1. COMMENT
FAVORISER LE
LIBRE ACCÈS AUX
PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES?
RÉPONSES DU MOUVEMENT INTERNATIONAL
EN FAVEUR DU LIBRE ACCÈS
Florence Piron, Université Laval, novembre 2013
2. LA PUBLICATION
SCIENTIFIQUE
Elle vise à partager des résultats d’un projet de recherche et à les
diffuser pour contribuer à la connaissance.
Elle peut prendre la forme d’un article dans une revue savante ou
d’un chapitre de livre, entre autres.
MAIS elle est aussi désormais un critère d’évaluation des carrières
de chercheurs, des revues scientifiques et des universités (le facteur
d’impact, la bibliométrie)
Elle est devenue, par ce fait :
-
-
un enjeu politique et éthique
un enjeu industriel : comment combiner publication
scientifique et secret industriel?
un enjeu commercial : des éditeurs scientifiques font
actuellement des taux de profit très élevés en publiant des
textes financés par des fonds publics que les bibliothèques
doivent payer une deuxième fois : GASPILLAGE!
3. NE PAS CONFONDRE LES
DEUX DIMENSIONS DE LA
PUBLICATION SCIENTIFIQUE
-
Le processus qui a conduit à la publication (de l’obtention
d’une subvention de recherche jusqu’à l’acceptation par un
éditeur d’un texte qui en présente les résultats (en général
après une évaluation par les pairs, c’est-à-dire des experts du
domaine)
-
Le support de la publication : sur du papier ou en ligne
Le papier semble plus crédible à certains, probablement parce
qu’il apparait non modifiable, solide, éternel par opposition à
« virtuel ». Mais c’est mal comprendre le potentiel du numérique!
Tout le mouvement du libre accès montre au contraire les
bienfaits de l’utilisation appropriée d’Internet dans le monde de la
publication scientifique.
4. LE LIBRE ACCÈS
Le but : utiliser les potentialités des technologies numériques pour
rendre accessibles sur le web tous les textes scientifiques et en faire
ainsi profiter les chercheurs, mais aussi le grand public qui a, en
général, financé les projets de recherche à l’origine de ces textes.
Idée apparemment simple, généreuse et astucieuse, formulée pour
la première fois en 1994…
Mais de nombreux obstacles sont apparus :
-
Des chercheurs craignent le web, ne le comprennent pas.
-
Les éditeurs de revues scientifiques commerciales craignent de
perdre des ventes.
-
Des chercheurs craignent de déplaire aux revues scientifiques
commerciales.
-
Le monde de la recherche n’aime pas changer ses habitudes….
5. CHEMINS VERS LE LIBRE
ACCÈS
-
Voie dorée, la plus connue : favoriser la publication dans des revues
en libre accès, qui ne font pas payer leurs lecteurs (25% des
revues dans le monde, 35% en Grande-Bretagne en 2013)
-
-
Des revues papier transférées sur le web ou des revues
uniquement en ligne
- Proposées parfois dans des plateformes (bouquet de revues)
- Font parfois payer les auteurs pour se financer
Voie verte : la copie d’un article publié (dans une revue en accès
libre ou non) est mise en ligne (le jour même de la publication) dans
une archive ou un dépôt institutionnel (= un site Internet) associé à une
bibliothèque universitaire. Peut être en accès libre immédiat ou après
un délai, selon l’entente de l’auteur avec la revue.
Un article publié dans une revue qui n’est pas en libre accès peut quand
même être accessible à tous si son auteur en dépose une copie dans le
dépôt institutionnel de son université et la met en libre accès. Ce n’est pas
l’un OU l’autre, c’est les deux.
Les dépôts institutionnels ne sont pas la même chose que les réseaux
sociaux scientifiques (research gate, academia.edu), qui sont privés et
donc éphémères. Les dépôts institutionnels sont durables et publics.
6. 6 IDÉES FAUSSES SUR LE
LIBRE ACCÈS
1)
La seule façon de mettre en libre accès les articles évalués par les pairs
est de les publier dans des revues en accès libre. NON : la voie verte
permet de le faire, grâce au dépôt institutionnel.
2)
Toutes les revues en accès libre font payer les auteurs. NON, c’est une
petite minorité.
3)
La plupart des frais de publication demandés par certaines revues en
accès libre sont payés par les auteurs eux-mêmes. NON, ils sont payés
par les subventions.
4)
Publier dans une revue commerciale payante empêche toute
perspective de libre accès, et donc de plus grande circulation et
diffusion. NON, il existe la voie verte.
5)
Les revues en accès libre sont de moindre qualité. NON, ça n’a rien à
voir, même s’il y a des revues « prédatrices » en libre accès.
6)
L’obligation de mettre ses publications en accès libre est une atteinte à
la liberté universitaire de choisir notre lieu de publication. NON, la voie
verte permet de choisir la revue qu’on veut.
Tirées d’un article de Peter Suber, 21 octobre 2013, The Guardian,
International Open Access week
7. POLITIQUE PROPOSÉE POUR LE
CANADA (DÉJÀ EN VIGUEUR
AUX IRSC)
Les titulaires d’une subvention [de recherche] doivent s’assurer
que les articles découlant de la recherche financée par les
organismes qu’ils publient dans une revue avec comité de lecture
sont accessibles gratuitement dans les 12 mois qui suivent leur
publication, soit dans le site Web de l’éditeur (option 1), soit dans
un dépôt en ligne (option 2).
Consultation en ligne jusqu’en décembre 2013
Les bibliothèques canadiennes se préparent à aider les
chercheurs à se conformer à cette politique en créant des dépôts
institutionnels.
Un groupe de travail est en cours de formation à l’Université
Laval.
8. LA VOIE VERTE : BILAN
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Avantages :
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Difficultés
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Visibilité accrue des publications, rayonnement de la recherche
Dossiers de promotion équitables
Coûts réduits de la recherche scientifique pour la société, à long
terme
Convaincre les chercheurs de déposer leurs textes : les dépôts sont
peu remplis…
Lutter contre une culture scientifique conservatrice qui ne distingue
pas entre support matériel et processus d’évaluation
Solutions
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Politique institutionnelle qui appuie le libre accès : le MANDAT
donné par un organisme subventionnaire ou une université (ORBI –
université de Liège - Dépôt institutionnel de l'Université de Liège)
Travail de formation et d’éducation auprès des chercheurs