Panorama socio-éonomique du Mexique dans un contexte de mondialisation
1. Panorama socio-économique du Mexique
dans un contexte de mondialisation
Nicolas Foucras PhD
Professeur à l’université TEC de Monterrey (Mexique)
nicolas.foucras@itesm.mx
2. Questions
• Qui connait l’Amérique latine?
• Qui connait le Mexique?
• Que savez-vous du Mexique?
3. Un modèle de développement
macreconomiquement satisfaisant
L’insertion mexicaine dans la globalisation
économique (ALENA) s’est réalisée précipitamment
du fait de pressions et dynamiques externes et
internes (Ortiz Mena)
– EUA (Etats-Unis d’Amérique) étaient désireux de (1) ne
pas perdre leur compétitivité mais aussi (2) préserver
leur sécurité énergétique
– À la faveur de la crise de 1982, s’est opéré un
changement de paradigme politico-économique au sein
du PRI-Etat (Rousseau)
4. • Dès les années 1980: politique d’insertion
accélérée à la différence des autres pays en
développement (1986: GATT; 1994; ALENA)
• Facilitée par la formation d’un policy network
transnational hermétique en charge des décisions
(alliance entre élites économico-financière et
politique; « pacte élitiste » remplace « pacte post-revolutionnaire
»; Giacalone 2001; Bizberg 2012)
On passe d’un régime corporatiste ( et modèle de
développement autonome) à un régime élitiste à
tendance autoritaire (et modèle néolibéral sous
forte influence du Consensus de Washington)
5. Dans ce contexte les acteurs globaux occupent une
place privilégiée au sein des processus décisionnels
de politique:
• Agences d’évaluation (S&P; Fitch; Moody’s):
déterminent l’accès aux finances internationales;
nécessaire considérant les difficultés de
prélèvement fiscal:
– Evasion fiscale et non participation des investisseurs
étrangers bien souvent exonérés
– Poids de l’économie informelle
– Réforme de PEMEX
– Non confiance dans l’autorité publique…
6.
7. • L’investissement étranger (productif et financier):
son comportement détermine les indicateurs
macro-économiques et donc le succès de la
stratégie de développement basé sur:
– Croissance macro
– Volume des exportations
– Stabilité de la monnaie
– Contrôle des prix
• Les Organisations internationales, comme l’OCDE
et FMI, qui façonnent l’ensemble des réformes
8. • Absence de contre poids politiques au (1) réseau élitiste, à (2)
l’adoption du consensus de Washington et ceci malgré les
conséquences pour le tissu socio-économique (Baltodano);
Raisons:
– Ouverture dans un contexte non démocratique (corporatiste)
– Culture de la résignation et conformisme
– Poids de la Religion
– Essor de nombreux nouveaux échappatoires en marge de la
relation avec l’Etat comme l’Economie informelle, la
Migration, Eglises, ou encore les réseaux criminels
– Non confiance dans l’autorité publique
– Développement de modèles de gestion; solution aux
problèmes est bien souvent perçue en dehors de la relation
avec l’Etat (gouvernance informelle ou gouvernance des
exclus; Villalobos 2010)
=> Déficit citoyen et organisationnel octroie une importante
immunité (citoyenneté précaire et de basse intensité; Olvera)
9. Faible niveau de confiance entre les personnes n’aide pas à
la formation de capital social nécessaire pour la formation
de contre-poids politiques
Fuente: OCDE, 2011
10. L’ALENA et l’alliance avec acteurs transnationaux permet
d’obtenir un panorama MACRO-ECONOMIQUE satisfaisant
• 12e économie mondiale (9e en 2002)
• 10e exportateur (2,5% part mondiale) et 10e importateur
(2,6%)
• 2e Captation d’IDE qui s’établie en AL (OCDE 2012); Mexique +
Brésil ± 70% IDE haut niveau technologique en AL (CEPAL 2012)
• Indice d’ouverture le plus important d’AL après le Chili
(importance des exportations en relation au PIB); Alba Vega y
Labazee 2010)
• Importants excédents commerciaux vis-à-vis des EUA
• Développement du tourisme
• Forte baisse de l’inflation officielle depuis 1994 (↓ Taux
d’intérêt officielle)
• Taux de change stable
• Destin collé à celui des EUA => tranquillise investisseurs et
permet un accès facile aux finances internationales
11. Pour EUA et FMI: Mexique =
« exemple d’intégration Sud-Nord »
14. Balance commerciale favorable avec les EUA mais les
exportations vers les EUA sont surtout le fait de chaines
productives des EUA et de pétrole qui sert les intérêts
énergétiques des EUA
Fuente: Mexico´s Central Bank and the Ministry of Economy
**2011 latest data avilable
15. Proportion du Mexique dans les importations des EUA ont
augmenté et 2e place mais menace chinoise (la Chine
concurrence le Mexique sur les même produits) (FMI 2013)
Entrada
RPC en
OMC
23. Le problème:
Les indicateurs macro-économique dépendent de
facteurs externes
Déconnexion de l’Etat vis-à-vis du tissu socio-économique
national et de ses problèmes …qui sont
perçus comme étant un sous-produit du bon
fonctionnement du marché (orientation des ressources
vers les seuls secteurs compétitifs: financiers, humains,
infrastructure, eau, …) (Perez Baltodano)
=> Etat = simple « courroie de transmission » d’intérets
économiques transnationaux et développement d’une
stratégie bicéphale globale Vs locale (Leonard et Losch 2010)
25. La dimension macro de l’ouverture ont tendu à
occulter dangereusement les réalités
sectorielles, la brêche sociale croissante, la
violence sociale et la capacité de contrôle du
destin (Leonard et Losch)
Les conséquences qui ont suivi l’ouverture
incontrôlée ont affaibli la stabilité du modèle
de développement national (Stiglitz)
26. Problèmes que rencontre le Mexique
• Sous primarisation de l’économie (spécialisation dans
l’exportation de produits basés sur main d’oeuvre bon
marché) :
– Basse productivité
– Faibles salaires (écart grandissant avec les salaires aux EUA malgré
le nivellement des prix à la consommation)
– Faible éducation et investissement dans secteur éducatif
– IDE principalement intéressé par les bas coûts => freine
législations ou leur non respect (environnement, fiscale, travail….)
surtout considérant du fait de la concurrence actuelle
– Absence de transfert de know-how…
=> Le modèle ne produit que très peu d’emplois qualifiés ce qui ne
favorise pas l’éducation, ni convergence des salaires et productivité
27. • Investissement étranger peu efficace:
– Concentration géographique
– Surtout financier
– Elle a une vision de court terme
– Contrôle la politique publique (qui est de court terme)
– Forte concurrence entre pays et entre Etats du Mexique =>
race to the bottom (voir Stiglitz)
– Poids macroéconomique important
– Pas lié au tissu économique local
– Cherche les bas couts
– Rapatriement des bénéfices
– Pas de transfert de technologie
– Activités simples (maquiladoras)
– Peu de participation au prélèvement fiscal
– spécialise le pays dans la sous-primarisation
– Pollution…
28. • Secteur agricole:
– Perte massive d’emplois (impossible concurrencer
agriculture des USA et Canada)
– Perte de la souveraineté alimentaire (condamné à
maintenir niveau monnaie stable avec dollar)
– Agriculture qui bénéficie du soutien appartient à l’agro-industrie
=> orientée vers l’exportation
– Migration et remesas (parfois 80% des revenus) qui
maintiennent les campagnes dans un schéma
d’assistance
– Croissance incontrôlée des villes
– Economie informelle
– Criminalité…
29. L’agriculture est divisée en 2 (perte de la stratégie
intégrale du modèle antérieur) (Vega Canovas 2010):
1. Agriculture d’exportation et compétitive (l’agro-industrie
transnationale):
• Accès au crédit facile
• Capacité d’organisation et entrepreneuriale
• Bénéficie de politiques publiques dinsertion aux chaines ´de
l’ALENA
2. Agriculture traditionnelle (< 5 hectares):
• A vécu sous une tutelle gouvernementale prolongée (a servi
d’outil politique)
• Grande majorité des individus
30. • ↓ prix (↓p 20% depuis 1994) => ↓ revenus (70% des agriculteurs
sous le seuil de pauvreté) => migration (remesas, destruction tissu
familial, perte identité locale, schéma d’assistance…)
• 3% des 4.5M producteurs grains non capables d’etre compétitifs
(UNTA)
• Activité agricole = 22% revenus (Leonard y Losch 2009) Vs 25% pour
les remesas
• Non accès au crédit et disparition des banques de développement
• Relation avec consommateur a disparu (supermarché)
• Chaines productives rompues => Valeur ajoutée revient aux EUA (Ex.:
bière et viande bovine)
• Mexique importe grains à prix bas et perte souveraineté alimentaire
31. Perte de souveraineté alimentaire qui
accentue la vulnérabilité nationale (CNC, 2011)
Mexique importe:
• 42% aliments (FAO recommande max 25%)
• 95% soja
• 72% riz (1994: 60% et 17% dans 1980s) 1er importateur
• 65% blé (1994: 34%)
• 33% mais (1994: 17%); 2008 ↑119% (INEGI) et exporte à bas
prix; 2e importateur
• 55% coton
• 40% Porc (1994: 3.1%)
• 13.2% Volaille (1994: 3.1%)
• 19.2% Boeuf (1994: 1.1%)
• 1er importateur lait en poudre... Sorgo
• 80% agroexportations entre mains entreprises étrangères
32. • Peso mexicain surévalué qui étouffe le tissu local; raisons:
• IDE dépend des importations
• perte de souveraineté énergétique et alimentaire
• présence de capitaux étrangers importants
• dettes publiques et parapubliques..
• EUA absorbent 85% des exportations
=> Dépendance vis-à-vis des dynamiques politico-économiques
des EUA
Vulnérabilité
Cette dépendance a amené à une perte de crédibilité vis-à-vis des
pays du BRICS (Ojeda 2010)
33. • L’internationalisation de la banque a affecté l’accès
au crédit pour les petites structures productives et
l’économie informelle (Sandoval 2010)
• L’exclusion sociale atteint des sommets (±50% de
pauvres; GINI). Cependant, le problème est surtout
lié à la « Perception croissante de pauvreté »
provoquée par un changement brutal des référents
(conséquence de l’ALENA). Cette situation conduit à
la frustration, migration et violence sociale. (Samaniego)
• Peu d’emplois dans le secteur formel => économie
informelle
34. • L’absence d’Etat face aux problèmes (ou réponse
assistancielle) entraine des vides institutionnels qui
sont comblés par (Torres Blanca 2010; Vargas)
– Economie informelle (60% PEA + 35%PIB): concurrence
déloyale; recettes fiscales; affecte productivité;
précarité...
– Flux migratoire (±450M): remesas (assistance; 25%
revenus en zones rurales); destruction tissu socio-eco-culturel
– Organisations criminelles
– Eglises
– ONG…
=> Il s’établit un climat de décomposition sociale
voire de violence et un environnement politique
neo-médieval
35. • Violence et criminalité
• L’ouverture est donc loin d’avoir engendré les effets
spillover attendus au niveau national aussi bien sur le
plan politique, économique et social=> n’a pas
consolidé la démocratie/économie et n’a pas permis
l’établissement d’un modèle de développement
durable et inclusif (la vision de court terme domine)
• Malheureusement on constate une absence de
politique de développement cohérente qui consisterait
à connecter les acteurs transnationaux au tissu local ie
une absence d’élaboration de politiques publiques
susceptibles d’empêcher le divorce entre le global et le
local (Graña 2006)
44. Forte inégalité au Mexique et qui tend à
s’accroitre à la différence du Chili
Fuente: OCDE, 2011”Mientras la desigualdad creció en México desde mediados de los
80s hasta finales del 2000, Chile la ha reducido considerablemente”
53. Comparaison des salaires minimums dans
quelques pays d’Amérique Latine
Salaire minimum en AL (en USD) (fuente: CEPAL, 2009)
México 112
Perú 174
Colombia 213
Venezuela 371
Brasil 198
Chile 259
Argentina 413
54. La Chine a dépassé le Mexique en ce qui concerne le
niveau de salaire de la main d’oeuvre du fait de la
productivité croissante du pays asiatique en comparaison
au Mexique
55. Écart grandissant des salaires dans l’industrie
manufacturière au Mexique et aux EUA