Imaginez un monde où vous ne possédez plus rien. Vous êtes dans une ville collaborative qui permet à ses habitants de partager leurs biens, de les réemployer et de les mutualiser. D’une société d’hyperconsommation, nous passerions à une société centrée sur l’usage. Cette nouvelle société plus en phase avec nos préoccupations actuelles, s’inscrit également dans une quête de lien social plus fort entre les citoyens. Les opportunités sont immenses à tous les niveaux de la société : éducation, consommation, mobilité, la santé... - Selon une étude de l’IDDRI, 63% des usagers de la consommation collaborative sont motivés par les économies d’argent. Si on optimisait le partage des biens, leur part dans le budget des ménages seraient réduites de 25 à 7%. Enfin, toujours selon cette étude, le partage de biens pourrait générer 830€ et la mutualisation 1100€ pour chaque unité de consommation d’un ménage. - Sur un volet environnemental, si les biens partageables étaient optimisés, ils permettraient de réduire nos déchets de 20%, d’augmenter d’⅓ leur durée de vie. Il est aussi intéressant de voir qu’un véhicule en auto-partage remplace 4 voitures individuelles. - Enfin, l’économie collaborative questionne la notion même de travail, dans une société où celui-ci rime trop souvent avec mal-être et burn-out. Phénomène de société, l’économie collaborative semble être un avant-goût du monde de demain. Un monde de partage plus durable et plus épanouissant est certes attirant. Mais qu’en est-il des entreprises d’aujourd’hui? L’économie collaborative remet en cause les fondements même de l’économie actuelle où profits et succès sont synonymes de concurrence, de gains à court termes, d’organisations hiérarchiques... Vont-elles réussir à rebondir face aux nouvelles exigences de consommateurs désormais appellés “communautés”? Les modèles économiques actuels sont fondés sur le volume de biens vendus. Plus je vends, plus je gagne… plus je remplis les déchetteries. La vitesse des innovations technologiques nous poussent à consommer et jeter à un rythme infernal : “la durée [de vie] technique d’un téléphone portable est estimée à plus d’une dizaine d’années, mais les Français en changent tous les 2,5 ans…”. Produire pour jeter ne sera bientôt plus un luxe que nous pourrons nous permettre et les entreprises ont tout intérêt à prendre le virage le plus tôt possible et à inventer de nouvelles façons de générer des revenus. Pour conclure, les entreprises sont face à un enjeu de taille, ce qui peut se traduire par des opportunités incroyables, si elles arrivent à se réinventer et à être à l’écoute des signaux forts d’une société plus coopérative et décentralisée. De nombreuses solutions existent. L’économie de la fonctionnalité et de la coopération en fait partie.