Material de uso en clase. Referencias bibliográficas de AL SITIO LENGUAS.
Atelier; Actas de las XV SEDIFRALE (Sesiones para Docentes e Investigadores de Francés Lengua Extranjera).
Cursos de revisión para adultos.
Quand la révision fait peau neuve: un parcours culturel et linguistique
1. Actas de las XV Sesiones para Docentes e Investigadores de Francés Lengua Extranjera
“1810-2010: del francés del Iluminismo al francés de hoy”
Compilado por Mariana Canello y Mariel Buscaglia.
1a ed. –
Rosario: Laborde Libros Editor, 2010.
Internet.
ISBN 978-987-1315-88-8
Quand la révision fait peau neuve :
un parcours linguistique et culturel
Gabriela Brochier / Marcela Spezzapria
Présentation générale
Que l'Internet est une source inépuisable de ressources, personne ne s’en doute.
Que pour améliorer ses connaissances, voire réviser, l’étudiant de langue étrangère
décide souvent de s’inscrire à un cours de conversation, à un cours de littérature, ou…,
personne ne s’en doute non plus.
En voilà donc deux lapalissades même s’il faut concéder d’une part que sur l’Internet
quantité et qualité ne font pas toujours bon ménage : il est largement connu des
professeurs de langues le fait qu’il n’est qu’une partie des sites susceptibles de subir
une exploitation didactique. Et d’autre part que lors desdits cours de conversation ou
d’autres qui leur ressemblent, l’envie, surdimensionnée, de prendre la parole et parler à
tout prix l’emporte souvent sur la prise de conscience (exprimée pourtant au moment de
l’aveu initial) de la nécessité d’amélioration, de révision.
Quand la révision fait peau neuve: un parcours linguistique et culturel
Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
2. Cependant, il y a un peu plus de deux ans, l’analyse de ces deux affirmations-là et des
contrepoints respectifs nous ont permis de répondre favorablement à un besoin
(nouveau ?, toujours latent ?) de nos élèves : le cours de révision. Et, Le Grand Robert
venant nous rassurer sur l’utilisation du terme « révision » : “amélioration (d'un texte)
par des corrections”; “mise à jour par un nouvel examen” ; “examen par lequel on vérifie
qu'une chose est bien dans l'état où elle doit être”; “action de revoir, de repasser (un
sujet, un programme d'études) en vue d'une composition, d'un examen”, nous avons
reconsidéré et mis finalement en place l’instance de révision mais, une révision
autrement.
Nous voulons partager avec les collègues participants des Sedifrales XV différents cas
de cours de révision de français général que nous avons assurés dans des classes
d’adultes en situation d’enseignement non formel. Quant au support de départ, un ou
plusieurs sites francophones dont le choix a été soumis à deux contraintes principales :
que ce soient des sites non didactisés, c’est-à-dire destinés à des francophones et
ayant un but autre que l’enseignement-apprentissage des langues (afin de pouvoir
suivre la perspective théorique adoptée pour le cours de base), et en même temps des
sites concernant un fait de société inconnu dans notre culture argentine (de par
notre désir d’imprégner les cours d’interculturalisme).
Nous comptons présenter l’ensemble du processus : depuis la conception de chaque
cours, à savoir : le choix du thème et/ou du site, l’organisation générale des cours (étant
donné que dans tous les cas, ce sont des projets de courte durée), l'analyse -en vue de
leur didactisation- des typologies textuelles présentes dans les sites et la préparation
des fiches pédagogiques, jusqu’à leur mise à l’épreuve par nos étudiants.
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Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
3. Pour finir, nous développerons divers définitions et concepts de ce qu’est la révision, les
progrès, la correction, etc. et présenterons un site encore non utilisé à des fins
didactiques pour esquisser ensemble, conjointement avec les collègues qui pourraient
s’y intéresser, sa didactisation.
Introduction
Lors des dernières SEDIFRALES, nous avons présenté un travail que nous avions
développé autour du concept de Français sur Objectifs Spécifiques (FOS). Mais
comme nous le savons tous, ce concept a déjà gagné une large place dans les
recherches et les manuels. Nous n’allons donc pas reprendre ici cette spécificité mais
nous nous servirons néanmoins d’un principe de base de cette modalité de
l’enseignement-apprentissage des langues pour expliquer la nouvelle proposition que
nous présenterons ici.
Parmi les traits caractéristiques du FOS, il est possible de rappeler qu’il s’adresse à des
publics spécifiques et de là ses multiples étiquettes : français de la restauration, de la
gastronomie, de la mode, de l’œnologie, etc. et que le plus souvent ces publics suivent
leur formation dans un établissement où les cursus incluent (et de manière
incontournable) le français langue de spécialité et que c’est justement cette
caractéristique-ci ce qui nous permet de conclure que même si ces étudiants-là n’ont
pas choisi d’apprendre le français de la spécialité, nous en tant que professeurs, avons
là une clientèle « fidélisée » par obligation : ces étudiants doivent étudier le français.
Or si nous laissons de côté le cas de l’enseignement du français au sein des institutions
de formation professionnelle, nous constaterons que dans le marché de l’enseignement
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Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
4. de langues il y a une autre cible, un autre type de clientèle beaucoup moins fidélisée et
dont la demande de services n’est pas toujours décelable au premier regard par le
professeur. C’est le cas des étudiants de « français général » qui sont arrivés à un
niveau intermédiaire et / ou avancé dans un passé plus ou moins récent.
Ce sont des étudiants qui savent parfaitement ce qu’ils veulent et ce dont ils ont
besoin :
-ils veulent, en fait, pouvoir se débrouiller aisément en langue étrangère, à l’écrit et à
l’oral, en situation de compréhension et expression mais aussi en situation de médiation
et d’interaction (CECR),
-ils veulent, par exemple, avoir accès aux médias et aux objets de la culture,
-ils veulent profiter largement de leurs rencontres avec les étrangers
mais …ils ont du mal à savoir quelle est l’offre de formation qui leur convient.
Il y en a qui, parmi eux, décident de s’entraîner pour passer des examens
internationaux, il y en a qui décident de suivre des cours de littérature ou de civilisation,
et il y en a d’autres, les plus nombreux, qui s’inscrivent à des cours de conversation.
L’éventail d’options que leur offert est assez divers et riche mais il faut être sincère et
reconnaître que leur motivation, que ce qui les mobilise n’est pas toujours le diplôme, la
littérature, ou échanger des opinions sur les thèmes d’actualités. Leur vraie motivation
est d’ordinaire une autre: améliorer leurs performances, ce qui devrait se traduire en
« suivre un cours de révision ».
Et là, soyons sincères, noblesse oblige, l’offre de cours de révision n’est ni variée, ni
riche.
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Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
5. Dans cette communication-ci nous présenterons une proposition de service linguistique
conçue pour répondre de manière concrète à cette motivation mais conçue également
pour « attirer » cette cible et fidéliser donc cette clientèle-là.
Et cela aussi parce que le taux d’abandon des étudiants dans ces conditions est, bien
que nous n’aimions pas, élevé.
Et nous savons que sans clients …
Développement
Pour profiler cette proposition, nous avons alors commencé par nous interroger sur
quelle offre pourrait satisfaire directement, et sans euphémismes à la demande des
étudiants-clients et obtenir ainsi la fidélisation si désirée.
Dès le début de nos recherches, nous avons tenu au cœur deux préceptes:
- Ne pas proposer de cours de conversation,… afin de ne pas « cacher »
« déguiser » notre vrai objectif (ni en tant qu’étiquette ni en tant que format),
mais proposer des cours de révision, proprement dit;
- Ne pas proposer de cours à longue durée, mais de cours d’un semestre (4 mois)
maximum afin de fidéliser plus aisément notre public, tout au moins à court
terme.
Nous étions convaincues aussi de l’importance de trouver un contenu intéressant ; nous
sentions que le référent retenu serait (majoritairement) l’un des points les plus
attrayants.
Aussi avons-nous commencé nos recherches sur l’Internet pour trouver notre (nos)
support(s) de départ.
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Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
6. Pourquoi l’Internet ? Parce qu’en raison des contraintes auxquelles nous nous sommes
soumises tout au début et d’autres, ultérieures, parmi lesquelles la décision de travailler
autour des faits de société inconnus dans notre culture argentine (interculturalisme),
l’Internet s’avérait une source privilégiée. Et parce que la contribution des TICE aux
dimensions culturelles et interculturelles ainsi qu'au développement des valeurs
d'ouverture à autrui et d'autonomie est sans conteste.
Et c’est ainsi que pour le premier cours de révision conçu de notre part, le support que
nous avons finalement retenu c’est une demi-douzaine de sites liés au covoiturage*, et
cela parce que nous avons évalué que tout nous y convenait:
-le référent, inconnu mais motivant à la fois,
-l’énorme variété de situations de communication qui le constituent : écrites, audio,
visuelles, de réception, d’expression, d’interaction, ….
-les possibilités d’élargissement : surtout dans le domaine du socioculturel,
etc.
* Selon Wikipedia: Le covoiturage est l'utilisation d'un véhicule par un
conducteur non professionnel et des passagers, dans le but d’effectuer
ensemble un même trajet.
Cette pratique permet aux passagers, par exemple, d'économiser des
dépenses de carburant ou d'éviter de perdre du temps s'ils n'avaient pu
disposer d'un moyen de transport. La collectivité y gagne par la diminution
des embouteillages, de la pollution et des accidents de la route.
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7. Pour la suite du travail, et pour organiser notre propre démarche, nous nous sommes
inspirées des étapes même qui constituent un voyage :
-les Préparatifs du voyage (avant le départ) / Préparation du cours
-le Voyage proprement dit (pendant le voyage) / Le cours
-et le Retour du voyage (après le voyage). / L’évaluation du cours (de la part des
étudiants et notre propre évaluation)
Préparatifs du voyage
Comme pour la préparation d’un voyage, nous avons investi du temps pour nous
informer, nous préparer, planifier, budgéter... Rappelons que le succès d'un cours
dépend largement de la qualité de sa préparation et que celle-ci en fait déjà partie.
Pendant cette étape alors nous avons porté une attention toute particulière à une
quinzaine de questions dont:
Comment envisager un cours de révision ? Comment préparer le contenu du
cours ? Quels textes (écrits, oraux, sens du CECR) retenir ? Quelle progression
suivre ? Par où commencer ? Comment mesurer les progrès ? Quels outils pour
analyser « les performances » préalables des étudiants ? Comment alterner les
différents types d’activités ? Quelle place au travail en autonomie ? Comment
corriger ? Quand commencer le cours ? Quelle durée serait la plus convenable?
Combien d’heures hebdomadaires de cours ? Quel nombre minimum et maximum
de participants ?
Le voyage
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Gabriela BROCHIER, Marcela SPEZZAPRIA
8. Nous avons décidé de travailler depuis une perspective constructiviste selon laquelle
les connaissances ne seraient que le résultat d'un mouvement personnel de
l’apprenant, qui, à partir de son vécu, intègrerait de manière personnelle quelque chose
de nouveau à ses connaissances antérieures et les modifierait; le tout se réalisant
grâce au médiateur, l’enseignant, qui lui montrerait divers chemins possibles et le
responsabiliserait dans ce qu’il apprend.
Voilà donc pourquoi lors de la vingtaine de rencontres constituant le cours l’accent est
mis sur le choix de faire « vivre » à l’étudiant une expérience fondée sur une situation
de communication ponctuelle. L’étudiant se sert de la langue, l’étudiant en tant
qu’usager (CECR) de la langue. Et c’est cette utilisation de la langue en contexte ce
qui lui permettra de valider les connaissances qu’il a dû mobiliser ou de prendre
conscience des manques, des désajustements afin de procéder à une correction.
Les différentes situations étant, par exemple : le choix de la voiture, la définition de
l’itinéraire, l’accord entre les passagers, la résolution de petits problèmes, l’expression
des besoins, l’expression de l’appréciation (voyage, paysage, climat,…), la demande de
permission, les ménagements pour accorder sur une question donnée (quelle musique
écouter, par exemple) et pour ne pas blesser l’autre, voire « parler de la pluie et du
beau temps ».
Le retour
Tel le retour d’un vrai voyage, la fin du cours implique l’analyse de ce qu’on a vécu
ensemble, les différents rôles qu’on a joués à chaque étape, les divers états d’esprit
qu’on a ressentis tout le long du cours, les efforts réalisés et les plaisirs éprouvés. La
fin implique aussi la prise de conscience des changements qui ont eu lieu et des
apprentissages qu’on a incorporés. Et la fin comporte de même l’analyse et la réflexion
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9. sur ce qu’on devra changer lors du voyage suivant et cela puisqu’il y a eu un deuxième
« cours-voyage » (l’envie de fidélisation est devenue une réalité) : nous avons mis en
place une sorte de suite conçue à partir de nouveaux objectifs de perfectionnement
mais autour d’un référent associé au covoiturage : « le carnet de voyage ».
http://base.d-p-h.info/fr/dossiers/dossier-30.html
http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/Source/Framework_FR.pdf
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