Mages parmi les hommes ; ainsi naquit la légende... (Roman extrait )
1. Mages parmi les hommes ;
Ainsi naquit la légende
(extrait)
Le jeune guerrier regarda le corps du forgeron qui
gisait sur le sol.
Une fois de plus, Stronger avait été contraint de
tuer pour survivre.
Toujours affolé, il entendit les premiers soldats
arriver.
Stronger saisit l'épée en or, il saisit aussi une
ceinture fourreau, puis se précipita vers la porte
qu'il ouvrit brusquement sur son passage.
Plusieurs soldats étaient en train de courir vers
la forge lorsqu'ils l'aperçurent.
Stronger se mit à courir du plus vite qu'il pu,
attachant la ceinture fourreau à sa taille.
Le chef de camp jeta un coup d'œil dans la forge.
- Il a tué le forgeron et volé mon épée !
Rattrapez-le ! Tuez-le !
Stronger courrait à toutes jambes, à toute allure,
chaque foulée fournie était un pas de plus vers la
liberté.
Il courrait vers la côte.
La mer était en marée descendante, ce qui
signifiait que la mer était loin.
Encore un mauvais coup du sort...
Stronger continuait à courir, son épée était un
poids inutile puisqu'il ne pouvait pas s'en servir,
mais il la garda à sa taille.
Les soldats accourraient.
Il devait rejoindre la mer. Sa liberté en
dépendait.
Une liberté si souvent espérée par les siens, si
souvent rêvé par lui-même.
Il allait y arrivait. Il y arriverait...
J'y arriverais !
C'est mots lui parcoururent l'esprit avec force,
2. avec une volonté rare.
C'était la réussite ou la défaite ; mais dans ce
cas, la défaite s'était la mort.
Ses poursuivants n'étaient plus qu'à quelques
mètres derrière lui.
Son cœur battait à tout rompre, le souffle lui
manquait, un lourd point de coté martela ses côtes
avec forces.
Il allait s'effondrer...
Non il fallait qu'il réussisse, au moins en
l'honneur des siens.
Il leur devait bien ça ; il était le seul
survivant, le seul qui à jamais se souviendrais,
comme tous les enfants soldats il n'avait pas de
famille, il n'avait pas d'amis, pas de fille dans
sa vie qui faisait chavirer son cœur, lui seul
pouvait continuer à honorer la mémoire de siens.
Les enfants mort au combat.
Il se souvint des corps étendu au sol, il se
souvint des coups de fouet de leur martyre, il se
souvint de la mort du marabout...
Ses poursuivants allaient l'écorcher, il était
désormais à portée de lance, et les fuyards esclave
n'avaient jamais de cadeau.
Il n'en pouvait plus ; il s'écroula au sol.
Les larmes lui venaient aux yeux ; il tremblait,
mais ce n'était pas de peur.
Il tremblait de fureur.
Ses muscles se contractait sans même qu'il ait eu à
y mettre de la volonté, ses doigts se crispaient
sur le sol.
Sa mâchoire serrée aurait probablement pu
déchiqueter un os de buffle.
Une émotion qu'il ne connaissait pas auparavant
était en train de naître dans son esprit ; une
émotion vive, une émotion douloureuse.
La haine de toute sa sombre splendeur brillait en
lui.
Une haine d'une fureur rare ; une haine terrifiante
; une haine pure.
3. Ses poursuivants l'avaient rattrapé, l'un d'eux
s'avançait sur lui.
Il réussirait à fuir, il se l'était promis. Son
cœur et son âme en fureur, il se releva.
Un silence se posa...
Ses poursuivants s'approchèrent de lui...
C'est à se moment que Stronger se mit à frapper ; à
frapper fort, ses coups étaient destructeurs, sa
force était multipliée ; mais le Denryu n'y était
pour rien, s'était sa haine qui le guidait ou
plutôt qui le dirigeait.
Il sentait des obstacles sous ses coups, de la
dureté, il entendait des bruits à chaque impact ;
il ne voyait rien, la haine l'aveuglait.
Encore et toujours, il frappait ; et bien après que
son dernier poursuivant ait succombé sous ses
coups, c'est-à-dire le chef de camp ; il continuait
à frapper...
De l'eau salée sortit de ses yeux... Il pleurait.
De nouveaux poursuivants firent leur apparition.
Ils étaient plus nombreux, et même avec la fureur
de la haine qui coulait en lui, le jeune garçon ne
parviendrait pas à les battre.
Il se remit à courir...
Il n'avait plus de point de coté ; il n'était plus
essoufflé, il avait retrouvait sa vigueur.
Cette fois s'était bien lui, s'était le Denryu...
Il s'était de lui même activait dans ses veines.
La plage se couvrit de soldat, ils surgirent de
partout, tant d'hommes en action pour essayer de
rattraper un enfant qui mesurait à peine un mètre
cinquante, et qui plus ait un esclave...
Il était à quelques mètres seulement d'une pirogue;
encore quelques pas !
Une lance se planta là ou était Stronger il y a un
dixième de seconde.
Il bondit en avant, saisit la pirogue et poussa de
toutes ses forces, cependant celle-ci glissa sur le
sable aussi facilement que si elle avait été dans
l'eau.
4. Une fois aux abords de l'océan, il s'élança...
Les vagues, hautes comme un homme, étaient nourries
par la force de l'océan.
Stronger passa la pirogue au travers du mur de
vague qui se dressait sur toute la longueur de la
côte.
Des piquets fusaient autour du jeune garçon, un,
vint même lui frôler la tête et rebondir sur sa
pirogue.
Il ramait ; la pirogue cependant avançait plus vite
qu'elle ne l'aurait du.
Ses bras étaient fins, ses muscles ne tiendraient
pas la distance face aux soldats qui s'élancerait à
sa poursuite, cependant il ne se découragea pas, il
continua à ramer, à ramer encore, à ramer
toujours...
La pirogue avançait vite, très vite.
Beaucoup trop vite pour que ses simples bras à
peine musclés en soient responsables.
Le Denryu avait pris possession de l'embarcation.
L'enfant soldat arrêta de ramer, la pirogue
avançait de plus en plus vite sans qu'une seule
rame ne la pousse.
Ses poursuivants avaient pris à leur tour des
pirogues ; mais il était trop lent.
Des dauphins firent des bonds hors de l'eau, ils
semblaient suivre l'embarcation, tel des
protecteurs bienheureux.
La pirogue s'éloigna ; tout comme la côte qui peu à
peu s'effaça.
Un nouvel horizon ouvrait ses portes.
Les sourires des dauphins accompagnaient Stronger
vers sa nouvelle destinée.
Stronger, était enfin libre...
Publication roman : Mages parmi les hommes ; Ainsi naquit la légende...
2010-2011 ; Totu droit réservé ; Emmanuel Buriez