1. Le syndrome d’Asperger
Le syndrome d’Asperger est une anomalie d’origine neurodéveloppementale
qui fait partie des troubles envahissants du développement (TED). Il s’inscrit dans
la même famille génétique que la dysphasie et l’autisme, selon un continuum de
difficultés. Le syndrome d’Asperger touche principalement les trois sphères
suivantes : la communication, les interactions sociales et les intérêts restreints.
Chez la personne Asperger, les difficultés dans les interactions sociales figurent
parmi les symptômes les plus importants. En effet, l’Asperger fait preuve de
maladresse dans ses interactions sociales, car il ne comprend pas les règles de base.
Pour lui, l’apprentissage des conventions sociales n’est pas inné. Celles-ci doivent
faire l’objet d’un apprentissage explicite. La personne Asperger présente diverses
difficultés communicationnelles telles que :
Difficulté à s’ajuster à l’interlocuteur et à tenir compte de sa perspective;
Difficulté à mettre fin à une conversation et à reconnaître les signes
signifiant que son interlocuteur n’est plus disponible;
Difficulté à comprendre les données abstraites, comme les expressions
(quand le chat est parti, les souris dansent…);
Difficulté notable à saisir et à interpréter le langage non verbal (haussement
d’épaules, sourire…);
Évite ou ne recherche pas le contact visuel;
Difficulté à comprendre les comportements d’autrui : ses intentions, ses
émotions, ses désirs, ses pensées;
Difficulté à moduler son timbre de voix (ton monocorde).
Julie McIntyre, LIN 8535, 2009
Interaction socialeCommunication
Syndrome
d’Asperger
TED non
spécifié
autismeDysphasie
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La personne Asperger aura donc, à différents degrés, des problèmes de
communication et de compréhension du langage oral et écrit, notamment au
niveau des éléments non explicites.
La seconde caractéristique d’importance chez la personne Asperger est la
résistance aux changements. L’Asperger est très routinier, en raison de ses
difficultés à interpréter les signes provenant de son environnement. Il est souvent
limité dans ses repères spatiaux temporaux. En conséquence, il devient vite
angoissé, car il est difficile pour lui de prédire ce qui l’attend. On peut parfois
remarquer la présence de comportements obsessifs, en réponse à cette angoisse
vécue. Il présente souvent des difficultés à gérer son temps et ses priorités. Il
importe de noter que le syndrome d’Asperger n’est pas un trouble du
comportement, mais une limite importante à aller acquérir solidement et
rapidement de l’information sur le monde qui l’entoure. L’Asperger n’est pas coupé
de la réalité, mais de la cohérence de cette réalité, parce qu’il perçoit le monde en
fragments. Ainsi, il arrive fréquemment qu’il fasse de mauvaises associations
d’informations. Par exemple, il peut associer le fait de prendre sa douche à la mort,
si la dernière fois qu’il a pris sa douche, le téléphone a sonné pour lui annoncer la
mort d’un de ses proches. En conséquence, il ne faut jamais oublier que l’Asperger
est très cohérent. Il y a toujours une raison qui sous-tend une réaction ou un
comportement, même si de prime abord, elle ne nous apparait pas comme une
évidence.
Les intérêts restreints surdéveloppés font également partie des caractéristiques
de l’Asperger. Ce dernier cultive un engouement pour un domaine très spécifique,
ainsi qu’une capacité d’en parler longuement en dépit de l’ennui de son auditoire.
Souvent, l’Asperger entrera en relation avec les gens par le biais de cet intérêt
spécifique.
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En outre, l’Asperger a une excellente mémoire visuelle. Il est habituellement
doué en mathématique et en musique. Son développement langagier et cognitif est
normal (sans déficience intellectuelle). Les traits qui caractérisent le syndrome
d’Asperger se retrouvent à différents degrés dans la population normale. C’est donc
l’importance des difficultés qui peut conduire à un diagnostic d'Asperger, plutôt
qu’une variante de la normalité. Rappelons quelques Asperger célèbres : Albert
Einstein, Michel-Ange, George Lucas (Star Wars), Bill Gates.
Trucs et astuces :
Leur donner un environnement sécurisant et structuré;
Diminuer les imprévus le plus possible : s’il y en a, expliquer ce qui se passe;
Fournir des indices visuels;
Structurer le temps : soutenir l’organisation et la planification, rappel des
échéanciers;
Lors de rencontre professeur/étudiant, lui indiquer clairement combien de
temps vous avez à lui accorder;
S’assurer de sa compréhension en lui demandant de reformuler ce qu’il a
compris, car il répondra souvent par réflexe qu’il a compris, afin d’éviter
d’avoir à entrer en relation avec vous.
Quelques liens utiles :
Fédération québécoise de l’autisme et des autres troubles envahissants du
développement (FQATED)
http://www.autisme.qc.ca
Association des troubles envahissants du développement Montréal
(ATEDM)
http://www.autisme-montreal.com/
SAIDE
http://www.cvm.qc.ca/formationreg/saide/professeurs/Pages/liens.aspx
Annie Dumouchel Sylvie Tremblay
Orthopédagogue Conseillère à la vie étudiante