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Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    Séance plénière des 20 et 21 décembre 2010

                                                                     BUDGET PRIMITIF 2011
                                                                            Intervention du Président
I - Le contexte général
                                                                            Mes chers collègues,

                                                                    	      Les	conditions	dans	lesquelles	les	collectivités	territoriales	et	singulièrement	les	régions	
                                                                    ont	à	préparer	leurs	budgets	primitifs	pour	2011	sont	sans	précédent	:	

                                                                    	       Depuis	six	mois,	la	mise	en	œuvre	de	la	réforme	de	la	fiscalité	locale	nous	apporte		qua-
                                                                    siment	chaque	jour	des	informations	en	constante	évolution,	lorsqu’elles	ne	se	contredisent	pas.	
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    L’étape	finale	de	l’élaboration	de	la	loi	de	finances	pour	2011	intervenue	ces	derniers	jours	a	dé-
                                                                    montré	l’ampleur	des	dissonances	entre	l’assemblée	nationale	et	le	sénat.

                                                                    	      Il	 serait	 faux	 de	 croire	 d’ailleurs	 que	 la	 fin	 des	 travaux	 parlementaires	 a	 définitivement	
                                                                    précisé	 la	 donne	 puisque,	 par	 exemple	 et	 sans	 entrer	 dans	 les	 détails	 techniques	 d’une	 extra-
                                                                    ordinaire	complexité,	les	régions	ne	savent	toujours	pas	comment	ni	quand	vont	s’appliquer	les	
                                                                    mécanismes	de	péréquations	interrégionales.

                                                                    	       Ces	 atermoiements	 passés	 et	 encore	 à	 venir	 démontrent	 l’improvisation	 avec	 laquelle	
                                                                    cette	réforme	de	la	fiscalité	territoriale	a	été	conduite.	Son	seul	but	est	de	faire	supporter	par	les	
                                                                    collectivités	territoriales	l’essentiel	de	la	réduction	des	déficits	publics.	Or,	le	gouvernement	en	
                                                                    est	le	premier	responsable	alors	que	ce	sont	les	collectivités	territoriales	qui	contribuent	à	75	%	
                                                                    de	l’investissement	public	national.	
                                                                    Je	suis	dans	mon	rôle	en	alertant	les	élus	locaux	de	bonne	foi	quant	au	sens	de	cette	réforme	en	
                                                                    disant	«	attention	casse	cou	».

                                                                    	      La	 réforme	 de	 la	 fiscalité	 locale	 retire	 aux	 régions	 toute	 possibilité	 de	 décider	 de	 leur	
                                                                    propre	avenir.	Privés	aujourd’hui	de	presque	toute	autonomie	fiscale,	nous	n’avons	plus	désor-
                                                                    mais	comme	seul	rôle	que	de	répartir	les	dotations	que	l’Etat	consent	à	nous	octroyer.	La	TIPP	
                                                                    elle-même	n’est	pas	une	ressource	propre	puisque	nous	n’en	maîtrisons	ni	l’assiette	ni	le	taux.

                                                                    	       Nous	sommes	aujourd’hui	victimes	d’une	triple	contrainte	:

                                                                            1) La perte de notre autonomie :

                                                                    	      La	loi	constitutionnelle	du	28	mars	2003	et	l’article	72-2	de	la	Constitution	qui	en	résulte	
                                                                    précisent	pourtant	que	les	collectivités	territoriales	«	bénéficient	de	ressources	dont	elles	peu-
                                                                    vent	disposer	librement.	La	loi	les	autorise	à	en	fixer	l’assiette	et	le	taux	dans	les	limites	qu’elle	
                                                                    détermine.	Les	recettes	fiscales	et	les	autres	ressources	propres	des	collectivités	territoriales	re-
                                                                    présentent	une	part	déterminante	de	leurs	recettes	».

                                                                    	       Résultat	:	pour	2011,	91,5	%	de	nos	recettes	de	fonctionnement,	contre	48	%	en	2009,	sont	
                                                                    unilatéralement	fixées	par	l’Etat.

                                                                    	       Autant	le	dire	clairement,	la	décentralisation	est	morte.

                                                                            2) Le préjudice du différentiel des compensations :

                                                                    	       Le	transfert	de	compétences	aux	collectivités	territoriales	devait	s’accompagner	du	trans-
                                                                    fert	des	ressources	consacrées	par	l’Etat	à	l’exercice	des	compétences	transférées.	Cette	compen-
                                                                    sation	financière,	selon	la	loi	du	13	août	2004,	devait	être	«	intégrale,	concomitante,	contrôlée	et	


                                                                                                                                                                                      2
conforme	à	l’objectif	d’autonomie	financière	inscrit	dans	la	Constitution	»	

                                                                    	        Résultat	 :	 de	 2005	 à	 2010,	 l’écart	 entre	 le	 coût	 réel	 de	 ces	 transferts	 (transports	 ferro-
                                                                    viaires,	 personnels	 des	 lycées,	 inventaire	 du	 patrimoine,	 formations	 sociales	 et	 paramédicales,	
                                                                    bourses)	 et	 les	 compensations	 qui	 nous	 ont	 été	 versées	 par	 l’Etat	 est	 de	 114	 millions	 d’euros.	
                                                                    Personne	ne	peut	nier	ce	chiffre.

                                                                    	       Autrement	dit,	tout	aussi	clairement,	la	loi	du	13	août	2004,	présentée	comme	«	relative	
                                                                    aux	libertés	et	responsabilités	locales	»,	n’est	en	réalité	qu’un	marché	de	dupe.	

                                                                            3) Le gel des dotations d’Etat :
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    	      L’annonce	du	gel	des	dotations	d’Etat	pour	les	trois	années	qui	viennent	n’est	évidemment	
                                                                    pas	de	nature	à	améliorer	la	situation.	On	sait	en	effet	déjà	que	l’inflation	continuera	de	croître	et	
                                                                    que	les	annonces	récentes	d’augmentation	des	tarifs	du	gaz,	de	l’électricité,	des	assurances,…	ne	
                                                                    manqueront	pas	d’avoir	de	lourdes	conséquences	sur	nos	budgets	de	fonctionnement.



                                                                            II - Nos marges de manœuvre
                                                                    	       Dans	 de	 telles	 circonstances,	 nous	 ne	 pouvons	 compter	 que	 sur	 nous-mêmes,	 comme	
                                                                    nous	l’avons	déjà	dit	lors	de	notre	débat	d’orientations	budgétaires,	pour	pouvoir	vous	présenter	
                                                                    un	budget	2011	équilibré	en	recettes	et	en	dépenses	à	672,37	millions	d’euros,	soit	en	légère	aug-
                                                                    mentation	(de	1,1	%)	par	rapport	à	2010.

                                                                    	       Nos	efforts	ont	porté	sur	quatre	points	:

                                                                            1) Une meilleure mobilisation de nos recettes :

                                                                    	       A	l’issue	d’un	fort	investissement	des	services	dans	la	mise	à	jour	des	dossiers	de	travaux	
                                                                    dans	les	lycées,	nous	avons	pu	procéder	à	l’intégration	dans	les	comptes	de	bilan	de	plus	de	24	
                                                                    millions	d’euros	de	travaux	réalisés	par	les	mandataires,	ce	qui	nous	a	permis		d’inscrire	3,6	mil-
                                                                    lions	d’euros	supplémentaires	de	FCTVA.	

                                                                    	        De	même,	les	dernières	mises	à	jour	faites	en	matière	d’avancement	des	opérations	béné-
                                                                    ficiaires	de	fonds	européens	gérés	dans	le	cadre	de	la	subvention	globale	nous	ont	permis	d’ap-
                                                                    porter	une	recette	complémentaire	pour	2011	de	6,7	millions	d’euros	décomposée	en	4,1	millions	
                                                                    au	titre	du	FEDER	et	2,6	millions	au	titre	du	FSE	.

                                                                    	       Je	rappelle	que,	le	25	octobre	dernier,	nous	avons	décidé	de	voter	l’application	de	la	sur-
                                                                    modulation	 de	 la	 TIPP	 au	 titre	 des	 infrastructures	 du	 Grenelle	 2,	 ce	 qui	 permet	 d’espérer	 une	
                                                                    recette	complémentaire	de	12	millions	d’euros.	

                                                                            2) Des économies de fonctionnement sans précédent :

                                                                    	       Les	efforts	réalisés	en	2011	:

                                                                    	       -	Baisse	de	5	%	sur	les	dépenses	de	communication	;
                                                                    	       -	Baisse	de	12	%	sur	les	frais	de	viabilisation	et	de	fonctionnement	des	services	;
                                                                    	       -	Baisse	de	5	%	sur	les	frais	de	cotisations	liées	aux	adhésions	aux	associations	;
                                                                    	       -	Baisse	de	14	%	sur	les	coûts	de	gestion	du	parc	automobile	;


                                                                                                                                                                                         3
-	Baisse	de	4	%	sur	les	coûts	de	gestion	des	bâtiments	;
                                                                    	      -	Baisse	de	28	%	sur	les	coûts	de	matériel	;
                                                                    	      -	Baisse	de	30	%	sur	les	fournitures	générales	;
                                                                    	      -	Baisse	de	9	%	sur	les	frais	de	gestion	;
                                                                    	      -	Maintien	à	leur	niveau	de	2010	des	dépenses	informatiques	par	le	passage	de	3	à	4	ans		
                                                                    	      de	l’amortissement	des	PC,	compte	tenu	de	la	capacité	des	nouveaux	matériels	;
                                                                    	      -	Développement	des	actions	économes	en	matière	de	consommations	énergétiques	;
                                                                    	      -	Amplification	des	actions	de	dématérialisation	;
                                                                    	      -	Optimisation	des	déplacements,	du	covoiturage,	de	la	visioconférence,	...

                                                                    													Sur	les	3	dernières	années,	la	baisse	cumulée	des	dépenses	a	été	de	:
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    		     -	18	%	sur	les	travaux	internes	de	reprographie	;
                                                                    		     -	37	%	sur	les	travaux	externes	d’impression	;
                                                                    		     -	32	%	sur	fournitures	générales	;
                                                                    	      -	38	%	sur	les	achats	de	papier	;
                                                                    	      -	9	%	sur	la	gestion	du	parc	automobile	(carburants,	frais	d’autoroute,	réparations).

                                                                    	       Depuis	trois	ans	et	à	assiette	égale,	le	budget	de	fonctionnement	hors	personnel	a	pu	être	
                                                                                                                                                                      	
                                                                    réduit	de	8	%.	

                                                                           3) La taxe additionnelle sur les cartes grises :

                                                                    	       Pour	contribuer	à	l’équilibre	du	budget,	je	vous	proposerai	au	cours	de	cette	séance	de	
                                                                    porter	de	32	à	35	€	le	montant	de	la	taxe	additionnelle	sur	les	cartes	grises.	Il	ne	faut	pas	suresti-
                                                                    mer	l’impact	de	cette	recette.	Il	ne	s’agit	en	effet	que	d’en	réajuster	le	taux	qui	était	en	retard	par	
                                                                    rapport	à	la	moyenne	nationale.	La	crise	du	marché	automobile	en	rend	certes	le	produit	aléatoire	
                                                                    ;	mais	cette	taxe	est	une	variable	d’ajustement	qui	reste	bien	utile	à	l’équilibre	de	notre	budget.	

                                                                           4) La maîtrise de notre endettement :

                                                                    	      Je	vous	proposerai	de	n’inscrire	que	132	millions	d’euros	d’emprunt,	correspondant	à	un	
                                                                    montant	inférieur	de	plus	de	10	millions	d’euros	par	rapport	à	2010.	Le	but	est	de	continuer	à	
                                                                    réduire	le	poids	de	nos	frais	financiers.


                                                                         III - La perte de notre autonomie financière, voulue par l’État, nous a
                                                                    contraints à faire des choix

                                                                    	       Nous	sommes	conduits	à	décider	de	ne	pas	soutenir	les	projets	dont	le	financement	n’est	
                                                                    plus	assuré	par	les	autres	financeurs	:	nous	n’interviendrons	donc	pas	en	2011	dans	la	restaura-
                                                                    tion	de	l’abbaye	de	Clairvaux	ou	encore	la	reconstruction	du	FRAC.	Ces	projets	ne	sont	pas	annulés	
                                                                    mais	reportés.

                                                                    	      Nous	avons	également	adapté	nos	dispositifs	économiques,	en	remplaçant	notre	soutien	
                                                                    sous	forme	de	subventions	par	des	avances	remboursables.	

                                                                    	     Compte-tenu	de	la	mise	en	place	d’un	dispositif	fiscal	au	niveau	national,	nous	pourrons	
                                                                    ramener	nos	taux	d’intervention	en	faveur	des	dessertes	forestières	de	70	%	à	45	%.	



                                                                                                                                                                               4
Nous	allons	cibler	nos	soutiens	en	privilégiant	les	champardennais	:	c’est	le	cas	pour	les	
                                                                    aides	individuelles	aux	étudiants,	qui	seront	limitées	aux	étudiants	d’origine	champardennaise.

                                                                    	       Nous	étendrons	davantage	la	conditionnalité	de	nos	aides	sur	la	base	de	prise	en	compte	
                                                                    de	critères	sociaux	et	environnementaux.	



                                                                         IV – Le budget primitif 2011 est un budget volontariste basé sur
                                                                    quatre priorités.
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                           1) La modernisation de la région :

                                                                    	     Il	y	a	nécessité	de	rattraper	le	retard	accumulé	depuis	40	ans	en	matière	d’emploi,	d’ac-
                                                                    compagnement	des	entreprises,	d’enseignement	supérieur,	d’accompagnement	des	jeunes.

                                                                    	      Nous	poursuivrons	donc	nos	investissements,	leviers	pour	le	développement	régional	et	
                                                                    l’emploi,	que	ce	soit	:

                                                                    	      -	Dans	l’enseignement	supérieur	par	l’accueil	des	grandes	écoles	avec	leurs	laboratoires.
                                                                    	      -	Dans	les	lycées	dont	nous	maintiendrons	aussi	la	dotation	de	fonctionnement.	Nous		 	
                                                                    	      avons	la	volonté	de	développer	la	clause	sociale	dans	l’ensemble	de	nos	marchés	publics.	
                                                                    	      Cet	effort	d’investissement	est	le	premier	levier	de	la	création	d’emplois.	Chaque	million			
                                                                    	      d’euros	investi	représente			500	000	€		d’heures	de	travail	dans	les	entreprises	régionales		
                                                                    	      du	BTP.
                                                                    	      -Dans	le	développement	des	entreprises	(avec	118,8	M€	de	crédits	de	paiements	inscrits)	
                                                                    	      et	notamment	dans	le	domaine	de	la	R&D.	Nous	allons	créer	une	société	régionale
                                                                    	      publique	de	co-investissement	en	fonds	propres.	Pour	encore	mieux	accompagner	le
                                                                    	      développement	de	nos	PME,	nous	allons	baisser	le	seuil	d’investissement	pour	les
                                                                    	      dispositifs	éco-développement	et	contrat	de	projet	PME.	
                                                                    	      -	Dans	le	domaine	économique	toujours,	nous	allons	accroître	les	moyens	en	faveur	de		 	
                                                                    	      l’Economie	Sociale	et	Solidaire.
                                                                    	      -	Dans	le	domaine	du	très	haut	débit,	nous	allons	définir,	en	concertation	avec	les
                                                                    	      départements,	un	schéma	d’aménagement	numérique	de	notre	territoire.	
                                                                    	      -	Nous	souhaitons	également	donner	suite	à	l’inscription	des	18	M€	de	l’Etat,	du	conseil			
                                                                    	      général	de	la	Marne	et	de	la	région	pour	étudier	la	faisabilité	et	les	conditions
                                                                    	      technico-économiques	d’un	axe	ferroviaire	Nord/Sud	entre	Reims	et	Troyes.

                                                                           2) La solidarité :

                                                                    	      Elle	trouve	sa	concrétisation	pour	les	champardennais,	au	travers	:

                                                                    	      -	De	la	mise	en	place	de	systèmes	d’aides	différenciées	prenant	en	compte	les	ressources		
                                                                    	      des	bénéficiaires		(restauration	scolaire,	carte	LycéO,	Studéo,	carte	multiservices	pour	les		
                                                                    	      étudiants,	tarification	transports…).
                                                                    	      -	De	la	conduite	d’actions	transversales	en	matière	d’égalité	entre	les	femmes	et	les		     	
                                                                    	      hommes.
                                                                    	      -	De	la	prévention	des	grossesses	précoces	et	l’accès	à	la	contraception.
                                                                    	      -	Du	projet	pilote	«	domomédecine	»	et	de	la	promotion	des	territoires	de	santé.
                                                                    	      -	Pour	les	territoires,	au	travers	:



                                                                                                                                                                            5
.	Des	dotations	pour	chaque	Pays	ou	PNR	qui	seront	maintenues	
                                                                    	   .	De	la	création	d’un	fonds	destiné	aux	petits	projets	communaux	dans	une	optique	de		 	
                                                                    	   solidarité	avec	les	plus	petites	communes	à	faibles	ressources	(-	de	5	000	habitants).
                                                                    	   -	De	la	mobilisation	des	financements	au	sein	de	chaque	territoire	en	tenant	compte	des			
                                                                    	   situations	les	plus	difficiles	(équité	sociale	et	territoriale)
                                                                    	   -	De	la	consolidation	de	l’aide	aux	acteurs	culturels	et	du	soutien	aux	sports	émergents.

                                                                        3) La qualité de vie :

                                                                    	   En	matière	d’environnement,	notre	objectif	pour	la	région	est	ambitieux,	que	ce	soit	:
                                                                    	   -	Par	le	lancement	d’une	charte	de	la	biodiversité	et	d’une	réflexion	sur	la	mise	en	place		 	
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    	   d’un	fonds	carbone.	
                                                                    	   -	Par	le	développement	de	la	consommation	locale	et	des	circuits	courts.
                                                                    	   -	Par	le	renforcement	de	la	politique	régionale	en	faveur	de	la	filière	bois.
                                                                    	   -	Par	l’impulsion	au	développement	d’écolabels	pour	les	hôtels,	campings,	meublés	de		 	
                                                                    	   tourisme	et	chambres	d’hôtes.
                                                                    	   -	Par	l’évolution	des	règles	d’éco	conditionnalité	agricole	et	le	soutien	à	l’agriculture	bio.
                                                                    	   -	Par	le	soutien	apporté	au	développement	des	énergies	renouvelables.

                                                                        4) L’accompagnement des jeunes et le soutien à leur formation :

                                                                    	   Ces	2	objectifs	verront	leur	traduction	au	travers	de	:

                                                                    	   -	L’élaboration	avec	l’Etat	du	contrat	de	plan	régional	de	développement	des	formations
                                                                    	   professionnelles.
                                                                    	   -	L’évolution	des	contrats	de	progrès	pour	l’apprentissage.
                                                                    	   -	L’élargissement	du	nombre	de	bénéficiaires	de	l’école	de	la	2°	chance,	avec	la	création		 	
                                                                    	   d’antennes	sur	Vouziers	et	Reims.
                                                                    	   -	La	mise	en	place	d’un	pack	pour	l’autonomie	des	jeunes	et	la	création	d’un	forum
                                                                    	   régional	des	jeunes	regroupant	tous	les	acteurs	de	la	jeunesse.
                                                                    	   -	La	définition	d’un	programme	sur	les	champs	de	la	politique	jeunesse	:	Il	s’agit	de
                                                                    	   conjuguer	l’émancipation	individuelle	de	chacun	et	la	promotion	collective	d’une
                                                                    	   génération	qui	aura	à	faire	face	aux	défis	de	la	société	de	demain.	En	ce	sens,	un
                                                                    	   diagnostic	complet	sera	conduit	en	2011	sur	la	situation	de	la	jeunesse	en
                                                                    	   Champagne--Ardenne.	Assurer	à	nos	jeunes	les	meilleures	conditions	pour	se	former,	leur	
                                                                    	   apporter	une	qualité	de	vie	dans	un	environnement	préservé,	contribuera	à	faire	d’eux	des	
                                                                    	   citoyens	responsables,	ouverts	sur	le	monde.

                                                                                                    =======================




                                                                                                                                                                         6
Ce	budget	2011	pour	tous	les	champardennais	s’inscrit	dans	une	dynamique	d’avenir	et	
                                                                    d’espoir	pour	une	région	et	ses	habitants	dont	le	nombre	augmente	à	nouveau.	

                                                                    	     Après	 prés	 de	 20	 ans	 de	 baisse	 et	 pour	 la	 troisième	 année	 consécutive,	 la	 population	
                                                                    champardennaise	augmente.

                                                                    	        En	2009,		il	y	avait	1	338	850	habitants	dans	la	région	;	début	2010,	1	339	487	et	pour	2011,	
                                                                    1.376.046	habitants.	C’est	le	chiffre	que	vient	de	faire	paraître	l’INSEE	représentant	la	population	
                                                                    à	prendre	en	compte	en	2011.		Il	s’agit	bien	d’une	inversion	de	tendance	qui,	pour	modeste	qu’elle	
                                                                    soit,	est	en	contradiction	formelle	avec	les	projections	faites	sur	la	base	de	tendances	antérieures.	
Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011




                                                                    Comme	le	précise	l’INSEE,	celles-ci	ne	prennent	en	compte	que	les	tendances	du	passé	et	ne	peu-
                                                                    vent	donc	s’assimiler	à	des	prévisions.

                                                                    	       Si	la	population	champardennaise	tend	à	se	redresser,	il	n’y	a	à	cela	rien	de	surprenant.	
                                                                    Car	ce	constat	est	cohérent	avec	d’autres	ratios	:

                                                                    	       -	la	part	de	la	population	jeune	reste	importante	en	Champagne-Ardenne.	Le	taux	de	na-
                                                                    talité	est	supérieur	à	la	moyenne	nationale.	L’âge	moyen	des	champardennais	(39	ans)	est	éga-
                                                                    lement	 inférieur	 à	 celui	 de	 12	 autres	 régions	 (Bourgogne,	 Haute	 et	 Basse	 Normandie,	 Poitou-
                                                                    Charentes,	 Aquitaine,	 Midi-Pyrénées,	 Auvergne,	 Languedoc-Roussillon,	 PACA,	 Corse,	 Bretagne,	
                                                                    Centre…).
                                                                    	       -	la	population	champardennaise	investit	davantage	sur	son	territoire.	Alors	que	le	nombre	
                                                                    de	permis	de	construire	en	2009	chutait	en	France	(-18,5	%),	il	augmentait	en	Champagne-Ar-
                                                                    denne	de		+	1,9	%,	par	rapport	à	2008.

                                                                    	        Selon	les	chiffres	de	l’Agence	Nationale	pour	la	Création	d’Entreprises,	dépendant	du	Mi-
                                                                    nistère	 de	 l’Economie	 et	 des	 Finances,	 le	 nombre	 de	 création	 d’entreprise,	 en	 Champagne-Ar-
                                                                    denne,	n’a	cessé	d’augmenter	depuis	2004.	Rapportée	à	sa	population,	la	Champagne-Ardenne	
                                                                    est	la	région	où	la	création	d’entreprises	a	été	la	plus	dynamique	de	toutes	les	régions	de	France	
                                                                    au	cours	des	5	dernières	années

                                                                    	       Malgré	la	crise,	la	Champagne-Ardenne	est	aussi	l’une	des	régions	de	France	les	plus	ex-
                                                                    portatrices.

                                                                    	       Qu’il	y	ait	encore	beaucoup	à	faire	pour	faire	face	au	défi	démographique,	et	donner	à	la	
                                                                    Champagne-Ardenne	l’image	attractive	qu’elle	mérite…	Chacun	en	est	conscient	!	Mais	les	faits	
                                                                    sont	là.	Ils	ne	sont	pas	la	traduction	d’une	région	en	déclin.
                                                                    Ainsi,	mes	chers	collègues,	l’élaboration	de	notre	budget	2011	s’inscrit	dans	une	perspective	de	
                                                                    renouveau	 et	 d’attractivité	 de	 notre	 territoire	 pour	 le	 bien	 être	 des	 champardennaises	 et	 des	
                                                                    champardennais.


                                                                                                            Jean-Paul BACHY
                                                                                          Président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne




                                                                                                                                                                                  7

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Vote du Budget 2011 du Conseil Régional de Champagne Ardenne - Discours de Jean-Paul BACHY

  • 1. Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 Séance plénière des 20 et 21 décembre 2010 BUDGET PRIMITIF 2011 Intervention du Président
  • 2. I - Le contexte général Mes chers collègues, Les conditions dans lesquelles les collectivités territoriales et singulièrement les régions ont à préparer leurs budgets primitifs pour 2011 sont sans précédent : Depuis six mois, la mise en œuvre de la réforme de la fiscalité locale nous apporte qua- siment chaque jour des informations en constante évolution, lorsqu’elles ne se contredisent pas. Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 L’étape finale de l’élaboration de la loi de finances pour 2011 intervenue ces derniers jours a dé- montré l’ampleur des dissonances entre l’assemblée nationale et le sénat. Il serait faux de croire d’ailleurs que la fin des travaux parlementaires a définitivement précisé la donne puisque, par exemple et sans entrer dans les détails techniques d’une extra- ordinaire complexité, les régions ne savent toujours pas comment ni quand vont s’appliquer les mécanismes de péréquations interrégionales. Ces atermoiements passés et encore à venir démontrent l’improvisation avec laquelle cette réforme de la fiscalité territoriale a été conduite. Son seul but est de faire supporter par les collectivités territoriales l’essentiel de la réduction des déficits publics. Or, le gouvernement en est le premier responsable alors que ce sont les collectivités territoriales qui contribuent à 75 % de l’investissement public national. Je suis dans mon rôle en alertant les élus locaux de bonne foi quant au sens de cette réforme en disant « attention casse cou ». La réforme de la fiscalité locale retire aux régions toute possibilité de décider de leur propre avenir. Privés aujourd’hui de presque toute autonomie fiscale, nous n’avons plus désor- mais comme seul rôle que de répartir les dotations que l’Etat consent à nous octroyer. La TIPP elle-même n’est pas une ressource propre puisque nous n’en maîtrisons ni l’assiette ni le taux. Nous sommes aujourd’hui victimes d’une triple contrainte : 1) La perte de notre autonomie : La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 et l’article 72-2 de la Constitution qui en résulte précisent pourtant que les collectivités territoriales « bénéficient de ressources dont elles peu- vent disposer librement. La loi les autorise à en fixer l’assiette et le taux dans les limites qu’elle détermine. Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales re- présentent une part déterminante de leurs recettes ». Résultat : pour 2011, 91,5 % de nos recettes de fonctionnement, contre 48 % en 2009, sont unilatéralement fixées par l’Etat. Autant le dire clairement, la décentralisation est morte. 2) Le préjudice du différentiel des compensations : Le transfert de compétences aux collectivités territoriales devait s’accompagner du trans- fert des ressources consacrées par l’Etat à l’exercice des compétences transférées. Cette compen- sation financière, selon la loi du 13 août 2004, devait être « intégrale, concomitante, contrôlée et 2
  • 3. conforme à l’objectif d’autonomie financière inscrit dans la Constitution » Résultat : de 2005 à 2010, l’écart entre le coût réel de ces transferts (transports ferro- viaires, personnels des lycées, inventaire du patrimoine, formations sociales et paramédicales, bourses) et les compensations qui nous ont été versées par l’Etat est de 114 millions d’euros. Personne ne peut nier ce chiffre. Autrement dit, tout aussi clairement, la loi du 13 août 2004, présentée comme « relative aux libertés et responsabilités locales », n’est en réalité qu’un marché de dupe. 3) Le gel des dotations d’Etat : Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 L’annonce du gel des dotations d’Etat pour les trois années qui viennent n’est évidemment pas de nature à améliorer la situation. On sait en effet déjà que l’inflation continuera de croître et que les annonces récentes d’augmentation des tarifs du gaz, de l’électricité, des assurances,… ne manqueront pas d’avoir de lourdes conséquences sur nos budgets de fonctionnement. II - Nos marges de manœuvre Dans de telles circonstances, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, comme nous l’avons déjà dit lors de notre débat d’orientations budgétaires, pour pouvoir vous présenter un budget 2011 équilibré en recettes et en dépenses à 672,37 millions d’euros, soit en légère aug- mentation (de 1,1 %) par rapport à 2010. Nos efforts ont porté sur quatre points : 1) Une meilleure mobilisation de nos recettes : A l’issue d’un fort investissement des services dans la mise à jour des dossiers de travaux dans les lycées, nous avons pu procéder à l’intégration dans les comptes de bilan de plus de 24 millions d’euros de travaux réalisés par les mandataires, ce qui nous a permis d’inscrire 3,6 mil- lions d’euros supplémentaires de FCTVA. De même, les dernières mises à jour faites en matière d’avancement des opérations béné- ficiaires de fonds européens gérés dans le cadre de la subvention globale nous ont permis d’ap- porter une recette complémentaire pour 2011 de 6,7 millions d’euros décomposée en 4,1 millions au titre du FEDER et 2,6 millions au titre du FSE . Je rappelle que, le 25 octobre dernier, nous avons décidé de voter l’application de la sur- modulation de la TIPP au titre des infrastructures du Grenelle 2, ce qui permet d’espérer une recette complémentaire de 12 millions d’euros. 2) Des économies de fonctionnement sans précédent : Les efforts réalisés en 2011 : - Baisse de 5 % sur les dépenses de communication ; - Baisse de 12 % sur les frais de viabilisation et de fonctionnement des services ; - Baisse de 5 % sur les frais de cotisations liées aux adhésions aux associations ; - Baisse de 14 % sur les coûts de gestion du parc automobile ; 3
  • 4. - Baisse de 4 % sur les coûts de gestion des bâtiments ; - Baisse de 28 % sur les coûts de matériel ; - Baisse de 30 % sur les fournitures générales ; - Baisse de 9 % sur les frais de gestion ; - Maintien à leur niveau de 2010 des dépenses informatiques par le passage de 3 à 4 ans de l’amortissement des PC, compte tenu de la capacité des nouveaux matériels ; - Développement des actions économes en matière de consommations énergétiques ; - Amplification des actions de dématérialisation ; - Optimisation des déplacements, du covoiturage, de la visioconférence, ... Sur les 3 dernières années, la baisse cumulée des dépenses a été de : Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 - 18 % sur les travaux internes de reprographie ; - 37 % sur les travaux externes d’impression ; - 32 % sur fournitures générales ; - 38 % sur les achats de papier ; - 9 % sur la gestion du parc automobile (carburants, frais d’autoroute, réparations). Depuis trois ans et à assiette égale, le budget de fonctionnement hors personnel a pu être réduit de 8 %. 3) La taxe additionnelle sur les cartes grises : Pour contribuer à l’équilibre du budget, je vous proposerai au cours de cette séance de porter de 32 à 35 € le montant de la taxe additionnelle sur les cartes grises. Il ne faut pas suresti- mer l’impact de cette recette. Il ne s’agit en effet que d’en réajuster le taux qui était en retard par rapport à la moyenne nationale. La crise du marché automobile en rend certes le produit aléatoire ; mais cette taxe est une variable d’ajustement qui reste bien utile à l’équilibre de notre budget. 4) La maîtrise de notre endettement : Je vous proposerai de n’inscrire que 132 millions d’euros d’emprunt, correspondant à un montant inférieur de plus de 10 millions d’euros par rapport à 2010. Le but est de continuer à réduire le poids de nos frais financiers. III - La perte de notre autonomie financière, voulue par l’État, nous a contraints à faire des choix Nous sommes conduits à décider de ne pas soutenir les projets dont le financement n’est plus assuré par les autres financeurs : nous n’interviendrons donc pas en 2011 dans la restaura- tion de l’abbaye de Clairvaux ou encore la reconstruction du FRAC. Ces projets ne sont pas annulés mais reportés. Nous avons également adapté nos dispositifs économiques, en remplaçant notre soutien sous forme de subventions par des avances remboursables. Compte-tenu de la mise en place d’un dispositif fiscal au niveau national, nous pourrons ramener nos taux d’intervention en faveur des dessertes forestières de 70 % à 45 %. 4
  • 5. Nous allons cibler nos soutiens en privilégiant les champardennais : c’est le cas pour les aides individuelles aux étudiants, qui seront limitées aux étudiants d’origine champardennaise. Nous étendrons davantage la conditionnalité de nos aides sur la base de prise en compte de critères sociaux et environnementaux. IV – Le budget primitif 2011 est un budget volontariste basé sur quatre priorités. Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 1) La modernisation de la région : Il y a nécessité de rattraper le retard accumulé depuis 40 ans en matière d’emploi, d’ac- compagnement des entreprises, d’enseignement supérieur, d’accompagnement des jeunes. Nous poursuivrons donc nos investissements, leviers pour le développement régional et l’emploi, que ce soit : - Dans l’enseignement supérieur par l’accueil des grandes écoles avec leurs laboratoires. - Dans les lycées dont nous maintiendrons aussi la dotation de fonctionnement. Nous avons la volonté de développer la clause sociale dans l’ensemble de nos marchés publics. Cet effort d’investissement est le premier levier de la création d’emplois. Chaque million d’euros investi représente 500 000 € d’heures de travail dans les entreprises régionales du BTP. -Dans le développement des entreprises (avec 118,8 M€ de crédits de paiements inscrits) et notamment dans le domaine de la R&D. Nous allons créer une société régionale publique de co-investissement en fonds propres. Pour encore mieux accompagner le développement de nos PME, nous allons baisser le seuil d’investissement pour les dispositifs éco-développement et contrat de projet PME. - Dans le domaine économique toujours, nous allons accroître les moyens en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire. - Dans le domaine du très haut débit, nous allons définir, en concertation avec les départements, un schéma d’aménagement numérique de notre territoire. - Nous souhaitons également donner suite à l’inscription des 18 M€ de l’Etat, du conseil général de la Marne et de la région pour étudier la faisabilité et les conditions technico-économiques d’un axe ferroviaire Nord/Sud entre Reims et Troyes. 2) La solidarité : Elle trouve sa concrétisation pour les champardennais, au travers : - De la mise en place de systèmes d’aides différenciées prenant en compte les ressources des bénéficiaires (restauration scolaire, carte LycéO, Studéo, carte multiservices pour les étudiants, tarification transports…). - De la conduite d’actions transversales en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. - De la prévention des grossesses précoces et l’accès à la contraception. - Du projet pilote « domomédecine » et de la promotion des territoires de santé. - Pour les territoires, au travers : 5
  • 6. . Des dotations pour chaque Pays ou PNR qui seront maintenues . De la création d’un fonds destiné aux petits projets communaux dans une optique de solidarité avec les plus petites communes à faibles ressources (- de 5 000 habitants). - De la mobilisation des financements au sein de chaque territoire en tenant compte des situations les plus difficiles (équité sociale et territoriale) - De la consolidation de l’aide aux acteurs culturels et du soutien aux sports émergents. 3) La qualité de vie : En matière d’environnement, notre objectif pour la région est ambitieux, que ce soit : - Par le lancement d’une charte de la biodiversité et d’une réflexion sur la mise en place Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 d’un fonds carbone. - Par le développement de la consommation locale et des circuits courts. - Par le renforcement de la politique régionale en faveur de la filière bois. - Par l’impulsion au développement d’écolabels pour les hôtels, campings, meublés de tourisme et chambres d’hôtes. - Par l’évolution des règles d’éco conditionnalité agricole et le soutien à l’agriculture bio. - Par le soutien apporté au développement des énergies renouvelables. 4) L’accompagnement des jeunes et le soutien à leur formation : Ces 2 objectifs verront leur traduction au travers de : - L’élaboration avec l’Etat du contrat de plan régional de développement des formations professionnelles. - L’évolution des contrats de progrès pour l’apprentissage. - L’élargissement du nombre de bénéficiaires de l’école de la 2° chance, avec la création d’antennes sur Vouziers et Reims. - La mise en place d’un pack pour l’autonomie des jeunes et la création d’un forum régional des jeunes regroupant tous les acteurs de la jeunesse. - La définition d’un programme sur les champs de la politique jeunesse : Il s’agit de conjuguer l’émancipation individuelle de chacun et la promotion collective d’une génération qui aura à faire face aux défis de la société de demain. En ce sens, un diagnostic complet sera conduit en 2011 sur la situation de la jeunesse en Champagne--Ardenne. Assurer à nos jeunes les meilleures conditions pour se former, leur apporter une qualité de vie dans un environnement préservé, contribuera à faire d’eux des citoyens responsables, ouverts sur le monde. ======================= 6
  • 7. Ce budget 2011 pour tous les champardennais s’inscrit dans une dynamique d’avenir et d’espoir pour une région et ses habitants dont le nombre augmente à nouveau. Après prés de 20 ans de baisse et pour la troisième année consécutive, la population champardennaise augmente. En 2009, il y avait 1 338 850 habitants dans la région ; début 2010, 1 339 487 et pour 2011, 1.376.046 habitants. C’est le chiffre que vient de faire paraître l’INSEE représentant la population à prendre en compte en 2011. Il s’agit bien d’une inversion de tendance qui, pour modeste qu’elle soit, est en contradiction formelle avec les projections faites sur la base de tendances antérieures. Séance Plénière des 20 et 21 Décembre 2010 - BUDGET PRIMITIF 2011 Comme le précise l’INSEE, celles-ci ne prennent en compte que les tendances du passé et ne peu- vent donc s’assimiler à des prévisions. Si la population champardennaise tend à se redresser, il n’y a à cela rien de surprenant. Car ce constat est cohérent avec d’autres ratios : - la part de la population jeune reste importante en Champagne-Ardenne. Le taux de na- talité est supérieur à la moyenne nationale. L’âge moyen des champardennais (39 ans) est éga- lement inférieur à celui de 12 autres régions (Bourgogne, Haute et Basse Normandie, Poitou- Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Auvergne, Languedoc-Roussillon, PACA, Corse, Bretagne, Centre…). - la population champardennaise investit davantage sur son territoire. Alors que le nombre de permis de construire en 2009 chutait en France (-18,5 %), il augmentait en Champagne-Ar- denne de + 1,9 %, par rapport à 2008. Selon les chiffres de l’Agence Nationale pour la Création d’Entreprises, dépendant du Mi- nistère de l’Economie et des Finances, le nombre de création d’entreprise, en Champagne-Ar- denne, n’a cessé d’augmenter depuis 2004. Rapportée à sa population, la Champagne-Ardenne est la région où la création d’entreprises a été la plus dynamique de toutes les régions de France au cours des 5 dernières années Malgré la crise, la Champagne-Ardenne est aussi l’une des régions de France les plus ex- portatrices. Qu’il y ait encore beaucoup à faire pour faire face au défi démographique, et donner à la Champagne-Ardenne l’image attractive qu’elle mérite… Chacun en est conscient ! Mais les faits sont là. Ils ne sont pas la traduction d’une région en déclin. Ainsi, mes chers collègues, l’élaboration de notre budget 2011 s’inscrit dans une perspective de renouveau et d’attractivité de notre territoire pour le bien être des champardennaises et des champardennais. Jean-Paul BACHY Président du Conseil Régional de Champagne-Ardenne 7