3. A l’origine, dans ce qui n’était encore qu’un faubourg de Paris au
tout début du Moyen Age
Suivant les règles des romains, les premiers parisiens enterraient leurs
morts le long des grandes routes et dans les jardins.
L’emplacement des innocents fut alors utilisé à cet usage.
Sous son premier nom, le cimetière des champeaux, à l’extérieur de la
ville à ses origines, il dépendait du bourg Saint Germain.
Une chapelle dédiée aux innocents avaient construite.
reconstruite.
Détruite lors des invasions barbares de 886, elle fut ensuite reconstruite.
4. Il se retrouve dans la ville lors de l’élaboration des remparts par
Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle
A proximité des halles attirant les foires et les marchands, et étant un lieu d’asile, le
cimetière attirait lles prostituées et brigands. Des animaux venaient aussi y
es
chercher nourriture.
Aussi,
Aussi, Philippe Auguste décida d’entourer le cimetière d’une haute enceinte et de
nuit.
faire fermer les portes la nuit.
NB : au fil des siècles les riverains continuèrent de se plaindre des mauvaises
rencontres faites autour du cimetière
Autour du cimetière se dégageait aussi une odeur pestilentielle.
A noter qu’il restait un lieu saint et un évêque de Paris avait souhaité en 1492 que
dans son tombeau à Notre Dame on y rajouta de la terre du cimetière.
Selon la légende la terre des Saints Innocents était tellement pourrissante qu’un corps y
disparaissait en neuf jours
7. La gestion du cimetière
Le chapitre de Saint Germain avait en charge la gestion du cimetière.
C’est lui qui donnait alors les concessions à perpétuité.
Les corps étaient amenés à l’église des Saints Innocents.
L’office des morts s’y déroulait et se terminait au préchoir. Suivant la
richesse du défunt le corps était inhumé soit dans une tombe soit dans
la fosse.
Le fossoyeur, qui logeait à proximité, percevait les droits de sépulture
avait aussi pour responsabilité de veiller à l’ouverture et à la fermeture
des portes du cimetière.
8. Au cours de son histoire, une trentaine de paroisses ont utilisé le
cimetière des innocents
- Extrait du plan de Truchet et Hoyaux 1552 -
Paroisse
Hôpital
Cimetière des Innocents
9. Le plan du cimetière
Porte Saint
Eustache
Eglise des
Saints
Innocents
Cimetière
Charnier des lingères
Porte Saint
Germain
Rue de la Ferronnerie
Porte
Saint
Jacques
10. Quatre charniers entouraient le cimetière (1/2)
A l’Est , côté rue Saint Denis, le charnier de la Vierge,
Au Nord, côté rue aux fers, le Vieux charnier
A l’Ouest, côté rue de la Lingerie, le charnier des écrivains,
Au Sud, côté rue de la Ferronnerie, le charnier des lingères
Il s’agissait en fait de galeries ou portiques, composées d’arcades, construites
contre le mur autour du cimetière où on déposait dans les combles les
ossements et couvertes d’un toit de tuile.
On gérait ainsi le manque de place dans ce cimetière où au moins 25
générations de parisiens furent inhumés.
Ce sont les bourgeois parisiens, en qualité de mécènes individuels, qui ont
financé leur construction.
11. Quatre charniers entouraient le cimetière (2/2)
A chaque arcade correspondait une concession.
Les charniers étaient également utilisées par des écrivains, lingères qui y
tenaient boutiques.
Sous ces arcades peintes et renommées (arcade de Nicolas Flamel, Danse
macabre…), de nombreux ouvrages de dévotion étaient vendus.
Afin de permettre l’agrandissement de la rue de la Ferronnerie, le charnier des
lingères fut détruit puis reconstruit en 1669.
Il s’agissait en fait de la mise en œuvre d’une décision prise plus d’un siècle
auparavant par Henri II et que l’assassinat d’Henri IV coincé par la circulation
rue de la Ferronnerie n’avait pas accéléré.
12. L’arcade de Nicolas Flamel
Nicolas Flamel fit réaliser la décoration d’une arcade dans le cimetière des innocents dans le charnier
des écrivains (coté rue de la Lingerie).
Cette arcade était au cœur du mythe de Nicolas Flamel, l’alchimiste car le secret de la pierre philosophale
y aurait été décrite.
13. La danse macabre
Suite à l’assassinat de Louis d’Orléans, frère de Charles VI le fou, par Jean
sans Peur, duc de Bourgogne en 1407, son oncle le duc de Berry
commandé une fresque en réparation : la danse macabre.
15. -Dessins de Charles Louis Bernier en 1780 –
-Le préchoir –
- La chapelle Pomereux –
16. -Dessins de Charles Louis Bernier en 1780 –
-La statue de la mort –
- Tour Notre Dame du bois -
17. L’église des saints innocents
-Intérieur en 1700 dessin de Machy –
-Ruine de l’église –
18. L’église des saint innocents
Bâtie d’abord pour l’oraison aux fidèles venant visiter les sépultures, elle
comportait quatre nefs avec quatre portes percées sur la façade occidentale
(Deux furent ensuite bouchées).
On pouvait aussi entrer par un couloir venant de la rue Saint Denis et par une
sud.
porte latérale vers le sud.
Parmi ces quatre nefs, trois seulement étaient séparés par des piliers.
Côté rue Saint Denis, deux absides avaient été établies et côté Sud, on
retrouvait la chapelle Saint Michel .
Un chemin de ronde la séparait du cimetière
19. La destruction du cimetière des innocents
Au cours du XVIIIe siècle, de nombreuses plaintes de la part des riverains furent
enregistrées concernant l’ insalubrité du cimetière.
Des enquêtes furent diligentées, notamment par le Parlement de Paris qui saisit
deux médecins de l’Hôtel Dieu et un apothicaire pour établir des préconisations qui
restèrent sans effet.
En 1780, suite à l’effondrement de murs dans les caves de maison rue de la Lingerie,
le cimetière fut fermé.
Les charniers furent démolis en 1785 et les matériaux utilisés pour le Louvre. Les
échoppes adossées au charnier coté rue aux fers furent détruites alors.
L’église fut détruite en 1786. Les tombeaux et épitaphes furent transférés à Saint
Jacques de la Boucherie.
Sur cet emplacement, le marché des innocents fut institué.