1. Cameroun : le secteur de la microfinance se porte mal
Le 18 décembre 2014, le Ministre des Finances a retiré l’agrément à 28 établissements de
microfinance (Emf) jugés illégaux au Cameroun. Une mesure qui ne semble pas assainir le
secteur. D’après des experts bancaires et en microfinance, le phénomène des Emf illégaux fait
la résistance au pays.
Alamine Ousmane Mey, Minfi
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Les Etablissements de microfinance clandestins (Emf) continuent d’opérer au Cameroun.
Ceci après que le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey ait retiré l’agrément à 28
Emf le 18 décembre 2014.
D’après David Kengne, expert en microfinance, les principaux responsables des
dysfonctionnements actuels dans le secteur de la microfinance au pays sont les professionnels
du secteur (promoteurs et personnels). « Certains parmi eux gèrent les dépôts de leur clientèle
comme leur patrimoine personnel », dénonce notre source.
Les promoteurs des Emf au Cameroun sont accusés : du non respect des principes minimums
de gouvernance (les assemblées générales ne se tiennent pas, les conseils d’administrations
non plus) encore moins les comités de surveillance pour les Emf de 1ère catégorie ; des
crédits de complaisance (des prêtes noms pour obtenir indûment des crédits sur les dépôts de
la clientèle à son insu).
En outre: «nous constatons que le nombre de dirigeants véreux qui, à peine ont-ils libéré 500
000 Fcfa de capital, sollicitent et obtiennent des crédits pour un montant allant parfois jusqu’à
10 000 000 Fcfa sans garantie, augmente au fil du temps. Aucun effort n’est fait pour se
mettre en conformité avec la réglementation », enchaîne l’expert.
Récidive
2. Des dépôts des épargnants détournés
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Retirer la licence à une microfinance ne suffit toujours pas à assainir le secteur. A preuve :
avant la suspension sus-évoquée des 28 Emf, la même année au mois de février, les
promoteurs de 84 autres Emf non agréés étaient invités à cesser immédiatement leurs
activités.
Mi-juillet 2013, le Minfi fermait 34 Emf sous le coup soit de la péremption d’agrément, soit
de la cessation de paiement au de l’arrêt des activités. Laissant dans la tourmente des
épargnants.
En fin juin 2011, et sur environ 480 Emf agréés, près d’une cinquantaine étaient en
liquidation, en cessation d’activités, en redressement et/ou sous administration provisoire,
selon les révélations du Ministère des Finances. Près de 80% desdits établissements sont
établis à Douala et Yaoundé, deux des grandes métropoles du pays.
S’agissant des normes prudentielles, sur un échantillon de 50 Emf, seule la moitié, de l’avis
du Minfi, respectait les ratios de liquidité, de couverture des risques et de celui des
immobilisations. Une dizaine d’entre elles disposait de fonds propres satisfaisants.
Haro sur la mesure ministérielle
«Retirer un agrément à une microfinance qui existe déjà, est la pire des bêtises », avance
Pierre Numkam auditeur bancaire. Ce dernier a saisi par correspondance le Ministre des
Finances. Le but étant de lui expliquer que : « demander à un Emf de fermer ses portes, c’est
balayer du revers de la main les clients dont l’épargne a déjà été retiré ou les entreprises qui
ont commencé à bénéficier du financement de cette structure. Ce qui est une erreur grave ».
Encadrer autrement les microfinances illicites, interpeller la Cobac qui doit jouer son rôle de
gendarme, former des auditeurs bancaires pour lutter contre les faillites programmées, appeler
3. les clients à s’organiser en comité de surveillance, sont des suggestions que propose Pierre
Numkam pour assainir le secteur de la microfinance au Cameroun.
Linda Mbiapa
Mots Clés : Cameroun / Etablissements de microfinance clandestins / Alamine Ousmane
Mey, Ministre des Finances