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11/04/2011




Le Mois des Femmes en
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Bilan 2011 – 7e édition
GRAIF – avril 2011




Sommaire


Le mot de la Présidente ................................................................... page 2



Remerciements ............................................................................... page 3



L’Edition 2011 ................................................................................. page 5
    Le sens ............................................................................................................................................ page 5
    L’organisation ................................................................................................................................ page 7
    Le Mois des Femmes 2011 en chiffres .......................................................................................... page 9
    Points positifs, améliorations à prévoir, pistes de réflexion ....................................................... page 9



Les manifestations : interventions, apports, ressources ............... page 10
    Manifestation d'ouverture - 8/03 Filles et garçons, les jeunes s’engagent pour la démocratie ........page 10
    10/03 La contraception : une affaire de filles ET de garçons......................................................................page 18
    16/03 Citoyenneté, laïcité : quelle vision de l’égalité entre les filles et les garçons ?............................... page 25
    19/03 Le sport collectif pour toutes ! Sponsoring et partenariat................................................................ page 31
    22/03 Quel engagement des jeunes artistes pour plus d’égalité entre les filles et les garçons ?                                               page 34

    Manifestation de clôture - 24/03 Les jeunes et le temps libre .............................................................. page 39




                                                                       Retrouvez

                                           Les IDEES A SUIVRE du Mois des Femmes 2011

                                                     pages 16, 24, 30, 33, 38 et43




                                                                                                                                                          1
GRAIF – avril 2011




Le mot de la Présidente
Le GRAIF [Groupement Régional pour l’Action et l’Information des Femmes] a été créé en 1975 par
l’Etablissement Public Régional. L’objet de l’association a évolué au fil du temps, au rythme des enjeux
des droits des femmes.

Depuis 2004, année où j’ai accepté d’être la Présidente du GRAIF, l’association est devenue un lieu
ressources au service de ses adhérents et de la Région, le souhait exprimé par le Président Michel
VAUZELLE étant « que l’information sur les droits des femmes soit la même d’un bout à l’autre du
territoire régional.» Le GRAIF a ainsi mis en place différentes actions permettant des échanges suivis
et constructifs entre les 60 associations, les 30 communes adhérentes, les acteurs des territoires et les
décideurs régionaux, sensibles à une démarche genrée.

Depuis 2005, l’organisation du Mois des Femmes en Provence-Alpes-Côte d’Azur, autour du 8 mars,
Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, constitue un temps fort dans le
paysage régional. Son objectif est double : informer, au-delà des militant-e-s et initié-e-s, et
rassembler citoyennes et citoyens, actrices et acteurs de la vie publique et associative locale, autour
de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Au risque de faire mentir ceux et celles qui pensent que cette égalité est une chose acquise, je défends
l’idée que c’est un sujet toujours d’actualité ! Les revendications féministes, souvent présentées comme
d’une autre époque, gardent aujourd’hui toute leur force dans une société où les inégalités entre les
sexes sont loin d’avoir disparu malgré les droits acquis et les lois promulguées !

C’est pour cela qu’il est important de partager ces préoccupations avec le plus grand nombre, et de
répéter que la question de l’égalité femmes/hommes ne concerne pas que les femmes : les hommes ont
un rôle à jouer dans ce domaine. Ils se doivent d’être féministes surtout s’ils se battent pour la
démocratie, dimension d’importance puisque notre événement a été labellisé par la Région dans le
cadre de son initiative « Les Etats Généraux de la démocratie ».

Par ailleurs, un thème général a été retenu cette année pour toutes les tables rondes du Mois des
Femmes : la jeunesse. Filles et garçons, sont en effet les femmes et les hommes de demain, en plein
apprentissage de leur rôle d'adulte durant cette période de leur vie. Il est essentiel de veiller à ce que ce
moment fasse échec aux stéréotypes de genre et de combatte l'ancrage profond de rôles sociaux
inégalitaires.

De Marseille à Gap, de Digne Les Bains à la Seyne sur Mer, de Morières-Lès-Avignon à Nice, cette
7e édition a ainsi été l’occasion de mettre en lumière des initiatives, des engagements, des actions de
résistance au dictat du genre dans de nombreux domaines. Le Mois des Femmes nous a permis de
rencontrer des actrices et des acteurs de ces territoires, qui s’interrogent sur l’apprentissage de l’égalité
des sexes et s’engagent pour changer le monde et construire de nouveaux projets plus égalitaires.

Un certain nombre de demandes et idées forces ont ainsi émergé. Vous pourrez les retrouver au fil de
ce bilan, que nous avons conçu comme une restitution, la plus fidèle possible, de ces manifestations
dans les départements.

                       Tant que l’égalité entre les femmes et les hommes ne sera pas acquise
                                                         dans les textes comme dans les faits,
                                                       le symbole du 8 mars sera nécessaire.




                                                                        Aline VERGNON-BONDARNAUD
                                                                                   Présidente du GRAIF


                                                                                                         2
GRAIF – avril 2011




Remerciements
Le Mois des Femmes 2011 n’aurait pu voir le jour sans le concours de toutes celles et de tous ceux qui
ont contribué à sa réalisation.

Que soient ici remercié-e-s :

        le Président Michel VAUZELLE et son Cabinet


        les services et les antennes de la Région


        les conseillères régionales et conseillers régionaux qui, par leur présence et/ou leurs
         interventions, ont apporté une dimension politique aux questions traitées :

Patrick ALLEMAND                             Nathalie LEFEBVRE
Avi ASSOULI                                  Claude MESANGROAS
Robert ALFONSI                               Jacques OLIVIER
Marie BOUCHEZ                                Mireille PEIRANO
Colette CHARRIAU                             Christine SANDEL
Joëlle FAGUER                                Marc VUILLEMOT

et tout spécialement :

Gaëlle LENFANT, Vice-Présidente déléguée aux Solidarités, à la prévention et à la sécurité, à la lutte
contre les discriminations, pour son engagement et sa participation à la construction de cette 7e
édition de l’événement,

Christophe CASTANER, Cécile HELLE et Christine NIVOU qui ont animé les tables-rondes à nos côtés
et montré combien l’engagement politique était capital, quel que soit le domaine considéré, pour
renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes.



        les Maires et élu-e-s qui nous ont accueilli-e-s dans leur commune et ont facilité la
         réalisation des rencontres :

Serge GLOAGUEN, Maire de Digne-les-Bains
Joël GRANIER, Maire de Morières-lès-Avignon



        les intervenants-e-s des tables rondes qui ont enrichi l’ensemble des échanges :

Véronique AYMARDI, manifestation de clôture à Nice
Mélanie BASTOS, manifestation régionale d’ouverture
Magali BRACONNOT, manifestation de Morières-lès-Avignon
Anis BENGHAZI, manifestation régionale d’ouverture
Carole CHOTIL-ROSA, manifestation régionale d’ouverture
Asma ESSID, manifestation régionale d’ouverture
Henry ETCHEVERY, manifestation de Digne-les-Bains
Albin FAURE, manifestation régionale d’ouverture
Docteur Georges GRAGLIA, manifestation de Gap
                                                                                                   3
GRAIF – avril 2011



Claire GUERIN, manifestation de Morières-lès-Avignon
Luc GWIAZDZINSKI, manifestation régionale d’ouverture
Jacqueline HENNEGRAVE, manifestation de Digne-les-Bains
Louis ERB, manifestation de clôture à Nice
Asma KOUKI, manifestation régionale d’ouverture
Géraldine LAFOND, manifestation de Digne-les-Bains,
Pascale LEYRAT, manifestation de clôture à Nice
Brigitte NECTOU, manifestation de Gap
Sylvie ROUZES, manifestation de Gap


       les artistes qui ont apporté leur talent et leur créativité à chaque rendez-vous :

Grégory BERGEON, manifestation régionale d’ouverture
Ottilie BOUCHAREU, manifestation de clôture à Nice
Emilie BOURGEOIS, manifestation de Gap
Jessica HACKETT, manifestation régionale d’ouverture
Kevin KECHICHIAN et les autres danseurs de South Dream, manifestation de Digne-les-Bains
Mathieu LEES - DIZZILEZ, manifestation de Morières-lès-Avignon

Et Jean-Paul NAIL qui nous a confié trente de ses photographies pour une exposition présentée tout
au long du Mois des Femmes.


       Sans oublier, pour leur contribution précieuse à différents titres :

Brigitte ALIZARD, Monique CHARLES-TIXIER, Laetitia CODURI, Ghislaine DEJEAN, Pierre
HOULES, Céline OFFERLE, Arnaud RAMIREZ, Pascale ROUGON, Virginie SESSA




                                                                                                 4
GRAIF – avril 2011




L’Edition 2011
La 7ème édition du Mois des Femmes s’est déroulée du 8 au 24 mars.                        Fiche d’Identité

                                                                                        • Organisateurs
Le sens                                                                             Le Mois des Femmes est un
                                                                                    partenariat Région Provence-
                                                                                    Alpes-Côte d’Azur et GRAIF
        Une 7e édition pour le Mois des Femmes pour marquer la                      [Groupement Régional pour
              célébration du 8 mars, Journée Internationale de                      l’Action et l’Information des
              lutte pour les Droits des Femmes                                      Femmes].        L’organisation
                                                                                    opérationnelle est portée par
                                                                                    le GRAIF.
                  La création d’une Journée internationale des femmes a été
                  proposée pour la première fois lors de la conférence                   • But et Objectifs
                  internationale des femmes socialistes de 1910, par Clara          Le Mois des Femmes est
                  Zetkin, pour le droit de vote des femmes et l’égalité entre les   l’occasion    de    réaffirmer
                  sexes.                                                            l’engagement de la Région
C’est en 1921 que Lénine fixe au 8 mars la date de «la journée des femmes»          Provence-Alpes-Côte d’Azur
en référence à la grève du 8 mars 1917 des ouvrières de Saint-Pétersbourg.          pour faire progresser l’égalité
                                                                                    entre les femmes et les
Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans
                                                                                    hommes.
le monde entier.                                                                    C’est un outil permettant de
                                                                                    sensibiliser, d’informer les
        Une thématique transversale                                                 femmes et les hommes et
Deux thématiques transversales avaient été proposées : « Emploi » ou                d’instaurer     entre      tous
« Jeunesse »                                                                        (citoyens, politiques, acteurs
Le Bureau du GRAIF et les services de la Région ont opté pour « la                  du terrain, professionnels), le
                                                                                    dialogue nécessaire à une
Jeunesse ». On dit toujours que « les jeunes ne s’impliquent plus », or, tout
                                                                                    véritable approche de l’égalité
au long de ce Mois des Femmes, l’on a vu le contraire !                             entre femmes et hommes.

         Six thématiques départementales / le programme                                  • Forme
Les six thématiques choisies correspondaient parfaitement aux aspirations           Le Mois des Femmes est
du terrain et de femmes élues faisant partie du Comité du même nom, mis en          organisé chaque année autour
place et animé par le GRAIF.                                                        de la date symbolique du 8
                                                                                    mars, Journée Internationale
     1) Filles et garçons : les jeunes s’engagent pour la démocratie – Hôtel        pour les droits des Femmes.
                                                                                    Il propose six rendez-vous
     de Région - Marseille [13] – Manifestation d’Ouverture
                                                                                    pour    que      soit   couvert
     2) La Contraception, une affaire de filles ET de garçons – Gap [05]            l’ensemble des départements
     3) Citoyenneté, laïcité : quelle vision de l’égalité pour les filles et les    de la région. Les rencontres
     garçons – Digne les Bains [04]                                                 organisées      cherchent     à
     4) Le sport collectif pour toutes ! – La Seyne sur Mer [83]                    réaliser un équilibre entre
     5) Quel engagement des jeunes artistes pour plus d’égalité entre les           états des lieux, propositions
                                                                                    et convivialité et se déclinent
     filles et les garons – Morières lès Avignon [84]
                                                                                    sous des formes diverses
     6) Les jeunes et le temps libre – Nice - [06] – Manifestation de Clôture       telles   que     tables-rondes,
                                                                                    expositions, projections de
       Deux « Fabriques de la Démocratie » - Les Etats généraux                     films, débats, représentations
        de la Démocratie                                                            théâtrales...
Outre le label attribué au Mois des Femmes dans son ensemble, deux
rencontres sur les six ont constitué des « Fabriques de la démocratie », celle du 8 mars à l’Hôtel
de Région et celle du 16 mars à Digne les Bains.

                                                                                                       5
GRAIF – avril 2011




       L’Exposition de Jean-Paul NAIL
Le Mois des Femmes 2011 a donné naissance à une exposition intitulée « Jeunesse en
Mouvement » présentant, au travers de 30 photographies, l’implication des jeunes, filles et
garçons, dans les manifestations de l’automne 2010 contre la réforme des retraites.




      Automne 2010. En défense de notre système de retraite, l’intersyndicale des U.D. 13 organise 9
      manifestations dans les rues de la cité phocéenne.

      Je remarque à travers l’objectif de mon Nikon, que la sociologie des manifestants change tout au
      long de ces nombreuses manifs. On constate une présence importante de jeunes, femmes et
      hommes de tous âges, combatifs, revendicatifs, animant de nombreux cortèges.

      « Double journée de travail, mais demi-retraite à la fin », cette affichette placardée sur les murs
      tout au long des manifestations de l’automne, exprime bien la prise de conscience de ces millions
      de femmes jeunes et adultes qui n’auront pas leur 41 annuités à la fin de leur carrière, parsemée de
      mi-temps, de chômage et de congés maternité. Elles n’obtiendront pour la majorité d’entre elles
      qu’une pension insuffisante pour vivre leur retraite.

      Le projet de mettre en valeur avec mes photos ces milliers de jeunes est né lors de ces défilés. D’où
      le titre de l’exposition qui vous est présentée aujourd’hui :

                            « JEUNESSE EN MOUVEMENT » Automne 2010

      A travers le prisme de mon appareil photo numérique, [j’observe] la présence massive de la
      jeunesse étudiante, lycéenne et ouvrière dans les cortèges. Dynamique, colorée, spontanée, la
      jeunesse est dans la rue.
      Une de leurs banderoles illustre assez bien leur motivation :
      « Nous ne sommes pas trop jeunes pour penser à la retraite ! »
      L’engagement de cette jeunesse est un peu surréaliste, car à 18, 20 ans penser déjà à sa retraite :
      Quelle prise de conscience !


      Aujourd’hui 8 mars 2011, les acteurs du Mouvement Social que l’on doit applaudir et remercier sont
      les FEMMES et la JEUNESSE en MOUVEMENT de l’Automne 2010.

                                    Jean-Paul NAIL. (jpnail13@msn.com)
                                            Photographe amateur
                         Professeur de Sciences et Technologie de la Santé et du Social
                                     au Lycée Antonin Artaud à Marseille
                                               Militant syndical




                                                                                                              6
GRAIF – avril 2011




L’organisation
        La coordination avec la Région

         Les référents Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

W       Z DKE                     W                                        W

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         L’implication des Antennes départementales
Les responsables des Antennes sont, avec leurs équipes, des interlocuteurs privilégiés pour
l’organisation sur le terrain, la diffusion des invitations à leurs contacts. L’implication des antennes
s’exprime également en termes de soutien et de collaboration pour les manifestations organisées dans
les collectivités locales.

Généralement, ce travail est réalisé en collaboration avec les conseillères et conseillers régionaux plus
particulièrement intéressé-e-s par les thématiques départementales.

        Les supports de communication
   Les Cartons d’invitation - Comme chaque année, le GRAIF a proposé à la Région un projet de
carton d’invitation décliné pour chacune des six manifestations programmées, finalisé par les services
Protocole et Communication de la Région. Les cartons d’invitation sont imprimés parla Région.

Le relevé des impressions des invitations par département est le suivant :
04 : 1200                13 : 1800
05 : 1000                83 : 1800
06 : 1600                84 : 1500

    Les Programmes - En complément de ces documents institutionnels, le GRAIF réalise des
programmes destinés au public présent sur chaque manifestation. Ils donnent une information mise à
jour et enrichie sur la thématique traitée, les intervenant-e-s, les animations musicales, culturelles
prévues.

     Une nouveauté 2011 - Les banners – Deux banners ont été réalisés sous l’angle
«Femmes/Hommes - Quelles égalité ? » déclinés sur les domaines de l’emploi et de l’agriculture.
Le texte a été rédigé par le GRAIF.

   Le Car Podium de la Région conduit par Clara MICHEL a été présent sur trois des six rendez-vous
du Mois des Femmes : Alpes de Haute Provence, Vaucluse, Alpes Maritimes




                                                                                                      7
GRAIF – avril 2011




        La Diffusion de l’Information
   Envois postaux - Les cartons d’invitation sont diffusés par le service du Protocole de la Région et les
antennes régionales à leurs fichiers (élus, institutionnels et collectivités territoriales), ainsi que par le
GRAIF à l’ensemble de ses contacts (adhérents, associations féminines et féministes etc., soit 600
envois). Cette année, il est a regretter que les antennes n’avaient toujours pas reçu ces cartons
d’invitation 10 jours avant le démarrage de la manifestation.

   Mailing Internet - Pour diffuser au plus tôt les invitations, en attendant l’impression papier, le
GRAIF a réalisé une diffusion à environ 2000 contacts : adhérents du GRAIF, associations d’autres
domaines (culture, économie sociale et solidaire), fédérations et unions départementales et régionales,
chargé-es de communication, relais d’information divers (offices du tourisme par exemple).

  Site Internet - Le programme du Mois des Femmes a été mis en ligne sur le site Internet du GRAIF :
www.graif.fr ainsi que sur celui de la Région.

        La Communication vers les médias
La communication médias est assurée par le service presse de la Région qui :
   rédige le dossier de presse général en collaboration avec le GRAIF,
   décline le dossier de presse général en dossiers de presse départementaux.
Cette année, comme l’année dernière, il n’ya pas eu de conférence de presse de lancement.

         Sommaire du Book Medias Mois des Femmes 2011

      Date Parution 2001              Supports
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                                                                                                         8
GRAIF – avril 2011




Le Mois des Femmes 2011 en chiffres
 -   Public : 780 personnes (car podium et tables rondes)
 -   19 élu-e-s du Conseil Régional dont 63% de femmes)
 -   14 élu-e-s du CRJ dont 64% de filles
 -   19 élu-e-s des collectivités locales dont 68% de femmes
 -   40% du public total est un public « jeune » - 65% de filles
 -   30% de garçons/hommes dans le public
 -   8 associations/instances de jeunes présentes sur une ou plusieurs tables rondes :
     Conseil Régional des jeunes, Conseil Municipal des Jeunes, Marseille Bondy Blog, Eurocircle,
     Union Nationale des Lycéens, Unis Cité, UNEF, LMDE


Points positifs, améliorations à prévoir, pistes de réflexion …
                 Un public :
                 • de plus en plus mixte : 30% d’hommes en moyenne (10% en 2010)
                 • jeune : environ 40% du public total (visiteurs car-podium inclus)
                 • curieux et dynamique
      Des discussions riches, des occasions d’échanger et de découvrir des initiatives.
      Des artistes, intervenants ou membres du public qui n’ont pas la langue dans leur poche. Les
      élu-e-s prennent note.
      Succès des supports tels que les expositions (Jean-Paul NAIL, CRIPS ), les clips vidéo de
      l’INPES.
      Des moments artistiques et conviviaux de qualité.




      Un temps de construction trop court : 5 semaines entre la validation officielle par la
      Région et la première manifestation.
      Des envois région trop tardifs sur les départements (parfois reçus la veille)
      Malgré plus d’ouverture, il reste difficile de mobiliser le grand public dans le cadre de
      tables rondes très institutionnelles.
      Attention à permettre un temps d’échange suffisant avec la salle : limiter le nombre
      d’intervenants.
      Des sujets pas forcément évidents à traiter qui mériteraient un travail partenarial en amont
      sur les territoires.
      Car-podium de la Région visible mais pas toujours, bien positionné ou bien
      accueilli. Méfiance vis-à-vis des institutions (période électorale). Pertinence à revoir sur les
      « petits » marchés très peu fréquentés.
      La table ronde à l’Hôtel de Région en ouverture n’est pas une bonne idée du fait du
      timing de construction très serré (la mise à disposition tardives des supports de
      communication entraîne un déficit de diffusion/mobilisation. Une clôture à Marseille permet
      de s’appuyer sur les manifestations des départements et laisse plus de temps pour la
      diffusion).



                     En 2012 … Faire évoluer le Mois des Femmes :
                                             Quel objectif ?

                                              Quelle cible ?

                                              Quel format ?
                                                                                                  9
GRAIF – avril 2011


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                                      Filles et garçons :
                                      les jeunes s’engagent
                                      pour la démocratie.
Marseille - Hôtel de Région – Salon d’Honneur – Mardi 8 mars 2011


Tribune
Aux côtés d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Présidente du GRAIF, des Vice-Présidentes du
Conseil Régional Gaëlle LENFANT et Nathalie LEFEBVRE :

- Démocratie et Territoire : Luc GWIAZDZINSKI, Géographe, Enseignant chercheur, Maître de
Conférence
- Féminisme : Carole CHOTIL-ROSA, militante Association Osez le Féminisme
- Politique : Albin FAURE, Président de l’UNEF Aix-Marseille
- Les jeunes et les réseaux sociaux, activateurs de la démocratie : intervention à deux voix de femmes
tunisiennes, témoins et utilisatrices actives des réseaux sociaux : Asma ESSID, Consultante et Asma
KOUKI, Historienne et Archiviste


Animations
Projection / Exposition : les 30 photographies de Jean-Paul NAIL ont été
projetées lors de la table ronde illustrant parfaitement l’engagement actif et militant
des jeunes pour plus de démocratie ! Le public a ainsi eu un avant-goût de l’exposition
              « Jeunesse en mouvement » qu’il a pu admirer pendant le cocktail.

             Lecture de textes : Sonia CONCHON, chargée de Mission au GRAIF a lu deux extraits
             du texte « Indignez-Vous ! » de Stéphane HESSEL (cf page 17)

              Intermède musical : spécialement formé pour l’occasion, un
              «duo paritaire» a enchanté le public présent. Musiciens
passionnés des Ateliers de Musique de Chambre de la Cité de la Musique, les
clarinettistes Jessica HACKETT et Grégory BERGEON ont interprété des
œuvres de Bernard-Henrik CRUSSEL et de Joseph PRANZER.


Le Mot du GRAIF
             Aline VERGNON-BONDARNAUD a rappelé qu’un thème général avait été retenu
             pour toutes les manifestations du Mois des Femmes : la jeunesse, force et avenir de
             notre société. Elle a dénoncé l’image stéréotypée des jeunes véhiculée dans les médias
             pouvant susciter la crainte, mais aussi la pitié, avec des questionnements du type « Que
             va devenir notre jeunesse ? » alors que la jeunesse doit susciter espoir et dynamisme.
             Pour elle, des initiatives à tous les niveaux le prouvent : les jeunes, filles ET garçons,
s’engagent, bougent, sont force de proposition, font preuve de générosité et de créativité. C’est
                                                                                                  10
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pourquoi une approche genrée de la jeunesse, de ses pratiques et de ses préoccupations paraissait
utile, voire urgente, pour contrer ces images et discours faciles et porteurs de confusion.

Elle a également souligné l’incroyable illustration du sujet offerte par l’actualité de ce début d’année
dans le monde arabe qui est venu prouver que les filles et les garçons étaient capables d’engagements
forts pour des questions vitales. Les jeunes femmes, tunisiennes et égyptiennes notamment, qui se
heurtent pourtant à de gros obstacles pour participer à la vie publique, ont, pour certaines, lancé
l’appel au changement puis participé massivement aux événements qui ont conduit à la chute des
régimes dictatoriaux.


Paroles d’élues
Gaëlle LENFANT, Vice-Présidente
La Démocratie, c’est le pouvoir du Peuple, pour le Peuple. Or, le
Peuple est composé à parts à peu près égales, de 50% de femmes et
de 50% d’hommes ! Il ne peut donc pas y avoir de démocratie
véritable si la moitié du peuple [en l’occurrence les femmes], est
exclue ou en tout cas si fortement sous-représentée de l’exercice des
responsabilités, politiques, économiques et sociales. De la même
façon, il ne peut y avoir de démocratie véritable si les décisions
relatives à l’organisation de la société aboutissent à perpétuer, voire             Gaëlle LENFANT
à aggraver, les inégalités dont sont victimes les femmes dans tous            aux côtés d’Aline VERGNON-
                                                                                    BONDARNAUD
les domaines.

Les avancées sont fragiles, souvent remises en cause. Lorsqu’elles sont inscrites dans des textes, il faut
encore imposer qu’elles soient appliquées dans la réalité quotidienne ! 6 lois existent sur l’égalité
professionnelle, et les femmes gagnent pourtant encore, en moyenne, 27% de moins que les hommes…
Les élu-e-s doivent placer l’exigence de l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur de chacune
des thématiques dont ils/elles ont la charge au cours de leurs mandats.


Nathalie LEFEBVRE, Conseillère Régionale
                     Selon Nathalie Lefebvre, on a trop tendance à considérer que l’égalité femmes/
                     hommes est justifiée par le fait qu’il y a autant de femmes que d’hommes sur la
                     planète. Mais notre bataille porte en elle l’exigence de droits humains pour toute
                     l’humanité. C’est une vraie bataille : rien n’a jamais été donné, tout a été conquis.
                     Aujourd’hui est un temps de recul des
                     idéologies. La réforme des collectivités
                                                                                L’ONU a décrété la période
                     territoriales menace la représentation des                 comprise entre août 2010 et août
                     femmes en politique, déjà faible. Le Conseil               2011 « Année internationale
       Nathalie      Régional, pourtant paritaire, n’est pas une                de la jeunesse ».
     LEFEBVRE        institution où l’égalité parfaite règne. Il y a
                     encore des séminaires pour lesquels aucune                 Le    Conseil    de     l’Union
femme n’est présente en tribune.                                                Européenne a déclaré 2011
                                                                                « Année européenne des
Concernant l’actualité dans les pays arabes, la Conseillère
                                                                                activités de volontariat pour
régionale cite Nadia Kamel (cinéaste égyptienne) : « Les femmes
                                                                                la     promotion       de     la
contribuent à faire de la révolution un laboratoire de la                       citoyenneté active ».
transformation sociale ». Enfin, elle a rappelé que les Etats
Généraux de la démocratie, lancés par la Région le 10 février
2011, souhaitaient prendre encore plus en compte les femmes et les questions d’égalité et que la
labellisation du Mois des Femmes dans le cadre de cette initiative était importante symboliquement.

                                                                                                           11
GRAIF – avril 2011




La Thématique – éléments de contexte et problématique
présentés par le GRAIF
La démocratie permet à toutes et à tous de s’exprimer. A ce titre, elle fait partie des sujets de
préoccupation des jeunes partout où elle n’existe pas (ou sous des formes limitées), mais aussi là où
elle s’exerce de plein droit.

• En France, filles et garçons s’engagent pour la démocratie en participant par exemple à la vie
politique locale via l’un des 2000 Conseils Locaux de la Jeunesse. Ces lieux d’apprentissage de la
citoyenneté accueillent des filles et des garçons de 7 à 25 ans, issus de tous les milieux socioculturels et
élus dans les lieux de scolarisation. Pour l’élection de ces Conseils, il n’a pas été nécessaire d’exiger des
quotas. L’ANACEJ (l’Association NAtionale des Conseils d’Enfants et de Jeunes) observe que la parité
se met naturellement en place. Parfois, c’est même une nette majorité de fille qui s’implique au sein
des Conseils. Dans notre Région pourtant, le Conseil Régional des Jeunes compte 41% de filles et
59% de garçons parmi les 124 membres titulaires. La parité est respectée pour les 104 membres
suppléants.

• Malgré les difficultés actuelles liées à la baisse des subventions, les jeunes sont loin de bouder le
secteur associatif. Lieux de formation, d’échanges, de convivialité et d’engagement, les associations
sont plus que jamais le reflet du dynamisme de la jeunesse. On peut mentionner par exemple OSEZ LE
FEMINISME ou encore Mix-Cité, le CIDFF, le Planning Familial, le CODIF, Forum Femmes
Méditerranée.

Au-delà des déclarations de bonnes intentions, l’objectif de la table ronde est de se pencher sur des
éléments concrets de l’engagement des jeunes, filles et garçons, pour la démocratie autour des
questionnements suivants :

-   Qui sont-elles ? Qui sont-ils ?
-   Peut-on parler de « nouvelles formes d’engagement » ?
-   Peut-on observer des motivations et/ou pratiques différentes chez les filles et les garçons ?


Les Interventions
                                 Luc GWIAZDZINSKI, Géographe, enseignant-chercheur
                                 Les géographes traitent habituellement la question du « où » à l’aide
                                 de cartes, mais également du « pourquoi ». Luc GWIAZDZINSKI y
                                 ajoute la question de la temporalité. Un territoire peut-être défini
                                 comme un morceau d’espace approprié par un groupe ou un
                                 individu. Au sujet de la démocratie, le géographe reprend les mots
                                 de Winston CHURCHILL pour qui c’est « le moins pire des systèmes
                                 politiques ». Quant à la jeunesse, ce qui prévaut c’est que les
Luc GWIAZDINZSKI en plein exposé adolescent-e-s sont objets de fantasmes, craintes et critiques de la
part des adultes : parents, structures d’accueil, élu-e-s, pour qui ils sont les « Impensé-e-s des
politiques publiques ».

Toutefois, les jeunes créent des liens avec le territoire et s’engagent. Dans la journée, le territoire est
occupé par les jeunes, les femmes avec enfants, les demandeur-se-s d’emploi… Les jeunes ont un lien
fort et fixe avec la ville et la société puisque les horaires des écoles sont immuables, contrairement à
ceux du travail. Sur la question de la mobilité, on constate des différences entre filles et garçons. Les
jeunes fonctionnent souvent par groupe non mixte pour les sorties. Certains espaces sont genrés,
d’autres collectifs, par exemple les bancs publics ou la fontaine du village en milieu rural. Les jeunes

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GRAIF – avril 2011



font aussi l’objet de regards et interdictions différents de la part des parents selon leur sexe, même
jusqu’à 18 ou 20 ans. Les parents reproduisent finalement un système sexiste dans leurs discours.
Quant à la démocratie, elle doit être totalement repensée : la démocratie doit s’adapter à la
réalité de nos modes de vie.

Les jeunes sont aux avant-postes de notre société. En comprenant leur engagement, nous
comprendrons nos orientations.

    Retrouvez le texte intégral de la communication de Luc GWIAZDZINSKI sur www.graif.fr


                      Carole CHOTIL-ROSA, militante Osez le féminisme
                      « Tout a commencé en 2009. Le réseau Osez le féminisme est né avec la remise
                      en cause des crédits accordés au Planning Familial : un grand nombre de jeunes
                      ont signé la pétition, il fallait leur offrir un débouché militant. Notre
                      motivation : nous réapproprier le féminisme, lui donner une valeur
                      positive. Nous avons créé un journal qui, après Paris a essaimé dans 15 villes,
                      grâce notamment à Internet et aux réseaux sociaux.

                         Les valeurs d’Osez le féminisme sont :
                                 Universalisme : nous considérons que les femmes et les hommes ont les
   Albin FAURE et                 mêmes capacités. Les différencier revient à hiérarchiser.
Carole CHOTIL-ROSA
                                 Laïcité : c’est la garantie de pouvoir disposer de son corps, face à la
         religion qui consacre l’inégalité entre les femmes et les hommes.
         Progressisme : le progrès social permet l’émancipation des femmes.
         Mixité : le sexe des militant-e-s est finalement secondaire et tout le monde participe.

Nous renouvelons les pratiques militantes. A Paris, des affiches humoristiques sur le mode du
teasing ont été déployées aux accès du métro, avec un renvoi vers le site internet.
Nous comptons au nombre de nos actions des campagnes contre les violences, le viol, les retraites, et,
actuellement en préparation, une campagne sur la sexualité, nœud de la domination masculine. »




Albin Faure, Président de l’UNEF Aix Marseille
« Je me suis engagé politiquement au début de mes études, au moment du Contrat Première
Embauche. Depuis deux ou trois ans, l’UNEF se bat particulièrement contre le sexisme et a commencé
par procéder à son autocritique.

Le sexisme ordinaire était bien présent dans les rangs de l’UNEF. Par exemple, nous avons pris
conscience que des militantes s’autocensuraient dans les réunions face aux militants : ces derniers
prenaient systématiquement la parole, alors que les premières se retrouvaient plutôt à coller les
affiches !



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L’UNEF a mis en place un certain nombre d’actions pour contrer ces comportements :
                               des week-ends de formation ont été organisés sur le féminisme et les
                               stéréotypes de genre afin de comprendre pour mieux agir,
                               des listes paritaires pour les élections au CROUS,
                               en bonne place dans les revendications de l’UNEF, la mise en place de
                               crèches universitaires, un meilleur accès aux moyens de contraception.
                               la projection de films comme « La Domination masculine » de Patrick
                               JEAN.

                        L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat permanent. La volonté
                        de défendre la démocratie passe nécessairement par l’égalité ! »


Mélanie BASTOS, Conseillère Régionale des Jeunes
Anis BENGHAZI, Conseiller Régional des Jeunes
témoignent de leur engagement au sein du CRJ et insistent sur la
diversité des élus.
        Mélanie BASTOS est lycéenne et étudie la comptabilité. Elle
         défend l’idée que les filles et les garçons doivent s’unir et
         mettre en commun leurs points de vue et leurs réflexions.
         Elle a choisi de s’engager dans le CRJ parce qu’elle veut que
                                                                                       Mélanie BASTOS
         les gens sachent que les jeunes ont des idées qui peuvent                    et Anis BENGHAZI
         être profitables à la société toute entière.
        Anis BENGHAZI est également lycéen. Pour lui, il est important de dire et répéter cette
         phrase : « Tous différents mais ensemble ! » et il ajoute que « tant que les filles et les garçons
         ne seront pas libérés des injustices et des inégalités, il n’y aura pas de liberté véritable ».


Asma ESSID, Consultante et Coach
Asma ESSID a fait des études de linguiste à l’Université Sorbonne Nouvelle. Aujourd’hui, elle vit et
travaille à Marseille.

Elle a rappelé avec une énergie très communicative qu’elle venait de vivre des moments
extraordinaires avec son peuple. Les réseaux sociaux et notamment Facebook ont été des relais
cruciaux des actions des Tunisiens et des Tunisiennes depuis le début du soulèvement populaire. Ils
ont permis, sur place, de faire passer les messages de mobilisation déjouant la censure des sites
                            Internet pratiquée jusque là par le gouvernement en place.

                              « Depuis la France, j’ai pu suivre en temps réel les manifestations et
                              obtenir des informations, photos, vidéos, directement postées par les
                              participant-e-s. J’ai été surprise par des jeunes ayant un discours aussi
                              pensé, structuré, politisé. Pendant des années, on a eu une piètre image
                              de cette jeunesse tunisienne et là, tout a changé. En ce qui me concerne,
                              j’en suis venue à utiliser les réseaux sociaux de façon progressive et
                              exponentielle : d’abord un simple portait sur Facebook, puis, tout s’est
           Asma ESSID         emballé et mon rapport à ce réseau a complètement changé. Je l’ai utilisé
comme un réel outil me permettant de réaliser un vrai travail d’investigation. En ce qui concerne la
place des femmes dans les événements, elle a été très importante mais il faut être très vigilants pour
que les décisions politiques qui vont suivre leur fassent réellement une place dans la société».




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Asma KOUKI, historienne, archiviste et militante politique en Tunisie et en France
Asma KOUKI est Tunisienne, de Tunis. Elle a milité à l’Union générale des Etudiants Tunisiens ainsi
que dans un groupe politique « Les Communistes démocrates », devenu le « Parti socialiste de gauche
                         tunisien », parti clandestin, légalisé après la Révolution.

                          Pour elle, les réseaux sociaux ont changé la façon d’agir et d’exercer le
                          militantisme. Avant la Révolution, une minorité d’internautes intervenaient
                          sur des sites ou blogs engagés. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été
                          emprisonnés pour cela. « Depuis la chute du régime dictatorial, l’utilisation
                          d’internet est massive. L’information est comme servie sur un plateau, nous
                          n’avons plus besoin d’aller la chercher. J’étais assez traditionnelle dans ma
                          façon de militer et considérais Facebook comme un amusement pour les
      Asma KOUKI          jeunes. Aujourd’hui, j’ai créée ma page (dans un but professionnel dans un
premier temps) qui est rapidement devenue un relai d’informations venues de Tunisie. »


Quelques Apports de la
Egalité entre les femmes et les hommes
La volonté de défendre la démocratie passe nécessairement par un combat permanent pour l’égalité
entre les femmes et les hommes ! D’autant que, comme le montre la persistance des inégalités entre les
sexes (salaires, accès à la santé etc.), les lois existantes, si elles sont nécessaires, ne sont pas
suffisantes ! Les élus-e-s doivent faire en sorte que l’objectif de l’égalité réelle entre les femmes et les
hommes soit systématiquement pris en compte, dans les décisions, les projets, les organisations, quels
que soient la thématique traitée ou le domaine concerné.

Citoyenneté
La citoyenneté ne faiblit pas mais il faut accepter de la voir différemment en utilisant d’autres critères
que le taux de vote. Les formes de mobilisation dépendent de transformations telles que
l’augmentation de la mobilité, des attaches… En moyenne, 20 km séparent le lieu où l’on vit de celui où
l’on dort (et donc du lieu où l’on vote) ! Il faut donc repenser les espaces et les temps de la
représentation politique et de la citoyenneté, qui pourrait être qualifiée « d’augmentée » en
considérant ces aspects mobiles et éphémères.

Féminisme et lutte contre les stéréotypes
Il faut combattre les stéréotypes, les idées reçues concernant l’image de la femme peu ou prou ancrée
dans chaque individu, et qui est le terreau idéologique sur lequel repose la société patriarcale. L’action
pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est toujours un objectif d’actualité !
La révolution féministe constitue un bel enjeu démocratique pour les jeunes, filles et garçons, qui ont à
cœur de s’engager pour l’avenir de notre société.

Démocratie et territoire
La démocratie doit s’adapter à la réalité de nos modes de vie.
En conséquence, quelques propositions « révolutionnaires » qui rompent avec la conception
traditionnelle et largement inefficiente de la démocratie « de proximité » qui n’a, bien souvent, de
proximité que le nom :
        - Faire élire des maires de nuit par les travailleur-se-s de nuit.
        - Elire des maires de quartier au suffrage universel direct.
        - Donner le droit de vote à ceux et celles qui vivent « ici ».
        - Donner un statut à ceux et celles qui vivent « ici » mais habitent ailleurs.
        - Accorder une citoyenneté temporaire dans le cas de personnes de passage (touristes,
           stagiaires, étudiants, migrants...)


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        Idées à suivre
   Dans les processus de décision (politiques, économiques, sociaux, personnels etc.), il faut intégrer
une démarche nouvelle [démarche de genre] qui consiste :
- à étudier en amont les effets des décisions envisagées sur la vie quotidienne des femmes et des
   hommes,
- et, le cas échéant, adapter la décision (mesure, projet …) afin que son application contribue
   effectivement à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes.

  Pour les jeunes, au niveau des lycées, il faut notamment agir au moment du choix des filières afin
d’éviter les orientations contre le gré des lycéen-ne-s, dictées par des stéréotypes de
genre.




     En savoir plus

           Contacter les intervenant-e-s / les artistes

    Luc GWIAZDZINSKI – Université Joseph FOURIER – Grenoble -
    luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr

    Carole CHOTIL-ROSA - Osez le Féminisme - www.osezlefeminisme.fr -
    contact@osezlefeminisme.fr

    Albin FAURE - UNEF - www.facebook.com/unefaixmarseille?sk=app_4949752878 -
    presidence.unefaixmarseille@gmail.com

    Asma ESSID – AE Consulting - www.ae-consulting.fr – asma.essid@ae-consulting.fr

    Asma KOUKI - asm.kouki@gmail.com




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                                                                                 Lecture de textes

                                                              8 mars 2011 – Hôtel de Région



La démocratie et l’engagement vus par Stéphane HESSEL

                         En 1941, Stéphane Hessel apprenait que le Conseil de la Résistance
                       avait mis au point un programme et proposé un ensemble de
                       principes et de valeurs sur lesquels reposerait la démocratie
                       moderne de notre pays.

                        Extrait 1
                        De ces principes et de ces valeurs, nous avons aujourd’hui plus que jamais
                        besoin. Il nous appartient de veiller ensemble à ce que notre société reste une
                        société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans papiers, des
                        expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet
                        en cause les retraites, les acquis de la Sécurité Sociale, pas cette société où les
médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner si nous
avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance (…)
Ce programme préconisait (…) «l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale,
impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie».
L’intérêt général doit primer sur l’intérêt particulier, le juste partage des richesses créées par le monde
du travail primer sur le pouvoir de l’argent.


  Stéphane Hessel dénonce l’indifférence comme la pire des attitudes.

Extrait 2
Nous vivons dans une interconnectivité comme jamais encore il n’en a existé. Mais dans ce monde, il y
a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes : cherchez
un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l’indifférence, dire « je n’y peux rien, je me
débrouille ». En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes essentielles qui fait
l’humain. Une des composantes indispensables : la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la
conséquence




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La contraception :
une affaire de filles
ET de garçons.
Gap – Département des Hautes-Alpes [05]
Foyer des Jeunes Travailleurs– Jeudi 10 mars 2011


Tribune
Aux côtés d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Présidente du GRAIF, et de la Conseillère
Régionale Christine NIVOU :

- Docteur Georges GRAGLIA, médecin généraliste libéral
- Sylvie ROUZES, Conseillère conjugale et familiale, Mouvement Français pour le Planning
Familial des Alpes de Haute Provence (MFPF 04)
- Brigitte NECTOUX, Directrice du CODES 05, Comité Départemental d'Education pour la Santé
des Hautes-Alpes


            Animations
            Exposition du CRIPS, Centre Régional d’Information : « La contraception : une histoire
            de filles et de garçons », affiches et dessins réalisés par des jeunes de
            région Provence-Alpes-Côte d’Azur

              Projection des 4 films de la campagne INPES 2010 « Contraception :
filles et garçons, tous concernés ! ». Destinée aux adolescents, filles et garçons, de 13 à
19 ans, cette campagne vise à sensibiliser sur les risques et les conséquences d’une
grossesse non désirée survenue trop tôt.

                  Intermède Musical : Emilie BOURGEOIS, chanteuse-
                  contrebassiste a interprété des classiques de la chanson française,
                  des standards de jazz mais aussi ses propres compositions. Le public lui a réservé un
                  accueil très chaleureux. Il a repris avec elle quelques paroles de morceaux connus
                  comme « Donne-moi la main camarade. J'ai cinq doigts moi aussi. On peut se croire
                  égaux….» de Bidonville, la célèbre chanson de Claude Nougaro.


Le Mot du GRAIF
Aline VERGNON-BONDARNAUD a évoqué les deux raisons principales ayant conduit au choix de
Gap pour traiter de la problématique :

- à son grand regret, l’absence du MFPF dans le département


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- le militantisme connu et reconnu du Dr GRAGLIA et l’intérêt de l’écouter sur cette problématique
avant un départ en retraite annoncé.
Elle a rappelé que le sujet de la contraception restait assez « classique » dans les milieux féministes et
que, s'il était aussi souvent repris, c'est qu'il restait malheureusement d'actualité sur le plan légal,
médical, social… les mentalités et perceptions n'évoluant pas aussi rapidement que les méthodes
contraceptives !
Malgré les problèmes de financement que connaissent
centres de planning familiaux et CPEF (Centres de
Planification et d'Education Familiale du Conseil Général
13), et les importantes lacunes de l'Etat en matière
d'éducation sexuelle, questions sur lesquelles il ne faut
pas faire l’impasse, Aline VERGNON-BONDARNAUD
s’est réjouie qu'une grande partie des jeunes filles ait pu
s’approprier les moyens de contraception et en faire des
outils de liberté dans la vie quotidienne. Contrairement à      Georges GRAGLIA, Christine NIVOU et Aline
leurs grands-mères et parfois leurs mères, les filles                   VERGNON-BONDARNAUD
d’aujourd’hui ne vivent plus, sauf exception, la grossesse comme une fatalité. Grâce aux moyens de
contraception disponibles, « leur corps leur appartient ». Toutefois, il faut déplorer le fait que ce sont
toujours principalement les jeunes filles et les femmes qui portent la responsabilité de la
contraception. Et c’est cette question qu’il faut désormais poser.


Paroles d’élue
Christine NIVOU, Conseillère Régionale, a brossé un état des lieux assez sombre de la situation sur
son territoire des Hautes-Alpes dans différents domaines. En particulier, elle a
insisté sur la question centrale de l’accès à la contraception encore plus
problématique sur les zones rurales qui cumulent de nombreux problèmes. Outre
les suppressions de postes d’infirmier-ère-s scolaires (un/une pour quatre
collèges), la question de l’éloignement est également centrale.

C’est en partie pour répondre à ce problème que la Région a mis en place le projet
des Maisons Régionales de la Santé. Ces lieux, « à plusieurs entrées », vont
apporter une réponse concrète au phénomène de désertification médicale et
faciliter la diffusion de l’information au plus près des territoires. Différents types
                                                                                         Christine NIVOU
d’intervention pourront y être pratiqués :
- des activités de soins,
- des activités de mise en réseaux avec l’hôpital public et l’ensemble du système de santé,
- des activités de santé publique, de prévention et de promotion de la santé, et des actions du champ
médicosocial.

Toujours dans le domaine des réponses possibles pour améliorer l’accès à la contraception des jeunes,
Christine NIVOU a souligné l’intérêt du Pass contraception qui concerne aujourd’hui deux régions
en France : Poitou-Charente et Ile de France.




                              En Ile de France depuis le 26/04/2011                                  19
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La Thématique – éléments de contexte et problématique
présentés par le GRAIF
En dehors du préservatif, la contraception apparaît à tort comme une affaire
de filles : voir son médecin, se rendre dans les centres MFPF ou CPEF pour la
prescription, régler la consultation et les frais de pharmacie, prendre régulièrement la
pilule ou mettre en place un autre dispositif. Aux garçons la sexualité insouciante ? En
cas de grossesse non désirée, la responsabilité est théoriquement partagée mais là
aussi, les filles doivent souvent assumer seules les conséquences : parcours de la
combattante pour pratiquer une IVG dans les délais en évitant les discours
moralisateurs, ou mener la grossesse à terme puis élever l’enfant. Le choix d’avoir un
enfant, tout comme le choix de ne pas en avoir, doit se faire et s’assumer à deux.

• Une étude menée en 2006 auprès d'élèves de première et de terminale d'un lycée
professionnel a fait ressortir que les filles considéraient majoritairement la contraception comme une
affaire de couple. Pour les garçons, en revanche, la contraception est perçue comme une responsabilité
féminine qui ne les concerne que peu, ou pas.

• D'autres enquêtes soulignent le décalage d'information entre filles et garçons sur la
contraception d'urgence et les méconnaissances, voire les « légendes » (risque de stérilité !) liées à son
utilisation. Et l’on peut se poser la question de savoir s’il existe un lien entre les chiffres concernant
l'IVG en France et cette répartition inégalitaire des rôles sexués ?

• En 2007 en France, une IVG sur deux concerne une femme de 25 ans ou plus et 15 000
avortements ont concerné une mineure. Pourtant, 2/3 d'entre elles utilisaient un moyen de
contraception dans le mois où la grossesse a débuté.

• En Provence-Alpes-Côte d'Azur, en 2005, 22 900 IVG ont été réalisées sur des jeunes
filles et femmes âgées de 12 à 25 ans. Considérant une population féminine plus large, nous
détenons le taux de recours le plus élevé des régions métropolitaines après la Corse, soit
20,9 IVG par an pour 1000 femmes de 15 à 49 ans.


Dans ce contexte, la table ronde souhaite en particulier, poser deux questions :
- Comment éviter les grossesses non désirées et le cloisonnement des responsabilités et
connaissances au sujet de la contraception ?
- Quelles sont les pistes à explorer afin de faire en sorte que les jeunes (et les moins jeunes !)
considèrent la contraception comme une affaire de filles ET de garçons ?


Les Interventions
Dr Georges GRAGLIA, médecin généraliste libéral et militant, a démarré son intervention en
                    énonçant un certain nombre de données quantitatives et qualitatives
                    concernant en particulier la situation dans les Hautes-Alpes.

                            Dans 95% des cas, la femme est seule en consultation pour
                            demander une contraception. Cela reste l’affaire des femmes depuis
                            des années. Avec l’épidémie de SIDA, les hommes se sont sentis concernés
                            mais les femmes sont toujours seules pour gérer le stress, les examens et
     Georges GRAGLIA        éventuellement une IVG. Le tableau général est dramatique.


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    Plus de 40% des IVG pratiquées en PACA concernent des femmes de moins de 24 ans.
    6000 IVG itératives (récidive d’avortement) par an sont à mettre en lien avec un défaut
    d’information à la suite de la première IVG ou avec un problème de contraception.
    Les IVG ne sont pas pratiquées régulièrement à l’hôpital de Briançon et dépendent du bon vouloir
    des médecins…
    Deux médecins les pratiquent à Gap. Seuls cinq médecins pratiquent l’IVG « en ville » (à moins de
    7 semaines d’aménorrhée) dans tout le département !
    Importance d’une prise en charge rapide : plus de 50% des IVG sont médicamenteuses.
    Les chiffres ne diminuent pas et restent constants entre 400 et 450 IVG par an sur Gap.

L’information sur la contraception est donc mal ou pas faite. Il faut blâmer les parents et l’école
qui n’assument pas leurs responsabilités et commencer cette information le plus tôt possible (en
primaire) afin de contrer des préjugés très répandus : la pilule ferait grossir, donnerait le cancer, le
stérilet serait réservée aux femmes nullipares… Il est dur de faire penser la contraception comme
naturelle ! Il existe bien sûr un problème financier.
Les centres de planification assurent une bonne prise en charge mais sont peu fréquentés pour cause
de défaut d’information. Du côté de la médecine libérale, on rencontre des obstacles avec la prise en
charge pour les mineures via la carte Vitale des parents. Les pouvoirs publics ont un rôle à
jouer : il faut aller contre la résistance naturelle des parents. « En tant que médecin, vous
allez vous faire engueuler mais il faut passer outre ! On a besoin de nouveaux féministes ! »

                         « Jusqu’à récemment, il n’y avait que 4 pilules remboursées. Une cinquième
                         a été ajoutée il y a peu. C’est un scandale ! Les jeunes filles prennent les
                         mêmes pilules que leur mère ou grand-mère. »

                     L’Etat doit investir dans l’éducation thérapeutique et l’accès aux moyens de
                     contraception pour, ensuite, économiser au niveau des IVG. Il s’agit bien
                     d’un traumatisme pour les femmes et jeunes filles, sachant qu’une femme
sur deux y aura recours au moins une fois d’ici la fin de sa vie sexuelle.


Sylvie ROUZES, Conseillère familiale, Mouvement Français pour le Planning Familial
des Alpes de Haute-Provence
Le MFPF est une association Loi 1901 organisée en confédération de 20
fédérations régionales et d’associations départementales. Certains centres de
planification sont gérés par les Conseils Régionaux. A Marseille, le centre compte
30 salarié-e-s tandis que je suis la seule sur tout le 04 ! Nous étions
subventionnés par les Agences Régionales de Santé jusqu’en 2010 mais avons
perdu 60% des financements. En décembre 2011, le Planning Familial 04
n’existera probablement plus. Toutes les petites associations des Alpes de
Haute Provence « sautent », elles aussi, par manque de moyens.
Je fais uniquement de l’information et de la prévention dans les IUT, centres de
                                                                                   Sylvie ROUZES
formation des infirmier-e-s, écoles d’Aides-Soignant-e-s, au CFA de Gap, à la
Ligue de l’Enseignement, dans 3 lycées et 3 collèges.

En 2010, j’ai vu environ 1000 jeunes de 15-25 ans en intervention collective.
       88% des garçons pensent à la contraception
       88% se sentent concernés par la contraception
       57% posent la question à leur partenaire
       87% ne sont pas prêts à l’accompagner en consultation pour une contraception
       87% ne sont pas prêts à participer financièrement aux moyens contraceptifs
       20% ne connaissent pas la contraception d’urgence.
                                                                                                   21
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Les jeunes sont blasés. Les filles et les garçons ne connaissent pas l’effet des contraceptifs
sur leur corps. Certaines filles ne connaissent même pas le nom de leur sexe et sont dégoûtées par la
pose de l’anneau car il faut introduire les doigts dans le vagin ! Les garçons sont souvent exclus de la
démarche, c’est la fille qui gère la contraception dans le couple.

Le 8 mars dernier sur France 2, un journaliste réalisait un micro-trottoir sur le nombre d’IVG
pratiquées en France et demandait aux passants : « Parlez-vous de la contraception à votre
adolescentE ? ». Les mères n’en parlent pas à leurs fils. Il faudrait aussi que les filles puissent vraiment
choisir leur moyen de contraception : leur sont-ils tous présentés ? Quel est leur coût ?

La loi est peu appliquée en ce qui concerne la contraception d’urgence. Aucune affiche
n’annonce qu’elle est gratuite pour les mineures en pharmacie et les jeunes filles subissent souvent des
jugements moralisateurs.



Brigitte NECTOUX, Directrice du CODES 05
                Le CODES est un pôle de ressources, il dispose d’une pédagothèque à Gap avec
                des outils et ouvrages pour tous et toutes. Il organise des formations sur la
                sexualité en tant qu’acteur de prévention sur le terrain. Les salariées du CODES
                sont éducatrices de santé mais cette année, nous avons un stagiaire masculin !
                Nous organisons des actions en partenariat étroit avec l’Education nationale,
                les infirmières scolaires pour la prévention des risques liés à la sexualité.
                Le but : rendre les jeunes acteurs de leur santé, notamment via des outils
                artistiques et culturels qui leur permettent de s’approprier les messages de
                prévention, de leur donner l’information qui leur permettra de faire des choix
                éclairés.

                     L’éducation à la sexualité est en fait une éducation à vivre ensemble, la
 Brigitte NECTOUX
                     description « éducation à la vie affective et sexuelle » serait d’ailleurs plus
appropriée. Il est important de parler le plus tôt possible (dès l’école maternelle) de
respect, d’acceptation des différences, de dialogue, de maîtrise du désir et des sentiments. En effet, les
enfants reprennent les modèles parentaux et assimilent dès le plus jeune âge des comportements de
genre.

Rappelons que la loi de 2001 prévoyait 3 séances d’éducation à la santé et à la sexualité de
la maternelle à la terminale. Or, cette éducation commence plutôt en 4ème. Pourtant, quand les
jeunes sont adolescents, il est trop tard car les représentations sont déjà construites. Les parents
doivent être associés. Il est dommage de relever un tel clivage entre les filles et les garçons.


Quelques Apports de la

Des constats qui pointent du doigt les disfonctionnements et les manques du système
dans sa globalité :

    •   L’isolement des milieux ruraux, la baisse spectaculaire des crédits aux associations de
        planification familiale, la non-application de la loi de 2001 sur l’éducation à la sexualité en
        milieu scolaire et la formation insuffisante des médecins mènent souvent à une information
        laconique des jeunes sur la contraception.



                                                                                                       22
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                                                                                  les années 70: deux
     •   Il existe des différences de comportements et de                         « anecdotes » de la salle
         représentations par rapport à la sexualité entre filles et
         garçons. En effet, les jeunes acquièrent très tôt des                    « J’étais représentant FCPE en
         stéréotypes de genre transmis par les parents, les                       1974. A cette époque, les heures
         enseignants, les médias… Par conséquent, la                              d’éducation sexuelle étaient
                                                                                  programmées le soir, après le
         contraception est trop souvent encore prise intégralement
                                                                                  départ des cars des élèves. »
         en charge par les filles.
                                                                                  « J’enseignais    les   Sciences
     •   La société de consommation et le fonctionnement du                       naturelles dans les années 1970
         système de santé français contribuent à une certaine                     dans l’Oise. J’ai reçu un blâme
         marchandisation de la santé et de la sexualité aux dépens                pour avoir demandé aux élèves
         des jeunes.                                                              de dessiner l’appareil sexuel
                                                                                  féminin. »
     •   Enfin, malgré les séances d’éducation à la santé et à la
         sexualité, les tabous et légendes existent encore parmi les jeunes, ce qui conduit à de
                                                     nombreuses erreurs et à un nombre d’IVG
                                                     constant depuis des années.

L’information dans la mixité, ou pas !

De l’avis du Docteur Michèle THIEBAUT,             En milieu rural, un accès encore plus difficile à
médecin généraliste du Centre d’Education et
                                                   la contraception
de Planification Familiale de Gap, quand les
garçons viennent visiter les structures, ils       Pour les jeunes vivant dans des endroits où les centres
posent des questions pertinentes, sont curieux.
                                                   n’existent pas ou sont trop éloignés, l’accès à la
Ils n’ont pas d’interlocuteur évident en temps
normal. Il faut savoir leur parler, les voir
                                                   contraception est très aléatoire, puisque les médecins
lorsqu’ils sont là. Ils ont des sentiments mais    généralistes font en fonction de leur « sensibilité ». La
ne les montrent pas au premier abord.              solution du camion qui se déplace de village en village
                                                   ne convient pas puisqu’elle est peu discrète et ne
Sylvie ROUZES d’ajouter : « En 4ème et 3ème,       garantit pas l’anonymat des jeunes visiteur-se-s. Le
j’aime faire une information non mixte. Quand      camion n’est efficace que dans les festivals où
les garçons sont ensemble, ils ont tous un pénis   l’anonymat est possible. Quand tout le monde se connait
de 18cm mais petit à petit les vraies questions
                                                   dans un village, ça devient difficile. Les médecins
se posent et la séance est plus productive.
                                                   doivent souvent s’arranger avec des pharmacien-ne-s
Mélangés, ils sont tenus à leur rôle de
garçons. »                                         pour préserver l’anonymat des jeunes.



D’autres facteurs aggravants :

- la disparition des médecins militants - Avant la loi Veil, les médecins voyaient arriver des
femmes qui avaient essayé d’avorter par leurs propres moyens.. Toute cette génération de médecins
militants arrive maintenant à la retraite. Aujourd’hui, l’IVG n’est pas enseignée et personne ne choisit
de faire carrière dans ce domaine.

- une logique marchande associée à une pénurie de moyens - Les médecins généralistes
libéraux recevant les mineures de moins de 14 ans pour une contraception ne sont pas payés pour cet
acte. Encore une question d’argent !

Le prix forfaitaire pour une IVG médicamenteuse est de 192€ dont 120€ de médicaments. Les
laboratoires ont obtenu que l’Etat fasse payer plus cher à la Sécurité Sociale parce qu’ils sont boycottés
par les médecins américains anti-avortement (vendre moins de produits mais plus cher !).
                                                                                                        23
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Il faut mettre les moyens pour être efficace. Par exemple, la loi dit qu’un hôpital doit pratiquer l’IVG
pour être un CHR, Centre Hospitalier Régional. Quand il n’y a pas d’IVG, ces centres ne devraient plus
pouvoir être des CHR !




         Idées à suivre
    •    Commencer l’éducation à la santé et à la sexualité au plus tôt afin de lever les tabous
         et transmettre une information claire sur le corps et son fonctionnement. Y intégrer la
         question du respect et la déconstruction des stéréotypes de genre. Associer les
         enseignant-e-s et parents à cette démarche, mais ne pas craindre leur réaction s’ils n’y sont
         pas favorables.

    •    Prêter attention aux garçons autant qu’aux filles en matière de contraception afin que
         chaque jeune ou couple puisse faire des choix éclairés et adaptés.

    •    Exiger une meilleure formation des médecins en matière de contraception et d’IVG.

    •    Exiger le remboursement de tous les moyens de contraception et proposer la mise en
         place en région PACA d’un PASS contraception aux jeunes filles.

    •    Sur les territoires, la nécessité de la mise en réseau des professionnels
         concernés




        En savoir plus
            Contacter les intervenant-e-s

Docteur Georges GRAGLIA - Cabinet Médical Seliance – 04 92 52 33 33 / 04 92 51 27 04

Sylvie ROUZES – MFPF 04 - www.planning-familial.org - ad04mfpf@wanadoo.fr

Brigitte NECTOUX - CODES 05 - www.codes05.org - codes05@codes05.org




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                                  Citoyenneté, laïcité :
                                  quelle vision de
                                  l’égalité entre les
                                  filles et les garçons ?
Digne-les-Bains – Département des Alpes de Haute-Provence [04]
L’Ermitage– Mercredi 16 mars 2011


Tribune
Aux côtés de Christine RUE, Coordinatrice du GRAIF, de Christophe CASTANER, Vice-Président
du Conseil Régional et de Colette CHARRIAU, Conseillère Régionale :

- Henry ETCHEVERRY, Directeur de la Ligue de l’Enseignement 04
- Géraldine LAFOND, Directrice du CIDFF 04
-—Jacqueline HENNEGRAVE, Présidente de l’association Femmes Solidaires 04


Animations
Exposition : « Jeunesse en mouvement », 30 photographies de Jean-Paul NAIL sur l’engagement des
jeunes à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites de l’automne 2010.

                                Intermède musical et artistique : danse hip hop avec le groupe
                                South Dream-association Zoukouc Crew. Un
                                public peu habitué à ce type de danse mais qui
                                a été conquis. Beaucoup d’admiration et
                                d’applaudissements pour cette belle et
                                énergique démonstration très physique.

Car podium de la Région : le matin sur le marché de Digne, Place du Général de Gaulle


Le Mot du GRAIF
Parlant au nom d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Christine RUE a évoqué l’importance du
thème de la laïcité dans le travail réalisé par le GRAIF.

Depuis plusieurs années déjà, l’association croise la question de cette valeur fondamentale de la
République avec la question de l’égalité entre femmes et hommes, condition essentielle de la
démocratie. On peut mentionner au titre de ses réalisations :
- en 2007, un numéro de sa revue AGOR’ELLES sur les enjeux de la Laïcité pour les femmes
- en 2008, trois rencontres originales sous la forme de banquets féministes et laïques à Gardanne
(13), à Digne les Bains (04) et en Avignon (84).
                                                                                              25
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                                                             En 2009, le GRAIF a réalisé en partenariat avec
- en 2009, une conférence grand public dont le
                                                             l’OLPA [Observatoire de la Laïcité de Provence et
parti pris était de traiter des « Apports de la              d’Aix] une Bande dessinée intitulée «Petit Conte
Laïcité pour les Femmes » par une approche                   Laïque : Des Mêmes Droits pour Toutes et
                     historique.                             Tous», destinée aux jeunes collégiens et lycéens
                                                             sur le thème « femmes et laïcité ».
                     A cette occasion, le GRAIF a
                     encore une fois réaffirmé
                     que ce principe de laïcité est, pour toutes les femmes du monde, la meilleure
                     garantie de leur émancipation et de la défense de leurs droits légitimes, au
                     premier chef celui d’exercer leur citoyenneté.

                      Se placer du côté de la jeunesse lorsque l’on traite de ces questions, c’est tout
                      d’abord dire que les filles et les garçons sont des citoyens en formation.
C’est en effet à cette période de leur existence qu’ils intègrent des principes qui les accompagneront
dans leur vie adulte. D’où l’importance de regarder plus en détail ce temps d’apprentissage des
valeurs qui peuvent être positives, comme l’égalité, la générosité, l’acceptation des différences de
chacun, mais qui est aussi celui de la consolidation des stéréotypes de genre qui renforcent et
légitiment les rôles sociaux inégalitaires de notre société.


Paroles d’élues
 Christophe CASTANER, Vice-président du Conseil Régional, est revenu sur le principe de laïcité,
expliquant qu’il pouvait être considéré comme une composante de la citoyenneté, mais tout autant être
regardé comme inspirant la totalité de la problématique de la citoyenneté. Trois affirmations lui
semblent centrales :

- il n’y a pas de citoyenneté sans valeurs reconnues par la communauté
des citoyens,
- il n’y a pas de citoyenneté sans exercice effectif doté des moyens
nécessaires pour l’exercer,
- il n’y a pas de citoyenneté sans dynamique propre permettant sa
refondation en lien avec la réalité. Aujourd’hui, le contexte est celui
d’une crise sociale profonde, il faut prendre en compte l’émergence de         Christophe CASTANER, Géraldine
                                                                             LAFOND et Jacqueline HENNEGRAVE
dimensions infra et supranationales, et ré-éclairer le concept au regard
de l’idéologie des droits de l’Homme.

C’est en s‘adossant au principe de laïcité qu’a pu être
affirmée l’égalité entre les femmes et les hommes, dans
tous les domaines.                                                                Anne-Marie
                                                                                  DESCHAMP, Conseillère
Or, aujourd’hui, si l’on regarde la réalité, on s’aperçoit que tout ce            municipale, représentait le
                                                                                  Maire de Digne. Elle a
système est déstabilisé avec deux constats forts :
                                                                                  particulièrement insisté sur
- un important rejet de la « chose » publique, alors que cette                    la nécessité d’aller au-delà
expression du « bien commun », devrait être la clé de voûte du                    de ce devoir de parité
rassemblement des femmes et des hommes sur les territoires,                       instaurée pour réellement
- un exercice de la citoyenneté inégalitaire, en l’occurrence                     permettre     aux    femmes
plus facile pour les hommes que pour les femmes, il n’y a qu’à                    d’accéder à des postes
regarder la situation dans le domaine politique où la parité est loin             stratégiques.
d’être de mise !

La laïcité est en danger et, du coup, l’égalité femmes/hommes est,
elle aussi, en danger.
                                                                                                       26
GRAIF – avril 2011



Colette CHARRIAU, Conseillère Régionale, a mis en avant
l’importance de changer les mentalités en matière d’égalité entre les
femmes et les hommes. Elle a insisté sur l’intérêt majeur de la mixité
dans une éducation en accord avec les valeurs de la laïcité. La laïcité n’est
pas une donnée, « elle ne se décrète pas », elle nécessite un
apprentissage, tout comme l’égalité entre filles et garçons : le lien entre
mixité et lutte contre les stéréotypes est donc central !

Parler des moyens d’exercer la citoyenneté dans le cadre d’un
                                                                                    Colette CHARRIAU
questionnement sur l’égalité femmes/hommes, c’est aussi parler des
moyens de la mise en œuvre de cette dernière.

Or, la Région compte parmi ses compétences spécifiques déterminées par la loi : les Lycées, la
formation professionnelle et l'apprentissage. Très concrètement, ces compétences recouvrent des lieux
où précisément les jeunes, filles et garçons, vivent une période phare de construction des rapports à
l’autre sexe. C’est donc là qu’il est possible d’agir ! La Région doit s’emparer de ces questions et
travailler à la sensibilisation aux stéréotypes … et à leur déconstruction.


La Thématique – éléments de contexte et problématique
présentés par le GRAIF
Au cœur de la question de la vision de l’égalité entre les filles et les garçons en lien avec les dimensions
de la laïcité et de la citoyenneté se trouve celle des lieux d’apprentissage des valeurs, des droits et des
devoirs associés.

• L’école publique est un lieu de mixité et d’égalité par excellence.
C’est là que les jeunes font le début de leur apprentissage de la citoyenneté et sont immergés dans un
                     contexte laïque. Depuis l’instauration du Collège Unique avec la loi Haby de 1975,
                     les établissements publics sont tous devenus mixtes, même, avec quelques années
                     de retard, l’éducation physique et sportive.
                     L’égalité entre filles et garçons suppose une implication partagée et la participation
                     de toutes et tous. C’est pour cette raison qu’il faut insister sur la mixité et ne pas
                     chercher à isoler les filles comme objets d’attention et d’études !

                    Cependant, malgré cette mixité, des générations de jeunes ont appris sur les bancs
                    de l’école républicaine une version biaisée et masculine de l’histoire. L’exemple le
plus parlant est bien sûr le soi-disant « Suffrage Universel », proclamé en France en 1848. Il aura fallu
attendre de nombreuses années pour qu’enfin, on parle de « Suffrage Universel masculin », précisant
ainsi que la moitié de la population adulte s’est vue privée de véritable citoyenneté jusqu’en 1944,
année où les femmes sont devenues électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes.

• Les autres lieux d’exercice de la citoyenneté, où l’égalité entre filles et garçons est valorisée.
Il convient ici de citer les Conseils Locaux de jeunes. Dans certaines collectivités territoriales
françaises, des Conseils Régionaux, Généraux ou Municipaux d’enfants ou d’adolescents sont
spécialement formés pour réfléchir à des questions qui les concernent plus ou moins directement. En
tant qu’institutions républicaines, ces Conseils sont des lieux laïques. Précisons que le Conseil
Régional des Jeunes Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 41% de filles et 59% de garçons parmi les 124
membres titulaires. La parité est respectée pour les 104 membres suppléants.




                                                                                                       27
GRAIF – avril 2011



• Ceci étant dit, il faut donc bien être conscient-e qu’il existe des différences entre la théorie des
programmes scolaires, des dispositifs et actions exemplaires et les expériences concrètes et
quotidiennes des jeunes.

Il est donc important de donner la parole aux filles et aux garçons, ainsi qu’aux
professionnel-le-s qui travaillent avec eux au quotidien pour essayer de répondre à
quelques unes des questions qui se posent :

- Quelle importance les jeunes accordent-ils/elels aux questions de citoyenneté et
de laïcité ?
- Quelle est leur vision de l’égalité ?
- Peut-on relever une différence de points de vue entre filles et garçons ?



Les Interventions
                                   Henry ETCHEVERRY, Directeur de la Ligue de l’Enseignement
                                   04, a rappelé que, s’il avait été fondé par des moustachus et des
                                   barbus, sous le second empire, et s’il restait jusqu’à aujourd’hui
                                   majoritairement composé d’hommes, ce mouvement d’éducation
                                   populaire s’était toujours engagé dans des actions de transformation
                                   sociale.
                                   La Ligue est ouverte aux femmes dès l’origine avec la création d’un
                                   «Comité des dames ». Dès 1866, année de fondation, des centres
  Henri ETCHEVERRY à la tribune    d’enseignement pour les filles sont ouverts et la Ligue jouera un rôle
                                   décisif pour l’acceptation des filles dans l’enseignement technique.
Bien plus tard, elle appuiera le vote des lois émancipatrices en matière de mœurs (droit à la
contraception, à l’IVG, à l’éducation à la sexualité…) et reste mobilisée sur ce sujet.

Henry ETCHEVERRY a centré son propos sur « la laïcité, la citoyenneté et l’éducation, comme
conditions de l’égalité et d’un destin partagé entre filles et garçons ».
La création de l’Ecole laïque pour les deux sexes (loi du 2 mars 1882) a ainsi été une première clé
permettant d’ouvrir aux filles l’accès à l’égalité des chances. Quant à l’égalité vécue, elle passe par
l’émancipation. Pour la Ligue, l’essentiel est de donner à tous les élèves les outils critiques pour que
chacun puisse questionner les connaissances d’où qu’elles viennent, interpeller, modifier ou valider ses
convictions. L’éducation contre tous les préjugés est une ligne force de cette démarche laïque.


                       Géraldine LAFOND, Directrice du CIDFF 04, a ouvert son intervention en
                       reprenant une définition de la laïcité mettant en évidence la centralité de la
                       question de la responsabilité des choix.
                       En lien avec cet angle d’approche, elle a présenté le CIDFF et ses missions, à
                       savoir : l’accès aux droits et à l’information des femmes.
                       Dans ce cadre, éduquer à l'égalité est un enjeu majeur qui nécessite de disposer
                       de leviers pour éliminer les stéréotypes. Etre responsable de ses choix ne peut
  Géraldine LAFOND     être une réalité que si l’on peut réellement les exercer. Or, si l’on prend un
                       exemple, en l’occurrence celui de l’orientation professionnelle, comment parler
de véritable choix alors que la représentation des métiers est encore si sexuée ?




                                                                                                    28
GRAIF – avril 2011


                                                                                   Le CNIDFF dispose d’un
L’école est un vecteur d’égalité, notamment au travers de la mixité,               agrément           national
mais elle n’échappe pas aux représentations et stéréotypes de genre                d’association    éducative
et à leurs incidences sur la construction des identités, l’orientation             complémentaire             de
scolaire et la projection de soi dans l’avenir. L’institution scolaire est         l’enseignement public (arrêté
amenée à jouer un rôle important dans ce domaine, aux côtés                        du 20 novembre 2007-BOEN
                                                                                   29/11/2007).
d’autres acteurs incontournables comme la famille.

En particulier, a été précisé l’engagement des centres dans le
domaine de l’éducation et de la citoyenneté et les actions menées par le CIDFF avec des établissements
scolaires pour:
        favoriser l’égalité entre filles et garçons,
        éduquer les jeunes afin de prévenir les comportements sexistes et violents,
        mobiliser les équipes éducatives et les jeunes vers une orientation professionnelle diversifiée,
        promouvoir l’histoire des droits des femmes et lutter contre les discriminations sexistes.


Jacqueline HENNEGRAVE, Présidente de l’association Femmes Solidaires 04, a présenté un bref
                historique de l’association. Le 17 juin 1945 se tenait le premier congrès de
                L’UFF, Union des Femmes Françaises, devenue Femmes solidaires en 1998.
                Femmes Solidaires est un mouvement féministe, reconnu mouvement
                d’Education Populaire et bénéficiant d’un statut consultatif spécial auprès des
                Nations Unies. L’association défend les valeurs fondamentales de laïcité, de
                mixité, d’égalité pour les droits des femmes, de paix et de liberté.

                      Clara Magazine, édité par l’association est le journal de l'actualité féminine
      Jacqueline      et féministe en France. C’est Clara ZETKIN enseignante, journaliste et femme
    HENNEGRAVE        politique marxiste allemande, figure historique du féminisme qui a donné son
nom au journal. Femmes Solidaires et son journal ont évolué conjointement
depuis leur création en 1945. Ce magazine donne la parole aux femmes,
formule des propositions et fournit des repères concrets pour l'égalité entre les
femmes et les hommes.

Il offre dans chaque édition des repères sur la vie des femmes
d'aujourd’hui, des infos sur leurs droits, des reportages sur la vie des
femmes de la planète, des pages culture et loisirs, des brèves d'actualité, des
dossiers complets pour la réflexion et le débat.

A ce titre, il est un support d’information de premier ordre sur les combats de cette association
totalement en prise avec le monde actuel, et très accessible à un lectorat « jeune » : faire reculer toutes
les formes de discrimination et de domination, le sexisme et le racisme, faire avancer l'égalité des
droits des femmes (avec ceux des hommes…), qu'il s'agisse de droit et d'accès à l'emploi, de l'égalité
des femmes et des hommes au travail, de la parité ou de la lutte contre toutes les violences faites aux
femmes.

En 2011, le grand projet de l’association s’intitule « Pour une éducation non sexiste dès le plus
jeune âge » (à partir de la crèche !), en prévention des violences conjugales et intrafamiliales. Il fait
suite à la loi du 9 juillet 2010 contre les violences faites aux femmes qui introduit la prévention des
violences dans le code de l’éducation et qui stipule que tous les établissements scolaires doivent
promouvoir une éducation non sexiste.



                                                                                                      29
GRAIF – avril 2011




Les Apports de la table ronde
Le « masculin universel » … n’est pas neutre.
Aujourd’hui, le « masculin universel » prétendument neutre est remis en cause dans l’enseignement de
l’histoire. Le Journal Officiel du Ministère de l’Education Nationale du 29 avril 2010 indique que le
programme d’histoire « place clairement au cœur des problématiques les femmes et les hommes qui
constituent les sociétés et y agissent. »

Le libre choix laissé entre plusieurs études doit permettre en particulier de montrer la place des
femmes dans l’histoire des sociétés »(Introduction de l’ouvrage « La place des femmes dans
l’histoire, Une histoire mixte », Belin, 2010). En sortant de l’ombre les femmes qui ont fait
l’histoire au même titre que les hommes, les enseignants mettent leurs élèves, filles et garçons, sur un
pied d’égalité. Ils participent ainsi activement à la construction de leur identité en leur donnant à voir
des personnages célèbres ou non, représentatifs de la population de chaque lieu et époque.

Apprendre l’égalité et … la mettre en œuvre
Avec une solide information sur la citoyenneté et la laïcité, les jeunes disposent d’une base de
connaissances et de pratiques centrées sur l’égalité entre filles et garçons. Encore faut-il qu’elle soit
« exploitée ». La vie familiale, l’intégration de stéréotypes de genre au travers de l’éducation et de la
société de consommation ou encore le repli identitaire et religieux peuvent être source de sexisme
ordinaire, vécu ou bien produit par les jeunes dans leur sphère privée puis naturellement exportée vers
l’espace public.


        Idées à suivre
   Affirmer une véritable volonté politique et dégager des moyens financiers pour
permettre à tous les enfants et à tous les jeunes de bénéficier d’une éducation non-sexiste, de
séances d’éducation à la sexualité, d’actions de prévention des violences sexistes, il est indispensable
de donner des moyens suffisants aux associations et institutions qui ont en charge ces missions.

   Mettre en place une éducation effective des jeunes à la sexualité, les informer et les
accompagner, notamment sur les questions de contraception.

    Refonder l’école de la République pour une éducation permettant à tous de vivre ensemble
dans un environnement respecté, une qualité de vie réelle, une démocratie et une citoyenneté plus
effective et une égalité réelle entre les femmes et les hommes.




      En savoir plus
                Contacter les intervenant-e-s

Henry ETCHEVERRY - Ligue de l’Enseignement 04 - www.laligue-alpesdusud.org - fol04@laligue-
alpesdusud.org

Géraldine LAFOND - CIDFF 04- www.infofemmes.com - directioncidff04@orange.fr

Jacqueline HENNEGRAVE               -   Femmes     Solidaires   04    -   www.femmes-solidaires.org        -
femmessolidaires04@orange.fr



                                                                                                     30
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  • 1. 11/04/2011 Le Mois des Femmes en Provence-Alpes-Côte d’Azur Bilan 2011 – 7e édition
  • 2. GRAIF – avril 2011 Sommaire Le mot de la Présidente ................................................................... page 2 Remerciements ............................................................................... page 3 L’Edition 2011 ................................................................................. page 5 Le sens ............................................................................................................................................ page 5 L’organisation ................................................................................................................................ page 7 Le Mois des Femmes 2011 en chiffres .......................................................................................... page 9 Points positifs, améliorations à prévoir, pistes de réflexion ....................................................... page 9 Les manifestations : interventions, apports, ressources ............... page 10 Manifestation d'ouverture - 8/03 Filles et garçons, les jeunes s’engagent pour la démocratie ........page 10 10/03 La contraception : une affaire de filles ET de garçons......................................................................page 18 16/03 Citoyenneté, laïcité : quelle vision de l’égalité entre les filles et les garçons ?............................... page 25 19/03 Le sport collectif pour toutes ! Sponsoring et partenariat................................................................ page 31 22/03 Quel engagement des jeunes artistes pour plus d’égalité entre les filles et les garçons ? page 34 Manifestation de clôture - 24/03 Les jeunes et le temps libre .............................................................. page 39 Retrouvez Les IDEES A SUIVRE du Mois des Femmes 2011 pages 16, 24, 30, 33, 38 et43 1
  • 3. GRAIF – avril 2011 Le mot de la Présidente Le GRAIF [Groupement Régional pour l’Action et l’Information des Femmes] a été créé en 1975 par l’Etablissement Public Régional. L’objet de l’association a évolué au fil du temps, au rythme des enjeux des droits des femmes. Depuis 2004, année où j’ai accepté d’être la Présidente du GRAIF, l’association est devenue un lieu ressources au service de ses adhérents et de la Région, le souhait exprimé par le Président Michel VAUZELLE étant « que l’information sur les droits des femmes soit la même d’un bout à l’autre du territoire régional.» Le GRAIF a ainsi mis en place différentes actions permettant des échanges suivis et constructifs entre les 60 associations, les 30 communes adhérentes, les acteurs des territoires et les décideurs régionaux, sensibles à une démarche genrée. Depuis 2005, l’organisation du Mois des Femmes en Provence-Alpes-Côte d’Azur, autour du 8 mars, Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, constitue un temps fort dans le paysage régional. Son objectif est double : informer, au-delà des militant-e-s et initié-e-s, et rassembler citoyennes et citoyens, actrices et acteurs de la vie publique et associative locale, autour de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Au risque de faire mentir ceux et celles qui pensent que cette égalité est une chose acquise, je défends l’idée que c’est un sujet toujours d’actualité ! Les revendications féministes, souvent présentées comme d’une autre époque, gardent aujourd’hui toute leur force dans une société où les inégalités entre les sexes sont loin d’avoir disparu malgré les droits acquis et les lois promulguées ! C’est pour cela qu’il est important de partager ces préoccupations avec le plus grand nombre, et de répéter que la question de l’égalité femmes/hommes ne concerne pas que les femmes : les hommes ont un rôle à jouer dans ce domaine. Ils se doivent d’être féministes surtout s’ils se battent pour la démocratie, dimension d’importance puisque notre événement a été labellisé par la Région dans le cadre de son initiative « Les Etats Généraux de la démocratie ». Par ailleurs, un thème général a été retenu cette année pour toutes les tables rondes du Mois des Femmes : la jeunesse. Filles et garçons, sont en effet les femmes et les hommes de demain, en plein apprentissage de leur rôle d'adulte durant cette période de leur vie. Il est essentiel de veiller à ce que ce moment fasse échec aux stéréotypes de genre et de combatte l'ancrage profond de rôles sociaux inégalitaires. De Marseille à Gap, de Digne Les Bains à la Seyne sur Mer, de Morières-Lès-Avignon à Nice, cette 7e édition a ainsi été l’occasion de mettre en lumière des initiatives, des engagements, des actions de résistance au dictat du genre dans de nombreux domaines. Le Mois des Femmes nous a permis de rencontrer des actrices et des acteurs de ces territoires, qui s’interrogent sur l’apprentissage de l’égalité des sexes et s’engagent pour changer le monde et construire de nouveaux projets plus égalitaires. Un certain nombre de demandes et idées forces ont ainsi émergé. Vous pourrez les retrouver au fil de ce bilan, que nous avons conçu comme une restitution, la plus fidèle possible, de ces manifestations dans les départements. Tant que l’égalité entre les femmes et les hommes ne sera pas acquise dans les textes comme dans les faits, le symbole du 8 mars sera nécessaire. Aline VERGNON-BONDARNAUD Présidente du GRAIF 2
  • 4. GRAIF – avril 2011 Remerciements Le Mois des Femmes 2011 n’aurait pu voir le jour sans le concours de toutes celles et de tous ceux qui ont contribué à sa réalisation. Que soient ici remercié-e-s : le Président Michel VAUZELLE et son Cabinet les services et les antennes de la Région les conseillères régionales et conseillers régionaux qui, par leur présence et/ou leurs interventions, ont apporté une dimension politique aux questions traitées : Patrick ALLEMAND Nathalie LEFEBVRE Avi ASSOULI Claude MESANGROAS Robert ALFONSI Jacques OLIVIER Marie BOUCHEZ Mireille PEIRANO Colette CHARRIAU Christine SANDEL Joëlle FAGUER Marc VUILLEMOT et tout spécialement : Gaëlle LENFANT, Vice-Présidente déléguée aux Solidarités, à la prévention et à la sécurité, à la lutte contre les discriminations, pour son engagement et sa participation à la construction de cette 7e édition de l’événement, Christophe CASTANER, Cécile HELLE et Christine NIVOU qui ont animé les tables-rondes à nos côtés et montré combien l’engagement politique était capital, quel que soit le domaine considéré, pour renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes. les Maires et élu-e-s qui nous ont accueilli-e-s dans leur commune et ont facilité la réalisation des rencontres : Serge GLOAGUEN, Maire de Digne-les-Bains Joël GRANIER, Maire de Morières-lès-Avignon les intervenants-e-s des tables rondes qui ont enrichi l’ensemble des échanges : Véronique AYMARDI, manifestation de clôture à Nice Mélanie BASTOS, manifestation régionale d’ouverture Magali BRACONNOT, manifestation de Morières-lès-Avignon Anis BENGHAZI, manifestation régionale d’ouverture Carole CHOTIL-ROSA, manifestation régionale d’ouverture Asma ESSID, manifestation régionale d’ouverture Henry ETCHEVERY, manifestation de Digne-les-Bains Albin FAURE, manifestation régionale d’ouverture Docteur Georges GRAGLIA, manifestation de Gap 3
  • 5. GRAIF – avril 2011 Claire GUERIN, manifestation de Morières-lès-Avignon Luc GWIAZDZINSKI, manifestation régionale d’ouverture Jacqueline HENNEGRAVE, manifestation de Digne-les-Bains Louis ERB, manifestation de clôture à Nice Asma KOUKI, manifestation régionale d’ouverture Géraldine LAFOND, manifestation de Digne-les-Bains, Pascale LEYRAT, manifestation de clôture à Nice Brigitte NECTOU, manifestation de Gap Sylvie ROUZES, manifestation de Gap les artistes qui ont apporté leur talent et leur créativité à chaque rendez-vous : Grégory BERGEON, manifestation régionale d’ouverture Ottilie BOUCHAREU, manifestation de clôture à Nice Emilie BOURGEOIS, manifestation de Gap Jessica HACKETT, manifestation régionale d’ouverture Kevin KECHICHIAN et les autres danseurs de South Dream, manifestation de Digne-les-Bains Mathieu LEES - DIZZILEZ, manifestation de Morières-lès-Avignon Et Jean-Paul NAIL qui nous a confié trente de ses photographies pour une exposition présentée tout au long du Mois des Femmes. Sans oublier, pour leur contribution précieuse à différents titres : Brigitte ALIZARD, Monique CHARLES-TIXIER, Laetitia CODURI, Ghislaine DEJEAN, Pierre HOULES, Céline OFFERLE, Arnaud RAMIREZ, Pascale ROUGON, Virginie SESSA 4
  • 6. GRAIF – avril 2011 L’Edition 2011 La 7ème édition du Mois des Femmes s’est déroulée du 8 au 24 mars. Fiche d’Identité • Organisateurs Le sens Le Mois des Femmes est un partenariat Région Provence- Alpes-Côte d’Azur et GRAIF Une 7e édition pour le Mois des Femmes pour marquer la [Groupement Régional pour célébration du 8 mars, Journée Internationale de l’Action et l’Information des lutte pour les Droits des Femmes Femmes]. L’organisation opérationnelle est portée par le GRAIF. La création d’une Journée internationale des femmes a été proposée pour la première fois lors de la conférence • But et Objectifs internationale des femmes socialistes de 1910, par Clara Le Mois des Femmes est Zetkin, pour le droit de vote des femmes et l’égalité entre les l’occasion de réaffirmer sexes. l’engagement de la Région C’est en 1921 que Lénine fixe au 8 mars la date de «la journée des femmes» Provence-Alpes-Côte d’Azur en référence à la grève du 8 mars 1917 des ouvrières de Saint-Pétersbourg. pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans hommes. le monde entier. C’est un outil permettant de sensibiliser, d’informer les Une thématique transversale femmes et les hommes et Deux thématiques transversales avaient été proposées : « Emploi » ou d’instaurer entre tous « Jeunesse » (citoyens, politiques, acteurs Le Bureau du GRAIF et les services de la Région ont opté pour « la du terrain, professionnels), le dialogue nécessaire à une Jeunesse ». On dit toujours que « les jeunes ne s’impliquent plus », or, tout véritable approche de l’égalité au long de ce Mois des Femmes, l’on a vu le contraire ! entre femmes et hommes. Six thématiques départementales / le programme • Forme Les six thématiques choisies correspondaient parfaitement aux aspirations Le Mois des Femmes est du terrain et de femmes élues faisant partie du Comité du même nom, mis en organisé chaque année autour place et animé par le GRAIF. de la date symbolique du 8 mars, Journée Internationale 1) Filles et garçons : les jeunes s’engagent pour la démocratie – Hôtel pour les droits des Femmes. Il propose six rendez-vous de Région - Marseille [13] – Manifestation d’Ouverture pour que soit couvert 2) La Contraception, une affaire de filles ET de garçons – Gap [05] l’ensemble des départements 3) Citoyenneté, laïcité : quelle vision de l’égalité pour les filles et les de la région. Les rencontres garçons – Digne les Bains [04] organisées cherchent à 4) Le sport collectif pour toutes ! – La Seyne sur Mer [83] réaliser un équilibre entre 5) Quel engagement des jeunes artistes pour plus d’égalité entre les états des lieux, propositions et convivialité et se déclinent filles et les garons – Morières lès Avignon [84] sous des formes diverses 6) Les jeunes et le temps libre – Nice - [06] – Manifestation de Clôture telles que tables-rondes, expositions, projections de Deux « Fabriques de la Démocratie » - Les Etats généraux films, débats, représentations de la Démocratie théâtrales... Outre le label attribué au Mois des Femmes dans son ensemble, deux rencontres sur les six ont constitué des « Fabriques de la démocratie », celle du 8 mars à l’Hôtel de Région et celle du 16 mars à Digne les Bains. 5
  • 7. GRAIF – avril 2011 L’Exposition de Jean-Paul NAIL Le Mois des Femmes 2011 a donné naissance à une exposition intitulée « Jeunesse en Mouvement » présentant, au travers de 30 photographies, l’implication des jeunes, filles et garçons, dans les manifestations de l’automne 2010 contre la réforme des retraites. Automne 2010. En défense de notre système de retraite, l’intersyndicale des U.D. 13 organise 9 manifestations dans les rues de la cité phocéenne. Je remarque à travers l’objectif de mon Nikon, que la sociologie des manifestants change tout au long de ces nombreuses manifs. On constate une présence importante de jeunes, femmes et hommes de tous âges, combatifs, revendicatifs, animant de nombreux cortèges. « Double journée de travail, mais demi-retraite à la fin », cette affichette placardée sur les murs tout au long des manifestations de l’automne, exprime bien la prise de conscience de ces millions de femmes jeunes et adultes qui n’auront pas leur 41 annuités à la fin de leur carrière, parsemée de mi-temps, de chômage et de congés maternité. Elles n’obtiendront pour la majorité d’entre elles qu’une pension insuffisante pour vivre leur retraite. Le projet de mettre en valeur avec mes photos ces milliers de jeunes est né lors de ces défilés. D’où le titre de l’exposition qui vous est présentée aujourd’hui : « JEUNESSE EN MOUVEMENT » Automne 2010 A travers le prisme de mon appareil photo numérique, [j’observe] la présence massive de la jeunesse étudiante, lycéenne et ouvrière dans les cortèges. Dynamique, colorée, spontanée, la jeunesse est dans la rue. Une de leurs banderoles illustre assez bien leur motivation : « Nous ne sommes pas trop jeunes pour penser à la retraite ! » L’engagement de cette jeunesse est un peu surréaliste, car à 18, 20 ans penser déjà à sa retraite : Quelle prise de conscience ! Aujourd’hui 8 mars 2011, les acteurs du Mouvement Social que l’on doit applaudir et remercier sont les FEMMES et la JEUNESSE en MOUVEMENT de l’Automne 2010. Jean-Paul NAIL. (jpnail13@msn.com) Photographe amateur Professeur de Sciences et Technologie de la Santé et du Social au Lycée Antonin Artaud à Marseille Militant syndical 6
  • 8. GRAIF – avril 2011 L’organisation La coordination avec la Région Les référents Région Provence-Alpes-Côte d’Azur W Z DKE W W z KddKE Z 'Z hd W Z W ^ W s D/ddK ^ W KKh ZKDEd/E ' ,K E' KE' D/'' s EhZ L’implication des Antennes départementales Les responsables des Antennes sont, avec leurs équipes, des interlocuteurs privilégiés pour l’organisation sur le terrain, la diffusion des invitations à leurs contacts. L’implication des antennes s’exprime également en termes de soutien et de collaboration pour les manifestations organisées dans les collectivités locales. Généralement, ce travail est réalisé en collaboration avec les conseillères et conseillers régionaux plus particulièrement intéressé-e-s par les thématiques départementales. Les supports de communication Les Cartons d’invitation - Comme chaque année, le GRAIF a proposé à la Région un projet de carton d’invitation décliné pour chacune des six manifestations programmées, finalisé par les services Protocole et Communication de la Région. Les cartons d’invitation sont imprimés parla Région. Le relevé des impressions des invitations par département est le suivant : 04 : 1200 13 : 1800 05 : 1000 83 : 1800 06 : 1600 84 : 1500 Les Programmes - En complément de ces documents institutionnels, le GRAIF réalise des programmes destinés au public présent sur chaque manifestation. Ils donnent une information mise à jour et enrichie sur la thématique traitée, les intervenant-e-s, les animations musicales, culturelles prévues. Une nouveauté 2011 - Les banners – Deux banners ont été réalisés sous l’angle «Femmes/Hommes - Quelles égalité ? » déclinés sur les domaines de l’emploi et de l’agriculture. Le texte a été rédigé par le GRAIF. Le Car Podium de la Région conduit par Clara MICHEL a été présent sur trois des six rendez-vous du Mois des Femmes : Alpes de Haute Provence, Vaucluse, Alpes Maritimes 7
  • 9. GRAIF – avril 2011 La Diffusion de l’Information Envois postaux - Les cartons d’invitation sont diffusés par le service du Protocole de la Région et les antennes régionales à leurs fichiers (élus, institutionnels et collectivités territoriales), ainsi que par le GRAIF à l’ensemble de ses contacts (adhérents, associations féminines et féministes etc., soit 600 envois). Cette année, il est a regretter que les antennes n’avaient toujours pas reçu ces cartons d’invitation 10 jours avant le démarrage de la manifestation. Mailing Internet - Pour diffuser au plus tôt les invitations, en attendant l’impression papier, le GRAIF a réalisé une diffusion à environ 2000 contacts : adhérents du GRAIF, associations d’autres domaines (culture, économie sociale et solidaire), fédérations et unions départementales et régionales, chargé-es de communication, relais d’information divers (offices du tourisme par exemple). Site Internet - Le programme du Mois des Femmes a été mis en ligne sur le site Internet du GRAIF : www.graif.fr ainsi que sur celui de la Région. La Communication vers les médias La communication médias est assurée par le service presse de la Région qui : rédige le dossier de presse général en collaboration avec le GRAIF, décline le dossier de presse général en dossiers de presse départementaux. Cette année, comme l’année dernière, il n’ya pas eu de conférence de presse de lancement. Sommaire du Book Medias Mois des Femmes 2011 Date Parution 2001 Supports Œƒ˜‹‡” ™™™ ‰”ƒ‹ˆ ˆ” ±˜”‹‡” ƒ ‡––”‡ †‡ Žƒ ±‰‹‘ ˆ±˜”‹‡” ™™™ ”‡‰‹‘’ƒ…ƒ ˆ” ƒ”• ±‰‹‘ ”‘˜‡…‡ Ž’‡• Ø–‡ † œ—” ‡™•Ž‡––‡” ‡” ƒ”• ™™™ ”‡‰‹‘ƒ‰ƒœ‹‡ …‘ ƒ”• ™™™ –”ƒ††ƒ•–‘—••‡•‡–ƒ–• ˆ” ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ Ž’‡• ƒ”• ™™™ …”‹’– ’ƒ…ƒ‡†—…ƒ‰”‹ ˆ” ƒ”• ™™™ ”•‡’ƒ…ƒ …‘ ƒ”• ™™™ …”‡••’ƒ…ƒ ‘”‰ ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ Ž’‡• ƒ”• ‡ ƒ—’Š‹± ƒ”• ƒ—–‡ ”‘˜‡…‡
  • 10. ˆ‘ ƒ”• ™™™ ‰”ƒ‹ˆ ˆ” ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ Ž’‡• ƒ”• ƒ†‹‘ Ž’‡• ƒ”• ‡ ƒ—’Š‹± ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ Ž’‡• ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ ‡ ƒ”‘‹• ƒ”• ƒ” ƒ–‹ ƒ ‡›‡ ƒƒ”› ƒ”• ƒ” ƒ–‹ ƒ ‡›‡ ƒƒ”› ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ ‡ ƒ”‘‹• ƒ”• Ž‘‰ †‡ ƒ–”‹… ŽŽ‡ƒ† ƒ”• ƒ ƒ”•‡‹ŽŽƒ‹•‡ ƒ—…Ž—•‡ ‡” ƒ˜”‹Ž ƒ ”‘˜‡…‡ ˜‹‰‘ 8
  • 11. GRAIF – avril 2011 Le Mois des Femmes 2011 en chiffres - Public : 780 personnes (car podium et tables rondes) - 19 élu-e-s du Conseil Régional dont 63% de femmes) - 14 élu-e-s du CRJ dont 64% de filles - 19 élu-e-s des collectivités locales dont 68% de femmes - 40% du public total est un public « jeune » - 65% de filles - 30% de garçons/hommes dans le public - 8 associations/instances de jeunes présentes sur une ou plusieurs tables rondes : Conseil Régional des jeunes, Conseil Municipal des Jeunes, Marseille Bondy Blog, Eurocircle, Union Nationale des Lycéens, Unis Cité, UNEF, LMDE Points positifs, améliorations à prévoir, pistes de réflexion … Un public : • de plus en plus mixte : 30% d’hommes en moyenne (10% en 2010) • jeune : environ 40% du public total (visiteurs car-podium inclus) • curieux et dynamique Des discussions riches, des occasions d’échanger et de découvrir des initiatives. Des artistes, intervenants ou membres du public qui n’ont pas la langue dans leur poche. Les élu-e-s prennent note. Succès des supports tels que les expositions (Jean-Paul NAIL, CRIPS ), les clips vidéo de l’INPES. Des moments artistiques et conviviaux de qualité. Un temps de construction trop court : 5 semaines entre la validation officielle par la Région et la première manifestation. Des envois région trop tardifs sur les départements (parfois reçus la veille) Malgré plus d’ouverture, il reste difficile de mobiliser le grand public dans le cadre de tables rondes très institutionnelles. Attention à permettre un temps d’échange suffisant avec la salle : limiter le nombre d’intervenants. Des sujets pas forcément évidents à traiter qui mériteraient un travail partenarial en amont sur les territoires. Car-podium de la Région visible mais pas toujours, bien positionné ou bien accueilli. Méfiance vis-à-vis des institutions (période électorale). Pertinence à revoir sur les « petits » marchés très peu fréquentés. La table ronde à l’Hôtel de Région en ouverture n’est pas une bonne idée du fait du timing de construction très serré (la mise à disposition tardives des supports de communication entraîne un déficit de diffusion/mobilisation. Une clôture à Marseille permet de s’appuyer sur les manifestations des départements et laisse plus de temps pour la diffusion). En 2012 … Faire évoluer le Mois des Femmes : Quel objectif ? Quelle cible ? Quel format ? 9
  • 12. GRAIF – avril 2011 D E/^d d/KE KhsZdhZ Filles et garçons : les jeunes s’engagent pour la démocratie. Marseille - Hôtel de Région – Salon d’Honneur – Mardi 8 mars 2011 Tribune Aux côtés d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Présidente du GRAIF, des Vice-Présidentes du Conseil Régional Gaëlle LENFANT et Nathalie LEFEBVRE : - Démocratie et Territoire : Luc GWIAZDZINSKI, Géographe, Enseignant chercheur, Maître de Conférence - Féminisme : Carole CHOTIL-ROSA, militante Association Osez le Féminisme - Politique : Albin FAURE, Président de l’UNEF Aix-Marseille - Les jeunes et les réseaux sociaux, activateurs de la démocratie : intervention à deux voix de femmes tunisiennes, témoins et utilisatrices actives des réseaux sociaux : Asma ESSID, Consultante et Asma KOUKI, Historienne et Archiviste Animations Projection / Exposition : les 30 photographies de Jean-Paul NAIL ont été projetées lors de la table ronde illustrant parfaitement l’engagement actif et militant des jeunes pour plus de démocratie ! Le public a ainsi eu un avant-goût de l’exposition « Jeunesse en mouvement » qu’il a pu admirer pendant le cocktail. Lecture de textes : Sonia CONCHON, chargée de Mission au GRAIF a lu deux extraits du texte « Indignez-Vous ! » de Stéphane HESSEL (cf page 17) Intermède musical : spécialement formé pour l’occasion, un «duo paritaire» a enchanté le public présent. Musiciens passionnés des Ateliers de Musique de Chambre de la Cité de la Musique, les clarinettistes Jessica HACKETT et Grégory BERGEON ont interprété des œuvres de Bernard-Henrik CRUSSEL et de Joseph PRANZER. Le Mot du GRAIF Aline VERGNON-BONDARNAUD a rappelé qu’un thème général avait été retenu pour toutes les manifestations du Mois des Femmes : la jeunesse, force et avenir de notre société. Elle a dénoncé l’image stéréotypée des jeunes véhiculée dans les médias pouvant susciter la crainte, mais aussi la pitié, avec des questionnements du type « Que va devenir notre jeunesse ? » alors que la jeunesse doit susciter espoir et dynamisme. Pour elle, des initiatives à tous les niveaux le prouvent : les jeunes, filles ET garçons, s’engagent, bougent, sont force de proposition, font preuve de générosité et de créativité. C’est 10
  • 13. GRAIF – avril 2011 pourquoi une approche genrée de la jeunesse, de ses pratiques et de ses préoccupations paraissait utile, voire urgente, pour contrer ces images et discours faciles et porteurs de confusion. Elle a également souligné l’incroyable illustration du sujet offerte par l’actualité de ce début d’année dans le monde arabe qui est venu prouver que les filles et les garçons étaient capables d’engagements forts pour des questions vitales. Les jeunes femmes, tunisiennes et égyptiennes notamment, qui se heurtent pourtant à de gros obstacles pour participer à la vie publique, ont, pour certaines, lancé l’appel au changement puis participé massivement aux événements qui ont conduit à la chute des régimes dictatoriaux. Paroles d’élues Gaëlle LENFANT, Vice-Présidente La Démocratie, c’est le pouvoir du Peuple, pour le Peuple. Or, le Peuple est composé à parts à peu près égales, de 50% de femmes et de 50% d’hommes ! Il ne peut donc pas y avoir de démocratie véritable si la moitié du peuple [en l’occurrence les femmes], est exclue ou en tout cas si fortement sous-représentée de l’exercice des responsabilités, politiques, économiques et sociales. De la même façon, il ne peut y avoir de démocratie véritable si les décisions relatives à l’organisation de la société aboutissent à perpétuer, voire Gaëlle LENFANT à aggraver, les inégalités dont sont victimes les femmes dans tous aux côtés d’Aline VERGNON- BONDARNAUD les domaines. Les avancées sont fragiles, souvent remises en cause. Lorsqu’elles sont inscrites dans des textes, il faut encore imposer qu’elles soient appliquées dans la réalité quotidienne ! 6 lois existent sur l’égalité professionnelle, et les femmes gagnent pourtant encore, en moyenne, 27% de moins que les hommes… Les élu-e-s doivent placer l’exigence de l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur de chacune des thématiques dont ils/elles ont la charge au cours de leurs mandats. Nathalie LEFEBVRE, Conseillère Régionale Selon Nathalie Lefebvre, on a trop tendance à considérer que l’égalité femmes/ hommes est justifiée par le fait qu’il y a autant de femmes que d’hommes sur la planète. Mais notre bataille porte en elle l’exigence de droits humains pour toute l’humanité. C’est une vraie bataille : rien n’a jamais été donné, tout a été conquis. Aujourd’hui est un temps de recul des idéologies. La réforme des collectivités L’ONU a décrété la période territoriales menace la représentation des comprise entre août 2010 et août femmes en politique, déjà faible. Le Conseil 2011 « Année internationale Nathalie Régional, pourtant paritaire, n’est pas une de la jeunesse ». LEFEBVRE institution où l’égalité parfaite règne. Il y a encore des séminaires pour lesquels aucune Le Conseil de l’Union femme n’est présente en tribune. Européenne a déclaré 2011 « Année européenne des Concernant l’actualité dans les pays arabes, la Conseillère activités de volontariat pour régionale cite Nadia Kamel (cinéaste égyptienne) : « Les femmes la promotion de la contribuent à faire de la révolution un laboratoire de la citoyenneté active ». transformation sociale ». Enfin, elle a rappelé que les Etats Généraux de la démocratie, lancés par la Région le 10 février 2011, souhaitaient prendre encore plus en compte les femmes et les questions d’égalité et que la labellisation du Mois des Femmes dans le cadre de cette initiative était importante symboliquement. 11
  • 14. GRAIF – avril 2011 La Thématique – éléments de contexte et problématique présentés par le GRAIF La démocratie permet à toutes et à tous de s’exprimer. A ce titre, elle fait partie des sujets de préoccupation des jeunes partout où elle n’existe pas (ou sous des formes limitées), mais aussi là où elle s’exerce de plein droit. • En France, filles et garçons s’engagent pour la démocratie en participant par exemple à la vie politique locale via l’un des 2000 Conseils Locaux de la Jeunesse. Ces lieux d’apprentissage de la citoyenneté accueillent des filles et des garçons de 7 à 25 ans, issus de tous les milieux socioculturels et élus dans les lieux de scolarisation. Pour l’élection de ces Conseils, il n’a pas été nécessaire d’exiger des quotas. L’ANACEJ (l’Association NAtionale des Conseils d’Enfants et de Jeunes) observe que la parité se met naturellement en place. Parfois, c’est même une nette majorité de fille qui s’implique au sein des Conseils. Dans notre Région pourtant, le Conseil Régional des Jeunes compte 41% de filles et 59% de garçons parmi les 124 membres titulaires. La parité est respectée pour les 104 membres suppléants. • Malgré les difficultés actuelles liées à la baisse des subventions, les jeunes sont loin de bouder le secteur associatif. Lieux de formation, d’échanges, de convivialité et d’engagement, les associations sont plus que jamais le reflet du dynamisme de la jeunesse. On peut mentionner par exemple OSEZ LE FEMINISME ou encore Mix-Cité, le CIDFF, le Planning Familial, le CODIF, Forum Femmes Méditerranée. Au-delà des déclarations de bonnes intentions, l’objectif de la table ronde est de se pencher sur des éléments concrets de l’engagement des jeunes, filles et garçons, pour la démocratie autour des questionnements suivants : - Qui sont-elles ? Qui sont-ils ? - Peut-on parler de « nouvelles formes d’engagement » ? - Peut-on observer des motivations et/ou pratiques différentes chez les filles et les garçons ? Les Interventions Luc GWIAZDZINSKI, Géographe, enseignant-chercheur Les géographes traitent habituellement la question du « où » à l’aide de cartes, mais également du « pourquoi ». Luc GWIAZDZINSKI y ajoute la question de la temporalité. Un territoire peut-être défini comme un morceau d’espace approprié par un groupe ou un individu. Au sujet de la démocratie, le géographe reprend les mots de Winston CHURCHILL pour qui c’est « le moins pire des systèmes politiques ». Quant à la jeunesse, ce qui prévaut c’est que les Luc GWIAZDINZSKI en plein exposé adolescent-e-s sont objets de fantasmes, craintes et critiques de la part des adultes : parents, structures d’accueil, élu-e-s, pour qui ils sont les « Impensé-e-s des politiques publiques ». Toutefois, les jeunes créent des liens avec le territoire et s’engagent. Dans la journée, le territoire est occupé par les jeunes, les femmes avec enfants, les demandeur-se-s d’emploi… Les jeunes ont un lien fort et fixe avec la ville et la société puisque les horaires des écoles sont immuables, contrairement à ceux du travail. Sur la question de la mobilité, on constate des différences entre filles et garçons. Les jeunes fonctionnent souvent par groupe non mixte pour les sorties. Certains espaces sont genrés, d’autres collectifs, par exemple les bancs publics ou la fontaine du village en milieu rural. Les jeunes 12
  • 15. GRAIF – avril 2011 font aussi l’objet de regards et interdictions différents de la part des parents selon leur sexe, même jusqu’à 18 ou 20 ans. Les parents reproduisent finalement un système sexiste dans leurs discours. Quant à la démocratie, elle doit être totalement repensée : la démocratie doit s’adapter à la réalité de nos modes de vie. Les jeunes sont aux avant-postes de notre société. En comprenant leur engagement, nous comprendrons nos orientations. Retrouvez le texte intégral de la communication de Luc GWIAZDZINSKI sur www.graif.fr Carole CHOTIL-ROSA, militante Osez le féminisme « Tout a commencé en 2009. Le réseau Osez le féminisme est né avec la remise en cause des crédits accordés au Planning Familial : un grand nombre de jeunes ont signé la pétition, il fallait leur offrir un débouché militant. Notre motivation : nous réapproprier le féminisme, lui donner une valeur positive. Nous avons créé un journal qui, après Paris a essaimé dans 15 villes, grâce notamment à Internet et aux réseaux sociaux. Les valeurs d’Osez le féminisme sont : Universalisme : nous considérons que les femmes et les hommes ont les Albin FAURE et mêmes capacités. Les différencier revient à hiérarchiser. Carole CHOTIL-ROSA Laïcité : c’est la garantie de pouvoir disposer de son corps, face à la religion qui consacre l’inégalité entre les femmes et les hommes. Progressisme : le progrès social permet l’émancipation des femmes. Mixité : le sexe des militant-e-s est finalement secondaire et tout le monde participe. Nous renouvelons les pratiques militantes. A Paris, des affiches humoristiques sur le mode du teasing ont été déployées aux accès du métro, avec un renvoi vers le site internet. Nous comptons au nombre de nos actions des campagnes contre les violences, le viol, les retraites, et, actuellement en préparation, une campagne sur la sexualité, nœud de la domination masculine. » Albin Faure, Président de l’UNEF Aix Marseille « Je me suis engagé politiquement au début de mes études, au moment du Contrat Première Embauche. Depuis deux ou trois ans, l’UNEF se bat particulièrement contre le sexisme et a commencé par procéder à son autocritique. Le sexisme ordinaire était bien présent dans les rangs de l’UNEF. Par exemple, nous avons pris conscience que des militantes s’autocensuraient dans les réunions face aux militants : ces derniers prenaient systématiquement la parole, alors que les premières se retrouvaient plutôt à coller les affiches ! 13
  • 16. GRAIF – avril 2011 L’UNEF a mis en place un certain nombre d’actions pour contrer ces comportements : des week-ends de formation ont été organisés sur le féminisme et les stéréotypes de genre afin de comprendre pour mieux agir, des listes paritaires pour les élections au CROUS, en bonne place dans les revendications de l’UNEF, la mise en place de crèches universitaires, un meilleur accès aux moyens de contraception. la projection de films comme « La Domination masculine » de Patrick JEAN. L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat permanent. La volonté de défendre la démocratie passe nécessairement par l’égalité ! » Mélanie BASTOS, Conseillère Régionale des Jeunes Anis BENGHAZI, Conseiller Régional des Jeunes témoignent de leur engagement au sein du CRJ et insistent sur la diversité des élus. Mélanie BASTOS est lycéenne et étudie la comptabilité. Elle défend l’idée que les filles et les garçons doivent s’unir et mettre en commun leurs points de vue et leurs réflexions. Elle a choisi de s’engager dans le CRJ parce qu’elle veut que Mélanie BASTOS les gens sachent que les jeunes ont des idées qui peuvent et Anis BENGHAZI être profitables à la société toute entière. Anis BENGHAZI est également lycéen. Pour lui, il est important de dire et répéter cette phrase : « Tous différents mais ensemble ! » et il ajoute que « tant que les filles et les garçons ne seront pas libérés des injustices et des inégalités, il n’y aura pas de liberté véritable ». Asma ESSID, Consultante et Coach Asma ESSID a fait des études de linguiste à l’Université Sorbonne Nouvelle. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Marseille. Elle a rappelé avec une énergie très communicative qu’elle venait de vivre des moments extraordinaires avec son peuple. Les réseaux sociaux et notamment Facebook ont été des relais cruciaux des actions des Tunisiens et des Tunisiennes depuis le début du soulèvement populaire. Ils ont permis, sur place, de faire passer les messages de mobilisation déjouant la censure des sites Internet pratiquée jusque là par le gouvernement en place. « Depuis la France, j’ai pu suivre en temps réel les manifestations et obtenir des informations, photos, vidéos, directement postées par les participant-e-s. J’ai été surprise par des jeunes ayant un discours aussi pensé, structuré, politisé. Pendant des années, on a eu une piètre image de cette jeunesse tunisienne et là, tout a changé. En ce qui me concerne, j’en suis venue à utiliser les réseaux sociaux de façon progressive et exponentielle : d’abord un simple portait sur Facebook, puis, tout s’est Asma ESSID emballé et mon rapport à ce réseau a complètement changé. Je l’ai utilisé comme un réel outil me permettant de réaliser un vrai travail d’investigation. En ce qui concerne la place des femmes dans les événements, elle a été très importante mais il faut être très vigilants pour que les décisions politiques qui vont suivre leur fassent réellement une place dans la société». 14
  • 17. GRAIF – avril 2011 Asma KOUKI, historienne, archiviste et militante politique en Tunisie et en France Asma KOUKI est Tunisienne, de Tunis. Elle a milité à l’Union générale des Etudiants Tunisiens ainsi que dans un groupe politique « Les Communistes démocrates », devenu le « Parti socialiste de gauche tunisien », parti clandestin, légalisé après la Révolution. Pour elle, les réseaux sociaux ont changé la façon d’agir et d’exercer le militantisme. Avant la Révolution, une minorité d’internautes intervenaient sur des sites ou blogs engagés. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été emprisonnés pour cela. « Depuis la chute du régime dictatorial, l’utilisation d’internet est massive. L’information est comme servie sur un plateau, nous n’avons plus besoin d’aller la chercher. J’étais assez traditionnelle dans ma façon de militer et considérais Facebook comme un amusement pour les Asma KOUKI jeunes. Aujourd’hui, j’ai créée ma page (dans un but professionnel dans un premier temps) qui est rapidement devenue un relai d’informations venues de Tunisie. » Quelques Apports de la Egalité entre les femmes et les hommes La volonté de défendre la démocratie passe nécessairement par un combat permanent pour l’égalité entre les femmes et les hommes ! D’autant que, comme le montre la persistance des inégalités entre les sexes (salaires, accès à la santé etc.), les lois existantes, si elles sont nécessaires, ne sont pas suffisantes ! Les élus-e-s doivent faire en sorte que l’objectif de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes soit systématiquement pris en compte, dans les décisions, les projets, les organisations, quels que soient la thématique traitée ou le domaine concerné. Citoyenneté La citoyenneté ne faiblit pas mais il faut accepter de la voir différemment en utilisant d’autres critères que le taux de vote. Les formes de mobilisation dépendent de transformations telles que l’augmentation de la mobilité, des attaches… En moyenne, 20 km séparent le lieu où l’on vit de celui où l’on dort (et donc du lieu où l’on vote) ! Il faut donc repenser les espaces et les temps de la représentation politique et de la citoyenneté, qui pourrait être qualifiée « d’augmentée » en considérant ces aspects mobiles et éphémères. Féminisme et lutte contre les stéréotypes Il faut combattre les stéréotypes, les idées reçues concernant l’image de la femme peu ou prou ancrée dans chaque individu, et qui est le terreau idéologique sur lequel repose la société patriarcale. L’action pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est toujours un objectif d’actualité ! La révolution féministe constitue un bel enjeu démocratique pour les jeunes, filles et garçons, qui ont à cœur de s’engager pour l’avenir de notre société. Démocratie et territoire La démocratie doit s’adapter à la réalité de nos modes de vie. En conséquence, quelques propositions « révolutionnaires » qui rompent avec la conception traditionnelle et largement inefficiente de la démocratie « de proximité » qui n’a, bien souvent, de proximité que le nom : - Faire élire des maires de nuit par les travailleur-se-s de nuit. - Elire des maires de quartier au suffrage universel direct. - Donner le droit de vote à ceux et celles qui vivent « ici ». - Donner un statut à ceux et celles qui vivent « ici » mais habitent ailleurs. - Accorder une citoyenneté temporaire dans le cas de personnes de passage (touristes, stagiaires, étudiants, migrants...) 15
  • 18. GRAIF – avril 2011 Idées à suivre Dans les processus de décision (politiques, économiques, sociaux, personnels etc.), il faut intégrer une démarche nouvelle [démarche de genre] qui consiste : - à étudier en amont les effets des décisions envisagées sur la vie quotidienne des femmes et des hommes, - et, le cas échéant, adapter la décision (mesure, projet …) afin que son application contribue effectivement à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour les jeunes, au niveau des lycées, il faut notamment agir au moment du choix des filières afin d’éviter les orientations contre le gré des lycéen-ne-s, dictées par des stéréotypes de genre. En savoir plus Contacter les intervenant-e-s / les artistes Luc GWIAZDZINSKI – Université Joseph FOURIER – Grenoble - luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr Carole CHOTIL-ROSA - Osez le Féminisme - www.osezlefeminisme.fr - contact@osezlefeminisme.fr Albin FAURE - UNEF - www.facebook.com/unefaixmarseille?sk=app_4949752878 - presidence.unefaixmarseille@gmail.com Asma ESSID – AE Consulting - www.ae-consulting.fr – asma.essid@ae-consulting.fr Asma KOUKI - asm.kouki@gmail.com 16
  • 19. GRAIF – avril 2011 Lecture de textes 8 mars 2011 – Hôtel de Région La démocratie et l’engagement vus par Stéphane HESSEL En 1941, Stéphane Hessel apprenait que le Conseil de la Résistance avait mis au point un programme et proposé un ensemble de principes et de valeurs sur lesquels reposerait la démocratie moderne de notre pays. Extrait 1 De ces principes et de ces valeurs, nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin. Il nous appartient de veiller ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité Sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner si nous avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance (…) Ce programme préconisait (…) «l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie». L’intérêt général doit primer sur l’intérêt particulier, le juste partage des richesses créées par le monde du travail primer sur le pouvoir de l’argent. Stéphane Hessel dénonce l’indifférence comme la pire des attitudes. Extrait 2 Nous vivons dans une interconnectivité comme jamais encore il n’en a existé. Mais dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes : cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l’indifférence, dire « je n’y peux rien, je me débrouille ». En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes essentielles qui fait l’humain. Une des composantes indispensables : la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence 17
  • 20. GRAIF – avril 2011 La contraception : une affaire de filles ET de garçons. Gap – Département des Hautes-Alpes [05] Foyer des Jeunes Travailleurs– Jeudi 10 mars 2011 Tribune Aux côtés d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Présidente du GRAIF, et de la Conseillère Régionale Christine NIVOU : - Docteur Georges GRAGLIA, médecin généraliste libéral - Sylvie ROUZES, Conseillère conjugale et familiale, Mouvement Français pour le Planning Familial des Alpes de Haute Provence (MFPF 04) - Brigitte NECTOUX, Directrice du CODES 05, Comité Départemental d'Education pour la Santé des Hautes-Alpes Animations Exposition du CRIPS, Centre Régional d’Information : « La contraception : une histoire de filles et de garçons », affiches et dessins réalisés par des jeunes de région Provence-Alpes-Côte d’Azur Projection des 4 films de la campagne INPES 2010 « Contraception : filles et garçons, tous concernés ! ». Destinée aux adolescents, filles et garçons, de 13 à 19 ans, cette campagne vise à sensibiliser sur les risques et les conséquences d’une grossesse non désirée survenue trop tôt. Intermède Musical : Emilie BOURGEOIS, chanteuse- contrebassiste a interprété des classiques de la chanson française, des standards de jazz mais aussi ses propres compositions. Le public lui a réservé un accueil très chaleureux. Il a repris avec elle quelques paroles de morceaux connus comme « Donne-moi la main camarade. J'ai cinq doigts moi aussi. On peut se croire égaux….» de Bidonville, la célèbre chanson de Claude Nougaro. Le Mot du GRAIF Aline VERGNON-BONDARNAUD a évoqué les deux raisons principales ayant conduit au choix de Gap pour traiter de la problématique : - à son grand regret, l’absence du MFPF dans le département 18
  • 21. GRAIF – avril 2011 - le militantisme connu et reconnu du Dr GRAGLIA et l’intérêt de l’écouter sur cette problématique avant un départ en retraite annoncé. Elle a rappelé que le sujet de la contraception restait assez « classique » dans les milieux féministes et que, s'il était aussi souvent repris, c'est qu'il restait malheureusement d'actualité sur le plan légal, médical, social… les mentalités et perceptions n'évoluant pas aussi rapidement que les méthodes contraceptives ! Malgré les problèmes de financement que connaissent centres de planning familiaux et CPEF (Centres de Planification et d'Education Familiale du Conseil Général 13), et les importantes lacunes de l'Etat en matière d'éducation sexuelle, questions sur lesquelles il ne faut pas faire l’impasse, Aline VERGNON-BONDARNAUD s’est réjouie qu'une grande partie des jeunes filles ait pu s’approprier les moyens de contraception et en faire des outils de liberté dans la vie quotidienne. Contrairement à Georges GRAGLIA, Christine NIVOU et Aline leurs grands-mères et parfois leurs mères, les filles VERGNON-BONDARNAUD d’aujourd’hui ne vivent plus, sauf exception, la grossesse comme une fatalité. Grâce aux moyens de contraception disponibles, « leur corps leur appartient ». Toutefois, il faut déplorer le fait que ce sont toujours principalement les jeunes filles et les femmes qui portent la responsabilité de la contraception. Et c’est cette question qu’il faut désormais poser. Paroles d’élue Christine NIVOU, Conseillère Régionale, a brossé un état des lieux assez sombre de la situation sur son territoire des Hautes-Alpes dans différents domaines. En particulier, elle a insisté sur la question centrale de l’accès à la contraception encore plus problématique sur les zones rurales qui cumulent de nombreux problèmes. Outre les suppressions de postes d’infirmier-ère-s scolaires (un/une pour quatre collèges), la question de l’éloignement est également centrale. C’est en partie pour répondre à ce problème que la Région a mis en place le projet des Maisons Régionales de la Santé. Ces lieux, « à plusieurs entrées », vont apporter une réponse concrète au phénomène de désertification médicale et faciliter la diffusion de l’information au plus près des territoires. Différents types Christine NIVOU d’intervention pourront y être pratiqués : - des activités de soins, - des activités de mise en réseaux avec l’hôpital public et l’ensemble du système de santé, - des activités de santé publique, de prévention et de promotion de la santé, et des actions du champ médicosocial. Toujours dans le domaine des réponses possibles pour améliorer l’accès à la contraception des jeunes, Christine NIVOU a souligné l’intérêt du Pass contraception qui concerne aujourd’hui deux régions en France : Poitou-Charente et Ile de France. En Ile de France depuis le 26/04/2011 19
  • 22. GRAIF – avril 2011 La Thématique – éléments de contexte et problématique présentés par le GRAIF En dehors du préservatif, la contraception apparaît à tort comme une affaire de filles : voir son médecin, se rendre dans les centres MFPF ou CPEF pour la prescription, régler la consultation et les frais de pharmacie, prendre régulièrement la pilule ou mettre en place un autre dispositif. Aux garçons la sexualité insouciante ? En cas de grossesse non désirée, la responsabilité est théoriquement partagée mais là aussi, les filles doivent souvent assumer seules les conséquences : parcours de la combattante pour pratiquer une IVG dans les délais en évitant les discours moralisateurs, ou mener la grossesse à terme puis élever l’enfant. Le choix d’avoir un enfant, tout comme le choix de ne pas en avoir, doit se faire et s’assumer à deux. • Une étude menée en 2006 auprès d'élèves de première et de terminale d'un lycée professionnel a fait ressortir que les filles considéraient majoritairement la contraception comme une affaire de couple. Pour les garçons, en revanche, la contraception est perçue comme une responsabilité féminine qui ne les concerne que peu, ou pas. • D'autres enquêtes soulignent le décalage d'information entre filles et garçons sur la contraception d'urgence et les méconnaissances, voire les « légendes » (risque de stérilité !) liées à son utilisation. Et l’on peut se poser la question de savoir s’il existe un lien entre les chiffres concernant l'IVG en France et cette répartition inégalitaire des rôles sexués ? • En 2007 en France, une IVG sur deux concerne une femme de 25 ans ou plus et 15 000 avortements ont concerné une mineure. Pourtant, 2/3 d'entre elles utilisaient un moyen de contraception dans le mois où la grossesse a débuté. • En Provence-Alpes-Côte d'Azur, en 2005, 22 900 IVG ont été réalisées sur des jeunes filles et femmes âgées de 12 à 25 ans. Considérant une population féminine plus large, nous détenons le taux de recours le plus élevé des régions métropolitaines après la Corse, soit 20,9 IVG par an pour 1000 femmes de 15 à 49 ans. Dans ce contexte, la table ronde souhaite en particulier, poser deux questions : - Comment éviter les grossesses non désirées et le cloisonnement des responsabilités et connaissances au sujet de la contraception ? - Quelles sont les pistes à explorer afin de faire en sorte que les jeunes (et les moins jeunes !) considèrent la contraception comme une affaire de filles ET de garçons ? Les Interventions Dr Georges GRAGLIA, médecin généraliste libéral et militant, a démarré son intervention en énonçant un certain nombre de données quantitatives et qualitatives concernant en particulier la situation dans les Hautes-Alpes. Dans 95% des cas, la femme est seule en consultation pour demander une contraception. Cela reste l’affaire des femmes depuis des années. Avec l’épidémie de SIDA, les hommes se sont sentis concernés mais les femmes sont toujours seules pour gérer le stress, les examens et Georges GRAGLIA éventuellement une IVG. Le tableau général est dramatique. 20
  • 23. GRAIF – avril 2011 Plus de 40% des IVG pratiquées en PACA concernent des femmes de moins de 24 ans. 6000 IVG itératives (récidive d’avortement) par an sont à mettre en lien avec un défaut d’information à la suite de la première IVG ou avec un problème de contraception. Les IVG ne sont pas pratiquées régulièrement à l’hôpital de Briançon et dépendent du bon vouloir des médecins… Deux médecins les pratiquent à Gap. Seuls cinq médecins pratiquent l’IVG « en ville » (à moins de 7 semaines d’aménorrhée) dans tout le département ! Importance d’une prise en charge rapide : plus de 50% des IVG sont médicamenteuses. Les chiffres ne diminuent pas et restent constants entre 400 et 450 IVG par an sur Gap. L’information sur la contraception est donc mal ou pas faite. Il faut blâmer les parents et l’école qui n’assument pas leurs responsabilités et commencer cette information le plus tôt possible (en primaire) afin de contrer des préjugés très répandus : la pilule ferait grossir, donnerait le cancer, le stérilet serait réservée aux femmes nullipares… Il est dur de faire penser la contraception comme naturelle ! Il existe bien sûr un problème financier. Les centres de planification assurent une bonne prise en charge mais sont peu fréquentés pour cause de défaut d’information. Du côté de la médecine libérale, on rencontre des obstacles avec la prise en charge pour les mineures via la carte Vitale des parents. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer : il faut aller contre la résistance naturelle des parents. « En tant que médecin, vous allez vous faire engueuler mais il faut passer outre ! On a besoin de nouveaux féministes ! » « Jusqu’à récemment, il n’y avait que 4 pilules remboursées. Une cinquième a été ajoutée il y a peu. C’est un scandale ! Les jeunes filles prennent les mêmes pilules que leur mère ou grand-mère. » L’Etat doit investir dans l’éducation thérapeutique et l’accès aux moyens de contraception pour, ensuite, économiser au niveau des IVG. Il s’agit bien d’un traumatisme pour les femmes et jeunes filles, sachant qu’une femme sur deux y aura recours au moins une fois d’ici la fin de sa vie sexuelle. Sylvie ROUZES, Conseillère familiale, Mouvement Français pour le Planning Familial des Alpes de Haute-Provence Le MFPF est une association Loi 1901 organisée en confédération de 20 fédérations régionales et d’associations départementales. Certains centres de planification sont gérés par les Conseils Régionaux. A Marseille, le centre compte 30 salarié-e-s tandis que je suis la seule sur tout le 04 ! Nous étions subventionnés par les Agences Régionales de Santé jusqu’en 2010 mais avons perdu 60% des financements. En décembre 2011, le Planning Familial 04 n’existera probablement plus. Toutes les petites associations des Alpes de Haute Provence « sautent », elles aussi, par manque de moyens. Je fais uniquement de l’information et de la prévention dans les IUT, centres de Sylvie ROUZES formation des infirmier-e-s, écoles d’Aides-Soignant-e-s, au CFA de Gap, à la Ligue de l’Enseignement, dans 3 lycées et 3 collèges. En 2010, j’ai vu environ 1000 jeunes de 15-25 ans en intervention collective. 88% des garçons pensent à la contraception 88% se sentent concernés par la contraception 57% posent la question à leur partenaire 87% ne sont pas prêts à l’accompagner en consultation pour une contraception 87% ne sont pas prêts à participer financièrement aux moyens contraceptifs 20% ne connaissent pas la contraception d’urgence. 21
  • 24. GRAIF – avril 2011 Les jeunes sont blasés. Les filles et les garçons ne connaissent pas l’effet des contraceptifs sur leur corps. Certaines filles ne connaissent même pas le nom de leur sexe et sont dégoûtées par la pose de l’anneau car il faut introduire les doigts dans le vagin ! Les garçons sont souvent exclus de la démarche, c’est la fille qui gère la contraception dans le couple. Le 8 mars dernier sur France 2, un journaliste réalisait un micro-trottoir sur le nombre d’IVG pratiquées en France et demandait aux passants : « Parlez-vous de la contraception à votre adolescentE ? ». Les mères n’en parlent pas à leurs fils. Il faudrait aussi que les filles puissent vraiment choisir leur moyen de contraception : leur sont-ils tous présentés ? Quel est leur coût ? La loi est peu appliquée en ce qui concerne la contraception d’urgence. Aucune affiche n’annonce qu’elle est gratuite pour les mineures en pharmacie et les jeunes filles subissent souvent des jugements moralisateurs. Brigitte NECTOUX, Directrice du CODES 05 Le CODES est un pôle de ressources, il dispose d’une pédagothèque à Gap avec des outils et ouvrages pour tous et toutes. Il organise des formations sur la sexualité en tant qu’acteur de prévention sur le terrain. Les salariées du CODES sont éducatrices de santé mais cette année, nous avons un stagiaire masculin ! Nous organisons des actions en partenariat étroit avec l’Education nationale, les infirmières scolaires pour la prévention des risques liés à la sexualité. Le but : rendre les jeunes acteurs de leur santé, notamment via des outils artistiques et culturels qui leur permettent de s’approprier les messages de prévention, de leur donner l’information qui leur permettra de faire des choix éclairés. L’éducation à la sexualité est en fait une éducation à vivre ensemble, la Brigitte NECTOUX description « éducation à la vie affective et sexuelle » serait d’ailleurs plus appropriée. Il est important de parler le plus tôt possible (dès l’école maternelle) de respect, d’acceptation des différences, de dialogue, de maîtrise du désir et des sentiments. En effet, les enfants reprennent les modèles parentaux et assimilent dès le plus jeune âge des comportements de genre. Rappelons que la loi de 2001 prévoyait 3 séances d’éducation à la santé et à la sexualité de la maternelle à la terminale. Or, cette éducation commence plutôt en 4ème. Pourtant, quand les jeunes sont adolescents, il est trop tard car les représentations sont déjà construites. Les parents doivent être associés. Il est dommage de relever un tel clivage entre les filles et les garçons. Quelques Apports de la Des constats qui pointent du doigt les disfonctionnements et les manques du système dans sa globalité : • L’isolement des milieux ruraux, la baisse spectaculaire des crédits aux associations de planification familiale, la non-application de la loi de 2001 sur l’éducation à la sexualité en milieu scolaire et la formation insuffisante des médecins mènent souvent à une information laconique des jeunes sur la contraception. 22
  • 25. GRAIF – avril 2011 L’éducation sexuelle dans les années 70: deux • Il existe des différences de comportements et de « anecdotes » de la salle représentations par rapport à la sexualité entre filles et garçons. En effet, les jeunes acquièrent très tôt des « J’étais représentant FCPE en stéréotypes de genre transmis par les parents, les 1974. A cette époque, les heures enseignants, les médias… Par conséquent, la d’éducation sexuelle étaient programmées le soir, après le contraception est trop souvent encore prise intégralement départ des cars des élèves. » en charge par les filles. « J’enseignais les Sciences • La société de consommation et le fonctionnement du naturelles dans les années 1970 système de santé français contribuent à une certaine dans l’Oise. J’ai reçu un blâme marchandisation de la santé et de la sexualité aux dépens pour avoir demandé aux élèves des jeunes. de dessiner l’appareil sexuel féminin. » • Enfin, malgré les séances d’éducation à la santé et à la sexualité, les tabous et légendes existent encore parmi les jeunes, ce qui conduit à de nombreuses erreurs et à un nombre d’IVG constant depuis des années. L’information dans la mixité, ou pas ! De l’avis du Docteur Michèle THIEBAUT, En milieu rural, un accès encore plus difficile à médecin généraliste du Centre d’Education et la contraception de Planification Familiale de Gap, quand les garçons viennent visiter les structures, ils Pour les jeunes vivant dans des endroits où les centres posent des questions pertinentes, sont curieux. n’existent pas ou sont trop éloignés, l’accès à la Ils n’ont pas d’interlocuteur évident en temps normal. Il faut savoir leur parler, les voir contraception est très aléatoire, puisque les médecins lorsqu’ils sont là. Ils ont des sentiments mais généralistes font en fonction de leur « sensibilité ». La ne les montrent pas au premier abord. solution du camion qui se déplace de village en village ne convient pas puisqu’elle est peu discrète et ne Sylvie ROUZES d’ajouter : « En 4ème et 3ème, garantit pas l’anonymat des jeunes visiteur-se-s. Le j’aime faire une information non mixte. Quand camion n’est efficace que dans les festivals où les garçons sont ensemble, ils ont tous un pénis l’anonymat est possible. Quand tout le monde se connait de 18cm mais petit à petit les vraies questions dans un village, ça devient difficile. Les médecins se posent et la séance est plus productive. doivent souvent s’arranger avec des pharmacien-ne-s Mélangés, ils sont tenus à leur rôle de garçons. » pour préserver l’anonymat des jeunes. D’autres facteurs aggravants : - la disparition des médecins militants - Avant la loi Veil, les médecins voyaient arriver des femmes qui avaient essayé d’avorter par leurs propres moyens.. Toute cette génération de médecins militants arrive maintenant à la retraite. Aujourd’hui, l’IVG n’est pas enseignée et personne ne choisit de faire carrière dans ce domaine. - une logique marchande associée à une pénurie de moyens - Les médecins généralistes libéraux recevant les mineures de moins de 14 ans pour une contraception ne sont pas payés pour cet acte. Encore une question d’argent ! Le prix forfaitaire pour une IVG médicamenteuse est de 192€ dont 120€ de médicaments. Les laboratoires ont obtenu que l’Etat fasse payer plus cher à la Sécurité Sociale parce qu’ils sont boycottés par les médecins américains anti-avortement (vendre moins de produits mais plus cher !). 23
  • 26. GRAIF – avril 2011 Il faut mettre les moyens pour être efficace. Par exemple, la loi dit qu’un hôpital doit pratiquer l’IVG pour être un CHR, Centre Hospitalier Régional. Quand il n’y a pas d’IVG, ces centres ne devraient plus pouvoir être des CHR ! Idées à suivre • Commencer l’éducation à la santé et à la sexualité au plus tôt afin de lever les tabous et transmettre une information claire sur le corps et son fonctionnement. Y intégrer la question du respect et la déconstruction des stéréotypes de genre. Associer les enseignant-e-s et parents à cette démarche, mais ne pas craindre leur réaction s’ils n’y sont pas favorables. • Prêter attention aux garçons autant qu’aux filles en matière de contraception afin que chaque jeune ou couple puisse faire des choix éclairés et adaptés. • Exiger une meilleure formation des médecins en matière de contraception et d’IVG. • Exiger le remboursement de tous les moyens de contraception et proposer la mise en place en région PACA d’un PASS contraception aux jeunes filles. • Sur les territoires, la nécessité de la mise en réseau des professionnels concernés En savoir plus Contacter les intervenant-e-s Docteur Georges GRAGLIA - Cabinet Médical Seliance – 04 92 52 33 33 / 04 92 51 27 04 Sylvie ROUZES – MFPF 04 - www.planning-familial.org - ad04mfpf@wanadoo.fr Brigitte NECTOUX - CODES 05 - www.codes05.org - codes05@codes05.org 24
  • 27. GRAIF – avril 2011 Citoyenneté, laïcité : quelle vision de l’égalité entre les filles et les garçons ? Digne-les-Bains – Département des Alpes de Haute-Provence [04] L’Ermitage– Mercredi 16 mars 2011 Tribune Aux côtés de Christine RUE, Coordinatrice du GRAIF, de Christophe CASTANER, Vice-Président du Conseil Régional et de Colette CHARRIAU, Conseillère Régionale : - Henry ETCHEVERRY, Directeur de la Ligue de l’Enseignement 04 - Géraldine LAFOND, Directrice du CIDFF 04 -—Jacqueline HENNEGRAVE, Présidente de l’association Femmes Solidaires 04 Animations Exposition : « Jeunesse en mouvement », 30 photographies de Jean-Paul NAIL sur l’engagement des jeunes à l’occasion des manifestations contre la réforme des retraites de l’automne 2010. Intermède musical et artistique : danse hip hop avec le groupe South Dream-association Zoukouc Crew. Un public peu habitué à ce type de danse mais qui a été conquis. Beaucoup d’admiration et d’applaudissements pour cette belle et énergique démonstration très physique. Car podium de la Région : le matin sur le marché de Digne, Place du Général de Gaulle Le Mot du GRAIF Parlant au nom d’Aline VERGNON-BONDARNAUD, Christine RUE a évoqué l’importance du thème de la laïcité dans le travail réalisé par le GRAIF. Depuis plusieurs années déjà, l’association croise la question de cette valeur fondamentale de la République avec la question de l’égalité entre femmes et hommes, condition essentielle de la démocratie. On peut mentionner au titre de ses réalisations : - en 2007, un numéro de sa revue AGOR’ELLES sur les enjeux de la Laïcité pour les femmes - en 2008, trois rencontres originales sous la forme de banquets féministes et laïques à Gardanne (13), à Digne les Bains (04) et en Avignon (84). 25
  • 28. GRAIF – avril 2011 En 2009, le GRAIF a réalisé en partenariat avec - en 2009, une conférence grand public dont le l’OLPA [Observatoire de la Laïcité de Provence et parti pris était de traiter des « Apports de la d’Aix] une Bande dessinée intitulée «Petit Conte Laïcité pour les Femmes » par une approche Laïque : Des Mêmes Droits pour Toutes et historique. Tous», destinée aux jeunes collégiens et lycéens sur le thème « femmes et laïcité ». A cette occasion, le GRAIF a encore une fois réaffirmé que ce principe de laïcité est, pour toutes les femmes du monde, la meilleure garantie de leur émancipation et de la défense de leurs droits légitimes, au premier chef celui d’exercer leur citoyenneté. Se placer du côté de la jeunesse lorsque l’on traite de ces questions, c’est tout d’abord dire que les filles et les garçons sont des citoyens en formation. C’est en effet à cette période de leur existence qu’ils intègrent des principes qui les accompagneront dans leur vie adulte. D’où l’importance de regarder plus en détail ce temps d’apprentissage des valeurs qui peuvent être positives, comme l’égalité, la générosité, l’acceptation des différences de chacun, mais qui est aussi celui de la consolidation des stéréotypes de genre qui renforcent et légitiment les rôles sociaux inégalitaires de notre société. Paroles d’élues Christophe CASTANER, Vice-président du Conseil Régional, est revenu sur le principe de laïcité, expliquant qu’il pouvait être considéré comme une composante de la citoyenneté, mais tout autant être regardé comme inspirant la totalité de la problématique de la citoyenneté. Trois affirmations lui semblent centrales : - il n’y a pas de citoyenneté sans valeurs reconnues par la communauté des citoyens, - il n’y a pas de citoyenneté sans exercice effectif doté des moyens nécessaires pour l’exercer, - il n’y a pas de citoyenneté sans dynamique propre permettant sa refondation en lien avec la réalité. Aujourd’hui, le contexte est celui d’une crise sociale profonde, il faut prendre en compte l’émergence de Christophe CASTANER, Géraldine LAFOND et Jacqueline HENNEGRAVE dimensions infra et supranationales, et ré-éclairer le concept au regard de l’idéologie des droits de l’Homme. C’est en s‘adossant au principe de laïcité qu’a pu être affirmée l’égalité entre les femmes et les hommes, dans tous les domaines. Anne-Marie DESCHAMP, Conseillère Or, aujourd’hui, si l’on regarde la réalité, on s’aperçoit que tout ce municipale, représentait le Maire de Digne. Elle a système est déstabilisé avec deux constats forts : particulièrement insisté sur - un important rejet de la « chose » publique, alors que cette la nécessité d’aller au-delà expression du « bien commun », devrait être la clé de voûte du de ce devoir de parité rassemblement des femmes et des hommes sur les territoires, instaurée pour réellement - un exercice de la citoyenneté inégalitaire, en l’occurrence permettre aux femmes plus facile pour les hommes que pour les femmes, il n’y a qu’à d’accéder à des postes regarder la situation dans le domaine politique où la parité est loin stratégiques. d’être de mise ! La laïcité est en danger et, du coup, l’égalité femmes/hommes est, elle aussi, en danger. 26
  • 29. GRAIF – avril 2011 Colette CHARRIAU, Conseillère Régionale, a mis en avant l’importance de changer les mentalités en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle a insisté sur l’intérêt majeur de la mixité dans une éducation en accord avec les valeurs de la laïcité. La laïcité n’est pas une donnée, « elle ne se décrète pas », elle nécessite un apprentissage, tout comme l’égalité entre filles et garçons : le lien entre mixité et lutte contre les stéréotypes est donc central ! Parler des moyens d’exercer la citoyenneté dans le cadre d’un Colette CHARRIAU questionnement sur l’égalité femmes/hommes, c’est aussi parler des moyens de la mise en œuvre de cette dernière. Or, la Région compte parmi ses compétences spécifiques déterminées par la loi : les Lycées, la formation professionnelle et l'apprentissage. Très concrètement, ces compétences recouvrent des lieux où précisément les jeunes, filles et garçons, vivent une période phare de construction des rapports à l’autre sexe. C’est donc là qu’il est possible d’agir ! La Région doit s’emparer de ces questions et travailler à la sensibilisation aux stéréotypes … et à leur déconstruction. La Thématique – éléments de contexte et problématique présentés par le GRAIF Au cœur de la question de la vision de l’égalité entre les filles et les garçons en lien avec les dimensions de la laïcité et de la citoyenneté se trouve celle des lieux d’apprentissage des valeurs, des droits et des devoirs associés. • L’école publique est un lieu de mixité et d’égalité par excellence. C’est là que les jeunes font le début de leur apprentissage de la citoyenneté et sont immergés dans un contexte laïque. Depuis l’instauration du Collège Unique avec la loi Haby de 1975, les établissements publics sont tous devenus mixtes, même, avec quelques années de retard, l’éducation physique et sportive. L’égalité entre filles et garçons suppose une implication partagée et la participation de toutes et tous. C’est pour cette raison qu’il faut insister sur la mixité et ne pas chercher à isoler les filles comme objets d’attention et d’études ! Cependant, malgré cette mixité, des générations de jeunes ont appris sur les bancs de l’école républicaine une version biaisée et masculine de l’histoire. L’exemple le plus parlant est bien sûr le soi-disant « Suffrage Universel », proclamé en France en 1848. Il aura fallu attendre de nombreuses années pour qu’enfin, on parle de « Suffrage Universel masculin », précisant ainsi que la moitié de la population adulte s’est vue privée de véritable citoyenneté jusqu’en 1944, année où les femmes sont devenues électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. • Les autres lieux d’exercice de la citoyenneté, où l’égalité entre filles et garçons est valorisée. Il convient ici de citer les Conseils Locaux de jeunes. Dans certaines collectivités territoriales françaises, des Conseils Régionaux, Généraux ou Municipaux d’enfants ou d’adolescents sont spécialement formés pour réfléchir à des questions qui les concernent plus ou moins directement. En tant qu’institutions républicaines, ces Conseils sont des lieux laïques. Précisons que le Conseil Régional des Jeunes Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 41% de filles et 59% de garçons parmi les 124 membres titulaires. La parité est respectée pour les 104 membres suppléants. 27
  • 30. GRAIF – avril 2011 • Ceci étant dit, il faut donc bien être conscient-e qu’il existe des différences entre la théorie des programmes scolaires, des dispositifs et actions exemplaires et les expériences concrètes et quotidiennes des jeunes. Il est donc important de donner la parole aux filles et aux garçons, ainsi qu’aux professionnel-le-s qui travaillent avec eux au quotidien pour essayer de répondre à quelques unes des questions qui se posent : - Quelle importance les jeunes accordent-ils/elels aux questions de citoyenneté et de laïcité ? - Quelle est leur vision de l’égalité ? - Peut-on relever une différence de points de vue entre filles et garçons ? Les Interventions Henry ETCHEVERRY, Directeur de la Ligue de l’Enseignement 04, a rappelé que, s’il avait été fondé par des moustachus et des barbus, sous le second empire, et s’il restait jusqu’à aujourd’hui majoritairement composé d’hommes, ce mouvement d’éducation populaire s’était toujours engagé dans des actions de transformation sociale. La Ligue est ouverte aux femmes dès l’origine avec la création d’un «Comité des dames ». Dès 1866, année de fondation, des centres Henri ETCHEVERRY à la tribune d’enseignement pour les filles sont ouverts et la Ligue jouera un rôle décisif pour l’acceptation des filles dans l’enseignement technique. Bien plus tard, elle appuiera le vote des lois émancipatrices en matière de mœurs (droit à la contraception, à l’IVG, à l’éducation à la sexualité…) et reste mobilisée sur ce sujet. Henry ETCHEVERRY a centré son propos sur « la laïcité, la citoyenneté et l’éducation, comme conditions de l’égalité et d’un destin partagé entre filles et garçons ». La création de l’Ecole laïque pour les deux sexes (loi du 2 mars 1882) a ainsi été une première clé permettant d’ouvrir aux filles l’accès à l’égalité des chances. Quant à l’égalité vécue, elle passe par l’émancipation. Pour la Ligue, l’essentiel est de donner à tous les élèves les outils critiques pour que chacun puisse questionner les connaissances d’où qu’elles viennent, interpeller, modifier ou valider ses convictions. L’éducation contre tous les préjugés est une ligne force de cette démarche laïque. Géraldine LAFOND, Directrice du CIDFF 04, a ouvert son intervention en reprenant une définition de la laïcité mettant en évidence la centralité de la question de la responsabilité des choix. En lien avec cet angle d’approche, elle a présenté le CIDFF et ses missions, à savoir : l’accès aux droits et à l’information des femmes. Dans ce cadre, éduquer à l'égalité est un enjeu majeur qui nécessite de disposer de leviers pour éliminer les stéréotypes. Etre responsable de ses choix ne peut Géraldine LAFOND être une réalité que si l’on peut réellement les exercer. Or, si l’on prend un exemple, en l’occurrence celui de l’orientation professionnelle, comment parler de véritable choix alors que la représentation des métiers est encore si sexuée ? 28
  • 31. GRAIF – avril 2011 Le CNIDFF dispose d’un L’école est un vecteur d’égalité, notamment au travers de la mixité, agrément national mais elle n’échappe pas aux représentations et stéréotypes de genre d’association éducative et à leurs incidences sur la construction des identités, l’orientation complémentaire de scolaire et la projection de soi dans l’avenir. L’institution scolaire est l’enseignement public (arrêté amenée à jouer un rôle important dans ce domaine, aux côtés du 20 novembre 2007-BOEN 29/11/2007). d’autres acteurs incontournables comme la famille. En particulier, a été précisé l’engagement des centres dans le domaine de l’éducation et de la citoyenneté et les actions menées par le CIDFF avec des établissements scolaires pour: favoriser l’égalité entre filles et garçons, éduquer les jeunes afin de prévenir les comportements sexistes et violents, mobiliser les équipes éducatives et les jeunes vers une orientation professionnelle diversifiée, promouvoir l’histoire des droits des femmes et lutter contre les discriminations sexistes. Jacqueline HENNEGRAVE, Présidente de l’association Femmes Solidaires 04, a présenté un bref historique de l’association. Le 17 juin 1945 se tenait le premier congrès de L’UFF, Union des Femmes Françaises, devenue Femmes solidaires en 1998. Femmes Solidaires est un mouvement féministe, reconnu mouvement d’Education Populaire et bénéficiant d’un statut consultatif spécial auprès des Nations Unies. L’association défend les valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité pour les droits des femmes, de paix et de liberté. Clara Magazine, édité par l’association est le journal de l'actualité féminine Jacqueline et féministe en France. C’est Clara ZETKIN enseignante, journaliste et femme HENNEGRAVE politique marxiste allemande, figure historique du féminisme qui a donné son nom au journal. Femmes Solidaires et son journal ont évolué conjointement depuis leur création en 1945. Ce magazine donne la parole aux femmes, formule des propositions et fournit des repères concrets pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Il offre dans chaque édition des repères sur la vie des femmes d'aujourd’hui, des infos sur leurs droits, des reportages sur la vie des femmes de la planète, des pages culture et loisirs, des brèves d'actualité, des dossiers complets pour la réflexion et le débat. A ce titre, il est un support d’information de premier ordre sur les combats de cette association totalement en prise avec le monde actuel, et très accessible à un lectorat « jeune » : faire reculer toutes les formes de discrimination et de domination, le sexisme et le racisme, faire avancer l'égalité des droits des femmes (avec ceux des hommes…), qu'il s'agisse de droit et d'accès à l'emploi, de l'égalité des femmes et des hommes au travail, de la parité ou de la lutte contre toutes les violences faites aux femmes. En 2011, le grand projet de l’association s’intitule « Pour une éducation non sexiste dès le plus jeune âge » (à partir de la crèche !), en prévention des violences conjugales et intrafamiliales. Il fait suite à la loi du 9 juillet 2010 contre les violences faites aux femmes qui introduit la prévention des violences dans le code de l’éducation et qui stipule que tous les établissements scolaires doivent promouvoir une éducation non sexiste. 29
  • 32. GRAIF – avril 2011 Les Apports de la table ronde Le « masculin universel » … n’est pas neutre. Aujourd’hui, le « masculin universel » prétendument neutre est remis en cause dans l’enseignement de l’histoire. Le Journal Officiel du Ministère de l’Education Nationale du 29 avril 2010 indique que le programme d’histoire « place clairement au cœur des problématiques les femmes et les hommes qui constituent les sociétés et y agissent. » Le libre choix laissé entre plusieurs études doit permettre en particulier de montrer la place des femmes dans l’histoire des sociétés »(Introduction de l’ouvrage « La place des femmes dans l’histoire, Une histoire mixte », Belin, 2010). En sortant de l’ombre les femmes qui ont fait l’histoire au même titre que les hommes, les enseignants mettent leurs élèves, filles et garçons, sur un pied d’égalité. Ils participent ainsi activement à la construction de leur identité en leur donnant à voir des personnages célèbres ou non, représentatifs de la population de chaque lieu et époque. Apprendre l’égalité et … la mettre en œuvre Avec une solide information sur la citoyenneté et la laïcité, les jeunes disposent d’une base de connaissances et de pratiques centrées sur l’égalité entre filles et garçons. Encore faut-il qu’elle soit « exploitée ». La vie familiale, l’intégration de stéréotypes de genre au travers de l’éducation et de la société de consommation ou encore le repli identitaire et religieux peuvent être source de sexisme ordinaire, vécu ou bien produit par les jeunes dans leur sphère privée puis naturellement exportée vers l’espace public. Idées à suivre Affirmer une véritable volonté politique et dégager des moyens financiers pour permettre à tous les enfants et à tous les jeunes de bénéficier d’une éducation non-sexiste, de séances d’éducation à la sexualité, d’actions de prévention des violences sexistes, il est indispensable de donner des moyens suffisants aux associations et institutions qui ont en charge ces missions. Mettre en place une éducation effective des jeunes à la sexualité, les informer et les accompagner, notamment sur les questions de contraception. Refonder l’école de la République pour une éducation permettant à tous de vivre ensemble dans un environnement respecté, une qualité de vie réelle, une démocratie et une citoyenneté plus effective et une égalité réelle entre les femmes et les hommes. En savoir plus Contacter les intervenant-e-s Henry ETCHEVERRY - Ligue de l’Enseignement 04 - www.laligue-alpesdusud.org - fol04@laligue- alpesdusud.org Géraldine LAFOND - CIDFF 04- www.infofemmes.com - directioncidff04@orange.fr Jacqueline HENNEGRAVE - Femmes Solidaires 04 - www.femmes-solidaires.org - femmessolidaires04@orange.fr 30