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PROGRAMME D’APPUI AU COMMERCE ET A L’INTEGRATION REGIONALE
(PACIR)
Un programme financé par l’Union européenne
Appui institutionnel et opérationnel pour l’amélioration du cadre des affaires et le
renforcement de la compétitivité des exportations de la Côte d’Ivoire
FICHE EXPORT SERVICES NTIC
COTE D’IVOIRE – MARS 2014
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
2
Résumé à l’intention des services d’information commerciale
ID=PACIR 2014 31.03 MAR
Centre du commerce international (ITC)
Fiche Export Services NTIC : Côte d’Ivoire
Genève : ITC, 2014, 42 p. (Document technique)
No. du document EC-10-174.E
Pour plus d’information sur ce document technique prendre contact avec M. Yvan Decreux, Analyste
principal de marché (decreux@intracen.org) et Kerfalla CONTÉ, Analyste adjoint de marchés
(conte@intracen.org).
Le Centre du commerce international (ITC) est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du
commerce et des Nations Unies.
ITC, Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse (www.intracen.org)
Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de consultants et ne coïncident pas
nécessairement avec celles de l’ITC, de l’ONU ou de l’OMC. Les appellations employées dans le
présent document technique et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part
du Centre du commerce international aucune prise de position quant au statut juridique des pays,
territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
La mention de noms d’entreprises ou d’une marque commerciale ne signifie pas qu’elles sont
l’aval de l’ITC.
Image(s) numérique(s) sur la couverture : © iStockphoto © Centre du commerce international 2013
De brefs extraits de ce document technique peuvent être librement reproduits, pourvu que la source
en soit dûment mentionnée. Une autorisation est nécessaire pour réaliser une reproduction ou
traduction plus étendue. Un exemplaire du matériel reproduit ou traduit devra être envoyé à l’ITC.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
3
Avant-propos
L’objectif global du Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale pour la Côte
d’Ivoire (PACIR) est de contribuer au renforcement de la compétitivité de l’économie ivoirienne et
faciliter son insertion dans l’économie régionale et mondiale. L’objectif spécifique est de soutenir le
processus d’intégration ouest-africaine et l’insertion de la Côte d’Ivoire dans le commerce sous
régional et mondial en adoptant des mesures structurantes dans des domaines clés bien identifiés.
Pour atteindre cet objectif, le PACIR se décline en quatre volets/résultats escomptés suivants :
(i) Amélioration du cadre des affaires
(ii) Renforcement de la compétitivité des entreprises exportatrices
(iii) Facilitation des échanges
(iv) Amélioration des infrastructures économiques
L’intervention de la section de recherche et d’analyse des marchés de l’ITC se situe au niveau du
2
ième
résultat « R2.C1 : Développement d’une stratégie nationale d’exportation (SNE) intégrant les
priorités du secteur privé et assortie d’un cadre de mise en œuvre » et concerne précisément les
activités d’études sectorielles d’évaluation du potentiel à l’exportation sous les composantes
« R2.C1.2 : Etude diagnostic des exportations de la Côte d’Ivoire et R2.C1.3 : Formulation des
stratégies sectorielles pour les secteurs prioritaires sélectionnés ».
Suite à la pré-sélection des secteurs dits « prioritaires » dans le cadre du développement de la
Stratégie Nationale d’Exportation (SNE) de la Côte d’Ivoire, des études sectorielles d’évaluation du
potentiel à l’exportation sont menées dans le but d’identifier les opportunités de diversification de
marchés et de services tout en analysant les contraintes actuellement rencontrées par le pays pour
réaliser ce potentiel. Les analyses sectorielles présentent une analyse des forces/opportunités ainsi
que les faiblesses/menaces, une description des principaux services consommés, une analyse de la
tendance du marché mondial et de la performance de la Côte d’Ivoire. Ces premiers résultats
pourront donc servir de base de réflexion dans l’élaboration d’une future stratégie à l’exportation pour
l’industrie des services NTIC en Côte d’Ivoire.
Les bénéficiaires directs de cette étude sectorielle sont les Institutions d’Appui au Commerce (IAC) et
départements ministériels en charge des questions de commerce et d’intégration régionale (Ministère
du Commerce et des PME, Ministère de l’Industrie, Ministère de l’intégration africaine), les institutions
ivoiriennes d’appui au commerce (APEX-CI, CGECI, CCI-CI, CACI) et les acteurs de l’industrie des
services NTIC.
Rédigé par :
Mr Kerfalla CONTÉ, Analyste adjoint de marché, section Recherche et analyse de marchés, CCI.
Sous la supervision de :
Mr Yvan Decreux, Analyste principal de marché, section Recherche et analyse de marchés, CCI.
La présente fiche a été rédigée avec la contribution des points focaux de l’équipe nationale NTIC de
la SNE : Mme KONE KOUASSI Gertrude, Consultante SNE-CI, Experte TIC, Directrice Exécutive
GOTIC, et Mr Mamah DJIRE, Consultant, Expert senior TIC, Coordinateur sectoriel NTIC, SNE-CI.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
4
Table des matières
Résumé analytique ..............................................................................................................................7
A. Définition et composition des services NTIC .........................................................................11
B. Contexte institutionnel, juridique et réglementaire................................................................12
Le cadre institutionnel ......................................................................................................................12
Le cadre juridique et réglementaire .................................................................................................12
C. Vue générale du secteur NTIC en Côte d’Ivoire................................................................14
Contribution au revenu national.......................................................................................................14
Investissements dans le secteur NTIC...............................................................................................14
Les acteurs du secteur des services NTIC .........................................................................................14
Utilisation des services Télécoms par rapport à la sous-région .......................................................17
Multiples initiatives dans le domaine des NTIC................................................................................18
Quelques facteurs à risques pour le secteur des NTIC .....................................................................18
D. Importations et exportations mondiales des services NTIC ............................................19
Caractéristiques des importations mondiales des services NTIC .....................................................19
Caractéristiques des importations de la CEDEAO des services NTIC................................................20
Caractéristiques des exportations mondiales des services NTIC......................................................21
Caractéristiques des exportations de la CEDEAO des services NTIC ................................................21
E. Profil des exportations ivoiriennes des services NTIC .........................................................22
Profil basé sur les statistiques des transactions des services NTIC ..................................................22
Profil basé sur l’enquête réalisée auprès des entreprises exportatrices de services NTIC ..............23
F. Perspectives de développement des exportations NTIC.....................................................26
Structure de développement des services et des marchés ivoiriens ...............................................26
Facteurs de réussite pour le développement des services NTIC ......................................................27
G. Cartographie de la chaîne de valeurs.................................................................................29
Annexe 1. Graphiques et tableaux de synthèse............................................................................34
Annexe 2. Résultats détaillés de l’enquête auprès des entreprises...........................................39
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
5
Note
Sauf indication contraire, le terme dollars ($ ou $E.-U.) désigne dans tous les cas les dollars des
États-Unis, et le terme tonnes les tonnes métriques.
Les abréviations suivantes ont été utilisées :
AIGF Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences
ANSUT Agence Nationale du Service Universel des Télécoms/TIC
APEXCI Association pour la Promotion des Exportations de Côte d’Ivoire
ARTAO Assemblée des Régulateurs de Télécommunications Ouest-Africains
ARTCI Autorité de Régulation des Télécoms/TIC de Côte d’Ivoire
ATCI Agence de Télécommunications de Côte d’Ivoire
CCI Centre du Commerce International
CACI Cours d’Arbitrage de Côte d’Ivoire
CEDEAO Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
CEPICI Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire
CGECI Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (Patronat)
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
CTCI Conseil des Télécommunications de Côte d’Ivoire
ESATIC École Supérieure Africaine des TIC
FAI Fournisseurs d’Accès Internet
GOTIC CI Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC de Côte d‘Ivoire
IAC Institution d'Appui au Commerce
IDE Investissements Directs Étrangers
ISP Internet Service Provider
MACMAP Outil d’Analyse du CCI des accords, barrières tarifaires et non tarifaires des pays
IT Technologies de l’information (Information Technology)
ITES Services rendus possibles par les technologies de l’information (IT Enabled Services)
MAR Section Recherche et analyse de marchés au CCI
MPTIC Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication
NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OCDE Organisation pour la Coopération et Développement Économique
PMA Pays les Moins Avancés
PND Plan National de Développement
PSI Prestataires de Services Internet
SADC Communauté de Développement de l’Afrique Australe
SNDI Société Nationale de Développement Informatique
SNE Stratégie Nationale d’Exportation
SH Système Harmonisé
VITIB Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie
TIC Technologies de l’Information et de la Communication
TRADEMAP Outil d’Analyse du CCI des transactions commerciales des pays
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
UIT Union Internationale des Télécommunications
UNETEL Union Nationale des Entreprises de Télécommunications
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
6
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
7
Résumé analytique
Etat des lieux du potentiel de l’offre exportable des services NTIC de la Côte d’Ivoire
Forces/Opportunités Faiblesses/Menaces
Facteurs influant l’efficacité de la chaîne de production des contenus de l’offre exportable ivoirienne
• Accroissement de la libéralisation du secteur
TIC, amélioration graduelle des cadres
institutionnel et réglementaire.
• Forte présence des multinationales, des IDE
attractifs dans la téléphonie mobile.
• Déploiement national des projets de
réhabilitation des infrastructures (fibre
optique, câble sous-marins, satellite VSAT).
• Forte utilisation de la téléphonie mobile, et de
la demande du haut débit (national, régional).
• Démographie jeune à forte appétence NTIC.
• Existence d’un cadre conventionnel sous
régional des services d’e-commerce.
• Interconnexion Inde-Afrique des services en
ligne (e-santé, e-éducation).
• Zone franche Grand-Bassam pour le
développement Informatique/TIC.
• Lancement officiel de l’initiative de la
gouvernance électronique (e-Agriculture).
• Projet 5 000 cyber-centres en zones rurales.
• Projet Centre de sauvegarde des données et
du Centre des prestations des services de
soutien aux entreprises, à portée nationale et
régionale.
• Instabilités politiques et sécuritaires.
• Carence des investissements "immatériels"
sur les aspects réglementations et services.
• Inexistence des industries nationales de
fabrications des biens de production NTIC.
• Difficultés d’accès des PME aux crédits
spécifiques au commerce des services NTIC.
• Faibles appuis institutionnels (stratégie
nationale, capacité opérationnelle des IAC).
• Faiblesse des politiques commerciales à
l’export.
• Faible couverture des services de haut débit,
les qualités des offres en deçà du standard.
• Déficit du capital humain qualifié, et manque
de collaborations Privé-Universités en R&D.
• Faible taille des entreprises et carence en
matière de mutualisation des efforts au
niveau sectoriel.
• Opacité dans les pratiques d’affaires et faible
harmonisation, au plan sous régional.
• Dichotomie des règles de compétition locale :
libéralisation et protectionnisme.
• Pratiques informelles (piraterie des droits), la
lutte contre la cybercriminalité au stade initial.
• Non homogénéité régionale des normes et
standards de production des services NTIC.
Demande d’importation mondiale des services NTIC et diversification à l’export de la Côte d’Ivoire
• Forte demande mondiale importée des NTIC.
• Niches de PME locales autonomes et
spécialisées (logiciels, conseils, télécoms).
• Proximité (géographique, culturelle) de la
Côte d’Ivoire à ses marchés traditionnels.
• Capacités des PME à satisfaire la demande
nationale et de développement à l’export.
• Dynamisme des PME à l’export, une pratique
des affaires confirmée dans la sous-région.
• Modèle d’expansion des affaires des PME à
l’export de type direct ou de bouche à oreille.
• Forte volonté de diversification des PME à
l’export autours des offres-marchés
traditionnels : i) Expansion géographique aux
• Absence de plans de promotion à l’export au
niveau politique et institutionnel.
• Politiques fiscales non incitatives sur les
biens NTIC (taxes, tarifs élevés).
• Carence des offres de crédits à l’export.
• Éloignement géographique de la Côte
d’Ivoire des grands producteurs des biens
NTIC (BRICS, OCDE).
• Coûts d’accès aux offres relativement élevés
pour la majorité des ménages (bas revenus).
• Dépendance aux technologies importées.
• Offres non différentiées, locales et exportées.
• Insuffisance d’initiatives de développements
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
8
marchés de l’Afrique francophone, ainsi que
vers les marchés SADC et d’Israël.
ii) Segments d’offres émergentes (solutions
cloud pour la gestion virtualisée des banques
de données ; gestion de relations clients "Call
Center" ; intégration de solutions liées à la
monétique et aux solutions d’e-commerce).
conjoints des offres entre les PME locales.
• Carences en matière de conformité aux
exigences qualités et normatives des
marchés extra-africains.
• Carences en intelligence commerciale sur les
marchés d’exportation.
• Prolifération des délits liés à la
cybercriminalité.
Synthèse :
Bien que l’offre ivoirienne à l’exportation soit en pleine expansion au niveau régional, elle demeure
pour l’instant en deçà de son potentiel de développement en termes de contenus des services offerts.
Une meilleure exploitation de ce potentiel suppose une conjonction d’un certain nombre de facteurs
de réussites, à la fois au plan national et régional. Parmi les facteurs clés pour le secteur on peut citer
entre autres :
 L’adoption d’une nouvelle politique d’investissements orientés à l’exportation (en faveur du
transfert de technologies et l’acquisition, l’intégration des PME locales dans la chaîne des
valeurs mondiales au travers de la sous-traitance des services externalisés).
 L’amélioration du cadre actuel d’accès au financement (exonérations fiscales, des fonds de
soutien à l’innovation et au développement des start-up à l’export).
 La réduction des barrières nationales affectant l’efficacité à l’export (exonérations tarifaires
des produits TIC importés destinés à l’exportation, procédure unique de l’acte d’exportation).
 Le renforcement des capacités en ressources humaines (valorisation des acquis, adéquation
formations-emplois, partenariats privé-universités).
 L’amélioration du dispositif institutionnel existant (observatoire de veilles, dynamiser
l’interaction entre IAC privés-publics, promotion d’un label "made in Côte d’Ivoire").
 Le développement de la capacité de l’offre produits/services adaptée aux marchés cibles
(démarches qualité et normes internationales, accroitre la capacité du réseau national).
 L’accélération des processus d’harmonisation des instruments juridiques, réglementaires et
des techniques de diffusion des services NTIC (renforcer la collaboration sous régionale).
 Le renforcement de l’intégration technologique et la libéralisation effective des marchés sous
régionaux.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
9
Introduction
Au cours de ces dix dernières, la consommation des services des Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication (NTIC) a connu un accroissement
1
rapide. Cette croissance a
été induite en partie par le développement de l’externalisation des services à l’échelle mondiale et
des investissements
2
dédiés aux TIC. Le secteur NTIC contribue de manière transversale à la
productivité et à l’efficacité de l’économie ainsi qu’à l’amélioration des conditions sociales. Alors que
ce rôle devient de plus en plus perceptible, la couverture en termes de production, de l’usage des
services NTIC varie d’une économie à une autre, encore au sein d’une même économie entre grands
centres urbains et zones reculées
3
.
Bien avant l’aube de la décennie d’instabilité institutionnelle, qui a fortement amoindri le dynamisme
économique et social de la Côte d’Ivoire, le secteur des services NTIC a toujours été l’un des piliers
intersectoriels de l’économie ivoirienne. Estimé entre 6 et 7% du PIB, le secteur des services NTIC
peut se targuer aujourd’hui d’être le 2
ième
plus grand contributeur au revenu national, dernière le
secteur agricole de rentes
4
. Au-delà de sa remarquable contribution à la richesse nationale, le secteur
des services NTIC participe à l’équilibre de la couverture audio-visuelle entre différentes couches
sociales. Pendant et après le processus électoral en Côte d’Ivoire, les produits NTIC ont contribué à
la régulation du flux informationnel au sein de la population émanant des différentes sources
médiatiques.
Parallèlement à sa période d’instabilité, la Côte d’Ivoire assiste de loin à l’émergence des pays
voisins de la sous-région dans le secteur des services NTIC, en l’occurrence le Ghana et le Sénégal.
Déterminée à reprendre la place qui fut la leur, la Côte d’Ivoire s’est engagée depuis peu dans un
vaste programme de relance appelé "Le Triomphe de l’Éléphant"
5
. Dans lequel, la Côte d’Ivoire se
fixe le défi de se bâtir une économie numérique viable au service de la modernisation de son
économie toute entière. Pour cela, la Côte d’Ivoire a consenti à d’énormes efforts dans la
réhabilitation de son acquis infrastructurel du passé et a aussi engagé des réformes de libéralisation
du secteur des Télécoms/TIC. Son taux de pénétration et les capacités de son réseau mobile/Internet
se sont fortement améliorés ces cinq dernières années
6
. Des progrès visant à accroitre la capacité
infrastructurelle du réseau numérique ont été enregistrés en partie par l’avènement de la fibre
optique : la Côte d’Ivoire est connectée au réseau Internet mondial par trois passerelles
internationales, dont les câbles sous-marins. Dans son plan PND, la Côte d’Ivoire compte aussi
réduire la fracture Internet entre ses zones géographiques, au travers de 3 projets numériques
(Téléphonie rurale, "Backbone"
7
national et Service Universel des NTIC). L’objectif d’un maillage
complet de son territoire national prévoit entre autres un rallongement à moyen terme du réseau
national en fibre optique de 7 000 km.
Le fait que la moitié de la population ivoirienne vivrait encore en zones rurales
8
, devenues foyers
d’incubation des centres-Internet ou cyber-centres, le plan de désenclavement des zones péri
urbaines pourrait constituer un enjeu stratégique majeur pour les autorités. En ce sens, il contribuerait
à faciliter une intégration harmonieuse du monde agricole à celui de la gouvernance électronique, à
une émergence élargie des activités d’e-Commerce, à la libération de la culture de l’innovation dans
le domaine des services NTIC auprès des jeunes le long de leurs cursus académiques.
1
Tableau 1.0, Annexe 1.
2
World Investment Report 2004 "The shift towards services", CNUCED ; "Tendance et cas de succès, Exportations de services des PMA"
document de travail du CCI par J. Drake Brockman et Aissatou Diallo.
3
UIT, données d’enquête sur l’utilisation nationale des services des NTIC.
4
Cacao, café, caoutchouc, anacarde (source Ministère Poste et des NTIC).
5
PND, plan triennal 2012-2015, devrait consacrer 22 milliards d’euros d’investissements dont 60% sont issus du secteur privé (CEPICI, 2013).
6
Le taux pour 100 : Mobile, 40,1 en 2007 à 92,3 en 2012 ; Internet, 1,8 en 2007 à 2,4 en 2012 (UIT, 2013) ; Bande passante à 256 Mbits/s.
7
Réseau informatique de hauts débits permettant une fluidification du trafic Internet.
8
Banque Mondiale, 2013 WDI.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
10
Le dynamisme de l’économie ivoirienne repose sur celui de son secteur des services
9
, au sein duquel
celui des NTIC a prouvé sa maturité face aux effets de la crise ivoirienne. Les entreprises ivoiriennes
dans le secteur des services NTIC ont une expérience confirmée de la pratique des affaires au niveau
de la sous-région, dans le développement des offres de services à fort potentiel
d’exportation, notamment dans l’exploitation des réseaux de télécoms ainsi que dans la gestion des
licences des logiciels de métiers. Afin de mieux exploiter ce potentiel et de se positionner en hub
10
d’excellence sous régional des NTIC, la Côte d’Ivoire doit se doter d’une stratégie d’exportation ciblée
lui permettant d’accroitre la compétitivité et le revenu de ses entreprises exportatrices.
Le présent rapport, qui s’inscrit dans le volet de l’élaboration de la stratégie SNE du programme
PACIR, se fixe pour objectif de définir un profil à l’exportation du secteur des services NTIC de la
Côte d’Ivoire.
Toutefois, il y a lieu de signaler, aucune analyse quantitative par rapport à l’offre exportée de la Côte
d’Ivoire n’a pu être dans ce rapport, à cause des difficultés d’accès à des informations détaillées et
chiffrées sur les transactions commerciales du secteur des services NTIC, à la fois au niveau de la
Côte d’Ivoire et de la sous-région CEDEAO. Pour pallier à ce manque d’information, une enquête de
collecte d’informations quantitatives été conduite auprès des entreprises ivoiriennes exportatrices de
ce secteur. Ce rapport se contente donc de donner d’une part une description généraliste des
niveaux de consommation et de leurs transactions commerciales agrégées du secteur. D’autre part, il
dresse une cartographie de la composition des offres et marchés d’exportation à travers les résultats
de la dite enquête.
La structure du rapport se décompose comme suit : Définition du secteur des services NTIC;
Contexte institutionnel, juridique et réglementaire; Vue générale du secteur des NTIC en Côte
d’Ivoire; Commerce mondial des services NTIC, Profil des exportations de la Côte d’Ivoire (description
généraliste de la tendance des transactions et utilisation des résultats de l’enquête auprès des
entreprises exportatrices ivoiriennes), Cartographie de la chaîne des valeurs du secteur.
9
Document de politiques commerciales de la Côte d’Ivoire, WT/TPR/266, 25 mai 2012.
10
Le carrefour ou le point d’ancrage.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
11
A. Définition et composition des services NTIC
Avant d’amorcer toute analyse du secteur des services NTIC, en raison de la nature diverse et
immatérielle des prestations associées, il nous semble important de fournir une définition de ce que
nous entendons par services NTIC.
Les services NTIC se définissent comme tout moyen électronique et prestations associées
permettant un meilleur traitement, usage, ou transmission de l’information. Cette définition
11
ne se
restreint pas uniquement aux prestations de services fournies par des opérateurs, elle s’étend aussi à
tout bien dont la fonction originelle est de permettre une meilleure production de l’information par des
moyens électroniques.
Dans le contexte ivoirien, sur la base des consultations
12
réalisées sur le terrain, la définition des NTIC se décline
au travers de six sous catégories (tableau 1) appartenant
à deux segments de services NTIC : les services lT et
services ITES.
Services IT, concernent les entreprises qui offrent des
services liés au développement des logiciels sous leurs
propres licences (ou commandes spécifiques du client) ;
contribuent à l’adaptation des logiciels sous-licences
d’exploitation ; assurent des services informatiques et
conseils/formations, la vente des matériels électroniques.
Services ITES, ce sont des entreprises qui offrent des
prestations liées aux traitements externalisés des
processus, rattachés aux services de la non-voix
(recherches analytiques, de la comptabilité et des
finances, de l’ingénierie, du juridique) et de ceux de la
voix (centres d’appels, centres relations clients, stockage,
récupération, transcriptions numérisées des données).
Des activités NTIC en Côte d’Ivoire
Télécommunication, prestations liées à
l’accès à l’Internet/téléphonie ainsi qu’à
l’exploitation technique du réseau. Elle
est marquée par une forte présence
quasi-monopole des multinationales.
Logiciels, dominés par des PME locales
autour des opérations de développement
des logiciels de type back office, front
office, de bureautiques, de sécurités et
des anti-virus, de gestion des données et
de la voix, ou de géolocalisation.
Equipements, ils se résument plutôt à la
vente des matériels de bureautiques et
des biens électroniques consommables :
serveurs, ordinateurs, scanners, disques
durs, webcams, imprimantes, clés USB,
câbles de connexion ou des routeurs.
Tableau 1 : Définition du secteur des services NTIC
Télécommunication
Exploitation d’infrastructures, de la sécurité, architectures et
accès aux réseaux, téléphonie, Internet, et activités relatives.
Développement de logiciels
Programmation informatique, édition, publication, logiciels
propres et sous licences d’exploitation, et activités relatives.
Conseils, formations, audits
Études des projets, analyses, conseils, assistance, formation,
et activités relatives.
Gestion d’information
Traitements d’information, hébergement et stockage,
plateformes de gestion, et activités relatives.
Maintenance d’équipements
Dépannage, réparation d’ordinateurs, d’équipements de
communication, et activités relatives.
Vente des biens de production
Ordinateurs, tablettes, téléphones, logiciels, pièces et
équipements électroniques, et activités relatives.
11
Voir annexe 1 définition officielle de l’OCDE et UIT.
12
En collaboration avec l’équipe de travail du secteur NTIC dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale des exportations – SNE de la
Côte d’Ivoire, ainsi que les résultats de l’enquête menée auprès des PME ivoiriennes actives à l’export, membres du GOTIC.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
12
B. Contexte institutionnel, juridique et réglementaire13
Depuis mars 2012, l’état du secteur de la télécommunication et des technologies de l’information s’est
considérablement modifié en Côte d’Ivoire. Le processus de privatisation et de libéralisation engagé
par les autorités ivoiriennes a donné lieu, entre autres, à la fin du monopole de l’État sur certaines
activités en faveur d’une entrée en lice de nouveaux opérateurs/fournisseurs, ainsi qu’à une
déspécialisation technique et fonctionnelle des infrastructures de base. L’émergence d’un tel cadre
doit à une meilleure adaptation et application par l’État de ses instruments institutionnels, juridiques et
réglementaires.
Le cadre institutionnel
Les autorités ivoiriennes ont entrepris des réformes pour faire face au défi des avancées
technologiques et de la convergence induite par ces avancées entre les télécommunications et les
nouvelles technologies de l’information, en se dotant d’un nouvel environnement institutionnel.
Ainsi, par l’arrêté n°003/MNTIC du 11 février 2010, la Côte d’Ivoire a mis sur pieds un comité national
technique chargé de la transposition dans les textes juridiques nationaux de ses engagements
communautaires et internationaux. En mars 2012, l’ordonnance n°2012-243 a donné lieu à une
nouvelle réforme organique et structurelle par la création d’une autorité autonome de la régulation du
secteur des télécommunications et des TIC (ARTCI). Cette réforme a aussi donné naissance à une
nouvelle Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications (ANSUT).
Les principaux organes du secteur des NTIC en Côte d’Ivoire :
• Le Ministère de la Poste et des TIC, placé sous l’autorité de la primature, il est notamment en
charge de la définition et de la proposition d’une politique nationale en matière de TIC, d’en
assurer la promotion et d’identifier des moyens permettant le développement durable d’un
service public performant.
Il a sous sa tutelle l’Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences (AIGF), ainsi que deux
nouveaux organes : l’Autorité de Régulation des Télécoms/TIC de la Côte d’Ivoire (ARTCI) et
l’Agence Nationale du Service Universel des Télécoms/TIC (ANSUT).
• La Société Nationale de Développement Informatique (SNDI), sous tutelle du Ministère de
l’Economie et des Finances, elle a en charge le développement de l’informatisation de
l’administration ivoirienne.
• Le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), créé en janvier
2007, il a pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire le hub africain de la biotechnologie et des
technologies de l’information à travers la zone franche de Grand-Bassam.
• L’École Supérieure Africaine des TIC (ESATIC), créée en 2012, a pour ambition de
pérenniser la formation initiale, de contribuer au renforcement des capacités et de recherches
dans le secteur des TIC.
Le cadre juridique et réglementaire
Afin que les initiatives en faveur d’une meilleure convergence des services NTIC du secteur ivoirien
ne se cantonnent pas dans un environnement rigide, il est indispensable d’adapter les
réglementations nationales et de procéder à une harmonisation de son cadre juridique. Cela
permettra de garantir d’une part une protection pénale contre la cybercriminalité et d’autre part
d’assurer une neutralité technologique de l’État et du principal opérateur de téléphonie/Internet et
ainsi de garantir un fonctionnement plus concurrentiel
14
du marché local.
13
GOTIC, ARTCI et Rapport d’expert de la conférence des ministres TIC de l’Union Africaine, Khartoum Septembre 2012.
14
Critères d’ouverture du marché, de compétitions entre acteurs.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
13
Dans le contexte régional, la Côte d’Ivoire s’est alignée sur l’accord cadre de la conférence
panafricaine des ministres des Télécoms/TIC, qui s’est tenue en septembre 2012 à Khartoum. Dans
le cadre de cet accord, les pays membres se sont engagés à procéder à l’harmonisation des
politiques et réglementations nationales afin de parvenir à des objectifs essentiels dont entre autres :
• La définition d’un plan d’actions pour le développement du secteur postal en Afrique
(développement des paiements postaux électroniques, amélioration de l’acheminement du
courrier par la route au sein de la CEDEAO).
• La transition de la télévision terrestre de l’analogique vers le numérique (vers une
télédiffusion numérique à l’horizon juin 2015, adopter une norme de transmission numérique
commune, des normes de fabrication des biens de production à l’échelle du continent).
• L’accès aux marchés (conformité des principes d’accès-ouvert aux règles internationales de
l’OMC et de l’UIT, prise en compte de la disponibilité publique, choix du fournisseur des
différentes positions sur le marché, ouverture des couches réseaux, le partage des
infrastructures, de la transparence et de l’équité).
• La convention sur la cyber-sécurité (définition d’un cadre législatif pour les transactions
électroniques, garantie de la protection des données personnelles, cybercriminalité, sécurité
cybernétique).
Au niveau national, les autorités ivoiriennes ont promulgué
15
le nouveau code des Télécoms/TIC. Ce
dernier prend en compte : la définition de trois régimes juridiques de licence (individuelle, autorisation
générale, déclaration), l’accès aux infrastructures (interconnections et accès aux réseaux), la gestion
des ressources rares (spectre des fréquences, numérotations, règles d’attribution), les homologations
des équipements (agréments, normes techniques, obligations des opérateurs), le règlement des
contentieux. Par ailleurs, la loi 2013-451
16
sur la cyber-sécurité a été votée et promulguée ; les lois
2013-450
17
et 2013-546, relatives respectivement à la protection des données à caractère personnel
et aux transactions électroniques, ont également été adoptées.
15
Ordonnance n°2012-243 du 21 mars 2012.
16
Elle se réfère au cadre juridique de la CEDEAO, de l’UA et de l’UIT.
17
Cette loi est un alignement national sur les instruments juridiques de la CEDEAO et de l’UIT.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
14
C. Vue générale du secteur NTIC18
en Côte d’Ivoire
Contribution au revenu national
Le secteur des télécommunications contribue significativement à l’économie ivoirienne.
Entre 2003 et 2012, le secteur des télécommunications a généré environ 5% de la richesse brute
créée en Côte d’Ivoire. En 2013, le secteur a généré environ 953 milliards de FCFA de chiffre
d’affaires, ce qui représente environ 7% du PIB national
19
. Estimée à environ 80% du chiffre d’affaires
du secteur
20
, la téléphonie mobile constitue le principal segment moteur de la dynamique du secteur
des télécommunications dans le revenu national. En termes d’emplois, le secteur des
télécommunications fournit des contrats à temps plein à près de 3 000 personnes, dont un tiers sont
des femmes
21
.
Investissements dans le secteur NTIC22
Sur la période de 2010-2012, le niveau des investissements directs étrangers (IDE) en Côte d’Ivoire
se situe dans une fourchette de 0,1 à 0,4 milliards de dollars. Ce niveau reste relativement bas par
rapport à ceux de certains de ses homologues de la sous-région, comme le Ghana, le Libéria ou le
Niger qui ont enregistré un afflux d’investissements étrangers de 0,9 à 3,0 milliards de dollars.
Depuis peu, l’origine des IDE a changé avec l’apparition de nouveaux acteurs issus des pays
émergents comme le Brésil, la Turquie, la Chine (fournisseur d’équipements à faibles coûts au
secteur public) et l’Inde (pourvoyeur de technologies pour les réseaux nationaux)
23
. Dans le secteur
des télécommunications, la croissance de la participation des pays en développement aux
investissements en Afrique se confirme, et de nouveaux pays tels que l’Afrique du Sud et le Koweït
se joignent aux grands investisseurs traditionnels (comme les pays de l’OCDE et la Chine).
Des informations agrégées sur le secteur des télécommunications donnent une augmentation des
investissements globaux en faveur des services de la téléphonie mobile, qui représentent plus des
deux-tiers des investissements du secteur en Côte d’Ivoire (figure 1.1, annexe 1). On prendra note
qu’en dépit de la crise, les investissements de manière globale
24
ainsi que dans le secteur des
télécommunications ont continué à progresser. D’après les récentes publications de l’Autorité
nationale de la Régulation des TIC (ARTIC), sur la période 2003-2013, les investissements cumulés
dans le secteur de la télécommunication s’élèvent à environ 743 milliards de FCFA, dont 132 milliards
de FCFA pour l’année 2013.
Les acteurs du secteur des services NTIC
Les consultations menées, auprès de l’équipe locale de la SNE du secteur TIC et du groupement des
opérateurs TIC en Côte d’Ivoire (GOTIC), nous conduisent à penser que le secteur marchand des
services NTIC est animé par deux types d’acteurs :
• Les opérateurs de services, ce sont des acteurs qui ont la maitrise sur l’exploitation du réseau
national des télécoms. Ils proposent des services marchands de communication. Par
extension du contenu de leurs offres, ils peuvent aussi endosser le rôle de fournisseurs de
services télécoms au travers des PME locales (intermédiaires ou fournisseurs de services
aux points d’accès grands publics)
25
.
• Les prestataires de services de télécoms proprement dits, ce sont des PME fournisseurs de
services pour une clientèle d‘entreprises (dont les opérateurs de services de télécoms) et des
administrations publiques pour des opérations d’ingénierie informatique, de maintenance, de
sécurité des réseaux, d’installation des équipements, de gestion de l’information, de conseil,
formation, et vente de matériel électronique et informatique.
18
Nous utiliserons par moment des acronymes TIC ou Télécoms/NTIC pour faire référence aux NTIC.
19
Estimations 2013, ARTIC pour le chiffre d’affaires et du FMI pour PIB (prix courant F CFA).
20
Figure 1.2, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT).
21
Figure 1.3, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT).
22
Nouveau code, n°2012-487 du 07-06-2012, non restrictif aux étrangers pour des activités, dont la production de biens compétitifs, à l’export.
23
Initiative pour un réseau panafricain des services en ligne, reliant Inde-Afrique à travers des technologies VSAT et fibre optique.
24
CEPICI, investissements iront de 5,4% en 2012 à 9,1% du PIB en 2015 dans le public et de 6,7% en 2012 à 14,4% du PIB dans le privé.
25
Sous-location des services, cyber-cafés, cabines téléphoniques.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
15
Opérateurs de services Télécoms
Téléphonie
Suite à la libéralisation du secteur, l’espace concurrentiel des NTIC a connu une rapide mutation,
marquée par une forte percée de la téléphonie mobile.
Aujourd’hui, 6 opérateurs se partagent près de 19
millions d’abonnés
26
actifs, soit un taux de pénétration
de 88%. Les leaders sur le marché national sont tous
des multinationales du secteur des télécoms : Orange
(France), MTN (Afrique du Sud), Moov (Etisalat,
Émirats Arabes Unis), Koz (Comium, Liban) et GreenN
(Libye).
La prédominance des opérateurs étrangers semble
témoigner une bonne ouverture du marché local de la
téléphonie mobile à la compétition en Côte d’Ivoire. La
licence d’exploitation de la téléphonie mobile 3G en
Côte d’Ivoire est accordée pour une validité de dix ans,
avec un prix d’acquisition d’environ 9 millions d’euros
27
. Bien qu’encore inaccessible pour bon
nombre d’opérateurs nationaux, ce prix d’acquisition reste relativement bas par rapport à ceux de
certains pays africains. Néanmoins, la compétition demeure ouverte aux entreprises nationales avec
la nouvelle entrée d’Aircom (Côte d’Ivoire), sous la marque Café Mobile. Cette concurrence sur le
marché national a permis une baisse des tarifs de communication qui sont passés de 800 FCFA/min
en 1997 à environ 90 FCFA/min ces deux dernières années.
Avec un taux de pénétration national en deçà de 2%, le réseau de téléphonie fixe
28
a fortement perdu
du terrain face à la téléphonie mobile. Le réseau de la téléphonie fixe en Côte d’Ivoire est
principalement animé par deux compagnies : Côte d’Ivoire Télécom (CIT)
29
et MTN
30
. La CIT, jadis
opérateur historique, est fortement implantée dans le secteur des télécommunications à travers ses
offres aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) ou à travers ses opérations d’accès de lignes fixes.
L’opérateur MTN, grâce à ses multiples investissements sur le réseau national et à ses opérations de
rachats
31
, dispose aujourd’hui de la meilleure couverture géographique
32
et se positionne en
concurrent direct de la CIT en termes d’abonnés.
Internet
Concernant l’Internet, la pénétration en termes de couverture population reste encore modeste. Le
pays compte environ 2 millions d’internautes et près de 600 cybercafés répartis sur le territoire
national, mais on n’y recense qu’environ 133 955 abonnés
33
. Une dizaine de fournisseurs d’accès se
partagent le marché national dont 4 leaders officiels : AVISO, filiale de Côte d’Ivoire Telecom (62% de
part de marché) ; AFNet, rachetée par MTN (36%); VIPNet, un opérateur ivoirien (2%) et ALINK
TELECOM Côte d’Ivoire opérateur panafricain.
Haut débit
Les opérateurs leaders disposent déjà des trois principales technologies : ADSL, WiMAX et la fibre
optique. Le WiMAX, Lancé par Moov en 2006, avant d’être récupéré avec succès par AFNet un an
plus tard, est la technologie la plus utilisée avec environ 50% des installations et continue de se
développer au détriment de l’ADSL (40%). La fibre optique (10%), qui offre une qualité de connexion
26
Le parc des abonnés est de 19 373 037 (estimation 2013, source officielle ARTIC), pour une population estimée à 22 millions d’habitants.
27
45 millions au Burkina, 55 millions au Mali ou 200 millions d’euros en Algérie, (Jeune Afrique Economie, Coup d’accélérateur 3G), 2011.
28
Le parc des abonnés est de 272 145 (estimation 2013, source officielle ARTIC).
29
Opérateur historique au capital détenu par France Télécom 43% et l’Etat de Côte d’Ivoire 57%. Il couvre 97% de part de marché ivoirien.
30
Initialement Arobase Telecom, s’est implantée en 2004 en Côte d’Ivoire avant d’être rachetée par MTN en 2008.
31
Acquisition de l’opérateur Loteny en 2005 et ISP Afnet en 2008.
32
MTN dispose 74% (93%) couverture territoire (population) contre 68% (96%) pour Orange (ARTIC, 2013).
33
Estimation 2013, source officielle ARTIC.
Orange
36%
MTN
35%
Moov
22%
Koz
6%
GreenN
1%
Figure 1: Poids des opérateurs
sur le marché ivoirien
Source : GOTIC, ARTIC, 2013
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
16
supérieure, est très peu sollicitée présentement en raison de son coût. Le WiMAX a en sa faveur la
mobilité et l’indépendance au réseau téléphonique fixe.
Longtemps à la traine derrière ses homologues, le
Nigéria, le Ghana ou le Sénégal, la Côte d’Ivoire
depuis 2012 est engagée dans l’exploitation du
réseau de la 3G, suite au décret présidentiel n° 2011-
496 du 29 décembre 2011. Cette technologie confère
à la Côte d’Ivoire une meilleure compatibilité
mondiale. La 2G demeure pour l’instant active et la
plus répandue sur le territoire. L’avènement de la 3G
ouvre surtout la voie au développement d’une large
gamme de services à haut débit tels que : les sous-
segments de services de la téléphonie mobile, d’e-
commerce et d’autres prestations relatives à la
gouvernance électronique.
Dès avril 2012, Orange Côte d’Ivoire s’était lancé le
premier sur ce segment de services. Il a aussitôt été
suivi par ses concurrents MTN et Moov. Aujourd’hui, un nouvel arrivant a annoncé son entrée sur
cette gamme de réseau prévue pour courant avril 2014 : Yoomee. Depuis peu les 3 principaux
opérateurs (Orange, MTN, Moov) proposent des offres du type 3G+. Cependant, d’après les
statistiques de l’UIT (figure 3), le taux d’utilisation des services à hauts débits est encore assez
faible : à peine deux abonnements pour mille personnes. La Côte d’Ivoire est très loin derrière le
Cabo Verde (Cap-Vert) et le Ghana, en revanche elle se rapproche plutôt du niveau d’utilisation
actuel du Sénégal.
Prestataires de services NTIC (hormis télécoms)
L’enquête
34
conduite en janvier 2014, auprès des entreprises exportatrices membres du GOTIC, a
permis de dresser un profil général du type de prestataires de services du secteur NTIC (hormis les
grands opérateurs de téléphonie/Internet). L’enquête nous révèle que :
 Ce sont des PME ivoiriennes, autonomes et de tailles moyennes entre 10 et 50 salariés. La
majorité de ces PME réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires en Côte d’Ivoire plutôt qu’à
l’export. Elles ont principalement recours aux licences d’exploitation des logiciels standards
pour développer le contenu de leurs offres de services. Les services qu’elles offrent à l’export
sont majoritairement dominés par la vente de logiciels et matériels de production TIC, le
conseil et la formation, et l’exploitation des infrastructures de réseaux télécoms.
Les premières conclusions de cette enquête semblent confirmer une première cartographie de ce
secteur réalisée par le GOTIC quelques années plus tôt. En effet, en 2010, le GOTIC
35
a produit une
étude d’intelligence économique sur le secteur. Elle a permis de faire ressortir que le marché IT de la
Côte d’Ivoire avoisinait les 110 milliards de FCFA en 2009. Les Services IT
36
autour des télécoms
(réseaux systèmes, infrastructures et équipements) représentaient 24% du chiffre d’affaires sectoriel,
17% des emplois et 15% du nombre total des entreprises, alors que la distribution (vente de matériel
et d’équipements PC, logiciels, autres équipements électroniques) représentait respectivement 55%
des emplois du secteur et 54% du nombre d’entreprises pour un chiffre d’affaires de 17%.
34
Par l’ITC dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Exportation de la Côte d’Ivoire.
35
Selon son Président, le Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC de Côte d‘Ivoire rassemble une centaine d’entreprises privées (sur
environ 300 que compterait le secteur), allant de multinationales aux PME et représentant près de 90% du chiffre d’affaires de ce secteur.
36
Figure 1.4, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT).
Figure 2 : Cartographie de la 3G en Afrique
Orange
33%
MTN
33%
Moov
18%
Koz
10%
GreenN
6%
Poids des opérateurs sur le marché
ivoirien
Source : Jeune Afrique économie
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
17
Utilisation des services Télécoms par rapport à la sous-région
L’Afrique sub-saharienne est une région du monde où le taux
37
de pénétration des services NTIC est
encore très bas. Cependant, leur consommation a fortement progressé au cours des cinq dernières
années. Le taux de pénétration de l’Internet en Afrique sub-saharienne est en moyenne de 16% (11%
pour l’internet mobile à haut débit), avec une croissance annuelle moyenne de 21% (82% pour
l’internet mobile à haut débit)
38
.
En Afrique de l’ouest, la téléphonie mobile et l’Internet restent les principaux services utilisés
39
alors
que l’internet fixe à haut débit et la téléphonie fixe couvrent à peine un habitant sur cent. La Côte
d’Ivoire qui reste dans la même configuration (figure 3), enregistre des taux de pénétration
relativement plus élevés que la moyenne de la sous-région ouest africaine, exception faite des
services d’Internet. De 2008 à 2012, la Côte d’Ivoire a connu une accélération assez forte de ses taux
de pénétration concernant les services de téléphonie mobile et d’Internet. Toutefois, pour l’année
2012, le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire est en-deçà de celui du Ghana.
Par ailleurs, la progression des services Internet a été de moins de 1 point de pourcentage en Côte
d’Ivoire contre 13 points au Ghana, et 17 points au Nigeria, entre 2008 et 2012. Quant au haut débit
et à la téléphonie fixe, il existe des écarts notables entre la Côte d’Ivoire et certains de ses
homologues de la sous-région
40
, en l’occurrence le Cabo Verde et le Ghana.
Globalement, l’augmentation de la consommation observée sur chaque segment de services au
niveau de la sous-région indique qu’il existe une demande régionale à laquelle l’offre ivoirienne
pourrait répondre. Toutefois, la Côte d’Ivoire ne se place pas pour l’instant en situation de leader
régional en termes d’offre, dans la mesure où le seul service pour lequel sa demande intérieure est
supérieure à celle de ses voisins est la téléphonie mobile, qui est assurée avant tout par des
multinationales étrangères.
Figure 3. Niveaux d’utilisation ivoirienne des services Télécoms
Remarque, nous ne disposons pas de statistiques officielles fines sur les niveaux d’utilisation des
services NTIC hormis ceux des télécommunications. Par conséquent, aucune description des niveaux
d’utilisation des services manquants n’est fournie dans cette section.
37
Figures 1.6a, 1.6b annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT).
38
Basées sur les statistiques de l’UIT (ICT facts and figures 2013).
39
Figure 1.7a et 1.7b, annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT).
40
Figures 1.8 et 1.9, annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT).
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
18
Multiples initiatives dans le domaine des NTIC
Dans le cadre de l’amélioration de la qualité du réseau national, le gouvernement a entrepris
plusieurs campagnes de déploiement de plateformes numériques. Les réalisations effectives de ces
initiatives devraient permettre d’assurer à la Côte d’Ivoire les fondement d’une économie numérique
viable.
Création de contenus pour les projets publics d’accès à l’information
Le projet "Backbone" en fibre optique est déjà entré dans sa seconde phase de déploiement, en juillet
2013. Il vise à stimuler l’économie numérique et à fluidifier l’accès à l’Internet sur le territoire national.
Prévu pour une couverture de 7 000 km, le projet "Backbone" devrait mobiliser un peu plus de 8
milliards de francs CFA.
Alors que des millions d’ivoiriens utilisent des téléphones portables, des millions d’autres n’ont
toujours pas accès aux centres de santé de premiers soins, ni accès à l’éducation
41
. Soucieux de
construire une économie prospère, d’autres initiatives du même genre comme l’e-Santé, l’e-Education
(initiative élargie aux trois Universités publiques ivoiriennes), sont prévues à l’agenda. En février
2014, le gouvernement a procédé au lancement de la campagne de l’initiative e-Agriculture.
A terme, une réelle industrie de création de contenus devrait pouvoir voir le jour afin de répondre aux
problématiques spécifiques telles que celles des métiers et filières ou encore celles découlant du
faible niveau d’alphabétisation des populations rurales.
Capitaliser sur une expertise ivoirienne déjà existante
De plus en plus de jeunes ivoiriens qui obtiennent des diplômes d’excellence dans le domaine des
NTIC, y compris des jeunes cadres, quittent le pays à la recherche de meilleures opportunités à
l’étranger. Cette situation contribue à exacerber le déficit en main-d’œuvre locale qualifiée au sein du
secteur NTIC. Il est nécessaire de prendre en compte la préservation du capital humain qualifié dans
l’élaboration des futures stratégies de développement de ce secteur, en cherchant une adéquation
entre la formation, le renforcement des capacités et la création d’emplois.
Quelques facteurs à risques pour le secteur des NTIC
En dépit des opportunités de modernisation annoncées de l’environnement du secteur NTIC, il existe
bien des risques d’entrave à prendre en considération. Nous en citerons quelques-unes :
• La méconnaissance du secteur du fait de l’inexistence de statistiques officielles fiables ;
• L’inexistence d’un plan numérique au niveau national pour une meilleure coordination des
initiatives émanant du secteur privé et du public ;
• La cybercriminalité
42
constitue un problème grave au niveau de la sous-région. De source
nationale policière, entre 2012-2013, la cybercriminalité aurait fait perdre à l’économie
ivoirienne environ 6 milliards de francs CFA. Le phénomène "brouteurs ou arnaques en ligne"
et pirateries des terminaux mobiles a pris de l’ampleur en Côte d’Ivoire, qui malheureusement
a pour effet de classer la Côte d’Ivoire sur les listes noires de certains sites Internet
marchands. Bien que les autorités ivoiriennes soient à l’œuvre, les offensives sur le plan
institutionnel et de la règlementation communautaire sont encore à un stade balbutiant. Plus
qu’une question d’image, la cybercriminalité fait courir à la Côte d’Ivoire de graves entraves
au développement de son économie numérique.
Le secteur des TIC en Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint son potentiel de croissance économique.
Toutefois la mise en œuvre des réformes entreprises devrait pouvoir améliorer à terme la croissance
de la consommation des services NTIC et favoriser son développement à l’export.
41
60% de scolarisation en primaire, prévalence malaria élevée (37 162/100 000), et 4 lits d’hôpital pour 10 000 patients (WEF report, 2013).
42
Ensemble d’infractions pénales, sur un réseau de télécommunication ou un système d’information, relatives à la dignité humaine,
communication électronique, données à caractère personnel, données informatiques sensibles (marketing), etc. Parmi les sanctions pénales et
pécuniaires : 1 à 20 ans d’emprisonnements ; 5 à 100 millions FCFA d’amandes.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
19
D. Importations et exportations mondiales des services NTIC
Caractéristiques des importations mondiales des services NTIC43
Le commerce (importation plus exportation) des services NTIC qui représente 6 à 7% des services
commerciaux est l’un des flux les plus dynamiques des échanges internationaux de ces cinq
dernières années. Entre 2008 et 2012, la demande mondiale des services NTIC s’est accrue à un
rythme annuel d’environ 4%. Le niveau des importations est passé de 183 à 212 milliards de dollars.
Cette croissance a été impulsée en partie par celles des importations des services informatiques et
des systèmes d’information de l’ordre de 5% contre 3% pour les services de communications.
Figure 4. Importations mondiales des NTIC Figure 5. Composition des services NTIC
Le marché mondial des importations de services NTIC est principalement dominé par les pays de
l’OCDE, au premier rang desquels les Etats-Unis et l’Allemagne. En cinq ans, la valeur cumulée des
importations américaines de services NTIC a atteint 145 milliards de dollars dont 31 milliards de
dollars pour l’année 2012. Les Etats-Unis sont talonnés par des pays de l’Union Européenne, qui
considérée globalement, constitue le premier marché d’importation en valeur des services NTIC.
Parmi les pays européens, la France réalise une forte croissance annuelle moyenne de ses
importations (en dollars courants), de l’ordre de 22%. D’autres marchés, notamment l’Allemagne, la
Belgique ou encore les BRIC se sont montrés plus dynamiques que la moyenne mondiale.
Tableau 2. Principaux importateurs mondiaux des services NTIC
Valeur
Import
2008
Valeur
Import
2011
États-Unis d'Amérique 24 656 32 228
Allemagne 18 839 21 564
Royaume-Uni 12 322 12 928
Italie 10 962 10 838
France 5 313 9 631
Pays-Bas 5 775 7 175
Belgique 5 350 6 659
Espagne 5 571 5 648
Suède 5 149 5 457
BRIC 13 827 16 224
Source : Calculs basés sur ITC TradeMap. La valeur des importations est la somme de celles des services de télécommunication, et des services
informatique et d’information, en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés
avec précautions.
43
Transactions commerciales issues des statistiques de la Balance des paiements couvrant les Services Communications (services postaux et
télécommunications) et Services Informatiques/Informations. Toutes les statistiques des transactions présentées dans cette section sont à
prendre à titre indicatif, compte tenu par fois de l’insuffisance de la couverture des données rapportées. En effet, pour un pays la couverture des
données peut changer d’une année à l’autre et aussi pour une même année celle de ses secteurs. Par conséquent le total pré-calculé n’égale
pas toujours la somme des détails des secteurs rapportés. Par souci de cohérence à l’approche de l’analyse individuelle des secteurs, nous nous
fieront au total recalculé à partir des détails des secteurs disponibles. Ce sera, le cas en particulier, pour les statistiques de la Côte d’Ivoire.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
20
Caractéristiques des importations de la CEDEAO des services NTIC44
Le continent africain, qui représente 1 à 2% des importations mondiales, demeure loin derrière les
principaux marchés mondiaux des services NTIC de ces cinq dernières années. Le premier marché
du continent, l’Afrique du Sud, se classe au-delà des 30 premiers importateurs mondiaux en valeur,
pour la période 2008-2012. Toutefois, le continent africain est aussi l’une des régions les plus
dynamiques de ces cinq dernières années en termes de croissance, et le potentiel de croissance est
important. L’intensification de la demande d’importation des services NTIC du continent a été plus
forte que la moyenne mondiale, passant de 2,4 milliards en 2008 à 3,1 milliards de dollars en 2012,
soit une croissance annuelle moyenne d’environ 6%. Cette dynamique est rythmée par celles de ses
principaux marchés importateurs : l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Angola, l’Algérie, le Maroc et
l’Éthiopie.
Tableau 3. Principaux importateurs africains de services NTIC
Valeur
Import
2008
Valeur
Import
2011
Afrique Subsaharienne
Afrique du Sud 427 477
Angola 115 398
Maghreb
Algérie 188 136
Maroc 118 152
Tunisie 53 95
CEDEAO
Nigéria 417 377
Source : Calculs des auteurs à partir de la base ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources
différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions.
A l’instar de la situation globale décrite ci-dessus, la demande importée de la sous-région CEDEAO
est dominée principalement par celles du Nigéria, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. L’accélération
des importations au niveau de la sous-région, au cours de ces cinq dernières années, a été
enregistrée plutôt sur les marchés du Bénin, du Burkina-Faso et du Niger.
Par ailleurs, si les importations mondiales des services NTIC sont principalement tirées par celles des
services Informatiques/Informations, la demande importée de la CEDEAO des services NTIC est
plutôt dominée par celle des services de la communication qui se compose essentiellement des
services de la téléphonie.
Tableau 4. Marchés importateurs de services NTIC de la CEDEAO
Valeur
Import
2008
Valeur
Import
2010
Nigéria 417 397
Côte d'Ivoire 87 89
Sénégal 85 85
Mali 61 75
Burkina Faso 22 47
Bénin 15 44
Source : ITC, Calculs des auteurs à partir de TradeMap. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être
considérés avec précautions.
44
Nous ne disposons pas de statistiques des transactions bilatérales permettant de dresser un profil précis des fournisseurs de la sous-région.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
21
Caractéristiques des exportations mondiales des services NTIC
Les pays de la région sud-est asiatique, principalement l’Inde, sont traditionnellement réputés dans la
production mondiale des segments de services NTIC. L’Inde est le premier fournisseur mondial des
services NTIC (définis comme l’addition des services de télécommunication et des services
informatiques et d’information). Néanmoins, prise dans son ensemble, l’Union Européenne reste de
loin le principal fournisseur de services NTIC comme l’illustre le tableau 5.
Tableau 5. Principaux fournisseurs mondiaux de services NTIC
Valeur
Export
2008
Valeur
Export
2011
Inde 37 107 45 273
Irlande 35 674 44 739
Etats-Unis d'Amérique 23 119 28 151
Allemagne 20 450 23 391
Royaume-Uni 19 308 21 897
Chine 7 488 14 373
Source : Calculs des auteurs basés sur ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes,
ces chiffres doivent être considérés avec précautions.
Caractéristiques des exportations de la CEDEAO des services NTIC
Les données relatives aux exportations de la sous-région ne sont pas disponibles pour tous les pays
selon une nomenclature unifiée. Sur la base des statistiques analysées, l’offre exportable de la
CEDEAO aux marchés internationaux a été principalement dominée par des services de
communication liés aux opérations de téléphonie. À l’échelle mondiale, les exportations de la sous-
région demeurent très modestes et présente un déficit commercial moyen de l’ordre d’un milliard de
dollars sur la période 2008-2010. Par ailleurs, le Nigéria, premier marché importateur des services
NTIC de la sous-région, ne rapporte pas d’exportations de services informatiques et d’information
(mais il déclare des importations), si bien qu’il présente une balance commerciale fortement négative
pour l’ensemble des services NTIC. Contrairement au Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Mali,
enregistrent des balances commerciales positives sur la même période
45
. En dépit du caractère
incomplet des données disponibles, on observe que la part des exportations de services NTIC par la
Côte d’Ivoire dans les exportations totales de la CEDEAO pour ce service n’est pas négligeable.
Outre le Sénégal et le Mali, le Ghana, pour lequel les données détaillées d’exportations de services
n’étaient pas disponible, représente sans doute aussi un concurrent régional à prendre en
considération.
Tableau 6. Principaux pays fournisseurs mondiaux de la sous-région
Valeur
Export
2008
Valeur
Export
2010
Sénégal 202 182
Mali 105 120
Côte d'Ivoire 112 105
Burkina Faso 14 53
Nigéria 30 48
Guinée 12 33
Source : Calculs des auteurs à partir de la base ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources
différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions.
45
Il convient toutefois de garder à l’esprit que les services fournis par les multinationales installées physiquement dans ces pays ne sont pas
comptabilisées comme des importations.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
22
E. Profil des exportations ivoiriennes des services NTIC
Profil basé sur les statistiques des transactions des services NTIC
L’offre exportable de services commerciaux (services marchands) de la Côte d’Ivoire s’est
modestement accrue au cours de la période 2008-2010, passant de 856 à 889 millions de dollars.
Comptant pour 10 à 12% des exportations ivoiriennes de services commerciaux, les services NTIC
enregistrent une balance commerciale positive sur la période 2008-2010. Cependant, les services
NTIC ont terminé l’année 2010 sur une légère baisse des recettes d’exportation, en retrait de 7
millions de dollars par rapport aux 112 millions enregistrés en 2008, essentiellement en raison d’une
appréciation du dollar sur la période par rapport au FCFA (la valeur des exportations en FCFA était
en légère croissance).
Comme l’illustre le tableau 7, l’offre de services NTIC exportée par la Côte d’Ivoire est fortement
dominée par la composante télécommunication (on a vu que les multinationales étrangères étaient
prépondérantes dans l’activité de ce secteur). Sur la période 2008-2010, les exportations de services
informatiques et d’information représentent à peine 4% de la valeur totale des exportations de
services NTIC. Par ailleurs, l’enquête menée auprès des PME ivoiriennes exportatrices de services
informatiques et d’information a révélé que les revenus générés à l’exportation représentaient une
part marginale du chiffre d’affaires de leurs entreprises.
Tableau 7. Services NTIC exportés par la Côte d’Ivoire entre 2008 et 2010
2008 2009 2010
Import
Services commerciaux 2 487,4 2 441,1 2 578,2
Services NTIC 86,5 90,7 89,2
Communications 79,9 76,8 74,3
Informatique/Information 6,6 13,9 14,9
Export
Services commerciaux 856,0 859,1 889,3
Services NTIC 112,4 107,7 104,5
Communications 106,5 102,0 99,0
Informatique/Information 5,9 5,7 5,5
Source : Calculs des auteurs basés sur ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars, voir détail annexe 1 tableau 7b. Les données d’origine
provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions.
Remarque, nous ne disposons pas d’informations détaillées à propos des fournisseurs de services
importés par la Côte d’Ivoire ni de ses marchés à l’exportation. Dans la section qui suit, l’exploitation
des résultats de l’enquête de terrain auprès des entreprises exportatrices de ce secteur permet
d’aborder cette question.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
23
Profil basé sur l’enquête réalisée auprès des entreprises exportatrices de
services NTIC
Dans le but d’établir une cartographie précise du secteur des services NTIC en termes de contenus
offres-marchés exportés, une enquête a été conduite auprès des entreprises exportatrices
ivoiriennes.
Principaux résultats de l’enquête :
34 entreprises exportatrices de services NTIC (membres du GOTIC) ont participé à l’enquête :
- 10 entreprises sont spécialisées dans les services IT (Vente de matériels, Maintenance
d’équipements, Développement de logiciels, Conseils) ;
- 5 entreprises sont spécialisées dans les services ITES (Télécommunications et Gestion de
l’Information) ;
- 19 entreprises ont un profil mixte proposant à la fois les services IT et ITES.
Typologie générale :
- Les entreprises actives à l’export sont des PME de taille moyenne de 10 à 50 salariés,
autonomes, détenues majoritairement par des ivoiriens ;
- Dans 59% des cas (20 entreprises), le revenu tiré des exportations reste marginal par rapport
au revenu global de l’entreprise ;
- 44% (15) des entreprises déclarent réaliser une augmentation de leurs chiffres d’affaires à
l’export et 29% (10) disent enregistrer une stagnation de leurs chiffres d’affaires à l’export ;
- Très peu d’entreprises disposent d’un programme de certification liée à la qualité ;
- La majorité des entreprises développent leurs offres de service en utilisant des licences
d’exploitation de logiciels standards.
Composition de l’offre de service NTIC exportée :
- 79% (27) des entreprises proposent des services liés à la vente d’équipements électroniques
et de logiciels ;
- 59% (20) des entreprises des services IT proposent des services de conseils et/ou de
formations ;
- 53% (18) des entreprises proposent des services de développements de logiciels de métiers ;
- 59% (20) des entreprises offrent des segments de services dans le domaine de de la non-
voix relatifs à l’exploitation des réseaux de télécoms.
Principaux marchés d’exportation :
- Toutes offres confondues, le principal marché d’exportation des entreprises ivoirienne est la
CEDEAO ;
- L’Afrique Centrale et Australe, le Maghreb et l’Union européenne sont aussi desservis par les
entreprises enquêtées.
Mode de fourniture de l’offre exportée :
- 62% (21) des entreprises fournissent principalement leurs prestations par voie électronique
ou par courrier postal.
Promotion et développement d’affaires :
- 65% (22) des entreprises utilisent le courrier direct ou procèdent par bouche à oreille pour
promouvoir leurs offres exportables ;
- Pour la période 2014-2015, 79% (27) d’entre elles souhaitent développer leurs activités à
l’export, dont 65% comptent développer de nouvelles offres ;
- 62% (21) veulent trouver de nouveaux marchés pour leurs offres actuelles.
Entraves à la compétitivité :
- 59% (20) des entreprises présente le problème d’accès aux financements comme principal
obstacle à l’amélioration de la compétitivité ;
- L’appui institutionnel, le cout des matériels et les techniques de développement des
exportations constituent aussi des facteurs secondaires entravant la compétitivité des
entreprises à l’export.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
24
Soutien du gouvernement et des institutions d’appui aux exportations :
- plus d’une entreprise sur deux seraient en attente d’un soutien de la part des IAC, en matière
de stratégie de financement et de développement de marchés à l’export.
Principaux segments de services NTIC exportés
L’offre ivoirienne à l’exportation des services NTIC est majoritairement orientée sur les services IT,
dont le principal segment de services porte sur la vente de logiciels et de matériel électronique. Il
convient cependant de noter que les entreprises ne disposent pas d’un domaine de spécialisation
marqué dans leurs activités d’exportation. Plus d’une entreprise sur deux s’engagent sur plusieurs
sous-segments de services, à la fois de type IT et ITES. Sur la base des échanges lors de la
troisième consultation
46
en vue de la définition de la SNE, ce constat s’expliquerait par la nécessité
pour les PME ivoiriennes de s’adapter à la demande très variée de leurs clients.
Dans 85% (29 entreprises) des cas, les entreprises exportatrices du secteur déclarent offrir des
services IT liés à la vente des matériels électroniques et licences des logiciels, aux conseils et
activités de formations, aux développements des logiciels de métiers, des opérations de
maintenances d’équipements de communication ou d’autres biens de production des services NTIC.
Les services ITES sont aussi importants dans la composition de l’offre ivoirienne exportée. Dans
71% (24) des cas, les entreprises exportatrices proposent des prestations de services ITES relatives
à l’exploitation de l’infrastructure et de sécurité du réseau de télécoms, la gestion d’information
(services externalisés, traitement/transcription électronique, centres des données, centres relation
clients).
Figure 6. Composition de l’offre exportée par la Côte d’Ivoire
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Principaux marchés d’exportation des services NTIC ivoiriens
L’orientation géographique de l’offre exportable de services NTIC de la Côte d’Ivoire se concentre sur
les marchés de la sous-région. Sept entreprises sur huit déclarent la CEDEAO comme premier
marché d’exportation, sur lequel elles offrent des prestations de services à fort contenu des services
IT dans 71% des cas contre 44% pour les services de type ITES. Les principaux sous-segments de
services offerts sur le marché sous régional par les entreprises ivoiriennes sont : à 47% constitués
46
Mission de consultation réalisée en février 2014 par l’équipe nationale de la SNE chargée du secteur des services NTIC.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
25
des opérations de vente des matériels électroniques et logiciels, à 29% des prestations d’exploitation
des infrastructures ou de sécurités du réseau de télécoms, à 26% des services de formation et
d’audits, ou de la gestion d’informations.
Comme le montre la figure 8, les entreprises ivoiriennes ont une forte présence au Mali et au Burkina
Faso. Le rôle stratégique de la Côte d’Ivoire dans le désenclavement portuaire
47
de ces deux pays au
marché international sous-tend l’existence des relations commerciales et d’affaires anciennes entre
ces pays voisins. Cela pourrait justifier en partie la forte propension des entreprises ivoiriennes à se
positionner davantage sur le marché Mali-Burkina comparativement aux autres marchés
francophones de la sous-région.
Figure 7. Groupe de marchés traditionnels Figure 8. Zoom des groupes de marchés
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Par ailleurs, les entreprises ivoiriennes exportent aussi vers d’autres marchés au-delà des frontières
de la sous-région (tableau 8 et figure 8). Parmi les destinations hors de la sous-région, les entreprises
ont une présence principalement au niveau du Maghreb et de l’Afrique de l’Est.
On constate une quasi-inexistence des offres ivoiriennes exportées à destination des marchés
développés ou des pays émergents d’Asie du Sud-Est.
Tableau 8. Destinations des exportations par offres de service NTIC
Types de services NTIC Destinations des exportations
1. Vente des biens de production
(79% de couverture de l’offre exportée) Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Sénégal, Togo
2. Maintenance d’équipements
(38% des cas) Burkina Faso, Ghana, Mali
3. Développement de logiciels
(53% des cas)
Bénin, Burkina Faso, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Congo,
RDC, Tchad, RCA, Gabon, Afrique du Sud, Espagne, France, Pologne
4. Conseils, formations, audits
(59% des cas)
Bénin, Burkina, Gambie, Ghana, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Congo, RDC, RCA,
Tchad, Gabon, Mauritanie, Ouganda, Djibouti, Afrique du Sud, Japon, France
5. Télécommunication
(59% des cas)
Bénin, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali, Sénégal, Togo, CEDEAO*, Cameroun,
Algérie, Maroc (Centre d’appels), Ouganda
6. Gestion d’information
(50% des cas) Bénin, Guinée, Mali (voix, data centres)
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du GOTIC, 2014. CEDEAO* fait référence au reste de la CEDEAO non listé dans ce groupe.
47
Les ports de transits à Abidjan et à San Pedro.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
26
F. Perspectives de développement des exportations NTIC
Structure de développement des services et des marchés ivoiriens
Le dynamisme économique
48
et le retour à la stabilité institutionnelle sont autant d’atouts en faveur de
la Côte d’Ivoire pour attirer les investissements directs étrangers souhaitant exporter
49
des services à
plus forte valeur ajoutée. Sur la base des résultats de l’enquête auprès des entreprises exportatrices
membres du GOTIC, la majorité des entreprises enquêtées (79%) souhaitent développer leurs
opérations d’exportation, pour la période 2014-2015.
Parmi ces entreprises, 65% (22) des entreprises exportatrices comptent développer de nouveaux
services comme le montre le tableau et la cartographie ci-dessous. Parmi celles-ci, 47% (16)
expriment, non seulement une volonté de développer de nouvelles offres de services, mais aussi
trouver de nouveaux marchés d’exportation pour leurs services existants. Globalement, ce sont 62%
(21) des entreprises qui souhaitent trouver de nouveaux marchés pour leurs offres actuelles.
Tableau 9. Stratégies de développement des exportations
Services exportés existants Nouveaux marchés
Marchés
d’exportation
actuels
Services existants et
marchés actuels
21% (7)
Pénétration des marchés
Services existants et nouveaux
marchés (services existants)
15% (5)
Diversification des marchés
Nouveaux
services
exportés
Nouveaux services et marchés actuels
(services existants)
18% (6)
Diversification des services
Nouveaux services et nouveaux
marchés (services existants)
47% (16)
Diversification services-marchés
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Cartographie 1. Nouvelles offres de services pour marchés actuels
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
48
Croissances estimées en Côte d’Ivoire : 9,8% en 2012, 8,7% en 2013, 8,0% prévue en 2014 et 9,7% pour 2015 (basées sur les chiffres
FMI/WEO 2013, PIB à prix constant, en monnaies nationales).
49
Les entreprises ivoiriennes pourraient profiter des stratégies d’externalisation des segments d’activités des entreprises étrangères pour se
positionner davantage sur l’exportation des services TIC.
Afrique de l’Ouest
E-Commerce, Ordinateurs, Matériels
informatiques, Serveur téléphonie IP,
Equipement réseau et logiciel, Logiciels de
gestion des juristes, Logiciels propres R&D,
Développement d'applications/logiciels,
Conseils, Gestion commerciale et paie
comptabilité, Câblage, Sociétés Télécoms,
Communication unifiée, Data Center.
Afrique de l’Ouest et Centrale
Assistance maîtrise d'ouvrage, Audit
des installations de Télécoms,
Infrastructure Télécoms & protection
foudre, Infrastructure, stockage et
virtualisation, BI (Business Intelligent),
Solutions Cloud, Outsourcing.
Afrique Ouest, Centrale, Maghreb
Logiciels, Formation, Conseil, Call Center
Tanzanie
Contrôle numérique,
monétiques
France
Magazines télécoms
Afrique Ouest, Est
Services monétiques
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
27
Bien que décidées à se développer davantage à l’export, on constate que les entreprises ivoiriennes
préfèrent bâtir leurs champs de diversification autour des marchés traditionnels. Une des explications
pourrait venir du fait que, le marché traditionnel CEDEAO n’est pas arrivé à saturation et que la
majorité des entreprises ivoiriennes y ont un vécu d’expérience moyenne de plus de cinq ans.
Cartographie 2. Offres actuelles pour nouveaux marchés
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Facteurs de réussite pour le développement des services NTIC
Entraves à la compétitivité à l’export
Sur la base des résultats de l’enquête, les PME exportatrices ivoiriennes ont une taille relativement
modeste, à la fois en nombre de salariés et en termes de revenus générés à l’export. Pour autant,
elles semblent très dynamiques sur leurs marchés d’exportation. En effet, composées majoritairement
de PME de 10 à 50 salariés, dans 79% des cas, les entreprises exportatrices ivoiriennes déclarent
parvenir soit à augmenter ou stabiliser leurs chiffres d’affaires.
Pour plus d’une entreprise sur deux, les principaux obstacles à leur développement à l’exportation
résident au niveau du financement et de l’appui institutionnel
50
(tableau 10). Par ailleurs, la plupart
des entreprises mentionnent une difficulté à recruter du personnel qualifié sur le marché cible,
sachant qu’il est par ailleurs difficile de faire venir du personnel ivoirien
51
.
Alors qu’en moyenne, une entreprise sur trois se plaint d’un facteur entravant sa compétitivité, très
peu semblent rencontrer des difficultés au niveau des exigences relatives à la certification et à la
qualité. Ceci résulte sans doute du fait que sur leur principal marché, la CEDEAO, le niveau
d’exigences reste moindre face aux standards de l’offre ivoirienne.
50
Absence d’initiatives promotionnelles pour l’image de marque (made in Côte d’Ivoire) du secteur des TIC.
51
Face aux limites rencontrées en matière de capital humain, il n’est pas possible de faire venir des cadres ivoiriens pour servir le marché, en
raison de législations assez rigides sur les marchés cibles (argument entendu plusieurs fois lors des consultations avec l’équipe nationale NTIC).
Maroc, Tunisie
Equipements réseau, logiciel Social
Networking, Web, Appli. Mobiles
France
Intégration de
solutions télécoms
Guinée équatoriale
Gestion électronique données
CEDEAO, Tanzanie
Intégration de solutions
Télécom Networking
Cameroun, RDC, Tanzanie
Télécoms, Télé conduite,
Outsourcing Networking,
Afrique
Matériels Banques
CEDEAO
Fournitures équipements
d'énergie, Création de Web,
Audit, Formation et Sécurité,
Equipements Télécoms, Voix
data, Services après-ventes.
CEDEAO, Afrique Centrale
Interface monétique ISO 8583,
Logiciels de gestion d'entreprises,
Formations, Maintenance des
installations d'énergie.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
28
Tableau 10. Perception des facteurs susceptibles d’entraver la compétitivité
Au niveau de la Côte d’Ivoire Nombre de cas sur 34
Financement 20 59%
Appuis institutionnels et politiques du gouvernement 19 56%
Coût du matériel 13 38%
Identifier des partenaires appropriés sur le marché étranger 11 32%
Manque de connaissances des pratiques d’exportation 10 29%
Obstacles réglementaires en Côte d’Ivoire 9 26%
Formalités pour l’obtention de visas d’affaires 8 24%
Coût du travail 6 18%
Avantages des accords commerciaux 6 18%
Infrastructures de télécommunication 5 15%
Accès au matériel spécifique NTIC 5 15%
Difficultés face aux exigences de qualité des marchés 5 15%
Soutien au service après-vente 5 15%
Qualité de la main d’œuvre 4 12%
Protection de la propriété intellectuelle 3 9%
Délai d’exécution 3 9%
Innovation, recherche et développement 2 6%
Positionnement géographique 1 3%
Standards de qualité 0 0%
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Modèle promotionnel des affaires et mesures incitatives à l’export
La Côte d’Ivoire ne semble pas disposer pour l’instant d’une stratégie nationale de développement
commercial de son secteur de services télécoms/TIC. Cette absence est aussi perceptible au niveau
des plans d’actions en faveur de la promotion de ce secteur par ses principales IAC : le Ministère du
commerce et l’APEXCI.
Au niveau des PME exportatrices, les échanges commerciaux actuels se font directement entre
l’opérateur ivoirien et le partenaire étranger sans l’accompagnement d’une institution étatique
52
. Cette
situation pousse les PME exportatrices du secteur à adopter une vision pragmatique, en recourant à
des modèles de développement d’affaires de type B2C et B2B, comme le montre le tableau 11. En
effet, pour promouvoir leurs offres de services à l’export, les entreprises exportatrices s’adressent de
manière directe à leurs clients.
On constate en outre que le mode de promotion par le canal évènementiel est très peu envisagé par
les entreprises exportatrices ivoiriennes. Le coût lié à la participation à ces évènements
promotionnels reste trop élevé pour les PME ivoiriennes.
Tableau 11. Canal pour promouvoir de l’offre exportable
Nombre de cas sur 34
Courrier direct 15 44%
Bouche à Oreille 7 21%
Expositions 4 12%
Publicités multimédia 2 6%
Spots publicitaires 2 6%
Soutiens gouvernementaux 1 3%
Autre 3 9%
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
Si les entreprises exportatrices ne semblent pas recourir aux soutiens gouvernementaux pour
promouvoir leurs exportations à l’étranger, il n’en demeure pas moins que des initiatives de la part de
52
Constat émanant de la perception des participants à la 2ième
consultation de la SNE et du GOTIC.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
29
l’État en faveur de la promotion des exportations sont vivement attendues dans le secteur. A ce titre,
comme le montre l’enquête (tableau 12), les entreprises souhaitent que les IAC leurs viennent en
aide, en matière de stratégies de financement et de développement/diversification des marchés
d’exportations.
Comme signalé auparavant, l’accès au financement est l’un des obstacles majeurs au
développement des PME exportatrices ivoiriennes. En général, les modalités d’accès aux
financements bancaires
53
sont très restrictives et difficilement tenables pour les PME ivoiriennes. En
outre, le caractère balbutiant du commerce des services télécoms/TIC en Côte d’Ivoire, et du fait de
sa nature immatérielle renforcent la perplexité des banques à s’engager avec les PME locales
exportatrices de ces services. Les souhaits exprimés par les PME ivoiriennes à l’attention des IAC en
matière de stratégie de financement
54
ne se limitent pas à un simple fond de financement de leurs
opérations d’exportations. Elles souhaitent la mise en place des initiatives concrètes de soutiens
financiers tels que :
- Le fond d’incubation pour les PME naissantes à l’export ;
- Le fond de garantie aux prêts bancaires ;
- Le fond d'investissements à l’innovation du contenu de l’offre exportable.
Tableau 12. Principales mesures attendues à l’attention des IAC
Nombre de cas sur 34
Stratégie de financement 26 76%
Aides à la stratégie d’entrée sur les marchés 18 53%
Cellule de veille économique spécialisée, rapport d’analyse des marchés 12 35%
Accroître la transparence dans la réglementation nationale 9 26%
Mise en réseaux des contacts et potentiels partenaires commerciaux 8 24%
Formations en techniques de marketing 6 18%
Participation aux missions de promotion commerciale 6 18%
Formations en développement des plans d’export des services 5 15%
Rationalisation des procédures réglementaires, harmonisation régionale 5 15%
Assistance technique système d’assurance qualité pour l’entreprise 3 9%
Amélioration des retombées médiatiques (média, cas de réussites) 2 6%
Formations en gestion/formations professionnelles 2 6%
Orientations sur une meilleure utilisation commerciale de l’Internet 0 0%
Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014.
G. Cartographie de la chaîne de valeurs
Les services NTIC représente un facteur essentiel pour l’efficacité des autres secteurs de l’économie
ivoirienne. Ils permettent d’écourter les distances et d’accéder à l’information en temps réel par le
biais de la téléphonie, d’assurer le suivi, la gestion des flux logistiques et l’optimisation de la
rentabilité des processus au travers des logiciels de métiers.
Sur la base des résultats des consultations de la SNE, compte tenu des résultats de l’enquête auprès
des opérateurs exportateurs ivoiriens ainsi que les analyses précédentes conduites dans ce rapport,
le secteur des services NTIC en Côte d’Ivoire dispose d’une bonne maturité opérationnelle au niveau
national et sous régional. Cette expertise constitue une force pour le secteur en pleine mutation, qui
se doit d’être flexible dans un environnement en cours de modernisation. Ce contexte variable
confronte inévitablement le secteur des services NTIC à des contraintes, tout en lui offrant aussi des
opportunités de développement.
53
Les exigences des prêts bancaires sont plutôt en faveur des entreprises de grandes tailles (How to Access Trade Finance, Chapitre 1, 2009).
54
Avis recueilli lors de la validation des résultats de l’enquête, pendant la troisième consultation de mise en place de la SNE.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
30
Points forts à l’actif du secteur des services NTIC
 Amélioration graduelle de l’environnement des affaires : promulgation des ordonnances en
faveur de la libéralisation du secteur télécoms et d’un nouvel cadre institutionnel, juridique et
réglementaire spécifique aux problématiques des NTIC ; nouveau code des investissements
propice au développement des PME.
 L’existence d’une niche de PME nationales spécialisées sur des segments innovants des
services NTIC : métiers de logiciels, ingénierie informatique, services de conseils, de
l’infogérance des réseaux de télécoms.
 Capacité des opérateurs télécoms et PME spécialisées dans les services NTIC à satisfaire la
demande adressée au niveau national.
 Dynamisme des PME sur les offres exportables et bonnes pratiques des affaires confirmées
au niveau de la sous-région.
Opportunités pour le secteur des services NTIC
 La Côte d’Ivoire est connectée au réseau mondial : connexion par satellite avec les
technologies VSAT, câblage sous-marins, fibre optique.
 Démarrage officiel des projets de réhabilitation et de renforcement des capacités
infrastructurelles du réseau national : lancement des projets de maillage du territoire en fibre
optique ; mise en place, au niveau pilote, de la coopération Inde-Afrique pour le réseau
électronique panafricain des services (télémédecine, télé-éducation) ; prochain lancement du
projet de réalisation de 5 000 cyber-centres dans les zones péri-urbaines.
 Renforcement des capacités : création de la zone franche pour la biotechnologie et
technologies de l’information – VITIB ; opérationnalisation de l’ESATIC l’école supérieure des
nouvelles technologies de l’information et des communications.
 Développement des nouveaux contenus de services à haut débit : le passage de la 2G à la
3G et 3G+ ; la transition de l’analogique à la radio-télévision numérique.
 Projet gouvernance électronique : lancement de l’initiative e-Agriculture.
 Croissance de la consommation des produits/services NTIC au niveau local et sous régional.
Quelques points faibles et contraintes du secteur des services
Le tableau 13 présente les faiblesses et les contraintes auxquelles font face les acteurs du secteur
des services NTIC aux différents niveaux de la chaîne des valeurs
55
. Face aux problématiques
précitées, les capacités de production et d’exportation des services des différents acteurs ivoiriens se
trouvent incontestablement sous exploitées
56
.
55
Schéma de la chaîne de valeurs du secteur ivoirien des services NTIC – Cartographie 3.
56
La Côte d’Ivoire est classée 120 sur 142 pays. Par rapport à la majorité des pays d’Afrique Subsaharienne, dont le Cabo Verde (81), le Ghana
(95) ou le Sénégal (107), l’impact du réseau télécoms/TIC sur l’économie ivoirienne demeure pour l’instant faible (NRI, WEF 2013).
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
31
Tableau 13. Liste non exhaustive des contraintes identifiées dans le secteur
Capacités d’approvisionnement
Capacité de développement de
la production
 Ressources humaines qualifiées, en nombre insuffisant, principalement
des techniciens certifiés et des ingénieurs.
 Délai de disponibilité et coût des intrants, non optimaux.
 Tailles des PME entravent les effets d’économie d’échelle et limitent
leurs capacités mobilisatrices des fonds.
 Faiblesse au niveau partenariats entre opérateurs locaux, dans la
réalisation des projets de développements des services.
Capacité de diversification  Carence au niveau R&D, intelligence commerciale à l’export.
Capacité du savoir-faire et
entrepreneuriale
 Inadéquation formation-emploi (connaissance du besoin de la filière par
rapport à la demande du marché vis-à-vis des orientations du cursus
éducatif et des technologies nouvelles).
Qualité de l’environnement des affaires
Infrastructure et réformes pour
la facilitation du commerce
 Harmonisation des textes règlementaires non effective ; Alignements
sur les directives communautaires au stade initial.
 Manque de transparence dans les pratiques (appels d’offres et
éthiques dans les affaires).
 Infrastructures non encore au stade des normes requises.
 Absence de stratégie nationale et de dialogues public-privé pour
adresser les problématiques à l’exportation.
Appui institutionnel  Absence de dispositifs institutionnels spécifiques relatifs au
développement des produits et services à l’exportation.
 Rigidité des plans de crédits et financements des services NTIC.
Coût des affaires  Inflation du coût de la main d’œuvre, assurance, entreposage, tarifs et
taxes subsidiaires des biens-intrants TIC importés.
 Hausse du coût des services d’appui (juridique, marketing, ...).
Accès aux marchés
Outils et réformes politiques  Multiplicité des exigences techniques et normatives (pays-offre)
 Rigidité des législations des marchés d’exportation relative à
l’expatriation du personnel ivoirien (obligation du recruter la main
d’œuvre locale au détriment de la qualité requise).
 Obligation de nouer des joint-ventures avec des nationaux, comme
critère d’entrée.
Institution d’appui au
commerce
 Insuffisance de moyens des IAC, notamment le GOTIC, par rapport à
l’étendue de la mission à couvrir pour le secteur.
 Absence d’orientation et objectifs stratégiques en faveur des exports,
au plan étatique.
Promotion nationale et image
de marque
 Absence de plan de promotion sectorielle (culture de valorisation des
acquis nationaux, campagne et communication diplomatique de
l’image de marque "made in Côte d’Ivoire").
Source : ITC, résultats de la 2
ième
consultation de la SNE, 2014.
Pour permettre une émergence rapide de son secteur des services NTIC, la Côte d’Ivoire doit
parvenir à une identification systématique et périodique des entraves le long de sa chaîne de valeur
et y apporter des solutions pragmatiques et adaptées. Cela passe par la mise en place d’une
stratégie globale de relance de la compétitivité du secteur des services NTIC, autour d’un cadre de
concertation et de partenariat renforcé public-privé. Parmi les objectifs stratégiques à cibler dans
cette perspective :
• L’amélioration du cadre actuel d’accès au financement, par la mise en place d’un guide fiscal
"capital-risqueurs", de fonds de cautions, d’une stratégie de financement de l’innovation des
PME et des Start-up à l’export.
• Le renforcement des capacités en ressources humaines, en créant un dispositif de
valorisation de l’excellence et de la culture entrepreneuriale ; un dispositif d’adéquation
formations-emplois à travers un renforcement de l’observatoire national des métiers et
emplois.
• L’amélioration du dispositif institutionnel existant, par la création d’un observatoire en charge
de l’identification des besoins et du suivi des tendances du secteur ; d’un dispositif d’incitation
à l’innovation ; d’une prise en compte systématique des NTIC par les IAC dans leurs plans
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
32
d’actions ; d’une adoption des codes de bonnes pratiques d’affaires ; d’un programme label
"made in Côte d’Ivoire".
• Le développement de la capacité de l’offre produits/services adaptée aux marchés cibles, par
la mise en place d’une politique d’incitation et d’accompagnements à la certification des PME
aux normes et standards internationaux ; d’une exploitation effective du dispositif de la zone
franche pour la création d’offres locales plus compétitives ; d’un mécanisme incitatif favorisant
la mutualisation entre PME pour créer des effets de tailles en ressources humaines et
technologiques, en capacités financières ou en R&D.
Cartographie 3. Schéma de la chaîne des valeurs du secteur services NTIC
Source : ITC, résultats de la 2
ième
consultation de la SNE, 2014. FAI (fournisseurs d’accès Internet), PSI (prestataires de services Internet).
APEXCI, CEPICI, CGECI (cf. liste des acronymes).
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
33
Sources documentaires
Aides au commerce et la chaîne des valeurs dans le secteur des TIC, OMC 2012 (www.wto.org).
ARTCI, Agence nationale de la Régulation des Télécommunications de Côte d’Ivoire (www.artci.ci)
Base des données des indicateurs de développement mondial – WDI, Banque Mondiale, 2013
(http://data.worldbank.org/indicator).
CEPICI Centre de la Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire, 2013 (www.cepici.gouv.ci).
Coup d’accélération de la 3G en Afrique, Jeune Afrique Economie,
(www.jeuneafrique.com/article/artjaja2648p060-062.xml0, 21/10/ 2011).
Examen de politiques commerciales de Côte d’Ivoire, OMC mai 2012
(www.wto.org/french/thewto:f/countries_f/cote_ivoire_f.htm).
"Global Competitiveness, WEF report, 2013" (www3.weforum.org/docs/TTCR/2013/CotedIvoire.pdf).
"How to Access Trade Finance", ITC publication 2009 (www.intracen,org).
Indicateurs économiques, WEO, World Bank 2013
(http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2013/02/weodata/index.aspx).
ICT Facts and Figures, UIT 2013 (www.itu.int/ict).
Ministère Poste et des Technologies de l’information et des Communications (www.telecom.gouv.ci)
"Networked Readiness Index, WEF 2013"
(www3.weforum.org/docs/GITR/2013/GITR_OverallRankings_2013).
Rapport d’experts de la 4
ième
conférence des ministres TIC de l’Union africaine, Khartoum Septembre
2012 (www.au.int/fr).
Statistiques d’utilisation des services TIC, UIT 2013 (www.itu.int/ict).
"Tendance et cas de succès, Exportations de services des PMA", Aissatou Diallo et J. Drake
Brockman, document de travail du CCI, 2013 (www.intracen,org).
"World Investment Report 2004: The shift towards services", CNUCED (www.unctad.org).
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
34
Annexe 1. Graphiques et tableaux de synthèse
Tableau 1.0 : Evolution du commerce mondial du secteur des services NTIC
Commerce des services NTIC Commerce des biens NTIC
Source : Statistiques de l’OCDE, les valeurs sont en milliards de dollars
Définition et description du secteur des services NTIC
La richesse en variétés et le caractère transversal des services NTIC rend sa définition complexe à
l’instar d’autres secteurs des services. Dans le but de cerner le contour de ce secteur de manière
exhaustive, l’OCDE en collaboration avec d’autres institutions a publié une définition de référence du
secteur NTIC. Cette définition se base sur l’approche de la chaîne de valeur qui couvre à la fois 1)
l’industrie de fabrication des biens de production des services NTIC, 2) les services NTIC.
1. On entend par biens de production des services des NTIC, tout bien dont la fonction principale
est de permettre le traitement, la production, la diffusion, l’utilisation de l’information par des
moyens électroniques :
a) Fabrication des composants et circuits électroniques,
b) Fabrication d’ordinateurs et leurs équipements périphériques,
c) Fabrication d’équipements de communication,
d) Fabrication d’appareils électroniques à l’usage des consommateurs,
e) Fabrication des supports magnétiques et optiques.
2. Services des NTIC, opérations ou prestations des services proprement parlées
a) Commerce d’ordinateurs, d’équipements périphériques d’ordinateurs et de logiciels,
b) Commerce en gros de pièces et d’électroniques et de télécommunications,
c) Publications de logiciels,
d) Télécommunications,
e) Programmation informatique, consultations et activités relatives,
f) Traitement de données, hébergement et activités relatives, portails Internet,
g) Réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication.
PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC
35
Figure 1.1 : Investissements dans la télécommunication 2005-2011, Côte d’Ivoire
Figure 1.2 : Revenus des télécommunications, 2003-2011, Côte d’Ivoire
Figure 1.3 : Emplois à temps plein dans les télécommunications, Côte d’Ivoire
Figure 1.4 : Contribution par branche d’activités, Côte d’Ivoire
Réseaux systèmes – Infrastructures-
Vente et Distribution (PC, Logiciels, Autres équipements électroniques)
Services IT, Conseil, Formation
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  • 1. PROGRAMME D’APPUI AU COMMERCE ET A L’INTEGRATION REGIONALE (PACIR) Un programme financé par l’Union européenne Appui institutionnel et opérationnel pour l’amélioration du cadre des affaires et le renforcement de la compétitivité des exportations de la Côte d’Ivoire FICHE EXPORT SERVICES NTIC COTE D’IVOIRE – MARS 2014
  • 2. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 2 Résumé à l’intention des services d’information commerciale ID=PACIR 2014 31.03 MAR Centre du commerce international (ITC) Fiche Export Services NTIC : Côte d’Ivoire Genève : ITC, 2014, 42 p. (Document technique) No. du document EC-10-174.E Pour plus d’information sur ce document technique prendre contact avec M. Yvan Decreux, Analyste principal de marché (decreux@intracen.org) et Kerfalla CONTÉ, Analyste adjoint de marchés (conte@intracen.org). Le Centre du commerce international (ITC) est l’agence conjointe de l’Organisation mondiale du commerce et des Nations Unies. ITC, Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse (www.intracen.org) Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de consultants et ne coïncident pas nécessairement avec celles de l’ITC, de l’ONU ou de l’OMC. Les appellations employées dans le présent document technique et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part du Centre du commerce international aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de noms d’entreprises ou d’une marque commerciale ne signifie pas qu’elles sont l’aval de l’ITC. Image(s) numérique(s) sur la couverture : © iStockphoto © Centre du commerce international 2013 De brefs extraits de ce document technique peuvent être librement reproduits, pourvu que la source en soit dûment mentionnée. Une autorisation est nécessaire pour réaliser une reproduction ou traduction plus étendue. Un exemplaire du matériel reproduit ou traduit devra être envoyé à l’ITC.
  • 3. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 3 Avant-propos L’objectif global du Programme d’Appui au Commerce et à l’Intégration Régionale pour la Côte d’Ivoire (PACIR) est de contribuer au renforcement de la compétitivité de l’économie ivoirienne et faciliter son insertion dans l’économie régionale et mondiale. L’objectif spécifique est de soutenir le processus d’intégration ouest-africaine et l’insertion de la Côte d’Ivoire dans le commerce sous régional et mondial en adoptant des mesures structurantes dans des domaines clés bien identifiés. Pour atteindre cet objectif, le PACIR se décline en quatre volets/résultats escomptés suivants : (i) Amélioration du cadre des affaires (ii) Renforcement de la compétitivité des entreprises exportatrices (iii) Facilitation des échanges (iv) Amélioration des infrastructures économiques L’intervention de la section de recherche et d’analyse des marchés de l’ITC se situe au niveau du 2 ième résultat « R2.C1 : Développement d’une stratégie nationale d’exportation (SNE) intégrant les priorités du secteur privé et assortie d’un cadre de mise en œuvre » et concerne précisément les activités d’études sectorielles d’évaluation du potentiel à l’exportation sous les composantes « R2.C1.2 : Etude diagnostic des exportations de la Côte d’Ivoire et R2.C1.3 : Formulation des stratégies sectorielles pour les secteurs prioritaires sélectionnés ». Suite à la pré-sélection des secteurs dits « prioritaires » dans le cadre du développement de la Stratégie Nationale d’Exportation (SNE) de la Côte d’Ivoire, des études sectorielles d’évaluation du potentiel à l’exportation sont menées dans le but d’identifier les opportunités de diversification de marchés et de services tout en analysant les contraintes actuellement rencontrées par le pays pour réaliser ce potentiel. Les analyses sectorielles présentent une analyse des forces/opportunités ainsi que les faiblesses/menaces, une description des principaux services consommés, une analyse de la tendance du marché mondial et de la performance de la Côte d’Ivoire. Ces premiers résultats pourront donc servir de base de réflexion dans l’élaboration d’une future stratégie à l’exportation pour l’industrie des services NTIC en Côte d’Ivoire. Les bénéficiaires directs de cette étude sectorielle sont les Institutions d’Appui au Commerce (IAC) et départements ministériels en charge des questions de commerce et d’intégration régionale (Ministère du Commerce et des PME, Ministère de l’Industrie, Ministère de l’intégration africaine), les institutions ivoiriennes d’appui au commerce (APEX-CI, CGECI, CCI-CI, CACI) et les acteurs de l’industrie des services NTIC. Rédigé par : Mr Kerfalla CONTÉ, Analyste adjoint de marché, section Recherche et analyse de marchés, CCI. Sous la supervision de : Mr Yvan Decreux, Analyste principal de marché, section Recherche et analyse de marchés, CCI. La présente fiche a été rédigée avec la contribution des points focaux de l’équipe nationale NTIC de la SNE : Mme KONE KOUASSI Gertrude, Consultante SNE-CI, Experte TIC, Directrice Exécutive GOTIC, et Mr Mamah DJIRE, Consultant, Expert senior TIC, Coordinateur sectoriel NTIC, SNE-CI.
  • 4. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 4 Table des matières Résumé analytique ..............................................................................................................................7 A. Définition et composition des services NTIC .........................................................................11 B. Contexte institutionnel, juridique et réglementaire................................................................12 Le cadre institutionnel ......................................................................................................................12 Le cadre juridique et réglementaire .................................................................................................12 C. Vue générale du secteur NTIC en Côte d’Ivoire................................................................14 Contribution au revenu national.......................................................................................................14 Investissements dans le secteur NTIC...............................................................................................14 Les acteurs du secteur des services NTIC .........................................................................................14 Utilisation des services Télécoms par rapport à la sous-région .......................................................17 Multiples initiatives dans le domaine des NTIC................................................................................18 Quelques facteurs à risques pour le secteur des NTIC .....................................................................18 D. Importations et exportations mondiales des services NTIC ............................................19 Caractéristiques des importations mondiales des services NTIC .....................................................19 Caractéristiques des importations de la CEDEAO des services NTIC................................................20 Caractéristiques des exportations mondiales des services NTIC......................................................21 Caractéristiques des exportations de la CEDEAO des services NTIC ................................................21 E. Profil des exportations ivoiriennes des services NTIC .........................................................22 Profil basé sur les statistiques des transactions des services NTIC ..................................................22 Profil basé sur l’enquête réalisée auprès des entreprises exportatrices de services NTIC ..............23 F. Perspectives de développement des exportations NTIC.....................................................26 Structure de développement des services et des marchés ivoiriens ...............................................26 Facteurs de réussite pour le développement des services NTIC ......................................................27 G. Cartographie de la chaîne de valeurs.................................................................................29 Annexe 1. Graphiques et tableaux de synthèse............................................................................34 Annexe 2. Résultats détaillés de l’enquête auprès des entreprises...........................................39
  • 5. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 5 Note Sauf indication contraire, le terme dollars ($ ou $E.-U.) désigne dans tous les cas les dollars des États-Unis, et le terme tonnes les tonnes métriques. Les abréviations suivantes ont été utilisées : AIGF Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences ANSUT Agence Nationale du Service Universel des Télécoms/TIC APEXCI Association pour la Promotion des Exportations de Côte d’Ivoire ARTAO Assemblée des Régulateurs de Télécommunications Ouest-Africains ARTCI Autorité de Régulation des Télécoms/TIC de Côte d’Ivoire ATCI Agence de Télécommunications de Côte d’Ivoire CCI Centre du Commerce International CACI Cours d’Arbitrage de Côte d’Ivoire CEDEAO Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest CEPICI Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire CGECI Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (Patronat) CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CTCI Conseil des Télécommunications de Côte d’Ivoire ESATIC École Supérieure Africaine des TIC FAI Fournisseurs d’Accès Internet GOTIC CI Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC de Côte d‘Ivoire IAC Institution d'Appui au Commerce IDE Investissements Directs Étrangers ISP Internet Service Provider MACMAP Outil d’Analyse du CCI des accords, barrières tarifaires et non tarifaires des pays IT Technologies de l’information (Information Technology) ITES Services rendus possibles par les technologies de l’information (IT Enabled Services) MAR Section Recherche et analyse de marchés au CCI MPTIC Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication OMC Organisation Mondiale du Commerce OCDE Organisation pour la Coopération et Développement Économique PMA Pays les Moins Avancés PND Plan National de Développement PSI Prestataires de Services Internet SADC Communauté de Développement de l’Afrique Australe SNDI Société Nationale de Développement Informatique SNE Stratégie Nationale d’Exportation SH Système Harmonisé VITIB Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie TIC Technologies de l’Information et de la Communication TRADEMAP Outil d’Analyse du CCI des transactions commerciales des pays UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine UIT Union Internationale des Télécommunications UNETEL Union Nationale des Entreprises de Télécommunications
  • 6. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 6
  • 7. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 7 Résumé analytique Etat des lieux du potentiel de l’offre exportable des services NTIC de la Côte d’Ivoire Forces/Opportunités Faiblesses/Menaces Facteurs influant l’efficacité de la chaîne de production des contenus de l’offre exportable ivoirienne • Accroissement de la libéralisation du secteur TIC, amélioration graduelle des cadres institutionnel et réglementaire. • Forte présence des multinationales, des IDE attractifs dans la téléphonie mobile. • Déploiement national des projets de réhabilitation des infrastructures (fibre optique, câble sous-marins, satellite VSAT). • Forte utilisation de la téléphonie mobile, et de la demande du haut débit (national, régional). • Démographie jeune à forte appétence NTIC. • Existence d’un cadre conventionnel sous régional des services d’e-commerce. • Interconnexion Inde-Afrique des services en ligne (e-santé, e-éducation). • Zone franche Grand-Bassam pour le développement Informatique/TIC. • Lancement officiel de l’initiative de la gouvernance électronique (e-Agriculture). • Projet 5 000 cyber-centres en zones rurales. • Projet Centre de sauvegarde des données et du Centre des prestations des services de soutien aux entreprises, à portée nationale et régionale. • Instabilités politiques et sécuritaires. • Carence des investissements "immatériels" sur les aspects réglementations et services. • Inexistence des industries nationales de fabrications des biens de production NTIC. • Difficultés d’accès des PME aux crédits spécifiques au commerce des services NTIC. • Faibles appuis institutionnels (stratégie nationale, capacité opérationnelle des IAC). • Faiblesse des politiques commerciales à l’export. • Faible couverture des services de haut débit, les qualités des offres en deçà du standard. • Déficit du capital humain qualifié, et manque de collaborations Privé-Universités en R&D. • Faible taille des entreprises et carence en matière de mutualisation des efforts au niveau sectoriel. • Opacité dans les pratiques d’affaires et faible harmonisation, au plan sous régional. • Dichotomie des règles de compétition locale : libéralisation et protectionnisme. • Pratiques informelles (piraterie des droits), la lutte contre la cybercriminalité au stade initial. • Non homogénéité régionale des normes et standards de production des services NTIC. Demande d’importation mondiale des services NTIC et diversification à l’export de la Côte d’Ivoire • Forte demande mondiale importée des NTIC. • Niches de PME locales autonomes et spécialisées (logiciels, conseils, télécoms). • Proximité (géographique, culturelle) de la Côte d’Ivoire à ses marchés traditionnels. • Capacités des PME à satisfaire la demande nationale et de développement à l’export. • Dynamisme des PME à l’export, une pratique des affaires confirmée dans la sous-région. • Modèle d’expansion des affaires des PME à l’export de type direct ou de bouche à oreille. • Forte volonté de diversification des PME à l’export autours des offres-marchés traditionnels : i) Expansion géographique aux • Absence de plans de promotion à l’export au niveau politique et institutionnel. • Politiques fiscales non incitatives sur les biens NTIC (taxes, tarifs élevés). • Carence des offres de crédits à l’export. • Éloignement géographique de la Côte d’Ivoire des grands producteurs des biens NTIC (BRICS, OCDE). • Coûts d’accès aux offres relativement élevés pour la majorité des ménages (bas revenus). • Dépendance aux technologies importées. • Offres non différentiées, locales et exportées. • Insuffisance d’initiatives de développements
  • 8. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 8 marchés de l’Afrique francophone, ainsi que vers les marchés SADC et d’Israël. ii) Segments d’offres émergentes (solutions cloud pour la gestion virtualisée des banques de données ; gestion de relations clients "Call Center" ; intégration de solutions liées à la monétique et aux solutions d’e-commerce). conjoints des offres entre les PME locales. • Carences en matière de conformité aux exigences qualités et normatives des marchés extra-africains. • Carences en intelligence commerciale sur les marchés d’exportation. • Prolifération des délits liés à la cybercriminalité. Synthèse : Bien que l’offre ivoirienne à l’exportation soit en pleine expansion au niveau régional, elle demeure pour l’instant en deçà de son potentiel de développement en termes de contenus des services offerts. Une meilleure exploitation de ce potentiel suppose une conjonction d’un certain nombre de facteurs de réussites, à la fois au plan national et régional. Parmi les facteurs clés pour le secteur on peut citer entre autres :  L’adoption d’une nouvelle politique d’investissements orientés à l’exportation (en faveur du transfert de technologies et l’acquisition, l’intégration des PME locales dans la chaîne des valeurs mondiales au travers de la sous-traitance des services externalisés).  L’amélioration du cadre actuel d’accès au financement (exonérations fiscales, des fonds de soutien à l’innovation et au développement des start-up à l’export).  La réduction des barrières nationales affectant l’efficacité à l’export (exonérations tarifaires des produits TIC importés destinés à l’exportation, procédure unique de l’acte d’exportation).  Le renforcement des capacités en ressources humaines (valorisation des acquis, adéquation formations-emplois, partenariats privé-universités).  L’amélioration du dispositif institutionnel existant (observatoire de veilles, dynamiser l’interaction entre IAC privés-publics, promotion d’un label "made in Côte d’Ivoire").  Le développement de la capacité de l’offre produits/services adaptée aux marchés cibles (démarches qualité et normes internationales, accroitre la capacité du réseau national).  L’accélération des processus d’harmonisation des instruments juridiques, réglementaires et des techniques de diffusion des services NTIC (renforcer la collaboration sous régionale).  Le renforcement de l’intégration technologique et la libéralisation effective des marchés sous régionaux.
  • 9. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 9 Introduction Au cours de ces dix dernières, la consommation des services des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) a connu un accroissement 1 rapide. Cette croissance a été induite en partie par le développement de l’externalisation des services à l’échelle mondiale et des investissements 2 dédiés aux TIC. Le secteur NTIC contribue de manière transversale à la productivité et à l’efficacité de l’économie ainsi qu’à l’amélioration des conditions sociales. Alors que ce rôle devient de plus en plus perceptible, la couverture en termes de production, de l’usage des services NTIC varie d’une économie à une autre, encore au sein d’une même économie entre grands centres urbains et zones reculées 3 . Bien avant l’aube de la décennie d’instabilité institutionnelle, qui a fortement amoindri le dynamisme économique et social de la Côte d’Ivoire, le secteur des services NTIC a toujours été l’un des piliers intersectoriels de l’économie ivoirienne. Estimé entre 6 et 7% du PIB, le secteur des services NTIC peut se targuer aujourd’hui d’être le 2 ième plus grand contributeur au revenu national, dernière le secteur agricole de rentes 4 . Au-delà de sa remarquable contribution à la richesse nationale, le secteur des services NTIC participe à l’équilibre de la couverture audio-visuelle entre différentes couches sociales. Pendant et après le processus électoral en Côte d’Ivoire, les produits NTIC ont contribué à la régulation du flux informationnel au sein de la population émanant des différentes sources médiatiques. Parallèlement à sa période d’instabilité, la Côte d’Ivoire assiste de loin à l’émergence des pays voisins de la sous-région dans le secteur des services NTIC, en l’occurrence le Ghana et le Sénégal. Déterminée à reprendre la place qui fut la leur, la Côte d’Ivoire s’est engagée depuis peu dans un vaste programme de relance appelé "Le Triomphe de l’Éléphant" 5 . Dans lequel, la Côte d’Ivoire se fixe le défi de se bâtir une économie numérique viable au service de la modernisation de son économie toute entière. Pour cela, la Côte d’Ivoire a consenti à d’énormes efforts dans la réhabilitation de son acquis infrastructurel du passé et a aussi engagé des réformes de libéralisation du secteur des Télécoms/TIC. Son taux de pénétration et les capacités de son réseau mobile/Internet se sont fortement améliorés ces cinq dernières années 6 . Des progrès visant à accroitre la capacité infrastructurelle du réseau numérique ont été enregistrés en partie par l’avènement de la fibre optique : la Côte d’Ivoire est connectée au réseau Internet mondial par trois passerelles internationales, dont les câbles sous-marins. Dans son plan PND, la Côte d’Ivoire compte aussi réduire la fracture Internet entre ses zones géographiques, au travers de 3 projets numériques (Téléphonie rurale, "Backbone" 7 national et Service Universel des NTIC). L’objectif d’un maillage complet de son territoire national prévoit entre autres un rallongement à moyen terme du réseau national en fibre optique de 7 000 km. Le fait que la moitié de la population ivoirienne vivrait encore en zones rurales 8 , devenues foyers d’incubation des centres-Internet ou cyber-centres, le plan de désenclavement des zones péri urbaines pourrait constituer un enjeu stratégique majeur pour les autorités. En ce sens, il contribuerait à faciliter une intégration harmonieuse du monde agricole à celui de la gouvernance électronique, à une émergence élargie des activités d’e-Commerce, à la libération de la culture de l’innovation dans le domaine des services NTIC auprès des jeunes le long de leurs cursus académiques. 1 Tableau 1.0, Annexe 1. 2 World Investment Report 2004 "The shift towards services", CNUCED ; "Tendance et cas de succès, Exportations de services des PMA" document de travail du CCI par J. Drake Brockman et Aissatou Diallo. 3 UIT, données d’enquête sur l’utilisation nationale des services des NTIC. 4 Cacao, café, caoutchouc, anacarde (source Ministère Poste et des NTIC). 5 PND, plan triennal 2012-2015, devrait consacrer 22 milliards d’euros d’investissements dont 60% sont issus du secteur privé (CEPICI, 2013). 6 Le taux pour 100 : Mobile, 40,1 en 2007 à 92,3 en 2012 ; Internet, 1,8 en 2007 à 2,4 en 2012 (UIT, 2013) ; Bande passante à 256 Mbits/s. 7 Réseau informatique de hauts débits permettant une fluidification du trafic Internet. 8 Banque Mondiale, 2013 WDI.
  • 10. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 10 Le dynamisme de l’économie ivoirienne repose sur celui de son secteur des services 9 , au sein duquel celui des NTIC a prouvé sa maturité face aux effets de la crise ivoirienne. Les entreprises ivoiriennes dans le secteur des services NTIC ont une expérience confirmée de la pratique des affaires au niveau de la sous-région, dans le développement des offres de services à fort potentiel d’exportation, notamment dans l’exploitation des réseaux de télécoms ainsi que dans la gestion des licences des logiciels de métiers. Afin de mieux exploiter ce potentiel et de se positionner en hub 10 d’excellence sous régional des NTIC, la Côte d’Ivoire doit se doter d’une stratégie d’exportation ciblée lui permettant d’accroitre la compétitivité et le revenu de ses entreprises exportatrices. Le présent rapport, qui s’inscrit dans le volet de l’élaboration de la stratégie SNE du programme PACIR, se fixe pour objectif de définir un profil à l’exportation du secteur des services NTIC de la Côte d’Ivoire. Toutefois, il y a lieu de signaler, aucune analyse quantitative par rapport à l’offre exportée de la Côte d’Ivoire n’a pu être dans ce rapport, à cause des difficultés d’accès à des informations détaillées et chiffrées sur les transactions commerciales du secteur des services NTIC, à la fois au niveau de la Côte d’Ivoire et de la sous-région CEDEAO. Pour pallier à ce manque d’information, une enquête de collecte d’informations quantitatives été conduite auprès des entreprises ivoiriennes exportatrices de ce secteur. Ce rapport se contente donc de donner d’une part une description généraliste des niveaux de consommation et de leurs transactions commerciales agrégées du secteur. D’autre part, il dresse une cartographie de la composition des offres et marchés d’exportation à travers les résultats de la dite enquête. La structure du rapport se décompose comme suit : Définition du secteur des services NTIC; Contexte institutionnel, juridique et réglementaire; Vue générale du secteur des NTIC en Côte d’Ivoire; Commerce mondial des services NTIC, Profil des exportations de la Côte d’Ivoire (description généraliste de la tendance des transactions et utilisation des résultats de l’enquête auprès des entreprises exportatrices ivoiriennes), Cartographie de la chaîne des valeurs du secteur. 9 Document de politiques commerciales de la Côte d’Ivoire, WT/TPR/266, 25 mai 2012. 10 Le carrefour ou le point d’ancrage.
  • 11. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 11 A. Définition et composition des services NTIC Avant d’amorcer toute analyse du secteur des services NTIC, en raison de la nature diverse et immatérielle des prestations associées, il nous semble important de fournir une définition de ce que nous entendons par services NTIC. Les services NTIC se définissent comme tout moyen électronique et prestations associées permettant un meilleur traitement, usage, ou transmission de l’information. Cette définition 11 ne se restreint pas uniquement aux prestations de services fournies par des opérateurs, elle s’étend aussi à tout bien dont la fonction originelle est de permettre une meilleure production de l’information par des moyens électroniques. Dans le contexte ivoirien, sur la base des consultations 12 réalisées sur le terrain, la définition des NTIC se décline au travers de six sous catégories (tableau 1) appartenant à deux segments de services NTIC : les services lT et services ITES. Services IT, concernent les entreprises qui offrent des services liés au développement des logiciels sous leurs propres licences (ou commandes spécifiques du client) ; contribuent à l’adaptation des logiciels sous-licences d’exploitation ; assurent des services informatiques et conseils/formations, la vente des matériels électroniques. Services ITES, ce sont des entreprises qui offrent des prestations liées aux traitements externalisés des processus, rattachés aux services de la non-voix (recherches analytiques, de la comptabilité et des finances, de l’ingénierie, du juridique) et de ceux de la voix (centres d’appels, centres relations clients, stockage, récupération, transcriptions numérisées des données). Des activités NTIC en Côte d’Ivoire Télécommunication, prestations liées à l’accès à l’Internet/téléphonie ainsi qu’à l’exploitation technique du réseau. Elle est marquée par une forte présence quasi-monopole des multinationales. Logiciels, dominés par des PME locales autour des opérations de développement des logiciels de type back office, front office, de bureautiques, de sécurités et des anti-virus, de gestion des données et de la voix, ou de géolocalisation. Equipements, ils se résument plutôt à la vente des matériels de bureautiques et des biens électroniques consommables : serveurs, ordinateurs, scanners, disques durs, webcams, imprimantes, clés USB, câbles de connexion ou des routeurs. Tableau 1 : Définition du secteur des services NTIC Télécommunication Exploitation d’infrastructures, de la sécurité, architectures et accès aux réseaux, téléphonie, Internet, et activités relatives. Développement de logiciels Programmation informatique, édition, publication, logiciels propres et sous licences d’exploitation, et activités relatives. Conseils, formations, audits Études des projets, analyses, conseils, assistance, formation, et activités relatives. Gestion d’information Traitements d’information, hébergement et stockage, plateformes de gestion, et activités relatives. Maintenance d’équipements Dépannage, réparation d’ordinateurs, d’équipements de communication, et activités relatives. Vente des biens de production Ordinateurs, tablettes, téléphones, logiciels, pièces et équipements électroniques, et activités relatives. 11 Voir annexe 1 définition officielle de l’OCDE et UIT. 12 En collaboration avec l’équipe de travail du secteur NTIC dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale des exportations – SNE de la Côte d’Ivoire, ainsi que les résultats de l’enquête menée auprès des PME ivoiriennes actives à l’export, membres du GOTIC.
  • 12. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 12 B. Contexte institutionnel, juridique et réglementaire13 Depuis mars 2012, l’état du secteur de la télécommunication et des technologies de l’information s’est considérablement modifié en Côte d’Ivoire. Le processus de privatisation et de libéralisation engagé par les autorités ivoiriennes a donné lieu, entre autres, à la fin du monopole de l’État sur certaines activités en faveur d’une entrée en lice de nouveaux opérateurs/fournisseurs, ainsi qu’à une déspécialisation technique et fonctionnelle des infrastructures de base. L’émergence d’un tel cadre doit à une meilleure adaptation et application par l’État de ses instruments institutionnels, juridiques et réglementaires. Le cadre institutionnel Les autorités ivoiriennes ont entrepris des réformes pour faire face au défi des avancées technologiques et de la convergence induite par ces avancées entre les télécommunications et les nouvelles technologies de l’information, en se dotant d’un nouvel environnement institutionnel. Ainsi, par l’arrêté n°003/MNTIC du 11 février 2010, la Côte d’Ivoire a mis sur pieds un comité national technique chargé de la transposition dans les textes juridiques nationaux de ses engagements communautaires et internationaux. En mars 2012, l’ordonnance n°2012-243 a donné lieu à une nouvelle réforme organique et structurelle par la création d’une autorité autonome de la régulation du secteur des télécommunications et des TIC (ARTCI). Cette réforme a aussi donné naissance à une nouvelle Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications (ANSUT). Les principaux organes du secteur des NTIC en Côte d’Ivoire : • Le Ministère de la Poste et des TIC, placé sous l’autorité de la primature, il est notamment en charge de la définition et de la proposition d’une politique nationale en matière de TIC, d’en assurer la promotion et d’identifier des moyens permettant le développement durable d’un service public performant. Il a sous sa tutelle l’Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences (AIGF), ainsi que deux nouveaux organes : l’Autorité de Régulation des Télécoms/TIC de la Côte d’Ivoire (ARTCI) et l’Agence Nationale du Service Universel des Télécoms/TIC (ANSUT). • La Société Nationale de Développement Informatique (SNDI), sous tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances, elle a en charge le développement de l’informatisation de l’administration ivoirienne. • Le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB), créé en janvier 2007, il a pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire le hub africain de la biotechnologie et des technologies de l’information à travers la zone franche de Grand-Bassam. • L’École Supérieure Africaine des TIC (ESATIC), créée en 2012, a pour ambition de pérenniser la formation initiale, de contribuer au renforcement des capacités et de recherches dans le secteur des TIC. Le cadre juridique et réglementaire Afin que les initiatives en faveur d’une meilleure convergence des services NTIC du secteur ivoirien ne se cantonnent pas dans un environnement rigide, il est indispensable d’adapter les réglementations nationales et de procéder à une harmonisation de son cadre juridique. Cela permettra de garantir d’une part une protection pénale contre la cybercriminalité et d’autre part d’assurer une neutralité technologique de l’État et du principal opérateur de téléphonie/Internet et ainsi de garantir un fonctionnement plus concurrentiel 14 du marché local. 13 GOTIC, ARTCI et Rapport d’expert de la conférence des ministres TIC de l’Union Africaine, Khartoum Septembre 2012. 14 Critères d’ouverture du marché, de compétitions entre acteurs.
  • 13. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 13 Dans le contexte régional, la Côte d’Ivoire s’est alignée sur l’accord cadre de la conférence panafricaine des ministres des Télécoms/TIC, qui s’est tenue en septembre 2012 à Khartoum. Dans le cadre de cet accord, les pays membres se sont engagés à procéder à l’harmonisation des politiques et réglementations nationales afin de parvenir à des objectifs essentiels dont entre autres : • La définition d’un plan d’actions pour le développement du secteur postal en Afrique (développement des paiements postaux électroniques, amélioration de l’acheminement du courrier par la route au sein de la CEDEAO). • La transition de la télévision terrestre de l’analogique vers le numérique (vers une télédiffusion numérique à l’horizon juin 2015, adopter une norme de transmission numérique commune, des normes de fabrication des biens de production à l’échelle du continent). • L’accès aux marchés (conformité des principes d’accès-ouvert aux règles internationales de l’OMC et de l’UIT, prise en compte de la disponibilité publique, choix du fournisseur des différentes positions sur le marché, ouverture des couches réseaux, le partage des infrastructures, de la transparence et de l’équité). • La convention sur la cyber-sécurité (définition d’un cadre législatif pour les transactions électroniques, garantie de la protection des données personnelles, cybercriminalité, sécurité cybernétique). Au niveau national, les autorités ivoiriennes ont promulgué 15 le nouveau code des Télécoms/TIC. Ce dernier prend en compte : la définition de trois régimes juridiques de licence (individuelle, autorisation générale, déclaration), l’accès aux infrastructures (interconnections et accès aux réseaux), la gestion des ressources rares (spectre des fréquences, numérotations, règles d’attribution), les homologations des équipements (agréments, normes techniques, obligations des opérateurs), le règlement des contentieux. Par ailleurs, la loi 2013-451 16 sur la cyber-sécurité a été votée et promulguée ; les lois 2013-450 17 et 2013-546, relatives respectivement à la protection des données à caractère personnel et aux transactions électroniques, ont également été adoptées. 15 Ordonnance n°2012-243 du 21 mars 2012. 16 Elle se réfère au cadre juridique de la CEDEAO, de l’UA et de l’UIT. 17 Cette loi est un alignement national sur les instruments juridiques de la CEDEAO et de l’UIT.
  • 14. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 14 C. Vue générale du secteur NTIC18 en Côte d’Ivoire Contribution au revenu national Le secteur des télécommunications contribue significativement à l’économie ivoirienne. Entre 2003 et 2012, le secteur des télécommunications a généré environ 5% de la richesse brute créée en Côte d’Ivoire. En 2013, le secteur a généré environ 953 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, ce qui représente environ 7% du PIB national 19 . Estimée à environ 80% du chiffre d’affaires du secteur 20 , la téléphonie mobile constitue le principal segment moteur de la dynamique du secteur des télécommunications dans le revenu national. En termes d’emplois, le secteur des télécommunications fournit des contrats à temps plein à près de 3 000 personnes, dont un tiers sont des femmes 21 . Investissements dans le secteur NTIC22 Sur la période de 2010-2012, le niveau des investissements directs étrangers (IDE) en Côte d’Ivoire se situe dans une fourchette de 0,1 à 0,4 milliards de dollars. Ce niveau reste relativement bas par rapport à ceux de certains de ses homologues de la sous-région, comme le Ghana, le Libéria ou le Niger qui ont enregistré un afflux d’investissements étrangers de 0,9 à 3,0 milliards de dollars. Depuis peu, l’origine des IDE a changé avec l’apparition de nouveaux acteurs issus des pays émergents comme le Brésil, la Turquie, la Chine (fournisseur d’équipements à faibles coûts au secteur public) et l’Inde (pourvoyeur de technologies pour les réseaux nationaux) 23 . Dans le secteur des télécommunications, la croissance de la participation des pays en développement aux investissements en Afrique se confirme, et de nouveaux pays tels que l’Afrique du Sud et le Koweït se joignent aux grands investisseurs traditionnels (comme les pays de l’OCDE et la Chine). Des informations agrégées sur le secteur des télécommunications donnent une augmentation des investissements globaux en faveur des services de la téléphonie mobile, qui représentent plus des deux-tiers des investissements du secteur en Côte d’Ivoire (figure 1.1, annexe 1). On prendra note qu’en dépit de la crise, les investissements de manière globale 24 ainsi que dans le secteur des télécommunications ont continué à progresser. D’après les récentes publications de l’Autorité nationale de la Régulation des TIC (ARTIC), sur la période 2003-2013, les investissements cumulés dans le secteur de la télécommunication s’élèvent à environ 743 milliards de FCFA, dont 132 milliards de FCFA pour l’année 2013. Les acteurs du secteur des services NTIC Les consultations menées, auprès de l’équipe locale de la SNE du secteur TIC et du groupement des opérateurs TIC en Côte d’Ivoire (GOTIC), nous conduisent à penser que le secteur marchand des services NTIC est animé par deux types d’acteurs : • Les opérateurs de services, ce sont des acteurs qui ont la maitrise sur l’exploitation du réseau national des télécoms. Ils proposent des services marchands de communication. Par extension du contenu de leurs offres, ils peuvent aussi endosser le rôle de fournisseurs de services télécoms au travers des PME locales (intermédiaires ou fournisseurs de services aux points d’accès grands publics) 25 . • Les prestataires de services de télécoms proprement dits, ce sont des PME fournisseurs de services pour une clientèle d‘entreprises (dont les opérateurs de services de télécoms) et des administrations publiques pour des opérations d’ingénierie informatique, de maintenance, de sécurité des réseaux, d’installation des équipements, de gestion de l’information, de conseil, formation, et vente de matériel électronique et informatique. 18 Nous utiliserons par moment des acronymes TIC ou Télécoms/NTIC pour faire référence aux NTIC. 19 Estimations 2013, ARTIC pour le chiffre d’affaires et du FMI pour PIB (prix courant F CFA). 20 Figure 1.2, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT). 21 Figure 1.3, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT). 22 Nouveau code, n°2012-487 du 07-06-2012, non restrictif aux étrangers pour des activités, dont la production de biens compétitifs, à l’export. 23 Initiative pour un réseau panafricain des services en ligne, reliant Inde-Afrique à travers des technologies VSAT et fibre optique. 24 CEPICI, investissements iront de 5,4% en 2012 à 9,1% du PIB en 2015 dans le public et de 6,7% en 2012 à 14,4% du PIB dans le privé. 25 Sous-location des services, cyber-cafés, cabines téléphoniques.
  • 15. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 15 Opérateurs de services Télécoms Téléphonie Suite à la libéralisation du secteur, l’espace concurrentiel des NTIC a connu une rapide mutation, marquée par une forte percée de la téléphonie mobile. Aujourd’hui, 6 opérateurs se partagent près de 19 millions d’abonnés 26 actifs, soit un taux de pénétration de 88%. Les leaders sur le marché national sont tous des multinationales du secteur des télécoms : Orange (France), MTN (Afrique du Sud), Moov (Etisalat, Émirats Arabes Unis), Koz (Comium, Liban) et GreenN (Libye). La prédominance des opérateurs étrangers semble témoigner une bonne ouverture du marché local de la téléphonie mobile à la compétition en Côte d’Ivoire. La licence d’exploitation de la téléphonie mobile 3G en Côte d’Ivoire est accordée pour une validité de dix ans, avec un prix d’acquisition d’environ 9 millions d’euros 27 . Bien qu’encore inaccessible pour bon nombre d’opérateurs nationaux, ce prix d’acquisition reste relativement bas par rapport à ceux de certains pays africains. Néanmoins, la compétition demeure ouverte aux entreprises nationales avec la nouvelle entrée d’Aircom (Côte d’Ivoire), sous la marque Café Mobile. Cette concurrence sur le marché national a permis une baisse des tarifs de communication qui sont passés de 800 FCFA/min en 1997 à environ 90 FCFA/min ces deux dernières années. Avec un taux de pénétration national en deçà de 2%, le réseau de téléphonie fixe 28 a fortement perdu du terrain face à la téléphonie mobile. Le réseau de la téléphonie fixe en Côte d’Ivoire est principalement animé par deux compagnies : Côte d’Ivoire Télécom (CIT) 29 et MTN 30 . La CIT, jadis opérateur historique, est fortement implantée dans le secteur des télécommunications à travers ses offres aux fournisseurs d’accès Internet (FAI) ou à travers ses opérations d’accès de lignes fixes. L’opérateur MTN, grâce à ses multiples investissements sur le réseau national et à ses opérations de rachats 31 , dispose aujourd’hui de la meilleure couverture géographique 32 et se positionne en concurrent direct de la CIT en termes d’abonnés. Internet Concernant l’Internet, la pénétration en termes de couverture population reste encore modeste. Le pays compte environ 2 millions d’internautes et près de 600 cybercafés répartis sur le territoire national, mais on n’y recense qu’environ 133 955 abonnés 33 . Une dizaine de fournisseurs d’accès se partagent le marché national dont 4 leaders officiels : AVISO, filiale de Côte d’Ivoire Telecom (62% de part de marché) ; AFNet, rachetée par MTN (36%); VIPNet, un opérateur ivoirien (2%) et ALINK TELECOM Côte d’Ivoire opérateur panafricain. Haut débit Les opérateurs leaders disposent déjà des trois principales technologies : ADSL, WiMAX et la fibre optique. Le WiMAX, Lancé par Moov en 2006, avant d’être récupéré avec succès par AFNet un an plus tard, est la technologie la plus utilisée avec environ 50% des installations et continue de se développer au détriment de l’ADSL (40%). La fibre optique (10%), qui offre une qualité de connexion 26 Le parc des abonnés est de 19 373 037 (estimation 2013, source officielle ARTIC), pour une population estimée à 22 millions d’habitants. 27 45 millions au Burkina, 55 millions au Mali ou 200 millions d’euros en Algérie, (Jeune Afrique Economie, Coup d’accélérateur 3G), 2011. 28 Le parc des abonnés est de 272 145 (estimation 2013, source officielle ARTIC). 29 Opérateur historique au capital détenu par France Télécom 43% et l’Etat de Côte d’Ivoire 57%. Il couvre 97% de part de marché ivoirien. 30 Initialement Arobase Telecom, s’est implantée en 2004 en Côte d’Ivoire avant d’être rachetée par MTN en 2008. 31 Acquisition de l’opérateur Loteny en 2005 et ISP Afnet en 2008. 32 MTN dispose 74% (93%) couverture territoire (population) contre 68% (96%) pour Orange (ARTIC, 2013). 33 Estimation 2013, source officielle ARTIC. Orange 36% MTN 35% Moov 22% Koz 6% GreenN 1% Figure 1: Poids des opérateurs sur le marché ivoirien Source : GOTIC, ARTIC, 2013
  • 16. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 16 supérieure, est très peu sollicitée présentement en raison de son coût. Le WiMAX a en sa faveur la mobilité et l’indépendance au réseau téléphonique fixe. Longtemps à la traine derrière ses homologues, le Nigéria, le Ghana ou le Sénégal, la Côte d’Ivoire depuis 2012 est engagée dans l’exploitation du réseau de la 3G, suite au décret présidentiel n° 2011- 496 du 29 décembre 2011. Cette technologie confère à la Côte d’Ivoire une meilleure compatibilité mondiale. La 2G demeure pour l’instant active et la plus répandue sur le territoire. L’avènement de la 3G ouvre surtout la voie au développement d’une large gamme de services à haut débit tels que : les sous- segments de services de la téléphonie mobile, d’e- commerce et d’autres prestations relatives à la gouvernance électronique. Dès avril 2012, Orange Côte d’Ivoire s’était lancé le premier sur ce segment de services. Il a aussitôt été suivi par ses concurrents MTN et Moov. Aujourd’hui, un nouvel arrivant a annoncé son entrée sur cette gamme de réseau prévue pour courant avril 2014 : Yoomee. Depuis peu les 3 principaux opérateurs (Orange, MTN, Moov) proposent des offres du type 3G+. Cependant, d’après les statistiques de l’UIT (figure 3), le taux d’utilisation des services à hauts débits est encore assez faible : à peine deux abonnements pour mille personnes. La Côte d’Ivoire est très loin derrière le Cabo Verde (Cap-Vert) et le Ghana, en revanche elle se rapproche plutôt du niveau d’utilisation actuel du Sénégal. Prestataires de services NTIC (hormis télécoms) L’enquête 34 conduite en janvier 2014, auprès des entreprises exportatrices membres du GOTIC, a permis de dresser un profil général du type de prestataires de services du secteur NTIC (hormis les grands opérateurs de téléphonie/Internet). L’enquête nous révèle que :  Ce sont des PME ivoiriennes, autonomes et de tailles moyennes entre 10 et 50 salariés. La majorité de ces PME réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires en Côte d’Ivoire plutôt qu’à l’export. Elles ont principalement recours aux licences d’exploitation des logiciels standards pour développer le contenu de leurs offres de services. Les services qu’elles offrent à l’export sont majoritairement dominés par la vente de logiciels et matériels de production TIC, le conseil et la formation, et l’exploitation des infrastructures de réseaux télécoms. Les premières conclusions de cette enquête semblent confirmer une première cartographie de ce secteur réalisée par le GOTIC quelques années plus tôt. En effet, en 2010, le GOTIC 35 a produit une étude d’intelligence économique sur le secteur. Elle a permis de faire ressortir que le marché IT de la Côte d’Ivoire avoisinait les 110 milliards de FCFA en 2009. Les Services IT 36 autour des télécoms (réseaux systèmes, infrastructures et équipements) représentaient 24% du chiffre d’affaires sectoriel, 17% des emplois et 15% du nombre total des entreprises, alors que la distribution (vente de matériel et d’équipements PC, logiciels, autres équipements électroniques) représentait respectivement 55% des emplois du secteur et 54% du nombre d’entreprises pour un chiffre d’affaires de 17%. 34 Par l’ITC dans le cadre de l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Exportation de la Côte d’Ivoire. 35 Selon son Président, le Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC de Côte d‘Ivoire rassemble une centaine d’entreprises privées (sur environ 300 que compterait le secteur), allant de multinationales aux PME et représentant près de 90% du chiffre d’affaires de ce secteur. 36 Figure 1.4, annexe 1 (source ITC basée sur les données de l’UIT). Figure 2 : Cartographie de la 3G en Afrique Orange 33% MTN 33% Moov 18% Koz 10% GreenN 6% Poids des opérateurs sur le marché ivoirien Source : Jeune Afrique économie
  • 17. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 17 Utilisation des services Télécoms par rapport à la sous-région L’Afrique sub-saharienne est une région du monde où le taux 37 de pénétration des services NTIC est encore très bas. Cependant, leur consommation a fortement progressé au cours des cinq dernières années. Le taux de pénétration de l’Internet en Afrique sub-saharienne est en moyenne de 16% (11% pour l’internet mobile à haut débit), avec une croissance annuelle moyenne de 21% (82% pour l’internet mobile à haut débit) 38 . En Afrique de l’ouest, la téléphonie mobile et l’Internet restent les principaux services utilisés 39 alors que l’internet fixe à haut débit et la téléphonie fixe couvrent à peine un habitant sur cent. La Côte d’Ivoire qui reste dans la même configuration (figure 3), enregistre des taux de pénétration relativement plus élevés que la moyenne de la sous-région ouest africaine, exception faite des services d’Internet. De 2008 à 2012, la Côte d’Ivoire a connu une accélération assez forte de ses taux de pénétration concernant les services de téléphonie mobile et d’Internet. Toutefois, pour l’année 2012, le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire est en-deçà de celui du Ghana. Par ailleurs, la progression des services Internet a été de moins de 1 point de pourcentage en Côte d’Ivoire contre 13 points au Ghana, et 17 points au Nigeria, entre 2008 et 2012. Quant au haut débit et à la téléphonie fixe, il existe des écarts notables entre la Côte d’Ivoire et certains de ses homologues de la sous-région 40 , en l’occurrence le Cabo Verde et le Ghana. Globalement, l’augmentation de la consommation observée sur chaque segment de services au niveau de la sous-région indique qu’il existe une demande régionale à laquelle l’offre ivoirienne pourrait répondre. Toutefois, la Côte d’Ivoire ne se place pas pour l’instant en situation de leader régional en termes d’offre, dans la mesure où le seul service pour lequel sa demande intérieure est supérieure à celle de ses voisins est la téléphonie mobile, qui est assurée avant tout par des multinationales étrangères. Figure 3. Niveaux d’utilisation ivoirienne des services Télécoms Remarque, nous ne disposons pas de statistiques officielles fines sur les niveaux d’utilisation des services NTIC hormis ceux des télécommunications. Par conséquent, aucune description des niveaux d’utilisation des services manquants n’est fournie dans cette section. 37 Figures 1.6a, 1.6b annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT). 38 Basées sur les statistiques de l’UIT (ICT facts and figures 2013). 39 Figure 1.7a et 1.7b, annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT). 40 Figures 1.8 et 1.9, annexe 1 (basées sur les statistiques de l’UIT).
  • 18. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 18 Multiples initiatives dans le domaine des NTIC Dans le cadre de l’amélioration de la qualité du réseau national, le gouvernement a entrepris plusieurs campagnes de déploiement de plateformes numériques. Les réalisations effectives de ces initiatives devraient permettre d’assurer à la Côte d’Ivoire les fondement d’une économie numérique viable. Création de contenus pour les projets publics d’accès à l’information Le projet "Backbone" en fibre optique est déjà entré dans sa seconde phase de déploiement, en juillet 2013. Il vise à stimuler l’économie numérique et à fluidifier l’accès à l’Internet sur le territoire national. Prévu pour une couverture de 7 000 km, le projet "Backbone" devrait mobiliser un peu plus de 8 milliards de francs CFA. Alors que des millions d’ivoiriens utilisent des téléphones portables, des millions d’autres n’ont toujours pas accès aux centres de santé de premiers soins, ni accès à l’éducation 41 . Soucieux de construire une économie prospère, d’autres initiatives du même genre comme l’e-Santé, l’e-Education (initiative élargie aux trois Universités publiques ivoiriennes), sont prévues à l’agenda. En février 2014, le gouvernement a procédé au lancement de la campagne de l’initiative e-Agriculture. A terme, une réelle industrie de création de contenus devrait pouvoir voir le jour afin de répondre aux problématiques spécifiques telles que celles des métiers et filières ou encore celles découlant du faible niveau d’alphabétisation des populations rurales. Capitaliser sur une expertise ivoirienne déjà existante De plus en plus de jeunes ivoiriens qui obtiennent des diplômes d’excellence dans le domaine des NTIC, y compris des jeunes cadres, quittent le pays à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger. Cette situation contribue à exacerber le déficit en main-d’œuvre locale qualifiée au sein du secteur NTIC. Il est nécessaire de prendre en compte la préservation du capital humain qualifié dans l’élaboration des futures stratégies de développement de ce secteur, en cherchant une adéquation entre la formation, le renforcement des capacités et la création d’emplois. Quelques facteurs à risques pour le secteur des NTIC En dépit des opportunités de modernisation annoncées de l’environnement du secteur NTIC, il existe bien des risques d’entrave à prendre en considération. Nous en citerons quelques-unes : • La méconnaissance du secteur du fait de l’inexistence de statistiques officielles fiables ; • L’inexistence d’un plan numérique au niveau national pour une meilleure coordination des initiatives émanant du secteur privé et du public ; • La cybercriminalité 42 constitue un problème grave au niveau de la sous-région. De source nationale policière, entre 2012-2013, la cybercriminalité aurait fait perdre à l’économie ivoirienne environ 6 milliards de francs CFA. Le phénomène "brouteurs ou arnaques en ligne" et pirateries des terminaux mobiles a pris de l’ampleur en Côte d’Ivoire, qui malheureusement a pour effet de classer la Côte d’Ivoire sur les listes noires de certains sites Internet marchands. Bien que les autorités ivoiriennes soient à l’œuvre, les offensives sur le plan institutionnel et de la règlementation communautaire sont encore à un stade balbutiant. Plus qu’une question d’image, la cybercriminalité fait courir à la Côte d’Ivoire de graves entraves au développement de son économie numérique. Le secteur des TIC en Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint son potentiel de croissance économique. Toutefois la mise en œuvre des réformes entreprises devrait pouvoir améliorer à terme la croissance de la consommation des services NTIC et favoriser son développement à l’export. 41 60% de scolarisation en primaire, prévalence malaria élevée (37 162/100 000), et 4 lits d’hôpital pour 10 000 patients (WEF report, 2013). 42 Ensemble d’infractions pénales, sur un réseau de télécommunication ou un système d’information, relatives à la dignité humaine, communication électronique, données à caractère personnel, données informatiques sensibles (marketing), etc. Parmi les sanctions pénales et pécuniaires : 1 à 20 ans d’emprisonnements ; 5 à 100 millions FCFA d’amandes.
  • 19. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 19 D. Importations et exportations mondiales des services NTIC Caractéristiques des importations mondiales des services NTIC43 Le commerce (importation plus exportation) des services NTIC qui représente 6 à 7% des services commerciaux est l’un des flux les plus dynamiques des échanges internationaux de ces cinq dernières années. Entre 2008 et 2012, la demande mondiale des services NTIC s’est accrue à un rythme annuel d’environ 4%. Le niveau des importations est passé de 183 à 212 milliards de dollars. Cette croissance a été impulsée en partie par celles des importations des services informatiques et des systèmes d’information de l’ordre de 5% contre 3% pour les services de communications. Figure 4. Importations mondiales des NTIC Figure 5. Composition des services NTIC Le marché mondial des importations de services NTIC est principalement dominé par les pays de l’OCDE, au premier rang desquels les Etats-Unis et l’Allemagne. En cinq ans, la valeur cumulée des importations américaines de services NTIC a atteint 145 milliards de dollars dont 31 milliards de dollars pour l’année 2012. Les Etats-Unis sont talonnés par des pays de l’Union Européenne, qui considérée globalement, constitue le premier marché d’importation en valeur des services NTIC. Parmi les pays européens, la France réalise une forte croissance annuelle moyenne de ses importations (en dollars courants), de l’ordre de 22%. D’autres marchés, notamment l’Allemagne, la Belgique ou encore les BRIC se sont montrés plus dynamiques que la moyenne mondiale. Tableau 2. Principaux importateurs mondiaux des services NTIC Valeur Import 2008 Valeur Import 2011 États-Unis d'Amérique 24 656 32 228 Allemagne 18 839 21 564 Royaume-Uni 12 322 12 928 Italie 10 962 10 838 France 5 313 9 631 Pays-Bas 5 775 7 175 Belgique 5 350 6 659 Espagne 5 571 5 648 Suède 5 149 5 457 BRIC 13 827 16 224 Source : Calculs basés sur ITC TradeMap. La valeur des importations est la somme de celles des services de télécommunication, et des services informatique et d’information, en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. 43 Transactions commerciales issues des statistiques de la Balance des paiements couvrant les Services Communications (services postaux et télécommunications) et Services Informatiques/Informations. Toutes les statistiques des transactions présentées dans cette section sont à prendre à titre indicatif, compte tenu par fois de l’insuffisance de la couverture des données rapportées. En effet, pour un pays la couverture des données peut changer d’une année à l’autre et aussi pour une même année celle de ses secteurs. Par conséquent le total pré-calculé n’égale pas toujours la somme des détails des secteurs rapportés. Par souci de cohérence à l’approche de l’analyse individuelle des secteurs, nous nous fieront au total recalculé à partir des détails des secteurs disponibles. Ce sera, le cas en particulier, pour les statistiques de la Côte d’Ivoire.
  • 20. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 20 Caractéristiques des importations de la CEDEAO des services NTIC44 Le continent africain, qui représente 1 à 2% des importations mondiales, demeure loin derrière les principaux marchés mondiaux des services NTIC de ces cinq dernières années. Le premier marché du continent, l’Afrique du Sud, se classe au-delà des 30 premiers importateurs mondiaux en valeur, pour la période 2008-2012. Toutefois, le continent africain est aussi l’une des régions les plus dynamiques de ces cinq dernières années en termes de croissance, et le potentiel de croissance est important. L’intensification de la demande d’importation des services NTIC du continent a été plus forte que la moyenne mondiale, passant de 2,4 milliards en 2008 à 3,1 milliards de dollars en 2012, soit une croissance annuelle moyenne d’environ 6%. Cette dynamique est rythmée par celles de ses principaux marchés importateurs : l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Angola, l’Algérie, le Maroc et l’Éthiopie. Tableau 3. Principaux importateurs africains de services NTIC Valeur Import 2008 Valeur Import 2011 Afrique Subsaharienne Afrique du Sud 427 477 Angola 115 398 Maghreb Algérie 188 136 Maroc 118 152 Tunisie 53 95 CEDEAO Nigéria 417 377 Source : Calculs des auteurs à partir de la base ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. A l’instar de la situation globale décrite ci-dessus, la demande importée de la sous-région CEDEAO est dominée principalement par celles du Nigéria, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. L’accélération des importations au niveau de la sous-région, au cours de ces cinq dernières années, a été enregistrée plutôt sur les marchés du Bénin, du Burkina-Faso et du Niger. Par ailleurs, si les importations mondiales des services NTIC sont principalement tirées par celles des services Informatiques/Informations, la demande importée de la CEDEAO des services NTIC est plutôt dominée par celle des services de la communication qui se compose essentiellement des services de la téléphonie. Tableau 4. Marchés importateurs de services NTIC de la CEDEAO Valeur Import 2008 Valeur Import 2010 Nigéria 417 397 Côte d'Ivoire 87 89 Sénégal 85 85 Mali 61 75 Burkina Faso 22 47 Bénin 15 44 Source : ITC, Calculs des auteurs à partir de TradeMap. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. 44 Nous ne disposons pas de statistiques des transactions bilatérales permettant de dresser un profil précis des fournisseurs de la sous-région.
  • 21. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 21 Caractéristiques des exportations mondiales des services NTIC Les pays de la région sud-est asiatique, principalement l’Inde, sont traditionnellement réputés dans la production mondiale des segments de services NTIC. L’Inde est le premier fournisseur mondial des services NTIC (définis comme l’addition des services de télécommunication et des services informatiques et d’information). Néanmoins, prise dans son ensemble, l’Union Européenne reste de loin le principal fournisseur de services NTIC comme l’illustre le tableau 5. Tableau 5. Principaux fournisseurs mondiaux de services NTIC Valeur Export 2008 Valeur Export 2011 Inde 37 107 45 273 Irlande 35 674 44 739 Etats-Unis d'Amérique 23 119 28 151 Allemagne 20 450 23 391 Royaume-Uni 19 308 21 897 Chine 7 488 14 373 Source : Calculs des auteurs basés sur ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. Caractéristiques des exportations de la CEDEAO des services NTIC Les données relatives aux exportations de la sous-région ne sont pas disponibles pour tous les pays selon une nomenclature unifiée. Sur la base des statistiques analysées, l’offre exportable de la CEDEAO aux marchés internationaux a été principalement dominée par des services de communication liés aux opérations de téléphonie. À l’échelle mondiale, les exportations de la sous- région demeurent très modestes et présente un déficit commercial moyen de l’ordre d’un milliard de dollars sur la période 2008-2010. Par ailleurs, le Nigéria, premier marché importateur des services NTIC de la sous-région, ne rapporte pas d’exportations de services informatiques et d’information (mais il déclare des importations), si bien qu’il présente une balance commerciale fortement négative pour l’ensemble des services NTIC. Contrairement au Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Mali, enregistrent des balances commerciales positives sur la même période 45 . En dépit du caractère incomplet des données disponibles, on observe que la part des exportations de services NTIC par la Côte d’Ivoire dans les exportations totales de la CEDEAO pour ce service n’est pas négligeable. Outre le Sénégal et le Mali, le Ghana, pour lequel les données détaillées d’exportations de services n’étaient pas disponible, représente sans doute aussi un concurrent régional à prendre en considération. Tableau 6. Principaux pays fournisseurs mondiaux de la sous-région Valeur Export 2008 Valeur Export 2010 Sénégal 202 182 Mali 105 120 Côte d'Ivoire 112 105 Burkina Faso 14 53 Nigéria 30 48 Guinée 12 33 Source : Calculs des auteurs à partir de la base ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. 45 Il convient toutefois de garder à l’esprit que les services fournis par les multinationales installées physiquement dans ces pays ne sont pas comptabilisées comme des importations.
  • 22. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 22 E. Profil des exportations ivoiriennes des services NTIC Profil basé sur les statistiques des transactions des services NTIC L’offre exportable de services commerciaux (services marchands) de la Côte d’Ivoire s’est modestement accrue au cours de la période 2008-2010, passant de 856 à 889 millions de dollars. Comptant pour 10 à 12% des exportations ivoiriennes de services commerciaux, les services NTIC enregistrent une balance commerciale positive sur la période 2008-2010. Cependant, les services NTIC ont terminé l’année 2010 sur une légère baisse des recettes d’exportation, en retrait de 7 millions de dollars par rapport aux 112 millions enregistrés en 2008, essentiellement en raison d’une appréciation du dollar sur la période par rapport au FCFA (la valeur des exportations en FCFA était en légère croissance). Comme l’illustre le tableau 7, l’offre de services NTIC exportée par la Côte d’Ivoire est fortement dominée par la composante télécommunication (on a vu que les multinationales étrangères étaient prépondérantes dans l’activité de ce secteur). Sur la période 2008-2010, les exportations de services informatiques et d’information représentent à peine 4% de la valeur totale des exportations de services NTIC. Par ailleurs, l’enquête menée auprès des PME ivoiriennes exportatrices de services informatiques et d’information a révélé que les revenus générés à l’exportation représentaient une part marginale du chiffre d’affaires de leurs entreprises. Tableau 7. Services NTIC exportés par la Côte d’Ivoire entre 2008 et 2010 2008 2009 2010 Import Services commerciaux 2 487,4 2 441,1 2 578,2 Services NTIC 86,5 90,7 89,2 Communications 79,9 76,8 74,3 Informatique/Information 6,6 13,9 14,9 Export Services commerciaux 856,0 859,1 889,3 Services NTIC 112,4 107,7 104,5 Communications 106,5 102,0 99,0 Informatique/Information 5,9 5,7 5,5 Source : Calculs des auteurs basés sur ITC TradeMap. Valeurs en millions de dollars, voir détail annexe 1 tableau 7b. Les données d’origine provenant de sources différentes, ces chiffres doivent être considérés avec précautions. Remarque, nous ne disposons pas d’informations détaillées à propos des fournisseurs de services importés par la Côte d’Ivoire ni de ses marchés à l’exportation. Dans la section qui suit, l’exploitation des résultats de l’enquête de terrain auprès des entreprises exportatrices de ce secteur permet d’aborder cette question.
  • 23. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 23 Profil basé sur l’enquête réalisée auprès des entreprises exportatrices de services NTIC Dans le but d’établir une cartographie précise du secteur des services NTIC en termes de contenus offres-marchés exportés, une enquête a été conduite auprès des entreprises exportatrices ivoiriennes. Principaux résultats de l’enquête : 34 entreprises exportatrices de services NTIC (membres du GOTIC) ont participé à l’enquête : - 10 entreprises sont spécialisées dans les services IT (Vente de matériels, Maintenance d’équipements, Développement de logiciels, Conseils) ; - 5 entreprises sont spécialisées dans les services ITES (Télécommunications et Gestion de l’Information) ; - 19 entreprises ont un profil mixte proposant à la fois les services IT et ITES. Typologie générale : - Les entreprises actives à l’export sont des PME de taille moyenne de 10 à 50 salariés, autonomes, détenues majoritairement par des ivoiriens ; - Dans 59% des cas (20 entreprises), le revenu tiré des exportations reste marginal par rapport au revenu global de l’entreprise ; - 44% (15) des entreprises déclarent réaliser une augmentation de leurs chiffres d’affaires à l’export et 29% (10) disent enregistrer une stagnation de leurs chiffres d’affaires à l’export ; - Très peu d’entreprises disposent d’un programme de certification liée à la qualité ; - La majorité des entreprises développent leurs offres de service en utilisant des licences d’exploitation de logiciels standards. Composition de l’offre de service NTIC exportée : - 79% (27) des entreprises proposent des services liés à la vente d’équipements électroniques et de logiciels ; - 59% (20) des entreprises des services IT proposent des services de conseils et/ou de formations ; - 53% (18) des entreprises proposent des services de développements de logiciels de métiers ; - 59% (20) des entreprises offrent des segments de services dans le domaine de de la non- voix relatifs à l’exploitation des réseaux de télécoms. Principaux marchés d’exportation : - Toutes offres confondues, le principal marché d’exportation des entreprises ivoirienne est la CEDEAO ; - L’Afrique Centrale et Australe, le Maghreb et l’Union européenne sont aussi desservis par les entreprises enquêtées. Mode de fourniture de l’offre exportée : - 62% (21) des entreprises fournissent principalement leurs prestations par voie électronique ou par courrier postal. Promotion et développement d’affaires : - 65% (22) des entreprises utilisent le courrier direct ou procèdent par bouche à oreille pour promouvoir leurs offres exportables ; - Pour la période 2014-2015, 79% (27) d’entre elles souhaitent développer leurs activités à l’export, dont 65% comptent développer de nouvelles offres ; - 62% (21) veulent trouver de nouveaux marchés pour leurs offres actuelles. Entraves à la compétitivité : - 59% (20) des entreprises présente le problème d’accès aux financements comme principal obstacle à l’amélioration de la compétitivité ; - L’appui institutionnel, le cout des matériels et les techniques de développement des exportations constituent aussi des facteurs secondaires entravant la compétitivité des entreprises à l’export.
  • 24. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 24 Soutien du gouvernement et des institutions d’appui aux exportations : - plus d’une entreprise sur deux seraient en attente d’un soutien de la part des IAC, en matière de stratégie de financement et de développement de marchés à l’export. Principaux segments de services NTIC exportés L’offre ivoirienne à l’exportation des services NTIC est majoritairement orientée sur les services IT, dont le principal segment de services porte sur la vente de logiciels et de matériel électronique. Il convient cependant de noter que les entreprises ne disposent pas d’un domaine de spécialisation marqué dans leurs activités d’exportation. Plus d’une entreprise sur deux s’engagent sur plusieurs sous-segments de services, à la fois de type IT et ITES. Sur la base des échanges lors de la troisième consultation 46 en vue de la définition de la SNE, ce constat s’expliquerait par la nécessité pour les PME ivoiriennes de s’adapter à la demande très variée de leurs clients. Dans 85% (29 entreprises) des cas, les entreprises exportatrices du secteur déclarent offrir des services IT liés à la vente des matériels électroniques et licences des logiciels, aux conseils et activités de formations, aux développements des logiciels de métiers, des opérations de maintenances d’équipements de communication ou d’autres biens de production des services NTIC. Les services ITES sont aussi importants dans la composition de l’offre ivoirienne exportée. Dans 71% (24) des cas, les entreprises exportatrices proposent des prestations de services ITES relatives à l’exploitation de l’infrastructure et de sécurité du réseau de télécoms, la gestion d’information (services externalisés, traitement/transcription électronique, centres des données, centres relation clients). Figure 6. Composition de l’offre exportée par la Côte d’Ivoire Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Principaux marchés d’exportation des services NTIC ivoiriens L’orientation géographique de l’offre exportable de services NTIC de la Côte d’Ivoire se concentre sur les marchés de la sous-région. Sept entreprises sur huit déclarent la CEDEAO comme premier marché d’exportation, sur lequel elles offrent des prestations de services à fort contenu des services IT dans 71% des cas contre 44% pour les services de type ITES. Les principaux sous-segments de services offerts sur le marché sous régional par les entreprises ivoiriennes sont : à 47% constitués 46 Mission de consultation réalisée en février 2014 par l’équipe nationale de la SNE chargée du secteur des services NTIC.
  • 25. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 25 des opérations de vente des matériels électroniques et logiciels, à 29% des prestations d’exploitation des infrastructures ou de sécurités du réseau de télécoms, à 26% des services de formation et d’audits, ou de la gestion d’informations. Comme le montre la figure 8, les entreprises ivoiriennes ont une forte présence au Mali et au Burkina Faso. Le rôle stratégique de la Côte d’Ivoire dans le désenclavement portuaire 47 de ces deux pays au marché international sous-tend l’existence des relations commerciales et d’affaires anciennes entre ces pays voisins. Cela pourrait justifier en partie la forte propension des entreprises ivoiriennes à se positionner davantage sur le marché Mali-Burkina comparativement aux autres marchés francophones de la sous-région. Figure 7. Groupe de marchés traditionnels Figure 8. Zoom des groupes de marchés Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Par ailleurs, les entreprises ivoiriennes exportent aussi vers d’autres marchés au-delà des frontières de la sous-région (tableau 8 et figure 8). Parmi les destinations hors de la sous-région, les entreprises ont une présence principalement au niveau du Maghreb et de l’Afrique de l’Est. On constate une quasi-inexistence des offres ivoiriennes exportées à destination des marchés développés ou des pays émergents d’Asie du Sud-Est. Tableau 8. Destinations des exportations par offres de service NTIC Types de services NTIC Destinations des exportations 1. Vente des biens de production (79% de couverture de l’offre exportée) Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Sénégal, Togo 2. Maintenance d’équipements (38% des cas) Burkina Faso, Ghana, Mali 3. Développement de logiciels (53% des cas) Bénin, Burkina Faso, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Congo, RDC, Tchad, RCA, Gabon, Afrique du Sud, Espagne, France, Pologne 4. Conseils, formations, audits (59% des cas) Bénin, Burkina, Gambie, Ghana, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Congo, RDC, RCA, Tchad, Gabon, Mauritanie, Ouganda, Djibouti, Afrique du Sud, Japon, France 5. Télécommunication (59% des cas) Bénin, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Mali, Sénégal, Togo, CEDEAO*, Cameroun, Algérie, Maroc (Centre d’appels), Ouganda 6. Gestion d’information (50% des cas) Bénin, Guinée, Mali (voix, data centres) Source : ITC, enquête auprès des PME membres du GOTIC, 2014. CEDEAO* fait référence au reste de la CEDEAO non listé dans ce groupe. 47 Les ports de transits à Abidjan et à San Pedro.
  • 26. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 26 F. Perspectives de développement des exportations NTIC Structure de développement des services et des marchés ivoiriens Le dynamisme économique 48 et le retour à la stabilité institutionnelle sont autant d’atouts en faveur de la Côte d’Ivoire pour attirer les investissements directs étrangers souhaitant exporter 49 des services à plus forte valeur ajoutée. Sur la base des résultats de l’enquête auprès des entreprises exportatrices membres du GOTIC, la majorité des entreprises enquêtées (79%) souhaitent développer leurs opérations d’exportation, pour la période 2014-2015. Parmi ces entreprises, 65% (22) des entreprises exportatrices comptent développer de nouveaux services comme le montre le tableau et la cartographie ci-dessous. Parmi celles-ci, 47% (16) expriment, non seulement une volonté de développer de nouvelles offres de services, mais aussi trouver de nouveaux marchés d’exportation pour leurs services existants. Globalement, ce sont 62% (21) des entreprises qui souhaitent trouver de nouveaux marchés pour leurs offres actuelles. Tableau 9. Stratégies de développement des exportations Services exportés existants Nouveaux marchés Marchés d’exportation actuels Services existants et marchés actuels 21% (7) Pénétration des marchés Services existants et nouveaux marchés (services existants) 15% (5) Diversification des marchés Nouveaux services exportés Nouveaux services et marchés actuels (services existants) 18% (6) Diversification des services Nouveaux services et nouveaux marchés (services existants) 47% (16) Diversification services-marchés Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Cartographie 1. Nouvelles offres de services pour marchés actuels Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. 48 Croissances estimées en Côte d’Ivoire : 9,8% en 2012, 8,7% en 2013, 8,0% prévue en 2014 et 9,7% pour 2015 (basées sur les chiffres FMI/WEO 2013, PIB à prix constant, en monnaies nationales). 49 Les entreprises ivoiriennes pourraient profiter des stratégies d’externalisation des segments d’activités des entreprises étrangères pour se positionner davantage sur l’exportation des services TIC. Afrique de l’Ouest E-Commerce, Ordinateurs, Matériels informatiques, Serveur téléphonie IP, Equipement réseau et logiciel, Logiciels de gestion des juristes, Logiciels propres R&D, Développement d'applications/logiciels, Conseils, Gestion commerciale et paie comptabilité, Câblage, Sociétés Télécoms, Communication unifiée, Data Center. Afrique de l’Ouest et Centrale Assistance maîtrise d'ouvrage, Audit des installations de Télécoms, Infrastructure Télécoms & protection foudre, Infrastructure, stockage et virtualisation, BI (Business Intelligent), Solutions Cloud, Outsourcing. Afrique Ouest, Centrale, Maghreb Logiciels, Formation, Conseil, Call Center Tanzanie Contrôle numérique, monétiques France Magazines télécoms Afrique Ouest, Est Services monétiques
  • 27. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 27 Bien que décidées à se développer davantage à l’export, on constate que les entreprises ivoiriennes préfèrent bâtir leurs champs de diversification autour des marchés traditionnels. Une des explications pourrait venir du fait que, le marché traditionnel CEDEAO n’est pas arrivé à saturation et que la majorité des entreprises ivoiriennes y ont un vécu d’expérience moyenne de plus de cinq ans. Cartographie 2. Offres actuelles pour nouveaux marchés Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Facteurs de réussite pour le développement des services NTIC Entraves à la compétitivité à l’export Sur la base des résultats de l’enquête, les PME exportatrices ivoiriennes ont une taille relativement modeste, à la fois en nombre de salariés et en termes de revenus générés à l’export. Pour autant, elles semblent très dynamiques sur leurs marchés d’exportation. En effet, composées majoritairement de PME de 10 à 50 salariés, dans 79% des cas, les entreprises exportatrices ivoiriennes déclarent parvenir soit à augmenter ou stabiliser leurs chiffres d’affaires. Pour plus d’une entreprise sur deux, les principaux obstacles à leur développement à l’exportation résident au niveau du financement et de l’appui institutionnel 50 (tableau 10). Par ailleurs, la plupart des entreprises mentionnent une difficulté à recruter du personnel qualifié sur le marché cible, sachant qu’il est par ailleurs difficile de faire venir du personnel ivoirien 51 . Alors qu’en moyenne, une entreprise sur trois se plaint d’un facteur entravant sa compétitivité, très peu semblent rencontrer des difficultés au niveau des exigences relatives à la certification et à la qualité. Ceci résulte sans doute du fait que sur leur principal marché, la CEDEAO, le niveau d’exigences reste moindre face aux standards de l’offre ivoirienne. 50 Absence d’initiatives promotionnelles pour l’image de marque (made in Côte d’Ivoire) du secteur des TIC. 51 Face aux limites rencontrées en matière de capital humain, il n’est pas possible de faire venir des cadres ivoiriens pour servir le marché, en raison de législations assez rigides sur les marchés cibles (argument entendu plusieurs fois lors des consultations avec l’équipe nationale NTIC). Maroc, Tunisie Equipements réseau, logiciel Social Networking, Web, Appli. Mobiles France Intégration de solutions télécoms Guinée équatoriale Gestion électronique données CEDEAO, Tanzanie Intégration de solutions Télécom Networking Cameroun, RDC, Tanzanie Télécoms, Télé conduite, Outsourcing Networking, Afrique Matériels Banques CEDEAO Fournitures équipements d'énergie, Création de Web, Audit, Formation et Sécurité, Equipements Télécoms, Voix data, Services après-ventes. CEDEAO, Afrique Centrale Interface monétique ISO 8583, Logiciels de gestion d'entreprises, Formations, Maintenance des installations d'énergie.
  • 28. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 28 Tableau 10. Perception des facteurs susceptibles d’entraver la compétitivité Au niveau de la Côte d’Ivoire Nombre de cas sur 34 Financement 20 59% Appuis institutionnels et politiques du gouvernement 19 56% Coût du matériel 13 38% Identifier des partenaires appropriés sur le marché étranger 11 32% Manque de connaissances des pratiques d’exportation 10 29% Obstacles réglementaires en Côte d’Ivoire 9 26% Formalités pour l’obtention de visas d’affaires 8 24% Coût du travail 6 18% Avantages des accords commerciaux 6 18% Infrastructures de télécommunication 5 15% Accès au matériel spécifique NTIC 5 15% Difficultés face aux exigences de qualité des marchés 5 15% Soutien au service après-vente 5 15% Qualité de la main d’œuvre 4 12% Protection de la propriété intellectuelle 3 9% Délai d’exécution 3 9% Innovation, recherche et développement 2 6% Positionnement géographique 1 3% Standards de qualité 0 0% Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Modèle promotionnel des affaires et mesures incitatives à l’export La Côte d’Ivoire ne semble pas disposer pour l’instant d’une stratégie nationale de développement commercial de son secteur de services télécoms/TIC. Cette absence est aussi perceptible au niveau des plans d’actions en faveur de la promotion de ce secteur par ses principales IAC : le Ministère du commerce et l’APEXCI. Au niveau des PME exportatrices, les échanges commerciaux actuels se font directement entre l’opérateur ivoirien et le partenaire étranger sans l’accompagnement d’une institution étatique 52 . Cette situation pousse les PME exportatrices du secteur à adopter une vision pragmatique, en recourant à des modèles de développement d’affaires de type B2C et B2B, comme le montre le tableau 11. En effet, pour promouvoir leurs offres de services à l’export, les entreprises exportatrices s’adressent de manière directe à leurs clients. On constate en outre que le mode de promotion par le canal évènementiel est très peu envisagé par les entreprises exportatrices ivoiriennes. Le coût lié à la participation à ces évènements promotionnels reste trop élevé pour les PME ivoiriennes. Tableau 11. Canal pour promouvoir de l’offre exportable Nombre de cas sur 34 Courrier direct 15 44% Bouche à Oreille 7 21% Expositions 4 12% Publicités multimédia 2 6% Spots publicitaires 2 6% Soutiens gouvernementaux 1 3% Autre 3 9% Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. Si les entreprises exportatrices ne semblent pas recourir aux soutiens gouvernementaux pour promouvoir leurs exportations à l’étranger, il n’en demeure pas moins que des initiatives de la part de 52 Constat émanant de la perception des participants à la 2ième consultation de la SNE et du GOTIC.
  • 29. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 29 l’État en faveur de la promotion des exportations sont vivement attendues dans le secteur. A ce titre, comme le montre l’enquête (tableau 12), les entreprises souhaitent que les IAC leurs viennent en aide, en matière de stratégies de financement et de développement/diversification des marchés d’exportations. Comme signalé auparavant, l’accès au financement est l’un des obstacles majeurs au développement des PME exportatrices ivoiriennes. En général, les modalités d’accès aux financements bancaires 53 sont très restrictives et difficilement tenables pour les PME ivoiriennes. En outre, le caractère balbutiant du commerce des services télécoms/TIC en Côte d’Ivoire, et du fait de sa nature immatérielle renforcent la perplexité des banques à s’engager avec les PME locales exportatrices de ces services. Les souhaits exprimés par les PME ivoiriennes à l’attention des IAC en matière de stratégie de financement 54 ne se limitent pas à un simple fond de financement de leurs opérations d’exportations. Elles souhaitent la mise en place des initiatives concrètes de soutiens financiers tels que : - Le fond d’incubation pour les PME naissantes à l’export ; - Le fond de garantie aux prêts bancaires ; - Le fond d'investissements à l’innovation du contenu de l’offre exportable. Tableau 12. Principales mesures attendues à l’attention des IAC Nombre de cas sur 34 Stratégie de financement 26 76% Aides à la stratégie d’entrée sur les marchés 18 53% Cellule de veille économique spécialisée, rapport d’analyse des marchés 12 35% Accroître la transparence dans la réglementation nationale 9 26% Mise en réseaux des contacts et potentiels partenaires commerciaux 8 24% Formations en techniques de marketing 6 18% Participation aux missions de promotion commerciale 6 18% Formations en développement des plans d’export des services 5 15% Rationalisation des procédures réglementaires, harmonisation régionale 5 15% Assistance technique système d’assurance qualité pour l’entreprise 3 9% Amélioration des retombées médiatiques (média, cas de réussites) 2 6% Formations en gestion/formations professionnelles 2 6% Orientations sur une meilleure utilisation commerciale de l’Internet 0 0% Source : ITC, enquête auprès des PME membres du groupement GOTIC, 2014. G. Cartographie de la chaîne de valeurs Les services NTIC représente un facteur essentiel pour l’efficacité des autres secteurs de l’économie ivoirienne. Ils permettent d’écourter les distances et d’accéder à l’information en temps réel par le biais de la téléphonie, d’assurer le suivi, la gestion des flux logistiques et l’optimisation de la rentabilité des processus au travers des logiciels de métiers. Sur la base des résultats des consultations de la SNE, compte tenu des résultats de l’enquête auprès des opérateurs exportateurs ivoiriens ainsi que les analyses précédentes conduites dans ce rapport, le secteur des services NTIC en Côte d’Ivoire dispose d’une bonne maturité opérationnelle au niveau national et sous régional. Cette expertise constitue une force pour le secteur en pleine mutation, qui se doit d’être flexible dans un environnement en cours de modernisation. Ce contexte variable confronte inévitablement le secteur des services NTIC à des contraintes, tout en lui offrant aussi des opportunités de développement. 53 Les exigences des prêts bancaires sont plutôt en faveur des entreprises de grandes tailles (How to Access Trade Finance, Chapitre 1, 2009). 54 Avis recueilli lors de la validation des résultats de l’enquête, pendant la troisième consultation de mise en place de la SNE.
  • 30. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 30 Points forts à l’actif du secteur des services NTIC  Amélioration graduelle de l’environnement des affaires : promulgation des ordonnances en faveur de la libéralisation du secteur télécoms et d’un nouvel cadre institutionnel, juridique et réglementaire spécifique aux problématiques des NTIC ; nouveau code des investissements propice au développement des PME.  L’existence d’une niche de PME nationales spécialisées sur des segments innovants des services NTIC : métiers de logiciels, ingénierie informatique, services de conseils, de l’infogérance des réseaux de télécoms.  Capacité des opérateurs télécoms et PME spécialisées dans les services NTIC à satisfaire la demande adressée au niveau national.  Dynamisme des PME sur les offres exportables et bonnes pratiques des affaires confirmées au niveau de la sous-région. Opportunités pour le secteur des services NTIC  La Côte d’Ivoire est connectée au réseau mondial : connexion par satellite avec les technologies VSAT, câblage sous-marins, fibre optique.  Démarrage officiel des projets de réhabilitation et de renforcement des capacités infrastructurelles du réseau national : lancement des projets de maillage du territoire en fibre optique ; mise en place, au niveau pilote, de la coopération Inde-Afrique pour le réseau électronique panafricain des services (télémédecine, télé-éducation) ; prochain lancement du projet de réalisation de 5 000 cyber-centres dans les zones péri-urbaines.  Renforcement des capacités : création de la zone franche pour la biotechnologie et technologies de l’information – VITIB ; opérationnalisation de l’ESATIC l’école supérieure des nouvelles technologies de l’information et des communications.  Développement des nouveaux contenus de services à haut débit : le passage de la 2G à la 3G et 3G+ ; la transition de l’analogique à la radio-télévision numérique.  Projet gouvernance électronique : lancement de l’initiative e-Agriculture.  Croissance de la consommation des produits/services NTIC au niveau local et sous régional. Quelques points faibles et contraintes du secteur des services Le tableau 13 présente les faiblesses et les contraintes auxquelles font face les acteurs du secteur des services NTIC aux différents niveaux de la chaîne des valeurs 55 . Face aux problématiques précitées, les capacités de production et d’exportation des services des différents acteurs ivoiriens se trouvent incontestablement sous exploitées 56 . 55 Schéma de la chaîne de valeurs du secteur ivoirien des services NTIC – Cartographie 3. 56 La Côte d’Ivoire est classée 120 sur 142 pays. Par rapport à la majorité des pays d’Afrique Subsaharienne, dont le Cabo Verde (81), le Ghana (95) ou le Sénégal (107), l’impact du réseau télécoms/TIC sur l’économie ivoirienne demeure pour l’instant faible (NRI, WEF 2013).
  • 31. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 31 Tableau 13. Liste non exhaustive des contraintes identifiées dans le secteur Capacités d’approvisionnement Capacité de développement de la production  Ressources humaines qualifiées, en nombre insuffisant, principalement des techniciens certifiés et des ingénieurs.  Délai de disponibilité et coût des intrants, non optimaux.  Tailles des PME entravent les effets d’économie d’échelle et limitent leurs capacités mobilisatrices des fonds.  Faiblesse au niveau partenariats entre opérateurs locaux, dans la réalisation des projets de développements des services. Capacité de diversification  Carence au niveau R&D, intelligence commerciale à l’export. Capacité du savoir-faire et entrepreneuriale  Inadéquation formation-emploi (connaissance du besoin de la filière par rapport à la demande du marché vis-à-vis des orientations du cursus éducatif et des technologies nouvelles). Qualité de l’environnement des affaires Infrastructure et réformes pour la facilitation du commerce  Harmonisation des textes règlementaires non effective ; Alignements sur les directives communautaires au stade initial.  Manque de transparence dans les pratiques (appels d’offres et éthiques dans les affaires).  Infrastructures non encore au stade des normes requises.  Absence de stratégie nationale et de dialogues public-privé pour adresser les problématiques à l’exportation. Appui institutionnel  Absence de dispositifs institutionnels spécifiques relatifs au développement des produits et services à l’exportation.  Rigidité des plans de crédits et financements des services NTIC. Coût des affaires  Inflation du coût de la main d’œuvre, assurance, entreposage, tarifs et taxes subsidiaires des biens-intrants TIC importés.  Hausse du coût des services d’appui (juridique, marketing, ...). Accès aux marchés Outils et réformes politiques  Multiplicité des exigences techniques et normatives (pays-offre)  Rigidité des législations des marchés d’exportation relative à l’expatriation du personnel ivoirien (obligation du recruter la main d’œuvre locale au détriment de la qualité requise).  Obligation de nouer des joint-ventures avec des nationaux, comme critère d’entrée. Institution d’appui au commerce  Insuffisance de moyens des IAC, notamment le GOTIC, par rapport à l’étendue de la mission à couvrir pour le secteur.  Absence d’orientation et objectifs stratégiques en faveur des exports, au plan étatique. Promotion nationale et image de marque  Absence de plan de promotion sectorielle (culture de valorisation des acquis nationaux, campagne et communication diplomatique de l’image de marque "made in Côte d’Ivoire"). Source : ITC, résultats de la 2 ième consultation de la SNE, 2014. Pour permettre une émergence rapide de son secteur des services NTIC, la Côte d’Ivoire doit parvenir à une identification systématique et périodique des entraves le long de sa chaîne de valeur et y apporter des solutions pragmatiques et adaptées. Cela passe par la mise en place d’une stratégie globale de relance de la compétitivité du secteur des services NTIC, autour d’un cadre de concertation et de partenariat renforcé public-privé. Parmi les objectifs stratégiques à cibler dans cette perspective : • L’amélioration du cadre actuel d’accès au financement, par la mise en place d’un guide fiscal "capital-risqueurs", de fonds de cautions, d’une stratégie de financement de l’innovation des PME et des Start-up à l’export. • Le renforcement des capacités en ressources humaines, en créant un dispositif de valorisation de l’excellence et de la culture entrepreneuriale ; un dispositif d’adéquation formations-emplois à travers un renforcement de l’observatoire national des métiers et emplois. • L’amélioration du dispositif institutionnel existant, par la création d’un observatoire en charge de l’identification des besoins et du suivi des tendances du secteur ; d’un dispositif d’incitation à l’innovation ; d’une prise en compte systématique des NTIC par les IAC dans leurs plans
  • 32. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 32 d’actions ; d’une adoption des codes de bonnes pratiques d’affaires ; d’un programme label "made in Côte d’Ivoire". • Le développement de la capacité de l’offre produits/services adaptée aux marchés cibles, par la mise en place d’une politique d’incitation et d’accompagnements à la certification des PME aux normes et standards internationaux ; d’une exploitation effective du dispositif de la zone franche pour la création d’offres locales plus compétitives ; d’un mécanisme incitatif favorisant la mutualisation entre PME pour créer des effets de tailles en ressources humaines et technologiques, en capacités financières ou en R&D. Cartographie 3. Schéma de la chaîne des valeurs du secteur services NTIC Source : ITC, résultats de la 2 ième consultation de la SNE, 2014. FAI (fournisseurs d’accès Internet), PSI (prestataires de services Internet). APEXCI, CEPICI, CGECI (cf. liste des acronymes).
  • 33. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 33 Sources documentaires Aides au commerce et la chaîne des valeurs dans le secteur des TIC, OMC 2012 (www.wto.org). ARTCI, Agence nationale de la Régulation des Télécommunications de Côte d’Ivoire (www.artci.ci) Base des données des indicateurs de développement mondial – WDI, Banque Mondiale, 2013 (http://data.worldbank.org/indicator). CEPICI Centre de la Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire, 2013 (www.cepici.gouv.ci). Coup d’accélération de la 3G en Afrique, Jeune Afrique Economie, (www.jeuneafrique.com/article/artjaja2648p060-062.xml0, 21/10/ 2011). Examen de politiques commerciales de Côte d’Ivoire, OMC mai 2012 (www.wto.org/french/thewto:f/countries_f/cote_ivoire_f.htm). "Global Competitiveness, WEF report, 2013" (www3.weforum.org/docs/TTCR/2013/CotedIvoire.pdf). "How to Access Trade Finance", ITC publication 2009 (www.intracen,org). Indicateurs économiques, WEO, World Bank 2013 (http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2013/02/weodata/index.aspx). ICT Facts and Figures, UIT 2013 (www.itu.int/ict). Ministère Poste et des Technologies de l’information et des Communications (www.telecom.gouv.ci) "Networked Readiness Index, WEF 2013" (www3.weforum.org/docs/GITR/2013/GITR_OverallRankings_2013). Rapport d’experts de la 4 ième conférence des ministres TIC de l’Union africaine, Khartoum Septembre 2012 (www.au.int/fr). Statistiques d’utilisation des services TIC, UIT 2013 (www.itu.int/ict). "Tendance et cas de succès, Exportations de services des PMA", Aissatou Diallo et J. Drake Brockman, document de travail du CCI, 2013 (www.intracen,org). "World Investment Report 2004: The shift towards services", CNUCED (www.unctad.org).
  • 34. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 34 Annexe 1. Graphiques et tableaux de synthèse Tableau 1.0 : Evolution du commerce mondial du secteur des services NTIC Commerce des services NTIC Commerce des biens NTIC Source : Statistiques de l’OCDE, les valeurs sont en milliards de dollars Définition et description du secteur des services NTIC La richesse en variétés et le caractère transversal des services NTIC rend sa définition complexe à l’instar d’autres secteurs des services. Dans le but de cerner le contour de ce secteur de manière exhaustive, l’OCDE en collaboration avec d’autres institutions a publié une définition de référence du secteur NTIC. Cette définition se base sur l’approche de la chaîne de valeur qui couvre à la fois 1) l’industrie de fabrication des biens de production des services NTIC, 2) les services NTIC. 1. On entend par biens de production des services des NTIC, tout bien dont la fonction principale est de permettre le traitement, la production, la diffusion, l’utilisation de l’information par des moyens électroniques : a) Fabrication des composants et circuits électroniques, b) Fabrication d’ordinateurs et leurs équipements périphériques, c) Fabrication d’équipements de communication, d) Fabrication d’appareils électroniques à l’usage des consommateurs, e) Fabrication des supports magnétiques et optiques. 2. Services des NTIC, opérations ou prestations des services proprement parlées a) Commerce d’ordinateurs, d’équipements périphériques d’ordinateurs et de logiciels, b) Commerce en gros de pièces et d’électroniques et de télécommunications, c) Publications de logiciels, d) Télécommunications, e) Programmation informatique, consultations et activités relatives, f) Traitement de données, hébergement et activités relatives, portails Internet, g) Réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication.
  • 35. PACIR - FICHE EXPORT SERVICES NTIC 35 Figure 1.1 : Investissements dans la télécommunication 2005-2011, Côte d’Ivoire Figure 1.2 : Revenus des télécommunications, 2003-2011, Côte d’Ivoire Figure 1.3 : Emplois à temps plein dans les télécommunications, Côte d’Ivoire Figure 1.4 : Contribution par branche d’activités, Côte d’Ivoire Réseaux systèmes – Infrastructures- Vente et Distribution (PC, Logiciels, Autres équipements électroniques) Services IT, Conseil, Formation