SlideShare ist ein Scribd-Unternehmen logo
1 von 9
Downloaden Sie, um offline zu lesen
Le sens du mot « ouvert » selon Google

Source : The meaning of open, 21/12/2009, Jonathan Rosenberg
http://googleblog.blogspot.com/2009/12/meaning-of-open.html

Traduction : Jérôme Delacroix, Coopératique, www.cooperatique.com

La semaine dernière j'ai envoyé un courriel aux Googlers1 sur le sens du mot «ouvert» en ce qui
concerne l'Internet, Google et ses utilisateurs. Dans un esprit d'ouverture, j'ai pensé qu'il serait bon
de partager ces réflexions au-delà des murs de notre entreprise.

Chez Google, nous pensons que les systèmes ouverts gagnent. Pour les consommateurs, ils
amènent plus d'innovation, plus de valeur et plus de liberté de choix, et pour les entreprises un
écosystème dynamique, rentable et concurrentiel. De nombreuses sociétés diraient à peu près la
même chose car elles savent que se déclarer « ouvertes » est une posture à la fois bonne pour leur
marque et totalement dénuée de risque. Après tout, dans notre industrie, il n'existe pas de
définition claire de ce que signifie réellement être ouvert. Il s'agit d'un terme digne de l’effet
Rashomon : hautement subjectif et extrĂŞmement important.

Le sujet de l’ouverture semble revenir souvent chez Google ces temps-ci. J’ai participé à plusieurs
réunions où nous discutions au sujet d’un produit et où quelqu’un est intervenu pour dire que nous
devrions être plus ouverts. S’en sont suivis des débats qui ont révélé que si presque tout le monde
dans la salle était convaincu des bienfaits de l’ouverture, nous n’étions pas nécessairement
d’accord sur ce que cela voulait dire en pratique.

Ce genre de scène se reproduit suffisamment souvent pour que j’en arrive à la conclusion que
nous avons besoin d’établir notre définition de l’ouverture en termes clairs que nous pouvons tous
comprendre et sur lesquels nous pouvons tous nous accorder. La suite de cet article développe
cette définition fondée sur mes expériences chez Google et la participation de plusieurs collègues.
Nous gérons notre société et prenons nos décisions produit en fonction de ces principes, c’est
pourquoi je vous encourage à les lire, revoir et débattre avec attention. Ensuite, faites-les vôtres et
tâchez de les incorporer dans votre travail. C’est un sujet complexe et s’il fait débat (et je suis sûr
qu’il le fera !), il faut qu’il ait lieu ouvertement ! N’hésitez pas à commenter.

Il y a deux composants dans notre définition de l’ouverture : la technologie ouverte et
l’information ouverte. La technologie ouverte comprend le logiciel libre2, ce qui signifie que nous
publions et supportons activement des lignes de code qui favorisent la croissance de l’Internet, et
les standards ouverts, ce qui signifie que nous adhérons à ceux qui sont déjà acceptés et que, si
aucun n’existe, nous travaillons pour créer des standards qui améliorent l’Internet dans son
ensemble (et pas uniquement Google). L’information ouverte signifie la chose suivante : quand
nous avons des informations sur nos utilisateurs, nous les utilisons pour leur fournir quelque chose
qui a de la valeur pour eux, nous sommes transparents sur ces informations, et nous leur donnons
le contrĂ´le dessus. Telles sont du moins les choses que nous devons faire. Dans bien des cas, nous
n’en sommes pas là, mais j’espère que ce billet contribuera au travail que nous avons commencé à
faire pour combler l’écart entre notre vision cible et la réalité.




1
    Employés de Google
2
    open source
Le sens du mot « ouvert » selon Google
Si nous pouvons incarner ce modèle d’ouverture (et je crois que nous le pouvons), alors nous
pourrons prêcher par l’exemple et inciter d’autres entreprise et notre industrie tout entière à
adopter le mĂŞme engagement. Si elles nous rejoignent, le monde sera plus accueillant.

Les systèmes ouverts gagnent

Pour entrer davantage dans le détail de notre point de vue, celui-ci commence par l’affirmation
que les systèmes ouverts gagnent. C’est contre intuitif pour les diplômés de MBA à qui on a
enseigné de créer un avantage concurrentiel durable en créant un système fermé, en le rendant
populaire puis à l’exploiter tout au long du cycle de vie du produit. La sagesse conventionnelle
soutient que les entreprises ont intérêt à rendre les clients captifs afin de maintenir les concurrents
à l’écart. Pour ce faire, il existe différentes tactiques : des fabricants de rasoirs vendent le rasoir
bon marché et les lames coûteuses, l’IBM de jadis fabriquait de gros ordinateurs coûteux et des
logiciels ... coûteux aussi. Quoi qu'il en soit, un système fermé bien géré peut offrir de nombreux
bénéfices. Il peut se traduire par des produits bien conçus dans le court terme – l’iPod et l’iPhone
en sont des exemples évidents - mais finalement l'innovation dans un système fermé tend à être au
mieux incrémentale (est-ce qu’un rasoir à quatre lames est vraiment beaucoup mieux qu’un rasoir
à trois lames ?) parce que le but ultime est de préserver le statu quo. Une trop grande confiance en
soi est la marque distinctive de tout système fermé. Si vous n'avez pas besoin de travailler dur
pour garder vos clients, vous ne le ferez pas.

Les systèmes ouverts sont tout le contraire. Ils sont concurrentiels et bien plus dynamiques. Dans
un système ouvert, un avantage concurrentiel ne découle pas du blocage des clients mais d’une
compréhension des mutations rapides du système meilleure que celle des concurrents et de
l’utilisation de ce savoir pour générer des produits meilleurs et plus innovants. La compagnie
performante dans un système ouvert est à la fois un innovateur rapide et un leader d'opinion ; cette
image de marque de pionnier permanent attire les clients, puis la rapidité de l’innovation les
retient. Ce n'est pas facile - loin de là - mais les entreprises rapides n’ont rien à craindre, et quand
elles réussissent, elles peuvent engendrer une valeur remarquable pour les actionnaires.

Les systèmes ouverts sont susceptibles de faire naître de nouvelles industries. Ils tirent parti de
l'intelligence de la population en général et enjoignent les entreprises à se concurrencer, innover et
gagner sur le mérite de leurs produits et pas seulement grâce à de brillantes tactiques d'affaires. La
course pour cartographier le génome humain en est un exemple.

Dans le livre Wikinomics, Don Tapscott et Anthony Williams expliquent comment, au milieu des
années 90, des sociétés privées ont découvert et breveté de grandes quantités de séquences d’ADN
et ont contrôlé ensuite qui pouvait avoir accès à cette information et à quel prix. La propriété
privée d’une telle quantité de génome a fait grimper les coûts et a rendu la création de nouveaux
médicaments bien moins efficace. C’est alors qu’en 1995, Merck Pharmaceuticals et le Centre
pour le Séquençage du Génome de l’Université de Washington ont changé les règles du jeu en
lançant une nouvelle initiative, ouverte, baptisée the Merck Gene Index. En trois ans, ils ont publié
plus de 800 000 séquences de gènes dans le domaine public, et d’autres projets collaboratifs ont
bientôt suivi. Dans l’industrie pharmaceutique, la R&D très en amont était réalisée
traditionnellement dans des laboratoires fermés ; l’initiative de Merck a non seulement changé la
culture de tout le secteur mais a aussi accéléré le rythme dans la recherche biomédicale et le
développement de médicaments. Elle a donné aux chercheurs du monde entier un accès illimité à
une source ouverte d’informations dans le domaine génétique.




Le sens du mot « ouvert » selon Google
Une autre façon de voir la différence entre les systèmes ouverts et les systèmes fermés est que les
systèmes ouverts permettent l'innovation à tous les niveaux - du système d'exploitation à la
couche applicative - et pas seulement au sommet. Cela signifie qu’une entreprise n’a pas besoin
de dépendre du bon vouloir d’une autre pour mettre un produit sur le marché. Si le compilateur C
open source que j’utilise a un bug, je peux le corriger puisque le code est libre. Je n’ai pas besoin
d’ouvrir un rapport de bug et de prier pour que la réponse arrive à temps.

Donc si vous essayez de développer une filière entière le plus largement possible, les systèmes
ouverts l’emportent sur les systèmes fermés. Et c'est exactement ce que nous essayons de faire
avec l'Internet. Notre engagement à ouvrir les systèmes n’est pas altruiste. Il s'agit plutôt d’un bon
sens des affaires car un Internet ouvert crée un flux constant d'innovations qui attire des
utilisateurs et les usages et tire l'ensemble du secteur. Hal Varian a une Ă©quation dans son livre
Information Rules qui s'applique ici:

Rétribution = (valeur ajoutée totale de l'industrie) * (Notre part de la valeur de l'industrie)

Toutes choses égales par ailleurs, une augmentation de 10% en part de marché ou une
augmentation de 10% de la valeur de l'industrie dans son ensemble devrait conduire au mĂŞme
résultat. Mais dans notre industrie une augmentation de 10% en valeur de l'industrie permettra
d'obtenir une récompense bien plus grande car elle stimulera les économies d'échelle sur
l'ensemble du secteur, accroîtra la productivité et réduira les coûts pour tous les acteurs. Tant que
nous continuons à mettre sur le marché un flux constant de bons produits, nous prospérerons,
comme le reste de l’industrie. Nous aurons peut-être une plus petite part du gâteau, mais ce sera
d’un plus gros gâteau.

Autrement dit, l’avenir de Google dépend de l’ouverture d’Internet et notre action de
sensibilisation sur le thème de l’ouverture fera grandir le Web pour le bien de tous, y compris
Google.

Une technologie ouverte

La définition de l’ouverture commence par les technologies mêmes sur lesquelles Internet s’est
construit : les standards ouverts et le logiciel libre.

Les standards ouverts

Les réseaux ont toujours été dépendant de la capacité de standards à se développer. Quand les
premiers chemins de fer ont été construits sur le territoire des Etats-Unis au début du dix-
neufième siècle, il existait 7 standards différents pour l’écartement des rails. Le réseau ne s’est pas
développé, notamment vers l’Ouest, tant que les compagnies de chemins de fer ne se sont pas
mises d’accord sur un même écartement de de 4 '8.5 ". (Dans ce cas précis, la « guerre des
normes » était une guerre réelle : les Chemins de fer du Sud ont été contraints de reconvertir plus
de 11 000 miles de voies ferrées à la nouvelle norme, après que la Confédération a perdu la guerre
civile face Ă  l'Union.)

Il y avait donc des précédents lorsque Vint Cerf et ses collègues ont proposé, en 1974, d'utiliser
un standard ouvert (qui est devenu le protocole TCP / IP) pour relier les différents réseaux
informatiques qui avaient vu le jour aux Etats-Unis. Ils ne savaient pas exactement combien il y
en avait, l’ « Internet » - un terme inventé par Vint – devait donc être ouvert. Tous les réseaux



Le sens du mot « ouvert » selon Google
devaient pouvoir se connecter en utilisant le protocole TCP / IP. Le résultat de cette décision, c’est
qu’il y a maintenant environ 681 millions de serveurs connectés sur l'Internet.

Aujourd'hui, nous fondons les produits de nos développeurs sur des standards ouverts, car
l'interopérabilité est un élément essentiel du choix des utilisateurs. Qu'est ce que cela signifie pour
les chefs de produit de Google et ses ingénieurs ? C’est simple : chaque fois que c’est possible,
vous devez utiliser des standards ouverts. Si vous vous aventurez dans une zone oĂą les normes
ouvertes n'existent pas, créez-les. Si les normes existantes ne sont pas aussi bonnes qu'elles
devraient l'être, travaillez à les améliorer et tâchez de rendre ces améliorations les plus simples et
les mieux documentées que vous pouvez. Nos priorités doivent toujours aller aux utilisateurs et à
l'industrie dans son ensemble et pas seulement au seul bénéfice de Google ; vous devez travailler
au sein des comités de normalisation et faire que nos changements fassent partie de la
spécification retenue.

Nous avons une bonne expérience en la matière. Dans les premières années du Google Data
Protocol (notre protocole API standard, qui est basé sur XML / Atom), nous avons travaillé en
tant que membre du groupe de travail sur le protocole Atom de l’IETF pour façonner la
spécification Atom. On peut également citer notre travail récent avec le W3C pour créer une API
de géolocalisation standard qui rendra la tâche plus facile aux développeurs pour bâtir des
applications embarquées dans un navigateur Web utilisant des données de positionnement
géographique. Ce standard profite à chacun, pas seulement à nous, et offrira aux utilisateurs un
accès à un nombre bien plus grand d’applications extraordinaires créées par des milliers de
développeurs.

Les logiciels libres

La plupart de ces applications seront construites sur des logiciels open source, un phénomène
responsable de la croissance explosive du Web au cours des 15 dernières années. Il existe ici
encore un précédent historique : si le terme «open source» a été inventé dans les années 1990, le
concept de partage des informations à valeur ajoutée pour catalyser une industrie existait bien
avant Internet. Au début des années 1900, l'industrie automobile américaine a institué un accord
de licences croisées par lequel les brevets ont été partagées ouvertement et librement entre les
fabricants. Avant cet accord, les propriétaires du brevet sur le moteurs deux-temps avaient
efficacement mis l’industrie sous tutelle.

L’open source, aujourd'hui, va bien au-delà du pot commun de brevets des constructeurs
automobiles et a conduit à la mise au point des composants logiciels sophistiqués - Linux,
Apache, SSH, et d’autres - sur lesquels Google est construit. En fait, nous utilisons des dizaines
de millions de lignes de code open source pour faire fonctionner nos produits. Nous donnons
Ă©galement en retour : nous sommes le premier contributeur open source dans le monde,
contribuant Ă  plus de 800 projets pour un nombre total de plus de 20 millions de lignes de code,
dont quatre projets (Chrome, Android, Chrome OS, et Google Web Toolkit) totalisent chacun plus
d’un million de lignes de code. Nous avons des équipes qui travaillent pour soutenir Mozilla et
Apache, ainsi qu’un projet open source de service d’hébergement (code.google.com/hosting), qui
héberge plus de 250 000 projets. Non seulement ces activités nous permettent de compter sur les
contributions des autres pour nous aider Ă  construire les meilleurs produits, mais elles signifient
aussi que d'autres peuvent utiliser nos logiciels en tant que briques de base pour leurs propres
produits, si nous ne parvenons pas Ă  ĂŞtre nous-mĂŞmes suffisamment innovants.




Le sens du mot « ouvert » selon Google
Lorsque nous ouvrons notre code source, nous utilisons le protocole de licence ouvert Apache 2.0,
ce qui signifie que nous ne contrĂ´lons pas le code. D'autres peuvent prendre notre code open
source, le modifier, le rendre propriétaire et le distribuer sous la forme de leur propre produit.
Android en est un parfait exemple, puisque plusieurs équipementiers ont déjà pris notre code et
fait de grandes choses avec lui. Toutefois, cette approche n’est pas dénuée de risques, puisque le
logiciel peut se fragmenter en différentes branches qui ne fonctionnent pas bien ensemble (comme
cela fut le cas pour Unix dans le domaine des postes de travail décentralisés, avec les versions
Apollo, Sun, HP, etc.). Nous travaillons dur pour éviter que cela n’arrive dans le cas d’Android.

Si nous nous sommes engagés à ouvrir le code de nos outils de développement, cela ne signifie
pas que tous les produits Google sont open source. Notre objectif est de garder l'Internet ouvert,
ce qui favorise le choix et la concurrence et empêche le « verrouillage » des utilisateurs et des
développeurs. Dans de nombreux cas, notamment pour nos outils de recherche et nos offres
publicitaires, l'ouverture du code ne contribuerait pas Ă  ces objectifs et pourrait mĂŞme ĂŞtre nuisible
aux utilisateurs. La recherche et les marchés de la publicité sont déjà très concurrentiels avec des
coûts de conversion très bas, ce qui fait que les utilisateurs et les annonceurs ont déjà beaucoup de
choix et ne sont pas verrouillés. Sans parler du fait que l'ouverture de ces systèmes permettraient à
certains de manipuler nos algorithmes de recherche et de classement qualitatif des annonces, ce
qui réduirait pour tout le monde notre qualité.

Donc, lorsque vous construisez votre produit ou ajoutez de nouvelles fonctionnalités, arrêtez-vous
un moment et demandez-vous : est-ce que rendre ce code open source favoriserait une plus grande
ouverture de l’Internet ? Est-ce que cela favoriserait un plus grand choix pour les utilisateurs, les
annonceurs et nos partenaires ? Cela serait-il source de plus de concurrence et d'innovation? Si
oui, alors vous devez faire le choix de l’open source. Et quand vous faites ce choix, faites-le bien :
ne vous contentez pas de le jeter de l’autre côté du mur, dans le domaine public, pour ne plus y
penser. Assurez-vous d'avoir les moyens de prêter attention à ce code et d’encourager
l’implication des développeurs. Le Google Web Toolkit, que nous avons mis au point à l'air libre
et pour lequel nous avons utilisé un outil de remontée de bugs et de gestion de code public, est un
bon exemple de la manière de procéder.

L’information ouverte

La fondation de standards ouverts et open source a conduit à un Web où d'énormes quantités de
renseignements personnels - photos, contacts, mises à jour - sont régulièrement déposées par les
utilisateurs. L'ampleur des informations partagées et le fait qu'elles peuvent être sauvegardées
pour toujours soulèvent une question qui était à peine évoquée il y a quelques années : comment
traitons-nous cette information ?

Au cours de l’Histoire, les nouvelles technologies de l’information ont souvent permis de
nouvelles formes de commerce. Par exemple, lorsque des agents économiques, dans la région de
la Méditerranée, vers 3000 avant JC, ont inventé des sceaux (appelées bullae) pour s'assurer que
leurs envois atteindraient leurs destinations sans falsification, ils ont fait passer le commerce,
jusqu’alors purement local, à l’ère des échanges longue distance. L’avènement de l’écriture puis,
plus récemment, des ordinateurs, a engendré des transformations similaires. A chaque étape du
processus, la transaction, c’est-à-dire un accord consensuel où chaque parti reçoit quelque chose
de valeur, était mue par un nouveau type d'information qui permettait à un contrat d’être exécuté.

Sur le Web, la nouvelle forme que prend le commerce est l'Ă©change de renseignements personnels
contre quelque chose de valeur. Il s'agit d'une opération que des millions d'entre nous réalisent


Le sens du mot « ouvert » selon Google
tous les jours, et elle a des avantages potentiellement importants. Un assureur automobile pourrait
par exemple surveiller les habitudes de conduite d'un client, en temps réel, et lui consentir un
rabais pour bonne conduite - ou au contraire une prime pour excès de vitesse – en utilisant des
informations fournies par GPS, informations qui n'Ă©taient pas disponibles il y a seulement
quelques années. Ceci est un cas relativement simple, mais nous allons rencontrer beaucoup de
scénarios plus sensibles.

Admettons que votre enfant est allergique à certains médicaments. Permettriez-vous que ses
données médicales soient accessibles à une seringue sans fil intelligente qui pourrait empêcher un
médecin ou une infirmière de lui donner par inadvertance l’un de ces médicaments ?
Personnellement, je le ferais, mais vous pouvez décider que le bracelet en métal autour de son
poignet est une mesure suffisante. Voilà ce dont il s’agit : les gens peuvent et vont aboutir à des
décisions différentes, et quand il s'agit de leurs renseignements personnels, nous devons traiter
l'ensemble de ces décisions avec le même respect.

Donc, si le fait d’avoir plus d'informations personnelles en ligne peut être très bénéfique pour tout
le monde, l’utilisation de ces informations doit être guidée par des principes responsables,
Ă©volutifs et suffisamment souples pour accompagner les changements de notre industrie. Et
contrairement à la technologie ouverte, pour laquelle notre objectif est de faire croître
l'écosystème Internet, notre approche pour ouvrir l'information est de construire la confiance avec
les individus qui prennent part à cet écosystème ( utilisateurs, partenaires et clients). En ligne, la
confiance est la monnaie la plus importante ; pour la construire, nous adhérons à trois principes de
l'information ouverte: la valeur, la transparence et le contrĂ´le.

La valeur de l’information

D'abord et avant tout, nous avons besoin de fabriquer des produits qui sont utiles aux utilisateurs.
Dans de nombreux cas, nous pouvons rendre nos produits encore meilleurs si nous en savons plus
sur l'utilisateur. Cependant, des préoccupations liées à la confidentialité peuvent surgir si les gens
ne comprennent pas ce qu'ils obtiennent en Ă©change de leurs informations personnelles.
Expliquez-leur ce qu’ils y gagnent et ils acceptent souvent à la transaction. Par exemple, des
millions de gens laissent les sociétés de cartes de crédit conserver des informations sur leurs
achats en échange de l’avantage qu’il y a à ne pas devoir transporter de la monnaie avec soi.

C’est ce que nous avons bien fait quand nous avons lancé la publicité basée sur les intérêts
(Interest-Based Advertising), en mars dernier. I.B.A. produit des annonces plus pertinentes et plus
utiles. Telle est la valeur supplémentaire que nous créons en fonction des renseignements que
nous recueillons. I.B.A. comprend également un gestionnaire des préférences utilisateur qui
explique clairement ce que les utilisateurs obtiennent en Ă©change de leurs informations et leur
permet de quitter le programme ou de modifier leurs paramètres. La grande majorité des
personnes qui consultent le gestionnaire de préférences choisit d'ajuster ses paramètres, plutôt que
de quitter le programme, parce quelle se rend compte de l’utilité de recevoir des publicités
personnalisées par rapport à leurs intérêts.

Telle doit être notre approche par défaut : dire aux gens, de manière évidente, en langage clair, ce
que nous savons d'eux et pourquoi il est précieux pour eux que nous le connaissions. Vous pensez
que la valeur de votre produit est tellement Ă©vidente qu'il n'y a pas besoin d'explications ? Il y a de
bonnes chances pour que vous ayez tort.




Le sens du mot « ouvert » selon Google
Transparence

Ensuite, il est nécessaire que les utilisateurs puissent trouver facilement les informations que nous
rassemblons et stockons à leur sujet dans l'ensemble de nos produits. Nous avons récemment fait
un grand pas dans cette direction avec le lancement de Google Dashboard, interface centralisée
où les utilisateurs peuvent afficher les données personnelles conservées par chaque produit
Google (soit plus de 20 produits, dont Gmail, YouTube et le moteur de recherche) et contrĂ´ler
leurs paramètres personnels. A notre connaissance, nous sommes la première société Internet à
offrir un tel service et nous espérons qu'il deviendra la norme. Un autre bon exemple est notre
Politique de confidentialité, qui est écrite pour les êtres humains et pas seulement pour des
avocats.

Cependant, nous pouvons aller encore plus loin. Si vous gérez un produit de consommation pour
lequel vous collectez des informations sur vos utilisateurs, votre produit devrait faire partie du
Dashboard. Si vous êtes déjà à ce stade, cela ne suffit pas. Pour chaque nouvelle fonctionnalité ou
version, demandez-vous si vous avez des informations supplémentaires que vous pouvez ajouter
au Dashboard (mĂŞme si ces informations sont publiquement disponibles par ailleurs sur d'autres
sites).

Demandez-vous comment vous pouvez augmenter la transparence au sein de votre produit.
Lorsqu’un utilisateur télécharge une application Android, par exemple, l'appareil lui indique à
quelles informations l’application sera en mesure d'accéder à son sujet et à propos de son
téléphone, et il a alors le choix de poursuivre ou non. Il n'a pas besoin de fouiller dans les menus
pour trouver les informations qu’il divulgue – l’application le lui dit à l'avance et lui donne les
moyes de décider quoi faire. Votre produit est-il comme ça ? Comment pouvez-vous accroître la
participation des utilisateurs dans votre produit grâce à plus de transparence ?

Le contrĂ´le

Enfin, nous devons toujours donner le contrĂ´le Ă  l'utilisateur. Si nous avons des informations sur
un utilisateur, comme avec I.B.A., il devrait ĂŞtre facile pour lui de supprimer ces informations et
de quitter le programme. MĂŞme si les utilisateurs se servent de nos produits et stockent du contenu
chez nous, cela reste leur contenu, pas le nĂ´tre. Ils devraient ĂŞtre en mesure de l'exporter ou de le
supprimer Ă  tout moment, sans frais, et aussi facilement que possible. Gmail est un excellent
exemple car nous offrons gratuitement la possibilité de rediriger le courrier vers n'importe quelle
adresse. La possibilité de changer de produit est un point capital ; au lieu de construire des murs
autour de votre produit, construisez des ponts. Donner aux utilisateurs des options réelles.

S'il existe déjà des normes pour le traitement des données des utilisateurs, alors nous devons les
respecter. Si une norme n'existe pas, nous devons travailler pour créer une structure ouverte qui
profite à l'ensemble du Web, même si une norme fermée semble être mieux pour nous (rappelez-
vous : ce n'est pas vrai !). En attendant, nous devons faire tout notre possible pour que quitter
Google soit aussi facile que possible. Google n'est pas l'Hôtel California : vous pouvez partir
quand vous voulez, et partir vraiment !

Comme Eric3 l’a dit dans sa note de stratégie 2009, « nous ne prenons pas les utilisateurs au piège,
nous leur permettons de nous quitter facilement pour nos concurrents ». Cette politique est
comparable aux sorties d'urgence dans les avions - une analogie que notre pilote de PDG


3
    Eric Schmidt, PDG de Google
Le sens du mot « ouvert » selon Google
apprécierait. Vous espérez ne jamais les utiliser, mais vous êtes content qu'elles sont là et seriez
furieux si elles ne l'Ă©taient pas.

C'est pourquoi nous avons créé une équipe – le Front de Libération des Données
(http://www.dataliberation.org/) - pour veiller Ă  ce que nos utilisateurs puissent partir facilement
s’ils le souhaitent. Parmi les exemples récents de leurs travaux, on peut citer Blogger (les
internautes qui choisissent de quitter Blogger pour un autre service peuvent facilement emporter
leur contenu avec eux) et Google Docs (les utilisateurs peuvent maintenant rassembler tous leurs
documents, présentations et feuilles de calcul dans un fichier zip et le télécharger). Construisez
vos produits afin que l'équipe de Libération des Données puisse réussir sa mission. Une façon de
faire est d'avoir une bonne API publique qui expose toutes les données de vos utilisateurs.
N'attendez pas une V.2 ou une V.3, discutez de ce point dès le début de vos réunions de
planification et faites-en un élément de votre produit dès le départ.

Lorsque les journalistes du Guardian, un des principaux journaux du Royaume-Uni, ont examiné
les travaux de l'équipe de Libération des Données, ils ont proclamé qu'ils étaient «contre-intuitifs»
pour ceux qui sont «habitués à la mentalité de verrouillage des précédentes batailles
commerciales ». Ils ont raison, c’est une approche paradoxale pour ceux qui en sont restés à
l’ancienne façon de penser des MBA. Mais si nous faisons bien notre travail, bientôt, cela
n’apparaîtra plus comme paradoxal. Notre objectif est de faire de l’ouverture la norme.  Les gens
vont s’intéresser graduellement à l’esprit d’ouverture, puis ils vont s’y attendre et l’exiger, et ils
seront furieux quand ils ne l’obtiendront pas. Quand l’esprit « open » sera intuitif, c’est alors que
nous aurons réussi.

Quand « big is beautiful »

Les systèmes fermés sont bien définis et rentables, mais seulement pour ceux qui les contrôlent.
Les systèmes ouverts sont chaotiques et rentables, mais seulement pour ceux qui les comprennent
bien et s’adaptent plus rapidement que les autres. Les systèmes fermés croissent rapidement,
tandis que les systèmes ouverts évoluent plus lentement. Parier sur l’ouverture demande une
bonne dose d'optimisme, de volonté et les moyens de penser à long terme. Heureusement, chez
Google, nous avons ces trois choses.

En raison de notre portée, de notre savoir-faire technique et de notre soif de grands projets, nous
pouvons parier sur des défis qui nécessitent de gros investissements, en l'absence d’un retour sur
investissement évident à court terme. Cela nous permet de photographier les rues de la planète de
manière à ce que vous puissiez explorer le quartier autour d'un appartement que vous envisagez de
louer, à des milliers de kilomètres de distance. Nous pouvons numériser des millions de livres et
les rendre largement accessibles (tout en respectant les droits des Ă©diteurs et auteurs). Nous
pouvons créer un système de courrier électronique qui fournit un gigaoctet de capacité de
stockage (aujourd'hui plus de 7 gigas) Ă  une Ă©poque oĂą tous les autres services ne fournissaient
qu'une faible fraction de ce total. Nous pouvons instantanément traduire des pages Web à partir de
51 langues. Nous pouvons traiter des données de recherche pour aider des organismes de santé
publique à détecter les flambées de grippe beaucoup plus tôt. Nous pouvons construire un
navigateur plus rapide (Chrome), un meilleur système d'exploitation mobile (Android), et une
toute nouvelle plateforme de communication (Wave), puis les ouvrir pour que les développeurs du
monde entier puissent les personnaliser et les améliorer.

Nous pouvons faire ces choses parce qu’il s’agit de problèmes d'informations et que nous avons
les experts en informatique, la technologie et la puissance de calcul pour les résoudre. Ce faisant,


Le sens du mot « ouvert » selon Google
nous rendons de nombreuses plateformes meilleures, plus concurrentielles et plus novatrices, qu’il
s’agisse de vidéo, de cartographie, de mobilité, de PC, de voix, d’applications pour l'entreprise.
Nous sommes souvent critiqués pour notre taille, mais parfois être plus gros nous permet de nous
atteler Ă  l'impossible.

Tout cela est inutile, cependant, si nous échouons dans le domaine de l’ouverture. Nous avons
donc besoin de constamment nous dépasser. Contribuons-nous à des normes ouvertes qui
améliorent notre industrie ? Qu’est-ce qui nous empêche de publier notre code source ? Donnons-
nous Ă  nos utilisateurs suffisamment de valeur, de transparence et de contrĂ´le? Ouvrez autant que
vous le pouvez et aussi souvent que vous le pouvez, et si on vous demande si c’est une bonne
approche, expliquez pourquoi ce n'est pas seulement une bonne approche, mais la meilleure
approche. C'est une approche qui va transformer le monde des affaires et du commerce dans ce
siècle encore jeune, et quand nous aurons réussi, nous ré-écrirons efficacement le programme des
MBA pour les décennies à venir !

Un Internet ouvert transforme la vie dans sa globalité. Il a le potentiel de fournir toute
l'information du monde à chacun et de donner à toute personne le pouvoir de la liberté
d'expression. Ces prédictions figuraient dans un courriel que je vous ai envoyé plus tôt cette année
(publié par la suite sous la forme d’un billet de blog), qui décrivait ma vision pour l'avenir de
l'Internet. Mais maintenant, je veux parler d’action, pas de vision. Il y a des forces liguées contre
l'Internet ouvert - des gouvernements qui contrôlent l'accès, des entreprises qui se battent dans
leur propre intérêt pour préserver le statu quo. Ils sont puissants, et s’ils réussissent, nous nous
retrouverons avec un Internet de la fragmentation, de la stagnation, des prix plus élevés et moins
de concurrence.

Nos compétences et notre culture nous donnent la possibilité et la responsabilité d'empêcher que
cela se produise. Nous croyons en la puissance de la technologie pour fournir de l'information.
Nous croyons en la puissance de l'information pour faire du bien. Nous pensons que l'ouverture
est le seul moyen pour qu’elles aient le plus large impact pour le plus grand nombre. Nous
sommes des techno-optimistes qui croyons que le chaos de l’ouverture profite à tout le monde.
Nous allons nous battre pour promouvoir ces idées chaque fois que nous le pourrons.

L’ouverture va gagner. Elle va gagner sur Internet et cette victoire se répercutera en cascade dans
de multiples domaines de la vie : l'avenir de la politique est la transparence. L'avenir du commerce
est la symétrie de l'information. L'avenir de la culture est la liberté. L'avenir de la science et de la
médecine est la collaboration. L'avenir du divertissement est la participation. Chacun de ces
avenirs dépend d'un Internet ouvert.

En tant que chefs de produits Google, vous construisez quelque chose qui va durer plus longtemps
que nous tous, et aucun de nous ne peut imaginer toutes les façons dont Google va se développer
et toucher la vie des gens. De ce point de vue, nous sommes comme notre collègue, Vint Cerf, qui
ne savait pas exactement combien de réseaux voudraient faire partie d’ « Internet » et qui, pour
cette raison, à choisi l’ouverture. Vint a certainement vu juste. Je crois que nous aussi.

Jonathan Rosenberg, Senior Vice President, Product Management, Google




Le sens du mot « ouvert » selon Google

Weitere ähnliche Inhalte

Ă„hnlich wie Le Sens Du Mot Ouvert Google

L'acheteur un nouvel entrepreneur
L'acheteur un nouvel entrepreneurL'acheteur un nouvel entrepreneur
L'acheteur un nouvel entrepreneurFrance Barter
 
Open source business model (odoo)
Open source business model (odoo)Open source business model (odoo)
Open source business model (odoo)Yassine LACHGAR
 
Open Innovation, par Isckia et Lescop
Open Innovation, par Isckia et LescopOpen Innovation, par Isckia et Lescop
Open Innovation, par Isckia et LescopAntoine Cheret
 
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RH
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RHLes réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RH
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RHClémence Bertrand-Jaume
 
innovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptxinnovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptxFatimaElMoukhtari1
 
Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)Fatimaelmokhtari1
 
Creation et lancement nouveau produit
Creation et lancement nouveau produitCreation et lancement nouveau produit
Creation et lancement nouveau produitMichel GOUGOU
 
Innovation: Une stratégie Bâtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bâtie sur MesureInnovation: Une stratégie Bâtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bâtie sur MesureIslem Yezza
 
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - ActiveeonSĂ©bastien Bourguignon
 
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...Pierre Philip-Couderc
 
La Connaissance et les 3 "e" de l\'Entreprise
La Connaissance et les 3 "e" de l\'EntrepriseLa Connaissance et les 3 "e" de l\'Entreprise
La Connaissance et les 3 "e" de l\'EntrepriseMGTissues
 
Isoskele open innovation presentation
Isoskele open innovation presentationIsoskele open innovation presentation
Isoskele open innovation presentationDidier LOPES
 
Keynote atbrest (1)
Keynote atbrest (1)Keynote atbrest (1)
Keynote atbrest (1)Anas MBASSO
 
La fabriquedesmobilités intro
La fabriquedesmobilités introLa fabriquedesmobilités intro
La fabriquedesmobilités introFabMob
 
Data responsable
Data responsableData responsable
Data responsableUtopies
 
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?NP6
 
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019Louis-Alexandre Louvet
 
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numérique
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numériqueLa course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numérique
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numériqueMarine ALLEON
 

Ă„hnlich wie Le Sens Du Mot Ouvert Google (20)

L'acheteur un nouvel entrepreneur
L'acheteur un nouvel entrepreneurL'acheteur un nouvel entrepreneur
L'acheteur un nouvel entrepreneur
 
Open source business model (odoo)
Open source business model (odoo)Open source business model (odoo)
Open source business model (odoo)
 
Open Innovation, par Isckia et Lescop
Open Innovation, par Isckia et LescopOpen Innovation, par Isckia et Lescop
Open Innovation, par Isckia et Lescop
 
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RH
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RHLes réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RH
Les réseaux sociaux d'entreprise au service de l'efficacité RH
 
Forum du GFII paris 2013
Forum du GFII paris 2013Forum du GFII paris 2013
Forum du GFII paris 2013
 
innovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptxinnovation et projets innovants (3).pptx
innovation et projets innovants (3).pptx
 
Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)Innovation et projets innovants (2)
Innovation et projets innovants (2)
 
Innovation right down to the market - Innoko
Innovation right down to the market - InnokoInnovation right down to the market - Innoko
Innovation right down to the market - Innoko
 
Creation et lancement nouveau produit
Creation et lancement nouveau produitCreation et lancement nouveau produit
Creation et lancement nouveau produit
 
Innovation: Une stratégie Bâtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bâtie sur MesureInnovation: Une stratégie Bâtie sur Mesure
Innovation: Une stratégie Bâtie sur Mesure
 
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon
#PortraitDeStartuper #77 - Denis Caromel - Activeeon
 
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...
The Lean launchpad - D’une Innovation biotechnologique vers sa Valeur dans le...
 
La Connaissance et les 3 "e" de l\'Entreprise
La Connaissance et les 3 "e" de l\'EntrepriseLa Connaissance et les 3 "e" de l\'Entreprise
La Connaissance et les 3 "e" de l\'Entreprise
 
Isoskele open innovation presentation
Isoskele open innovation presentationIsoskele open innovation presentation
Isoskele open innovation presentation
 
Keynote atbrest (1)
Keynote atbrest (1)Keynote atbrest (1)
Keynote atbrest (1)
 
La fabriquedesmobilités intro
La fabriquedesmobilités introLa fabriquedesmobilités intro
La fabriquedesmobilités intro
 
Data responsable
Data responsableData responsable
Data responsable
 
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?
Comment optimiser les achats croisés sur Internet grâce au marketing prédictif ?
 
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019
ISlean consulting | cahier des entrepreneurs 2019
 
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numérique
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numériqueLa course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numérique
La course à l'innovation pour passer le cap de la transformation numérique
 

Le Sens Du Mot Ouvert Google

  • 1. Le sens du mot « ouvert » selon Google Source : The meaning of open, 21/12/2009, Jonathan Rosenberg http://googleblog.blogspot.com/2009/12/meaning-of-open.html Traduction : JĂ©rĂ´me Delacroix, CoopĂ©ratique, www.cooperatique.com La semaine dernière j'ai envoyĂ© un courriel aux Googlers1 sur le sens du mot «ouvert» en ce qui concerne l'Internet, Google et ses utilisateurs. Dans un esprit d'ouverture, j'ai pensĂ© qu'il serait bon de partager ces rĂ©flexions au-delĂ  des murs de notre entreprise. Chez Google, nous pensons que les systèmes ouverts gagnent. Pour les consommateurs, ils amènent plus d'innovation, plus de valeur et plus de libertĂ© de choix, et pour les entreprises un Ă©cosystème dynamique, rentable et concurrentiel. De nombreuses sociĂ©tĂ©s diraient Ă  peu près la mĂŞme chose car elles savent que se dĂ©clarer « ouvertes » est une posture Ă  la fois bonne pour leur marque et totalement dĂ©nuĂ©e de risque. Après tout, dans notre industrie, il n'existe pas de dĂ©finition claire de ce que signifie rĂ©ellement ĂŞtre ouvert. Il s'agit d'un terme digne de l’effet Rashomon : hautement subjectif et extrĂŞmement important. Le sujet de l’ouverture semble revenir souvent chez Google ces temps-ci. J’ai participĂ© Ă  plusieurs rĂ©unions oĂą nous discutions au sujet d’un produit et oĂą quelqu’un est intervenu pour dire que nous devrions ĂŞtre plus ouverts. S’en sont suivis des dĂ©bats qui ont rĂ©vĂ©lĂ© que si presque tout le monde dans la salle Ă©tait convaincu des bienfaits de l’ouverture, nous n’étions pas nĂ©cessairement d’accord sur ce que cela voulait dire en pratique. Ce genre de scène se reproduit suffisamment souvent pour que j’en arrive Ă  la conclusion que nous avons besoin d’établir notre dĂ©finition de l’ouverture en termes clairs que nous pouvons tous comprendre et sur lesquels nous pouvons tous nous accorder. La suite de cet article dĂ©veloppe cette dĂ©finition fondĂ©e sur mes expĂ©riences chez Google et la participation de plusieurs collègues. Nous gĂ©rons notre sociĂ©tĂ© et prenons nos dĂ©cisions produit en fonction de ces principes, c’est pourquoi je vous encourage Ă  les lire, revoir et dĂ©battre avec attention. Ensuite, faites-les vĂ´tres et tâchez de les incorporer dans votre travail. C’est un sujet complexe et s’il fait dĂ©bat (et je suis sĂ»r qu’il le fera !), il faut qu’il ait lieu ouvertement ! N’hĂ©sitez pas Ă  commenter. Il y a deux composants dans notre dĂ©finition de l’ouverture : la technologie ouverte et l’information ouverte. La technologie ouverte comprend le logiciel libre2, ce qui signifie que nous publions et supportons activement des lignes de code qui favorisent la croissance de l’Internet, et les standards ouverts, ce qui signifie que nous adhĂ©rons Ă  ceux qui sont dĂ©jĂ  acceptĂ©s et que, si aucun n’existe, nous travaillons pour crĂ©er des standards qui amĂ©liorent l’Internet dans son ensemble (et pas uniquement Google). L’information ouverte signifie la chose suivante : quand nous avons des informations sur nos utilisateurs, nous les utilisons pour leur fournir quelque chose qui a de la valeur pour eux, nous sommes transparents sur ces informations, et nous leur donnons le contrĂ´le dessus. Telles sont du moins les choses que nous devons faire. Dans bien des cas, nous n’en sommes pas lĂ , mais j’espère que ce billet contribuera au travail que nous avons commencĂ© Ă  faire pour combler l’écart entre notre vision cible et la rĂ©alitĂ©. 1 EmployĂ©s de Google 2 open source Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 2. Si nous pouvons incarner ce modèle d’ouverture (et je crois que nous le pouvons), alors nous pourrons prĂŞcher par l’exemple et inciter d’autres entreprise et notre industrie tout entière Ă  adopter le mĂŞme engagement. Si elles nous rejoignent, le monde sera plus accueillant. Les systèmes ouverts gagnent Pour entrer davantage dans le dĂ©tail de notre point de vue, celui-ci commence par l’affirmation que les systèmes ouverts gagnent. C’est contre intuitif pour les diplĂ´mĂ©s de MBA Ă  qui on a enseignĂ© de crĂ©er un avantage concurrentiel durable en crĂ©ant un système fermĂ©, en le rendant populaire puis Ă  l’exploiter tout au long du cycle de vie du produit. La sagesse conventionnelle soutient que les entreprises ont intĂ©rĂŞt Ă  rendre les clients captifs afin de maintenir les concurrents Ă  l’écart. Pour ce faire, il existe diffĂ©rentes tactiques : des fabricants de rasoirs vendent le rasoir bon marchĂ© et les lames coĂ»teuses, l’IBM de jadis fabriquait de gros ordinateurs coĂ»teux et des logiciels ... coĂ»teux aussi. Quoi qu'il en soit, un système fermĂ© bien gĂ©rĂ© peut offrir de nombreux bĂ©nĂ©fices. Il peut se traduire par des produits bien conçus dans le court terme – l’iPod et l’iPhone en sont des exemples Ă©vidents - mais finalement l'innovation dans un système fermĂ© tend Ă  ĂŞtre au mieux incrĂ©mentale (est-ce qu’un rasoir Ă  quatre lames est vraiment beaucoup mieux qu’un rasoir Ă  trois lames ?) parce que le but ultime est de prĂ©server le statu quo. Une trop grande confiance en soi est la marque distinctive de tout système fermĂ©. Si vous n'avez pas besoin de travailler dur pour garder vos clients, vous ne le ferez pas. Les systèmes ouverts sont tout le contraire. Ils sont concurrentiels et bien plus dynamiques. Dans un système ouvert, un avantage concurrentiel ne dĂ©coule pas du blocage des clients mais d’une comprĂ©hension des mutations rapides du système meilleure que celle des concurrents et de l’utilisation de ce savoir pour gĂ©nĂ©rer des produits meilleurs et plus innovants. La compagnie performante dans un système ouvert est Ă  la fois un innovateur rapide et un leader d'opinion ; cette image de marque de pionnier permanent attire les clients, puis la rapiditĂ© de l’innovation les retient. Ce n'est pas facile - loin de lĂ  - mais les entreprises rapides n’ont rien Ă  craindre, et quand elles rĂ©ussissent, elles peuvent engendrer une valeur remarquable pour les actionnaires. Les systèmes ouverts sont susceptibles de faire naĂ®tre de nouvelles industries. Ils tirent parti de l'intelligence de la population en gĂ©nĂ©ral et enjoignent les entreprises Ă  se concurrencer, innover et gagner sur le mĂ©rite de leurs produits et pas seulement grâce Ă  de brillantes tactiques d'affaires. La course pour cartographier le gĂ©nome humain en est un exemple. Dans le livre Wikinomics, Don Tapscott et Anthony Williams expliquent comment, au milieu des annĂ©es 90, des sociĂ©tĂ©s privĂ©es ont dĂ©couvert et brevetĂ© de grandes quantitĂ©s de sĂ©quences d’ADN et ont contrĂ´lĂ© ensuite qui pouvait avoir accès Ă  cette information et Ă  quel prix. La propriĂ©tĂ© privĂ©e d’une telle quantitĂ© de gĂ©nome a fait grimper les coĂ»ts et a rendu la crĂ©ation de nouveaux mĂ©dicaments bien moins efficace. C’est alors qu’en 1995, Merck Pharmaceuticals et le Centre pour le SĂ©quençage du GĂ©nome de l’UniversitĂ© de Washington ont changĂ© les règles du jeu en lançant une nouvelle initiative, ouverte, baptisĂ©e the Merck Gene Index. En trois ans, ils ont publiĂ© plus de 800 000 sĂ©quences de gènes dans le domaine public, et d’autres projets collaboratifs ont bientĂ´t suivi. Dans l’industrie pharmaceutique, la R&D très en amont Ă©tait rĂ©alisĂ©e traditionnellement dans des laboratoires fermĂ©s ; l’initiative de Merck a non seulement changĂ© la culture de tout le secteur mais a aussi accĂ©lĂ©rĂ© le rythme dans la recherche biomĂ©dicale et le dĂ©veloppement de mĂ©dicaments. Elle a donnĂ© aux chercheurs du monde entier un accès illimitĂ© Ă  une source ouverte d’informations dans le domaine gĂ©nĂ©tique. Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 3. Une autre façon de voir la diffĂ©rence entre les systèmes ouverts et les systèmes fermĂ©s est que les systèmes ouverts permettent l'innovation Ă  tous les niveaux - du système d'exploitation Ă  la couche applicative - et pas seulement au sommet. Cela signifie qu’une entreprise n’a pas besoin de dĂ©pendre du bon vouloir d’une autre pour mettre un produit sur le marchĂ©. Si le compilateur C open source que j’utilise a un bug, je peux le corriger puisque le code est libre. Je n’ai pas besoin d’ouvrir un rapport de bug et de prier pour que la rĂ©ponse arrive Ă  temps. Donc si vous essayez de dĂ©velopper une filière entière le plus largement possible, les systèmes ouverts l’emportent sur les systèmes fermĂ©s. Et c'est exactement ce que nous essayons de faire avec l'Internet. Notre engagement Ă  ouvrir les systèmes n’est pas altruiste. Il s'agit plutĂ´t d’un bon sens des affaires car un Internet ouvert crĂ©e un flux constant d'innovations qui attire des utilisateurs et les usages et tire l'ensemble du secteur. Hal Varian a une Ă©quation dans son livre Information Rules qui s'applique ici: RĂ©tribution = (valeur ajoutĂ©e totale de l'industrie) * (Notre part de la valeur de l'industrie) Toutes choses Ă©gales par ailleurs, une augmentation de 10% en part de marchĂ© ou une augmentation de 10% de la valeur de l'industrie dans son ensemble devrait conduire au mĂŞme rĂ©sultat. Mais dans notre industrie une augmentation de 10% en valeur de l'industrie permettra d'obtenir une rĂ©compense bien plus grande car elle stimulera les Ă©conomies d'Ă©chelle sur l'ensemble du secteur, accroĂ®tra la productivitĂ© et rĂ©duira les coĂ»ts pour tous les acteurs. Tant que nous continuons Ă  mettre sur le marchĂ© un flux constant de bons produits, nous prospĂ©rerons, comme le reste de l’industrie. Nous aurons peut-ĂŞtre une plus petite part du gâteau, mais ce sera d’un plus gros gâteau. Autrement dit, l’avenir de Google dĂ©pend de l’ouverture d’Internet et notre action de sensibilisation sur le thème de l’ouverture fera grandir le Web pour le bien de tous, y compris Google. Une technologie ouverte La dĂ©finition de l’ouverture commence par les technologies mĂŞmes sur lesquelles Internet s’est construit : les standards ouverts et le logiciel libre. Les standards ouverts Les rĂ©seaux ont toujours Ă©tĂ© dĂ©pendant de la capacitĂ© de standards Ă  se dĂ©velopper. Quand les premiers chemins de fer ont Ă©tĂ© construits sur le territoire des Etats-Unis au dĂ©but du dix- neufième siècle, il existait 7 standards diffĂ©rents pour l’écartement des rails. Le rĂ©seau ne s’est pas dĂ©veloppĂ©, notamment vers l’Ouest, tant que les compagnies de chemins de fer ne se sont pas mises d’accord sur un mĂŞme Ă©cartement de de 4 '8.5 ". (Dans ce cas prĂ©cis, la « guerre des normes » Ă©tait une guerre rĂ©elle : les Chemins de fer du Sud ont Ă©tĂ© contraints de reconvertir plus de 11 000 miles de voies ferrĂ©es Ă  la nouvelle norme, après que la ConfĂ©dĂ©ration a perdu la guerre civile face Ă  l'Union.) Il y avait donc des prĂ©cĂ©dents lorsque Vint Cerf et ses collègues ont proposĂ©, en 1974, d'utiliser un standard ouvert (qui est devenu le protocole TCP / IP) pour relier les diffĂ©rents rĂ©seaux informatiques qui avaient vu le jour aux Etats-Unis. Ils ne savaient pas exactement combien il y en avait, l’ « Internet » - un terme inventĂ© par Vint – devait donc ĂŞtre ouvert. Tous les rĂ©seaux Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 4. devaient pouvoir se connecter en utilisant le protocole TCP / IP. Le rĂ©sultat de cette dĂ©cision, c’est qu’il y a maintenant environ 681 millions de serveurs connectĂ©s sur l'Internet. Aujourd'hui, nous fondons les produits de nos dĂ©veloppeurs sur des standards ouverts, car l'interopĂ©rabilitĂ© est un Ă©lĂ©ment essentiel du choix des utilisateurs. Qu'est ce que cela signifie pour les chefs de produit de Google et ses ingĂ©nieurs ? C’est simple : chaque fois que c’est possible, vous devez utiliser des standards ouverts. Si vous vous aventurez dans une zone oĂą les normes ouvertes n'existent pas, crĂ©ez-les. Si les normes existantes ne sont pas aussi bonnes qu'elles devraient l'ĂŞtre, travaillez Ă  les amĂ©liorer et tâchez de rendre ces amĂ©liorations les plus simples et les mieux documentĂ©es que vous pouvez. Nos prioritĂ©s doivent toujours aller aux utilisateurs et Ă  l'industrie dans son ensemble et pas seulement au seul bĂ©nĂ©fice de Google ; vous devez travailler au sein des comitĂ©s de normalisation et faire que nos changements fassent partie de la spĂ©cification retenue. Nous avons une bonne expĂ©rience en la matière. Dans les premières annĂ©es du Google Data Protocol (notre protocole API standard, qui est basĂ© sur XML / Atom), nous avons travaillĂ© en tant que membre du groupe de travail sur le protocole Atom de l’IETF pour façonner la spĂ©cification Atom. On peut Ă©galement citer notre travail rĂ©cent avec le W3C pour crĂ©er une API de gĂ©olocalisation standard qui rendra la tâche plus facile aux dĂ©veloppeurs pour bâtir des applications embarquĂ©es dans un navigateur Web utilisant des donnĂ©es de positionnement gĂ©ographique. Ce standard profite Ă  chacun, pas seulement Ă  nous, et offrira aux utilisateurs un accès Ă  un nombre bien plus grand d’applications extraordinaires crĂ©Ă©es par des milliers de dĂ©veloppeurs. Les logiciels libres La plupart de ces applications seront construites sur des logiciels open source, un phĂ©nomène responsable de la croissance explosive du Web au cours des 15 dernières annĂ©es. Il existe ici encore un prĂ©cĂ©dent historique : si le terme «open source» a Ă©tĂ© inventĂ© dans les annĂ©es 1990, le concept de partage des informations Ă  valeur ajoutĂ©e pour catalyser une industrie existait bien avant Internet. Au dĂ©but des annĂ©es 1900, l'industrie automobile amĂ©ricaine a instituĂ© un accord de licences croisĂ©es par lequel les brevets ont Ă©tĂ© partagĂ©es ouvertement et librement entre les fabricants. Avant cet accord, les propriĂ©taires du brevet sur le moteurs deux-temps avaient efficacement mis l’industrie sous tutelle. L’open source, aujourd'hui, va bien au-delĂ  du pot commun de brevets des constructeurs automobiles et a conduit Ă  la mise au point des composants logiciels sophistiquĂ©s - Linux, Apache, SSH, et d’autres - sur lesquels Google est construit. En fait, nous utilisons des dizaines de millions de lignes de code open source pour faire fonctionner nos produits. Nous donnons Ă©galement en retour : nous sommes le premier contributeur open source dans le monde, contribuant Ă  plus de 800 projets pour un nombre total de plus de 20 millions de lignes de code, dont quatre projets (Chrome, Android, Chrome OS, et Google Web Toolkit) totalisent chacun plus d’un million de lignes de code. Nous avons des Ă©quipes qui travaillent pour soutenir Mozilla et Apache, ainsi qu’un projet open source de service d’hĂ©bergement (code.google.com/hosting), qui hĂ©berge plus de 250 000 projets. Non seulement ces activitĂ©s nous permettent de compter sur les contributions des autres pour nous aider Ă  construire les meilleurs produits, mais elles signifient aussi que d'autres peuvent utiliser nos logiciels en tant que briques de base pour leurs propres produits, si nous ne parvenons pas Ă  ĂŞtre nous-mĂŞmes suffisamment innovants. Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 5. Lorsque nous ouvrons notre code source, nous utilisons le protocole de licence ouvert Apache 2.0, ce qui signifie que nous ne contrĂ´lons pas le code. D'autres peuvent prendre notre code open source, le modifier, le rendre propriĂ©taire et le distribuer sous la forme de leur propre produit. Android en est un parfait exemple, puisque plusieurs Ă©quipementiers ont dĂ©jĂ  pris notre code et fait de grandes choses avec lui. Toutefois, cette approche n’est pas dĂ©nuĂ©e de risques, puisque le logiciel peut se fragmenter en diffĂ©rentes branches qui ne fonctionnent pas bien ensemble (comme cela fut le cas pour Unix dans le domaine des postes de travail dĂ©centralisĂ©s, avec les versions Apollo, Sun, HP, etc.). Nous travaillons dur pour Ă©viter que cela n’arrive dans le cas d’Android. Si nous nous sommes engagĂ©s Ă  ouvrir le code de nos outils de dĂ©veloppement, cela ne signifie pas que tous les produits Google sont open source. Notre objectif est de garder l'Internet ouvert, ce qui favorise le choix et la concurrence et empĂŞche le « verrouillage » des utilisateurs et des dĂ©veloppeurs. Dans de nombreux cas, notamment pour nos outils de recherche et nos offres publicitaires, l'ouverture du code ne contribuerait pas Ă  ces objectifs et pourrait mĂŞme ĂŞtre nuisible aux utilisateurs. La recherche et les marchĂ©s de la publicitĂ© sont dĂ©jĂ  très concurrentiels avec des coĂ»ts de conversion très bas, ce qui fait que les utilisateurs et les annonceurs ont dĂ©jĂ  beaucoup de choix et ne sont pas verrouillĂ©s. Sans parler du fait que l'ouverture de ces systèmes permettraient Ă  certains de manipuler nos algorithmes de recherche et de classement qualitatif des annonces, ce qui rĂ©duirait pour tout le monde notre qualitĂ©. Donc, lorsque vous construisez votre produit ou ajoutez de nouvelles fonctionnalitĂ©s, arrĂŞtez-vous un moment et demandez-vous : est-ce que rendre ce code open source favoriserait une plus grande ouverture de l’Internet ? Est-ce que cela favoriserait un plus grand choix pour les utilisateurs, les annonceurs et nos partenaires ? Cela serait-il source de plus de concurrence et d'innovation? Si oui, alors vous devez faire le choix de l’open source. Et quand vous faites ce choix, faites-le bien : ne vous contentez pas de le jeter de l’autre cĂ´tĂ© du mur, dans le domaine public, pour ne plus y penser. Assurez-vous d'avoir les moyens de prĂŞter attention Ă  ce code et d’encourager l’implication des dĂ©veloppeurs. Le Google Web Toolkit, que nous avons mis au point Ă  l'air libre et pour lequel nous avons utilisĂ© un outil de remontĂ©e de bugs et de gestion de code public, est un bon exemple de la manière de procĂ©der. L’information ouverte La fondation de standards ouverts et open source a conduit Ă  un Web oĂą d'Ă©normes quantitĂ©s de renseignements personnels - photos, contacts, mises Ă  jour - sont rĂ©gulièrement dĂ©posĂ©es par les utilisateurs. L'ampleur des informations partagĂ©es et le fait qu'elles peuvent ĂŞtre sauvegardĂ©es pour toujours soulèvent une question qui Ă©tait Ă  peine Ă©voquĂ©e il y a quelques annĂ©es : comment traitons-nous cette information ? Au cours de l’Histoire, les nouvelles technologies de l’information ont souvent permis de nouvelles formes de commerce. Par exemple, lorsque des agents Ă©conomiques, dans la rĂ©gion de la MĂ©diterranĂ©e, vers 3000 avant JC, ont inventĂ© des sceaux (appelĂ©es bullae) pour s'assurer que leurs envois atteindraient leurs destinations sans falsification, ils ont fait passer le commerce, jusqu’alors purement local, Ă  l’ère des Ă©changes longue distance. L’avènement de l’écriture puis, plus rĂ©cemment, des ordinateurs, a engendrĂ© des transformations similaires. A chaque Ă©tape du processus, la transaction, c’est-Ă -dire un accord consensuel oĂą chaque parti reçoit quelque chose de valeur, Ă©tait mue par un nouveau type d'information qui permettait Ă  un contrat d’être exĂ©cutĂ©. Sur le Web, la nouvelle forme que prend le commerce est l'Ă©change de renseignements personnels contre quelque chose de valeur. Il s'agit d'une opĂ©ration que des millions d'entre nous rĂ©alisent Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 6. tous les jours, et elle a des avantages potentiellement importants. Un assureur automobile pourrait par exemple surveiller les habitudes de conduite d'un client, en temps rĂ©el, et lui consentir un rabais pour bonne conduite - ou au contraire une prime pour excès de vitesse – en utilisant des informations fournies par GPS, informations qui n'Ă©taient pas disponibles il y a seulement quelques annĂ©es. Ceci est un cas relativement simple, mais nous allons rencontrer beaucoup de scĂ©narios plus sensibles. Admettons que votre enfant est allergique Ă  certains mĂ©dicaments. Permettriez-vous que ses donnĂ©es mĂ©dicales soient accessibles Ă  une seringue sans fil intelligente qui pourrait empĂŞcher un mĂ©decin ou une infirmière de lui donner par inadvertance l’un de ces mĂ©dicaments ? Personnellement, je le ferais, mais vous pouvez dĂ©cider que le bracelet en mĂ©tal autour de son poignet est une mesure suffisante. VoilĂ  ce dont il s’agit : les gens peuvent et vont aboutir Ă  des dĂ©cisions diffĂ©rentes, et quand il s'agit de leurs renseignements personnels, nous devons traiter l'ensemble de ces dĂ©cisions avec le mĂŞme respect. Donc, si le fait d’avoir plus d'informations personnelles en ligne peut ĂŞtre très bĂ©nĂ©fique pour tout le monde, l’utilisation de ces informations doit ĂŞtre guidĂ©e par des principes responsables, Ă©volutifs et suffisamment souples pour accompagner les changements de notre industrie. Et contrairement Ă  la technologie ouverte, pour laquelle notre objectif est de faire croĂ®tre l'Ă©cosystème Internet, notre approche pour ouvrir l'information est de construire la confiance avec les individus qui prennent part Ă  cet Ă©cosystème ( utilisateurs, partenaires et clients). En ligne, la confiance est la monnaie la plus importante ; pour la construire, nous adhĂ©rons Ă  trois principes de l'information ouverte: la valeur, la transparence et le contrĂ´le. La valeur de l’information D'abord et avant tout, nous avons besoin de fabriquer des produits qui sont utiles aux utilisateurs. Dans de nombreux cas, nous pouvons rendre nos produits encore meilleurs si nous en savons plus sur l'utilisateur. Cependant, des prĂ©occupations liĂ©es Ă  la confidentialitĂ© peuvent surgir si les gens ne comprennent pas ce qu'ils obtiennent en Ă©change de leurs informations personnelles. Expliquez-leur ce qu’ils y gagnent et ils acceptent souvent Ă  la transaction. Par exemple, des millions de gens laissent les sociĂ©tĂ©s de cartes de crĂ©dit conserver des informations sur leurs achats en Ă©change de l’avantage qu’il y a Ă  ne pas devoir transporter de la monnaie avec soi. C’est ce que nous avons bien fait quand nous avons lancĂ© la publicitĂ© basĂ©e sur les intĂ©rĂŞts (Interest-Based Advertising), en mars dernier. I.B.A. produit des annonces plus pertinentes et plus utiles. Telle est la valeur supplĂ©mentaire que nous crĂ©ons en fonction des renseignements que nous recueillons. I.B.A. comprend Ă©galement un gestionnaire des prĂ©fĂ©rences utilisateur qui explique clairement ce que les utilisateurs obtiennent en Ă©change de leurs informations et leur permet de quitter le programme ou de modifier leurs paramètres. La grande majoritĂ© des personnes qui consultent le gestionnaire de prĂ©fĂ©rences choisit d'ajuster ses paramètres, plutĂ´t que de quitter le programme, parce quelle se rend compte de l’utilitĂ© de recevoir des publicitĂ©s personnalisĂ©es par rapport Ă  leurs intĂ©rĂŞts. Telle doit ĂŞtre notre approche par dĂ©faut : dire aux gens, de manière Ă©vidente, en langage clair, ce que nous savons d'eux et pourquoi il est prĂ©cieux pour eux que nous le connaissions. Vous pensez que la valeur de votre produit est tellement Ă©vidente qu'il n'y a pas besoin d'explications ? Il y a de bonnes chances pour que vous ayez tort. Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 7. Transparence Ensuite, il est nĂ©cessaire que les utilisateurs puissent trouver facilement les informations que nous rassemblons et stockons Ă  leur sujet dans l'ensemble de nos produits. Nous avons rĂ©cemment fait un grand pas dans cette direction avec le lancement de Google Dashboard, interface centralisĂ©e oĂą les utilisateurs peuvent afficher les donnĂ©es personnelles conservĂ©es par chaque produit Google (soit plus de 20 produits, dont Gmail, YouTube et le moteur de recherche) et contrĂ´ler leurs paramètres personnels. A notre connaissance, nous sommes la première sociĂ©tĂ© Internet Ă  offrir un tel service et nous espĂ©rons qu'il deviendra la norme. Un autre bon exemple est notre Politique de confidentialitĂ©, qui est Ă©crite pour les ĂŞtres humains et pas seulement pour des avocats. Cependant, nous pouvons aller encore plus loin. Si vous gĂ©rez un produit de consommation pour lequel vous collectez des informations sur vos utilisateurs, votre produit devrait faire partie du Dashboard. Si vous ĂŞtes dĂ©jĂ  Ă  ce stade, cela ne suffit pas. Pour chaque nouvelle fonctionnalitĂ© ou version, demandez-vous si vous avez des informations supplĂ©mentaires que vous pouvez ajouter au Dashboard (mĂŞme si ces informations sont publiquement disponibles par ailleurs sur d'autres sites). Demandez-vous comment vous pouvez augmenter la transparence au sein de votre produit. Lorsqu’un utilisateur tĂ©lĂ©charge une application Android, par exemple, l'appareil lui indique Ă  quelles informations l’application sera en mesure d'accĂ©der Ă  son sujet et Ă  propos de son tĂ©lĂ©phone, et il a alors le choix de poursuivre ou non. Il n'a pas besoin de fouiller dans les menus pour trouver les informations qu’il divulgue – l’application le lui dit Ă  l'avance et lui donne les moyes de dĂ©cider quoi faire. Votre produit est-il comme ça ? Comment pouvez-vous accroĂ®tre la participation des utilisateurs dans votre produit grâce Ă  plus de transparence ? Le contrĂ´le Enfin, nous devons toujours donner le contrĂ´le Ă  l'utilisateur. Si nous avons des informations sur un utilisateur, comme avec I.B.A., il devrait ĂŞtre facile pour lui de supprimer ces informations et de quitter le programme. MĂŞme si les utilisateurs se servent de nos produits et stockent du contenu chez nous, cela reste leur contenu, pas le nĂ´tre. Ils devraient ĂŞtre en mesure de l'exporter ou de le supprimer Ă  tout moment, sans frais, et aussi facilement que possible. Gmail est un excellent exemple car nous offrons gratuitement la possibilitĂ© de rediriger le courrier vers n'importe quelle adresse. La possibilitĂ© de changer de produit est un point capital ; au lieu de construire des murs autour de votre produit, construisez des ponts. Donner aux utilisateurs des options rĂ©elles. S'il existe dĂ©jĂ  des normes pour le traitement des donnĂ©es des utilisateurs, alors nous devons les respecter. Si une norme n'existe pas, nous devons travailler pour crĂ©er une structure ouverte qui profite Ă  l'ensemble du Web, mĂŞme si une norme fermĂ©e semble ĂŞtre mieux pour nous (rappelez- vous : ce n'est pas vrai !). En attendant, nous devons faire tout notre possible pour que quitter Google soit aussi facile que possible. Google n'est pas l'HĂ´tel California : vous pouvez partir quand vous voulez, et partir vraiment ! Comme Eric3 l’a dit dans sa note de stratĂ©gie 2009, « nous ne prenons pas les utilisateurs au piège, nous leur permettons de nous quitter facilement pour nos concurrents ». Cette politique est comparable aux sorties d'urgence dans les avions - une analogie que notre pilote de PDG 3 Eric Schmidt, PDG de Google Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 8. apprĂ©cierait. Vous espĂ©rez ne jamais les utiliser, mais vous ĂŞtes content qu'elles sont lĂ  et seriez furieux si elles ne l'Ă©taient pas. C'est pourquoi nous avons crĂ©Ă© une Ă©quipe – le Front de LibĂ©ration des DonnĂ©es (http://www.dataliberation.org/) - pour veiller Ă  ce que nos utilisateurs puissent partir facilement s’ils le souhaitent. Parmi les exemples rĂ©cents de leurs travaux, on peut citer Blogger (les internautes qui choisissent de quitter Blogger pour un autre service peuvent facilement emporter leur contenu avec eux) et Google Docs (les utilisateurs peuvent maintenant rassembler tous leurs documents, prĂ©sentations et feuilles de calcul dans un fichier zip et le tĂ©lĂ©charger). Construisez vos produits afin que l'Ă©quipe de LibĂ©ration des DonnĂ©es puisse rĂ©ussir sa mission. Une façon de faire est d'avoir une bonne API publique qui expose toutes les donnĂ©es de vos utilisateurs. N'attendez pas une V.2 ou une V.3, discutez de ce point dès le dĂ©but de vos rĂ©unions de planification et faites-en un Ă©lĂ©ment de votre produit dès le dĂ©part. Lorsque les journalistes du Guardian, un des principaux journaux du Royaume-Uni, ont examinĂ© les travaux de l'Ă©quipe de LibĂ©ration des DonnĂ©es, ils ont proclamĂ© qu'ils Ă©taient «contre-intuitifs» pour ceux qui sont «habituĂ©s Ă  la mentalitĂ© de verrouillage des prĂ©cĂ©dentes batailles commerciales ». Ils ont raison, c’est une approche paradoxale pour ceux qui en sont restĂ©s Ă  l’ancienne façon de penser des MBA. Mais si nous faisons bien notre travail, bientĂ´t, cela n’apparaĂ®tra plus comme paradoxal. Notre objectif est de faire de l’ouverture la norme.  Les gens vont s’intĂ©resser graduellement Ă  l’esprit d’ouverture, puis ils vont s’y attendre et l’exiger, et ils seront furieux quand ils ne l’obtiendront pas. Quand l’esprit « open » sera intuitif, c’est alors que nous aurons rĂ©ussi. Quand « big is beautiful » Les systèmes fermĂ©s sont bien dĂ©finis et rentables, mais seulement pour ceux qui les contrĂ´lent. Les systèmes ouverts sont chaotiques et rentables, mais seulement pour ceux qui les comprennent bien et s’adaptent plus rapidement que les autres. Les systèmes fermĂ©s croissent rapidement, tandis que les systèmes ouverts Ă©voluent plus lentement. Parier sur l’ouverture demande une bonne dose d'optimisme, de volontĂ© et les moyens de penser Ă  long terme. Heureusement, chez Google, nous avons ces trois choses. En raison de notre portĂ©e, de notre savoir-faire technique et de notre soif de grands projets, nous pouvons parier sur des dĂ©fis qui nĂ©cessitent de gros investissements, en l'absence d’un retour sur investissement Ă©vident Ă  court terme. Cela nous permet de photographier les rues de la planète de manière Ă  ce que vous puissiez explorer le quartier autour d'un appartement que vous envisagez de louer, Ă  des milliers de kilomètres de distance. Nous pouvons numĂ©riser des millions de livres et les rendre largement accessibles (tout en respectant les droits des Ă©diteurs et auteurs). Nous pouvons crĂ©er un système de courrier Ă©lectronique qui fournit un gigaoctet de capacitĂ© de stockage (aujourd'hui plus de 7 gigas) Ă  une Ă©poque oĂą tous les autres services ne fournissaient qu'une faible fraction de ce total. Nous pouvons instantanĂ©ment traduire des pages Web Ă  partir de 51 langues. Nous pouvons traiter des donnĂ©es de recherche pour aider des organismes de santĂ© publique Ă  dĂ©tecter les flambĂ©es de grippe beaucoup plus tĂ´t. Nous pouvons construire un navigateur plus rapide (Chrome), un meilleur système d'exploitation mobile (Android), et une toute nouvelle plateforme de communication (Wave), puis les ouvrir pour que les dĂ©veloppeurs du monde entier puissent les personnaliser et les amĂ©liorer. Nous pouvons faire ces choses parce qu’il s’agit de problèmes d'informations et que nous avons les experts en informatique, la technologie et la puissance de calcul pour les rĂ©soudre. Ce faisant, Le sens du mot « ouvert » selon Google
  • 9. nous rendons de nombreuses plateformes meilleures, plus concurrentielles et plus novatrices, qu’il s’agisse de vidĂ©o, de cartographie, de mobilitĂ©, de PC, de voix, d’applications pour l'entreprise. Nous sommes souvent critiquĂ©s pour notre taille, mais parfois ĂŞtre plus gros nous permet de nous atteler Ă  l'impossible. Tout cela est inutile, cependant, si nous Ă©chouons dans le domaine de l’ouverture. Nous avons donc besoin de constamment nous dĂ©passer. Contribuons-nous Ă  des normes ouvertes qui amĂ©liorent notre industrie ? Qu’est-ce qui nous empĂŞche de publier notre code source ? Donnons- nous Ă  nos utilisateurs suffisamment de valeur, de transparence et de contrĂ´le? Ouvrez autant que vous le pouvez et aussi souvent que vous le pouvez, et si on vous demande si c’est une bonne approche, expliquez pourquoi ce n'est pas seulement une bonne approche, mais la meilleure approche. C'est une approche qui va transformer le monde des affaires et du commerce dans ce siècle encore jeune, et quand nous aurons rĂ©ussi, nous rĂ©-Ă©crirons efficacement le programme des MBA pour les dĂ©cennies Ă  venir ! Un Internet ouvert transforme la vie dans sa globalitĂ©. Il a le potentiel de fournir toute l'information du monde Ă  chacun et de donner Ă  toute personne le pouvoir de la libertĂ© d'expression. Ces prĂ©dictions figuraient dans un courriel que je vous ai envoyĂ© plus tĂ´t cette annĂ©e (publiĂ© par la suite sous la forme d’un billet de blog), qui dĂ©crivait ma vision pour l'avenir de l'Internet. Mais maintenant, je veux parler d’action, pas de vision. Il y a des forces liguĂ©es contre l'Internet ouvert - des gouvernements qui contrĂ´lent l'accès, des entreprises qui se battent dans leur propre intĂ©rĂŞt pour prĂ©server le statu quo. Ils sont puissants, et s’ils rĂ©ussissent, nous nous retrouverons avec un Internet de la fragmentation, de la stagnation, des prix plus Ă©levĂ©s et moins de concurrence. Nos compĂ©tences et notre culture nous donnent la possibilitĂ© et la responsabilitĂ© d'empĂŞcher que cela se produise. Nous croyons en la puissance de la technologie pour fournir de l'information. Nous croyons en la puissance de l'information pour faire du bien. Nous pensons que l'ouverture est le seul moyen pour qu’elles aient le plus large impact pour le plus grand nombre. Nous sommes des techno-optimistes qui croyons que le chaos de l’ouverture profite Ă  tout le monde. Nous allons nous battre pour promouvoir ces idĂ©es chaque fois que nous le pourrons. L’ouverture va gagner. Elle va gagner sur Internet et cette victoire se rĂ©percutera en cascade dans de multiples domaines de la vie : l'avenir de la politique est la transparence. L'avenir du commerce est la symĂ©trie de l'information. L'avenir de la culture est la libertĂ©. L'avenir de la science et de la mĂ©decine est la collaboration. L'avenir du divertissement est la participation. Chacun de ces avenirs dĂ©pend d'un Internet ouvert. En tant que chefs de produits Google, vous construisez quelque chose qui va durer plus longtemps que nous tous, et aucun de nous ne peut imaginer toutes les façons dont Google va se dĂ©velopper et toucher la vie des gens. De ce point de vue, nous sommes comme notre collègue, Vint Cerf, qui ne savait pas exactement combien de rĂ©seaux voudraient faire partie d’ « Internet » et qui, pour cette raison, Ă  choisi l’ouverture. Vint a certainement vu juste. Je crois que nous aussi. Jonathan Rosenberg, Senior Vice President, Product Management, Google Le sens du mot « ouvert » selon Google