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ÉCOLE DE JOURNALISME ET DE COMMUNICATION DE MARSEILLE




    Comment maîtriser son e-réputation ?

             Petit guide à destination des particuliers en recherches d’emplois


                  Léa Sapolin, Pémon Kouadio, Guillaume Gouin, Nicolas Buonocore
                                              02/11/2012


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    Ce petit guide vous apportera des solutions pour contrôler votre image virtuelle et connaître vos
                                 droits en temps qu’usager d’internet
                                                                                                        0
Comment maîtriser son e-réputation ?
                    Petit guide à destination des particuliers en recherches d’emplois




Sommaire :


 I.     Pourquoi dois-je surveiller mon image numérique ? .................................................................. 3
 II.    De quelles informations dois-je me préoccuper ? ...................................................................... 3
        a. Ce qui est susceptible d’intéresser mon employeur ............................................................... 3
        b. Des informations, mais pas seulement celles que l’on publie ................................................ 5
 III.   Découvrir mon image numérique ............................................................................................... 6
 IV.    Maîtriser mon e-réputation........................................................................................................ 7
        a. Supprimer les données divulguées.......................................................................................... 7
        b. Gérer la confidentialité de ses données .................................................................................. 7
        c. Négocier la suppression des données confiées et fortuites ................................................... 8
        d. Différencier les données personnelles des données professionnelles ................................... 9
 V.     En cas de problème, quels sont mes droits. ................................................................................ 9
 VI. Continuer de me préoccuper de mon e-réputation .................................................................. 10




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Avant de commencer votre lecture, nous tenons à vous préciser que ce guide ne vous apprendra pas à
créer un « buzz » autour de votre identité numérique. Notre but est avant tout de vous sensibiliser à
l’impact que pourrait avoir une mauvaise e-réputation sur un employeur potentiel, ainsi que de vous initier
à la maîtrise et à la surveillance de votre image virtuelle.




    I.      Pourquoi dois-je surveiller mon image numérique ?


Aujourd’hui, grâce au web 2.0, n’importe quelles informations peuvent être diffusées par n’importe qui
en temps réels et dans le monde entier. Ainsi, même un citoyen lambda peut être concerné par la
diffusion d’informations dérangeantes, fausses, personnelles ou même privées, à son sujet. Sans compter
qu’une information, qui peut paraître anodine pour certains, sera pour d’autres, interprétée
différemment et pourra alors avoir des conséquences défavorables à son image.

Selon une étude réalisée par InSitesConsulting, en 2012, environ 7 personnes sur 10 dans le monde
utilisent les réseaux sociaux. Cela démontre bien que nous communiquons tous sur internet et, bien
entendu, que nous nous créons une image virtuelle, autrement dit, une e-réputation.

Nous savons également (grâce à Regionjob.com) qu’en 2010, 36% des recruteurs français affirmaient faire
des recherches internet sur les candidats potentiels et que 5% disaient avoir écarté une candidature après
avoir trouvé des traces négatives au sujet des postulants. Ces chiffres sont sans doute plus élevés
aujourd’hui, puisque l’usage d’internet est de plus en plus ancré dans les habitudes de chacun.

Une étude faite par Le Tigre.net (le cas de Marc. L) a permis de révéler que quiconque voulait connaitre la
vie d’une personne quelconque était désormais en mesure de le faire. En effet, Le tigre dresse “le portrait
Google” d’un Homme choisi au hasard. Grâce à des outils comme Facebook ou Flickr, des réponses à des
offres d’emploi sur internet, YouTube ou encore des articles de presse, on arrive à savoir tout de la vie
privée d’une personne, en allant dans les moindres détails.

C’est pourquoi, à l’heure actuelle, il est important de veiller à avoir une image virtuelle positive ou
discrète, mais qui, en aucun cas, ne pourrait nuire à votre avenir professionnel.




    II.     De quelles informations dois-je me préoccuper ?

    a. Ce qui est susceptible d’intéresser mon employeur


Avant même de s’informer sur ce que la toile dit de vous, il est important de savoir comment les
informations que l’on diffuse peuvent être interprété, c'est-à-dire, savoir ce que l’employeur est
susceptible de déduire de mon statut Facebook, d’une photo diffusée ou encore de mes relations, et ce
qu’il va chercher à savoir.
Bien que l’exigence des employeurs dépend du ou des postes qu’ils proposent et de leur secteur
d’activités, tous vont porter leur attention sur différents points, mais avec une attention différente. Ils
vont donc chercher à connaître et évaluer plusieurs aspects de vous-même, en voici certains :


-   Votre personnalité : en effet, chaque statut publié, image diffusée, commentaire écrit, peut amener
    quelqu’un à faire des conclusions relatives à votre caractère : respectueux, râleur, engagé,
    arnaqueur… Par exemple, si vous mettez en ligne des photos de soirées avec vos amis, on pourra
    facilement conclure que vous êtes sociable, mais que vous aurez peut-être des difficultés à vous
    réveiller le matin, et à arriver à l’heure au travail. En revanche, dans le cas contraire, on peut être
    amené à penser que vous êtes réservé, timide, voire même introverti.

-   Votre santé : on n’y pense pas forcément, mais pour tout employeur, il est préférable d’avoir des
    salariés en pleine santé. En effet, si on s’aperçoit que vous laissez souvent des commentaires sur des
    forums de santé, c’est peut-être que vous êtes souvent malade. À l’inverse, n’hésitez pas à montrer
    que vous êtes sportif et dynamique.

-   Votre statut : marié, célibataire ou parent, n’oubliez pas que face à l’embauche, on n’est pas
    forcément tous égaux. Un parent prendra plus de congés et sera moins présent sur son lieu de
    travail.

-   Vos centres d’intérêt : J’aime une activité ou un sport en particulier, mon employeur potentiel aussi,
    peut-être que cela sera favorable à ma candidature. Mais surtout, montrer que vous êtes dynamique,
    sportif, intéressé, curieux et ouvert. Une pratique sportive peut en dire beaucoup : il fait du rugby, il
    a donc un esprit de groupe et saura surement travailler en équipe ; il aime la photographie, il a donc
    une certaine notion de l’esthétique, sait poser son regard sur le monde et sait prendre du recul pour
    voir et analyser une situation…

-   Ils peuvent aussi juger votre « encrage » et votre adaptation au numérique. Actuellement toutes les
    entreprises se créent aussi une e-réputation et ont besoin de plus en plus de personnel capable
    d’utiliser les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Ils vont aussi chercher
    à savoir si vous êtes très présent sur le web, si vos activités et publications sont régulières ou non, si
    vous avez un blog, un CV en ligne... Ils chercheront aussi à savoir quel usage vous faites de ces
    nouveaux outils : utilisation professionnelle, personnel, ludique…


Mais bien sûr, ce ne sont pas les seuls paramètres que l’on cherchera à connaître de vous, chaque
personne portera son intérêt sur des informations différentes, ce pour quoi il est important de filtrer
TOUTE INFORMATION avant qu’il y ait publication sur le web.




                                                                                                            4
b. Des informations, mais pas seulement celles que l’on publie


Attention, on se souci des informations que l’on publie soi-même sur son compte personnel, mais on
pense rarement à la possibilité d’être jugé en fonction de ses amis, de son appartenance à une
communauté ou à une association, aux commentaires laissés sur les forums, aux annonces que l’on a
mises sur LeBonCoin ou sur EBay, aux simples « j’aime » cliqué sur un site à première vue anodin…

Bruce Schneier, spécialiste de la sécurité, a établi une taxonomie des données sociales, celle-ci peut
s’avérer pratique afin d’écarter tout risque d’oubli d’informations nocives à son e-réputation. Ainsi en
surveillant chaque « type de données » (relative à notre image personnelle bien sûr) une à une, on aura
vérifié intégralement ce qui est dit à notre sujet sur la toile.

Voici cette taxonomie (reprise telle quelle sur le site www.internetactu.net, article : « taxonomie des
données sociales ») :

-   Des “données de services” : ce sont les données que vous confiez à un site social afin de l’utiliser. Ces
    données peuvent inclure votre nom légal, votre âge voir le numéro de votre carte de crédit.

-   Les “données divulguées”, c’est-à-dire celles que l’utilisateur publie sur ses pages : billets de blogs,
    photographies, messages, commentaires.

-   Les “données confiées”, c’est-à-dire celles que l’utilisateur publie sur les pages des autres. Ce sont les
    mêmes types de données que les données divulguées, à la différence qu’une fois qu’elles sont
    postées, quelqu’un d’autre en a le contrôle.

-   Les “données fortuites” sont celles que d’autres personnes publient à votre propos.

-   Les “données comportementales” sont celles que le site recueille sur vous en surveillant ce que vous
    faites et avec qui vous le faites. Il peut s’agir de jeux auxquels vous jouez, des sujets sur lesquels vous
    écrivez, des articles auxquels vous accédez (et qui permettent de prévoir votre appartenance
    politique par exemple).

-    Les “données dérivées” sont des données concernant l’utilisateur issu de toutes les autres données.
    Par exemple, si 80 % de vos amis s’auto-identifient comme gays, vous êtes susceptibles d’être gay à
    votre tour.
III.    Découvrir mon image numérique


Découvrir son image numérique est en fait assez simple. Beaucoup d’outils ont été créés afin de nous
faciliter la tâche, et le nombre de ces outils ne cesse d’augmenter. En voici une petite liste (non
exhaustive, mais suffisante) :

-   Google, évidemment. Celui-ci permet de faire une recherche “prénom nom”. L’utilisation des
    guillemets vous permettra d’éviter le bruit. Vous pouvez également choisir le pays et/ou la langue
    concernés dans les paramètres avancés). N’hésitez pas à varier les recherches en sélectionnant le
    type de documents voulu (images, actus, ...). Les résultats sont parfois étonnants, il ne faut pas
    s’étonner de retrouver son numéro de téléphone dans Google image (donc en format JPEG), si vous
    avez posté une annonce sur leBonCoin. Mais Google n’est pas le seul, faite vos recherches aussi sur
    les autres moteurs de recherches tels que Bing, Yahoo, Exalead… Ceux-ci auront peut-être référencé
    des informations différentes.

-   Webmii (http://www.webmii.com) est un moteur de recherche parfaitement adapté à l’évaluation
    de son e-réputation. Il propose trois champs de recherche : nom, prénom et pays. Celui-ci vous
    donnera un score (correspondant à votre présence sur le web) et vous organisera les résultats en
    différentes parties : photos, blogs et profils.

-   123 people est un moteur de recherche similaire. Lui aussi spécialisé dans la recherche de données
    concernant une personne en particulier. Mais ne vous limitez pas à la seule utilisation de ces moteurs
    spécialisés, rien ne vous donnera autant de renseignements qu’une recherche faite sur un moteur
    ordinaire en variant les informations recherchées.

-   Yatedo est un moteur de recherche, lui aussi, mais avec celui-ci, il faut se montrer d’autant plus
    méfiant. Ce n’est pas parce que cet outil affirme qu’il peut vous permettre de gérer votre e-
    réputation, qu’il faut le croire. Celui-ci est capable de créer des liens entre vos différents comptes et
    se permet même de vous créer un profil et de stocker vos données sans votre accord. C’est sûrement
    en effectuant vos recherches sur cet outil que vous trouverez le plus d’informations vous concernant.

-   Kurrently.com vous sera utile pour connaître aussi bien les données divulguées, que les données
    confiées ou fortuites présentes sur les réseaux sociaux. Car, en effet, ce moteur de recherche
    n’analyse que les réseaux sociaux Twitter, Facebook et Google + et vous informe de tout ce qui a été
    dit sur vous.

Une fois, ces différents outils utilisés, vous aurez dressé une liste de vos informations personnelles
disponibles sur internet. En outre, vous pouvez être amené à constater que des informations
apparaissent, mais que celles-ci ne vous concernent pas. En effet, en cas d’homonymie, différents profils
se mélangent. Nous ne sommes pas tous « égaux » face à l’e-réputation.




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IV.     Maîtriser mon e-réputation


Puisque vous avez découvert votre e-réputation, il est temps maintenant de la modifier afin que celle-ci
soit conforme et, propice au recrutement. Les différentes étapes à suivre sont les suivantes :


    a. Supprimer les données divulguées

La première étape consiste à supprimer les informations pouvant être néfastes à votre image.
Commençons déjà par supprimer celle que l’on « possède », donc les données divulguées. Ceci est très
simple, ce sont vos données, vous n’avez qu’à vous connecter sur votre profil (Facebook ou autre) et à
supprimer la photographie ou le statut qui vous ne satisfait plus. Vous avez retrouvé un ancien blog créé
lors de votre adolescence ? Ce Skyblog (ou autre type de blog) reflète un profil qui n’est plus le vôtre ?
Retrouvez vos codes de connexion et supprimez-le. Si vous avez peur de regretter cette suppression, ou
de perdre les photos qui y étaient, ne vous inquiétez pas, aujourd’hui un service de téléchargement des
données est souvent proposé. En effet, Facebook par exemple, propose de télécharger tout le contenu de
votre profil en un seul clic.




    b. Gérer la confidentialité de ses données


Votre compte, c’est niet, vous ne le supprimerez pas. Pas de problème, c’est comme pour les donnez
comportementales et dérivées. Vérifier si ses amis peuvent être « bien vus » des employeurs n’est pas
simple et on n’a pas forcément envie de renier un de ses meilleurs copains juste parce qu’il fait « tache »
sur son profil numérique. Ce n’est pas grave, il suffit de gérer ses paramètres de confidentialité. Accéder à
ces paramètres relève souvent du parcours du combattant. Les créateurs des réseaux sociaux n’ont pas
intérêt à ce que vous les modifiiez, c’est pourquoi leur accès est souvent dissimulé. Mais cherchez bien,
cela en vaut la peine. Vérifier que seuls vos amis peuvent accéder à vos données et voir vos publications.
Méfiez-vous des applications connectées qui modifient automatiquement ces paramètres et de la
géolocalisation qui en dit plus que ce que vous ne le penser. Et à chaque nouvelle mise à jour du réseau
sociale, vérifiez-les aussi. Facebook, par exemple, change automatiquement vos paramètres de
confidentialité à chaque fois qu’il modifie son interface. Le meilleur moyen de savoir si vous avez bien
tout configuré c’est de faire le test. Demandez à une de vos connaissances, supprimée de vos « amis »
pour l’occasion, à quoi elle a accès.


Attention, n’oubliez pas que :

-   À partir du moment où vous envoyez ou répondez à un message privé Facebook, la personne qui a
    reçu le message est automatiquement autorisée à accéder à votre profil : donc, ne pas répondre à
    n’importe qui. Faites preuve de méfiance.

-   Toujours sur Facebook, si vous appartenez à un groupe, même s’il paraît « anodin », n’oubliez pas
    que son ou ses administrateurs peuvent voir l’intégralité de votre profil.

-   Vérifier les anciennes publications (réponse à des offres de jobs, vente en ligne...) où l’on peut
    obtenir des infos perso “oubliées”.
-   Si vous avez des amis qui ont créé un compte sur Yatedo, ils ont, sans le savoir, autorisé cette
    entreprise à accéder à une partie de vos données, stockées sur votre propre compte. Et, même si
    vous avez emprunté un pseudonyme, ce moteur intelligent est capable de retrouver votre nom et
    votre prénom. Ainsi, votre anonymat s’efface et c’est toute votre vie qui se retrouve relatée.

-   Votre compte est peut-être bien géré, mais vérifiez ceux de vos amis proches. En juillet 2009, le
    patron des espions britanniques, John Sawers, a vu sa vie s’afficher dans la presse people
    londonienne. Des photos de lui en maillots de bain et bien d’autres informations dérangeantes se
    sont retrouvées entre les mains des média seulement parce que sa femme avait publié ces éléments
    et mal configuré son compte Facebook.




    c. Négocier la suppression des données confiées et fortuites


En ce qui concerne les données confiées et fortuites, la procédure est un peu plus longue. Il faut d’abord
pouvoir identifier les personnes responsables des publications. Dans certain cas ce sera facile (amis,
famille, conjoint…), d’en d’autre il faudra bien chercher. Mais, la loi oblige la diffusion des coordonnées de
l’hébergeur, du créateur ainsi que du propriétaire du site. De plus, selon la loi pour la confiance dans
l’économie numérique (LCEN), l’hébergeur a l’obligation de conserver les données permettant
l’identification de quiconque ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne. Et ce, pendant une
durée d’un an (art. 3 du décret n°2011-219 du 25 février 2011). Ainsi, sur chaque site web (si la loi a été
respectée) il existe un onglet fréquemment appelé « Mentions légales » qui énumère l’identité et les
coordonnées des personnes ayant contribué au site. Cet onglet est souvent situé en bas de page et en très
petit. Si vous ne trouvez toujours pas, vous pouvez avoir recours à la base de données Whois. Celle-ci vous
permettra de retrouver ces mêmes informations grâce au nom de domaine du site voulu.

Une fois, l’auteur identifié, essayer de négocier la suppression ou la modification des informations à
l’amiable. Si vous n’y parvenez pas, reportez-vous à la rubrique « Quels sont mes droits ».

Pour les informations détenues par Yatedo, la procédure à suivre n’est pas réellement connue. Yatedo
vous autorise à supprimer les informations qu’il a glanées à votre sujet, mais à condition de s’inscrire. Et,
ironie du sort, pour pouvoir vous inscrire et supprimer des données que normalement seul vous-même
pouvez « posséder », vous devez l’autoriser à accéder à un de vos comptes sur un réseau social (LinkIn,
Facebook ou Google +). Cela signifie donner un passe-droit sur nos données personnelles à cet «
inconnu » en échange de la non-publication des informations qu’il détient. Et s’il a reconnu votre
pseudonyme et l’a assimilé à votre prénom et votre nom, vous devez bien sûr confirmer l’exactitude de
cette assimilation. Pour simplifier, vous êtes piégé. L’inscription à ce site est donc à bannir. La seule
solution qu’il reste est l’envoi d’un courrier à la CNIL (cf. IV) ou la demande de suppression de compte à
faire sur la page Facebook de Yatedo.

La prise en compte de la suppression des données peut être longue, notamment par les moteurs de
recherche. Il faudra pour cela attendre que leurs robots d’indexation retournent sur le ou les site(s)
concerné(s) afin d’actualiser leurs liens et ainsi, de les « déréférencer ». Soyez patient.




                                                                                                            8
d. Différencier les données personnelles des données professionnelles


Pour éviter de trop en dire sur la toile, il est préférable de bien différencier sa « vie professionnelle » de sa
« vie privée ». La vie privée devant être discrète ou même invisible sur le net. Pour cela, soyez très vigilant
avec les paramètres de confidentialité des outils du web 2.0. Sur des réseaux professionnels tels que
Viadeo ou LinkIn contentez-vous de ne parler que de votre secteur d’activité et de vos compétences. Il est
aussi conseillé de se créer un pseudonyme et de falsifier son identité. Comme le disait Nathalie Kosciusko-
Morizet, la secrétaire d'État à l'Économie numérique, « Pour se protéger sur le web, mieux vaut prêcher
le faux».




    V.       En cas de problème, quels sont mes droits.


Si vous êtes sujet à certaines publications vous déplaisant et que vous n’avez pas réussi à régler la
situation à l’amiable, la seule solution restante est de s’en remettre à la loi. Voici tous les droits et les lois
susceptibles de vous aider :

-    Le droit de réponse en ligne affirme que « Toute personne nommée ou désignée dans un service de
     communication au public en ligne dispose d’un droit de réponse, sans préjudice des demandes de
     correction ou de suppression du message qu’elle peut adresser au service » (article 6-IV LCEN). Vous
     pouvez demander l’exercice de ce droit de réponse au directeur de la publication, ou à l’hébergeur, si
     l’éditeur non professionnel a conservé l’anonymat. Cette demande doit être présentée, au plus tard,
     dans un délai de trois mois à compter de la mise à disposition du public du message justifiant la
     demande. Cette réponse est gratuite et prendra la forme d’un écrit limité à la longueur du message
     qui l’a provoquée. En revanche, elle ne peut être supérieure à 200 lignes (décret n°2007-1527 du 24
     octobre 2007).

-    La loi « informatique et libertés » (loi n°78-17 du 6 janvier 1978) vous protège de l’utilisation abusive
     de vos données. Ainsi, si vos noms et emails se retrouvent dans des listings de pétitions en ligne ou si
     vos informations privées confidentielles sont publiées, vous pouvez demander la rectification ou la
     suppression de ces données (article 40 de la loi). Il y a une seule exception : lorsque le site Internet
     relève de l’activité journalistique à proprement parler, c’est à dire disposant d’un numéro de
     commission paritaire, vous n’en avez pas le droit. Vous pouvez aussi faire référence à l’article 9 du
     Code civil, ainsi qu’aux articles du Code pénal (articles 226-1 à 226-32) pour vous défendre s’il y a
     atteinte au respect de votre vie privée.

-    Si vous êtes victime de diffamation ou d’injure, sachez que ce sont des infractions sanctionnées
     pénalement et civilement en droit français (article 29 de la loi du 29/07/1981 sur la liberté de la
     presse). Ainsi, vous pouvez faire supprimer un message diffamatoire et, évidemment, faire
     condamner son auteur.

-    Normalement, il vous est aujourd’hui possible de bénéficier du droit à l’oubli numérique. Ce
     nouveau principe tente d’être considéré depuis la création de la charte de Nathalie Kosciusko-
     Morizet, secrétaire d’État. Vous êtes censé pouvoir supprimer ou modifier toutes informations vous
concernant sur le web. Et, pour vous faciliter la tâche, les réseaux sociaux, les sites collaboratifs et les
    moteurs de recherche sont censés créer un "bureau des réclamations » virtuel. Le problème est que
    cette charte a été signée par une douzaine de partenaires, tels que Microsoft France et Skyblog, mais
    que Google, Facebook ou encore Yahoo, se sont bien gardé de la signer. Ainsi, ce « droit » existe,
    bien qu’il n’ait aucune valeur pénale, et qu’il est inexistant chez les plus « grands ».



La réparation de ces préjudices n’est pas systématique. Le juge prendra en compte différents éléments :

-   le préjudice moral subi par les internautes
-   la nature de la publication
-   sa durée
-   sa réitération
-   si les faits sont anodins ou déjà connus du public
-   la discrétion de la victime témoignant de la volonté de protéger son intimité
-   sa tolérance à l’égard des propos diffusés

La réparation peut aller de l’Euro symbolique à 15 000 euros de dommages et intérêts (dans le cas d’une
atteinte aux droits de la personnalité par exemple). Il peut aussi y avoir condamnation.

Si ces différentes lois et chartes ne vous ont pas aidées, vous pouvez porter plainte auprès de la CNIL qui
sera alors chargée de contacter la personne concernée afin de voir le propos retiré. Cette commission
propose également, sur son site internet, des lettres types à envoyer aux responsables de sites ou de
forums afin de faire supprimer les contenus litigieux.

Il existe aussi, pour diminuer les dégâts pouvant être causés par une mauvaise réputation numérique, une
assurance pour la protéger, La Protection Familiale Intégrale d'Axa. En effet, depuis janvier 2012,
l’assureur AXA a créé un contrat permettant la protection de l’e-réputation des citoyens. Ce contrat peut
être souscrit avec une offre globale concernant les accidents de la vie courante. C’est également un bon
remède contre l’usurpation d’identité, les usages frauduleux des moyens de paiement et les e-litiges.




    VI.     Continuer de me préoccuper de mon e-réputation


Une fois votre e-réputation maîtrisée, restez sur vos gardes : surveillez-la et modérez-vous. Pour la
surveiller, optez pour les Google Alertes, elles vous informeront de tout ce qui sera référencé sous votre
nom sur Google. N’hésitez pas non plus à refaire une fois par mois les étapes du grand III.

Et afin de ne pas vous nuire, et de ne pas « gâcher » tout le travail effectué, modérez vos propos. Ne vous
faites pas avoir par le piège de l’instantanéité des réseaux sociaux.

Maintenant, il est temps de penser à vous créer une véritable identité numérique, attractive et réellement
présente sur le web. Cette seconde étape sera d’autant plus facile puisque vous savez dorénavant
maîtriser votre image.




                                                                                                             10

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Comment maîtriser son e reputation

  • 1. ÉCOLE DE JOURNALISME ET DE COMMUNICATION DE MARSEILLE Comment maîtriser son e-réputation ? Petit guide à destination des particuliers en recherches d’emplois Léa Sapolin, Pémon Kouadio, Guillaume Gouin, Nicolas Buonocore 02/11/2012 – Ce petit guide vous apportera des solutions pour contrôler votre image virtuelle et connaître vos droits en temps qu’usager d’internet 0
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  • 3. Comment maîtriser son e-réputation ? Petit guide à destination des particuliers en recherches d’emplois Sommaire : I. Pourquoi dois-je surveiller mon image numérique ? .................................................................. 3 II. De quelles informations dois-je me préoccuper ? ...................................................................... 3 a. Ce qui est susceptible d’intéresser mon employeur ............................................................... 3 b. Des informations, mais pas seulement celles que l’on publie ................................................ 5 III. Découvrir mon image numérique ............................................................................................... 6 IV. Maîtriser mon e-réputation........................................................................................................ 7 a. Supprimer les données divulguées.......................................................................................... 7 b. Gérer la confidentialité de ses données .................................................................................. 7 c. Négocier la suppression des données confiées et fortuites ................................................... 8 d. Différencier les données personnelles des données professionnelles ................................... 9 V. En cas de problème, quels sont mes droits. ................................................................................ 9 VI. Continuer de me préoccuper de mon e-réputation .................................................................. 10 2
  • 4. Avant de commencer votre lecture, nous tenons à vous préciser que ce guide ne vous apprendra pas à créer un « buzz » autour de votre identité numérique. Notre but est avant tout de vous sensibiliser à l’impact que pourrait avoir une mauvaise e-réputation sur un employeur potentiel, ainsi que de vous initier à la maîtrise et à la surveillance de votre image virtuelle. I. Pourquoi dois-je surveiller mon image numérique ? Aujourd’hui, grâce au web 2.0, n’importe quelles informations peuvent être diffusées par n’importe qui en temps réels et dans le monde entier. Ainsi, même un citoyen lambda peut être concerné par la diffusion d’informations dérangeantes, fausses, personnelles ou même privées, à son sujet. Sans compter qu’une information, qui peut paraître anodine pour certains, sera pour d’autres, interprétée différemment et pourra alors avoir des conséquences défavorables à son image. Selon une étude réalisée par InSitesConsulting, en 2012, environ 7 personnes sur 10 dans le monde utilisent les réseaux sociaux. Cela démontre bien que nous communiquons tous sur internet et, bien entendu, que nous nous créons une image virtuelle, autrement dit, une e-réputation. Nous savons également (grâce à Regionjob.com) qu’en 2010, 36% des recruteurs français affirmaient faire des recherches internet sur les candidats potentiels et que 5% disaient avoir écarté une candidature après avoir trouvé des traces négatives au sujet des postulants. Ces chiffres sont sans doute plus élevés aujourd’hui, puisque l’usage d’internet est de plus en plus ancré dans les habitudes de chacun. Une étude faite par Le Tigre.net (le cas de Marc. L) a permis de révéler que quiconque voulait connaitre la vie d’une personne quelconque était désormais en mesure de le faire. En effet, Le tigre dresse “le portrait Google” d’un Homme choisi au hasard. Grâce à des outils comme Facebook ou Flickr, des réponses à des offres d’emploi sur internet, YouTube ou encore des articles de presse, on arrive à savoir tout de la vie privée d’une personne, en allant dans les moindres détails. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, il est important de veiller à avoir une image virtuelle positive ou discrète, mais qui, en aucun cas, ne pourrait nuire à votre avenir professionnel. II. De quelles informations dois-je me préoccuper ? a. Ce qui est susceptible d’intéresser mon employeur Avant même de s’informer sur ce que la toile dit de vous, il est important de savoir comment les informations que l’on diffuse peuvent être interprété, c'est-à-dire, savoir ce que l’employeur est susceptible de déduire de mon statut Facebook, d’une photo diffusée ou encore de mes relations, et ce qu’il va chercher à savoir.
  • 5. Bien que l’exigence des employeurs dépend du ou des postes qu’ils proposent et de leur secteur d’activités, tous vont porter leur attention sur différents points, mais avec une attention différente. Ils vont donc chercher à connaître et évaluer plusieurs aspects de vous-même, en voici certains : - Votre personnalité : en effet, chaque statut publié, image diffusée, commentaire écrit, peut amener quelqu’un à faire des conclusions relatives à votre caractère : respectueux, râleur, engagé, arnaqueur… Par exemple, si vous mettez en ligne des photos de soirées avec vos amis, on pourra facilement conclure que vous êtes sociable, mais que vous aurez peut-être des difficultés à vous réveiller le matin, et à arriver à l’heure au travail. En revanche, dans le cas contraire, on peut être amené à penser que vous êtes réservé, timide, voire même introverti. - Votre santé : on n’y pense pas forcément, mais pour tout employeur, il est préférable d’avoir des salariés en pleine santé. En effet, si on s’aperçoit que vous laissez souvent des commentaires sur des forums de santé, c’est peut-être que vous êtes souvent malade. À l’inverse, n’hésitez pas à montrer que vous êtes sportif et dynamique. - Votre statut : marié, célibataire ou parent, n’oubliez pas que face à l’embauche, on n’est pas forcément tous égaux. Un parent prendra plus de congés et sera moins présent sur son lieu de travail. - Vos centres d’intérêt : J’aime une activité ou un sport en particulier, mon employeur potentiel aussi, peut-être que cela sera favorable à ma candidature. Mais surtout, montrer que vous êtes dynamique, sportif, intéressé, curieux et ouvert. Une pratique sportive peut en dire beaucoup : il fait du rugby, il a donc un esprit de groupe et saura surement travailler en équipe ; il aime la photographie, il a donc une certaine notion de l’esthétique, sait poser son regard sur le monde et sait prendre du recul pour voir et analyser une situation… - Ils peuvent aussi juger votre « encrage » et votre adaptation au numérique. Actuellement toutes les entreprises se créent aussi une e-réputation et ont besoin de plus en plus de personnel capable d’utiliser les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Ils vont aussi chercher à savoir si vous êtes très présent sur le web, si vos activités et publications sont régulières ou non, si vous avez un blog, un CV en ligne... Ils chercheront aussi à savoir quel usage vous faites de ces nouveaux outils : utilisation professionnelle, personnel, ludique… Mais bien sûr, ce ne sont pas les seuls paramètres que l’on cherchera à connaître de vous, chaque personne portera son intérêt sur des informations différentes, ce pour quoi il est important de filtrer TOUTE INFORMATION avant qu’il y ait publication sur le web. 4
  • 6. b. Des informations, mais pas seulement celles que l’on publie Attention, on se souci des informations que l’on publie soi-même sur son compte personnel, mais on pense rarement à la possibilité d’être jugé en fonction de ses amis, de son appartenance à une communauté ou à une association, aux commentaires laissés sur les forums, aux annonces que l’on a mises sur LeBonCoin ou sur EBay, aux simples « j’aime » cliqué sur un site à première vue anodin… Bruce Schneier, spécialiste de la sécurité, a établi une taxonomie des données sociales, celle-ci peut s’avérer pratique afin d’écarter tout risque d’oubli d’informations nocives à son e-réputation. Ainsi en surveillant chaque « type de données » (relative à notre image personnelle bien sûr) une à une, on aura vérifié intégralement ce qui est dit à notre sujet sur la toile. Voici cette taxonomie (reprise telle quelle sur le site www.internetactu.net, article : « taxonomie des données sociales ») : - Des “données de services” : ce sont les données que vous confiez à un site social afin de l’utiliser. Ces données peuvent inclure votre nom légal, votre âge voir le numéro de votre carte de crédit. - Les “données divulguées”, c’est-à-dire celles que l’utilisateur publie sur ses pages : billets de blogs, photographies, messages, commentaires. - Les “données confiées”, c’est-à-dire celles que l’utilisateur publie sur les pages des autres. Ce sont les mêmes types de données que les données divulguées, à la différence qu’une fois qu’elles sont postées, quelqu’un d’autre en a le contrôle. - Les “données fortuites” sont celles que d’autres personnes publient à votre propos. - Les “données comportementales” sont celles que le site recueille sur vous en surveillant ce que vous faites et avec qui vous le faites. Il peut s’agir de jeux auxquels vous jouez, des sujets sur lesquels vous écrivez, des articles auxquels vous accédez (et qui permettent de prévoir votre appartenance politique par exemple). - Les “données dérivées” sont des données concernant l’utilisateur issu de toutes les autres données. Par exemple, si 80 % de vos amis s’auto-identifient comme gays, vous êtes susceptibles d’être gay à votre tour.
  • 7. III. Découvrir mon image numérique Découvrir son image numérique est en fait assez simple. Beaucoup d’outils ont été créés afin de nous faciliter la tâche, et le nombre de ces outils ne cesse d’augmenter. En voici une petite liste (non exhaustive, mais suffisante) : - Google, évidemment. Celui-ci permet de faire une recherche “prénom nom”. L’utilisation des guillemets vous permettra d’éviter le bruit. Vous pouvez également choisir le pays et/ou la langue concernés dans les paramètres avancés). N’hésitez pas à varier les recherches en sélectionnant le type de documents voulu (images, actus, ...). Les résultats sont parfois étonnants, il ne faut pas s’étonner de retrouver son numéro de téléphone dans Google image (donc en format JPEG), si vous avez posté une annonce sur leBonCoin. Mais Google n’est pas le seul, faite vos recherches aussi sur les autres moteurs de recherches tels que Bing, Yahoo, Exalead… Ceux-ci auront peut-être référencé des informations différentes. - Webmii (http://www.webmii.com) est un moteur de recherche parfaitement adapté à l’évaluation de son e-réputation. Il propose trois champs de recherche : nom, prénom et pays. Celui-ci vous donnera un score (correspondant à votre présence sur le web) et vous organisera les résultats en différentes parties : photos, blogs et profils. - 123 people est un moteur de recherche similaire. Lui aussi spécialisé dans la recherche de données concernant une personne en particulier. Mais ne vous limitez pas à la seule utilisation de ces moteurs spécialisés, rien ne vous donnera autant de renseignements qu’une recherche faite sur un moteur ordinaire en variant les informations recherchées. - Yatedo est un moteur de recherche, lui aussi, mais avec celui-ci, il faut se montrer d’autant plus méfiant. Ce n’est pas parce que cet outil affirme qu’il peut vous permettre de gérer votre e- réputation, qu’il faut le croire. Celui-ci est capable de créer des liens entre vos différents comptes et se permet même de vous créer un profil et de stocker vos données sans votre accord. C’est sûrement en effectuant vos recherches sur cet outil que vous trouverez le plus d’informations vous concernant. - Kurrently.com vous sera utile pour connaître aussi bien les données divulguées, que les données confiées ou fortuites présentes sur les réseaux sociaux. Car, en effet, ce moteur de recherche n’analyse que les réseaux sociaux Twitter, Facebook et Google + et vous informe de tout ce qui a été dit sur vous. Une fois, ces différents outils utilisés, vous aurez dressé une liste de vos informations personnelles disponibles sur internet. En outre, vous pouvez être amené à constater que des informations apparaissent, mais que celles-ci ne vous concernent pas. En effet, en cas d’homonymie, différents profils se mélangent. Nous ne sommes pas tous « égaux » face à l’e-réputation. 6
  • 8. IV. Maîtriser mon e-réputation Puisque vous avez découvert votre e-réputation, il est temps maintenant de la modifier afin que celle-ci soit conforme et, propice au recrutement. Les différentes étapes à suivre sont les suivantes : a. Supprimer les données divulguées La première étape consiste à supprimer les informations pouvant être néfastes à votre image. Commençons déjà par supprimer celle que l’on « possède », donc les données divulguées. Ceci est très simple, ce sont vos données, vous n’avez qu’à vous connecter sur votre profil (Facebook ou autre) et à supprimer la photographie ou le statut qui vous ne satisfait plus. Vous avez retrouvé un ancien blog créé lors de votre adolescence ? Ce Skyblog (ou autre type de blog) reflète un profil qui n’est plus le vôtre ? Retrouvez vos codes de connexion et supprimez-le. Si vous avez peur de regretter cette suppression, ou de perdre les photos qui y étaient, ne vous inquiétez pas, aujourd’hui un service de téléchargement des données est souvent proposé. En effet, Facebook par exemple, propose de télécharger tout le contenu de votre profil en un seul clic. b. Gérer la confidentialité de ses données Votre compte, c’est niet, vous ne le supprimerez pas. Pas de problème, c’est comme pour les donnez comportementales et dérivées. Vérifier si ses amis peuvent être « bien vus » des employeurs n’est pas simple et on n’a pas forcément envie de renier un de ses meilleurs copains juste parce qu’il fait « tache » sur son profil numérique. Ce n’est pas grave, il suffit de gérer ses paramètres de confidentialité. Accéder à ces paramètres relève souvent du parcours du combattant. Les créateurs des réseaux sociaux n’ont pas intérêt à ce que vous les modifiiez, c’est pourquoi leur accès est souvent dissimulé. Mais cherchez bien, cela en vaut la peine. Vérifier que seuls vos amis peuvent accéder à vos données et voir vos publications. Méfiez-vous des applications connectées qui modifient automatiquement ces paramètres et de la géolocalisation qui en dit plus que ce que vous ne le penser. Et à chaque nouvelle mise à jour du réseau sociale, vérifiez-les aussi. Facebook, par exemple, change automatiquement vos paramètres de confidentialité à chaque fois qu’il modifie son interface. Le meilleur moyen de savoir si vous avez bien tout configuré c’est de faire le test. Demandez à une de vos connaissances, supprimée de vos « amis » pour l’occasion, à quoi elle a accès. Attention, n’oubliez pas que : - À partir du moment où vous envoyez ou répondez à un message privé Facebook, la personne qui a reçu le message est automatiquement autorisée à accéder à votre profil : donc, ne pas répondre à n’importe qui. Faites preuve de méfiance. - Toujours sur Facebook, si vous appartenez à un groupe, même s’il paraît « anodin », n’oubliez pas que son ou ses administrateurs peuvent voir l’intégralité de votre profil. - Vérifier les anciennes publications (réponse à des offres de jobs, vente en ligne...) où l’on peut obtenir des infos perso “oubliées”.
  • 9. - Si vous avez des amis qui ont créé un compte sur Yatedo, ils ont, sans le savoir, autorisé cette entreprise à accéder à une partie de vos données, stockées sur votre propre compte. Et, même si vous avez emprunté un pseudonyme, ce moteur intelligent est capable de retrouver votre nom et votre prénom. Ainsi, votre anonymat s’efface et c’est toute votre vie qui se retrouve relatée. - Votre compte est peut-être bien géré, mais vérifiez ceux de vos amis proches. En juillet 2009, le patron des espions britanniques, John Sawers, a vu sa vie s’afficher dans la presse people londonienne. Des photos de lui en maillots de bain et bien d’autres informations dérangeantes se sont retrouvées entre les mains des média seulement parce que sa femme avait publié ces éléments et mal configuré son compte Facebook. c. Négocier la suppression des données confiées et fortuites En ce qui concerne les données confiées et fortuites, la procédure est un peu plus longue. Il faut d’abord pouvoir identifier les personnes responsables des publications. Dans certain cas ce sera facile (amis, famille, conjoint…), d’en d’autre il faudra bien chercher. Mais, la loi oblige la diffusion des coordonnées de l’hébergeur, du créateur ainsi que du propriétaire du site. De plus, selon la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), l’hébergeur a l’obligation de conserver les données permettant l’identification de quiconque ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne. Et ce, pendant une durée d’un an (art. 3 du décret n°2011-219 du 25 février 2011). Ainsi, sur chaque site web (si la loi a été respectée) il existe un onglet fréquemment appelé « Mentions légales » qui énumère l’identité et les coordonnées des personnes ayant contribué au site. Cet onglet est souvent situé en bas de page et en très petit. Si vous ne trouvez toujours pas, vous pouvez avoir recours à la base de données Whois. Celle-ci vous permettra de retrouver ces mêmes informations grâce au nom de domaine du site voulu. Une fois, l’auteur identifié, essayer de négocier la suppression ou la modification des informations à l’amiable. Si vous n’y parvenez pas, reportez-vous à la rubrique « Quels sont mes droits ». Pour les informations détenues par Yatedo, la procédure à suivre n’est pas réellement connue. Yatedo vous autorise à supprimer les informations qu’il a glanées à votre sujet, mais à condition de s’inscrire. Et, ironie du sort, pour pouvoir vous inscrire et supprimer des données que normalement seul vous-même pouvez « posséder », vous devez l’autoriser à accéder à un de vos comptes sur un réseau social (LinkIn, Facebook ou Google +). Cela signifie donner un passe-droit sur nos données personnelles à cet « inconnu » en échange de la non-publication des informations qu’il détient. Et s’il a reconnu votre pseudonyme et l’a assimilé à votre prénom et votre nom, vous devez bien sûr confirmer l’exactitude de cette assimilation. Pour simplifier, vous êtes piégé. L’inscription à ce site est donc à bannir. La seule solution qu’il reste est l’envoi d’un courrier à la CNIL (cf. IV) ou la demande de suppression de compte à faire sur la page Facebook de Yatedo. La prise en compte de la suppression des données peut être longue, notamment par les moteurs de recherche. Il faudra pour cela attendre que leurs robots d’indexation retournent sur le ou les site(s) concerné(s) afin d’actualiser leurs liens et ainsi, de les « déréférencer ». Soyez patient. 8
  • 10. d. Différencier les données personnelles des données professionnelles Pour éviter de trop en dire sur la toile, il est préférable de bien différencier sa « vie professionnelle » de sa « vie privée ». La vie privée devant être discrète ou même invisible sur le net. Pour cela, soyez très vigilant avec les paramètres de confidentialité des outils du web 2.0. Sur des réseaux professionnels tels que Viadeo ou LinkIn contentez-vous de ne parler que de votre secteur d’activité et de vos compétences. Il est aussi conseillé de se créer un pseudonyme et de falsifier son identité. Comme le disait Nathalie Kosciusko- Morizet, la secrétaire d'État à l'Économie numérique, « Pour se protéger sur le web, mieux vaut prêcher le faux». V. En cas de problème, quels sont mes droits. Si vous êtes sujet à certaines publications vous déplaisant et que vous n’avez pas réussi à régler la situation à l’amiable, la seule solution restante est de s’en remettre à la loi. Voici tous les droits et les lois susceptibles de vous aider : - Le droit de réponse en ligne affirme que « Toute personne nommée ou désignée dans un service de communication au public en ligne dispose d’un droit de réponse, sans préjudice des demandes de correction ou de suppression du message qu’elle peut adresser au service » (article 6-IV LCEN). Vous pouvez demander l’exercice de ce droit de réponse au directeur de la publication, ou à l’hébergeur, si l’éditeur non professionnel a conservé l’anonymat. Cette demande doit être présentée, au plus tard, dans un délai de trois mois à compter de la mise à disposition du public du message justifiant la demande. Cette réponse est gratuite et prendra la forme d’un écrit limité à la longueur du message qui l’a provoquée. En revanche, elle ne peut être supérieure à 200 lignes (décret n°2007-1527 du 24 octobre 2007). - La loi « informatique et libertés » (loi n°78-17 du 6 janvier 1978) vous protège de l’utilisation abusive de vos données. Ainsi, si vos noms et emails se retrouvent dans des listings de pétitions en ligne ou si vos informations privées confidentielles sont publiées, vous pouvez demander la rectification ou la suppression de ces données (article 40 de la loi). Il y a une seule exception : lorsque le site Internet relève de l’activité journalistique à proprement parler, c’est à dire disposant d’un numéro de commission paritaire, vous n’en avez pas le droit. Vous pouvez aussi faire référence à l’article 9 du Code civil, ainsi qu’aux articles du Code pénal (articles 226-1 à 226-32) pour vous défendre s’il y a atteinte au respect de votre vie privée. - Si vous êtes victime de diffamation ou d’injure, sachez que ce sont des infractions sanctionnées pénalement et civilement en droit français (article 29 de la loi du 29/07/1981 sur la liberté de la presse). Ainsi, vous pouvez faire supprimer un message diffamatoire et, évidemment, faire condamner son auteur. - Normalement, il vous est aujourd’hui possible de bénéficier du droit à l’oubli numérique. Ce nouveau principe tente d’être considéré depuis la création de la charte de Nathalie Kosciusko- Morizet, secrétaire d’État. Vous êtes censé pouvoir supprimer ou modifier toutes informations vous
  • 11. concernant sur le web. Et, pour vous faciliter la tâche, les réseaux sociaux, les sites collaboratifs et les moteurs de recherche sont censés créer un "bureau des réclamations » virtuel. Le problème est que cette charte a été signée par une douzaine de partenaires, tels que Microsoft France et Skyblog, mais que Google, Facebook ou encore Yahoo, se sont bien gardé de la signer. Ainsi, ce « droit » existe, bien qu’il n’ait aucune valeur pénale, et qu’il est inexistant chez les plus « grands ». La réparation de ces préjudices n’est pas systématique. Le juge prendra en compte différents éléments : - le préjudice moral subi par les internautes - la nature de la publication - sa durée - sa réitération - si les faits sont anodins ou déjà connus du public - la discrétion de la victime témoignant de la volonté de protéger son intimité - sa tolérance à l’égard des propos diffusés La réparation peut aller de l’Euro symbolique à 15 000 euros de dommages et intérêts (dans le cas d’une atteinte aux droits de la personnalité par exemple). Il peut aussi y avoir condamnation. Si ces différentes lois et chartes ne vous ont pas aidées, vous pouvez porter plainte auprès de la CNIL qui sera alors chargée de contacter la personne concernée afin de voir le propos retiré. Cette commission propose également, sur son site internet, des lettres types à envoyer aux responsables de sites ou de forums afin de faire supprimer les contenus litigieux. Il existe aussi, pour diminuer les dégâts pouvant être causés par une mauvaise réputation numérique, une assurance pour la protéger, La Protection Familiale Intégrale d'Axa. En effet, depuis janvier 2012, l’assureur AXA a créé un contrat permettant la protection de l’e-réputation des citoyens. Ce contrat peut être souscrit avec une offre globale concernant les accidents de la vie courante. C’est également un bon remède contre l’usurpation d’identité, les usages frauduleux des moyens de paiement et les e-litiges. VI. Continuer de me préoccuper de mon e-réputation Une fois votre e-réputation maîtrisée, restez sur vos gardes : surveillez-la et modérez-vous. Pour la surveiller, optez pour les Google Alertes, elles vous informeront de tout ce qui sera référencé sous votre nom sur Google. N’hésitez pas non plus à refaire une fois par mois les étapes du grand III. Et afin de ne pas vous nuire, et de ne pas « gâcher » tout le travail effectué, modérez vos propos. Ne vous faites pas avoir par le piège de l’instantanéité des réseaux sociaux. Maintenant, il est temps de penser à vous créer une véritable identité numérique, attractive et réellement présente sur le web. Cette seconde étape sera d’autant plus facile puisque vous savez dorénavant maîtriser votre image. 10