Communication présentée lors de la journée consacrée à l'OLPC dans le cadre du campus européen d'été 2009. Organisateur : Département Ingénierie des Médias pour l'Education (IME) de l'Université de Poitiers. Thème : "Des portables à l'école : la révolution ubiquitaire ?"
1. Université de Poitiers Département Ingénierie des Médias pour l'Education Campus Européen d'Eté 2009 « Des portables à l'école : la révolution ubiquitaire ? » JOURNEE OLPC « One Laptop Per Child » Intervention de : Destiny TCHEHOUALI Chargé d’études TIC, Agence mondiale de solidarité numérique Mercredi 16 Septembre 2009
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3. POURQUOI JE PARTICIPE A CETTE JOURNEE OLPC ? ■ ...parce que mes recherches portent sur les enjeux et perspectives liés au développement de l’éducation numérique en Afrique (plan d'équipement informatique des écoles et collèges, dynamiques socio-spatiales des modes d’apprentissage et d’utilisation des TIC, prise en compte des référentiels internationaux de compétences TIC dans la formation et le renforcement des capacités locales, réduction de la fracture numérique cognitive,…) ■ ...parce que je suis l'aventure OLPC depuis 2006 et j'aime de temps en temps demander des comptes à Bastien Guerry d'OLPC France lors des conférences comme celle-ci. Ci-contre Bastien Guerry, entouré de Frédéric Sultan et moi : Conférence sur la fracture numérique et l'accès au savoir. (RIDEP, Janvier 2009, Nantes) ■ ...parce que je souhaiterais développer une expertise sur la question d'intégration pédagogique des TIC dans les systèmes éducatifs africains ;
4. POURQUOI JE PARTICIPE A CETTE JOURNEE OLPC ? ■ ...SURTOUT PARCEQUE... je tiens à partager avec vous la restitution d'un débat enrichissant que j'ai organisé et co-animé sur le réseau web2solidarité.org
8. LE CONTEXTE DU DEBAT : Savoirs en société et sociétés du savoir Au centre des enjeux de développement, l’éducation à l’école doit servir de porte d’accès au savoir en tenant compte des évolutions profondes de la société et notamment, en mettant à la disposition des enseignants et des élèves les moyens qu’il faut pour une appropriation rapide et utile des technologies de l’information et de la communication ( TIC ).
11. LES QUESTIONS CLES Les tableaux blancs interactifs (TBI), ou les ordinateurs humanitaires à « 100 dollars » (OLPC), permettront ‐ ils de réduire la fracture cognitive ou l'augmentent-ils ? Ces outils facilitent ‐ ils l’accès à la connaissance pour tous , ou au contraire, représentent t ‐ ils de nouvelles innovations technologiques inadaptées aux besoins, attentes et capacités d’appropriation des populations du sud ? Existe t ‐ il d’autres supports numériques d’enseignement de programmes pédagogiques qui constitueraient une alternative à l’OLPC et au TBI ?
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13. LES TEMOIGNAGES (I) ■ L’infrastructure et l’énergie comme conditions d’intégration des TIC
14. LES TEMOIGNAGES (II) Exemple d’un projet mené en juin 2008 à Keur Sadaro (Sénégal) associant l’installation de panneaux solaires à l’alimentation des ordinateurs OLPC : Réalisation : Labomobile & GreenWifi Le générateur de manivelle de l’OLPC : « Le principe de fonctionnement de cette manivelle est d’une simplicité enfantine. Il suffit de tirer sur la corde pendant une minute comme une bonne vieille tondeuse et vous obtenez de l’électricité pendant plusieurs heures ».
15. LES TEMOIGNAGES (III) ■ De la nécessité d’appropriation de l’outil… à l’utilité d’innovation par l’usage
16. LES TEMOIGNAGES (IV) « OLPC is an education project, not a laptop project » (Nicholas Negroponte) Evelyne Rogue : « l'ordinateur et l'informatique bénéficient d'un a priori favorable chez les jeunes. Soit ils ne possèdent pas de matériel et sont alors très envieux de leurs camarades qui en utilisent, soit ils disposent déjà d'un ordinateur et pratiquent surtout les jeux et les programmes ludo‐éducatifs. Cette situation apparaît donc très favorable à l'utilisation de l'ordinateur en classe puisqu'elle suscite surtout de l'enthousiasme et peu de rejet.» Ibrahima Sylla : « Ce serait une grave erreur de penser qu'il suffira de promouvoir l'usage de l'ordinateur à l'école pour changer dans le bon sens (pour ne pas dire "améliorer" tout simplement) la qualité de l'enseignement. Loin de nous tout positionnement "afro‐pessimiste". La question n'est pas d'ailleurs d'être technophile ou technophobe, mais d'avoir une position critique.» Sylvestre Ouédraogo : « Notre force de sous utilisation du potentiel existant va de pair avec notre croyance que la technologie de demain nous permettra d'être plus efficace .» Benjamin Sia : « L’amélioration de la qualité de l’éducation en Afrique avec l’OLPC et les TIC d’une manière générale ne sera possible qu’avec des préalables comme la formation des enseignants, la production de contenus adaptés à nos programmes scolaires et aussi travailler à une pérennisation de l’initiative par une appropriation par les premiers bénéficiaires notamment la communauté éducative.» Bastien Guerry : « L’idée d’un « permis ordinateur » que les enfants devraient passer pour utiliser repose sur une erreur courante : croire que le but du projet OLPC est de former les enfants à l’outil informatique. Non, le but du projet OLPC est de se servir de cet outil pour multiplier les façons et les occasions d’apprendre. Il faut donc renverser la perspective et, au lieu de se demander si les enfants sont « prêts » pour le XO, se poser la question de savoir si le XO est adapté aux besoins des élèves . » … Et pourtant beaucoup de contradictions entourent encore ce projet…
17. LES TEMOIGNAGES (V) Les jeunes d'aujourdh'ui « sont de la toute première génération à avoir grandi avec les outils numériques. Depuis leur naissance, ils se sont approprié et ont maîtrisé ces "instruments" que sont les ordinateurs, les jeux vidéo, les baladeurs numériques, les caméras vidéo et les appareils photo numériques. Ils sont de cette génération qui n'a pas connu un monde sans Internet, et surtout, sans Web. Tous ces outils font dorénavant partie de leur vie. Et cela a comme impact qu'aujourd'hui, ces natifs du numérique pensent et assimilent l'information d'une tout autre façon que nous, simples immigrants du monde numérique.» (Marc Prensky) 3 premiers principes de base de l'OLPC : Appartenance Enfance Saturation 1 ordi, 1 enfant Utilisation entre 6-12 ans Appartenance généralisée = Effet d'émulation
18. LES TEMOIGNAGES (VI) ■ L’OLPC ET LES DIGITAL NATIVES : Le mariage parfait ??? Mais de qui parle-t-on ??? Les enfants des pays en développement , principale cible des OLPC, peuvent-ils être considérés comme des digital natives ??? Si non, quelles sont les mesures d'accompagnement tenant compte de leur capacités d’apprentisage cognitif et d’appropriation ???
19. LES TEMOIGNAGES (VII) ■ Apprendre avec le groupe ou apprendre par soi ‐ même ? Entre intermédiation humaine et interactivité homme ‐ machine
20. LES TEMOIGNAGES (VIII) « (…) les TIC offrent des outils et des services qui présentent une certaine efficacité pour l'enseignement et l'apprentissage. L'idée est qu'elles permettent la prise en compte des différences individuelles, favorisent l'individualisation des enseignements et représentent, de fait, une alternative pour gérer l'hétérogénéité des élèves ». Michèle Drechsler , (Inspectrice de l'éducation nationale chargée d'études et de recherche à l'INRP) ■ Les enseignants ont-ils vraiment le choix ???
21. QUELQUES RECOMMANDATIONS... Moins de discours euphoriques autour du déploiement de l'OLPC pour éviter le piège du bluff technologique (Cf. Jacques Ellul) Plus de sensibilisation et de réflexions sur le développement et l'intégration de contenus locaux adaptés au contexte culturel et au système éducatif des pays bénéficiaires
23. QUELQUES RECOMMANDATIONS... ■ Donner plus de facilité aux ONG et associations pour qu’elles prennent le relais des gouvernements en matière d'acquisition des OLPC
24. QUELQUES RECOMMANDATIONS... ■ Associer plus souvent l'OLPC à des projets d’e-inclusion, de scolarisation et de réintégration scolaire (Ex.: Penser aux enfants déscolarisés des bidonvilles dans les pays du Sud)
25. QUELQUES RECOMMANDATIONS… ■ Insister sur la formation des formateurs et des ingénieurs pour favorsier le transfert et la délocalisation de compétences au Sud