Decret d'habitation n°2014 1342 du 6 novembre 2014
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1. L’Habitat Groupé en milieu Urbain,
Une nouvelle alternative
Emmanuelle Le Nezet-Creyssels
FPC L3
Juin 2012
Enseignants: Agnès Baylot, Geneviève Bellon, Claude Hourcade
2
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2. Sommaire
Introduction................................................................................6
Partie 1: De la notion d’Habiter à l’Habitat Groupé en milieu urbain........8
1. Habiter, visions choisies.... ......................................................10
2. L’Habitat Groupé....................................................................14
1.Un concept hérité du passé....................................................................14
2.Une diversité de solutions.......................................................................18
3. L’Habitat Groupé en milieu urbain............................... .............22
Partie 2: Les spécificités de ce mode d’habiter.............................24
1. Les avantages de l’Habitat Groupé pour l’individu.................................26
1.Vers une économie de moyens.................................................................................28
2.Vers un lieu de vie choisi..........................................................................................30
3.Vers plus d’échanges...............................................................................................32
2.! Les avantages de l’Habitat Groupé pour la collectivité...........................36
1.Comme outil d’aménagement du territoire...............................................................38
2.Comme outil social...................................................................................................40
3.Comme vecteur d’une architecture différente...........................................................46
Conclusion..................................................................................................48
Bibliographie..............................................................................................50
Annexe, les statuts juridiques......................................................................52
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8. 2 - L’habitat groupé
2.1 - Un concept hérité du passé
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$"Les Castors est un mouvement d'autoconstruction coopérative né après la seconde guerre mondiale en France. Elle
est aujourd’hui implantée au niveau national et compte près de 50!000 adhérents.
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"4"La charte d’Athènes a été initié par Le Corbusier qui y décrit les principes fondateurs de la ville industrialisée
moderne, prônant notamment le zonage selon les fonctions primaires de la ville (se loger, se divertir, travailler)
10. Le Familistère de Guise, ou l’habitat groupé d’autrefois.
!Le Familistère de Guise, ou l’habitat groupé d’autrefois.
Se situe au centre de la ville de Guise, en milieu urbain. Sa
construction commence en 1858, les logements sont destinés aux
ouvriers de l’usine Godin. !
Les premiers logements sont construits dans l’aile gauche du Palais
social. Suivront les constructions du Pavillon central (1865) et de
l’aile droite (1877) où habite Jean Baptiste Godin. Les ailes forment
trois parallélogrammes comprenant au total 494 logements. Les
appartements sont disposés autour d’une vaste cour intérieure, sur
trois étages. Quatre escaliers sont installés à chaque angle de la
cour, permettant d’accéder aux appartements. Des coursives relient
les différents appartements qui sont standardisés pour éviter les
hiérarchies prônées dans les cités ouvrières. La lumière pénètre
grâce aux fenêtres qui donnent sur l’extérieur et la cour intérieure.
A chaque étage, des points d’eau courante, des toilettes et des vide-
ordures apportent un confort supplémentaire.
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11. En 1858, sont aussi construits les économats. Puis le pavillon
Cambrai, comportant 150 appartements, et en 1882 le pavillon
Landrecies.
Pour Godin, l’éducation des plus jeunes enfants était essentielle.
Il a fait construire la nourricerie et le pouponnat derrière le
Pavillon Central, structures qui accueillent les enfants de 15 jours
à 4 ans. Les femmes peuvent ainsi continuer leur travail mais sont
autorisées à garder leurs enfants quelques mois. L’école est mixte
et obligatoire pour les enfants du Familistère jusqu’à 14 ans.
Les matériaux pour la construction utilisés sont la fonte, le bois
et le métal. Un lavoir-piscine est situé sur la rive droite de l’Oise.
Le lavage du linge étant interdit dans les appartements, Godin a
construit en 1870 une buanderie où des machines perfectionnées
sont installées. Un système d’eau chaude permet le lavage du
linge. Des bains et des douches ont aussi été installés. Une piscine
de 50 m² et profonde de 2,50 m permet aux enfants de se baigner
sans danger grâce à un système permettant d’abaisser et de
soulever le plancher.
Godin a aussi prévu un jardin d’agrément, de 1,2 hectare, situé
sur la rive droite de l’Oise, entre l’usine et le Palais social. Il
permet aux travailleurs de se reposer durant la pause et constitue
aussi un petit potager qui devient un atelier pédagogique et
approvisionne le Familistère en légumes.
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17. 1 - Les avantages de l’habitat groupé pour l’individu
Auparavant, les lieux dʼhabitation et dʼactivité étaient déterminés par le site
accueillant, par ses spécificités propres. Cʼest ce quʼon retrouve dans la
construction des monastères. De plus, les habitations se trouvaient
toujours à proximité de points dʼeau, de forêts... Les éléments qui, à
lʼépoque représentaient les principales sources dʼénergie.
Depuis quelques décennies, lʼutilisation de véhicules a remis en cause
cette dépendance au territoire. Nos actions quotidiennes se sont peu à peu
fondé sur de lʼénergie bon marché et « inépuisable ». Cela a souvent
entrainé un éloignement entre nos lieux de vie et nos lieux dʼactivités.
Aujourdʼhui, la situation a évolué et met en exergue de nouvelles
problématiques: le prix des énergies ne cesse de croître, et nous ne
savons pas dans quelle mesure nous y aurons accès demain. Les modes
de vie se sont transformé et les typologies de logements disponibles ne
correspondent plus forcément à la demande. Nos nouveaux modes de vie
ont entrainé une modification des liens sociaux.
Lʼhabitat de demain ne peut plus faire lʼimpasse sur les questions
économiques, environnementales et sociétales. Il est aujourdʼhui
nécessaire de compléter lʼoffre dʼhabitat «classique» pour répondre aux
nouvelles attentes de nos contemporains.
Lʼhabitat groupé, pensé par ses futurs utilisateurs, se positionne comme
une solution pour le futur habitant qui désire une solution dʼhabitat
différente.
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18. 'B'&&9:;"*+,",&-#./01&%8&7+<+%/&/#*"+8(&5%#=&/8%&12.8.7+%&?%&7.C%8=
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P1",&;.$1$,&%.&;1+:&@"(aujourdʼhui la hausse du prix de lʼénergie, des loyers
et de la construction, vient une nouvelle fois de remettre en cause nos
choix dʼhabiter. Choisir lʼhabitat groupé est en mesure de faire baisser le
coût du logement. Pour dʼautres, la force de lʼhabitat groupé se situe dans
la possibilité de choisir réellement son lieu de vie, et de le façonner à sa
manière.
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26. Greenobyl, un habitat participatif Strasbourgeois à l’initiative de la ville
Trois ménages pour une construction
collective en bois,
écologique et durable, qui concilie
des espaces privés et plusieurs lieux
de vie communs. Le chantier a été
lancé.
Le bâtiment, très bien isolé, a été
conçu pour ne pas dépasser une
consommation énergétique de 35
kWh/m2 et par an. Abritant trois
logements de 70 à 100 m2, cet
immeuble innovant répond à un
cahier des charges très poussé et, par
exemple, réutilisera les eaux de pluie
pour l’arrosage et pour la buanderie.
Pour les trois familles une part
d’autoconstruction est au programme.
Pour eux, ce projet était l’occasion de
c h a n g e r l e u r m o d e d e v i e
individualiste et de définir des
espaces de vie communs. Le fait de
vivre en ville était une obligation
afin de se libérer de l’automobile.
Tous avouent aujourd’hui avoir eu
des débats mouvementés « Il faut que le groupe soit solide et le projet
équitable ».
Dans cet espace, les familles partageront un local vélo, un four à pain, un
espace rangement et peut-être même un sauna. Dans un souci d’équité,
chaque logement s’étendra sur les trois étages avec un accès à la serre en
toiture.
Des citoyens qui se regroupent pour se réapproprier la construction de leur
logement, sans passer par un promoteur, c’est la démarche de
l’autopromotion, encouragée par la Ville de Strasbourg depuis 2009. Suite à
un appel à projets pour dix terrains, cinq lauréats ont été sélectionnés.
Finalement, trois ont obtenu leur permis de construire.
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28. Tübingen, où l’exemple Allemand de l’habitat groupé
Pour beaucoup de Français, l’habitat groupé a de l’avenir si
les collectivités le prônent et facilitent les différents projets.
Tübingen en Allemagne est un modèle dans le domaine de
l’habitat participatif. La ville s’est engagée dans cette voie
depuis une vingtaine d’année, elle encourage le portage du
foncier avant revente, aménagements, accompagnements...
Aujourd’hui, après deux programmes qui ont connu un réel
succès, un troisième programme est en cours et 5% de la
population de la ville vit en habitat groupé (à terme la ville
ambitionne d’atteindre les 7 à 8%).
Un exemple parmi d’autres en Europe qui illustre les voies
possibles pour le développement de l’habitat groupé en
France.
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30. %);.31--.0.$*&%.&,*#*"*&411-):#VA&#%#-*)&-1"::#+*&-.:0.:.&%.&01%+].:&4..&
*.$%#$4.7
Certains projets cependant associent des bailleurs sociaux. C’est
l’exemple d’ «Anagram», un projet réalisé en maîtrise d’ouvrage
déléguée. Les initiateurs faisaient partie à l’origine du groupe d’habitants
«Les crieurs». Ce projet est né en 1982. Un groupe se crée et participe à
l’élaboration d‘un bâtiment pour lequel un permis de construire a été
déposé au bénéfice de la société HLM de Lille. Suite à cela, le groupe doit
faire de ce projet un projet d’habitat autogéré en deux mois. Les 10
familles modifient les plans intérieurs selon leurs besoins et intègrent une
salle commune. Les places de parking sont supprimées afin de créer des
espaces collectifs. Les occupants restent locataires, et les HLM louent les
espaces collectifs, ce qui engendre un surcoût pour tous. Et en
conséquence la fin du groupe des «!crieurs!» il y a quelques années. Cet
espace aura hébergé environ quarante familles durant ses 25 ans
d'existence. Lors des départs d’un occupant, «les crieurs» avaient 2 mois
afin de proposer un locataire choisi. La perte des 2 mois de loyer pour le
bailleur semblait peu significative à l’égard de la forte implication des
habitants dans la gestion des espaces collectifs.
Le «Village vertical» à Villeurbanne, actuellement en cours de
construction, mixe du logement social via un bailleur et un collectif de
construction. Sous la forme d’une coopérative, une opération se réalise
sous la conduite d’un bailleur social. Le montage initial est complexe,
mais il offre l’avantage d’une opération à caractère social fort et sécurisé
pour les futurs acquéreurs. Pour le bailleur, l’intérêt d’une telle opération
est discutable du fait de la durée des démarches, et des risques de
conflits internes risquant en permanence de la remettre en cause. En
revanche, les opérations qui voient le jour mettent en avant un
changement de résidents plus faible que dans les opérations classiques et
une implication de ceux-ci beaucoup plus importante.
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31. Le village vertical, une coopérative d’habitant à Villeurbanne (69)
! 2005 : constitution du groupe, montage de l'association.
2006 : formalisation des premiers partenariats. Travail sur la
faisabilité
2007 : premier travail relatif au montage juridique et financier.
2008 : aboutissement de la recherche foncière.
2009 : conception architecturale.
2010 : création de la société coopérative.
2011 : mise à disposition du terrain ZAC des Maisons Neuves, début
des travaux
2013 : installation des villageois verticaux dans leurs logements.
Démarrage des activités d'accueil des futures coopératives
d'habitants, en partenariat avec Habicoop.
Une coopérative d'habitants est un espace de propriété
collective à but non lucratif, géré démocratiquement. Le but de
ce projet est de mettre les habitants au coeur de leur projet
d'habitat. Une parcelle a été attribuée dans la ZAC des Maisons-
neuves, à Villeurbanne où le groupe d’habitant emménagera en
2013. C’est la première société coopérative d'habitants de
France.
Le Village Vertical est un projet qui comprendra 14 logements :
une dizaine de logements sociaux, et quatre logements très
sociaux. Des espaces co llectifs sont prévus : terrasses,
buanderie, salle commune avec cuisine, jardin...
La mutualisation d'espaces et de moyens leur permettra de vivre
mieux à mo indre coût. Ce projet représente donc une
alternative à l'individualisme et à la consommation frénétique.
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32. Les futurs habitants souhaitent modérer autant que possible leur
impact sur l'environnement, et faire baisser le coût de l'habitat.
C'est pourquoi ils ont choisi de concevoir un immeuble
écologique, urbain, avec les architectes qui les accompagnent :
les cabinets Arbor&Sens et Détry-Lévy. Le Village Vertical
constituera un laboratoire d'écologie urbaine... d'abord dans sa
conception : isolation, chauffage, matériaux sains, panneaux
solaires par exemple ; mais aussi dans leur modes de vie
(gestion des déchets, limitation de la voiture en ville, achats
groupés, échanges de services entre voisins).
Plusieurs villageois verticaux pourront aussi développer sur
place une activité professionnelle. Toutes les décisions
concernant la vie co llective seront prises en commun,
démocratiquement, au sein des assemblées et conseils de
village, selon les principes coopératifs. Chacun des villageois
est signataire de la charte du village vertical.
Quatre logements seront attribués à des jeunes dont la situation
nécessite un accompagnement social. En complément des
professionnels, les voisins s'engagent à assurer bénévolement, au
quotidien, une attention bienveillante à ces personnes, qui
seront membres à part entière de la coopérative. Pour eux, le
vrai logement social est écologique, car l'écohabitat permet de
réduire les charges. Le vrai habitat écologique est collectif,
pour mettre en oeuvre des solutions collectives, et des
économies d'échelle. Il est aussi urbain afin d’éviter au
maximum les pollutions liées aux transports.
L’ambition de ce projet est de développer de véritables
solidarités de voisinage, de mutualiser quelques éléments de la
vie quotidienne (terrasse, buanderie, potager, équipements,
chambres d'amis, espace pour des réunions, etc.). Cette
mutualisation permettra de vivre mieux à moindre coût.!
Les lien tissés par la coopération permettent de se rapprocher
de plusieurs collectivités locales. Ce projet est le projet pilote
d’Habicoop depuis 2006, la maîtrise d’ouvrage se fait avec la
coopérative HLM Rhône Saône Habitat. L'accompagnement des
ménages relevant du logement très social sera confié à une
association extérieure. Au départ, les habitants développeront
43
<
33. une offre de chambres et tables d'hôtes (l'alternaccueil), qui
permettra d'abord d'accueillir ponctuellement leurs familles et
amis, mais aussi de populariser ce mode d'habitat auprès de
personnes de passage. Ils travailleront à la réalisation d'une
station d'autopartage Autolib avec Lyon Parc Auto, ainsi qu'à la
création d’un jardin potager collectif, destinés à toute s les
personnes du quartier intéressées. Leur salle commune pourra
accueillir des activités prises en charge par des voisins, dans le
cadre de leur association.
Au-delà de la construction du Village Vertical, le but est de
travailler au développement du concept de coopérative
d'habitants, et d’accompagner les futures coopératives avec
Habico op et les autres co opératives de l'agg lomération
lyonnaise.
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