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Rapport de stage
- 1. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 1
1 Remerciements
Je tiens Ă remercier les salariĂ©s de la centrale nuclĂ©aire de Gravelines pour mâavoir acceptĂ©
en qualitĂ© de stagiaire et mâavoir aussi permis dâacquĂ©rir des connaissances qui me serviront dans
mon futur mĂ©tier dâingĂ©nieur, avec une attention toute particuliĂšre aux acteurs de cette formation :
M Christian GODART, mon maĂźtre de stage au sein dâHEI qui effectuera lâanalyse de ce
rapport de stage.
M Bertrand NOHL, mon chef de service, qui mâa permis dâeffectuer mon stage au sein de son
service MTE.
M Samuel HUYGHE, mon tuteur de stage Ă EDF, qui mâa accordĂ© beaucoup de son temps
malgrĂ© son emploi du temps dĂ©jĂ trĂšs chargĂ© et avec lequel jâai pu approfondir mes missions de stage
initiales.
M Arnaud DOUILLY, qui sâest portĂ© garant de ma bonne intĂ©gration, du suivi, de lâavancement
de mes projets tout au long de mon stage et qui a aussi fait en sorte que je dispose de tous les
moyens nĂ©cessaires pour Ă©voluer au mieux dans le service MTE (EPI, banc dâessai, appareils de
mesureâŠ)
M Alain BRANDT qui a, à chaque étape, apporté une critique constructive sur chacun des
livrables (fiches rĂ©flexes, rapport de suivi..) que jâai pu fournir.
Les services MTE / SMT ainsi que tous les membres de lâĂ©quipe pour mâavoir accueilli dans
leurs services et pour lâaide technique quâils mâont apportĂ©, sans oublier leur bonne humeur
quotidienneâŠ
- 2. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 2
2 Sommaire
1 Remerciement ..................................................................................................................... 1
2 Sommaire ............................................................................................................................ 2
3 Introduction (1 Ă 2 pages).................................................................................................... 3
3.1 Lien avec le Projet Professionnel Personnel................................................................... 3
3.2 Les attentes par rapport Ă ce stage................................................................................. 4
4 Lâentreprise et son secteur dâactivitĂ© ................................................................................... 5
4.1 Présentation du groupe EDF........................................................................................... 5
4.2 Principe de fonctionnement dâun rĂ©acteur Ă eau pressurisĂ©e ......................................... 8
4.3 Le CNPE de Gravelines ................................................................................................ 12
4.4 Présentation du service MTE ........................................................................................ 15
5 Le stage ............................................................................................................................. 21
5.1 Missions et responsabilités............................................................................................ 21
5.2 MĂ©thodologie de travail ................................................................................................. 48
5.3 Résultats obtenus, difficultés rencontrées et solutions apportées ................................ 53
6 Capitalisation (1 Ă 2 pages)............................................................................................... 54
6.1 Compétences acquises ................................................................................................. 54
6.2 Compétences utilisées................................................................................................... 54
6.3 Conséquences sur mon PPP ........................................................................................ 55
7 Conclusion (1 Ă 3 pages)................................................................................................... 56
8 Bibliographie et Sitographie............................................................................................... 57
9 Annexes............................................................................................................................. 58
9.1 Fiche RĂ©flexe : Mesure vibratoire.................................................................................. 58
9.2 Fiche RĂ©flexe Equilibrage Dynamique .......................................................................... 73
9.3 Fiche RĂ©flexe Thermographie ....................................................................................... 87
9.4 Suivi de tendance EAS................................................................................................ 100
9.5 Suivi de tendance RIS ................................................................................................. 104
9.6 Approfondissement suivi de tendance......................................................................... 108
9.7 Fiche RĂ©flexe Macro GPS ........................................................................................... 109
9.8 Fréquences attendues EAS et RIS.............................................................................. 118
- 3. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 3
3 Introduction (1 Ă 2 pages)
3.1 Lien avec le Projet Professionnel Personnel
Jâai eu lâoccasion par le passĂ© dâeffectuer mon stage ouvrier sur le site industriel dâArcelor
Mittal Ă Dunkerque. Jâavais Ă©tĂ© affectĂ© au service de maintenance conditionnelle. Ma mission
consistait alors Ă collecter des mesures vibratoires sur lâensemble des machines Ă©lectriques
tournantes du site (moteurs Ă©lectriques, turbines, pompes, ventilateursâŠ). Suite Ă lâacquisition des
mesures, il fallait effectuer une analyse dans le domaine fréquentiel afin de détecter des problÚmes de
déséquilibrage (balourd) ou autres phénomÚnes vibratoires destructifs.
Mon stage au sein du service MTE (Machines Tournantes Electriques) et plus précisément
dans lâĂ©quipe de la cellule SMT (Suivi Machine Tournante) au CNPE de Gravelines (Centre NuclĂ©aire
de Production Electrique) était donc dans le prolongement de mon précédent stage. En effet, mon rÎle
Ă©tait de rĂ©diger des livrets pĂ©dagogiques concernant les manipulations Ă suivre lors de lâacquisition de
mesures vibratoires, lors dâun Ă©quilibrage dynamique sur une machine tournante ou encore lors dâune
prise de clichĂ©s Ă lâaide dâune camĂ©ra thermique.
On comprend donc aisĂ©ment que ce stage nâĂ©tait que la suite logique de mes prĂ©cĂ©dentes
expériences en entreprise. Mes missions au CNPE étaient certes plus techniques et plus approfondies
que celles à Arcelor Mittal mais restaient dans le domaine de la maintenance préventive et du suivi
des machines tournantes.
Concernant mon futur profil en tant quâingĂ©nieur, je souhaiterais poursuivre ma formation dans
un cursus double diplĂŽme en partenariat avec lâEcole Technique SupĂ©rieure de MontrĂ©al avec une
maitrise en gestion de projet dâingĂ©nierie. Ainsi, jâapporterai Ă mes compĂ©tences spĂ©cifiques dans le
domaine mécanique, une vision plus globale avec un aspect managérial. Cela est en adéquation
complĂšte avec lâensemble de mes stages car jâai pu acquĂ©rir bon nombre de compĂ©tences techniques
dans le domaine de la maintenance (vibration, thermographie, Ă©quilibrage, suivi de machinesâŠ). Or
ce domaine de maintenance et de fiabilisation pourrait ĂȘtre celui que je souhaite intĂ©grer par la suite,
aprÚs avoir finalisé mon cursus.
- 4. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 4
3.2 Les attentes par rapport Ă ce stage
Mes attentes concernant ce stage Ă©taient multiples. Tout dâabord jâapprĂ©ciais de pouvoir
exploiter une partie des connaissances acquises, principalement dans mes cours de domaine
mécanique, lors de la réalisation de mes missions. En effet, mes notions en termes de vibrations,
équilibrages, résistance des matériaux et lecture de plans étaient plus que bienvenues afin de réussir
au mieux cette expérience enrichissante.
A cela sâajoutait une rĂ©elle envie de ne pas limiter mes missions Ă de la simple manipulation
dâappareils et autres instruments de mesure mais de pouvoir apporter une analyse et une critique
constructive Ă lâaide des compĂ©tences que je possĂšde concernant les mesures rĂ©coltĂ©es.
Enfin, ce stage fut lâoccasion de mettre en place une dĂ©marche dâamĂ©lioration concernant les
compĂ©tences des techniciens SMT. Cela sâest ressenti lors de la rĂ©daction des fiches rĂ©flexes ou du
montage dâune vidĂ©o pĂ©dagogique.
Finalement ce stage Ă©tait lâoccasion dâapprĂ©hender pour la premiĂšre fois un poste oĂč il est
possible dâapporter une amĂ©lioration au niveau des processus du service de maintenance et
dâessayer de rendre plus performant le suivi des machines tournantes sur le long terme.
- 5. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 5
4 Lâentreprise et son secteur dâactivitĂ©
4.1 Présentation du groupe EDF
4.1.1 Généralités
AprĂšs le premier choc pĂ©trolier de 1973, il a fallu trouver une nouvelle source dâĂ©nergie : câest
le dĂ©but de lâĂšre nuclĂ©aire. Câest actuellement la premiĂšre source dâĂ©nergie en France.
Aujourdâhui EDF est un leader europĂ©en de lâĂ©nergie, prĂ©sent sur tous les mĂ©tiers de
lâĂ©lectricitĂ©, de la production Ă la distribution (filiale ERDF) et de plus en plus actif sur la chaĂźne du gaz
en Europe.
Figure 2: Les chiffes clés EDF
Figure 1: RĂ©partition des sources de production d'Ă©nergie en France
- 6. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 6
4.1.2 Le parc nucléaire EDF
Avec une puissance installée de 123,7 GW en Europe et 126,7 GW dans le monde, EDF
dispose du parc de production le plus important et le moins Ă©metteur de CO2, grĂące au nuclĂ©aire et Ă
lâhydraulique.
Le parc nucléaire français est constitué de 58 unités de production réparties sur 19 centrales :
34 tranches de 900MW, 20 de 1300MW et 4 de 1450MW
La totalité des centrales nucléaires du parc français utilisent la technologie dite de REP :
Réacteurs à Eau Pressurisée. Cette technologie est également la plus répandue dans le monde en
raison de sa fiabilité et son rendement élevé.
4.1.3 LâEPR (European Pressurized Reactor)
A ce parc nuclĂ©aire vont venir se greffer, 2 rĂ©acteurs de nouvelle gĂ©nĂ©ration : lâEPR de
Flamanville (actuellement en construction, voir Figure 4) et celui de Penly (Ă lâĂ©tat de projet).
Sur le principe de fonctionnement lâEPR ne prĂ©sente pas de grandes diffĂ©rences avec les
centrales nuclĂ©aires classiques. Câest une centrale Ă eau pressurisĂ©e comme les autres centrales
françaises. LâEPR nous est prĂ©sentĂ© comme une Ă©volution des rĂ©acteurs actuels. Cette Ă©volution
prend en compte tout le REX (Retour dâEXpĂ©rience) acquis en 40 ans de nuclĂ©aire.
Figure 3: Cartographie des sites nucléaires
- 7. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 7
On peut résumer ces avancées en trois points :
ï Plus de sĂ»retĂ© et de qualitĂ©: on passe dâune probabilitĂ© de fusion du cĆur de 10
-6
Ă 10
-7
. La
soliditĂ© du BĂątiment RĂ©acteur est renforcĂ©e. En cas de fusion du cĆur le corium
1
peut ĂȘtre
récupéré.
ï Moins de dĂ©chets : sur lâEPR la quantitĂ© de dĂ©chets nuclĂ©aire sera diminuĂ©e, elle sera dâenviron
dix fois infĂ©rieure Ă celle dâune centrale actuelle.
ï Plus de disponibilitĂ© : lâobjectif dâune telle installation nâest pas une forte augmentation de la
puissance mais plutĂŽt une disponibilitĂ© accrue. La puissance dâun rĂ©acteur EPR est de 1600 MW,
Ă titre dâexemple la puissance dâun palier N4 est de 1450MW. Pour la maintenance la durĂ©e des
visites devra considérablement diminuer.
1
Le corium désigne le magma résultant de la fusion des éléments d'un réacteur nucléaire
Figure 4: Chantier de l'EPR Ă Flamanville
- 8. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 8
4.2 Principe de fonctionnement dâun REP
4.2.1 La réaction en chaßne
Les centrales nucléaires fonctionnent grùce à l'uranium. L'uranium possÚde la particularité
d'ĂȘtre constituĂ© d'atomes lourds qui, en se brisant, dĂ©gagent de la chaleur : la fission des atomes
d'uranium est la premiÚre étape de production de l'énergie nucléaire. (Voir Figure 5)
Une méthode consiste à bombarder son noyau avec des neutrons en mouvement. Le neutron
est un excellent projectile car il ne subit aucune force de rĂ©pulsion Ă mesure quâil sâapproche du noyau
et, si sa vitesse nâest pas trop grande, les chances dâune collision sont excellentes. Si lâimpact est
suffisamment intense, le noyau se scinde en deux et la diminution de masse qui en résulte libÚre de
lâĂ©nergie. Ainsi la fission dâun atome dĂ©gage une Ă©nergie principalement sous forme de chaleur.
C'est cette énergie que l'on utilise pour produire de l'électricité. La fission (qui est une réaction
trĂšs violente) sâaccompagne dâun autre phĂ©nomĂšne important : lâĂ©jection, Ă haute vitesse, de 2 ou 3
neutrons. Ces neutrons, Ă leur tour, peuvent entrer en collision avec dâautres noyaux voisins, de sorte
quâil se produit une rĂ©action en chaĂźne pouvant provoquer un Ă©norme dĂ©gagement de chaleur.
DĂšs que la rĂ©action en chaĂźne est amorcĂ©e, la tempĂ©rature de lâuranium monte en flĂšche.
4.2.2 Un réacteur, trois circuits
Une centrale nucléaire à eau pressurisée comporte obligatoirement trois circuits. Chaque
circuit est indĂ©pendant, câest Ă dire quâil nây a aucun Ă©change de fluide. Tous les Ă©changes de chaleur
se font Ă lâaide dâĂ©changeurs (par exemple les GV : gĂ©nĂ©rateurs de vapeur). Le schĂ©ma de principe du
fonctionnement de ces 3 circuits est repris ci-dessous.
Figure 5: Principe de la fission de l'uranium
- 9. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 9
Figure 6: principe de fonctionnement du REP de Gravelines
4.2.3 Le circuit Primaire
Dans une centrale nuclĂ©aire, lâĂ©nergie thermique libĂ©rĂ©e par le cĆur du rĂ©acteur est vĂ©hiculĂ©e
par le circuit primaire. Celui-ci est constituĂ© dâune cuve dans laquelle se trouve le combustible sous
forme de crayons contenant des pastilles dâuranium. Lâeau qui circule dans cette cuve est rĂ©chauffĂ©e
au contact de ces crayons, puis envoyée dans les trois boucles primaires. Chacune de ces boucles
est constituĂ©e dâun gĂ©nĂ©rateur de vapeur (GV) et dâune pompe primaire assurant la circulation de
lâeau.
Un pressuriseur est inséré de maniÚre à assurer une pression adéquate pour le maintien de
lâeau Ă lâĂ©tat liquide malgrĂ© les fluctuations de volume dues Ă la chaleur. La chaleur provient de la
fission des noyaux dâuranium contenus dans les crayons de combustibles (cf. Figure 5)
Pour créer les conditions de la réaction en chaßne il faut généralement trois éléments
essentiels :
ï Combustible, siĂšge de la fission nuclĂ©aire
ï ModĂ©rateur servant Ă ralentir les neutrons rapides pour faciliter les fissions : lâeau
ï Caloporteur Ă©vacuant hors du cĆur la puissance thermique dĂ©gagĂ©e dans le combustible : lâeau.
Figure 7: Transformation de l'Ă©nergie
- 10. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 10
Le combustible se trouve dans la cuve du rĂ©acteur oĂč la fission sâaccompagne dâun important
dĂ©gagement de chaleur. La chaleur atteint par le combustible est de lâordre de 1500°C. Cette chaleur
est récupérée par le fluide caloporteur (eau primaire) qui circule autour du combustible. Le fluide
caloporteur circule entre les crayons combustibles et sort du réacteur à trÚs haute température
(323°C) et à une pression de 155 bars. Cette eau est envoyée dans les générateurs de vapeurs de
maniĂšre Ă transfĂ©rer lâĂ©nergie thermique du circuit primaire au circuit secondaire. AprĂšs son passage
dans les gĂ©nĂ©rateurs de vapeur, lâeau refroidie (284°C) repart au rĂ©acteur.
4.2.4 Le circuit secondaire
La vapeur produite dans les générateurs de vapeur est envoyée dans une premiÚre turbine
Haute Pression (HP) puis dans trois autres turbines Basse Pression (BP). Celles-ci sont couplées à un
alternateur qui produit lâĂ©lectricitĂ©.
La vapeur sortant des turbines passe ensuite dans un condenseur oĂč elle revient Ă lâĂ©tat
liquide par lâintermĂ©diaire de lâeau du circuit de refroidissement (CRF). Lâeau est alors rĂ©chauffĂ©e et
pressurisĂ©e dans le poste dâeau de maniĂšre Ă ce quâil y ait le moins possible de chocs thermiques dus
aux écarts de températures. Cette eau réchauffée est alors renvoyée aux générateurs de vapeur.
Chaque circuit de circulation dâeau est isolĂ© de maniĂšre Ă ce quâil nây ait pas dâĂ©change chimique entre
eux. Ainsi lâeau du circuit primaire nâest jamais en contact avec lâeau du circuit secondaire. De mĂȘme
pour lâeau du circuit de refroidissement qui nâa jamais en contact avec lâeau du circuit secondaire.
Figure 8: Représentation du circuit primaire
- 11. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 11
4.2.5 Le circuit de refroidissement
Au CNPE de Gravelines on utilise lâeau de mer dans le circuit de refroidissement. Cette eau
est amenĂ©e via le « canal dâamenĂ© » devant les stations de pompage (une station pour deux
tranches) dans le condenseur. Lâeau est tout dâabord filtrĂ©e par des tambours filtrants de plus de 10m
de diamÚtre puis pompée par les pompes monocellulaires CRF à un débit de 28 m3/s. Cette eau de
mer passe dans le condenseur (Ă©changeur composĂ© de milliers de tubes) oĂč elle sâĂ©chauffe dâenviron
10°C, elle est rejetée à la mer via le canal de rejet.
Pour les centrales installĂ©es au bord dâun fleuve (Tricastin, CruasâŠ), la condensation de la
vapeur issue des turbines Basse Pression est assurée par une tour de refroidissement.
Le schéma ci-dessous reprend ces 2 possibilités :
Figure 9: Illustration des 2 types de refroidissement possibles
- 12. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 12
4.3 Le CNPE de Gravelines
4.3.1 Présentation
Câest en fĂ©vrier 1975 que commencent les travaux de la centrale nuclĂ©aire de Gravelines. Dix
ans plus tard les six tranches sont couplées au réseau. Avec ses six réacteurs de 910MW la centrale
nuclĂ©aire de Gravelines est la premiĂšre centrale dâEurope de lâouest et la troisiĂšme mondiale.
Du fait de sa conception, la centrale est situĂ©e au bord de la Manche et utilise lâeau de mer
indispensable Ă son refroidissement. Chaque annĂ©e la production y est dâenviron 36 milliards de kWh,
soit entre 9 et 10% de la production nationale dâĂ©lectricitĂ© dâorigine nuclĂ©aire.
La centrale de Gravelines compte environ 1700 agents EDF. A ces agents viennent sâajouter
de nombreux intervenants des entreprises prestataires Ă hauteur de prĂšs de 2 000 000 dâheures de
travail chaque année.
4.3.2 Historique de la centrale de Gravelines
ï Mars 1974 : dĂ©cision du Conseil des Ministres d'autoriser l'engagement du programme
électronucléaire français soit 12 unités de production de 900 MW dont les 4 premiÚres tranches
de Gravelines.
ï FĂ©vrier 1975 : dĂ©but des travaux sur le site.
ï 1979 : dĂ©cision de l'Ă©tat d'ajouter les unitĂ©s de production N° 5 et 6.
ï 2001 : 100Ăšme arrĂȘt annuel pour rechargement de combustible.
ï 2004 : certification environnementale ISO 14 001.
Figure 10: Vue aérienne du site de Gravelines
- 13. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 13
4.3.3 Organisation du CNPE
Le site nuclĂ©aire de Gravelines est organisĂ© selon lâorganigramme prĂ©sentĂ© ci-dessous :
La structure du site est composée de :
ï Une Ă©quipe de direction (CODIR) rĂ©unissant autour du Directeur, les directeurs dĂ©lĂ©guĂ©s, les
chefs de missions Sûreté / Qualité et Sécurité / radioprotection / environnement, le Directeur
Performances Economiques.
ï Une Ă©quipe de Direction Ă©largie (COMEX) qui regroupe au-delĂ du CODIR, les Sous-directeurs,
les Chefs de missions, Structures et Services, le chef de plateau Tranche En Marche, les
responsables de projet dâarrĂȘt de Tranche ainsi que les mĂ©decins du travail.
4 pĂŽles :
ï PĂŽle Production qui regroupe les entitĂ©s suivantes : Conduite, service Chimie Environnement,
Tranche En Marche. Ce pĂŽle gĂšre le pilotage des tranches ainsi que tout ce qui concerne la
sĂ»retĂ©, la sĂ©curitĂ©, la radioprotection et lâenvironnement.
ï PĂŽle Technique qui regroupe lâIngĂ©nierie Performance, la MaĂźtrise des ArrĂȘts, la SCOM. Ce pĂŽle
sâoccupe plus particuliĂšrement du suivi des tranches : modifications importantes, suivi au plan
national, appui des exploitants, planification des arrĂȘts de tranche
ï PĂŽle Ressources qui regroupe les structures: Gestion Finance, Ressources Humaines,
Informatique Secrétariat, Service Médical.
Figure 11: Organigramme de la CNPE Gravelines
- 14. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 14
ï PĂŽle Maintenance qui regroupe les services :
ï· Automatismes => AUT
ï· Logistique NuclĂ©aire (gestion des matĂ©riels en environnement radioactif,
combustiblesâŠ) =>LNU
ï· Maintenance SystĂšmes Fluides (maintenance des conduites et des systĂšmes statiques)
=> MSF
ï· Machines Tournantes & ElectricitĂ© au sein duquel jâai effectuĂ© mon stage et qui
sâoccupe plus particuliĂšrement des machines tournantes (pompes, alternateurs,
turbinesâŠ) et des Ă©quipements Ă©lectriques => MTE.
Chaque pÎle est piloté par une équipe de Direction de pÎle composée du Directeur Délégué
référent, du (ou des) Sous-Directeur(s) rattaché(s) au pÎle, des Chefs de Structures, Services ou
autre entitĂ© dĂ©pendant du pĂŽle, ainsi que des responsables des projets dâarrĂȘts pour le pĂŽle
technique.
- 15. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 15
4.4 Présentation du service MTE
4.4.1 Activités
Le service MTE au sein duquel jâai rĂ©alisĂ© mon stage dâassistant ingĂ©nieur est un service de
maintenance spécialisé dans les matériels dits tournants tels que les pompes, les turbines, les
alternateurs, les moteurs diesels, les ventilateurs, les compresseurs mais aussi des Ă©quipements
Ă©lectriques tels que les transformateurs, les alternateurs, les onduleurs/redresseurs, les tableaux
Ă©lectriques, les moteurs Ă©lectriques.
Les agents qui y travaillent peuvent ainsi ĂȘtre distinguĂ©s en 2 catĂ©gories : les Ă©lectriciens et
les mécaniciens.
La mission du Service MTE consiste à réaliser :
ï La maintenance prĂ©ventive
ï La maintenance corrective
ï La maintenance conditionnelle de ces matĂ©riels en prenant en charge :
ï La prĂ©paration, la rĂ©alisation et le contrĂŽle des interventions que les tranches soient en arrĂȘt pour
maintenance ou en fonctionnement.
- 16. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 16
4.4.2 Organisation
Voici lâorganigramme du service MTE
- 17. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 17
Il est composé de pÎles de taille humaine afin de faciliter la communication et le management
entre les agents et leur hiérarchie.
PÎle Ingénierie : Ce pÎle est chargé en particulier de :
ï LâĂ©tablissement et lâoptimisation des programmes de maintenance prĂ©ventive
ï Lâanalyse deuxiĂšme niveau des interventions
ï Le traitement du retour dâexpĂ©rience sur les matĂ©riels, les mĂ©thodes, lâexpertise
ï La dĂ©finition et le suivi des stocks de piĂšces de rechange
ï Le suivi de lâhistorique des matĂ©riels et des donnĂ©es du systĂšme dâinformation, une cellule assure
lâanimation de la maintenance conditionnelle (mĂ©thodes, outils particuliers, relevĂ©s,
interprétations, programme de suivi). Cette cellule est en appui à chaque préparateur qui garde la
responsabilité du programme de maintenance.
2 PÎles Affaires : Au sein de ce pÎle, on distingue la partie Mécanique et la partie Electricité.
Chacune de ces entités a la responsabilité globale de la qualité des activités (domaine Electrique ou
MĂ©canique) et des interventions du service vis-Ă -vis des projets ArrĂȘt de Tranche et Tranche en
Marche sous les aspects sûreté, sécurité, coûts/délais, propreté et dosimétrie.
2 PÎles Travaux : Ce pÎle réalise les interventions planifiées du domaine électrique et
mĂ©canique que la tranche soit en fonctionnement ou en arrĂȘt pour rechargement, prĂ©pare et rĂ©alise
les interventions urgentes aprÚs avoir réalisé le diagnostic.
PĂŽle CSI / SMT : Ce pĂŽle, auquel jâai Ă©tĂ© affectĂ©, regroupe les ChargĂ©s de Surveillance et
dâInterventions (CSI) et les techniciens Suivi Machines Tournantes (SMT) qui forment la cellule que jâai
intégrée. Ces agents ont en charge la surveillance des interventions réalisées par les prestataires et
également les mesures sur le matériel tournant (mesures vibratoires, contrÎles des installations
Ă©lectriques par camĂ©ra de thermographieâŠ) Ă lâorigine de la maintenance conditionnelle.
PĂŽle EIR (Equipes dâIntervention Rapide) : Ce pĂŽle, en lien quotidien avec la Conduite,
réalise les interventions (souvent sur le court terme) de maintenance que cette derniÚre a pu soulever.
- 18. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 18
4.4.3 Réseaux de communication utilisés au service MTE
Lors de mon stage au sein du service MTE, jâai pu constater que la communication entre les
différents agents était un élément essentiel pour réaliser un travail de qualité mais également pour
créer un climat de confiance entre les différents intervenants. Pour ce faire, de nombreux moyens de
communication sont utilisés :
Communication informelle
En matiĂšre de communication informelle, jâai pu noter lâimportance et lâintĂ©rĂȘt dâun lieu oĂč tous
les agents peuvent se retrouver et discuter ensemble de choses et dâautres. Au service MTE, ce lieu
est symbolisé par la machine à café. Ce moment permet à tout le monde de se dire bonjour et de se
tenir au courant des Ă©vĂšnements qui ont pu avoir lieu la nuit ou tard la veille. Elle permet Ă©galement
de casser les « codes » de la hiĂ©rarchie. Un climat de confiance peut ainsi sâinstaller entre les agents
et leurs supérieurs.
Communication électronique et téléphonique
La communication Ă©lectronique et tĂ©lĂ©phonique est extrĂȘmement dĂ©veloppĂ©e au sein du
CNPE de Gravelines. Ainsi chaque agent dispose dâun poste informatique, dâune adresse e-mail (en
@edf.fr) et dâun tĂ©lĂ©phone lui permettant dâĂ©changer des informations trĂšs rapidement avec ses
collÚgues ou sa hiérarchie. De plus, la voie électronique est également celle plébiscitée par la
direction du service et du site qui lâutilise pour communiquer des informations dâordre gĂ©nĂ©ral :
nouvelles stratĂ©gies du site, incidentsâŠ
Le tĂ©lĂ©phone est trĂšs utilisĂ© car il permet de joindre un agent partout oĂč il se trouve.
Figure 12: Bip d'un agent et un des nombreux téléphones en libre-service
- 19. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 19
Communication par voie dâaffichage
Au CNPE de Gravelines, de nombreuses zones dâaffichage sont disposĂ©es dans les lieux les
plus frĂ©quentĂ©s du site. Ces zones prennent la forme de panneaux dâaffichage mais Ă©galement
dâĂ©crans permettant de communiquer les informations en temps rĂ©el.
Les informations véhiculées par cette voie de communication sont de plusieurs ordres :
ï Syndicats
ï SĂ©curitĂ© au travail
ï Environnement
ï Etat des tranches (puissance Ă©lectrique
produite, en temps réel)
Figure 13: Panneaux d'affichage
Figure 14: Exemples de communication via un Ă©cran
Figure 15: Affichage de la puissance électrique produite en temps réel
- 20. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 20
Communication Formelle
En matiÚre de communication formelle, la réunion est le moyen qui reste le plus efficace et le
plus utilisé à EDF : réunion EDS et réunion de pÎle.
Réunion EDS (Encadrement de Service). Cette réunion réunit la direction du service et aussi :
ï Le chef de service et ses 5 appuis
ï Les appuis techniques
ï Les chefs de pĂŽle et leurs adjoints
ï Les correspondants mĂ©tiers
Animée par le chef de service, elle a pour but de faire le point sur les objectifs de MTE en
matiÚre de sécurité, budget ou bien encore le planning des opérations de maintenance. Elle permet
également de souligner les dossiers en retard ou délicats et qui nécessitent une attention particuliÚre.
Elle permet enfin de communiquer les attendus et les remarques de la direction du site aux
cadres du service.
RĂ©union de pĂŽle :
Ce type de réunion se veut volontairement moins solennel que la précédente. Animée par le
chef de pÎle et le chef de pÎle délégué, elle réunit tous les agents du pÎle concerné. Elle permet de
faire le point non seulement sur les activités (en cours ou à venir) mais également sur la vie du pÎle.
Sur ce point, le tour de table en fin de rĂ©union donne Ă chacun la possibilitĂ© de sâexprimer sur
les difficultĂ©s quâil rencontre dans son travail ou de revenir sur un point dĂ©veloppĂ© au cours de la
rĂ©union. La rĂ©union de pĂŽle est Ă©galement lâoccasion de faire ressortir les remarques de chacun sur la
qualitĂ© de vie au travail et de proposer des amĂ©liorations telles que lâachat dâun nouveau mobilier, ou
par exemple la mise en place de macros sous Excel pour automatiser une tĂąche rĂ©pĂ©titiveâŠ
- 21. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 21
5 Le stage
5.1 Missions et responsabilités
Lors de la rédaction de la convention de stage EDF, les missions du stage étaient les
suivantes :
ï RĂ©aliser un manuel de formation Ă partir des bases de donnĂ©es sur la maintenance et
lâanalyse vibratoire y compris les Ă©quilibrages.
ï Faire monter en compĂ©tence lâĂ©quipe de techniciens sur les mesures vibratoires.
De façon plus précise, cela consistait à rédiger des fiches réflexes faisant état des différentes
étapes les manipulations pour les opérations suivantes :
ï Prise de mesures vibratoires
ï Equilibrage dâune machine tournante
ï Prise de clichĂ©s thermiques
ï Utilisation d'une macro Excel
LâintĂ©rĂȘt de ces fiches rĂ©flexes Ă©tait de pouvoir se remĂ©morer, en lâespace de quelques
minutes, des manipulations Ă effectuer afin de rĂ©aliser au mieux lâaction souhaitĂ©e.
Je devais également réaliser une vidéo pédagogique de la manipulation complÚte concernant
lâĂ©quilibrage.
Enfin, Ă ces missions initiales ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s dâautres projets comme le suivi de tendance de
machines de type motopompe avec lâanalyse des niveaux vibratoires ou encore la mise en place
dâune macro Excel afin de trier automatiquement le planning des interventions Ă venir par tranche et
par date. Toutes ces missions vont ĂȘtre dĂ©taillĂ©es lors des paragraphes suivants.
Dans la centrale, chaque systÚme est repéré par une référence unique qui est constituée de la
maniĂšre suivante :
- 22. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 22
5.1.1 La mesure vibratoire
La cellule SMT (Suivi des Machines Tournantes) est en charge du suivi et de la maintenance
de lâensemble des machines tournantes du site. Cela englobe donc diffĂ©rents types de systĂšmes :
ï Groupes motopompe
ï Ventilateurs
ï Turbines
Il est donc nĂ©cessaire, Ă lâaide dâun appareil spĂ©cifique appelĂ© MovipackÂź (collecteur portatif
de mesures), dâaller recueillir les niveaux vibratoires de ces systĂšmes. Pour cela, il faut suivre une
procĂ©dure prĂ©cise qui est dĂ©taillĂ©e dans lâannexe de la fiche rĂ©flexe « mesures vibratoires ». De
maniĂšre globale, le technicien va brancher la sonde de son MovipackÂź sur des embases de type
accéléromÚtre en différents points. Ces capteurs mesurent de façon uni-axiale. Généralement, on
dispose de deux embases disposĂ©es radialement par rapport Ă lâaxe de rotation de lâarbre de la
machine (horizontalement et verticalement) et dâautres placĂ©es axialement par rapport Ă lâarbre. Et on
retrouve cette combinaison de capteurs sur chaque palier et sur chaque arbre du systĂšme mesurĂ© (sâil
y en a plusieurs).
Figure 16: Positionnement des accéléromÚtres
- 23. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 23
Les embases transmettent donc lâaccĂ©lĂ©ration suivant leur axe longitudinal qui
correspond donc Ă un taux de variation de la vitesse. Cette mesure est possible car chacun de ces
capteurs possÚdent un élément de cristal piézo-électrique relié à une masse. En effet, quand une
force physique est appliquĂ©e sur lâaccĂ©lĂ©romĂštre, la masse comprime le cristal. Et selon la 2
Ăšme
loi de
Newton du mouvement ( â F = m . a), ceci peut ĂȘtre traduit par une variation de la tension gĂ©nĂ©rĂ©e
par le matĂ©riau piĂ©zo-Ă©lectrique car elle est proportionnelle Ă la force quâon lui applique.
La tension obtenue est ensuite amplifiĂ©e et traitĂ©e Ă lâaide de lâĂ©lectronique intĂ©grĂ© au
MovipackŸ pour obtenir un signal de sortie exploitable. Puis en connaissant la sensibilité du capteur
(ici de 100 mV pour 1 mm.s
-
ÂČ), on en dĂ©duit les niveaux vibratoires de la machine aprĂšs filtrage,
traitement et amplification.
Figure 17: Bon positionnement des capteurs
Figure 18: Principe de l'accéléromÚtre piézo-électrique
- 24. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 24
Les raisons de lâutilisation dâun tel type de capteur sont :
ï TempĂ©rature dâutilisation : -50°C Ă 700°C
ï TrĂšs faible encombrement (quelques millimĂštres de diamĂštre) pour un poids faible par
rapport à la machine mesurée (quelques dizaines de grammes)
ï Peu de distorsion du signal suite au filtrage
ï RĂ©sistance aux chocs trĂšs Ă©levĂ©e (> 1 000 000 g)
ï Large bande passante de mesures : 0,3 Hz Ă 40 kHz
ï InsensibilitĂ© aux phĂ©nomĂšnes non vibratoires : T°C externe, bruits acoustiques,
rayonnement parasites (nuclĂ©aires, interfĂ©rences magnĂ©tiquesâŠ)
ï StabilitĂ© des mesures dans le temps
ï FrĂ©quence de rĂ©sonnance du capteur trĂšs Ă©levĂ©e par rapport Ă celle de la machine
ï Mesure uni-axiale de lâaccĂ©lĂ©ration
Pour contrÎler ces milliers de machines ayant toutes une référence unique, il est nécessaire
dâacquĂ©rir les niveaux vibratoires de chacune dâentre elles. Pour cela, on distingue deux types
dâinterventions :
ï Mesures programmĂ©es ï Demandes fortuites
Les premiĂšres sont donc des mesures mises en place de façon pĂ©riodique afin dâassurer un
suivi de tendance des niveaux vibratoires sur les différents systÚmes. Cela est primordial afin de
pouvoir prĂ©venir un Ă©ventuel problĂšme qui pourrait aller jusquâĂ engendrer la casse dâun moteur. Il est
alors nécessaire de planifier une intervention de type réparation ou remplacement afin de régler la
cause du problĂšme au plus vite. Il est bien Ă©vident que la mise hors service dâun groupe motopompe
appartenant aux systÚmes IPS (Important Pour la Sureté) est à proscrire absolument si on ne veut pas
dĂ©clencher lâarrĂȘt automatique de la tranche nuclĂ©aire concernĂ©e.
Quant aux demandes fortuites, elles font suite Ă lâobservation dâune anomalie particuliĂšrement
significative : une fuite dâhuile, un bruit anormal ou encore un dĂ©faut visible sur un systĂšme
quelconque. Cela permet encore une fois dâintervenir en prĂ©vention dâune casse. Cependant la prioritĂ©
de la demande dâintervention fortuite par rapport aux mesures pĂ©riodiques dĂ©pend de plusieurs
paramĂštres :
ï Le systĂšme concernĂ© est-il IPS ou non ?
ï Lâanomalie constatĂ©e est-elle importante ou non ?
ï La disponibilitĂ© des agents SMT vis-Ă -vis de leurs interventions programmĂ©es
ï Le systĂšme est-il dans des conditions de fonctionnement adĂ©quates pour acquĂ©rir les
mesures ?
- 25. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 25
Finalement, on comprend vite que la plupart des opĂ©rations sont planifiĂ©es relativement Ă
lâavance. Mais il est aussi probable que sâajoute Ă cela bon nombre de demandes fortuites plus ou
moins urgentes Ă effectuer. Câest pourquoi il est important de tenir le planning des mesures Ă jour et
dây intĂ©grer, dans la mesure du possible, les interventions supplĂ©mentaires ponctuelles. Ainsi le
binĂŽme de techniciens en charge de ce systĂšme peut alors sâorganiser au mieux avec la SdC (Salle
des Commandes) afin de perdre le moins de temps possible. Car câest la SdC qui va lancer la mise en
marche du systÚme concerné dans les conditions de fonctionnement requises (100% de la charge par
exemple pour un moteur ou plein dĂ©bit pour une pompe). En effet, il est bien Ă©vident quâun gĂ©nĂ©rateur
diesel nâĂ©mettra pas les mĂȘmes frĂ©quences et amplitudes vibratoires en fonctionnant avec 20% ou
80% de son régime nominal. Toutes ces conditions sont référencées dans le PBMP (Programme de
Base de Maintenance Préventive).
5.1.2 Exemples de mesures vibratoires
Dans cette partie, diffĂ©rents exemples de collecte de mesures vont ĂȘtre prĂ©sentĂ©s.
Jâexpliquerai lâusage du systĂšme concernĂ© et son intĂ©gration dans le CNPE de Gravelines ainsi que
les raisons qui nous ont poussés à aller sur site pour récolter les niveaux vibratoires, T°C ou autres
pressions dâhuiles de la machine Ă©tudiĂ©e.
5.1.2.1 Pompe 6 CFI 002 PO
La circulation de lâeau au sein du circuit tertiaire est assurĂ©e par les pompes CRF afin de
refroidir, par lâintermĂ©diaire dâun Ă©changeur thermique (type condenseur), la vapeur dâeau qui fait
tourner les turbines gĂ©nĂ©rant lâĂ©lectricitĂ©. Cette eau est prĂ©levĂ©e dans la mer qui est une source froide
ayant une capacitĂ© de refroidissement presque infinie aux vues de la quantitĂ© dâeau disponible. Il faut
cependant la filtrer pour la nettoyer des impuretĂ©s (sable, coquillages, poissonsâŠ) qui pourraient venir
endommager les pompes dâalimentation et encrasser les Ă©changeurs. Pour cela, on fait passer cette
eau Ă travers un tambour filtrant. Câest Ă cet instant quâintervient le systĂšme motopompe CFI qui va
projeter de lâeau sur le tambour afin dâĂ©vacuer les saletĂ©s incrustĂ©es dans ce dernier et le dĂ©sinfecter.
De maniÚre détaillée, le systÚme CFI (Filtration Eau Brute du Condenseur) est un ensemble
dont le rĂŽle est dâassurer :
ï La filtration de lâeau de circulation (CRF)
ï La filtration de lâeau dâalimentation du circuit dâeau brute secourue (SEC)
ï La filtration de lâeau dâalimentation des pompes de lavage des tambours filtrants
Voici quelques chiffres concernant la motopompe de lavage CFI :
ï DĂ©bit nominal : 300 m
3
/ h / pompe
ï Hauteur dâĂ©lĂ©vation : 60 mCE
- 26. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 26
Finalement, le systĂšme CFI permet le relevage et lâĂ©vacuation des salissures dĂ©posĂ©es sur
les tambours filtrants au travers desquels circule lâeau du circuit tertiaire issu de la mer. Lorsquâil y a
trop dâimpuretĂ©s dans lâeau filtrĂ©e, la perte de charge au niveau du tambour augmente. Pour contrer
ce phénomÚne, on augmente alors la vitesse de rotation de ce dernier.
Voici quelques chiffres concernant ce tambour filtrant :
ï DiamĂštre : 15m
ï Largeur : 6.15m
ï DĂ©bit : 20 m
3
/s
ï Vide de maille des panneaux filtrants : 3.17mm (assez Ă©troit)
ï Perte de charge : 10 Ă 30 mbar (max admissible : 50mbar)
ï 3 vitesses de rotations :
o Petite vitesse : 1 tour = 18 min
o Moyenne vitesse : 1 tour = 5 min
o Grande vitesse : 1 tour = 2.5 min
Chaque tranche nucléaire comporte deux systÚmes CFI indépendants. Chaque file CFI fait
parti des matériels IPS et est alimentée électriquement par 2 sources indépendantes
Une fois que les mesures vibratoires ont été acquises sur la motopompe 6 CFI 002 PO, il
fallait ensuite analyser les niveaux globaux vibratoires à chaque palier ainsi que les spectres associés
pour dĂ©terminer lâorigine de cette hausse des niveaux.
Sur la figure précédente, on peut observer les mesures faites le 03/07/2015. Et bien que le
capteur utilisĂ© soit un accĂ©lĂ©romĂštre, les mesures recueillies peuvent ĂȘtre consultĂ©es aussi bien en
vitesse, déplacement ou accélération. La figure 19 fait état des niveaux vibratoires globaux (RMS) en
vitesse (5
Ăšme
ligne) et en déplacement (2
Ăšme
ligne) pour chaque capteur (1R1, 1R2 âŠ). Les niveaux
globaux sont calculés de la maniÚre suivante :
Figure 19: Aperçu des niveaux globaux vibratoires du 03/07/15
- 27. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 27
Ensuite, dâautres rĂ©sultats sont visibles comme les amplitudes vibratoires en vitesse :
ï A la frĂ©quence de rotation (7
Ăšme
ligne) qui est intitulé balourd. Cependant cela ne
signifie pas quâil sâagit dâun problĂšme de balourd (dĂ©sĂ©quilibre) si la valeur est Ă©levĂ©e.
Il faut pour sâen assurer analyser le spectre en dĂ©placement du capteur concernĂ©.
ï A lâharmonique 2 (3
Ăšme
ligne) avec lâamplitude exprimĂ©e en vitesse.
ï A lâharmonique 3 (4
Ăšme
ligne) avec lâamplitude exprimĂ©e en vitesse.
Ces relevĂ©s permettent Ă lâagent EDF de repĂ©rer aisĂ©ment une potentielle anomalie grĂące Ă
cet affichage explicite dont les couleurs dĂ©pendent du dĂ©passement ou non (en vert) du seuil dâalerte
(en orange) ou du seuil dâarrĂȘt (en rouge). Cependant souvent cela nâest pas suffisant pour trouver
lâorigine prĂ©cise de la hausse des niveaux car ces chiffres sont des niveaux globaux. Il faut donc
pousser lâanalyse Ă un stade supĂ©rieur en Ă©tudiant le spectre (dans le domaine frĂ©quentiel) associĂ© au
capteur en alarme. Et ce nâest quâĂ partir de ce moment lĂ que lâon peut comprendre la cause du
problĂšme.
Sur une motopompe, les problĂšmes plausibles sont multiples :
ï DĂ©lignage parallĂšle, angulaire ou mixte
ï PhĂ©nomĂšne de rĂ©sonnance
ï ProblĂšme de lubrification
ï DĂ©gradation du rotor ou stator
ï DĂ©faut dâalimentation Ă©lectrique du moteur
ï Balourd thermique, magnĂ©tique ou dynamique sur lâarbre ou les ventilateurs
ï DĂ©faut au niveau des paliers (roulements)
ï Modification de la structure support du systĂšme (socle bĂ©ton ou pose de tirants)
Comme lâanalyse vibratoire nâest pas une science exacte dans le sens oĂč chaque spectre
dâune analyse est unique, cela demande dâavoir du recul mais aussi de lâexpĂ©rience et lâaccĂšs aux
anciens rapports dâanalyse concernant des situations semblables afin de comprendre au mieux le
problÚme à solutionner. Pourtant, les différentes causes possibles citées ci-dessus se traduisent
souvent par des profils spectraux caractĂ©ristiques. Par exemple un problĂšme de roulement se verra Ă
- 28. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 28
des frĂ©quences prĂ©cises mais relativement hautes (10 Ă 30 fois la frĂ©quence de rotation) tandis quâun
balourd sâobservera plus Ă la 1
Ăšre
, 2
Ăšme
et 3
Ăšme
harmoniques de la fréquence de rotation. Ces
signatures types seront décrites ultérieurement.
Concernant notre CFI, le point Ă contrĂŽler particuliĂšrement est le 1R1 qui se situe radialement
par rapport Ă lâaxe de rotation au niveau du 1
er
palier qui supporte lâarbre moteur. On voit que le
niveau global aussi bien en dĂ©placement quâen vitesse est au dessus du seuil dâarrĂȘt. Il faut donc agir
rapidement pour Ă©viter la casse du roulement associĂ© par exemple. On va sâintĂ©resser aux spectres
associés. Pour cela, on a le choix entre plusieurs plages de fréquences pour les spectres :
ï 0- 200Hz : PrĂ©cis (0.25 Hz prĂšs) et efficace pour les spectres exprimĂ©s en
déplacement (Basse Fréquence)
ï 0- 2000Hz : Moyennement prĂ©cis (2.5 Hz prĂšs) mais utile pour une Ă©tude des
spectres en vitesse (Moyenne Fréquence)
ï 0- 20000Hz : Peu prĂ©cis (25Hz prĂšs) mais exploitable pour lâĂ©tude des spectres en
accélération (Haute Fréquence)
A premiĂšre vue, on pourrait analyser le spectre sur une bande passante de 0 Ă 20 000Hz afin
de ne pas rater un pic en Haute Fréquence. Mais on se rend vite compte que les pics significatifs se
regroupent majoritairement en BF ou MF. VoilĂ pourquoi le spectre 0-200Hz pour le point 1R1 semble
ĂȘtre le plus appropriĂ©.
AprĂšs avoir choisi notre bande passante spectrale, il peut aussi ĂȘtre intĂ©ressant de
superposer dans la mĂȘme fenĂȘtre le spectre de la mesure du jour mĂȘme avec celle effectuĂ©e
prĂ©cĂ©demment pour pouvoir entrevoir une Ă©volution notable dâune date Ă lâautre. Ainsi on peut
dĂ©terminer prĂ©cisĂ©ment si lâĂ©volution est brutale ou progressive. Parfois aussi, on peut visualiser un
pic Ă©levĂ© qui nâest pas significatif dâun problĂšme inquiĂ©tant puisquâon le retrouve sur chaque prise de
mesure et que le systĂšme fonctionne parfaitement dans ces conditions.
Voici les niveaux globaux de la mesure précédente (01/06/2015) qui ne traduit pas
significativement de grosses problĂ©matiques concernant le CFI. Câest cette acquisition que lâon va
utiliser comme « référence » et la comparer avec la prise de mesure alarmante du 03/07/2015.
Figure 20: Aperçu des niveaux globaux vibratoires du 01/06/15
- 29. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 29
LâĂ©tape suivante est lâĂ©tude du spectre 0-200Hz au point 1R1 entre le 01/06/15 et le 03/07/15 :
Figure 21: Spectre 0-200Hz au point 1R1 entre le 01/06/15 et le 03/07/15
Fo
3 Fo
2 Fo
- 30. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 30
On peut observer dans la fenĂȘtre prĂ©cĂ©dente, le spectre du 03/07/2015 en vert (Niveau
vibratoire élevé) et celui du 01/06/2015 en bleu (Mesure de référence). AprÚs un premier visuel sur
place, lâĂ©quipe pensait Ă un problĂšme dâalignement au niveau de lâaccouplage entre le moteur et la
pompe qui se fait par lâintermĂ©diaire dâun cardan car ce dernier vibrait fortement. Et cette hypothĂšse
semble probable puisque le profil spectral de ce genre de défaut se traduit par des pics aux
harmoniques 1, 2 et 3. Mais câest Ă cet instant que lâobservation et le recul sont primordiaux dans ce
genre dâanalyse. En regardant de plus prĂšs les deux courbes dans le cadre orange, on remarque un
fort Ă©cart entre les deux courbes. Or, elles devraient thĂ©oriquement se superposer jusquâĂ Fo car la
structure de CFI (socle bĂ©ton, plaque de fixationâŠ) est censĂ©e rester la mĂȘme dâune date Ă lâautre. On
peut donc en conclure que lâenvironnement de CFI a Ă©tĂ© dĂ©gradĂ© ou modifiĂ©. DorĂ©navant câest le
béton qui est remis en question. Il serait possible que des fissures soient apparues dans la dalle de
bĂ©ton supportrice de CFI. Il a alors Ă©tĂ© demandĂ© Ă lâĂ©quipe du gĂ©nie civil de venir entreprendre des
travaux de rĂ©novation. Voici les niveaux globaux aprĂšs lâintervention du GC en comparaison Ă la
mesure du 03/07/2015 :
On observe bien une baisse importante des niveaux globaux ce qui indique que la cause
principale des vibrations excessives a été résolue.
Finalement, cette intervention réussie sera archivée et partagée afin de faire monter la cellule
SMT en expérience concernant ce type de problÚme.
5.1.2.2 Générateur Diesel 5 LHP 201 GE
Afin de prĂ©venir les risques liĂ©s Ă une coupure dâĂ©lectricitĂ© gĂ©nĂ©rale et donc dâassurer
lâalimentation en Ă©lectricitĂ© pour tous les systĂšmes IPS (Important Pour la SuretĂ©), le CNPE de
Gravelines a mis en place deux groupes électrogÚnes à moteur diésel (LHP et LHQ) par tranche
nucléaire (6 tranches à Gravelines).
Figure 22: Aperçu des niveaux globaux vibratoires aprÚs travaux sur la dalle béton
- 31. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 31
Ils peuvent fournir, chacun ou ensemble, lâĂ©nergie Ă©lectrique sous une tension de 6,6 kV Ă 50
Hz nĂ©cessaire Ă lâalimentation des auxiliaires de la centrale. Lâalimentation des auxiliaires Ă©tant
assurĂ©e, ceux-ci permettent la mise Ă lâarrĂȘt de la tranche dans des conditions acceptables et en
maintenant lâintĂ©gritĂ© des matĂ©riels importants. En tournant Ă plein rĂ©gime (1500 tr/min) avec une
charge de 100%, ils peuvent assurer lâalimentation de la tranche associĂ©e pendant 3 jours et demi
grùce à leur propre réservoir en carburant de 80 m
3
chacun. Cependant ils ont été dimensionnés pour
fonctionner en continu (si on alimente les réservoirs de carburant) pendant :
ï 8 000 h sans entretien nĂ©cessitant un remplacement de piĂšce dâusure
ï 1 500 h sans entretien nĂ©cessitant un dĂ©montage mĂ©canique
LHP a pour rĂŽle de fournir lâĂ©nergie Ă©lectrique au tableau LHA dâalimentation des Ă©quipements
de classe IE (isolement enceinte). LHQ est redondant par lâalimentation des matĂ©riels du tableau LHB.
Lors de la prise en charge, la frĂ©quence en sortie dâalternateur ne descend pas en dessous de 49 Hz
et la tension minimale est de 5940 V. Et lors dâune baisse importante de la charge, la vitesse du
groupe diesel ne dĂ©passe pas les 112% afin dâassurer une tension et une frĂ©quence acceptable par
les systÚmes alimentés électriquement.
Concernant le groupe Ă©lectro-diesel LHP, il sâagit dâun moteur V20 bi-turbo branchĂ© en sortie
dâarbre moteur Ă un alternateur de 6 600V. Il sert Ă alimenter les tableaux de commandes des
systÚmes (motopompes) de la tranche à réalimenter en urgence :
ï EAS (Aspersion dâEau dans lâenceinte de confinement)
ï RRA (SystĂšme de RĂ©frigĂ©ration du RĂ©acteur Ă lâArrĂȘt)
ï RRI (RĂ©frigĂ©ration IntermĂ©diaire du RĂ©acteur)
ï SEC (Eau Brute Secourue)
ï RIS (Injection de SĂ©curitĂ© du rĂ©acteur)
ï SdC (Salle des Commandes de la tranche concernĂ©e)
ï Eclairage des locaux oĂč sont situĂ©es les installations prĂ©cĂ©dentes
- 32. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 32
Afin de mieux se rendre compte des mensurations du générateur diesel LHP qui a été
mesuré, voici quelques chiffres:
Caractéristique Unité V20 bi-turbo type LHP ou LHQ
Cycle / 4 temps, simple effet
Disposition des cylindres degré (°) Vé à 50° : 10 cylindres par V
Alésage des cylindres mm 240
Course des pistons mm 220
Puissance Ă lâaccouplement kW 4121 (5604 ch)
Pression Moyenne effective bar 16,13
Pression dâair du turbo bar 2,5
Vitesse du turbo tr/min 21 000
± 600
DĂ©bit dâair (Ă Puiss. Nominale) kg/h 29 200
Consommation dâhuile kg/h 10
Vitesse nominale du moteur tr/min 1500 ( 50 Hz en sortie dâalternateur)
Masse du moteur Ă vide kg 32 800
Longueur moteur mm 4 930
Long. moteur + alternateur mm 9 600
Largeur moteur mm 2 625
Hauteur moteur mm 3 300
- 33. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 33
Les avantages dâun groupe Ă©lectro-diesel sont les suivants :
ï Pouvoir enflammer un mĂ©lange pauvre ( jusquâĂ 5% du mĂ©lange) par rĂ©chauffage de
lâair comprimĂ© et injection du carburant Ă trĂšs haute pression ( 1000 bars)
ï Utilisation de combustibles peu volatils pas trop raffinĂ©s (gazole, fuel, kĂ©rosĂšne,
carburant vĂ©gĂ©tauxâŠ)
ï PossibilitĂ© Ă©norme de suralimentation
ï TrĂšs grande longĂ©vitĂ©
Suite Ă une demande de la conduite aprĂšs dĂ©tection dâun dĂ©faut au niveau dâune sonde de
T°C, nous avions dĂ» nous rendre dans le local du gĂ©nĂ©rateur diesel afin dâeffectuer notre BSP (Bilan
de SantĂ© PĂ©riodique). Les conditions de fonctionnement lors dâun BSP pour un gĂ©nĂ©rateur diesel LHP
sont : attendre que le moteur soit à sa T°C stabilisée, son régime de fonctionnement nominal puis
branchĂ© Ă une charge de 30% en sortie de lâalternateur (ici simulĂ©e par la SdC (Salle des
Commandes)).
Notre mission était donc de relever des paramÚtres de fonctionnement tels que la T°C
dâĂ©chappement ou la pression du circuit de refroidissement. Pour cela, nous pouvions lire les mesures
nĂ©cessaires sur un tableau rempli de cadrans et autres fenĂȘtres comme ci-dessous. Et il suffisait
dâactiver le mode lecture pour voir dĂ©filer les diffĂ©rentes mesures Ă noter sur un Ă©cran digital.
Figure 23: Groupe électro-diésel 5 LHP 201 GE
- 34. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 34
Les valeurs récoltées sont issues de capteurs reliés à des sondes de T°C, de pression ou de
débit qui sont continuellement en communication avec le tableau de bord présenté ci-dessus. Chaque
sonde de chaque capteur possĂšde Ă cotĂ© dâelle, une plaque mĂ©tallique indiquant sa rĂ©fĂ©rence unique
(voir ci-dessous).
Cependant dâautres paramĂštres, comme certains manomĂštres, Ă©taient Ă lire directement au
niveau de la sonde (voir ci-dessous) :
Figure 24: Tableau des cadrans et mesures
Figure 26: ManomÚtres + plaques signalétiques Figure 25: ThermomÚtre + plaque signalétique
Figure 27: Lecture directe d'un ManomĂštre
- 35. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 35
Voici le tableau des paramÚtres à récolter lors du BSP du 07/07/2015 avec les mesures
associées :
Libellé RepÚre CritÚres Valeurs
Pression entrée filtre 279LP 2 < P < 4 bar 3.7 bars (*)
T° entrée MO b (DT327) 290LT 50 < T < 62 °C 60°C
T° entrée MO B (DT327) 289LT 50 < T < 62 °C 60°C
T° entrée réfrigérant 276LT T < 45 °C 29°C
T° eau HT sortie MO 274LT T < 76 °C 73°C
T° sortie réfrigérant b 297LT T < 50 °C 32°C
T° sortie réfrigérant B 298LT T < 50 °C 32°C
Pression sortie réfrigérant b 286LP pas de critÚres d'alarme 0.5 bars
Pression sortie réfrigérant B 281LP pas de critÚres d'alarme 0.55 bars
Pression eau BT entrée RF air 275LP 4 < P < 5,3 bars 4.6 bars
Pression eau HT entrée MO 273LP 3.5 < P < 4.5 bars 4.3 bars
Pression entrée filtre b 287LP 6 < P < 7.7 bars 6.9 bars
Pression entrée filtre B 277LP 6 < P < 7.7 bars 7 bars
Pression sortie filtre b (DT327) 288LP 5.8 < P < 7.5 bars 6.6 bars
Pression sortie filtre B (DT327) 278LP 5.8 < P < 7.5 bars 6.6 bars
Pression sortie filtre 280LP 1.7 < P < 3.8 bar 3.25 bars (*)
Delta P Entrée Sortie filtre (*) Vérifier que (279 LP - 280 LP) < 0.8 bars 0.45 bars
T° échappement cylindre N° 1 333LT T moy + - 60 °C 521°C
T° échappement cylindre N° 2 332LT T moy + - 60 °C 464°C
T° échappement cylindre N° 3 331LT T moy + - 60 °C 439°C
T° échappement cylindre N° 4 330LT T moy + - 60 °C 507°C
T° échappement cylindre N° 5 329LT T moy + - 60 °C 461°C
T° échappement cylindre N° 6 328LT T moy + - 60 °C 466°C
T° échappement cylindre N° 7 327LT T moy + - 60 °C 448°C
T° échappement cylindre N° 8 326LT T moy + - 60 °C 448°C
T° échappement cylindre N° 9 325LT T moy + - 60 °C 458°C
T° échappement cylindre N° 10 324LT T moy + - 60 °C 448°C
T° MOYENNE T moy< 500 °C 481°C
T° échappement cylindre N° 11 323LT T moy + - 60 °C 518°C
T° échappement cylindre N° 12 322LT T moy + - 60 °C 505°C
T° échappement cylindre N° 13 321LT T moy + - 60 °C 464°C
T° échappement cylindre N° 14 320LT T moy + - 60 °C 488°C
- 36. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 36
T° échappement cylindre N° 15 319LT T moy + - 60 °C 549 -> 505°C
T° échappement cylindre N° 16 318LT T moy + - 60 °C 494°C
T° échappement cylindre N° 17 317LT T moy + - 60 °C 520°C
T° échappement cylindre N° 18 316LT T moy + - 60 °C 471°C
T° échappement cylindre N° 19 315LT T moy + - 60 °C 484°C
T° échappement cylindre N° 20 314LT T moy + - 60 °C 472°C
T° Turbo 1 335LT T < 610 °C 537°C
T° Turbo 2 334LT T < 610 °C 551°C
T°palier alternateur CA 416MT T°<90°C /
T°palier alternateur COA 417MT T°<90°C /
T° enroulement stator 003EU T°<100°C /
Vitesse (tr / mn) 1494 < N < 1506 tr/mn 1500
Temps de montée en vitesse < 15 s /
Temps marche (DT327) pas de critĂšres d'alarme 919 heures
Compteur Horaire LH* 001CO pas de critĂšres d'alarme 5833 heures
Compteur Horaire LH* 002CO pas de critĂšres d'alarme 9460 heures
Température extérieure pas de critÚres d'alarme 20°C
Température intérieure local pas de critÚres d'alarme 31°C
Position cran du RG (accélération) pas de critÚres d'alarme 4 sans
P alternateur (MW) (active) 105 ID pas de critĂšres d'alarme 1.7 MW
Q (MVAR) (réactive) 102 ID pas de critÚres d'alarme 0.9 MVAR
229 FI P<200 mm CE 40 mmCE
340 FI P<200 mm CE 0 mmCE
002LP pression 004BA 38 bars
001LP Pression 005BA 38 bars
Divers pas de critĂšres d'alarme /
Niveau Gazole 003BA > 66 m3 71 m
3
Cependant, lors de la lecture des paramÚtres sur le tableau, nous avions remarqué une T°C
anormale car la T°C dâĂ©chappement du cylindre 15 Ă©tait de 549°C ( > TMoyenne + 60°C ). Elle Ă©tait donc
en dehors de la fourchette admissible. De plus, un voyant rouge dâerreur sâĂ©tait allumĂ© lors de
lâaffichage de cette T°C ce qui indiquait un dĂ©faut au niveau du capteur. Il nous a donc fallu
dĂ©brancher la connectique du capteur automatisĂ© au niveau du cylindre n°15 afin dây brancher notre
thermomĂštre portatif afin de rĂ©colter la T°C rĂ©elle des gaz dâĂ©chappement du cylindre n°15.
- 37. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 37
La mesure de 549°C était bien erronée puisque notre appareil de mesure nous avait indiqué
505°C, ce qui était plus cohérent avec le reste des T°C des cylindres.
En conclusion, tous les paramÚtres recueillis sur le générateur électro-diesel ne dépassaient
pas les seuils de critĂšre dâarrĂȘt ou mĂȘme dâalarme. On peut donc en conclure que le gĂ©nĂ©rateur diesel
Ă©tait conforme aux critĂšres mis en place.
Figure 29: ThermomĂštre portatif Figure 28: Capteur Ă visser Ă la sonde
- 38. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 38
5.1.3 Fiches réflexes
5.1.3.1 Equilibrage dynamique
Il mâavait Ă©tĂ© demandĂ© de rĂ©diger un livret expliquant les manipulations Ă suivre lorsquâil fallait
acquérir des mesures vibratoires sur un systÚme donné. Ce livrable est visible dans les annexes de ce
rapport. Il dĂ©taille comment charger la ronde associĂ©e au systĂšme ciblĂ©, lâacquisition des mesures, le
contrÎle de ces derniÚres puis le déchargement des données recueillies.
En effet, lorsquâune intervention de mesure vibratoire doit ĂȘtre effectuĂ©e, le technicien SMT
doit tout dâabord transfĂ©rer depuis son ordinateur, la ronde spĂ©cifique au systĂšme (CFI par exemple)
quâil va mesurer. Pour cela, il connecte son collecteur MovipackÂź Ă son poste et va rĂ©cupĂ©rer la
ronde correspondant au systÚme recherché (ici CFI). La démarche est décrite dans la fiche réflexe
« Mesure vibratoire » situĂ©e dans lâannexe. La route chargĂ©e dans le collecteur contient dĂ©jĂ
lâensemble des points de mesure Ă acquĂ©rir sur la machine (comme on peut le voir sur la figure ci-
dessous).
On doit donc brancher et acquérir les mesures vibratoires du systÚme CFI sur 10 points
différents :
ï 2 radiaux sur le 1
er
palier moteur (1R1 et 1R2)
ï 2 radiaux sur le 2
Ăšme
palier moteur (2R1 et 2R2)
ï 1 axial sur lâarbre moteur (1A)
ï 2 radiaux sur le 1
er
palier pompe (11R1 et 11R2)
ï 2 radiaux sur le 2
Ăšme
palier pompe (12R1 et 12R2)
ï 1 axial sur lâarbre moteur (11A)
Figure 30: Ensemble des points de mesure du systĂšme CFI
- 39. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 39
Pour cela, on vient visser le capteur accĂ©lĂ©romĂštre sur lâembase collĂ©e Ă lâemplacement voulu
(1R1 par exemple). AprĂšs sâĂȘtre assurĂ© que la machine fonctionne dans les conditions demandĂ©es, on
peut alors lancer lâacquisition :
Une fois que lâensemble des points rĂ©fĂ©rencĂ©s dans la ronde a Ă©tĂ© pris, on peut rentrer Ă la
cellule SMT afin de décharger les données pour pouvoir les analyser.
Dans les annexes, on retrouve la fiche rĂ©flexe que jâai crĂ©Ă©e Ă ce sujet. Elle dĂ©crit en dĂ©tail la
procédure à suivre concernant la prise de mesures vibratoires.
5.1.3.2 Fiche réflexe : Equilibrage dynamique
Voici la mission initiale pour laquelle jâai Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour ce stage. Cette mission consiste
donc à rédiger une fiche réflexe (visible en Annexe) concernant la manipulation du collecteur (appelé
MovipackÂź). Cette manipulation est nĂ©cessaire dans le cas oĂč une intervention dâĂ©quilibrage est
requise. Elle est détaillée de maniÚre précise dans les annexes dans la fiche réflexe correspondante
que jâai rĂ©alisĂ©e.
Comme une demande dâĂ©quilibrage reste relativement rare, la cellule SMT prĂ©fĂšre sous-traiter
ce genre de travaux à des experts en vibration. Cette délégation de tùche était principalement due au
manque de pratique et de compĂ©tence concernant les manipulations au sein de lâĂ©quipe SMT. En
effet, une seule personne était qualifiée et habituée à le faire mais pour des raisons de santé, elle ne
pouvait plus se rendre sur place pour effectuer lâĂ©quilibrage. Donc plutĂŽt que de perdre tout le savoir-
faire et de dĂ©penser Ă©normĂ©ment dâargent dans des prestations coĂ»teuses, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de faire
monter en compĂ©tence le reste de lâĂ©quipe afin de la rendre capable dâeffectuer un Ă©quilibrage.
Les avantages sont nombreux, outre une Ă©conomie sur le plan financier, on Ă©largit le domaine
de compĂ©tence de lâĂ©quipe SMT, on conserve une meilleure trace des interventions faites et un gain
de temps apparaĂźt car lâanalyse se fait en interne et lâintervention dâĂ©quilibrage est mise en place par
des agents EDF qui ont une connaissance précise sur le comportement de la machine à équilibrer.
Cela signifie quâils savent si un systĂšme est reconnu pour avoir un comportement atypique ou non, oĂč
se situe le systĂšme, qui appeler pour consigner la machine lorsque cela est nĂ©cessaireâŠ
Figure 31: Exemple d'acquisition de niveaux vibratoires
- 40. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 40
Finalement, cette formation de lâĂ©quipe SMT Ă lâĂ©quilibrage dynamique nâa que de bons cĂŽtĂ©s.
Mais il faudra sâassurer que les techniciens ne perdent pas la main si une intervention est prĂ©vue
aprĂšs une longue pĂ©riode sans mise en pratique. Et câest lĂ quâest lâintĂ©rĂȘt de mon livret afin de
rappeler la procédure.
En plus de la fiche rĂ©flexe, on mâa demandĂ© de bien vouloir rĂ©aliser une vidĂ©o mettant en
scĂšne les gestes Ă pratiquer afin dâĂ©largir les supports pĂ©dagogiques concernant lâĂ©quilibrage
dynamique.
Sur ce genre de livret, le but nâest pas dâexpliquer en thĂ©orie les phĂ©nomĂšnes dâĂ©quilibrage
ainsi que leur conséquence. Le principe est de décrire de maniÚre accessible le déroulement des
actions Ă effectuer. VoilĂ pourquoi il est primordial dây intĂ©grer des images commentĂ©es. Cependant
lâensemble de la cellule a suivi une formation thĂ©orique puis une mise en pratique vis-Ă -vis de
lâĂ©quilibrage. Mais cette formation sera dĂ©crite dans la partie mĂ©thodologie de ce rapport.
Afin de se rendre compte du travail rĂ©alisĂ©, la fiche rĂ©flexe « Ă©quilibrage dynamique » que jâai
réalisé est visible dans les annexes de ce rapport.
5.1.3.3 Fiche réflexe : Thermographie
En plus des mesures vibratoires, la cellule SMT est aussi responsable du suivi
thermographique de certains systĂšmes (armoires Ă©lectriques ou conduite de vapeur). Pour assurer ce
rĂŽle, les agents SMT vont sur site avec une camĂ©ra infrarouge afin de pouvoir visualiser dâĂ©ventuels
points chauds anormaux. Mais contrairement Ă une camĂ©ra classique, la prise en main dâune camĂ©ra
infrarouge est un peu plus compliquĂ©e puisquâil faut renseigner plusieurs paramĂštres afin dâobtenir
une analyse thermographique conforme aux exigences :
ï TempĂ©rature ambiante et taux dâhumiditĂ©
ï EmissivitĂ© du matĂ©riau pointĂ©
ï Distance entre la lentille de la camĂ©ra et lâobjet visĂ©
ï Et divers autres paramĂštres
Sa prise en main est donc relativement compliquĂ©e et son champ dâaction trĂšs large. Câest
pourquoi il est intĂ©ressant dâavoir une fiche rĂ©flexe concernant lâutilisation de cette camĂ©ra thermique.
Lâanalyse thermographique nâĂ©tant pas le sujet principal de ce stage, je ne dĂ©crirai que
rapidement le fonctionnement de cet appareil de mesure. Comme son nom lâindique, la camĂ©ra
travaille dans le domaine infrarouge :
- 41. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 41
La problĂ©matique concernant la prise dâun clichĂ© thermographique est la forte influence de
lâatmosphĂšre sĂ©parant la lentille rĂ©ceptrice de la camĂ©ra et la surface de lâobjet ciblĂ©. Il est donc
important de renseigner les paramÚtres cités précédemment. Cependant, la caméra de la cellule SMT
permet de prendre des clichĂ©s dynamiques. Cela veut dire que lâon peut les retravailler aprĂšs la prise
de photo sur un ordinateur avec le logiciel compatible. Mais toutes ces fonctionnalités sont décrites
dans la fiche réflexe « mesure thermographique » située dans les annexes de ce rapport.
La thermographie permet entre autre de dĂ©celer un problĂšme dâisolation calorifique sur une
conduite de vapeur par exemple ou alors un sur Ă©chauffement dâun conducteur Ă©lectrique au niveau
dâune armoire Ă©lectrique.
5.1.4 Suivi de tendance EAS et RIS
Le suivi de tendance est lâun des principes fondamentaux de la maintenance prĂ©ventive.
LâintĂ©rĂȘt ici est de pouvoir prĂ©venir la casse dâune machine. Pour cela, des seuils dâalerte et dâarrĂȘt
sont prĂ©dĂ©finis pour chaque capteur. Ainsi on peut suivre lâĂ©volution au fil du temps des niveaux
vibratoires de chaque point de mesure. Le logiciel OneProdÂź permet dâobtenir la courbe de tendance
dans lâunitĂ© souhaitĂ©e (vitesse, dĂ©placement, accĂ©lĂ©ration) dâun point (ici 1R1 par exemple) sur un
systÚme précis (on prend 6 CFI 002 PO pour illustrer cela) :
Figure 32: Répartition des ondes électromagnétiques
- 42. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 42
On remarque ici que les seuils dâalerte (ligne horizontale orange) et dâarrĂȘt (ligne horizontale
rouge) ont Ă©tĂ© dĂ©passĂ©s Ă plusieurs reprises. On observe aussi quâĂ partir du moment oĂč une mesure
dĂ©passe un seuil, la mesure suivante nâest plus en alerte. Cela indique bien quâune action prĂ©ventive
voire corrective (sâil est trop tard) a Ă©tĂ© menĂ©e afin de rĂ©soudre le problĂšme de la maniĂšre la plus
efficace.
Le dernier pic fait référence à la hausse des niveaux vibratoires suite à la dégradation de la
dalle de bĂ©ton support du systĂšme CFI. Lâintervention a Ă©tĂ© dĂ©crite prĂ©cĂ©demment dans ce rapport.
Concernant la mission qui mâa Ă©tĂ© donnĂ©e, il sâagissait dâexaminer le suivi de tendance de
deux types de machines : les motopompes verticales EAS et RIS. Pour cela, on mâa fourni un fichier
Excel sur lequel on retrouvait lâhistorique des mesures vibratoires de tous les points des 12 pompes
EAS et 12 pompes RIS présentes sur le site (2 pompes par tranche).
De maniĂšre globale, le systĂšme EAS assure lâaspersion dâeau dans lâenceinte de confinement.
Câest donc un matĂ©riel IPS qui demande un suivi minutieux. Son rĂŽle est :
ï Dâassurer le refroidissement de lâenceinte en cas de problĂšme
ï De rĂ©duire la pression de lâenceinte pour Ă©viter une surpression supĂ©rieure Ă 5bars
Figure 33: Suivi du point 1R1 sur 6CFI002 entre 2005 et 2015
Figure 34: Schémas d'implantation d'EAS
03/07/15
- 43. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 43
Le systĂšme RIS est quant Ă lui mis en place afin dâassurer un apport suffisant en eau fraĂźche
dans le cĆur du rĂ©acteur dans le cas oĂč une perte du rĂ©frigĂ©rant primaire initial est dĂ©tectĂ©. Son
second rĂŽle est aussi dâinjecter le plus rapidement possible de lâacide borique fortement concentrĂ© en
cas de RTV (Rupture de la Tuyauterie Vapeur) pour compenser lâapport de rĂ©activitĂ© liĂ© au coup de
froid. Il fait aussi parti du matériel IPS et demande par conséquent un suivi constant.
Pour revenir Ă mes objectifs, il fallait se focaliser sur les points 1R1 et 1R2 de chaque pompe
EAS et RIS. On rassemble alors lâhistorique des mesures effectuĂ©es sur ces deux points entre 2005 et
2015. Puis on trace les graphiques faisant étant pour chaque pompe des niveaux vibratoires exprimés
en mm/s en fonction de la date dâacquisition de la mesure. On remarque alors la prĂ©sence de
fluctuations au cours du temps des niveaux globaux.
De plus, on remarque que certaines pompes ont un comportement vibratoire stable (comme la
2 RIS 002 PO en noir par exemple) tandis que dâautres (comme la 6 RIS 001 PO en rouge) montrent
de forts pics. On qualifie ces derniÚres de « pompes sensibles aux vibrations ». Et ce sont ces
machines instables qui nous intéressent dans cette étude.
Figure 35: Suivi du point 1R1 des pompes RIS
- 44. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 44
Une fois lâensemble des pompes sensibles dĂ©tectĂ©es, il faut essayer de trouver les causes
plausibles qui ont pu engendrer des hausses des niveaux vibratoires. Ces causes peuvent ĂȘtre de
diverses natures :
ï ProblĂšme de lubrification du coulisseau du cardan
ï ProblĂšme de dĂ©gradation des roulements
ï PhĂ©nomĂšne de rĂ©sonnance lors de la mesure
ï Mauvais rĂ©glage du butonnage (agit sur lâangle dâinclinaison du cardan entre le moteur et la
pompe)
ï Desserrage des vis de fixation sur la plaque support
ï Fissures de la dalle bĂ©ton qui supporte la motopompe.
Cependant, il nâest pas toujours aisĂ© de trouver exactement la cause du problĂšme. Pour cela,
il faut se renseigner sur lâensemble des interventions qui ont Ă©tĂ© faites sur le systĂšme Ă©tudiĂ© :
ï Prise de mesures vibratoires
ï Lubrification de la machine
ï Remplacement dâun Ă©lĂ©ment mĂ©canique
ï RĂ©glage du butonnage
On retrouve ces indications dans une base de données qui regroupe toutes les demandes
dâintervention (DI) et les interventions elles-mĂȘmes (OI). On peut Ă©galement accĂ©der au rapport de lâOI
associĂ©. Cette base de donnĂ©es est accessible par le logiciel SYGMAÂź dont lâutilisation sera dĂ©taillĂ©e
dans la partie « méthodologie de travail » de ce rapport.
Une fois que lâon a trouvĂ© lâOT qui serait susceptible de justifier dâune hausse des niveaux
vibratoires, on peut renseigner cela dans le tableau associé au graphe (comme ci-dessous) :
Mais quel est lâintĂ©rĂȘt de cette analyse ? Pourquoi entreprendre une telle dĂ©marche alors que
les problÚmes ont déjà été solutionnés ?
Depuis lâorigine, les groupes motopompes RIS et EAS prĂ©sentent des problĂšmes vibratoires.
Il sâagit alors dâobtenir des niveaux vibratoires satisfaisants (infĂ©rieurs au critĂšre dâalarme) et des
frĂ©quences propres des moteurs Ă©loignĂ©es dâau moins 10% de la frĂ©quence dâexcitation situĂ©e Ă 25
Hz, dâoĂč une bande de frĂ©quence Ă Ă©viter de [22,5 â 27,5 Hz]. Cela indique quâil est possible que
parfois on se retrouve avec un niveau dâalerte, mais que cette mesure soit erronĂ©e dans le sens oĂč la
frĂ©quence dâexcitation et de rĂ©sonnance de la motopompe Ă©taient trop proches. On a donc besoin de
Figure 36: Exemple d'une cause probable de hausse des niveaux
- 45. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 45
modifier la fréquence de résonnance de la machine pour refaire une mesure plus significative. Pour
modifier cette fréquence, on a deux solutions :
ï Apporter de la rigiditĂ© Ă la motopompe pour augmenter sa frĂ©quence de rĂ©sonnance
ï Augmenter la masse du systĂšme pour baisse sa frĂ©quence de rĂ©sonnance
La deuxiĂšme solution est compliquĂ©e Ă mettre en Ćuvre car il faudrait ajouter des centaines
de kilos voire des tonnes pour dĂ©placer significativement la fenĂȘtre de rĂ©sonnance de la pompe. Or
ces systĂšmes se situent dans des locaux, ce qui rend lâaccĂšs difficile pour y dĂ©poser de lourds blocs
de béton.
La premiÚre est celle généralement utilisée. Les pompes EAS et RIS sont des groupes
motopompes disposĂ©s verticalement. On vient donc ancrer les machines aux murs environnants Ă
lâaide de tirants. On peut alors augmenter la tension de ces tirants (butons) pour Ă©lever la rigiditĂ© du
systĂšme. Mais le problĂšme sous jacent est une augmentation de lâinclinaison du cardan
dâaccouplement qui peut engendrer une hausse des niveaux vibratoires. VoilĂ pourquoi il est
primordial de sâassurer quâun rĂ©glage de butonnage nous permet de quitter le phĂ©nomĂšne de
résonnance tout en conservant des niveaux acceptables.
On veut Ă tout prix Ă©viter une hausse alarmante des vibrations dans le cas oĂč ces pompes
devraient assurer pleinement leur rÎle de sureté. Et il est important de repérer les pompes atypiques
afin dâaugmenter les actions Ă leur Ă©gard pour rĂ©duire leur vibration (pose de sabots raidisseurs,
rĂ©glage des butonsâŠ)
AprĂšs avoir effectuĂ© cette premiĂšre analyse globale, il mâa Ă©tĂ© demandĂ© dâapprofondir cette
Ă©tude. Il sâagissait de rĂ©fĂ©rencer les dates oĂč des points Ă©taient anormalement hauts sur les pompes
sensibles et de rĂ©pertorier sur les spectres associĂ©s, les frĂ©quences des pics que lâon observe. Ainsi
on peut confirmer si le problĂšme venait dâun problĂšme de palier (Haute FrĂ©quence), de dĂ©sĂ©quilibrage
(Basse FrĂ©quence), de lubrification, etc.âŠ
- 46. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 46
5.1.5 Macro de tri GPS
Chaque semaine, mon maĂźtre de stage doit effectuer une extraction depuis une base de
donnĂ©es (appelĂ©e GPS) qui liste lâensemble des opĂ©rations Ă effectuer par la cellule SMT. Cette liste
brute indique la nature de lâintervention (vibration, prĂ©lĂšvement dâhuile, thermographieâŠ), le systĂšme
ciblĂ© par lâintervention (4 EAS 001 PO par exemple) et la date au plus tard avant laquelle doit ĂȘtre
soldĂ©e lâintervention.
Dans notre cellule SMT, les 8 techniciens sont répartis en 4 binÎmes :
ï BinĂŽme 1 : Mesures Vibratoires sur les tranches 1 et 2
ï BinĂŽme 2 : Mesures Vibratoires sur les tranches 3 et 4
ï BinĂŽme 3 : Mesures Vibratoires sur les tranches 5 et 6
ï BinĂŽme 4 : Mesures Thermographiques, demandes fortuites toutes tranches et
mesures vibratoires commun de tranche
Il est donc nĂ©cessaire quâils puissent depuis la liste brute des interventions, repĂ©rer celles qui
les concernent ainsi que la date avant laquelle elles doivent ĂȘtre effectuĂ©es. Sachant que cette liste
possĂšde plus de 900 lignes, on peut vite sây perdreâŠ
Mon objectif Ă©tait donc dâautomatiser le tri de cette liste dâinterventions brute afin de faire
gagner du temps Ă mon maĂźtre de stage. La solution choisie a Ă©tĂ© la programmation dâune Macro sur
le logiciel Microsoft Office Excel. On partait donc dâune liste dâOT comportant les informations
suivantes :
ï Symbole pour le suivi de valid. TOT
ï Nom
ï RF
ï Descriptif
ï LibellĂ© OT/OTM
ï Affectation MĂ©tier / TOT
ï CatĂ©gorie TOTM*PMRQ
ï Type d'OT
ï Statut
ï Code frĂ©quence TOTM*PMRQ
ï Date au plus TOT calculĂ©e GRA
ï Date d'Ă©chĂ©ance OT
ï Date au plus TARD calculĂ©e GRA
ï N° semaine OT (chaine)
ï Date souhaitĂ©e mĂ©tier TOT
ï N° semaine date souhaite mĂ©tier
ï TOTM x PMRQ
ï Demande de rĂ©gime AIC
ï Suivi mĂ©tier
ï Remarque mĂ©tier
ï OT + Desc OT
Figure 37: Aperçu de la liste à trier
Référence
du systĂšme
Date au
plus tard
- 47. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 47
Il fallait ensuite trier les OTs par tranche (filtre selon le 1
er
chiffre de la référence) en faisant
attention de distinguer les mesures thermographiques des autres interventions (mesures vibratoires,
prĂ©lĂšvements dâhuileâŠ). Puis trouver un moyen visuel et explicite dâindiquer si la date « au plus tard » de
lâintervention a Ă©tĂ© dĂ©passĂ©e, est Ă faire dans le mois ou encore plus tard. VoilĂ pourquoi des vignettes
de couleurs ont été mises en place :
ï Vert si Ă faire aprĂšs 30 jours Ă compter dâaujourdâhui
ï Orange si Ă faire dans les 30 jours Ă compter dâaujourdâhui
ï Rouge si la « date au plus tard » est dĂ©jĂ dĂ©passĂ©e
Voici un aperçu de la liste une fois triée (voir en Annexes pour plus de détails) :
La macro a été codée avec le module VisualBasic du logiciel Excel. La principale difficulté a été
de crĂ©er une macro adaptable Ă la taille de la liste (nombre de lignes) qui varie dâune extraction Ă une
autre.
Figure 38: Aperçu de la liste triée
Tri par tranche
Indicateur de la date au plus tard
Figure 39: Visualisation du codage de la Macro
- 48. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 48
5.2 MĂ©thodologie de travail
5.2.1 Formation vibratoire
En plus dâaborder la vibration et les phĂ©nomĂšnes environnants Ă plusieurs reprises au sein de
mon cursus dâingĂ©nieur, jâai pu assister Ă une formation portant sur lâĂ©quilibrage dynamique par un
formateur de lâentreprise Icare. Ces deux premiers jours de remise Ă niveau mâont Ă©tĂ© utiles car bien que
mes connaissances thĂ©oriques sur le sujet Ă©taient adaptĂ©es, la rĂ©solution de problĂšmes dâĂ©quilibrage et
les manipulations associĂ©es mâĂ©taient peu connues.
Cette formation rappelait les bases des vibrations mais elle avait pour but de nous informer vis-Ă -
vis de lâĂ©quilibrage dâune machine tournante Ă©lectrique qui comporterait un problĂšme de balourd
mĂ©canique. Cela signifie que lâon nâa pas Ă©tĂ© formĂ© pour rĂ©soudre des soucis de balourd suite Ă un
Ă©chauffement asymĂ©trique de lâarbre, ou encore Ă cause dâun dĂ©faut dâalimentation Ă©lectrique⊠De plus,
le domaine dâapplication de lâĂ©quilibrage se limitait Ă une prise de mesures vibratoires sur un unique plan
(1 point radial) avec un Ă©quilibrage sur un seul plan de la machine (au niveau du ventilateur moteur
généralement).
Quelques points de la formation vont ĂȘtre explicitĂ©s prochainement. Tout dâabord, le formateur
nous a fait prendre conscience de lâintĂ©rĂȘt dâun Ă©quilibrage vis-Ă -vis des pertes Ă©nergĂ©tiques engendrĂ©es.
Avant Equil. AprĂšs Equil. Economie
Niveau Vib 10,7 mm/s RMS 0,8 mm/s RMS 9,9 mm/s RMS
Puissance perdue 900 Watts 300 Watts 600 Watts
CO2 consommé 2,3 T/an 750 kg/an 1,5T/an
La formule utilisée dans ce calcul est la suivante :
Une fois que lâon avait pris conscience de cet aspect Ă©nergĂ©tique, on a discutĂ© des diffĂ©rents
types de balourds que lâon peut rencontrer sur une machine tournante :
Le balourd statique :
ï Une masse excentrĂ©e (M) placĂ©e de façon telle que lâaxe
principal dâinertie (I) se dĂ©place parallĂšlement Ă lâaxe de
rotation de lâarbre (R)
ï âStatiqueâ signifie quâil existe un dĂ©sĂ©quilibre lorsque le rotor est Ă
lâarrĂȘt: lâĂ©quilibre statique nâest pas rĂ©alisĂ©.
ïš ï©ïš ï©ïš ï©ïš ï©ï ï 1000/3 PFVIfinalInitialE ïïœ
- 49. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 49
Le balourd de couple :
ï Deux masses excentrĂ©es (M1 et M2) placĂ©es de façon telle que lâaxe
principal dâinertie (I) coupe lâaxe de rotation de lâarbre (R) au centre de
gravité (G) génÚrent un balourd de couple.
ï Le centre de gravitĂ© se situe sur lâaxe de rotation; lâĂ©quilibre
statique est réalisé. Le balourd de couple ne génÚre des vibrations
sur les paliers que lorsque le rotor est en rotation.
Le balourd dynamique :
ï Trois masses excentrĂ©es (M, M1 et M2) placĂ©es de façon telle que
lâaxe principal dâinertie (I) et lâaxe de rotation de lâarbre (R) ne se
coupent pas: (ils ne sont pas coplanaires).
ï Câest le cas le plus frĂ©quemment rencontrĂ©.
Le formateur nous a Ă©galement appris Ă repĂ©rer un problĂšme de balourd suite Ă lâanalyse dâun
spectre FFT (pic Ă la frĂ©quence de rotation), Ă lâĂ©tude de la phase du dĂ©sĂ©quilibre (doit ĂȘtre stable et
dĂ©phasĂ©e de 90° entre 2 capteurs radiaux coplanaires placĂ©s perpendiculairement lâun Ă lâautre.
Nous avons ensuite discutĂ© concernant le phĂ©nomĂšne de rĂ©sonnance qui peut ĂȘtre fortement
destructif et quâil faut Ă tout pris Ă©viter. Si la frĂ©quence dâexcitation dâune machine est trop proche de sa
fréquence de résonnance, il faut jouer sur la rigidité ou la masse du systÚme pour déplacer cette plage
frĂ©quentielle critique. De plus, la rĂ©sonnance amplifiant lâĂ©nergie vibratoire initiale, acquĂ©rir des mesures
dans ces conditions ne pourra pas nous donner un aperçu valable de la santé de notre machine.
Figure 40: Spectre typique d'un balourd
- 50. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 50
Une fois que lâon sâest assurĂ© que le problĂšme provient bien dâun dĂ©sĂ©quilibre, on peut fixer des
masselottes dâĂ©quilibrage aux positions calculĂ©es par le collecteur (voir Annexes : « Fiche rĂ©flexe de
lâĂ©quilibrage »). Mais il faut garder Ă lâesprit que ces masses doivent se placer le plus loin, radialement
parlant, de lâaxe de rotation de lâarbre. Ainsi pour un poids, la masselotte aura une influence plus grande
si elle est boulonnĂ©e Ă lâextrĂ©mitĂ© dâune pale plutĂŽt que proche du centre de rotation.
LâintĂ©rĂȘt de cette formation Ă©tait aussi la possibilitĂ© de sâentraĂźner directement sur un banc dâessai
vibratoire pour sâassurer que les manipulations soient validĂ©es. On pouvait donc simuler la prĂ©sence dâun
balourd au niveau dâun palier puis entreprendre une intervention dâĂ©quilibrage Ă lâaide du Movipack© et
contrĂŽler les niveaux vibratoires aprĂšs lâexercice.
Finalement, ce que lâon peut aussi retenir de ces deux journĂ©es de formation est quâun
Ă©quilibrage nâest pas la solution Ă tout. En effet, en faisant ce genre dâintervention, on peut soit retirer de
la masse au niveau du balourd ou en rajouter Ă lâopposĂ©. Cependant il est difficile de retirer une masse
prĂ©cise en perçant les pales dâun ventilateur. VoilĂ pourquoi on prĂ©fĂ©rera ajout des masselottes
dâĂ©quilibrage pour contrebalancer le balourd. Mais câest provoquer une augmentation de la masse en
mouvement au niveau de la machine. Et comme nous le savons, cela engendre une usure plus rapide au
niveau des paliers. Il ne faut donc Ă©quilibrer une machine que si lâon est certain que la cause du problĂšme
vient dâun balourd. Sinon lâintervention sera vaine et lâajout de poids va user prĂ©maturĂ©ment notre
systĂšme. Ce qui nâest absolument pas le but originel de la maintenance prĂ©ventive.
5.2.2 Fiches réflexes
De maniĂšre succincte, la rĂ©daction des fiches rĂ©flexes sâest passĂ©e comme suit. Tout dâabord il
fallait que je mâhabitue Ă lâutilisation de lâappareil pour lequel je crĂ©ais la fiche rĂ©flexe (camĂ©ra
thermographique, MovipackÂź, module VisualBasicâŠ). Une fois Ă lâaise avec cela, je devais dĂ©crire pas Ă
pas la procĂ©dure Ă suivre. Tout en envisageant lâensemble des erreurs ou dĂ©fauts que lâon pouvait
rencontrer durant la manipulation (modification des paramĂštres, dĂ©faut de capteur, problĂšme dâunitĂ©âŠ).
Figure 41: Photos du banc d'essai
- 51. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 51
LâintĂ©rĂȘt de ces livrets nâest pas dâexpliquer en thĂ©orie les phĂ©nomĂšnes physiques que lâon
rencontre lors de lâintervention mais de permettre Ă un technicien SMT de se remĂ©morer les Ă©tapes de
lâopĂ©ration en un coup dâĆil. Car lâĂ©quilibrage par exemple est un type dâOT que lâon demande trĂšs
rarement (une ou deux fois par an), il est donc utile de pouvoir se rafraĂźchir la mĂ©moire quant Ă
lâutilisation du module dâĂ©quilibrage.
Pour cela, jâai dĂ» prendre bon nombre dâimpressions dâĂ©cran et autres photos puis les agrĂ©menter
dâannotations afin de rendre les livrets plus visuels et accessibles.
Durant la durĂ©e de mon stage, jâai pu tester la qualitĂ© de mes fiches rĂ©flexes puisquâun apprenti
de notre cellule SMT a passĂ© son Ă©valuation dâactivitĂ© de maintenance sur le banc dâessai pour simuler
un Ă©quilibrage. CâĂ©tait la premiĂšre fois quâil rĂ©alisait ce genre de travail et il a pu le rĂ©ussir en sâaidant de
ma fiche réflexe correspondante.
5.2.3 Exploitation de SygmaÂź
Pour rĂ©aliser mon suivi de tendance sur les systĂšmes EAS et RIS, jâai dĂ» rĂ©pertorier les travaux
réalisés sur chaque machine ayant un comportement atypique grùce au logiciel SYGMAŸ. Pour effectuer
cette recherche, on a plusieurs choix possibles :
ï Tous les travaux rĂ©alisĂ©s sur le site durant une pĂ©riode donnĂ©e
ï Tous les travaux rĂ©alisĂ©s sur une machine prĂ©cise
ï Ou alors une combinaison de ces critĂšres de recherche
ï Ou retrouver un travail grĂące Ă son numĂ©ro unique dâOT
Figure 42: Menu primaire de SygmaÂź
- 52. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 52
Une fois que lâon a repĂ©rĂ© lâopĂ©ration susceptible de nous indiquer lâorigine du problĂšme
vibratoire, on peut accĂ©der au rapport associĂ© Ă lâintervention. Et câest lĂ quâil est important de renseigner
en amont tous les dĂ©tails que lâon a pu observer durant lâopĂ©ration pour faciliter Ă posteriori le travail
dâanalyse sur le long terme. Ces rapports peuvent faire suite Ă une mesure pĂ©riodique, un remplacement
dâun Ă©lĂ©ment mĂ©canique, une rĂ©fection de la dalle de bĂ©tonâŠ
Pour terminer jâai renseignĂ© dans le rapport du suivi de tendance le numĂ©ro dâOT correspondant
pour que lâingĂ©nieur rĂ©cepteur du dossier de suivi puisse retrouver facilement le fichier sur SYGMAÂź.
Figure 43: Liste des Demandes d'Intervention (DI) faites sur 4 EAS 001 PO entre 2005 et 2006
Figure 44: Compte-rendu d'une intervention (mesures vibr.) sur 4 EAS 001 PO
- 53. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 53
5.3 Résultats obtenus, difficultés rencontrées et
solutions apportées
5.3.1 Maitrise des appareils de mesure et logiciel
Jâai eu lâoccasion par le passĂ©, lors de mon stage au sein dâArcelor Mittal, de manipuler les
collecteurs MovipackÂź puisque jâavais intĂ©grĂ© le pĂŽle de maintenance vibratoire. Cependant je ne faisais
que les acquisitions des mesures sur le terrain. Je ne faisais pas dâanalyse en aval de niveaux vibratoires
ou des spectres associés. La prise en main du collecteur a donc été relativement facile.
Concernant lâutilisation de la camĂ©ra thermique, jâai pu me faire la main sur une armoire
Ă©lectrique. Câest dâailleurs lĂ dessus que jâai pris mes photos pour imager ma fiche rĂ©flexe. De plus, un
collaborateur de la cellule SMT mâa aidĂ© pour apprĂ©hender au mieux toutes les possibilitĂ©s offertes par la
caméra thermique.
Lâexploitation du logiciel SYGMAÂź nâa pas Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ©e car câest assez redondant. Le plus
difficile a Ă©tĂ© de sâhabituer Ă lâergonomie de lâinterface que je trouve trĂšs limitĂ©e. En effet, ce logiciel est
relativement ancien, bien que trÚs efficace, et possÚde donc une ergonomie peu adaptée avec une
interface utilisateur pas vraiment intuitive. De plus, la police et les couleurs utilisées sont fatigantes
visuellement parlant. Cependant, la plus grande difficultĂ© a Ă©tĂ© le manque dâinformations sur les
comptes-rendus concernant certaines interventions. Il est alors difficile dâaller rĂ©cupĂ©rer plus de dĂ©tails
quant Ă lâopĂ©ration, surtout quand celle-ci a eu lieu il y a plusieurs annĂ©es.
5.3.2 Compréhension du vocabulaire technique
Avec du recul, je constate que la majeure difficultĂ© de ce stage a Ă©tĂ© de mâhabituer au
vocabulaire plus que spécifique utilisé par les agents EDF. Beaucoup de sigles ou autres trigrammes
sont utilisés afin de simplifier la communication. Mais pour un nouvel arrivant, il est compliqué de
connaßtre la signification de chacune des références des machines contrÎlées ou encore des codes
indicatifs des documents utilisés. Mais grùce à des carnets aide-mémoire et en demandant des
précisions dÚs le moindre doute, on peut plus ou moins réussir à comprendre la plupart des
conversationsâŠ
De plus, il existe de nombreuses cellules et services sur le site qui sont aussi dénommés par des
trigrammes. Il est donc nĂ©cessaire de sâappuyer sur lâorganigramme dĂ©taillĂ© du CNPE afin de se repĂ©rer
au plus vite.
- 54. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 54
6 Capitalisation (1 Ă 2 pages)
6.1 Compétences acquises
Lors de cette expĂ©rience professionnelle, je pense ĂȘtre montĂ© en compĂ©tence au niveau de mon
aptitude Ă communiquer. En effet, faisant partie dâun service de maintenance, on est souvent amenĂ© Ă
discuter avec des collaborateurs dâautres services afin dâobtenir des informations ou pour lancer une
action Ă distance. Il est donc primordial de savoir exprimer son besoin le plus clairement possible tout en
sâadressant Ă la personne concernĂ©e comme lorsque jâai eu besoin quâun autre service que MTE nous
prĂȘte une camĂ©ra pour filmer mes manipulations.
Ensuite jâai aussi dĂ», comme pour le suivi de tendance, prĂ©senter mon projet face Ă un ingĂ©nieur
aux connaissances techniques trÚs poussées concernant les machines tournantes électriques du site. Il
fallait alors employer un vocabulaire relativement technique et ĂȘtre certain de lâexactitude des termes
utilisés afin de ne pas perdre en crédibilité.
Ce stage mâa aussi permis dâacquĂ©rir en indĂ©pendance puisque jâai pu dâabord dĂ©cider de
rĂ©cupĂ©rer des missions supplĂ©mentaires Ă mes objectifs initiaux. Ce qui fut trĂšs instructif. Et jâai pu
obtenir une certaine liberté quant à la présentation de mes projets ainsi que sur les moyens à employer
pour y arriver.
Concernant les compĂ©tences techniques, jâai pu approfondir mes connaissances concernant les
phĂ©nomĂšnes vibratoires et notamment ceux liĂ©s Ă un dĂ©sĂ©quilibre dâune machine tournante grĂące Ă la
formation suivie. Et cela va de paire avec lâapprentissage que jâai suivi sur lâanalyse des spectres, chose
qui ne mâĂ©tait pas inconnue mais que jâai pu encore amĂ©liorer.
Bien sĂ»r, jâai aussi pu apprĂ©hender la manipulation dâappareils de mesure sophistiquĂ©s comme la
camĂ©ra thermographique. Outils que je nâavais pas eu lâoccasion dâexploiter par le passĂ©.
Dans lâensemble, jâai pu prendre en mains de nouveaux appareils dâacquisition de paramĂštres et
approfondir des connaissances théoriques liées à la vibratoire mais aussi et surtout, les mettre en
pratique.
6.2 Compétences utilisées
Ce stage mâa demandĂ© de mettre en Ćuvre bon nombre de connaissances. Sans vouloir me
rĂ©pĂ©ter, jâai dĂ» mettre Ă contribution le savoir que jâai acquis vis-Ă -vis des vibrations et autres aspects
mécaniques liés aux machines en rotation.
La lecture de plan a aussi Ă©tĂ© mise Ă profit car il est souhaitable de temps Ă autre dâexaminer en
dĂ©tail le plan dâun systĂšme afin de repĂ©rer les composants mĂ©caniques qui le composent : roulements,
ventilateurs, coulisseauxâŠ
- 55. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 55
Jâai aussi eu lâoccasion de coder une macro sur Excel et donc dâexploiter au mieux mes
connaissances en informatique.
Concernant les compĂ©tences managĂ©riales, il fallait ĂȘtre pĂ©dagogique lorsque je devais
expliquer, Ă notre apprenti par exemple, des notions relativement techniques concernant lâĂ©quilibrage. Ou
rester succinct mais complet et accessible lors de la rĂ©daction de mes fiches rĂ©flexes afin quâelles
remplissent au mieux leur fonction de support pédagogique et de rappel. Le choix du vocabulaire était
donc primordial.
Ce stage a aussi Ă©tĂ© lâopportunitĂ© pour moi de gagner en indĂ©pendance et donc en prise de
décision lors de mes analyses par exemple. Il a fallu faire des choix concernant les probables causes des
hausses des niveaux vibratoires.
Bien que la durĂ©e du stage ne fut que de 3mois, lâavancement de certains projets comme celui de
lâanalyse EAS/RIS Ă©tait Ă©talĂ© sur toute la durĂ©e de mon stage. Il fallait donc faire preuve dâorganisation et
dâune bonne planification pour gĂ©rer au mieux le temps qui mâĂ©tait imparti pour rĂ©aliser la mission.
Enfin, jâai aussi pu faire preuve dâobservation et dâĂ©valuation lorsque notre apprenti Ă©tait passĂ©
sur le banc dâessai pour passer son Ă©valuation sur une activitĂ© de maintenance (ici lâĂ©quilibrage dâun
ventilateur suite Ă la dĂ©tection dâun balourd).
6.3 Conséquences sur mon PPP
Finalement ce stage, qui Ă©tait dans la continuitĂ© de mon prĂ©cĂ©dant stage mâa permis de
comprendre lâimportance de la prĂ©vention dans le secteur de la maintenance et du suivi. Cela confirme
mon envie dâorienter mon Projet Professionnel vers le suivi de qualitĂ© et la fiabilisation des processus.
Cependant, jâaimerais lors de mon prochain stage (qui sera celui de fin dâĂ©tude), intĂ©grer une
entreprise plus centrĂ©e sur la grande distribution afin de mâĂ©loigner du monde de lâindustrie. Et si cela est
possible, continuer à former de temps à autre car je trouve cela trÚs gratifiant malgré les difficultés et
lâinvestissement nĂ©cessaire. De plus, cela nous apprend Ă nous adapter Ă notre interlocuteur ce qui nâest
pas un exercice toujours facile.
Et si cela est envisageable, je souhaiterais intĂ©grer un poste oĂč lâaspect managĂ©rial est plus
souvent mis Ă contribution au dĂ©triment de lâexpertise technique. Donc pourquoi ne pas accĂ©der Ă un
poste qui ferait le lien entre notre entreprise et un client par exemple (ingĂ©nieur chargĂ© dâaffaire).
- 56. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 56
7 Conclusion (1 Ă 3 pages)
Ce stage, qui Ă©tait dans la continuitĂ© de ma prĂ©cĂ©dente expĂ©rience en entreprise, mâa donnĂ©
lâoccasion de mieux cerner lâorientation que je veux donner Ă mon parcours Professionnel et Personnel.
En effet, comme je lâai expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, travailler dans une centrale nuclĂ©aire mâa Ă©tĂ© tout Ă fait
bénéfique car toutes les actions entreprises sur un site nucléaire doivent provenir de décisions
communes et rĂ©flĂ©chies. Cela oblige donc chacun Ă son niveau Ă ĂȘtre rigoureux dans les tĂąches quâil
entreprend afin dâassurer une bonne traçabilitĂ© ainsi quâune efficacitĂ© optimale.
De plus, les mĂ©thodes et outils mis en place afin dâassurer la meilleure prĂ©vision concernant la
santĂ© dâun systĂšme sont en constante Ă©volution. Bien sĂ»r, cela peut dĂ©plaire dans le sens oĂč ça
engendre des modifications au niveau des logiciels couramment utilisés. Et cela peut faire perdre du
temps sur le court terme lors de la phase dâassimilation dâun nouvel outil mais on rĂ©cupĂšre ce manque Ă
gagner lorsque lâoutil, thĂ©oriquement plus adaptĂ© que son prĂ©dĂ©cesseur, est complĂštement maĂźtrisĂ©.
Le CNPE de Gravelines est aussi un site oĂč beaucoup de mĂ©thodes de management sont mises
en place. Par exemple, dans la cellule SMT, notre chef dâĂ©quipe essayait au maximum de mettre en
place un management visuel. Cela permet dâassurer une meilleure comprĂ©hension des communications
et de rendre plus ludique la maniĂšre dont les informations sont transmises.
- 57. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 57
8 Bibliographie et Sitographie
Analyse vibratoire Niveau 3 [Livre] / aut. Icare. - 2014.
ASE _ Principes de fonctionnement d'une centrale REP [Livre] / aut. EDF-GDF. - 2014.
ASE _ Sureté [Livre] / aut. EDF-GDF. - 2014.
Carnet mécanique 3- Métrologie [Livre] / aut. EDF-GDF. - 2014.
Carnet mécanique 6- Vibration projet [Livre] / aut. EDF-GDF. - 2014.
Catalogue des roulements avec caractéristiques techniques [Livre] / aut. SKF. - 2015.
Description avancée des générateurs Diesel LHP [Livre] / aut. EDF-GDF. - 2013.
Fonction collecte 01dB 4.2.2 [Livre] / aut. OneProd. - 2006.
Formation Dynamic Balncing F012 French [Livre] / aut. Icare. - 2015.
Manuel EDF [Livre] / aut. OneProd. - 2006.
Manuel Utilisateur 01dB [Livre] / aut. OneProd.
Organigramme de la centrale [Livre] / aut. Gravelines CNPE. - 2015.
ParamĂštres du suivi de tendance (tableur) [Livre] / aut. EDF Agent.
PPT sur l'analyse vibratoire [Livre] / aut. Gravelines CNPE. - 2013.
PV GRA L-14 001 105 (Analyse vibratoire) [Livre] / aut. Gravelines CNPE. - 2014.
Roulement et diagnostique des fréquences attendues [Livre] / aut. Gravelines EDF.
Schémas mécanique et plans de LHP et LHQ [Livre] / aut. EDF-GDF.
- 58. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 58
9 Annexes
9.1 Fiche Reflexe : Mesure vibratoire
- 73. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 73
9.2 Fiche Reflexe Equilibrage Dynamique
- 100. Rapport Stage EDF par Cyril VAAST Page 100
9.4 Suivi de tendance EAS
0
50
100
150
200
250
300
25/01/2005
24/02/2005
19/04/2005
18/05/2005
23/06/2005
12/08/2005
23/09/2005
19/10/2005
30/12/2005
14/01/2006
17/01/2006
08/02/2006
16/02/2006
22/02/2006
02/03/2006
12/03/2006
16/03/2006
22/04/2006
20/05/2006
27/07/2006
22/08/2006
20/09/2006
02/11/2006
15/12/2006
19/01/2007
01/04/2007
25/04/2007
14/06/2007
11/07/2007
06/08/2007
04/09/2007
15/11/2007
11/12/2007
04/03/2008
01/04/2008
05/06/2008
16/07/2008
23/09/2008
25/10/2008
11/01/2009
20/02/2009
02/04/2009
15/06/2009
25/07/2009
04/10/2009
30/12/2009
27/01/2010
21/04/2010
08/05/2010
28/07/2010
03/09/2010
14/10/2010
20/04/2011
09/07/2011
17/08/2011
20/10/2011
25/11/2011
23/12/2011
10/03/2012
04/05/2012
28/06/2012
13/08/2012
07/11/2012
23/01/2013
28/02/2013
07/05/2013
07/06/2013
04/09/2013
04/10/2013
02/01/2014
22/01/2014
29/03/2014
17/05/2014
22/07/2014
22/08/2014
12/11/2014
31/12/2014
24/03/2015
24/04/2015
Déplacement(en”m)
Datedelamesure
SuividetendancedeEASentre2001et201S,capteur1R1
2EAS002PO2EAS001PO
3EAS002PO3EAS001PO
4EAS002PO4EAS001PO
1EAS001PO1EAS002PO
5EAS002PO5EAS001PO
6EAS002PO6EAS001PO
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6
7
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11
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19