3. Table des matières
1. Avant-propos 5
2. Résumé 7
2.1. Généralités 7
2.2. Objectif stratégique, principes et axes d’intervention 8
2.3. Résumé du contexte 8
2.4. Résumé de l’analyse 9
3. Stratégie économique 2025 11
3.1. Elaboration 11
3.2. Structure 11
3.3. Interactions 12
3.4. Evaluation de la durabilité 12
3.5. Suite des opérations 13
4. Objectif stratégique et principes 15
4.1. Objectif stratégique 15
4.2. Principes 15
5. Axes d’intervention stratégiques 19
5.1. Miser sur l’innovation et le ménagement des ressources 19
5.2. Opter pour les bonnes incitations 20
5.3. Agir de manière compréhensible et conforme aux besoins de la population 21
6. Contexte 23
6.1. Développements à long terme dans le monde 23
6.2. Politiques économiques de la Confédération et des cantons 26
7. Analyse 29
7.1. Interactions inhérentes à l’économie publique 29
7.2. Moyens d’influence inhérents à l’économie publique 32
7.3. Structure économique du canton de Berne 34
7.4. Analyse par région 48
7.5. Séries chronologiques historiques 52
7.6. Image 54
7.7. Prestations et structures publiques 56
8. Annexe 71
8.1. Mesures de politique économique en cours 71
8.2. Rapports et stratégies 73
8.3. Bibliographie 80
3
5. Avant-propos
1. Avant-propos
« D’où venons-nous – où voulons-nous ment court. La présente stratégie se fonde
aller – comment le canton de Berne peut-il sur une analyse structurelle complète et
influencer sa croissance économique dans sur le contexte dans lequel le canton de
un monde globalisé ? » – Telles étaient les Berne évolue ; elle est formulée pour les
questions qui ont guidé l’élaboration de la quinze prochaines années et fondée sur
stratégie économique 2025. un système de valeurs parfaitement clair.
Elle permet au Conseil-exécutif de tracer la
Le monde de la communication privilégie voie économique que le canton de Berne
les solutions tranchées. Or notre canton doit suivre durant cette période : il s’agit
vit de nuances, surtout en politique éco- bien sûr de renforcer sans cesse les atouts
nomique. du canton et d’éliminer ses faiblesses, mais
aussi de le préparer à affronter le prochain
La société actuelle privilégie l’actualité. Or grand défi qui l’attend – celui de la gestion
nous ne pouvons modifier en un claque- judicieuse de nos ressources naturelles,
ment de doigts des structures qui ont mis qui ne sont pas inépuisables. La straté-
des décennies à se mettre en place ! Une gie économique 2025 doit profiter à toute
politique économique réussie ne peut être la population et à toutes les régions ber-
envisagée à court terme. noises – conformément au consensus so-
cial qui prévaut dans notre grand canton.
Le discours officiel est pétri de clichés et de
préjugés. Ainsi, le canton de Berne serait Avant de nous mettre en route, nous de-
lent et arriéré. Or notre canton s’est moder- vons donc nous mettre d’accord sur le
nisé au cours des dernières années et son chemin à prendre et l’objectif à atteindre.
économie se porte mieux qu’on ne le dit. En dévoilant la présente stratégie, le
Conseil-exécutif fait le premier pas. La
Au travers de la stratégie économique balle est maintenant dans le camp de la
2025, le Conseil-exécutif propose un politique, de l’économie et de la société :
nouvel outil de direction aux implications seul un dialogue constructif entre ces dif-
beaucoup plus profondes que d’autres férents milieux permettra de développer et
stratégies économiques, qui privilégient les de mettre en œuvre les mesures néces-
mesures applicables sur un terme relative- saires.
Conseiller d’Etat
Andreas Rickenbacher,
Directeur de l’économie publique
5
7. Résumé
2. Résumé
2.1. Généralités
La stratégie économique 2025 repose sur Nous recommandons aux lectrices et lec-
une analyse approfondie de la situation teurs pressés de lire les chapitres 3 à 5
de départ. Celle-ci tient compte des évo- (pages 11 à 21) en plus du résumé.
lutions à long terme, du contexte national
et international (chapitre 6), des spécifi- Le Grand Conseil a pris connaissance de
cités économiques du canton de Berne la stratégie économique 2025 durant la
ainsi que des prestations et structures pu- session de novembre et voté les déclara-
bliques (chapitre 7). Au vu de cette analyse, tions de planification y relatives. La position
il a été examiné, pour les différents thèmes du Conseil-exécutif concernant ces décla-
traités, dans quelle mesure le canton pou- rations est intégrée à la présente version
vait influencer l’évolution économique. Elle du rapport.
a servi de base au développement d’un
objectif stratégique assorti de divers prin-
cipes (point 3.5) et à la définition de trois
axes d’intervention stratégiques accompa-
gnés d’objectifs sectoriels (chapitre 5).
La stratégie économique
en un coup d’œil
Objectif
stratégique
ue n
Ax stra
Axe d‘intervention
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stratégique
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Ax
Principes
Analyse
7
8. Stratégie économique 2025
2.2. Objectif stratégique, principes et axes d’intervention
La stratégie économique 2025 poursuit l’objectif suivant :
D’ici à 2025, le canton de Berne aura amélioré sa situation économique, environ-
nementale et sociétale (trois dimensions du développement durable) par rapport
à 2011. Sur le plan économique, sa population sera plus prospère que la moyenne
suisse et il aura progressé dans le classement des cantons les plus performants.
Les principes suivants décrivent le système de valeurs qui sous-tendent la stratégique éco-
nomique 2025 :
ƒƒ La stratégie économique 2025 ren- ƒƒ La stratégie économique 2025 mise
force le développement durable. sur les atouts existants. Elle concerne
le canton entier et tous ses habitants.
ƒƒ La stratégie économique 2025 favorise
le développement d’une économie ƒƒ La stratégie économique 2025 est har-
cantonale dynamique et porteuse monisée avec la stratégie économique
d’avenir. fédérale et forme un système cohérent
avec d’autres stratégies cantonales.
Les trois axes d’intervention stratégiques s’accompagnent d’objectifs sectoriels. Ces
axes sont les suivants :
ƒƒ Le canton mise sur l’innovation et le ƒƒ Le canton agit de manière compré-
ménagement des ressources natu- hensible et conforme aux besoins de
relles. la population, en évitant de causer
des coûts inutiles à l’économie et aux
ƒƒ Le canton opte pour les bonnes citoyens.
incitations et supprime les incitations
négatives.
2.3. Résumé du contexte
Le développement du canton de Berne est progrès technique parmi les enjeux sus-
lié au développement des autres régions ceptibles d’influencer en profondeur notre
du monde. La globalisation, le progrès économie et notre société. Nous devons
technique et l’avènement de la société du dès aujourd’hui poser les jalons néces-
savoir ont marqué et marquent toujours la saires à une évolution réussie de ce point
Suisse et notre canton. En comparaison de vue.
internationale, tous deux font partie des
gagnants de la mondialisation. Même si, Le canton de Berne poursuit sa politique
comme décrit plus loin, le canton de Berne économique active au moyen de la pré-
montre quelques faiblesses en comparai- sente stratégie économique. La Confé-
son suisse, il reste un site fort concurren- dération mène elle aussi une politique de
tiel au niveau international. Ces quinze pro- croissance. La stratégie cantonale est
chaines années, la gestion des ressources donc harmonisée avec les travaux fédé-
naturelles rejoindra la mondialisation et le raux.
8
9. Résumé
2.4. Résumé de l’analyse
Par le passé, le canton de Berne a connu travail, le secteur de la santé est également
un développement moins dynamique que bien représenté. Par contre, le nombre de
d’autres cantons, si bien qu’il est à la traîne grandes entreprises exportatrices de pro-
dans des domaines importants. Le produit duction et de services est inférieur à la
national brut par habitant et par personne moyenne, et la capacité économique glo-
active occupée, par exemple, y est inférieur bale du canton est plutôt faible. Son indice
à la moyenne suisse. Ce problème est dû des ressources 2011 (cf. point 7.7.1) le
à son hétérogénéité : il abrite à la fois des situe au 16e rang des cantons (sur 26).
régions très dynamiques et des régions qui
pour des raisons surtout géographiques La charge fiscale des personnes morales
sont structurellement faibles (cf. point 7.4). se situe dans la moyenne supérieure, celle
De plus, sa population a connu un accrois- des personnes physiques est également
sement bien plus faible que la moyenne au-dessus de la moyenne suisse. Durant
suisse, et le nombre d’emplois et de per- la dernière décennie, le compte d’Etat du
sonnes occupées a lui aussi crû moins canton de Berne a toujours affiché des va-
fortement que dans l’ensemble du pays. leurs positives. Ses dettes sont néanmoins
Cette évolution est l’une des principales restées élevées en comparaison nationale.
causes d’un dynamisme plus faible que la
moyenne. Le revenu librement disponible De par sa grande taille, le canton de Berne
des Bernois se situe en revanche dans la doit fournir des prestations infrastructu-
moyenne suisse. Le taux de chômage du relles et publiques importantes. L’offre en
canton de Berne est inférieur à la moyenne transports publics, en formations et en
suisse et le taux d’activité est élevé. soins de santé y est étendue.
En comparaison intercantonale, les sec- Le canton de Berne compte également
teurs de l’information et de la communi- beaucoup de terrain à bâtir. Cependant,
cation sont surreprésentés (en particulier celui-ci est souvent situé dans des endroits
Swisscom et la Poste). Etant donné que le peu propices au développement écono-
canton de Berne abrite la capitale suisse, mique. Sur les sites attractifs, les tentatives
l’administration publique y joue également de classer des terrains en zone à bâtir ont
un rôle très important en comparaison na- échoué à maintes reprises.
tionale. Enfin, il est intéressant de souligner
qu’en chiffres absolus, aucun autre canton Ces dernières années, le canton a beau-
ne compte autant de personnes travaillant coup modernisé ses structures en créant
dans l’industrie. cinq régions administratives ainsi que des
conférences régionales. Au niveau com-
Avec le Valais et les Grisons, Berne fait munal, toutefois, la situation a peu changé :
partie des trois cantons les plus touris- le nombre de communes qui ont fusionné
tiques. Fort de quelque 70’000 places de avec succès reste en deçà des attentes.
9
11. Stratégie économique 2025
3. Stratégie économique 2025
3.1. Elaboration
Le canton de Berne a achevé de rendre accorde de ce fait un poids important aux
compte des travaux d’application de la éléments classiques du développement
stratégie de croissance 2004, de la stra- économique :
tégie de croissance version 2007 et de
la stratégie de promotion différenciée de La stratégie 2025 repose sur une ana-
l’espace rural par un rapport de control- lyse approfondie de la situation de dé-
ling1. La formulation de lignes directrices part (cf. chapitres 6 et 7). Cette analyse
stratégiques pour le développement éco- s’inspire non seulement des nombreux
nomique faite partie de ses tâches per- rapports et études existants, mais aussi
manentes. C’est pourquoi il avait prévu de de l’évaluation des souhaits exprimés
présenter une nouvelle stratégie en 2011. par les différentes parties prenantes (cf.
Avec la présente stratégie économique liste en annexe, point 8.3). Des experts
2025, c’est chose faite ! de renommée nationale et internationale
tels que MM. Jean-Daniel Gerber (dès
Il a délibérément renoncé à mener de avril 2011), Rudolf Strahm et Pr Thomas
nouvelles études et à confier des man- Straubhaar ont participé à l’élaboration de
dats coûteux à des tiers pour élaborer la stratégie2. De plus, Prs Gunter Stephan,
cette stratégie. Celle-ci explore par ail- Berne, et Rolf Wüstenhagen, Saint-Gall,
leurs d’autres voies que les stratégies ont pris position sur certaines questions3
économiques précédentes, dans la me- et d’autres experts de l’administration ont
sure où elle ne prend en compte que les également été consultés. Enfin, le projet
éléments déployant leurs effets sur le long de stratégie a été discuté avec des repré-
terme (et donc de portée stratégique). Elle sentants de l’économie.
3.2. Structure
La stratégie économique 2025 est fondée examiné dans quelle mesure le canton de
sur l’analyse des développements à long Berne pouvait influencer l’évolution écono-
terme, sur le contexte national et interna- mique. L’analyse a servi de base à la défi-
tional (chapitre 6), sur les particularités éco- nition d’un objectif stratégique assorti de
nomiques du canton de Berne ainsi que sur plusieurs principes (chapitre 4), et de trois
les prestations et les structures publiques axes d’intervention stratégiques accompa-
(chapitre 7). Concernant ce thème, il a été gnés d’objectifs sectoriels (chapitre 5).
123
1 ACE 0039 du 13 janvier 2010
2 M. Jean-Daniel Gerber a dirigé le Secrétariat d’Etat à l’économie SECO jusqu’à la fin mars 2011. Il œuvre depuis
comme consultant. M. Rudolf Strahm est l’auteur de nombreuses publications sur les thèmes de l’économie, de
la politique économique et de la formation. Il était membre du Conseil national, puis surveillant fédéral des prix de
2004 à 2008. Pr Thomas Straubhaar a étudié à l’Université de Berne, où il a été promu docteur. Il dirige depuis
2005 le « Hamburgisches WeltWirtschaftsInstitut » (HWWI, Université de Hamburg.)
3 Pr Gunter Stephan est professeur de microéconomie à l’Université de Berne. Il est également vice-recteur pour
la recherche dans cette même université, directeur adjoint du centre de recherche NCCR Climate et membre du
conseil d’administration du Oeschger Center for Climate Change Research. Pr Rolf Wüstenhagen enseigne la
gestion des énergies renouvelables à l’Institut d’économie et d’écologie (Institut für Wirtschaft und Ökologie) de
l’Université de Saint-Gall. 11
12. Stratégie économique 2025
3.3. Interactions
La politique économique constitue une mique à l’adresse d’autres champs poli-
tâche transversale. De nombreux facteurs tiques. Il s’agira de développer ces thèmes
(formation, infrastructures, etc.) influencent dans les stratégies correspondantes. On
en effet le développement économique. La pourra pour ce faire s’inspirer dans une
stratégie économique 2025 énonce les large mesure de ce qui existe déjà, comme
attentes formulées dans l’optique écono- le montrent les exemples suivants :
ƒƒ La stratégie de la formation formule ƒƒ Le plan directeur du canton de Berne
l’exigence suivante : « Les institutions définit un réseau de centres pour le
de formation contribuent de façon pilotage relevant de la politique écono-
importante à la capacité d’innovation mique5.
de la société et au développement
économique du canton4». ƒƒ La stratégie de mobilité globale définit
les principes régissant l’orientation à
long terme de la politique de mobilité
dans le canton de Berne6.
L’annexe (point 8.2) propose un aperçu des présent (cf. point 8.2.18). Parmi les nom-
rapports et stratégies les plus importants. breuses mesures en cours, il convient de
mentionner plus particulièrement, outre les
La stratégie économique 2025 ne part pas travaux de la Promotion économique, le
de zéro : le canton de Berne est actif en projet « Région capitale suisse », les clari-
matière de politique économique depuis fications entreprises en vue de l’aménage-
longtemps. Avec le rapport de control- ment d’un parc d’innovation à Bienne et la
ling sur la stratégie de croissance (2004 poursuite du marketing touristique en vue
et version 2007)7, le Conseil-exécutif a tiré d’un marketing intégré des destinations et
le bilan des mesures appliquées jusqu’à de l’innovation (cf. annexe, point 8.1)
3.4. Evaluation de la durabilité
Le Conseil-exécutif du canton de Berne positifs et négatifs potentiels d’une stra-
exige une analyse d’impact pour les plans tégie sur le développement durable. Elle
et projets stratégiques importants8. Cette sert donc de base d’information aux déci-
évaluation permet d’exposer les effets deurs.
45678
4 Stratégie de la formation 2009, Défis de la politique de la formation, p. 7
5 Plan directeur du canton de Berne, mesure C_01 Réseau de centres
6 ACE 1337 du 13 août 2008
7 ACE 0039 du 13 janvier 2010
12 8 ACE 1872 du 22 décembre 2010
13. Stratégie économique 2025
Les conclusions suivantes doivent être tirées de l’analyse d’impact de la présente stra-
tégie économique :
ƒƒ Environnement : la stratégie écono- ƒƒ Economie : la stratégie économique
mique 2025 a pour objectif une crois- 2025 vise à accroître le nombre
sance économique et démographique, d’entreprises et d’emplois dans les
avec, comme corollaires, l’augmenta- branches à forte valeur ajoutée. Cet
tion de la pollution et l’accroissement accroissement se répercutera d’abord
de l’utilisation des ressources natu- sur les revenus, le marché du travail,
relles (énergie, sol, nature, paysage). l’efficience des ressources, l’innovation
A long terme, la promotion des entre- et le savoir-faire ; à plus long terme,
prises cleantech, un développement ces effets positifs devraient s’étendre
ciblé du territoire et l’élimination des aux finances publiques (charge fiscale).
incitations négatives permettront
toutefois d’amoindrir cet impact plutôt ƒƒ Société : la stratégie économique
négatif sur l’environnement. 2025 influencera positivement le
domaine de la formation. Les autres
domaines seront touchés dans une
moindre mesure.
Dans l’ensemble, la stratégie économique en compte et de résoudre dans la mesure
2025 aura des effets clairement positifs sur du possible les conflits d’intérêts entre la
l’économie et des effets à tendance posi- stratégie économique et l’environnement
tive sur la société. Concernant l’impact sur au moment où des mesures concrètes
l’environnement, il conviendra de prendre seront mises en œuvre.
3.5. Suite des opérations
En tant qu’outil de direction stratégique, noncera sur les différentes mesures dans
la stratégie économique 2025 vise le long la limite de ses compétences, par exemple
terme ; elle déploie donc ses effets au delà lors de procédures de consultation portant
d’une période de législature. Elle permet à sur des textes de loi ou du traitement de
l’Etat de remplir l’une de ses tâches perma- demandes de crédit. De plus, il peut ini-
nentes – à savoir créer un cadre favorable tier une évolution au moyen d’interventions
à une croissance économique respec- parlementaires.
tueuse du développement durable. C’est
la raison pour laquelle il faudra attendre le Le point sur l’état d’application de la stra-
dialogue avec le Parlement pour y intégrer tégie se fait régulièrement avec la Com-
des mesures opérationnelles orientées sur mission de haute surveillance, de manière
les années à venir. à en garantir un contrôle continu.
Le Conseil-exécutif ayant adopté la stra- Le rapport sur la situation économique,
tégie, c’est maintenant au tour du Grand publié tous les deux ans par le beco Eco-
Conseil d’en débattre et d’y mettre, le cas nomie bernoise, fournit pour sa part des
échéant, sa touche au moyen de déclara- informations fondées sur divers indicateurs
tions de planification. Le Conseil-exécutif économiques concernant l’évolution can-
disposera alors des bases nécessaires tonale9. Ce rapport sert de base aux dis-
pour mettre en œuvre des mesures. Ces cussions menées avec ladite commission
dernières viendront compléter les projets sur l’état d’application et les effets de la
en cours et les tâches cantonales perma- stratégie. Dans une économie publique ou-
nentes (par ex. promotion économique). Il verte, toutefois, les indicateurs ne sont que
est prévu d’actualiser ces mesures tous partiellement influencés par les mesures
les quatre ans, en fonction du programme d’une stratégie économique.
de législature. Le Grand Conseil se pro-
9 Rapport sur la situation économique 2011, disponible sur www.be.ch/donnees-economiques 13
15. Objectif stratégique et principes
4. Objectif stratégique et principes
4.1. Objectif stratégique
D’ici à 2025, le canton de Berne aura amélioré sa situation économique, environ-
nementale et sociétale (trois dimensions du développement durable) par rapport à
201110. Sur le plan économique, sa population sera plus prospère que la moyenne
suisse11 et il aura progressé dans le classement des cantons les plus performants12.
L’objectif stratégique repose sur une ana- Ces objectifs s’articulent autour de trois
lyse approfondie du contexte, des particu- axes d’intervention stratégiques. Les prin-
larités économiques du canton ainsi que cipes ci-dessous forment un système de
des prestations et structures publiques. valeurs commun à tous les axes d’inter-
Des objectifs sectoriels viennent le concré- vention et objectifs.
tiser dans les différents champs politiques.
4.2. Principes
4.2.1. Renforcer le développement durable
La stratégie économique 2025 renforce le développement durable.
La présente stratégie économique est inté- Pour des raisons à la fois économiques et
grée dans le programme politique à long écologiques, ce développement doit tou-
terme du Conseil-exécutif, qui est guidé tefois s’accompagner d’une exploitation
par le principe de renforcement du déve- beaucoup plus parcimonieuse des res-
loppement durable13. « Le développement sources naturelles. C’est pourquoi l’écono-
durable est un développement qui répond mie bernoise doit miser sur les technologies
aux besoins du présent sans compro- propres. Ce faisant, le canton de Berne se
mettre la capacité des générations futures saisit de la problématique cruciale de nos
de répondre aux leurs14 ». jours, à savoir la gestion des ressources
naturelles. La Suisse et le canton de Berne
Elle représente de ce fait un gage de pros- pourront à cet effet s’appuyer sur plusieurs
périté pour les générations à venir. Elle vise à décennies d’expérience.
influencer favorablement le développement
économique du canton entier et de toute sa
population. Or la croissance économique
contribue à améliorer la qualité de vie.
1011121314
10 Le développement durable est mesurable à l’aune des indicateurs développés par le Cercle Indicateurs.
11 La prospérité est mesurée à l’aune du revenu librement disponible (montant calculé en déduisant du revenu brut
les prélèvements obligatoires et les coûts fixes tels qu’impôts, charges sociales, LPP, caisse maladie et frais de
logement, cf. point 7.3.1).
12 Le potentiel économique est calculé sur la base du potentiel de ressources. Ce dernier compare la performance
économique d’un canton avec la moyenne suisse, si bien qu’il ne dépend pas de la conjoncture. Aujourd’hui, le
canton de Berne occupe le 16e rang au classement des cantons les plus performants (cf. point 7.7.1).
13 Ligne directrice du programme gouvernemental de législature 2011-2014
14 Définition selon le rapport de l’ONU «Notre avenir commun» datant de 1987 (Commission Brundtland) 15
16. Stratégie économique 2025
4.2.2. Dynamiser l’économie
La stratégie économique 2025 favorise le développement d’une économie canto-
nale dynamique et porteuse d’avenir.
L’analyse le montre : la stagnation est sy- tion de ressources naturelles aussi faible
nonyme de régression. En effet, on ne peut que possible. Elle veut également aider
garantir la prospérité future en se conten- l’économie bernoise à se tourner davan-
tant de préserver la prospérité actuelle. Le tage vers l’exportation – qu’il s’agisse de
canton de Berne doit devenir plus attractif, marchandises, mais aussi de services et de
que ce soit pour attirer de nouvelles entre- savoir.
prises ou inciter les entreprises actuelle-
ment sises sur son territoire à développer Enfin, le canton doit adapter ses propres
de nouveaux projets. prestations aux nouvelles exigences : tout
comme l’économie, il doit se servir d’outils
La stratégie économique 2025 mise sur les modernes et du progrès technique pour
branches dynamiques et porteuses d’ave- fournir à prix raisonnable les prestations
nir à haute valeur ajoutée et à consomma- demandées par la population.
4.2.3. Miser sur les atouts existants
La stratégie économique 2025 mise sur les atouts existants. Elle concerne le can-
ton entier et tous ses habitants.
La stratégie économique exploite et déve- environnementale et au tourisme. Au ni-
loppe les atouts actuels du canton. Les veau des services, l’administration fédérale
mesures devront varier en fonction des ainsi que les associations et organisations
points forts de chaque région, le dénomi- non gouvernementales (ONG) occupent
nateur commun étant le renforcement du une place de choix, tout comme les entre-
potentiel économique. L’ensemble de la prises du cluster de consultation (Consul-
population bernoise profitera donc direc- ting Cluster).
tement ou indirectement des mesures qui
seront développées sur la base de la stra- Le faible taux de chômage et le taux d’ac-
tégie adoptée par le parlement. tivité élevé sont les principaux atouts du
canton de Berne. La stratégie économique
Le plan directeur cantonal, qui définit les 2025 contribue à la création et au maintien
pôles d’importance régionale dans le des emplois sur le long terme.
cadre d’un réseau de centres, est déter-
minant pour l’orientation territoriale des A l’instar du paysage économique suisse,
mesures15. l’économie bernoise se caractérise par
ses petites structures (cf. point 7.3.2).
La stratégie accorde une grande impor- Au travers de la stratégie économique, le
tance aux technologies de l’information et Conseil-exécutif s’engage à améliorer les
de la communication, à l’industrie de pré- conditions générales pour toutes les en-
cision, au génie médical, à la technologie treprises16.
1516
15 Point 4 de la déclaration de planification PBD : « Inclure les agglomérations de Berthoud et de Langenthal dans
les réflexions stratégiques ». Ces agglomérations font en effet partie des centres retenus pour le pilotage relevant
de la politique économique en vertu du plan directeur.
16 Point 2 de la déclaration de planification PDB : Définir une stratégie sur l’avenir et la promotion des entreprises
artisanales et des PME.
Point 1 de la déclaration de planification UDC : Le Conseil-exécutif veille à ce que toutes les branches y compris
l’agriculture et les entreprises en amont et en aval soient encouragées et qu’elles puissent ainsi augmenter leur
16 création de valeur.
17. Objectif stratégique et principes
4.2.4. Assurer la cohérence du système
La stratégie économique 2025 du canton de Berne est harmonisée avec la straté-
gie économique fédérale et forme un système cohérent avec d’autres stratégies
cantonales.
Au cours des dernières années, le canton le canton. Elles s’influencent mutuelle-
de Berne a développé ou renouvelé des ment, raison pour laquelle il faut réguliè-
stratégies dans divers domaines (cf. liste rement procéder à de leur harmonisation
du point 8.2). Prises ensemble, ces straté- dans le cadre de leur développement et de
gies déterminent l’évolution que doit suivre leur application.
17
19. Axes d’intervention stratégiques
5. Axes d’intervention stratégiques
La stratégie économique 2025 se concentre Les trois axes définis comprennent chacun
sur les facteurs qui ont une forte incidence plusieurs objectifs sectoriels. Ces derniers
sur le potentiel économique et que le can- concrétisent l’objectif stratégique fixé pour
ton de Berne est en mesure d’influencer. les différents champs politiques.
5.1. Miser sur l’innovation et le ménagement des ressources
Le canton mise sur l’innovation et sur le ménagement des ressources naturelles.
Le développement économique du can- le site cantonal « concilier vie familiale et
ton de Berne passe par la compétitivité professionnelle ».
de ses entreprises aux niveaux national et
international. A cet effet, elles ont besoin La Suisse utilise deux fois plus de res-
de bonnes conditions générales – dont un sources naturelles qu’il y a cinquante ans.
transfert de savoir bien développé et fonc- Le développement de l’économie mondiale
tionnel. Allié à la promotion de l’innovation, accélère encore la raréfaction de ces res-
celui-ci permet d’appliquer rapidement à sources. Les ressources non renouvelables
l’économie bernoise les résultats de la re- s’épuisent sous l’effet d’une demande
cherche. sans cesse croissante, et celles qui sont
renouvelables sont parfois utilisées plus
La qualification des collaborateurs est un vite qu’elles ne se renouvellent. Il est donc
autre élément crucial. Aussi faut-il adapter primordial que le développement écono-
les offres de formation et de perfection- mique aille de pair avec une exploitation
nement aux besoins du marché de l’em- plus économe des ressources disponibles.
ploi. Les mesures favorisant la conciliation Dans ce domaine, on attend beaucoup des
entre la vie professionnelle et la vie fami- « cleantech »18. L’évolution vers des tech-
liale doivent également se poursuivre, de nologies propres implique la diffusion d’un
manière à ce que la savoir acquis puisse savoir environnemental ainsi qu’une forma-
être exploité durablement, dans l’intérêt de tion appropriée du personnel. Consommer
la société. A cet effet, des postes à temps moins de ressources signifie aussi adop-
partiel (y compris pour les postes diri- ter un comportement moins énergivore et
geants) et des structures d’accueil extra- ménager le sol dans un contexte plus large
familial bien développées s’imposent. De que celui des cleantech. Le principe des
telles structures peuvent être proposées technologies propres trouve donc large-
aussi bien par les pouvoirs publics que par ment sa place dans les trois dimensions du
les entreprises privées17. Les entreprises développement durable (société, environ-
trouveront des informations à ce sujet sur nement et économie).
Objectifs sectoriels
ƒƒ Les entreprises du canton de Berne exploitent les possibilités offertes par les
technologies propres et misent sur l’efficacité énergétique.
ƒƒ Le tissu économique doit évoluer davantage vers l’implantation de branches à
forte valeur ajoutée. Cela vaut en particulier pour les clusters, qui sont définis
selon des critères de politique économique.
ƒƒ Les résultats des travaux de recherche sont mis en pratique rapidement.
ƒƒ La formation des collaborateurs et collaboratrices est adaptée aux conditions
actuelles ainsi qu’aux besoins de l’économie et du marché de l’emploi.
1718
17 Point 5 de la déclaration de planification PBD : « Créer des bases et des incitations pour que les entreprises pri-
vées créent de meilleures conditions pour la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle ».
18 Cf. point 6.1.2 19
20. Stratégie économique 2025
5.2. Opter pour les bonnes incitations
Le canton opte pour les bonnes incitations et supprime les incitations négatives.
Il est possible d’influencer favorablement En Suisse, le taux d’imposition est fixé en
le développement économique en op- fonction du domicile. Ce système ne tient
tant pour les bonnes incitations. L’une pas compte de la réalité actuelle, qui se
des principales tâches de l’Etat consiste caractérise par un grand nombre de pen-
à mettre à disposition les infrastructures dulaires. Les centres d’activité n’ont, de
nécessaires. Dans une société de l’infor- ce fait, pas assez de moyens pour remplir
mation et de la communication, les res- leurs fonctions de centre. En adaptant le
sources consacrées à ces domaines aug- système d’imposition au niveau fédéral,
menteront davantage que celles allouées il serait possible de simplifier des méca-
aux travaux de construction. nismes de péréquation compliqués. Le
point 6 de la déclaration de planification
Du point de vue des structures et des PBD prévoit toutefois de renoncer au trai-
prestations publiques ainsi que de l’amé- tement de cette question19.
nagement du territoire, la fragmentation
qui caractérise le canton entraîne des Le canton de Berne et les autres cantons
coûts importants. De plus, les intérêts indi- suisses se livrent une concurrence fiscale
viduels risquent de supplanter les intérêts acharnée. Etant donné sa taille ainsi que
collectifs d’ordre supérieur. Le canton doit son offre exhaustive en matière de santé,
donc continuer d’évoluer et passer du rôle d’infrastructure et de formation, le canton
de coordinateur à celui de concepteur, en de Berne n’a pas la tâche facile face aux
veillant à ne pas sacrifier les avantages liés petits cantons qui ne doivent pas fournir
aux petites structures – dont la proximité eux-mêmes ces prestations. Ces der-
avec la population. nières années, suite aux baisses d’impôts
décidées par d’autres cantons, il a notam-
L’une des faiblesses les plus lourdes de ment perdu la bonne position qu’il occu-
conséquences du canton de Berne est pait dans le domaine de l’imposition des
l’évolution démographique, qui est large- personnes morales. Le canton aimerait
ment inférieure à la moyenne nationale. Pour par ailleurs se doter de la marge de ma-
augmenter son nombre d’habitants, le can- nœuvre en politique financière nécessaire
ton doit offrir suffisamment de logements et pour réduire également la charge fiscale
de possibilités de travail. Des emplois sup- des personnes physiques : cet élément
plémentaires sont en effet indispensables est primordial pour rehausser l’attractivité
pour renforcer son potentiel économique. d’un site économique et influencer l’immi-
Les changements d’affectation ou la den- gration. Abaisser la charge fiscale au-des-
sification du milieu bâti sur des sites cen- sous de la moyenne suisse paraît toutefois
traux doivent permettre de ménager le sol. irréaliste, raison pour laquelle toute mise
De plus, il faut proposer de bonnes possi- en œuvre de la déclaration de planification
bilités de travail à la population résidente, à cet effet est rejetée20.
notamment en facilitant la conciliation entre
vie privée et vie professionnelle.
1920
19 Point 6 de la déclaration de planification PBD :
« Renoncer à l’objectif selon lequel le système d’imposition crée un équilibre entre les communes de travail et les
communes de domicile ».
20 Point 7 de la déclaration de planification PBD : le canton de Berne se rapproche de la moyenne suisse concernant
20 le montant des redevances.
21. Axes d’intervention stratégiques
Objectifs sectoriels
ƒƒ Le canton assume des responsabilités accrues en matière d’aménagement du
territoire.
ƒƒ Le canton crée les conditions spatiales nécessaires pour que son nombre de
places de travail et son évolution démographique rejoignent la moyenne suisse.
ƒƒ Les communes de Berne, de Bienne et de Thoune incluent toute leur agglomé-
ration.
ƒƒ Le canton de Berne progresse dans le classement des cantons les plus attrac-
tifs au plan fiscal21.
ƒƒ Le canton de Berne dispose d’infrastructures attractives pour l’économie et
exploite les possibilités offertes par les technologies de l’information.
ƒƒ L’économie propose des emplois permettant de concilier travail et famille. Le
canton crée les conditions nécessaires à cet effet.
5.3. Agir de manière compréhensible et conforme aux besoins de la
population
Le canton privilégie un mode d’action compréhensible et conforme aux besoins
de la population axé sur la recherche de solutions, en évitant de causer des coûts
inutiles à l’économie et aux citoyens.
Le canton applique ses prescriptions et le Dans une société du savoir et de la com-
droit fédéral avec mesure. A cet égard, il ne munication, l’image du site revêt une
doit jamais perdre de vue les enjeux d’ordre grande importance. Aucune campagne
supérieur dans le travail quotidien. Il dirige d’information, aussi démesurée soit-elle,
et forme ses collaborateurs de manière ne peut à elle seule améliorer cette image
à ce que leur mode d’action soit perçu si elle n’est pas accompagnée de presta-
comme axé sur la recherche de solutions tions comprises et acceptées par la popu-
et le partenariat. Par ailleurs, il prend au lation. Le recours à des outils de communi-
sérieux les attentes des entreprises et de cation modernes, des échéances rapides
la population et cherche à résoudre leurs et le mode de communication choisi jouent
problèmes dans le respect du cadre légal également un rôle important. Au vu de ses
au lieu de leur mettre les bâtons dans les finances restreintes, le canton de Berne
roues. doit fournir ses prestations de manière effi-
cace, par exemple en recourant à la cybe-
21
radministration.
Objectifs sectoriels
ƒƒ e canton de Berne est perçu comme un site économique moderne et attractif.
L
ƒƒ Le canton de Berne s’emploie à répondre aux attentes des citoyens. Les pres-
criptions ne constituent pas un but en soi et sont appliquées de manière ciblée.
ƒƒ Les prestations cantonales sont rapides, conformes aux besoins de la clientèle
et peu coûteuses.
21 Le Grand Conseil refuse que le canton se focalise sur l’imposition des entreprises pour améliorer sa compétitivité
fiscale au plan international.
Point 2 de la déclaration de planification de la commission consultative : « Le canton de Berne progresse dans le
classement des cantons les plus attractifs au plan fiscal dans tous les domaines, et non seulement concernant
l’imposition des entreprises.
Point 3 de la déclaration de planification UDC : « Le canton de Berne améliore sa position dans le classement des
cantons fiscalement avantageux. » 21
23. Contexte
6. Contexte
Le développement économique du canton et ce qui renforce efficacement le potentiel
de Berne dépend dans une large mesure économique du canton.
des développements à long terme, éco-
nomiques et sociétaux, dans le monde. Au niveau cantonal, la stratégie écono-
Une stratégie économique cantonale ne mique 2025 doit concorder avec le pro-
peut influencer des développements d’une gramme gouvernemental de législature
telle envergure ! Sur le plan de la politique 2011 à 201422 ainsi qu’avec d’autres stra-
intérieure, de nombreuses décisions se tégies, notamment dans les domaines de
prennent de plus au niveau fédéral. la formation ou de l’aménagement du terri-
toire (cf. résumé dans l’annexe 9.2).
La stratégie économique cantonale doit de
ce fait tenir compte des conditions géné- Il convient de faire la différence entre une
rales nationales et internationales. Elle doit politique économique axée sur le long
être harmonisée avec la politique écono- terme et des mesures opérationnelles à
mique de la Confédération (cf. point 7.2, court terme dictées par l’évolution de la
qui traite des champs d’action de la Confé- conjoncture.
dération et des cantons). La question cru-
ciale est de savoir quel effet la stratégie Le chapitre ci-dessous commence par
économique cantonale peut et doit avoir. exposer les développements à long terme
(point 6.1), puis enchaînera sur les poli-
Nous voulons influencer activement ce tiques économiques fédérale et cantonale
que nous sommes en mesure d’influencer (point 6.2).
6.1. Développements à long terme dans le monde
6.1.1. Mondialisation
Ces dernières décennies, le processus de au-delà des frontières. Les nouvelles puis-
mondialisation économique et, dans une sances économiques telles que la Chine,
moindre mesure, politique, s’est accéléré l’Inde, la Russie et le Brésil ne sont pas seu-
suite au développement des moyens de lement des places économiques concurren-
transport et de communication. Depuis la tielles, mais également de grands marchés
Seconde Guerre mondiale, les obstacles à de biens et services. Les échanges avec
la libre circulation des marchandises et des ces pays complètent les relations écono-
personnes disparaissent peu à peu dans miques importantes que la Suisse entretient
le monde entier. Le progrès technique a avec ses voisins de l’Union européenne.
augmenté la vitesse et réduit les coûts du
trafic. Il est ainsi devenu possible de tirer Les réglementations nationales et, partant,
profit des différences des niveaux de sa- la politique suisse sont toujours plus influen-
laire et des coûts par la délocalisation de la cées par les développements internatio-
production et des prestations. naux (cf. point 6.2.1, qui traite de l’agenda
politique international de la Confédération).
Le savoir et les compétences deviennent En matière d’économie publique, la Suisse
disponibles dans le monde entier. La chaîne est, tout comme le canton de Berne, un
de création de valeur traverse le globe, les espace économique de petite dimension.
multinationales sont légion, une même pres- Son développement économique est étroi-
tation est fournie partout dans le monde, tement lié au marché mondial. La conjonc-
les marchés du travail nationaux sont aux
22
ture régnant dans les marchés importants
prises avec la concurrence internationale se répercute donc immédiatement sur
et proposent des possibilités d’emploi l’économie bernoise.
22 Ligne directrice : dans tous les domaines, la politique du Conseil-exécutif est guidée par les principes du déve-
loppement durable (priorité économique). Le canton de Berne propose des conditions générales attrayantes à
l’économie afin de stimuler l’innovation et la compétitivité. 23
24. Stratégie économique 2025
6.1.2. Raréfaction des ressources
La pollution croissante de l’environnement, ressources non renouvelables s’épuiseront
la raréfaction des ressources naturelles et à moyen ou long terme sous l’effet de la
le changement climatique nous obligent à demande sans cesse croissante et où une
repenser fondamentalement notre déve- partie des ressources renouvelables est ex-
loppement économique. En effet, l’espace, ploitée plus vite qu’elle ne se renouvelle. Or
l’air, l’eau, les matières premières et l’éner- la rareté est synonyme de cherté, et donc
gie ne sont pas inépuisables. d’entrave au développement économique
à court terme. A long terme, de nouvelles
Le développement mondial raréfie les res- opportunités et possibilités de développe-
sources naturelles dans la mesure où les ment se présenteront toutefois à nous.
6.1.3. Progrès technique
Le progrès technique donne naissance à Pour que les investissements consentis
des produits et prestations d’un nouveau dans la recherche et le développement
genre. Il permet d’accroître la quantité et la portent leurs fruits, le succès des avan-
qualité des produits et des processus de cées technologiques doit être protégé par
production sans pour autant accélérer la une réglementation appropriée.
consommation de ressources naturelles.
6.1.4. Société du savoir
La génération, l’utilisation et l’organisation des pays où le coût de la vie est inférieur
du savoir sont des sources fondamen- au nôtre. Les économies publiques déve-
tales de productivité et de croissance. De loppées accordent donc une importance
nombreuses entreprises en ont même fait capitale à la formation, à la recherche et au
la base de leurs prestations. L’acquisition développement, car seule l’innovation leur
de compétences de base, l’amélioration permet de rester concurrentielles. C’est
constante des aptitudes et la volonté d’ap- particulièrement vrai pour la Suisse, qui est
prendre tout au long de la vie, telles sont pauvre en matières premières.
les clés qui mènent à l’avènement de la so-
ciété du savoir. La gestion du savoir revêt La rapidité à laquelle se développe le savoir
elle aussi une importance accrue : qu’il soit représente un autre facteur important. En rai-
ancien ou nouveau, il convient de préser- son du progrès technique, une grande par-
ver notre savoir pour le mettre à disposition tie des connaissances détenues par notre
à bon escient au bon moment. société actuelle seront dépassées dans très
peu de temps. C’est pourquoi il est essentiel
Il est possible de produire plus avanta- de se former et de se perfectionner en per-
geusement les biens standardisés dans manence pour rester dans la course.
24
25. Contexte
6.1.5. Evolution démographique
Depuis 1960, l’évolution démographique Il est difficile de faire des pronostics en la
des pays industrialisés se caractérise par matière. Au cours des dernières années,
une baisse du taux de natalité. Le vieillis- la croissance démographique s’est avérée
sement de la population s’y fait toujours plus importante que prévu au début du
plus fortement ressentir, la part de popu- siècle23. Cette hausse s’explique essentiel-
lation active diminue. Cette tendance vaut lement par l’immigration de main-d’œuvre –
également pour la Suisse et le canton de notamment en raison de l’introduction de
Berne. Elle a de profondes répercussions la libre circulation des personnes entre la
sur l’économie et le marché du travail, Suisse et l’Union européenne. Durant cette
mais également sur les systèmes de la phase de haute conjoncture, cette main-
formation, de la santé et des assurances d’œuvre se composait surtout de per-
sociales. sonnes hautement qualifiées.
6.1.6. Evolution des valeurs
Le chiffre de la population bernoise et la tâches publiques est souvent remis en
structure d’âge changent, tout comme question sur le plan politique.
changent les valeurs fondamentales.
Cette évolution des valeurs se reflète éga-
La société d’aujourd’hui se caractérise par lement sur l’orientation et la carrière profes-
un individualisme croissant. La famille et la sionnelles. De par la diversité des valeurs
solidarité ont moins d’importance que par et des attentes, il est devenu plus difficile
le passé, les certitudes traditionnelles, les d’orienter la demande en formations et
convictions et les principes qui peuvent carrières dans une direction précise.
guider une vie se sont perdus : aujourd’hui,
plusieurs systèmes de valeurs cohabitent, Enfin, l’évolution des valeurs fait que de
et il est d’autant plus difficile de trouver un moins en moins de gens ont la possibilité
consensus sur ce qu’il est nécessaire de ou la volonté d’assumer des travaux dans
faire. Dans le même temps, l’Etat devrait l’intérêt de la collectivité. Ainsi, de nom-
se charger de résoudre les problèmes et breux conseils communaux ont de la peine
les conflits dans de nombreux domaines à pourvoir leurs sièges.
alors que le financement de ces nouvelles
23
23 Office fédéral de la statistique (OFS) : scénarios actualisés de l’évolution de la population des cantons 2005. Neuchâtel,
avril 2008. Conférence des statistiques du canton de Berne : projections régionalisées de l’évolution démographique
du canton de Berne jusqu’en 2030 (édition 2008). Berne, décembre 2008 25
26. Stratégie économique 2025
6.2. Politiques économiques de la Confédération et des cantons
6.2.1. Politique économique de la Confédération
Au vu de ses excellents résultats sur le tenir compte des stratégies appliquées par
plan international, la Suisse compte parmi les entreprises privées, qui s’affranchissent
les économies publiques les plus perfor- toujours plus de l’influence étatique.
mantes au monde, tant au niveau de la
productivité qu’à celui de la capacité d’in- La politique économique (politique de
novation. La productivité du travail pro- croissance) appliquée en Suisse24 ne se
gresse toutefois moins que la moyenne. limite pas à des mesures que le Conseil
D’autres pays rattrapent le nôtre dans fédéral peut soumettre au Parlement de
des domaines qui font traditionnellement son propre chef (agenda de la Confédéra-
sa force. C’est pourquoi une politique de tion), mais s’étend aux négociations inter-
croissance axée sur le long terme garde nationales dans le domaine économique
toute sa pertinence. Lorsqu’il s’agit de (agenda de la politique économique exté-
préserver la compétitivité mondiale, la poli- rieure) et aux mesures cantonales (agenda
tique économique publique doit en outre des cantons).
L’agenda de la Confédération s’articule autour de trois axes :
ƒƒ Abaisser le niveau élevé des coûts : infrastructures, à améliorer le climat
mesures visant à renforcer la concur- fiscal et à créer un cadre juridique
rence sur le plan domestique, notam- favorable aux entreprises.
ment par une concurrence accrue à
l’importation. ƒƒ Valoriser l’activité professionnelle :
mesures permettant la mise à profit du
ƒƒ Augmenter l’attrait de la place écono- potentiel de main-d’œuvre national et
mique : mesures destinées à faciliter international et l’encouragement des
l’accès aux marchés étrangers, à compétences professionnelles indivi-
garantir un bon rapport qualité/prix des duelles (capital humain).
Dans les domaines de la formation, de la En vue de l’évolution future, la Confédé-
recherche et de l’innovation, le Conseil fé- ration a élaboré le rapport « Perspective
déral fixe ses objectifs stratégiques dans le 2025 »25, dont le Conseil fédéral a pris
message au Parlement. Ces objectifs com- connaissance le 7 avril 2011.
plètent les trois axes de l’agenda fédéral.
En outre, elle rédige actuellement le Mas-
Au travers de l’agenda de la politique éco- terplan Cleantech en Suisse26. Le recours
nomique extérieure, la Confédération veut aux technologies propres (cleantech) per-
garantir l’accès de la Suisse aux marchés mettra à la Suisse de renouveler son éco-
étrangers, que ce soit en étendant le réseau nomie et de réduire considérablement sa
d’accords de libre-échange avec des par- consommation de ressources naturelles.
tenaires extérieurs à l’Union européenne Le terme « cleantech englobe toutes
»
ou en s’engageant pour la libéralisation les technologies, industries et prestations
des marchés (cycle de Doha) sous l’égide qui contribuent à utiliser les ressources
de l’Organisation mondiale du commerce
242526
naturelles avec plus de ménagement et
(OMC). d’efficience, ainsi que tous les maillons
de la chaîne de création de valeur – de la
24 Source : Conseil fédéral : Politique de croissance 2008-2011 : nouvelles mesures pour renforcer la croissance écono-
mique en Suisse. Rapport en réponse à la motion 01.3089: Politique de croissance. Sept mesures. Berne, 2008
25 Etat-major de prospective de l’administration fédérale : Perspectives 2025 : Analyse de la situation, du contexte et
des défis déterminants pour la politique fédérale. Berne, 2011.
26 Masterplan Cleantech en Suisse ; Département fédéral de l’économie (DFE) et Département fédéral de l’environne-
26 ment, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), Berne, octobre 2010.
27. Contexte
recherche et du développement jusqu’à la économiques intacts et fonctionnels aux
vente et à l’exportation de marchandises, générations futures et sert de dénomina-
en passant par la production. La priorité teur politique commun pour une politique
n’est plus accordée à l’objet produit, mais du développement territorial mieux coor-
au mode de production. Désormais, gérer donnée, inscrite dans la durée. A l’issue
plus parcimonieusement les ressources de la procédure de consultation (fin juin
naturelles ne sera plus seulement primor- 2011), ce projet sera adapté en fonction
dial pour l’écologie, mais aussi pour l’éco- des prises de position formulées. Ensuite,
nomie. les partenaires des trois niveaux de l’Etat
devront l’adopter en termes politiques.
Le Projet de territoire Suisse27 fixe des
stratégies pour le développement territo- Par ailleurs, les cantons sont eux aussi ap-
rial futur de notre pays. Il montre la voie à pelés à mener une politique économique
suivre pour laisser des espaces vitaux et active.
6.2.2. Politique économique des cantons
La politique économique des cantons comme partie intégrante de leurs objec-
(agenda des cantons) complète les me- tifs de législature ou sous la forme d’un
sures fédérales. Elle se concentre sur rapport indépendant. Chaque canton dis-
l’amélioration des conditions générales, le pose de ses propres priorités en matière
renforcement de l’économie régionale et d’infrastructures de transport, de forma-
l’augmentation de la croissance. Les me- tion, d’innovation et d’aménagement du
sures principales concernent la promotion territoire. Les stratégies cantonales com-
de l’innovation, la formation, la recherche prennent également des mesures concer-
et la politique fiscale. nant les impôts, la promotion du site d’im-
plantation, l’orientation de l’administration
En plus de Berne, 18 autres cantons ont vers la fourniture de prestations ainsi que
élaboré leur stratégie de politique écono- l’efficience des procédures et prescrip-
mique ces dernières années, que ce soit tions.
27
27 Projet de territoire Suisse (à l’état de projet) : Confédération suisse, Conférence des gouvernements cantonaux,
Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environne-
ment, Union des villes suisses, Association des Communes Suisses, Berne, janvier 2011. 27
29. Analyse
7. Analyse
7.1. Interactions inhérentes à l’économie publique
L’économie publique repose sur les fac- du nombre d’entreprises (quantité). Ces
teurs de production classiques que sont le variables dépendent avant tout des sur-
sol, le travail et le capital. Dans les écono- faces disponibles pour le logement et l’em-
mies publiques développées, ces facteurs ploi. Les outils du développement territorial
sont subdivisés en de nombreux autres : permettent d’influer sur la quantité. Sans
en plus du sol disponible, des prescriptions offre de logement accrue, par exemple, on
régissant l’aménagement du territoire et ne peut s’attendre à ce que la population
les constructions (par ex. plans de zones, augmente.
coefficient d’utilisation) influencent l’offre
en surfaces d’habitation et de travail. Le Ensuite, le potentiel économique est tribu-
facteur « travail » n’est pas seulement dé- taire de la qualification de la main-d’œuvre
terminé par les heures de travail fournies, et du savoir-faire (technologie) des entre-
mais également par la formation et les qua- prises (qualité). Une bonne formation est
lifications des personnes actives occupées synonyme de main-d’œuvre qualifiée ca-
(savoir ou capital humain). Concernant le pable d’innover or l’innovation permet
;
capital, distinction est faite entre le capital d’accroître la productivité et la valeur ajou-
financier (argent, crédits) et le capital pro- tée. Si le tissu économique évolue au profit
ductif (par ex. infrastructures de transport d’entreprises à forte création de valeur, le
et infrastructures énergétiques). De plus, le potentiel économique augmentera forcé-
capital « nature » est toujours plus reconnu ment.
comme facteur de production central et
limitant28. Le canton lui-même influence également
son potentiel économique : il est un em-
Le potentiel économique est le critère cen- ployeur de poids et ses investissements
tral pour évaluer une économie publique. dans le domaine infrastructurel font de lui
Il figure de ce fait au cœur de la stratégie un mandant important.
économique 2025. Ce potentiel est toute-
fois impossible à réaliser par des mesures Les entreprises (emplois) et le chiffre de la
de pilotage : on ne peut le construire que population sont interdépendants. En prin-
sur une longue période en pesant sur des cipe, le potentiel économique et la crois-
facteurs qui influenceront à leur tour la per- sance démographique ne vont de pair
formance économique. qu’en cas de création d’emplois. Dans la
réalité, toutefois, les pendulaires traversant
Le potentiel économique dépend d’abord les frontières cantonales viennent atténuer
de la population, de la main-d’œuvre et cette interdépendance.
28
28 Cf. par exemple modèle du stock de capital développé par un groupe de la Banque mondiale dirigé par Ismail
Serageldin (Mauch Consulting AG, Infras, Basler und Partner AG, Zurich avril 2001: Politik der nachhaltigen
Entwicklung in der Schweiz : Standortbestimmung und Perspektiven, p. 65 ss, en allemand). 29
30. Stratégie économique 2025
Enfin, le développement d’un site économique est également fonction des facteurs
suivants :
ƒƒ Ce site doit disposer de bonnes génie médical fait partie des clusters
infrastructures, notamment dans les servant à la promotion du site écono-
domaines du transport, de l’approvi- mique bernois (cf. point 7.3.2).
sionnement énergétique et de la com-
munication. Les capacités routières ƒƒ Le thème de la sécurité englobe la
et ferroviaires doivent être suffisantes sécurité publique, un système judiciaire
pour l’économie et la population. fiable et la sécurité sociale. La sécurité
et la stabilité d’un pays concourent
ƒƒ A côté de la formation, la recherche à sa compétitivité au niveau interna-
et le transfert des connaissances tional. A ce niveau, les différences
contribuent dans une mesure non entre cantons sont faibles. Beaucoup
négligeable à la qualité des entreprises d’éléments relèvent de la Confédéra-
et des emplois du site (création de tion. Garantir la sécurité publique, en
valeur ajoutée). revanche, fait partie des tâches canto-
nales. Dans les grands cantons, sur-
ƒƒ Le tissu économique exerce une tout, les exigences posées à la police
influence directe sur le potentiel éco- augmentent, car le nombre d’atteintes
nomique ; de plus, il a le pouvoir de intolérables à la sécurité publique est
rendre un site attractif : si ce dernier en hausse.
abrite plusieurs entreprises d’une
même branche, d’autres entreprises ƒƒ Les impôts constituent la base des
seront tentées de s’y installer (cluster). finances publiques, lesquelles défi-
nissent l’offre de prestations publiques.
ƒƒ Des procédures et prescriptions De plus, le taux d’imposition fait partie
efficaces et compréhensibles pour le des critères d’implantation des per-
citoyen permettent une mise en œuvre sonnes physiques et morales. A long
rapide des nouveaux projets et contri- terme, il influence de ce fait l’écono-
buent à réduire les taxes et émolu- mie.
ments.
ƒƒ Enfin, il ne faut pas sous-estimer les
ƒƒ Une bonne couverture en soins médi- facteurs mous, non quantifiables,
caux est primordiale pour le bien-être qui contribuent à la qualité de vie et
de la population. Plus les soins médi- à l’attractivité du site (par ex. offres
caux sont avantageux, plus le revenu culturelles, offres de loisirs, accueil
disponible augmentera. De plus, le extrafamilial des enfants, nature, cadre
secteur de la santé est un employeur de vie, etc.).
important. Dans le canton de Berne, le
Le potentiel économique détermine l’état baisser le taux d’imposition sans réduire
des finances publiques, c’est-à-dire le ses prestations. Sans augmentation du
montant des recettes fiscales et l’impor- potentiel économique, l’Etat devra prélever
tance des prestations publiques. Si le plus d’impôts pour étendre ses prestations
potentiel économique augmente, l’Etat ou réduire ses prestations pour baisser la
disposera de ressources supplémentaires charge fiscale.
pour mener ses tâches à bien ou pourra
30
31. Analyse
Le graphique ci-après illustre les interac- les différents facteurs). Les possibilités
tions inhérentes à l’économie publique et d’influence d’une stratégie économique
les possibilités d’influence (sans prise en sont signalées en bleu.
compte des interactions rétroactives entre
Finances publiques
Investissements Consommation privée
Impôts
(3)
Potentiel économique (2)
Entreprises (1) Population
Emplois Personnes actives occupées
Fondations d’entreprises, Solde migratoire, croissance
implantations, nouveaux projets démographique naturelle
Développement territorial, Développement territorial,
Formation
formation, attractivité du site attractivité du site
Source : beco
Indicateurs : 1 : Tissu économique, recensement des entreprises
2 : Produit intérieur brut et potentiel de ressources
3 : Indice de l’exploitation du potentiel fiscal
31
32. Stratégie économique 2025
7.2. Moyens d’influence inhérents à l’économie publique
La structure fédéraliste de la Suisse fait exemple, la Confédération règle la réparti-
qu’en plus des tâches fédérales et can- tion des compétences et des tâches dans
tonales, il existe un certain nombre de la loi sur l’aménagement du territoire, mais
tâches que la Confédération et les cantons laisse une grande liberté d’application aux
peuvent mener à bien en toute autonomie cantons et communes. A l’inverse, dans le
(par ex. en matière d’imposition fiscale). De domaine de l’assurance-chômage (qui fait
plus, certaines tâches ne peuvent pas être partie intégrante du marché de l’emploi),
attribuées de manière tranchée soit à la les cantons ne disposent d’aucune marge
Confédération, soit aux cantons. Concer- de manœuvre pour appliquer la législation
nant l’aménagement du territoire, par fédérale.
Conféderation Conféderation et Canton Canton
Argent, devise
Compétitivité
Affaires
économiques
extérieures
Aménagement du territoire
Marché du travail
Routes nationales, Routes cantonales /
trafic longue Trafic régional communales,
distance trafic local
Formation Ecoles du
Hautes écoles
professionnelle, degré secon- Ecole obligatoire
techniques
Hautes écoles daire supérieur
Impôts Impôts
Santé
Politique régionale
Promotion du site Promotion du site
d’implantation d’implantation
Prescriptions de Prescriptions de
police économique police économique
Procédures Procédures
Source : beco
32
33. Analyse
7.2.1. Remarque préliminaire sur la suite du document
Le canton de Berne est le deuxième de n’entrent donc pas en ligne de compte).
Suisse en termes de superficie, de popula- Les cantons de référence seront ainsi les
tion, de nombre d’emplois et d’entreprises. suivants : Argovie, Saint-Gall, Vaud et Zu-
Pour chacun de ces indicateurs, les valeurs rich.
bernoises représentent 10 à 15 pour cent
des valeurs nationales. Les points ci-après Le critère de la valeur par habitant est le
traitent en premier lieu des indicateurs pour plus parlant, car il permet de comparer
lesquels ce pourcentage est fondamentale- des entités de taille différente. De plus,
ment différent. dans une série chronologique, la variation
de la valeur absolue reflète souvent l’évo-
Le canton de Berne sera à chaque fois lution démographique (l’augmentation du
comparé à la Suisse ainsi qu’à des can- produit intérieur brut, par exemple, n’est
tons similaires de par leur superficie, leur synonyme d’amélioration que si elle est su-
nombre d’habitants ou leur nombre d’em- périeure à la croissance démographique).
plois (les cantons-villes ainsi que les can- C’est pourquoi l’analyse suivante repose
tons de petite dimension ou peu peuplés en premier lieu sur les valeurs par habitant.
Les points consacrés à ce thème sont structurés comme suit :
ƒƒ Les constats résument les principaux rents graphiques démontrent l’impor-
résultats de l’analyse. Sur cette base, il tance des constats fondamentaux par
est à chaque fois exposé comment le domaine. Il est par contre impossible
canton de Berne peut influencer l’évo- d’établir une comparaison directe entre
lution en question. ces graphiques.
ƒƒ Le graphique établit une pondération ƒƒ La rubrique « Contexte » regroupe les
de l’importance économique et com- principaux indicateurs qui sous-ten-
pare le canton de Berne à la Suisse. dant les constats. Tous les chiffres
La pondération repose sur des don- sont arrondis. Le cas échéant, une
nées statistiques complétées par des comparaison est établie avec les can-
estimations plausibilisées. Les diffé- tons de référence.
Le rapport sur la situation économique 7.3.1 à 7.3.4). Cette dernière sera ensuite
2011 et la page www.be.ch/donnees-eco- considérée d’un point de vue régional
nomiques fournissent des informations plus (point 7.4). Le point 7.6 présentera l’image
détaillées sur les indicateurs économiques. du canton. Enfin, on procédera à l’ana-
lyse des structures ainsi que des princi-
L’analyse porte d’abord sur la structure pales prestations publiques (points 7.7.1
économique du canton de Berne (points à 7.7.5).
33
34. Stratégie économique 2025
7.3. Structure économique du canton de Berne
7.3.1. Produit intérieur brut et revenu disponible
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant / par personne active occupée est
Constats
inférieur à la moyenne.
La croissance du PIB par habitant / par personne active occupée est supé-
rieure à la moyenne.
La croissance du PIB absolu est inférieure à la moyenne.
Le revenu librement disponible se situe dans la moyenne29.
Comparaison
+
CH
-
faible Importance pour l’économie publique élevée
Nécessité d’agir Possibilités d’influence
faible moyenne grande faible importantes
Possibilités d’influence Le développement du produit intérieur brut n’est qu’indirectement influençable. Les
possibilités d’influence sont exposées en rapport avec les facteurs correspondants.
29
29 Le revenu librement disponible est obtenu par la déduction du revenu brut des prélèvements obligatoires et des
coûts fixes tels qu’impôts, charges sociales, LPP, caisse maladie et frais de logement (informations supplémen-
34 taires à la fin du point 7.3.1).