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État des lieux des pratiques
collaboratives sur le Pays de
Morlaix
Avril 2016
Les pratiques collaboratives ne cessent de se développer : covoiturage,
groupements d'achat, ressourceries, jardins partagés, espace de travail partagé,
etc. Et le Pays de Morlaix n'a pas échappé à cette tendance.
Afin de mieux comprendre les initiatives de son territoire et les enjeux de leur
développement, le Pays de Morlaix s'est engagé en 2015, aux côtés de
l'Association pour le Développement de l’Économie Sociale et Solidaire, dans le
programme DOMINO. Ce dispositif entend outiller les acteurs territoriaux afin
d’accompagner le développement des pratiques collaboratives.
Dans ce cadre, un état des lieux a été initié sur le Pays de Morlaix en novembre
2015. L'objectif de cette enquête était d'analyser plus particulièrement les
actions initiées par des acteurs du territoire. Près de 70 initiatives de partage,
d'échange, de troc et de don entre particuliers ou entre professionnels ont ainsi
été identifiées.
Découvrez - à travers cinq focus thématiques - les principaux résultats de cette
étude.
Cette étude a été réalisée par l'association Collporterre, dans le cadre du programme de
recherche-action DOMINO financé par l'ADEME et labellisée par le Ministère de l'Environnement,
de l'énergie et de la mer.
La collecte des données a été conduite entre novembre 2015 et mars 2016 par le biais de 4
ateliers participatifs, 1 enquête par questionnaire, 3 entretiens semis-directifs.
Les premières CUMA
​recensées sur le territoire
datent des années 80
Une initiative sur deux
s’est créée après 2010
41%
des projets urbains
datent d’après 2014
Mais le partage,
ça ne date pas
d’aujourd’hui?!
Oui mais ces dernières
années les dynamiques
s’accélèrent
Des pratiques
de partage
majoritairement
urbaines
et locales
67% des projets sont
localisés en milieu urbain
95% des projets ont une portée locale
41%S’équiper
25%
Se nourrir
7%
Se financer
6%
Travailler
6%
S’informer
4%
Se déplacer
4%
Se rendre
service
3%
Se divertir
3%
Bricoler/
Réparer
1%
Se loger
Revente et troc de
biens, achat en
circuits courts ont
le vent en poupe!
Les pratiques collaboratives se développent
majoritairement dans les secteur de l’équipement
et de l’alimentation (2⁄3 des projets).
Partager sans
s’enrichir,
le lien social
avant tout!
Moins d’une pratique
sur trois induit des
échanges monétaires
(achat et vente de
biens, de services)
69 projets
collaboratifs(impulsées et gérées par et pour
les acteurs du territoire)
Communauté
de communes
de la Baie
du Kernic
6%
17%
70%Communauté
de communes
du Pays
de Landivisiau
Morlaix
Communauté
Communauté
de communes
du Pays Léonard
7%
des projets collaboratifs
DU PAYS DE MORLAIX
90%
des projets sont à
but non
lucratif
le lien socialla solidarité
l’environnement
les gains économiques
Quelles sont les motivations
à l’origine de la création de ces
projets ?
Pour faire vivre
l’initiative collaborative,
les deux tiers des projets
utilisent Internet
(site ou réseaux sociaux).
Pour autant,
pour la moitié
de ces projets connectés,
il n’est pas nécessaire
de se créer un compte
pour accéder au service.
Et le numérique
dans tout ça?
Qui sont les
entrepreneurs
collaboratifs?Du réseau informel de quartier à la
start­up numérique internationale,
les initiatives collaboratives
reposent toutes sur des échanges
entre individus (particuliers ou
professionnels). Mais le modèle
économique, la taille de la
communauté et la gouvernance
peuvent être très différents d’un projet
à l’autre. Nous pouvons distinguer
trois grandes catégories de services
collaboratifs :
L’urbain connecté, le collectif ancré et
le participatif viral.
L'urbain
connecté
LE
PARTICIPATIF
VIRAL
LE
COLLECTIF
ANCRÉ
L’urbain connecté
Les nouvelles technologies peuvent
faciliter les opportunités d’échanges
entre les individus. Et certains
entrepreneneurs l’ont bien compris. Tous
les jours apparaissent de nouveaux sites
internet qui proposent divers services
collaboratifs.
Ces start up sont implantées en
milieu urbain, au plus près des
structures d’accompagnement. Elles
se rémunèrent principalement par le
biais de commissions prélevées sur les
échanges réalisés. Et pour durer, ces
projets doivent convaincre toujours plus
d’adeptes pour être rentables. Il n’y a pas
de place pour tout le monde !
Sur le Pays de
Morlaix, les
entrepreneurs
à se lancer
sur ce secteur
sont encore peu
nombreux (3%
des projets
recensés). Et le
premier service
créé localement
ne date que de
2013.
Le collectif ancré
Se réunir au sein d’une structure pour imaginer un service géré en commun,
ce n’est pas nouveau ! C’est le sens de nombreuses associations et
coopératives.
Ces projets répondent à des besoins partagés localement. Ils n’ont pas
vocation à conquérir la planète ; au plus, à s’essaimer sur d’autres territoires
qui partagent les mêmes enjeux. Nés pour partie avant l’essor du numérique,
ces services utilisent encore assez peu les réseaux sociaux.
Sur le Pays de Morlaix, ces
projets sont nombreux (61% des
projets recensés). Plus de la
moitié d’entre eux sont nés
avant 2010 et plus du tiers se
sont développés en milieu rural.
Le participatif viral
Agir concrètement par de petites actions
au quotidien, pour plus de bons sens et
d’entraide : les idées fusent ces dernières
années. Bibliothèques de rues, légumes en libre
service, une multitude d’initiatives se diffusent
aujourd’hui par Internet. Une action toute simple
peut ainsi être expérimenté en Allemagne ou
aux Etats-­Unis et s’essaimer rapidement aux
quatre coins de la planète via les réseaux
sociaux. Des collectifs s’emparent ainsi de
l’idée et l’adaptent à leur manière, en respectant
l’esprit du projet. Aucune adhésion, vient qui
veut pour donner un coup de main et contribuer
simplement selon ses envies !
Depuis 2013, de
nombreux collectifs
ont vu le jour sur
le Pays de Morlaix.
Ils représentent
aujourd’hui 36% des
projets recensés.Très
souvent informels,
ils sont avant tout
urbains et très
connectés via les
réseaux sociaux.
Autre caractéristique
: pour un tiers des
projets, la communauté
d’usagers dépassent
les 1000 membres​!
3% 61% 36%
Se réunir
pour cultiver
Pour une
consommation
plus durable!Achat et revente d’objets d’occasion,
troc entre particuliers, développement
des circuits courts : les pratiques
de consommation des français ont
sensiblement évolué ces dernières
années.
Comment l’expliquer ?
D’une part, la crise économique a
resserré les budgets des ménages,
les obligeant à s’adapter et à revoir
profondément leurs habitudes de
consommation. Fin 2015, 87% des
français se déclaraient prêts à changer
leur façon de consommer en recyclant,
réparant ou en donnant des choses.
Parallèlement, les crises sanitaires
à répétition ont rendus de plus en
plus de consommateurs méfiants sur
la provenance et les conditions de
production de leur alimentation.
Et le numérique dans tout ça ?
Effectivement, il a certainement facilité
et accentué ces tendances à l’achat
malin et à l’achat plus responsable.
L’explosion des services en ligne et
groupes sur les réseaux sociaux en
témoignent.
Le Pays de Morlaix n’a pas échappé
à la tendance, puisque plus de 50%
des initiatives recensées tendent
à soutenir le développement d’une
consommation plus durable.
Les clubs d’investi-
seurs solidaires
Il existe 4
Cigales sur le
Pays de Morlaix.
Une Cigale, c’est une “structure
de capital risque solidaire de
proximité mobilisant l’épargne
de ses membres au service de
la création et du développement
de petites entreprises locales et
collectives”.
Co-Réparer
Les jardins partagés
8 sur le pays
Certains sont gérés par les
communes, d’autres par une
association, ou un collectif de
citoyens.
Les incroyables
comestibles
Un collectif
à Morlaix
Initié en 2008 à Totmorden
(Angleterre) par deux mères de familles, le
mouvement Incroyables comestibles s’est
répandu comme une traînée de poudre
en France et au-delà. “Il vise à faire des
territoires un immense jardin partagé,
auquel tout le monde peut contribuer.
Chacun est ainsi appelé à devenir un
apprenti jardinier-citoyen, en plantant,
cultivant et récoltant à sa guise les fruits
du potager en libre-service.”
Les groupements
d’achat
Deux sur le
territoire!
De plus en plus de français
se regroupent pour acheter
directement et collectivement
auprès de producteurs locaux.
Les magasins de
réemploi
Plus de 120
ressourceries en
France, dont une
à Morlaix.
Les recycleries collectent et
valorisent les objets délaissés
des particuliers pour les revendre
à prix modiques à d’autres
particuliers.
En ligne, via les
réseaux sociaux
14 groupes
locaux en ligne.
Les groupes Facebook permettant
l’achat, la vente et le troc entre
particuliers sont en plein boom.
Les ateliers de réparation :
Il y en a eu un à
Plouigneau en novembre
2015
“Nés en 2009 à Amsterdam, les « Repair Cafés
» s’appuient sur une idée simple : réparer
ensemble les objets défectueux pour éviter de
les jeter et prévenir la production de déchets.
Aujourd’hui plus de 850 Repair Cafés existent
dans 19 pays dans le monde. Les bénévoles y
réparent ensemble environ 13 000 produits par
mois!”
Les ateliers de fabrication
citoyens :
Il est tout nouveau!
Un fab lab est un atelier collaboratif de fabrication
numérique dans lequel il est possible de
fabriquer et de réparer toutes sortes d’objet. Il
permet d’accéder à des machines à commande
numérique (imprimantes 3D, découpe vinyle,
découpe laser, fraiseuse numérique, etc.) ainsi
qu’à des outillages mécaniques et électroniques
standards. Près de 200 FabLab ont été créés en
France depuis 2010.
Avez-vous déjà échanger
vos graines végétales ?
Le concept est né en 2013
à La Rochelle : “ Prenez,
déposez librement les
graines qui vous plaisent.”
Aujourd’hui, il existe plus
de 150 lieux d'échange
de graines végétales entre
particuliers. On les appelle
des grainothèques et il y en a
3 sur le Pays de Morlaix.
Se regrouper pourconsommer local
Acheter d’occasion
entre particuliers
Le saviez-vous ?
Payer ses consommations
en monnaie complémentaire
permet de dynamiser
l’économie locale. Il existe
50 000 Monnaie Locale
Complémentaire dans le
monde.
Au Pays de
Morlaix, elle
s’appelle Le
Buzuk.
Connaissez-vous les
zones de gratuité ?
Ce sont des lieux où vous
pouvez déposer ce dont
vous n’avez plus besoin et
prendre ce que vous voulez
- même si vous n’avez rien
déposé. Tout est gratuit.
www.zonedegratuite.com
Il en existe
3 sur le Pays
de Morlaix.
“Près de six Français
sur dix (58%)
déclarent revendre
régulièrement sur
Internet des objets
dont ils n’ont plus
besoin”.
«La réparation est une vieille idée, mais le fait de coopérer,
de réaliser des choses ensemble et d’agir concrètement
ouvre de nouvelles perspectives et à faire un petit pas
de côté par rapport à la société de consommation pour
imaginer de nouveaux modèles sociaux.»
Stéphane Gauchon, Repair Café Paris
Co-financer
Le chantier
de la mobilité
partagéeTous accros à la voiture !
En 2014, plus de 80% des français
possédaient au moins une voiture.
Sentiment de liberté, facilité d’accès
aux services : tout est plus simple en
voiture, notamment hors des grandes
villes où les transports publics sont
moins efficaces. En revanche, quand
on a pas de voiture, faire ses courses,
voir ses amis ou se rendre au travail
devient tout de suite compliqué.
Partager pour réduire ses
dépenses
Posséder une voiture coûte cher,
6000 € par an en moyenne. Quand on
sait que la voiture n’est utilisée que
5 % du temps, l’idée d’en partager
son usage relève du bon sens ! Des
alternatives comme le covoiturage ou
l’autopartage explosent ces dernières
années, boostées par les outils
numériques.
Rapprocher lieux de vie et de
travail
Et si, au lieu de modifier votre
moyen de transport, vous agissiez
directement sur vos déplacements
? En déménageant votre bureau
dans des espaces de travail partagés
par exemple ! Réduction du temps
de trajets quotidiens, baisse de la
circulation automobile aux heures de
pointes, les avantages sont nombreux.
D’autant que ces espaces poussent
comme des champignons, en ville mais
aussi à la campagne.
santec
Morlaix
roscoff
Saint-thégonnec
landivisiau
La voiture partagée entre
particuliers, bientôt une
réalité?
Un véhicule en autopartage remplace 6 voitures
particulières et libère 5 places de stationnement.
Cette pratique reste encore marginale en France
avec environ 200 000 usagers en 2014. Mais
avec une croissance actuelle de 50% des
abonnements chaque année dans le monde, elle
sera probablement amenée à se développer plus
intensément dans les dix prochaines années.
Sur le Pays de
Morlaix, 50 véhicules
sont disponibles à
la location via des
plateformes nationales.
Télé­travail, espaces de coworking,
tiers lieux, sont autant d’opportunités
pour réduire les kilomètres quotidiens.
La France a du retard dans le
développement du télétravail, mais
l’explosion des espaces de coworking
pourraient faire bouger les lignes. Il en
existe plus de 200 en France, dont la
moitié a moins de deux ans.
Il existe deux­
et bientôt
trois espaces de
coworking sur le
Pays de Morlaix.
Le covoiturage, facile
même à la campagne?
Le covoiturage explose depuis quelques
années en France, notamment sur
les trajets longues distances facilités
par des services numériques qui ont
su gagner des nouveaux publics : la
peur de voyager avec des inconnus,
de perdre sa liberté ou les difficultés à
trouver un équipage perdent du terrain,
même pour les résidents de communes
rurales (16 % des covoitureurs).
Concrètement, ça se passe comment
le covoiturage au quotidien ? Les gens
s’organisent avant tout entre collègues
de travail, de manière informelle ou e​
n v​ia un site internet. Ensuite, soit les
covoitureurs pratiquent l’alternance
de véhicules, soit ils demandent une
participation aux frais à hauteur 5 cts/
km. Et pour se donner rendez­vous, ils
utilisent principalement les aires de
covoiturage.
On dénombre 8 aires
de​c​ovoiturage sur
le Pays de Morlaix.
Comment trouver un covoiturage sur le
territoire ?
Il existe de nombreux services de
covoiturage, de la plateforme privée au
site du département, en passant par des
groupes plus informels.
S’ils sont loin de concurrencer les
sites les plus connus, les créations de
groupes de covoiturage communautaires
et locaux sont de plus en plus fréquents
et peuvent regrouper plusieurs milliers
de membres via les réseaux sociaux. Ils s​
o​nt souvent​c​réés pour contrer les offres
payantes et préserver l’esprit militant et
collaboratif du covoiturage.
AutoPartage
CoVoiturage
Changer nos
lieux de travail
pour moins se
déplacer
Le saviez-­vous ?
Les bénéfices du télétravail àl’horizon 2025 :
 124 €/mois de pouvoird’achat par télétravailleur, 9 emplois et 56 habitants parcommune ayant un télécentre 1h10 du temps de transportpar jour télétravaillé.
­ 33 % de l’absentéisme autravail.
source​: CGET, 2015
6​0 annonces ​pour des trajets
réguliers Morlaix/Brest en semaine
(et 11 521 inscrits en 2014 sur covoiturage­finistere.fr)
60 annonces pour effectuerun Morlaix/Rennes en week­end(Blablacar)
15 annonces pour
des trajetsréguliers Morlaix/
Saint Polen semaine
Groupe FacebookCovoiturageRennes/­Morlaix :1400 membres
Groupe Facebook
Covoiturage
Brest/­Morlaix :
932 membres
Groupe Facebook
Covoiturage
Rennes­/Quimper/­
Morlaix/­Brest :
2100 membres
Groupe Facebook
Covoiturage
Grand ouest :
43 190 membres
Les nouveaux
lieux
du partageL’essentiel des services collaboratifs
nécessitent des lieux accessibles
à tous : pour se rencontrer, pour
partager, pour créer collectivement,
au­delà des plateformes en ligne qui
peuvent initier les échanges.
Des lieux hybrides
Certains de ces lieux existent depuis
des décennies sur nos territoires,
à l’image des maisons de quartier.
D’autres sont plus récents, comme
les “espaces de coworking”,
“FabLab” ou “Tiers­lieux”. Leur point
commun ? Ce sont des espaces
physiques indépendants et ouverts
aux croisements et à la diversité
des échanges et des contributions.
Ils facilitent le partage de biens et
de savoirs, au service de projets
individuels et collectifs.
Un mouvement de fond
Le développement rapide de ces
nouveaux lieux du partage ­source
d’innovation sociale et économique ­
révèlent deux tendances de fond : l’une
sociale ­l’envie de faire ensemble, de
contribuer selon ses compétences ­et
l’autre sociétale ­les évolutions des
formes du travail. Au Pays de Morlaix,
depuis 2012, quatre nouveaux lieux du
partage se sont créés.
Un lieu partagé repose sur une
communauté de personnes qui se
regroupent pour faire vivre cet espaceau
quotidien. Chacun s’y investit en fonction
de ses intérêts, attentes et talents.
Habitants, bénévoles, salariés,
entrepreneurs, les usagers de ces lieux
ont de multiples casquettes. Certains y
viennent ponctuellement, d’autres en ont
fait leur lieu d’activité principal.
Un lieu =
Trois fonctions
Des espaces
• Bureaux partagés
• Cuisine collective
• Jardin partagé
• Salle de réunion mutualisée
• Salle de spectacle mutualisée
Des ressources
matérielles
• Bibliothèque
• Équipement bureautique
• Équipement de cuisine
• Outils d’artisanat
• Outils de jardinage
Des ressources
immatérielles
• Échange de savoirs
• Troc de compétences
• Formation collective
• Partage de réseaux
professionnels et personnels
Le saviez-vous ?
Anciennes usines, anciens hôpitaux, anciennes
casernes militaires, on dénombre plus de
250.000 sites industriels à l’abandon en
France. Face aux enjeux de maîtrise foncière et
de développement durable, ces friches peuvent
représenter une opportunité pour construire
les territoires de demain. Dans la Drôme,
l’ancienne fabrique de pièces automobiles
et aéronautiques de la commune de Crest
s’est ainsi reconverti en 2015 en tiers-lieu,
autrement dit en espace dédié au partage.
À Pont-Menou,
l’ancienne scierie
se transforme petit
à petit en espace de
création partagé.
L’accès
Ces lieux permettent un accès mutualisé à
une diversité de services - professionnels,
de loisirs, de consommation, de
formation, etc. C’est la diversité des
services accessibles qui donne au lieu sa
spécificité.
La mise en réseau
Au delà du partage d’un espace, ces lieux
favorisent la mise en réseau de ses usagers
et l’émergence d’actions collectives.
« On peut voir le boucher du coin aller
parler à un grand groupe, une SCOP
du territoire parler à des informaticiens
freelance, … ça crée une émulation »
L’espace de travail partagé La Sphère
La créativité
Créer, imaginer, tester, apprendre, innover.
Ces lieux offrent les conditions matérielles
nécessaires à la conduite d’un projet ; mais
ils réunissent surtout des compétences
sociales essentielles à l’entrepreneuriat et
au travail en réseau.
« On cherche à ce que les gens se
connaissent pour qu’ils puissent faire des
choses ensemble. »
Projets Échanges et Développement
« On accueille plus largement des
travailleurs indépendants, nomades
mais aussi des salariés. Je pense aux
techniciens d'élevage par exemple qui
ont besoin d'un espace pour écrire
un compte rendu entre deux visites
d'élevage. »
Espace de travail partagé La Sphère
La communauté grandissante
des indépendants
Le nombre d’indépendants a augmenté depuis
une dizaine d’années en France, pour atteindre
7% de l’emploi en 2012 et 10,3% en 2014.
Sur le Pays de Morlaix en 2012, il représentait
plus de 9% de l’ensemble des emplois du
territoire, soit 2 points de plus qu’au niveau
national.
Source : INSEE, 2012, CNNum 2016
Qui sont les
utilisateurs de ces
lieux partagés ?
Et
concrètement,
que peut-on
y partager?

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Etat des lieux des pratiques collaboratives sur le Pays de Morlaix

  • 1. État des lieux des pratiques collaboratives sur le Pays de Morlaix Avril 2016 Les pratiques collaboratives ne cessent de se développer : covoiturage, groupements d'achat, ressourceries, jardins partagés, espace de travail partagé, etc. Et le Pays de Morlaix n'a pas échappé à cette tendance. Afin de mieux comprendre les initiatives de son territoire et les enjeux de leur développement, le Pays de Morlaix s'est engagé en 2015, aux côtés de l'Association pour le Développement de l’Économie Sociale et Solidaire, dans le programme DOMINO. Ce dispositif entend outiller les acteurs territoriaux afin d’accompagner le développement des pratiques collaboratives. Dans ce cadre, un état des lieux a été initié sur le Pays de Morlaix en novembre 2015. L'objectif de cette enquête était d'analyser plus particulièrement les actions initiées par des acteurs du territoire. Près de 70 initiatives de partage, d'échange, de troc et de don entre particuliers ou entre professionnels ont ainsi été identifiées. Découvrez - à travers cinq focus thématiques - les principaux résultats de cette étude. Cette étude a été réalisée par l'association Collporterre, dans le cadre du programme de recherche-action DOMINO financé par l'ADEME et labellisée par le Ministère de l'Environnement, de l'énergie et de la mer. La collecte des données a été conduite entre novembre 2015 et mars 2016 par le biais de 4 ateliers participatifs, 1 enquête par questionnaire, 3 entretiens semis-directifs.
  • 2. Les premières CUMA ​recensées sur le territoire datent des années 80 Une initiative sur deux s’est créée après 2010 41% des projets urbains datent d’après 2014 Mais le partage, ça ne date pas d’aujourd’hui?! Oui mais ces dernières années les dynamiques s’accélèrent Des pratiques de partage majoritairement urbaines et locales 67% des projets sont localisés en milieu urbain 95% des projets ont une portée locale 41%S’équiper 25% Se nourrir 7% Se financer 6% Travailler 6% S’informer 4% Se déplacer 4% Se rendre service 3% Se divertir 3% Bricoler/ Réparer 1% Se loger Revente et troc de biens, achat en circuits courts ont le vent en poupe! Les pratiques collaboratives se développent majoritairement dans les secteur de l’équipement et de l’alimentation (2⁄3 des projets). Partager sans s’enrichir, le lien social avant tout! Moins d’une pratique sur trois induit des échanges monétaires (achat et vente de biens, de services) 69 projets collaboratifs(impulsées et gérées par et pour les acteurs du territoire) Communauté de communes de la Baie du Kernic 6% 17% 70%Communauté de communes du Pays de Landivisiau Morlaix Communauté Communauté de communes du Pays Léonard 7% des projets collaboratifs DU PAYS DE MORLAIX 90% des projets sont à but non lucratif le lien socialla solidarité l’environnement les gains économiques Quelles sont les motivations à l’origine de la création de ces projets ? Pour faire vivre l’initiative collaborative, les deux tiers des projets utilisent Internet (site ou réseaux sociaux). Pour autant, pour la moitié de ces projets connectés, il n’est pas nécessaire de se créer un compte pour accéder au service. Et le numérique dans tout ça?
  • 3. Qui sont les entrepreneurs collaboratifs?Du réseau informel de quartier à la start­up numérique internationale, les initiatives collaboratives reposent toutes sur des échanges entre individus (particuliers ou professionnels). Mais le modèle économique, la taille de la communauté et la gouvernance peuvent être très différents d’un projet à l’autre. Nous pouvons distinguer trois grandes catégories de services collaboratifs : L’urbain connecté, le collectif ancré et le participatif viral. L'urbain connecté LE PARTICIPATIF VIRAL LE COLLECTIF ANCRÉ L’urbain connecté Les nouvelles technologies peuvent faciliter les opportunités d’échanges entre les individus. Et certains entrepreneneurs l’ont bien compris. Tous les jours apparaissent de nouveaux sites internet qui proposent divers services collaboratifs. Ces start up sont implantées en milieu urbain, au plus près des structures d’accompagnement. Elles se rémunèrent principalement par le biais de commissions prélevées sur les échanges réalisés. Et pour durer, ces projets doivent convaincre toujours plus d’adeptes pour être rentables. Il n’y a pas de place pour tout le monde ! Sur le Pays de Morlaix, les entrepreneurs à se lancer sur ce secteur sont encore peu nombreux (3% des projets recensés). Et le premier service créé localement ne date que de 2013. Le collectif ancré Se réunir au sein d’une structure pour imaginer un service géré en commun, ce n’est pas nouveau ! C’est le sens de nombreuses associations et coopératives. Ces projets répondent à des besoins partagés localement. Ils n’ont pas vocation à conquérir la planète ; au plus, à s’essaimer sur d’autres territoires qui partagent les mêmes enjeux. Nés pour partie avant l’essor du numérique, ces services utilisent encore assez peu les réseaux sociaux. Sur le Pays de Morlaix, ces projets sont nombreux (61% des projets recensés). Plus de la moitié d’entre eux sont nés avant 2010 et plus du tiers se sont développés en milieu rural. Le participatif viral Agir concrètement par de petites actions au quotidien, pour plus de bons sens et d’entraide : les idées fusent ces dernières années. Bibliothèques de rues, légumes en libre service, une multitude d’initiatives se diffusent aujourd’hui par Internet. Une action toute simple peut ainsi être expérimenté en Allemagne ou aux Etats-­Unis et s’essaimer rapidement aux quatre coins de la planète via les réseaux sociaux. Des collectifs s’emparent ainsi de l’idée et l’adaptent à leur manière, en respectant l’esprit du projet. Aucune adhésion, vient qui veut pour donner un coup de main et contribuer simplement selon ses envies ! Depuis 2013, de nombreux collectifs ont vu le jour sur le Pays de Morlaix. Ils représentent aujourd’hui 36% des projets recensés.Très souvent informels, ils sont avant tout urbains et très connectés via les réseaux sociaux. Autre caractéristique : pour un tiers des projets, la communauté d’usagers dépassent les 1000 membres​! 3% 61% 36%
  • 4. Se réunir pour cultiver Pour une consommation plus durable!Achat et revente d’objets d’occasion, troc entre particuliers, développement des circuits courts : les pratiques de consommation des français ont sensiblement évolué ces dernières années. Comment l’expliquer ? D’une part, la crise économique a resserré les budgets des ménages, les obligeant à s’adapter et à revoir profondément leurs habitudes de consommation. Fin 2015, 87% des français se déclaraient prêts à changer leur façon de consommer en recyclant, réparant ou en donnant des choses. Parallèlement, les crises sanitaires à répétition ont rendus de plus en plus de consommateurs méfiants sur la provenance et les conditions de production de leur alimentation. Et le numérique dans tout ça ? Effectivement, il a certainement facilité et accentué ces tendances à l’achat malin et à l’achat plus responsable. L’explosion des services en ligne et groupes sur les réseaux sociaux en témoignent. Le Pays de Morlaix n’a pas échappé à la tendance, puisque plus de 50% des initiatives recensées tendent à soutenir le développement d’une consommation plus durable. Les clubs d’investi- seurs solidaires Il existe 4 Cigales sur le Pays de Morlaix. Une Cigale, c’est une “structure de capital risque solidaire de proximité mobilisant l’épargne de ses membres au service de la création et du développement de petites entreprises locales et collectives”. Co-Réparer Les jardins partagés 8 sur le pays Certains sont gérés par les communes, d’autres par une association, ou un collectif de citoyens. Les incroyables comestibles Un collectif à Morlaix Initié en 2008 à Totmorden (Angleterre) par deux mères de familles, le mouvement Incroyables comestibles s’est répandu comme une traînée de poudre en France et au-delà. “Il vise à faire des territoires un immense jardin partagé, auquel tout le monde peut contribuer. Chacun est ainsi appelé à devenir un apprenti jardinier-citoyen, en plantant, cultivant et récoltant à sa guise les fruits du potager en libre-service.” Les groupements d’achat Deux sur le territoire! De plus en plus de français se regroupent pour acheter directement et collectivement auprès de producteurs locaux. Les magasins de réemploi Plus de 120 ressourceries en France, dont une à Morlaix. Les recycleries collectent et valorisent les objets délaissés des particuliers pour les revendre à prix modiques à d’autres particuliers. En ligne, via les réseaux sociaux 14 groupes locaux en ligne. Les groupes Facebook permettant l’achat, la vente et le troc entre particuliers sont en plein boom. Les ateliers de réparation : Il y en a eu un à Plouigneau en novembre 2015 “Nés en 2009 à Amsterdam, les « Repair Cafés » s’appuient sur une idée simple : réparer ensemble les objets défectueux pour éviter de les jeter et prévenir la production de déchets. Aujourd’hui plus de 850 Repair Cafés existent dans 19 pays dans le monde. Les bénévoles y réparent ensemble environ 13 000 produits par mois!” Les ateliers de fabrication citoyens : Il est tout nouveau! Un fab lab est un atelier collaboratif de fabrication numérique dans lequel il est possible de fabriquer et de réparer toutes sortes d’objet. Il permet d’accéder à des machines à commande numérique (imprimantes 3D, découpe vinyle, découpe laser, fraiseuse numérique, etc.) ainsi qu’à des outillages mécaniques et électroniques standards. Près de 200 FabLab ont été créés en France depuis 2010. Avez-vous déjà échanger vos graines végétales ? Le concept est né en 2013 à La Rochelle : “ Prenez, déposez librement les graines qui vous plaisent.” Aujourd’hui, il existe plus de 150 lieux d'échange de graines végétales entre particuliers. On les appelle des grainothèques et il y en a 3 sur le Pays de Morlaix. Se regrouper pourconsommer local Acheter d’occasion entre particuliers Le saviez-vous ? Payer ses consommations en monnaie complémentaire permet de dynamiser l’économie locale. Il existe 50 000 Monnaie Locale Complémentaire dans le monde. Au Pays de Morlaix, elle s’appelle Le Buzuk. Connaissez-vous les zones de gratuité ? Ce sont des lieux où vous pouvez déposer ce dont vous n’avez plus besoin et prendre ce que vous voulez - même si vous n’avez rien déposé. Tout est gratuit. www.zonedegratuite.com Il en existe 3 sur le Pays de Morlaix. “Près de six Français sur dix (58%) déclarent revendre régulièrement sur Internet des objets dont ils n’ont plus besoin”. «La réparation est une vieille idée, mais le fait de coopérer, de réaliser des choses ensemble et d’agir concrètement ouvre de nouvelles perspectives et à faire un petit pas de côté par rapport à la société de consommation pour imaginer de nouveaux modèles sociaux.» Stéphane Gauchon, Repair Café Paris Co-financer
  • 5. Le chantier de la mobilité partagéeTous accros à la voiture ! En 2014, plus de 80% des français possédaient au moins une voiture. Sentiment de liberté, facilité d’accès aux services : tout est plus simple en voiture, notamment hors des grandes villes où les transports publics sont moins efficaces. En revanche, quand on a pas de voiture, faire ses courses, voir ses amis ou se rendre au travail devient tout de suite compliqué. Partager pour réduire ses dépenses Posséder une voiture coûte cher, 6000 € par an en moyenne. Quand on sait que la voiture n’est utilisée que 5 % du temps, l’idée d’en partager son usage relève du bon sens ! Des alternatives comme le covoiturage ou l’autopartage explosent ces dernières années, boostées par les outils numériques. Rapprocher lieux de vie et de travail Et si, au lieu de modifier votre moyen de transport, vous agissiez directement sur vos déplacements ? En déménageant votre bureau dans des espaces de travail partagés par exemple ! Réduction du temps de trajets quotidiens, baisse de la circulation automobile aux heures de pointes, les avantages sont nombreux. D’autant que ces espaces poussent comme des champignons, en ville mais aussi à la campagne. santec Morlaix roscoff Saint-thégonnec landivisiau La voiture partagée entre particuliers, bientôt une réalité? Un véhicule en autopartage remplace 6 voitures particulières et libère 5 places de stationnement. Cette pratique reste encore marginale en France avec environ 200 000 usagers en 2014. Mais avec une croissance actuelle de 50% des abonnements chaque année dans le monde, elle sera probablement amenée à se développer plus intensément dans les dix prochaines années. Sur le Pays de Morlaix, 50 véhicules sont disponibles à la location via des plateformes nationales. Télé­travail, espaces de coworking, tiers lieux, sont autant d’opportunités pour réduire les kilomètres quotidiens. La France a du retard dans le développement du télétravail, mais l’explosion des espaces de coworking pourraient faire bouger les lignes. Il en existe plus de 200 en France, dont la moitié a moins de deux ans. Il existe deux­ et bientôt trois espaces de coworking sur le Pays de Morlaix. Le covoiturage, facile même à la campagne? Le covoiturage explose depuis quelques années en France, notamment sur les trajets longues distances facilités par des services numériques qui ont su gagner des nouveaux publics : la peur de voyager avec des inconnus, de perdre sa liberté ou les difficultés à trouver un équipage perdent du terrain, même pour les résidents de communes rurales (16 % des covoitureurs). Concrètement, ça se passe comment le covoiturage au quotidien ? Les gens s’organisent avant tout entre collègues de travail, de manière informelle ou e​ n v​ia un site internet. Ensuite, soit les covoitureurs pratiquent l’alternance de véhicules, soit ils demandent une participation aux frais à hauteur 5 cts/ km. Et pour se donner rendez­vous, ils utilisent principalement les aires de covoiturage. On dénombre 8 aires de​c​ovoiturage sur le Pays de Morlaix. Comment trouver un covoiturage sur le territoire ? Il existe de nombreux services de covoiturage, de la plateforme privée au site du département, en passant par des groupes plus informels. S’ils sont loin de concurrencer les sites les plus connus, les créations de groupes de covoiturage communautaires et locaux sont de plus en plus fréquents et peuvent regrouper plusieurs milliers de membres via les réseaux sociaux. Ils s​ o​nt souvent​c​réés pour contrer les offres payantes et préserver l’esprit militant et collaboratif du covoiturage. AutoPartage CoVoiturage Changer nos lieux de travail pour moins se déplacer Le saviez-­vous ? Les bénéfices du télétravail àl’horizon 2025 :  124 €/mois de pouvoird’achat par télétravailleur, 9 emplois et 56 habitants parcommune ayant un télécentre 1h10 du temps de transportpar jour télétravaillé. ­ 33 % de l’absentéisme autravail. source​: CGET, 2015 6​0 annonces ​pour des trajets réguliers Morlaix/Brest en semaine (et 11 521 inscrits en 2014 sur covoiturage­finistere.fr) 60 annonces pour effectuerun Morlaix/Rennes en week­end(Blablacar) 15 annonces pour des trajetsréguliers Morlaix/ Saint Polen semaine Groupe FacebookCovoiturageRennes/­Morlaix :1400 membres Groupe Facebook Covoiturage Brest/­Morlaix : 932 membres Groupe Facebook Covoiturage Rennes­/Quimper/­ Morlaix/­Brest : 2100 membres Groupe Facebook Covoiturage Grand ouest : 43 190 membres
  • 6. Les nouveaux lieux du partageL’essentiel des services collaboratifs nécessitent des lieux accessibles à tous : pour se rencontrer, pour partager, pour créer collectivement, au­delà des plateformes en ligne qui peuvent initier les échanges. Des lieux hybrides Certains de ces lieux existent depuis des décennies sur nos territoires, à l’image des maisons de quartier. D’autres sont plus récents, comme les “espaces de coworking”, “FabLab” ou “Tiers­lieux”. Leur point commun ? Ce sont des espaces physiques indépendants et ouverts aux croisements et à la diversité des échanges et des contributions. Ils facilitent le partage de biens et de savoirs, au service de projets individuels et collectifs. Un mouvement de fond Le développement rapide de ces nouveaux lieux du partage ­source d’innovation sociale et économique ­ révèlent deux tendances de fond : l’une sociale ­l’envie de faire ensemble, de contribuer selon ses compétences ­et l’autre sociétale ­les évolutions des formes du travail. Au Pays de Morlaix, depuis 2012, quatre nouveaux lieux du partage se sont créés. Un lieu partagé repose sur une communauté de personnes qui se regroupent pour faire vivre cet espaceau quotidien. Chacun s’y investit en fonction de ses intérêts, attentes et talents. Habitants, bénévoles, salariés, entrepreneurs, les usagers de ces lieux ont de multiples casquettes. Certains y viennent ponctuellement, d’autres en ont fait leur lieu d’activité principal. Un lieu = Trois fonctions Des espaces • Bureaux partagés • Cuisine collective • Jardin partagé • Salle de réunion mutualisée • Salle de spectacle mutualisée Des ressources matérielles • Bibliothèque • Équipement bureautique • Équipement de cuisine • Outils d’artisanat • Outils de jardinage Des ressources immatérielles • Échange de savoirs • Troc de compétences • Formation collective • Partage de réseaux professionnels et personnels Le saviez-vous ? Anciennes usines, anciens hôpitaux, anciennes casernes militaires, on dénombre plus de 250.000 sites industriels à l’abandon en France. Face aux enjeux de maîtrise foncière et de développement durable, ces friches peuvent représenter une opportunité pour construire les territoires de demain. Dans la Drôme, l’ancienne fabrique de pièces automobiles et aéronautiques de la commune de Crest s’est ainsi reconverti en 2015 en tiers-lieu, autrement dit en espace dédié au partage. À Pont-Menou, l’ancienne scierie se transforme petit à petit en espace de création partagé. L’accès Ces lieux permettent un accès mutualisé à une diversité de services - professionnels, de loisirs, de consommation, de formation, etc. C’est la diversité des services accessibles qui donne au lieu sa spécificité. La mise en réseau Au delà du partage d’un espace, ces lieux favorisent la mise en réseau de ses usagers et l’émergence d’actions collectives. « On peut voir le boucher du coin aller parler à un grand groupe, une SCOP du territoire parler à des informaticiens freelance, … ça crée une émulation » L’espace de travail partagé La Sphère La créativité Créer, imaginer, tester, apprendre, innover. Ces lieux offrent les conditions matérielles nécessaires à la conduite d’un projet ; mais ils réunissent surtout des compétences sociales essentielles à l’entrepreneuriat et au travail en réseau. « On cherche à ce que les gens se connaissent pour qu’ils puissent faire des choses ensemble. » Projets Échanges et Développement « On accueille plus largement des travailleurs indépendants, nomades mais aussi des salariés. Je pense aux techniciens d'élevage par exemple qui ont besoin d'un espace pour écrire un compte rendu entre deux visites d'élevage. » Espace de travail partagé La Sphère La communauté grandissante des indépendants Le nombre d’indépendants a augmenté depuis une dizaine d’années en France, pour atteindre 7% de l’emploi en 2012 et 10,3% en 2014. Sur le Pays de Morlaix en 2012, il représentait plus de 9% de l’ensemble des emplois du territoire, soit 2 points de plus qu’au niveau national. Source : INSEE, 2012, CNNum 2016 Qui sont les utilisateurs de ces lieux partagés ? Et concrètement, que peut-on y partager?