10. Les gens ont peur de se retrouver sur les autoroutes de Los
Angeles. C’est la première chose que j’entends quand je reviens
en ville. Blair vient me chercher à l’aéroport de L.A. et
marmonne ça pendant que sa voiture gravit la rampe d’accès.
Elle dit : « Les gens ont peur de se retrouver sur les
autoroutes de Los Angeles. »
— Bret Easton Ellis, Moins que zéro, 1985.
L’indifférence
11. J’en garderai toujours un souvenir précis car cela se passa
très simplement et sans événements annexes.
Un bruit sourd et imprécis comme de chaises renversées sur le
tapis, ou un murmure étouffé de voix.
Les bruits grandissaient sans se préciser derrière nous.
— Julio Cortázar, « Maison occupée », Bestiaire, 1951.
L’angoisse d’un cauchemar
12. C’est la ville tentaculaire,
La pieuvre ardente et l’ossuaire
Et la carcasse solennelle.
— Émile Verhaeren, « La Ville »,
Les Campagnes hallucinées, 1893.
La menace d’une invasion
13. La défaite et la reddition
La plaine est morne, avec ses clos, avec ses granges
Et ses fermes dont les pignons sont vermoulus,
La plaine est morne et lasse et ne se défend plus,
La plaine est morne et morte — et la ville la mange.
— Émile Verhaeren, « La Plaine »,
Les Villes tentaculaires, 1895.
14. la compassion et l’admiration
Je suis un critique de jazz assez sensible pour
sentir mes limites et comprendre que ce que je pense
est au-dessous du plan où le pauvre Johnny essaie
d’avancer avec ses phrases tronquées, ses soupirs,
ses rages soudaines et ses pleurs.
— Julio Cortázar, « L’Homme à l’affût »,
Les Armes secrètes, 1959.
15. L’amour farouche
Mon amour, à moi, n’aime pas qu’on l’aime ;
Mendiant, il a peur d’être écouté…
— Tristan Corbière, « À une camarade »,
Les Amours jaunes, 1873.
16. Pour résumer
Outils à disposition :
Champ lexical et syntaxe.
Rythme, sonorités et images.