Organisés par Natureparif, Mardi 30 juin et Mercredi 1er juillet 2015 à Paris, ces ateliers d'été avaient lieu dans un contexte particulier : l'ouverture de l'observatoire de l'agriculture urbaine et de la biodiversité d'Ile de France, mais aussi la COP 21.
Anaëlle Tanquerey-Cado, ingénieure agronome, a assisté à l'événement et nous a transmis ses notes. Merci à elle !
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Ateliers d'été de l'agriculture urbaine 2015, synthèse par Anaëlle Tanquerey-Cado
1. Anaëlle Tanquerey-Cado
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Synthèsè – Atèlièrs d’ètè dè l’Agriculturè
Urbainè, Paris, juin/juillèt 2015
Table Ronde 1 : Agriculture Urbaine et Corridors Ecologiques Locaux
L’agriculture urbaine (AU) est l’un des meilleurs exemples de partage de l’espace entre homme, ses pratiques et la
biodiversité.
On s’intéresse à la biodiversité pour ses services de régulation d’environnement, d’approvisionnement, services
culturels, régulation de la disponibilité en eau, service de filtration d’eau… Un corridor écologique conserve une
biodiversité en déclin par une gestion écologique des espaces naturels et une remise en connexion des espaces.
La relation agriculture/biodiversité est loin d’être évidente, ça parait plutôt incompatible.
Eau de Paris met en place une gestion écologique de sites urbains en étudiant quelle activité est le plus
compatible avec les spécificités de chaque type (maraîchage sur sites industriels, apiculture, fauche…)
L’association Espaces entretient les talus ferroviaires notamment en jardins partagés et avec des structures
d’insertion sociale.
La force de des jardins partagés mis en place par I3F est de mixer les enjeux environnementaux, sociaux,
urbains… Ils créent une trame de sensibilité, une trame d’acteurs, et contribuent aux corridors écologiques. Ils
se substituent aussi aux espaces verts normalement entretenus par la commune.
Table Ronde 2 : Agriculture Urbaine, biodiversité cultivée et savoir-faire locaux
Les jardins associatifs urbains renferment une grande biodiversité cultivée (diversité d’espèces et de variétés),
qui reflète leur multifonctionnalité, et des savoir-faire liés à la culture des plants, la production de plants ou de
semences, la conservation de variétés…
La biodiversité cultivée est utile à préserver pour sa valeur pédagogique, patrimoniale, commerciale, et pour les
avantages pratiques présentés par les espèces locales/anciennes.
Un chef cuisinier se re-pose les questions sur l’évaluation de la valeur d’un produit. Pour cela, il distingue la
dimension environnementale (incluant la santé du consommateur), la dimension éthique, et la dimension
économique (incluant un aspect social). Pour lui, l’agriculture est la seule interface entre nous et la nature et
c’est elle qui nous nourrit.
Table Ronde 3 : Habitats favorables à la Biodiversité spontanée
On s’intéresse depuis très peu à la biodiversité spontanée en ville.
De plus en plus d’observatoires de biodiversité en ville se développent, la plupart de façon participative : tout
citoyen peut enregistrer en ligne des relevés de biodiversité. L’analyse des données est pour l’instant gérée par
des experts (Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN)), mais ça pourrait devenir une étape participative à
l’avenir.
2. Anaëlle Tanquerey-Cado
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Les jardins urbains favorisent la présence d’insectes pollinisateurs en ville, la biodiversité du sol et donc la
biodiversité en général.
Un jardin partagé de 8000m² à Strasbourg s’est installé en permaculture : une première. La permaculture, une
fois le système établi (4 ans environ), nécessite un minimum d’entretien pour une production continue et
favorise au maximum la biodiversité. Le principe est de recréer/d’utiliser les dynamiques naturelles entre
espèces, éléments…
La communauté d’agglomération de Cergy Pontoise a un partenariat avec des éleveurs de moutons pour faire
du pâturage urbain. Ça favorise une forme de biodiversité par la sélection de broutage des moutons, ça donne
lieu à des animations pédagogiques, des rencontres autour des moutons (transhumance tous les ans en ville), et
même des formes de zoothérapie pour un centre de soins de maladies neurologiques.
Table Ronde 4 : Processus Ecologique des Sols
« On s’intéresse pas aux sols parce qu’il y a pas de panda dedans ». En effet la biodiversité du sol c’est de la biodiversité
ordinaire.
Une thèse menée par Sophie Joimet sur les jardins associatifs familiaux en France a montré que les sols de
jardins sont une source de biodiversité en ville, mais certaines pratiques augmentent la fertilité mais
contaminent en métaux.
L’association Les Saprophytes à Lille a entrepris de réhabiliter le sol d’une friche industrielle par l’AU à partir
d’une double intuition : l’AU peut contribuer à réparer le sol / le bénéfice social est supérieur au risque
sanitaire. L’association est en partenariat avec une équipe de recherche, un protocole de recherche est établi
sur plusieurs années.
Une étude de l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU) suit les évolutions de sols
reconstitués à partir de matériaux de déconstruction (déchets urbains), pour développer une alternative au
schéma : déconstruction d’un site urbain, stockage des gravats en milieu rural, apport de terre arable sur le site
urbain. Leurs sols deviennent fertiles et abritent des populations d’insectes. L’apport de compost et de déchets
verts favorise la biodiversité et la structure du sol.
Une thèse de Baptiste Grard étudie la qualité des sols recrées à partir de déchets urbains pour les potagers sur
les toits : les aliments sont très peu pollués, la productivité est aussi bonne qu’en maraîchage classique. Les
potagers sur toits sont un moyen de valoriser des déchets urbains (marc de café, bois broyé, compost…), de
retenir l’eau (moins de ruissellement donc moins d’eau chargée en polluants et moins de travail en station
d’épuration), et peuvent également favoriser la biodiversité.
Un stage de fin d’études (Saoussen Joudar) a révélé une grande biodiversité dans les jardins associatifs, moins
importante sur les toits néanmoins.
3. Anaëlle Tanquerey-Cado
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Jour 2, Workshop : Présentation d’acteurs de l’agriculture urbaine.
La tour Zip Grow
C’est une innovation commercialisée par Bright AgroTech : une tour en PVC vendue avec une mousse en silicone et
polyester, conçue pour faire de l’aquaponie (culture associé de poissons et de plantes) ou de l’hydroponie
verticalement : gain de place, murs végétalisés…
Laurent Rougerie, Terr’eau Ciel, bureau d’études en Agriculture Urbaine
C’est un BE à Toulouse qui promeut l’AU et la traitent par ses aspects sociaux : potagers dans des écoles, jardins
associatifs dans des résidences, espaces verts comestibles (principe du paysagisme comestible). Ils sont dans une
démarche d’accompagnement des projets en amont et en aval du projet : Concertation, Conception, Aménagement,
Accompagnement.
Jour 2 : Visite de la Ferme de Paris
C’est une structure de la Mairie de Paris appartenant à l’Agence de l’Ecologie Urbaine. Ils ne vendent rien, ils sont
entièrement financés par la Mairie. La ferme existe depuis 1988 en tant que ferme pédagogique, et depuis 2012 en tant
que ferme expérimentale à la demande de la Mairie. Ils ont notamment 2000m² en permaculture.