Quelle viabilité de la riziculture irrigué familiale sous contrainte foncière? Leçons tirées des études de trois barrages ouest africains. Frédéric Bazin (IRAM), Bamako, juin 2014.
Quelle viabilité de la riziculture irrigué familiale sous contrainte foncière? Leçons tirées des études de trois barrages ouest africains.
Communication de Frédéric Bazin (IRAM) lors de l'atelier régional « Vers une sécurisation foncière du paysan dans la riziculture à grande échelle au Sahel » tenu à Bamako, les 2 et 3 juin 2014.
L'atelier etait organisé par la Global Water Initiative (GWI) en Afrique de l’Ouest, mise en oeuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), en partenariat avec le Comité Inter États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), l’Association Régionale pour l’Irrigation et le Drainage (ARID), et l’International Land Coalition (ILC), et financé par la Fondation Howard G. Buffett.
Sécurisation foncière des terres agricoles dans les projets de barrages: Leço...
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Formation exigences de l'ISO 14001 systèmes de management de l'environnement
Quelle viabilité de la riziculture irrigué familiale sous contrainte foncière? Leçons tirées des études de trois barrages ouest africains. Frédéric Bazin (IRAM), Bamako, juin 2014.
1. Quelle viabilité de la riziculture
irrigué familiale sous contrainte
foncière?
Leçons tirées des études de trois
barrages ouest africains
2. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Plandelaprésentation
1. Combien faut-il d’hectares de riz irrigué
pour une exploitation viable ?
2. Quelle est la situation foncière des
exploitations dans les périmètres irrigués
des grands barrages?
3. Comment viabiliser les exploitations
familiales?
3. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Modèle de revenu
4. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Modèle de revenu
5. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Modèle de revenu
6. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Des performances réelles contrastées
Les producteurs ne suivent pas tous le
modèle technique divulgué par
l’encadrement.
Globalement, les performances des
producteurs sont inférieures aux modèles
et il y a de fortes différences de revenus
entre les producteurs
7. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Modèlederevenu
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Modèle théorique vs. réel
8. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Modèlederevenu
1-Combiend’hectaresderizirrigué
pouruneexploitationviable?
Les différences entre producteurs à Bagré
9. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
2-Lasituationfoncièredes
exploitationsderizicultureirriguée
Les allocations initiales: des situations variées en
fonction des contextes
• A Bagré: 0,74 à 1 ha de terres irrigués
• A Sélingué : d’abord des surfaces de plusieurs ha,
attribuées en fonction du nombre d’actifs et de
l’équipement disponible, puis réattribution et
diminution des parcelles (0,25 ha/ attributaire)
• A Niandouba & Confluent, étaient prévues i) de
petites parcelles en complément aux cultures de
plateaux; ii) de petites exploitations exclusivement
rizicoles de taille plus importante; finalement, des
parcelles de 1,25 à 1,35 ha en irrigué ont été
attribuées aux producteurs familiaux.
10. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
2-Lasituationfoncièredes
exploitationsderizicultureirriguée
Des allocations en foncier irrigué insuffisantes pour
vivre de la riziculture irriguée seule
11. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
2-Lasituationfoncièredes
exploitationsderizicultureirriguée
Mais un nombre important de producteurs n’ont pas
accès au foncier non-irrigué
• Il s’agit essentiellement des migrants, mais aussi
d’une partie des déplacés qui ont perdu leurs
terres ou qui ne peuvent plus les cultiver à cause
de la distance.
• A Sélingué, 25 % des producteurs sont migrants et
n’ont pratiquement pas accès au foncier non-
irrigué
• A Bagré, les producteurs de la rive droite (1/3 des
producteurs?) n’ont pas de terres en pluvial (elles
leur ont été retirées par les autochtones)
12. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Deux stratégies sont possibles:
1) augmenter la surface
13. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Deux stratégies sont possibles:
2) augmenter les performances des exploitations
14. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Les producteurs cherchent à augmenter leur
foncier irrigué pour viabiliser leur exploitation
Mais l’Etat préfère souvent réserver les terres
irrigables à l’agrobusiness qui a les moyens
d’investir
Malgré les règles qui empêchent la vente ou la
location de parcelles, les producteurs réalisent
des transactions foncières pour augmenter leur
surface cultivable
Ce sont souvent des producteurs qui n’arrivent
pas à mettre en valeur leur parcelle faute de
moyens qui la louent ou la « vendent ».
15. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Les producteurs cherchent à augmenter leur
foncier irrigué: l’exemple de Bagré
16. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Les facteurs favorisant l’augmentation des
performances: l’accès à la traction animale
17. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Les facteurs favorisant l’augmentation des
performances: l’accès à la traction animale
• A Bagré, plus de la majorité des producteurs n’ont
pas d’équipement de traction animale complet
(77% à la fin du projet pilote); dans l’Ananmbé,
moins de 25% sont équipés
• La traction animale permet de réaliser les
opérations culturales à temps et aide à fumer les
champs
• La location d’animaux ou le service de labour
coutent chers aux paysans qui n’ont pas
d’équipement
• Toutefois, la TA n’est rentable que si l’on possède
assez de terre
18. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
3–Lesstratégiesdeviabilisationdes
exploitationsfamiliales
Les facteurs favorisant l’augmentation des
performances: l’accès au crédit
• Le coût de production de la riziculture est très élevé et les
revenus de l’exploitation ne sont pas suffisants pour les
couvrir
• Faute de crédit, les producteurs limitent l’utilisation des
intrants ou la mise en valeur des parcelles
• L’accès au crédit de campagne est donc essentiel pour
l’achat des intrants et des services, mais reste
problématique dans la plupart des pays.
Coûts de production par
campagne
Bagré, sans
TA
Bagré, avec
TA
Anambé
Intrants 178 500 225 500 103 790
Services 193 000 113 000 130 600
Redevance 30 000 30 000 0
Coût de production total/ha 401 500 368 500 234 390
Revenu agricole/ha 138 500 231 500 156 360
19. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Conclusions 1. La mise en valeur des terres irriguées et la
performance de la riziculture ne sont pas une
question de volonté mais de moyens
2. Les études des systèmes de productions irrigués
permettent de définir les conditions auxquelles
les producteurs peuvent vivre de leur exploitation
et y investir
3. Elles montrent qu’il faut en particulier:
Une surface minimale en irrigué de 3 à 5 ha
(modulable en fonction de la disponibilité en terres
non-irriguées)
des équipements agricoles (traction animale avec
charrue, herse, charrette…)
22. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Conclusions 4. Or, dans les périmètres irrigués, la majorité des
producteurs ne satisfait à aucune de ces 2
conditions et est considérée comme pauvre (75%
selon l’étude VECO dans l’Amembé).
5. L’Etat doit donc choisir entre 3 options:
Des unités viables basées sur de petites parcelles
irriguées complétant des surfaces pluviales
(autochtones)
Des unités viables en nombre limité, basées
uniquement sur l’irrigation (+ pâturages?) avec une
surface minimale de 4 à 5 ha par famille (immigrants,
déplacés)
Des unités non viables, permettant d’installer un grand
nombre de producteurs sur de petites surfaces
irriguées
23. institut de recherches et d’applications des méthodes de développement
Conclusions « Il ressortait de cette expérience que les
équipements constituaient les principaux
leviers pour accroitre la production à
conditions que la superficie exploitée soit
suffisante pour optimiser les matériels de
production. »
Sur le projet pilote « petit Bagré » entre 1981 et 1997. Nébié
Ousmane, expérience des peuplements et stratégie de
développement dans la vallée du Nakambé ; Faculté des
lettres et sciences humaines de l’université de Neuchatel,
2005. Cité par OUEDRAOGO in Recherche-action sur les
moyens de subsistance des agriculteurs et les options
d’intervention de Global Water Initiative – GWI