Si les grandes entreprises du Nord et les institutions financières internationales se ruent vers les fleuves des pays du Sud pour y édifier de gigantesques barrages c'est en raison de la perspective de créer de nouveaux marchés autour de l’énergie hydroélectrique.
En effet, l’édification des grands barrages est l’une des solutions permettant de relever les grands défis de gestion de l’eau et de production d’énergie. Cependant leur construction engendre très souvent des impacts socio-économiques et environnementaux importants qui nécessitent de lourds investissements financiers et humains pour les atténuer.
La rentabilité de ces ouvrages n’est donc pas uniquement assurée par le marché de l’énergie hydroélectrique qui en découle. Elle nécessite également l’exploitation des richesses minières des pays du Sud.
L'intelligence ambiante - publication Kamitis decembre 2013 -
Grands barrages : enjeux et stratégies - Analyse du projet « Grand Inga »
1. Les grands barrages : enjeux et stratégies
Analyse du projet « Grand Inga »
Juillet 2014
2. 2
KAMITIS est une société spécialisée en expertise scientifique, en
veille stratégique et technologique et en financement de
l’innovation.
Elle opère principalement auprès des entreprises innovantes mais
également auprès des structures institutionnelles.
KAMITIS réalise pour ses clients des états de l’art technologique,
des études de marchés et des analyses technico-économiques.
Elle les aide également à identifier et à obtenir les meilleurs
financements pour leurs projets.
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3. 3
Les grands barrages : enjeux et stratégies
Si les grandes entreprises du Nord et les institutions financières internationales se ruent vers les fleuves des pays du Sud
pour y édifier de gigantesques barrages c'est en raison de la perspective de créer de nouveaux marchés autour de
l’énergie hydroélectrique.
En effet, l’édification des grands barrages est l’une des solutions permettant de relever les grands défis de gestion de l’eau
et de production d’énergie. Cependant leur construction engendre très souvent des impacts socio-économiques et
environnementaux importants qui nécessitent de lourds investissements financiers et humains pour les atténuer.
La rentabilité de ces ouvrages n’est donc pas uniquement assurée par le marché de l’énergie hydroélectrique qui en
découle. Elle nécessite également l’exploitation des richesses minières des pays du Sud.
La publication complète est disponible sur notre site :
http://kamitis.com/Publication-Juillet-2014.html
Résumé
4. 4
Enjeux et stratégies
Contexte général
Dans les prochaines décennies, de gigantesques travaux
hydrographiques vont modifier l’aspect de notre planète
et les barrages en seront les ouvrages les plus
significatifs.
Véritables chefs d’œuvre d’ingénierie, les barrages
jouent deux rôles principaux : d’une part le stockage des
apports en eau pour répondre aux besoins vitaux et
économiques des populations (eau potable, agriculture
irriguée, navigation, énergie) et, d’autre part, la
protection contre les effets destructeurs de l’eau
(protection contre les inondations et l’érosion, maîtrise
des crues, etc.).
Il est vrai que ces édifices de béton sont souvent
présentés comme des solutions au manque d’eau
comblant également les besoins en nourriture et en
énergie. Ils participent à la croissance économique et à
l’expansion industrielle et urbaine à travers la production
hydroélectrique
1
. Ainsi depuis plusieurs années, on
observe la relance de la construction des grands
barrages soutenue par de grandes entreprises
(notamment françaises telles que GDF Suez
2
et EDF qui
sont bien positionnées sur ce marché) et des institutions
financières nationales et internationales comme la
Coface, la Banque européenne d’investissement et la
Banque mondiale
3
.
A l’échelle mondiale, la Chine est le plus grand
constructeur de barrages. Près de la moitié des 50 000
grands barrages de la planète sont chinois et bon
nombre d’entre eux ont été construits au 21
ème
siècle.
Des pays comme le Brésil, le Canada, les Etats Unis
d’Amérique, l’Inde ou le Japon ont également érigé un
nombre imposant d’ouvrages. Mais bâtir de grands
barrages exige la mobilisation d’importantes ressources
financières et humaines.
Ce sont surtout les ressources financières qui freinent le
développement de beaucoup de pays et c’est donc par
ce biais que plusieurs investisseurs publics ou privés
parviennent aujourd’hui à intégrer des projets de grande
ampleur. Il est vrai que dans certaines régions, surtout
en Afrique où la production hydroélectrique attise
beaucoup de convoitise, les opportunités sont
nombreuses, les ressources inexploitées et le marché
immense.
1
L’hydroélectricité est la principale source d’électricité renouvelable. Toutefois, au cours du temps, sa part a un peu diminué,
passant de 20% à 15% aujourd’hui. Car sa croissance n’a pas pu suivre la progression des besoins et que les grands barrages
présentent un certains nombre de d’inconvénients : coûts d’investissements élevés, coûts humain et environnemental.
La Chine est le plus grand producteur d’énergie hydroélectrique. En 2010, le pays a produit, 721 térawatts heure (TWh), ce qui a
représenté 17% de sa consommation électrique. Selon l’Administration Nationale de l’Energie, la Chine a ajouté 29 gigawatts de
capacité de production d'énergie hydroélectrique l'année dernière, pour un total de 278 GW.
Si la Chine, le Canada et le Brésil sont aujourd’hui les plus gros producteurs, trois pays dépendent de l’hydraulique pour leur
production électrique : la Norvège avec 98%, le Brésil avec 80% et le Venezuela avec 73%.
2
Le mégabarrage Jirau construit par GDF Suez en Amazonie, à proximité de la frontière bolivienne.
3
A l’image de la Chine et du Brésil, la Banque mondiale prévoit de financer ce type de structures particulièrement au Congo,
Zambèze, Himalaya, etc.
5. 5
Figure 1. Hydroélectricité : les 10 premiers producteurs – données 2011-2012
L’échelle de volume est donnée par les volumes de production en TEP par an.
Pourtant, il a été démontré que le développement de
l’hydroélectricité cause beaucoup de problèmes
notamment au niveau de la protection de
l’environnement, et cela principalement à cause de
l’échec des différents acteurs (promoteurs, autorités,
investisseurs, etc.) à trouver un compromis entre le
développement hydroélectrique, les intérêts des
habitants locaux et la protection de l’environnement.
Malgré ces problèmes, les différentes nations persistent
à vouloir bâtir des barrages car pour beaucoup de
gouvernement, le meilleur moyen d’assurer la
croissance économique de leur pays est de mettre un
terme à la pénurie d’électricité et de moderniser les
infrastructures de transport d’énergie.
L’un des arguments en faveur de l’hydroélectricité reste
indéniablement son coût. L’énergie hydraulique est la
moins chère du marché et malgré leurs coûts de
construction colossaux, les barrages, une fois en place,
présentent très peu de frais de fonctionnement et de
maintenance. De ce fait, les gouvernements qui
cherchent à développer les énergies renouvelables,
encouragent la construction de ces ouvrages.
Des dispositifs financiers et fiscaux sont également mis
en œuvre pour soutenir ces projets. Ainsi, afin
d’accélérer la construction des barrages et de stimuler
les investissements industriels, la Chine, plus grand
producteur d’énergie hydroélectrique, envisage de
modifier les prix de la production de cette énergie :
Début 2014, la Commission des Réformes et du
Développement National (NDRC) a annoncé une
réforme visant à augmenter le prix payé par les
opérateurs du réseau afin d’utiliser les ressources des
centrales hydroélectriques
4
.
En effet, le prix de l’énergie hydroélectrique, plus bas
que l’électricité générée par d’autres formes
traditionnelles (y compris le charbon), est un obstacle
pour le développement de l’hydroélectricité puisqu’il ne
permet pas aux opérateurs d’amortir les coûts de
construction.
Désormais, à l’issue de cette réforme, les prix de
l’hydroélectricité seront basés sur le prix général de
l’achat de l’'électricité ainsi que sur le coût de
construction des centrales hydroélectriques.
4
China's Policies and Actions for Addressing Climate Change (2013). http://en.ndrc.gov.cn/newsrelease/201311/P020131108611533042884.pdf
6. 6
Les grands barrages ont donc un bel avenir d’autant plus
que les besoins en eau ne cessant d’augmenter,
l’importance stratégique des pays disposant de cette
ressource ira croissant. Si les prévisions climatiques se
révèlent exactes et que la répartition de ces ressources
naturelles devient encore plus inégale, les pays riches en
eau vendront de plus en plus souvent leurs surplus à
ceux qui en manquent. Les nations capables de « couper
le robinet » à d’autres auront alors un pouvoir énorme.
Mais si les pays situés en aval d’un bassin fluvial sont de
loin les plus riches et les plus puissants, le
développement économique des pays châteaux d’eau,
politiquement faibles, pourrait être entravé.
Le déplacement des populations locales est un problème majeur que les décideurs et les
législateurs doivent résoudre. Impactées directement par l’édification des barrages, ces
population sont sujettes à la pauvreté compte tenu des contraintes socio-économiques
imposées par les zones de déplacement (rareté des terres arables, absence d’activités
professionnelles, etc.).
Selon certains rapports
8
: entre 40 et 80 millions de personnes ont ainsi été déplacées à
cause des barrages au cours du siècle dernier. Et quelques 472 millions de personnes ont
été affectées par les impacts en aval des barrages (la diminution des terres fertiles et des
ressources halieutiques, la déforestation, la dégradation de la qualité de l’eau, avec pour
conséquence l’apparition de maladies, etc.).
5
"BARRAGES ET DEVELOPPEMENT- Un nouveau cadre pour la prise de décisions", le rapport de la commission mondiale des
barrages, 2001.
7. 7
Focus sur le projet « Grand Inga »
L’Afrique subsaharienne possède un potentiel
hydraulique capable d’alimenter la totalité du continent
africain en électricité
4
. Un fleuve en particulier est au
centre de tous les intérêts : c’est le fleuve Congo, le
deuxième au monde par son débit (40.000 m
3
/sec) après
l'Amazone. Il présente un potentiel hydroélectrique
estimé à 100.000 mégawatts (MW), soit plus du tiers du
potentiel africain. Près de la moitié de ces capacités de
production énergétique est concentrée sur le seul site
d'Inga (40000 MW) à une trentaine de kilomètres de la
ville portuaire de Matadi. Le barrage Inga 3, le premier
des six barrages formant le complexe du Grand Inga, est
la solution imaginée pour la région du Katanga. D’une
puissance de 4 800 MW, ce barrage servirait à fournir en
électricité l’Afrique du Sud (2 500 MW) et le réseau
congolais
5
: pour les populations (1 000 MW) et les
opérateurs miniers (1 300 MW) dont la production est
limitée par le manque d’énergie disponible
(spécialement la région du Katanga
6
).
Le projet pharaonique, Inga, est le fruit de la
collaboration de différents acteurs du monde des
finances (Banque africaine de développement, Banque
européenne de l’investissement), du développement
(Banque de développement des Etats de l'Afrique
centrale ; Agence française de développement) ou
encore de l’ingénierie (China International Water &
Electric Corporation ; EDF ; GDF Suez).
1
Exploité par la Société nationale d’électricité (SNEL)
2
Les besoins de l’industrie minière dans la région de Katanga sont estimés à 1 000 MW, et pourrait atteindre 2 300 MW d'ici à 2020.
8. 8
Le projet pharaonique, Inga, est le fruit de la
collaboration de différents acteurs du monde des
finances (Banque africaine de développement, Banque
européenne de l’investissement), du développement
(Banque de développement des Etats de l'Afrique
centrale ; Agence française de développement) ou
encore de l’ingénierie (China International Water &
Electric Corporation ; EDF ; GDF Suez).
En 2013, un accord est signé entre ces mêmes entités
dans le but de construire « Grand Inga », le plus grand
complexe hydraulique au monde, à proximité des chutes
éponymes en République Démocratique du Congo. La
Banque mondiale a donné son feu vert pour ce projet de
grande envergure, qui viendra détrôner le barrage des
Trois Gorges en Chine.
Ce plan intègre plusieurs sous-projets : la construction
d’un troisième barrage dans la région, l’Inga 3 ; ainsi que
des travaux de rénovations pour l’ensemble de ces
constructions préexistantes datant des années 1970,
l’Inga 1 et l’Inga 2, qui nécessitent d'importants travaux
de rénovations.
Contexte difficile
L’Afrique subsaharienne souffre d’un déficit durable et
chronique d’énergie électrique : seulement 31 % de la
population a accès à l’électricité, ce qui laisse près de
600 millions de personnes sans accès (selon des chiffres
officiels, 9% de la population congolaise dispose
aujourd’hui d’un accès à l’électricité). Effectivement, le
prix moyen de l’électricité dans cette région du monde
est de 0,12 dollar/kWh, soit deux fois plus élevé que dans
les autres pays en développement. De par les
constructions existantes, complétées par ce projet, le
Congo serait ainsi doté d’un énorme potentiel
hydroélectrique estimé à 100 GW (soit le troisième plus
grand au monde derrière la Chine et la Russie). Cette
source d’énergie renouvelable serait disponible en
grande quantité, rentable grâce à son faible coût de
production (environ 0,05-0,07 dollar/kWh), permettant
ainsi de concurrencer d’autres technologies comme
l’énergie thermique, éolienne et solaire.
Selon Jim Yong Kim, directeur de la Banque Mondiale,
et fervent défendeur du projet Grand Inga: « Le
développement responsable de l’énergie hydraulique peut
fortement contribuer à mettre fin à la pauvreté et à
promouvoir une prospérité partagée sur le continent
africain par la fourniture d’une source d’énergie rentable
pour les ménages et les entreprises et l’amélioration du
bien-être humain. ». La centrale d’Inga 3 fournira un
nouvel accès à l’électricité à sept millions d’habitants de
la région métropolitaine de Kinshasa. Par ailleurs, le
développement de trois projets hydroélectriques de
moyenne puissance permettra à deux millions de
personnes d’accéder à l’électricité dans l’arrière-pays
rural.
Etat actuel du projet Projet « Grand Inga »
9. 9
Cependant, les voix dissonantes avertissent de l’arrivée
d’une catastrophe écologique et sociale : comme
l’indique l’organisation Les Amis de la Terre dans son
rapport intitulé « A qui profitent vraiment les grands
barrages ? »
3
, de telles constructions alimenteraient
ainsi la corruption et les conflits locaux, laissant
notamment la majorité des Congolais sans électricité
contrairement à ce qui était annoncé par la Banque
Mondiale. Sans compter le nombre important de locaux
à déplacer puisqu’afin d’élever le réservoir d’Inga 3, la
vallée de la Bundi (d’une superficie de 330 km
2
) sera
rayée de la carte, forçant ainsi la délocalisation de ses
habitants vers des villes proches telles que Matadi.
Il est également nécessaire de relativiser la propreté de
cette énergie, dite « non émettrice de CO2 ». Si le
processus de production n’émet pas lui-même de gaz à
effet de serre, la construction de ces barrages, parfois
pharaoniques, implique l’utilisation et le transport de
matériaux qui alourdissent considérablement le bilan
carbone de cette énergie. Par ailleurs, le réservoir du
barrage est constitué en inondant des zones de culture
et de forêts riches en matières organiques. Ces matières
se décomposent ensuite dans le réservoir, émettant de
grandes quantités de gaz (méthane, protoxyde d’azote)
à très fort effet de serre. Au total, les grands barrages
sont responsables de 4% des émissions mondiales de
gaz à effet de serre (soit plus que le secteur aérien).
De plus, suite à la mauvaise gérance sous le régime
Mobutu et la situation de guerre depuis 1997 au Congo,
le barrage Inga 2 et son voisin Inga 1 sont dans un état
de délabrement réduisant leur capacité de production
électrique à 20 %, faute de pièces de rechange. Par
manque d’entretien également, les jacinthes d'eau sont
l'une des principales causes d'encombrement du barrage
et de dégradation de ses turbines. Les centrales
électriques ne parviennent même plus à assurer une
alimentation fiable à la seule ville de Kinshasa, alors que
les projets initiaux prévoyaient une alimentation de
toute l'Afrique australe, justifiant également la
construction de la ligne électrique Inga-Shaba.
Cependant, le potentiel désastre écologique que
représente le projet Grand Inga ne semble pas effrayer
les fonds d’investissement et les autorités locales. La
Banque africaine de développement, la Banque
mondiale et d’autres investisseurs vont prêter
150 millions de dollars pour lancer le chantier, dont la
première phase d’Inga 3 coûtera la somme de
12 milliards de dollars. Soit un investissement
représentant plus du tiers du PIB annuel du RD Congo
(30,63 milliards en 2013).
Alors, pourquoi un tel engouement des organisations,
notamment chinoises, pour ce projet alors qu’elles
détiennent déjà le plus grand complexe hydroélectrique
au monde (le barrage des Trois-Gorges) ?
Figure : Ressources minières du RD Congo
3
http://issuu.com/amisdelaterre/docs/plaquettebarrages/1?e=0
10. 10
Les principales causes aux intérêts chinois en RD Congo
sont les ressources naturelles dont dispose ce dernier,
en particulier les régions boisées du Bundi ainsi que les
richesses minières de l’est et du sud du pays
(notamment dans le Katanga). En effet, la RD Congo
possède des gisements contenant une cinquantaine de
minerais recensés, même si uniquement une douzaine
de ces derniers est exploitée: le cuivre, le cobalt,
l’argent, l’uranium, le plomb, le zinc, le cadmium, le
diamant, l’or, l’étain, le tungstène, le manganèse et
quelques métaux rares comme le coltan. Le pays recèle
plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, 10%
de celles de cuivre, 30% de celles de diamant et plus de
70% des réserves de coltan (3/4 des réserves mondiales),
un minerai qui entre dans la composition de produits de
haute technologie. De plus, plusieurs gisements d’Or, de
germanium, de manganèse, de bauxite et de minerai de
fer restent encore inexploités. Consciente du poids
stratégique du RD Congo, la Chine a noué des
partenariats d’investissements en infrastructures contre
des concessions minières. Ainsi la province du Katanga
compte aujourd’hui environ 300 entreprises
métallurgiques chinoises, la plupart installées dans la
région du Lubumbashi surnommée « la capitale du
cuivre » où, à l’image de la CDM, le plus gros producteur
de cobalt chinois, 50 entreprises chinoises se sont
établies et fondent le minerai pour l’exportation.
Figure : Les 14 matières premières minérales qualifiées de « critiques » par l’UE - http://globalmetal.fr/metaux-strategiques/
L’intérêt de la Chine pour les richesses minières des pays
africains s’explique principalement par le besoin de
sécuriser ses approvisionnements en minerais. En effet,
l’empire du milieu, qui détient aujourd’hui un quasi-
monopole dans la production de minerais et
notamment les terres rares
4
, a besoin d’assurer un accès
de plus en plus important aux ressources dont il a besoin
pour nourrir sa croissance soutenue. D’autre part, les
problématiques de pollution
5,6
(qui ont provoqué des
conflits sociaux très durs récemment)
7,8
ainsi que le coût
de réhabilitation des sites d’extraction de minerais (qui
dépasse très souvent les bénéfices de l'extraction)
7,8
ont
amené le gouvernement chinois à adapter sa stratégie
en explorant d’autres horizons (Africains notamment)
afin de continuer son expansion tout en diminuant les
risques associés.
Etats-Unis
Béryllium 85%
Brésil
Niobium 92%
RD Congo
Cobalt 41%
Afrique du Sud
Platine 79%
Chine
Antimoine 91%
Germanium 72%
Graphite 72%
Indium 58%
Magnésium 56%
Terres rares 97%
Tungstène 78%
4
Du fait de l'impact environnemental désastreux, les exploitations de ces minerais se sont arrêtées partout dans le monde, hormis en
Chine où les autorités se sont montrées peu regardantes sur la pollution générée. Ainsi depuis 2010, la Chine assure un quasi-
monopole de la production de terres rares dans le monde.
5
Cécile Bontron, "En Chine, les terres rares tuent des villages", Le Monde, 2012.
6
Daniel Krajka, "La Chine accentue la lutte contre la pollution", L’Usine Nouvelle, septembre 2013.
7
http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7782297.html
8
Jonathan Kaiman, "Rare earth mining in China: the bleak social and environmental costs", The Guardian, 2014.