des pays, la consommation d’eau varie fortement. Alors que, selon la Banque Mondiale, l’industrie représente une grande partie des prélèvements en eau dans les pays à hauts revenus, ils tombent à 10 % dans les pays à faibles et moyens revenus. Dès lors, le développement économique entamé par ces derniers va mécaniquement entraîner une augmentation de la consommation d’eau. Deux secteurs industriels sont plus particulièrement concernés par cet enjeu. Le secteur de l’énergie a besoin d’une grande quantité d’eau afin d’alimenter ses systèmes de refroidissement. 20 % des besoins en eau du secteur industriel en Chine sont liés à la production d’électricité et ils devraient atteindre les 40 % durant la prochaine décennie. De même, le secteur pétrole et gaz, avec le développement de l’extraction non conventionnelle devrait voir ses besoins augmenter fortement. LA CONSOMMATION DOMESTIQUE : LA FORTE CROISSANCE DE LA DEMANDE Nous attendons une forte augmentation de la consommation d’eau domestique. Cette dernière devrait être la conséquence de trois tendances de long terme. En premier lieu, la très forte croissance de la population mondiale va entraîner une plus forte consommation UNE DEMANDE EN MUTATION 6 000 Km3 5 000 4 000 3 000 2 000 OCDE BRICS 1 000 0 MONDE AUTRES Quantité d’eau nécessaire pour 1 kg Source : FAO, 2013 Bananes 345 L Blé 590 L Riz 1 600 à 5 000 L Coton 5 263 L Boeuf 15 500 L
  • 6. en eau. La population devrait atteindre les 9 milliards en 2050 contre 7 en 2011(3) ! En deuxième lieu, l’urbanisation grandissante en-traîne une augmentation de la pression sur l’eau. Selon les Nations Unies, 70 % de la population mondiale sera citadine en 2050. Or l’urbanisation ralentit le taux de renouvellement des nappes phréatiques et impacte la qualité de l’eau. Dès lors, la fourniture en eau de ces populations sera un enjeu majeur et il faudra mettre en place des infrastruc-tures efficientes. En troisième lieu, l’augmentation du niveau de vie de ces nouvelles populations urbaines augmente leur consommation en eau. Et ce, en conséquence de la modification de leur régime alimentaire (aug-mentation de la consommation de viande) et du développement des loisirs. Consommation quotidienne moyenne d’eau domestique par personne Source : UNESCO, 2013 Ces tendances de long terme montrent que la pression sur l’eau devrait s’accentuer dans les années à venir. La combinaison de ces facteurs (une ressource rare, une population mondiale en augmentation et le développement économique) entraîne un phénomène de stress hydrique. UN DÉSÉQUILIBRE ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE : LE STRESS HYDRIQUE Le stress hydrique se définit comme une situation où la demande en eau est supérieure aux ressources disponibles. Selon le World Resources Institute, aujourd’hui, les zones géographiques en stress hydrique ou proches de l’être se situent en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Australie, en Afrique du Sud, aux États-Unis, au Mexique ou encore 4 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 en Chine. En Europe, certaines régions d’Espagne, d’Italie, de France et même de Belgique sont touchées. Comme évoqué précédemment, nous retrouvons, logiquement, des régions peu dotées en eau (ex : Afrique du Nord) mais aussi des pays où la ressource en eau est importante (ex : Chine). Quantité d’eau douce disponible par personne Le changement climatique devrait accentuer cette situation de stress hydrique. À horizon 2025, sur la base d’un scenario intermédiaire du GIEC(4), ces situations soit stagneront, soit s’aggraveront comme par exemple au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. (3) Nations Unies • (4) Groupement d’Experts Intergouvernementaux sur le Climat Sources : FAO, Nations Unies, World Resourcess Institute (WRI), United Nations Environment Program & Philippe Rekacewicz (Le Monde Diplomatique) 10L 200L 400L Américain Européen Africain
  • 7. L’ÉMERGENCE D’UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 5 Le prix de l’eau est souvent trop faible pour inciter les consommateurs à réduire leur consommation d’eau. Pourtant, le prix de l’eau peut être significatif car il englobe le coût du transport, celui du traite-ment de l’eau et ceux liés à l’exploitation et à la maintenance des sites de production et d’achemi-nement. En octobre 2012, au niveau de l’OCDE, une étude conduite auprès de 244 cadres d’entreprises du secteur a montré, qu’à leurs yeux, la principale barrière pour répondre à la demande est le gaspil-lage de l’eau. Aussi, la tarification durable des services liés à l’eau (recommandée par l’OCDE) pourrait être un moyen de mettre en exergue la rareté de la ressource et donc de promouvoir une meilleure efficacité dans la gestion de la ressource et une plus grande maîtrise de la demande en eau. Néanmoins, l’eau ne doit pas être considérée comme un produit quelconque dans la mesure où il correspond à un besoin vital de l’Homme. Il est fondamental de trouver un système permettant l’accès à l’eau pour l’ensemble de la population. LA GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU : UN RISQUE POUR LES ACTEURS ÉCONOMIQUES Naturellement, le premier secteur concerné est celui des services aux collectivités avec les acteurs qui ont une activité de gestion de la ressource en eau (eau et assainissement). De la même manière, le secteur « boissons » est au coeur de la problématique puisque certains acteurs en font commerce. Il ne faut pas néanmoins oublier les consommations « cachées » d’eau. Certains secteurs, ou la dépen-dance en matière d’eau est moins évidente, sont particulièrement dépendants. C’est le cas du secteur des semi-conducteurs où le processus de production nécessite d’importantes quantités d’eau hautement purifiée afin d’assurer la pureté des matériaux. Ainsi, la consommation quotidienne mondiale d’eau du secteur est estimée entre 7,5 et 15 millions de litres d’eau ! UN TRIPLE RISQUE • Le risque de réputation : une mauvaise gestion de la ressource en eau peut avoir un impact négatif sur l’image d’une entreprise auprès de ses parties prenantes. Aussi, NestLé a été forcée de renégocier ou a perdu des contrats d’exploitation de sources aux États-Unis en raison de la pression des parties prenantes. En 2005, à Fryeburg dans le Maine (États-Unis), Nestlé – qui avait obtenu l’autorisation d’exploiter une nouvelle source d’eau et de la trans-porter par camions – s’est vue retirer son permis d’exploitation suite aux plaintes portées devant les tribunaux par une association de riverains. • Le risque de production : le prix des matières premières peut augmenter en raison de la rareté de l’eau pour les cultiver. CarLsberg a ainsi vu ses marges opérationnelles passer de 27,8 % en 2010 à 21,7 % en 2011 en raison des variations des prix du blé. • Le risque légal et de régulation : l’apparition de nouvelles lois peut entraîner des surcoûts pour les entreprises. Ainsi, en Inde, l’État du Kerala a adopté une loi autorisant les riverains à poursuivre CoCa-CoLa en justice pour dégradation de l’envi-ronnement. Notre analyse nous permet d’identifier les entre-prises qui intègrent au mieux ces risques dans la conduite de leur activité. UNE SÉLECTION D’ACTEURS QUI MAITRISENT LEURS RISQUES • Secteur «Boissons » :HeiNekeN, ab iNbev, Diageo, sab MiLer, CarsLberg et CoCa-CoLa HbC sem-blent être les « meilleurs » dans la mise en place de moyens significatifs pour gérer ce risque. Parmi les mesures mises en place par certains, on peut noter la collaboration avec les agriculteurs pour améliorer leurs pratiques, le calcul de l’intensité en eau (quan-tité d’eau nécessaire pour produire une quantité de produit fini), la cartographie des zones géogra-phiques à risque, l’installation de leur propre usine de retraitement de l’eau ou encore la fixation d’objectifs de réduction de la consommation d’eau pour les unités de production.
  • 8. • Secteur « Produits alimentaires » : DaNoNe et UNiLever sont les entreprises les plus en avance pour gérer cet enjeu grâce notamment à la fixation d’objectifs ambitieux, des outils de mesure de l’affectation de la ressource, une collaboration avec les agriculteurs… • Secteur « Hôtellerie et voyages » : aCCor semble l’entreprise la plus en avance en raison de la gestion de ses impacts directs sur l’eau et des mesures prises pour les limiter : recours à des régulateurs d’eau, systèmes de récupération des eaux de pluies et certification de certains hôtels. 6 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 • Secteur « Semi-conducteurs et équipements de production » : st MiCroeLeCtroNiCs a su intégrer à son processus de production des objectifs de réduction de sa consommation en eau, la réutilisa-tion et le recyclage de l’eau utilisée et la mise en place de stratégies adaptées à chaque site. • Secteur « Services aux collectivités-producteurs d’électricité » : aCCioNa, eDP et CeNtriCa ont no-tamment mis en place des programmes de gestion des risques, de réductions des prélèvements en eau, des plans de prévisions des sécheresses ou encore des produits plus efficaces (pompes par exemple). • Secteur « Service aux collectivités eau et assai-nissement » : veoLia eNviroNNeMeNt et sUez eNviroNNeMeNt sont les mieux placées en raison de la fixation d’objectifs de réduction de fuites, de la R&D (recharge de nappes phréatiques à partir d’eaux de pluie et d’eaux usées dépolluées, valorisa-tion des eaux usées, compteurs intelligents), de l’incubation de start-up, d’outils de mesure de brasseur opérant dans le monde entier, ab inbev est implanté dans des zones de stress hydrique. L’entreprise a conduit une étude montrant que 7 % de ses usines sont situées dans des régions de fort stress hydrique. Conscient de cet enjeu, ab inbev a investi significativement afin de réduire sa consommation d’eau dans son processus de production. aussi, l’entreprise a vu sa consommation d’eau pour la production d’un litre de bière passer de 4,3 L en 2009 à 3,5 L en 2012 (- 19 %). acteur majeur du secteur des semi-conducteurs, stMicroelectronics a mis en place une politique de diminution de ses consommations d’eau très développée et a obtenu de sérieuses réductions en la matière. L’entreprise s’est fixée un objectif long terme de réduction de 5 % par an de ses consommations d’eau par unité de production. ainsi de 2000 à 2010, stMicroelectronics a vu son intensité en eau se contracter de 50 %. La politique du groupe s’articule autour, d’une part, des investissements dans des outils de production moins consommateurs en eau et, d’autre part, dans le recyclage et la réutilisation de l’eau utilisée lors du processus de production. L’entreprise affiche une faible intensité en eau de 37 516 m3 pour générer 1000 $ de chiffre d’affaires contre 349 546 m3 pour la moyenne du secteur. si une partie de l’écart trouve son explication dans la différence des modes de production entre les acteurs (ex : nucléaire vs éolien), l’autre partie provient des efforts fournis par le groupe. Pour atteindre ce résultat, acciona a commencé par faire l’analyse de ses consommations, puis a mené des audits et a pris des mesures correc-tives. Par ailleurs, une partie de sa recherche & Déve-loppement est destinée à diminuer la pression sur la ressource en eau. À titre d’exemple, l’entreprise a investi dans des technologies visant à remplacer l’utilisation des eaux de surface par le retraitement des eaux usées. en tant qu’entreprise mondiale du secteur alimentaire concentrée sur la nutrition, l’enjeu « eau » revêt un caractère particu-lièrement important. Danone a mis en place un outil de mesure de son empreinte en eau permettant d’évaluer sa dépendance en eau tout au long du cycle de vie de ses produits. aussi, Danone affiche une réduction de 41 % de ses consommations d’eau de 2000 à 2010 (au-delà de son objectif qui était de 30 %). en 2011, sa consommation d’eau a continué de baisser de 5,2 %. Premier opérateur hôtelier mondial, le groupe est im-planté dans de nombreuses régions en situation de stress hydrique. en 2010, accor s’est fixé comme objectif de construire des nouveaux hôtels consommant 20 % d’eau en moins. Concernant les hôtels déjà construits, l’objectif est de réduire sa consommation en eau de 15 % à horizon 2015 (vs 2011). À titre d’exemple, le groupe a installé des systèmes permettant de suivre les consommations d’eau dans 96 % de ses hôtels et 93 % sont équipés de régulateurs de débit pour les douches et les robinets. Notons que l’entreprise entend sa responsabilité au sens large puisqu’elle va déployer un plan visant à réduire l’eau utilisée afin de produire la nourriture servie dans ses hôtels.
  • 9. Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 7 l’empreinte eau pour les clients, de la réduction des prélèvements sur la ressource, de la gestion de la demande, de la réduction des fuites… • Le secteur « Mines et sidérurgie » ne semble pas avoir pris la mesure de la problématique. En effet, aucune entreprise n’est à prendre en exemple pour ses bonnes pratiques. Deux entreprises, aCeriNox et saLzgitter, sont plus avancées que les autres. 10 Meilleure / Plus faible du secteur Entreprise 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 AB INBEV DANONE ACCOR STM ACCIONA VEOLIA L’EXPLOITATION DE LA RESSOURCE EN EAU : DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS POUR LES APPORTEURS DE SOLUTIONS Parallèlement, un ensemble d’acteurs peut avoir des opportunités à saisir en apportant des solutions. Nous pouvons les distinguer selon trois catégories : UNE SÉLECTION D’ACTEURS QUI SURFENT SUR LA VAGUE Parmi les entreprises qui se distinguent, on peut citer : • Désalinisation : sUez eNviroNNeMeNt (via sa filiale Degrémont), aCCioNa, abeNgoa ou veoLia eNviroNNeMeNt. Positionnement des entreprises par rapport à leur secteur sur la thématique de la gestion de la ressource en eau Source : ONU, 2013 TRAITEMENT DE L’EAU Founisseurs de matériels (filtres, adoucisseurs, produits chimiques...) Fourniture de services (traitement chimique des eaux usées) Contrôles (tests de qualité de l'eau) GESTION DES RESSOURCES Limitation du recours à l'irrigation (plants résistants à la sécheresse) Systèmes d'irrigation plus économes en eau (utilisation de l'eau en fonction des besoins) Meilleure mesure des consommations d'eau (compteurs « intelligents ») INFRASTRUCTURES ET FOURNISSEURS Renouvellement ou développement des infrastructures (financement, conception, construction...) Exploitation des réseaux de distribution Fournisseurs d'eau en bouteille Degrémont, filiale de suez environ-nement, est un pionnier (depuis 1969 sur l’île de Houat) concernant la technologie dite « d’osmose inverse ». Cette technique consiste à faire passer l’eau sous pression à travers une membrane qui laisse circuler l’eau mais qui retient les sels. Dans le même temps, suez intègre le recours aux énergies renouve-lables afin d’alimenter les usines, favorise la récupé-ration d’énergie en interne et met en oeuvre des procédés de dispersion des concentras salés pour protéger la faune et la flore marines. La politique de réduction des consommations d’eau engagée par le groupe est largement fondée sur la réduction des fuites d’eau concernant son réseau de distribution. ainsi, l’entreprise s’est fixée comme objectif de réduire de 4 % les pertes liées à des fuites sur la période de 2011 à 2014. Parallèlement l’entre-prise s’est également engagée à augmenter de 10 % la part de l’eau réutilisable après son retraitement.
  • 10. • Traitement de l’eau : aLFa LavaL (filtres, décan-teurs, centrifugeuses), basF (produits chimiques de traitement, plastiques pour filtrage…), best Water teCHNoLogies (filtres, adoucisseurs, construction d’usines de traitement des eaux), keMira (services de traitement chimique de l’eau pour les industries), oUtoteC (traitement des eaux des mines, chimie et eaux usées). • Contrôle : bUreaU veritas (tests de la qualité des eaux après traitement), sgs (test qualité des eaux, traitement des eaux contaminées par des métaux lourds pour mines et industrie), sPirax-sarCo (contrôle et efficience de l’utilisation de la vapeur d’eau). 8 | Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 • Irrigation : basF, MoNsaNto, syNgeNta qui développent des plants résistants à la sécheresse ou des traitements chimiques (aux conséquences sanitaires encore mal évaluées) visant à diminuer les consommations d’eau (certains produits maintiennent un taux élevé de photosynthèse en période de stress hydrique), geberit (systèmes d’irrigation). • Mesure des consommations : HexagoN (program-mes d’optimisation des consommations d’eau pour l’agriculture), itroN (compteurs « intelligents » de collecte et de transmission de données). kemira est une entreprise de chimie basée en Finlande et spécialisée dans le traite-ment de l’eau pour les entre-prises industrielles. en 2012, près de 80 % de son chiffre d’affaires concernait le traitement de l’eau. Plus parti-culièrement, le groupe intervient sur les secteurs du papier (44 %), des municipalités (30 %) et des secteurs pétrolier et minier (15 %). Les solutions développées par le groupe permettent de gérer des volumes importants tout en garantissant une parfaite qualité de l’eau, d’améliorer les consomma-tions énergétiques et d’économiser les matières premières. syngenta est le numéro 1 mondial concernant la protection des cultures. Les solutions dévelop-pées par le groupe permettent une utilisation efficace de la ressource en eau tout en conservant un haut rendement. ainsi, le groupe commercialise un système permettant d’évaluer le niveau d’eau dans le sol et ainsi d’adapter la quantité d’eau à fournir à la plante. De la même manière, la solution invisa, permet de bloquer le processus de vieillissement naturel de la plante, ce qui lui permet de mieux résister aux périodes de sécheresse. À long terme, syngenta devrait être bien positionnée pour profiter des phénomènes météorologiques extrêmes liés au dérèglement climatique. spirax-sarco est le leader mondial dans le contrôle et la gestion de la vapeur et autres fluides industriels. Contrairement aux fournisseurs de traitement de l’eau traditionnels qui se concentrent sur la chaudière, spirax-sarco prend également en considération le système de vapeur et de condensation. L’offre développée permet d’analyser la qualité de l’eau, d’augmenter l’efficacité de l’usine, de réduire les consommations énergétiques et les coûts de maintenance. Hexagon fournit un sys-tème visant à mesurer les objets en 1, 2 ou 3 dimen-sions. Les applications et services touchent aussi bien les entreprises qui fournissent l’eau, que les agriculteurs (permet d’optimiser l’utilisation de l’eau aux besoins de la plante) ou les grosses infrastructures comme les barrages. ainsi, Hexagon a remporté le marché pour le barrage des trois gorges en Chine.
  • 11. Le parallèle entre le dérèglement climatique et la pénurie d’eau est intéressant. Si le dérèglement climatique est largement couvert d’un point de vu médiatique, il en est différemment pour la disponibilité de la ressource en eau. Or, tout nous laisse à penser qu’il s’agit d’une problématique en devenir. Cet écart entre l’attention que nous portons à la thématique clima-tique, d’une part, et l’eau d’autre part, est certainement voué à se réduire à mesure que la pression sur la ressource va croître. Cette pression va se renforcer d’autant plus que le dérèglement climatique va s’intensifier. Cette tendance nous semble d’ores et déjà perceptible à travers certaines initiatives telles que le Carbon Disclosure Project (CDP)(5) qui était initialement focalisé sur l’enjeu carbone et qui a développé de nouvelles thématiques dont, notamment, l’eau à travers son outil de reporting CDP water. Le Groupe OFI a pris la mesure de cet enjeu en identifiant les secteurs à risques sur la problématique de l’eau et en étant capable d’identifier les entreprises les moins risquées en la matière au sein de ces secteurs à risque. De la même manière, nous avons déterminé les secteurs pour lesquels la problématique de l’eau allait générer des opportunités économiques ainsi que les acteurs les mieux placés afin d’en bénéficier. Enfin, le Groupe OFI marque son engagement en tant qu’investisseur responsable en la matière en s’impliquant dans des initiatives volontaires comme signataire du CDP water. (5) Le Carbon Disclosure Project fournit aux investisseurs et décideurs de l’information concernant l’impact environnemental des entreprises en matière de gaz à effet de serre, d’eau et de forêt. Le pic bleu dans l’ombre du pic noir • Juillet 2014 | 9 CONCLUSION
  • 12. www.ofi-am.fr FRANCE 22, rue Vernier 75017 Paris - FRANCE Tel.: +33 (0)1 40 68 17 17 Fax: +33 (0)1 40 68 17 18 Suivez-nous ! Eric VAN LA BECK Directeur Recherche et Développement ISR + 33 (0)1 56 88 83 58 evanlabeck@ofi-am.fr Hélène CANOLLE Responsable Développement ISR + 33 (0)1 40 68 60 37 hcanolle@ofi-am.fr Jean-Marie PEAN Responsable de l’équipe Analyse ISR + 33 (0)1 56 88 83 79 jpean@ofi-am.fr DÉPARTEMENT ANALYSE ISR