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Ce document est un EXTRAIT de la publication 2014 du CDLA.
Pour obtenir la version complète, commandez votre exem-
plaire sur notre blog.
6Un jour, un territoire
CARNETDE
VOYAGEAprès trois années de survol de l’ave-
nir de la Loire-Atlantique en 2030,
nombreuses étaient les destinations
qui s’offraient à nous. Nous avons
ainsi décidé de faire un vol piqué sur
la jeunesse et l’innovation.
La jeunesse, car elle est rassembleuse,
c’est la seule tranche d’âge commune
à toutes les générations, que l’on soit
parent, grand-parent ou jeune, sur le
papier ou dans la tête. Nous sommes
tous passés par là et tout citoyen aura
le privilège d’expérimenter cette jeu-
nesse.
D’une part, s’intéresser à la jeunesse
donne cet espace-temps nécessaire
aux jeunes générations pour s’interro-
ger, rêver leur avenir, découvrir les
possibilités existantes et surtout imagi-
ner celles à construire. Inviter à la
réflexion prospective les jeunes leur
permet de déposer leurs bagages
durant quelques moments privilégiés ;
pour expérimenter un temps-long en
résonance avec l’embouteillage des
temps-courts qui jalonnent la vie, telles
les valses imprévisibles des scooters,
vélos et autres tuk-tuk dans les rues
d’Hanoi ou de Mumbai. Et de facto,
s’intéresser à la jeunesse, c’est s’inté-
resser à demain.
D’autre part, inviter les générations qui
les ont précédés les jeunes d’au-
jourd’hui à s’interroger sur les enjeux
de notre avenir collectif permet cette
mise en perspective temporelle, néces-
saire à une réflexion éclairée. Regarder
d’où l’on vient nous évite sûrement de
nous engouffrer tête baissée dans
quelques ruelles sans issue. Cette
occasion permet aussi d’embarquer les
participants vers un exercice d’ouver-
ture, d’imagination, en tentant d’envi-
sager quel jeune nous aurions été, si,
par un coup d’accélérateur spatio-tem-
porel, nous nous étions retrouvés pro-
jetés à quelques décennies d’ici, dans
une vidéo de fiction design.
Cet aller-retour intergénérationnel
contribue à la construction d’une vision
prospective, partagée, à 360 degrés.
Et c’est ainsi, intuitivement, naturelle-
ment, que l’innovation s’est imposée
comme second thème complémentaire
à celui de la jeunesse… En effet, une
fois la distribution des rôles arrêtée, il
ne nous restait qu’à imaginer l’histoire
et les décors. En cela, l’innovation sus-
cite le prototypage, autorise l’explora-
tion nécessaire pour se projeter
ensemble dans l’avenir. L’innovation au
sens large : l’innovation technologique,
l’innovation sociale concourant à l’inno-
vation sociétale. S’intéresser aux avan-
cées d’aujourd’hui permet de dessiner
une ébauche de la réalité de demain,
tout au moins de pister quelques
signaux faibles, qui se révèleront être
pour certains des éclaireurs des modi-
fications de fonds de notre société, telle
qu’on la connaît aujourd’hui.
2Un jour, un territoire
LE SOMMAIRE
112
60
116
R e s t e z g r o u p é s   !
EXCURSIONS
HORS-PISTE
•	Circuit Découverte :  Innovation et
développement durable
•	Circuit Panoramique : Expérimen-
tation sociale en Loire-Atlantique
•	Itinéraire Exploratoire : Compé-
tences : levier pour une intelligence
collective de territoire ?
•	Évasion aérienne : Quelle prise en
compte du regard du citoyen dans
l’aménagement de son territoire,
particulièrement en milieu rural ?
•	Régate : toutes voiles dehors !	
Les jeunes en vulnérabilité
•	Le Rallye des entrepreneurs :
Parenthèse matinale
•	Le Québec,
en visite !
Sortez des sentiers battus !
ÇA VALAIT
LE DÉTOUR
•	L'innovation est dans le pré
•	Ancenis, terre de liens
•	Symbiose, incubateur de talents
•	Le bonheur est au Sablier
RÉSERVEZ
VOS BILLETSP o u r l ’ a n n é e p r o c h a i n e
59
©Viappy
60Un jour, un territoire
EXCURSIONS
HORS-PISTESRestez groupés !
Comment ne pas céder à la tentation de s’aventurer sur des voies hors-pistes qui
nous conduisent à l’avenir que l’on souhaite pour la Loire-Atlantique ? À la croisée des
chemins citoyens et au fil des mois, une compétence collective a émergé de ces ren-
contres entre designers, médecins, professionnels de l’insertion professionnelle, prési-
dents d’association, chefs d’entreprise, référents jeunesse ou autres acteurs de notre
territoire. Les participants aux groupes de réflexion 2013-2014 vous dévoilent désor-
mais leurs travaux. Choisissez, dans ce chapitre, parmi sept circuits ou parcourez-les
tous ! Franchissez tour à tour les passerelles qui vous mèneront aux expérimentations
sociales de demain, aux compétences collectives, à un aménagement partagé de terri-
toire ou encore à une jeunesse outillée sur la voie de l’autonomie. Et des propositions,
les participants des groupes n’en manquent pas ! Sur terre, en mer ou en vol, il y en a
pour tous types d'aventuriers.
•	 Circuit Découverte - innovation et développement durable : paradoxe ou opportu-
nités pour la cohésion du territoire ?
•	 Circuit panoramique - expérimentation sociale en Loire-Atlantique
•	 Itinéraire exploratoire - compétences, levier d’une intelligence collective de ter-
ritoire
•	 Évasion aérienne - urbanisme collaboratif : quelle prise en compte du regard du
citoyen dans l’aménagement de son territoire, particulièrement en milieu rural ?
•	 Régate, toutes voiles dehors – comment favoriser l’autonomie de la jeunesse en
Loire-Atlantique ?
•	 Rallye des entrepreneurs – sur la voie du financement participatif
•	 Le Québec, en visite – un vol direct entre Québec et Nantes pour découvrir une
expérimentation sociale en pédiatrie
Ce premier groupe Passerelle s’est
donné une mission : baliser un chemin
de randonnée pour le grand public, sur
un terrain déjà défriché par la plupart
des professionnels. Les participants se
sont rencontrés au camp de base pour
y définir en détail leur mission et choisir
l’équipement nécessaire. Ils ont alors
établi le manuel du parfait guide
accompagnateur de l’itinéraire du
GR-IDD (Grande Randonnée de l’Inno-
vation et du Développement Durable).
La philosophie qu’ils ont adoptée est
simple. Elle s’inspire de la vocation
même d’un développement intégré de
territoire durable : mieux-être et vivre
ensemble, plutôt qu’avoir toujours plus
au détriment des liens sociaux et de
l’environnement. Et pour y parvenir,
l’innovation, quelle qu’elle soit, est pen-
sée comme un équipement incontour-
nable pour favoriser l’ancrage des
pratiques. Munis de cet équipement,
les participants ont tracé, le temps de
cinq demi-journées d’échanges, l’itiné-
raire en y plantant des balises du scé-
nario d’un avenir « merveilleux ». Ils se
sont alors projetés dans une Loire-
Atlantique, repartant de principes ins-
pirés d’une économie bleue ou encore
d’une économie circulaire (voir enca-
dré : Une économie qui annonce la
couleur). Le scénario propose ainsi
différentes pistes pour bâtir la Loire-
Atlantique rêvée de demain.
61
CIRCUIT
DÉCOUVERTE
La prise en compte de l’environnement dans les sphères économique et sociétale s’opère maintenant depuis plusieurs années. Les
démarches pour prévenir les conflits d’usages, qu’ils soient spatiaux, sociaux ou politiques entraînent pourtant des incompréhensions.
En parallèle, technologie et progrès qui en découlent (biomatériaux, nanotechnologies, énergies renouvelables… ) rendent possible
la mise en œuvre de nouvelles solutions en faveur d’une économie intégrant le bien-être des populations (sobriété énergétique,
décarbonation, bioéconomie, solidarités…). Le poids accordé à l’innovation pour favoriser, à long terme, le développement durable du
territoire s’en trouve renforcé. Et c’est cette idée-là qu’a souhaité explorer le groupe Passerelle. Demain, l’attractivité de notre terri-
toire ne dépendrait-elle pas de la manière dont les acteurs auront su déployer une démarche intégrée ? Celle-ci fait appel à une plus
large appropriation collective des enjeux environnementaux, ainsi qu’à des arbitrages en matière de politiques publiques. Innovation et
développement durable sont deux termes qui reflètent des réalités, des acteurs, des projets et des sensibilités parfois très différentes
selon les territoires. L’articulation entre les deux notions est-elle, à ce point, paradoxale sur notre territoire, ou, au contraire, source
d’opportunités ? C'est ce que vous propose de découvrir le groupe.
Innovation et développement durable : paradoxe ou opportunités
pour la cohésion du territoire ?
E N D I R E C T D U G R O U P E
L’innovation induit une évolution plus
ou moins importante dans les pra-
tiques et les relations entre territoires.
À ce titre, elle peut se révéler utile pour
ancrer les pratiques de développement
durable dans le quotidien des acteurs
et apporter de la plus-value sociétale.
La notion de progrès est essentielle,
mais encore faut-il ne plus la réduire
uniquement à l’innovation technolo-
gique. L’équilibre entre différentes
formes d’innovation vient renforcer les
possibilités de changement en répon-
dant à des besoins de société (loge-
ment, santé, pauvreté…). Si le dévelop-
pement durable peut être un levier
pour favoriser l’innovation sur les ter-
ritoires, la réciproque est également
vraie. C’est sous ce second angle que le
groupe a choisi de définir son ordre de
mission pour baliser le sentier.
Le manuel du guide accompagnateur,
telle une boussole, s’appuie sur quatre
règles essentielles :
1. Mettre en confiance les randon-
neurs, ou comment déployer un pro-
cessus ouvert et transversal d’innova-
tion pour un territoire équitable et
éco-conçu.
2. Assurer le mieux-être du randon-
neur, ou comment satisfaire les
besoins en innovation pour parvenir à
déployer ce processus.
3. Découvrir le parcours du GR-IDD et
ses balises, ou comment illustrer l’idée
d’espaces de fertilisations croisées.
4. Éclairer le GR-IDD ou comment
accroitre la visibilité des innovations
pour en favoriser l’appropriation et
l’essaimage.
// Si l’environnement constitue la racine du
développement durable, le social en est le
pivot //
Bleue !
Grise, rouge, verte…puis bleue, dernière
couleur à la mode pour désigner une
économie s’inspirant du fonctionnement
des écosystèmes naturels pour parvenir
notamment à une gestion des déchets
évitant des pollutions irréversibles.
Circulaire !
Découpler la croissance économique de
l’épuisement des ressources naturelles,
c’est ce que cherche à faire l’économie
circulaire. Par quels moyens ? La décar-
bonation, la dématérialisation, l’optimisa-
tion des flux d’énergie et de matière, de
nouvelles logiques de coopération et de
consommation…
Collaborative !
Et puis, enfin l’économie collaborative,
c’est celle qui repose sur des principes
de production de valeurs en commun et
de nouvelles formes d’organisation des
relations entre acteurs.
En savoir plus dans le Tendances n°29
sur la consommation collaborative p. 22.
L’innovation devrait-elle à tout prix se concentrer sur des besoins physiologiques ou de
sécurité plutôt que proposer des solutions améliorant l’épanouissement personnel des
individus ? Maslow a hiérarchisé les besoins des individus sur une pyramide de cinq
niveaux (de la survie à l’accomplissement) en précisant que les niveaux supérieurs ne
seraient ressentis que lorsque ceux d’ordre inférieur seront satisfaits. Une socialisation et
une estime de soi renforcée, ou encore un sentiment d’accomplissement plus important
des individus pourraient participer au mieux-être de tous en Loire-Atlantique. Face à la
diversité des citoyens de notre territoire, faut-il n’encourager l’innovation que pour des
besoins de base ?
En direct des débats : l’innovation face à une pyramide territoriale des besoins
Une économie qui annonce la couleur
62Un jour, un territoire
BIENVENUE AU CAMP DE BASE
©JensOttoson
Repères :
Le citoyen, activateur des principes d’innovation
et de développement durable
63
Le fait d’élargir l’innovation à un
ensemble de progrès ou de ruptures de
natures différentes et en provenance
d’acteurs variés n’est pas neutre. Cela
sous-entend que le phénomène de
concentration spatiale des activités
innovantes sur un territoire plutôt
urbain, particulièrement observé dans
le cadre de l’innovation technologique,
ne se vérifiera pas systématiquement
dans le cas d’innovations sociales.
Après tout, l’innovation se trouve là où
est le citoyen donc sur l’ensemble des
221 communes de Loire-Atlantique.
Le groupe écarte ainsi l’idée qu’innova-
tion et développement durable soient
deux notions paradoxales pour la cohé-
sion de la Loire-Atlantique et préfère
aborder l’interaction entre ces deux
concepts comme une source d’opportu-
nités, de fertilisations croisées pour
notre territoire.
Soutenabilité
C’est tout faire pour léguer aux généra-
tions suivantes suffisamment de res-
sources pour leur assurer un niveau de
bien-être au moins équivalent au nôtre.
Décarbonation
C’est l’ensemble des techniques et
mesures permettant de réduire la teneur
en carbone du système économique,
particulièrement du côté des énergies. On
y recherche des alternatives moins émet-
trices de dioxyde de carbone CO2
(énergie
CO2
renouvelable, nucléaire, gaz naturel),
des processus moins énergivores, des
modes de production plus sobres (télétra-
vail, services).
Bioéconomie
Néologisme qui désigne les relations
entre économie et écologie. En 2013, la
Commission européenne a mis en place
un « observatoire de la bioéconomie ».
Innovation Développement durable
Besoin,
Nécessité
Envie
Anticipation
Volonté
Invention et ruptures
Progrès
Incrémentation d’idées
Diffusion et transfert
Mutualisation et synergies
Réseau
Gommage des frontières
de la confidentialité
Activités métropolisées
Bon sens
Cycle de vie des produits
Essaimage
Soutenabilité
Solidarité / Cohésion /
Social / Pensée globale /
Transversalité
Mailliage cohérent
Espace de fertilisations croisées
Consommateur Usager
Citoyen acteur
Conception&réalisation :CDLA
©DudanevMikhail
Mettre en confiance le
groupe de randonneurs
Ou comment déployer un processus d’innovation,
ouvert et transversal ?
Repères :
64Un jour, un territoire
Co-opétition
La co-opétition entre acteurs d’un
territoire se traduit par la mutualisation
des besoins, des compétences et le
partage d’actions et d’outils entre acteurs
différents ou concurrents.
Diversité
Ce terme est employé à diverses reprises
dans les propos du groupe dans l’idée
d’encourager une diversité à tout point
de vue comme valeur sûre de la Loire-
Atlantique 2040 : biodiversité, diversité
culturelle, sociale, alimentaire…
En général, quand on parle d’innova-
tion technologique, l’objectif premier
est celui de la performance écono-
mique ou de la rentabilité plutôt que du
bien-être commun. Selon le groupe,
pour conduire une innovation, qui serait
un levier de territoire durable, deux
éléments globaux sont à instaurer pour
mettre en confiance les porteurs de
projets :
•	 l’innovation doit être issue, le plus
souvent, d’une combinaison d’in-
novations de différentes natures :
innovation des usages, technolo-
gique ou encore organisationnelle
•	 Le processus doit être ouvert à la
co-opétition : son efficacité dépen-
dra de la diversité des acteurs qui
mettront leurs compétences en
commun autour de l’usager, qui
lui-même sera plus acteur de son
territoire.
En découvrir davantage sur l’innovation
sociale en Loire-Atlantique : RDV au
Circuit panoramique p. 71.
À ces principes, s’ajoute le souhait d’un
processus ouvert d’innovation, décom-
posé en six étapes :
•	 identification des besoins de terri-
toires,
•	 émergence des idées,
•	 création,
•	 expérimentation,
•	 mise en œuvre,
•	 appropriation et essaimage (de la
proximité à une diffusion plus
large).
Dans les pratiques, deux voies incitent
à l’émergence d’idées :
- en analysant les besoins spécifiques
du territoire,
- en créant un produit ou un service en
rupture et déconnecté de ses besoins,
Durant les dernières années, nous
avons pu constater que de nombreuses
innovations technologiques emprun-
taient cette 2e
voie, qui a le bénéfice de
libérer la créativité. Est-il souhaitable
pour la Loire-Atlantique 2040 de ne
soutenir que les innovations issues du
premier procédé, comme cela est
recommandé par le groupe ?
65
En direct des débats :
Le terme « attractivité de territoire » doit-il
être perpétué dans le modèle de Loire-
Atlantique durable ? Fortement utilisé en
marketing territorial, il sous-entend que notre
territoire fait tout pour être le meilleur…
au détriment des voisins. Le mieux-vivre
ensemble, c’est aussi faire progresser notre
territoire sans malmener les autres
Du PIB au BIB*. Comment détrôner le PIB,
indicateur de richesse par excellence ?
Des démarches sont en cours un peu partout
pour basculer d’une évaluation basée sur une
valeur ajoutée purement économique à une
plus-value englobant ce qui a trait au bien-
être de la population, son niveau de satisfac-
tion, son équilibre émotionnel…
Le saviez-vous ?
En Loire-Atlantique, la chaire développement
durable humain et territoire, dirigée par
Hélène Combes (École des Mines de Nantes)
propose une recherche action « Nouveaux
indicateurs de richesse » pour développer un
cadre collaboratif d’évaluation et d’usage
En savoir plus : http://www.chaire-dhd-territoires.org/
Conseil de groupe
Attention à ne pas évaluer ni trop vite, ni trop
souvent.
* PIB : Produit Intérieur Brut ; BIB : Bonheur
Intérieur brut
Question de temps
Le temps contraint ne cesse d’augmen-
ter. Faut-il freiner la course à la rapidité
et adopter les modes de fonctionne-
ment des Cittaslow ? L’équilibre entre
temps passé au travail, vie privée et
temps public est en pleine mutation, et
demande de plus en plus de flexibilité
au citoyen. Mais, une flexibilité totale
des individus contribue-t-elle à leur
bien-être ? Jusqu’à quel point doit-on
pousser l’idée de flexibilité comme
valeur de la Loire-Atlantique 2040 ?
Certains pays, notamment scandinaves,
proposent plus de souplesse en repen-
sant les temps sociaux. Le temps
civique a été institué, par exemple en
Suède, pour expérimenter des projets
personnels en faveur de l’intérêt géné-
ral.
éléments de réflexion supplémen-
taires dans le Tendance n°31
sur l’École 2.0.
Organisation décloisonnée
La soutenabilité du territoire sera tra-
duite par une organisation territoriale
renouvelée propice à la libération de
l’innovation sous toutes ses formes
grâce à un décloisonnement de ses
composantes. Elle aura été repensée
dans sa globalité pour tenir compte de
chacune et en comprendre les évolu-
tions. De nouveaux modes d’habiter les
bassins de vie de notre territoire auront
émergé en Loire-Atlantique, condui-
sant à la multiplication et le maillage
de plus petits pôles de proximité
concentrant services, commerces,
espaces de travail et habitat.
L’organisation sera aussi liée à des
déplacements multimodaux et une
nouvelle économie plus performante :
fonctionnelle, collaborative, circulaire…
Alors exit le « chacun chez soi », la
voiture et la compétition, et place à
l’innovation comme fondement d’une
Loire-Atlantique en mode durable.
Cette deuxième règle du guide permet d’identifier de nouveaux critères d’attractivité pour la Loire-Atlantique de demain, considérés
et reconnus par ses usagers. Pour illustrer pleinement les principes de développement durable, que doit-on attendre de la notion de
valeur ajoutée et de richesse de territoire ? Comment l’imagine-t-on ? Elle reposerait sur la manière dont les usagers satisferont, au
nom de l’intérêt général, leurs besoins sans malmener leurs voisins et de fait vivront mieux ensemble.
Le groupe propose de s’appuyer sur un précis de développement territorial tel qu’il sera enseigné en 2040. Comme une grille de
lecture faite par l’usager, vous y découvrirez les valeurs fondamentales véhiculées par la société grâce à des clés de cette « attrac-
tivité  » revisitée qui pourront être traduites en indicateurs de mesure.
Assurer le mieux-être du
randonneur
Comment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à
déployer ce processus ?
// Levez le pied avec Cittaslow !
Cittaslow est un réseau international de villes qui
s’engagent à ralentir le rythme de vie de leurs
habitants //
66Un jour, un territoire
PRÉCIS DE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL, ÉDITION 2040
Ancrer les principes de développement durable dans la réalité des relations sociales, des organisations et des territoires
•	 Simplicité
•	 Diversité
•	 Autonomie
•	 Proximité
•	 Solidarité
•	 Mobilité
•	 Flexibilité
•	 Évolutivité
•	 Transversalité
•	 Décloisonnement
•	 Collaboratif
•	 Expérimentation
•	 Souplesse et décloisonne-
ment des temps
•	 Transition énergétique réussie
•	 Place élargie à l’expression
citoyenne
•	 Co-opétition entre acteurs
•	 Système d’apprentissage :
vitrine de territoire
•	 Compétences individuelles et
collectives valorisées
•	 Identité numérique maîtrisée
•	 Montages financiers diversifiés
•	 Identité culturelle partagée
basée sur des
valeurs
permise par
des clés
d’attractivité
traduite par
une organisation
territoriale renouvelée et
décloisonnée
Formes urbaines évolutives et adaptées aux spécificités de terri-
toire : fin du règne du « chacun chez soi »
•	 Équilibre des espaces : collectif renforcé
•	 Mixité fonctionnelle adaptée aux besoins
•	 Habitat évolutif : diversité des formes d’habitat et bâtiments
positifs
•	 Equipements et services minimum pour chaque bassin de vie
•	 Villes intelligentes / réseaux
Déplacements multimodaux : fin du règne de l’automobile
•	 Structures et réseaux intégrés
•	 Offres de transports en commun optimisant au maximum
l’utilisation des voies existantes
•	 Pratiques de mobilité collaborative adoptées
•	 Services dédiés aux modes doux
Économie circulaire performante : fin de la suprématie carbone
•	 Troisième révolution industrielle et agricole
•	 Economie ancrée dans les bassins de vie
•	 Achats et consommation responsables de proximité
•	 Épargne solidaire pour des actions locales
•	 Entrepreneuriat aux multiples facettes : économie tradition-
nelle, ESS…
•	 Modèles hybrides et complémentaires
Mieux vivre ensemble pour les usagers : une forte
soutenabilité de territoire favorisée par l’innovation
Nouvelle approche de l’organisation territoriale en images
SouhaitéeActuelle
©AlexSava
Conception :SarahBlondé,Réalisation :CDLA
Consommation
Plutôt mieux que plus et ancrée dans les
lieux de vie, fin de l’obsolescence program-
mée, produits éco-conçus
Énergie
Énergies propres, boucles
énergétiques, stockage de
l’électricité, villes intelligentes
Finance
Lien humain plus fort dans ces circuits : finance-
ments complémentaires, épargne solidaire, inves-
tissements de proximité, financement participatif
Mobilité
Plan intégré multimodal, logistique optimi-
sée du dernier kilomètre, cabotage sur la
Loire, offre de transport collectif élargie,
sortie des centres-villes facilitée
Découvrir l’itinéraire du
GR-IDD et ses balises
67
Pour que cet itinéraire de GR-IDD ne reste pas à l’état d’esquisse, le groupe a souhaité concentrer ce
parcours de découverte sur quelques repères d’avenir et illustrer les espaces de fertilisations croisées
émergents. Pour guider les futurs accompagnateurs de cette randonnée, des idées ou expériences
possibles ont ainsi été mises en lumière pour passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle
de création de valeur positive sociale, économique et environnementale. Retrouvez sur le sentier les
différents thèmes au croisement des chemins pour une transition réussie.
Technologies et sciences
Identité numérique protégée, plateformes
collaboratives, centralisation des services
sur un minimum d’outils par foyer
Habitat /équipements / infrastructuresEspaces publics multifonctionnels, des lieux construits en fonction et en
concertation avec les usagers, favoriser les espaces collectifs comme relaisà la multiplication de certains espaces privatisés,
immeuble à énergie positive
Santé
Meilleure qualité d’alimentation et baisse
des maladies, pollution limitée
Sécurité
Gestion des risques
Culture
Accessible à toutes et à tous,
transmission des traditions (ex : jeux traditionnels),
nouvelles formes de participation artistique
Education
Enjeu central pour tous
Agriculture
Agriculture raisonnée, périurbaine, de
précision… Circuits de proximité,
rémunération plus juste des agriculteurs
68Un jour, un territoire
©Vagabondo
Pistes à creuser
Idées de fertilisations croisées et
signaux faibles repérés sur le GR-IDD
•	 Davantage de « territoires de com-
merces équitables 2030 »
•	 Écoquartier maritime à Nantes ?
•	 Des espaces de coworking en milieu
rural
•	 Du photovoltaïque sur les immeubles
collectifs
•	 Conception de projets urbains adap-
tée à la hauteur des enfants
•	 Voies réservées aux bus et taxis,
ouvertes aux véhicules de covoitu-
rage
•	 Transport de marchandises à bord
de navires à voile, autoconstruction
associative de bateaux de voile
aviron
•	 Transport LILA avec vélos embar-
qués
" Il faut intégrer quatre espoirs tech-
nologiques ou grandes bifurcations qui
subsistent :
•	 La « technologie au service de la
morale»
•	 le stockage de l’électricité
•	 la séquestration du carbone
•	 le vecteur hydrogène "
Pierre Radanne
Président de l’association 4D (Dossiers et
Débats pour le Développement Durable).
Ancien président de l’ADEME1
. Septembre
2012. Extrait –CGDD2
2013, Études et
documents n°93, Territoire durable 2030,
septembre 2013
Repères
1
ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie 2
CGDD : Commission Générale au développement durable
69
Éclairer le
GR-IDD
Comment accroître la visibilité des innovations pour en
favoriser l’appropriation et l’essaimage ?
Laissons un peu d’autonomie aux randonneurs innovateurs ! Facilitons la tâche du guide accompagnateur et concentrons-
nous sur l’appropriation des initiatives pour le territoire.
Le groupe s’est finalement penché sur
la manière d’accroitre la visibilité des
expériences innovantes. Que l’on en
parle pour susciter l’envie d’innover ou
pour s’approprier des pratiques issues
des expérimentations précédentes,
parlons-en ! Une réflexion sur la
manière d’aborder la communication
pour conduire des changements tan-
gibles est nécessaire.
Peu importe les choix qui seront faits,
le randonneur devra observer deux
règles d’or :
•	 transmettre le plus simplement
possible les connaissances et les
bonnes pratiques
•	 inclure les usagers du territoire au
cœur des solutions
Les objectifs de communication pour-
ront être les suivants :
•	 Décloisonner les modes de pen-
sées 
•	 Agir ensemble pour une transfor-
mation sociale et solidaire de notre
territoire 
•	 Valoriser plus que culpabiliser
•	 Diffuser les connaissances et
bonnes pratiques
Insuffler
•	 Mettre en place une cellule de veille et réflexion pour détecter
des besoins spécifiques au territoire
•	 Aller voir ailleurs pour mieux cerner sur ce qui donne la volonté
de créer
•	 Interroger les territoires voisins, éviter de débattre des mêmes
sujets
•	 Apporter des idées nouvelles et les essaimer en Loire-Atlantique
•	 Mettre à jour une banque de données, d’idées, de bonnes
pratiques
•	 Avoir des ambassadeurs de proximité, des relais sur les terri-
toires
Inciter
•	 Casser les idées reçues
•	 Proposer au citoyen des principes de trocs non financiers pour
récompenser après des bonnes actions. Par exemple, des travaux
d’économies d’énergies pour son logement contre des titres de
transport en commun
•	 Puiser dans les méthodes d’éducation populaire pour traduire les
valeurs en comportements individuels
•	 Proposer aux citoyens une grille de lecture et d’évaluation du
territoire en fonction d’indicateurs présents sur leurs lieux de
vie en fonction du niveau de service, équipements de proximité,
employabilité… une grille évidemment évolutive
Accompagner
•	 Mettre en place un guichet pour centraliser les multiples sources
de financement sur les territoires pour guider les porteurs de
projet dans leurs recherches de financement
•	 Faire circuler l’information entre les porteurs de projets
•	 Développer des activités de réseautage
•	 Proposer un kit d’implantation d’espaces collectifs de travail
dans les espaces ruraux, incluant des conseils sur les conditions
favorables d’implantation, notamment géographique
Mesurer et valoriser les
changements
•	 Déployer le baromètre du développement durable des communes
des Pays de la Loire (CIVAM* Pays de la Loire) ou tout autre outil
de mesure du changement en traduisant les clés d’attractivité en
indicateurs
*CIVAM : Centre d’Initiative et de Valorisation
de l’Agriculture et du Milieu rural
70Un jour, un territoire
©Givaga
DESIGN FICTION
71
La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils
permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion.
C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explica-
tive reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres
affiches.
72Un jour, un territoire
73
CIRCUITPANORAMIQUE
Les innovations sociales font référence aux initiatives répondant à un besoin de société pour lequel aucune solu-
tion n’a été proposée par les collectivités ou l’économie traditionnelle de marché. C’est en apportant de nouvelles
idées que les innovations sociales participent à la soutenabilité de notre territoire. Bon nombre de ces solutions
font appel au bon sens et à la créativité, elles replacent l’usager au cœur de son territoire, mais aussi le salarié au
cœur de l’entreprise. L’innovation sociale n’est donc pas en soi un nouvel eldorado. Des initiatives instaurant de
nouvelles pratiques existent depuis longtemps et fort heureusement ! Il y a encore quelques années, elles étaient
pour la plupart éparpillées et méconnues, puisque les innovations de rupture, celles qui bénéficient du plus de
visibilité, restent marginales. L’innovation sociale connaît un nouvel élan lui permettant ainsi de se structurer pour
être plus visible et soutenir le territoire dans sa volonté d’être plus « durable ». Mais il semble que pour pouvoir
sortir de l’anecdote, certains modes de fonctionnement de notre système actuel ne soient pas compatibles avec
une innovation sociale libérée. Avant de découvrir leur carnet de voyage, un éclaircissement s’impose : le groupe
préfère parler d’expérimentation sociale. Découvrez sans plus attendre pourquoi !
Expérimentation sociale en Loire-Atlantique
Des idées reçues, l’innovation sociale
en regorge ! Pour faire connaissance et
s’approprier les concepts, les partici-
pants à ce groupe Passerelle ont choisi
d’en casser certaines. Puis, ils ont
organisé, au fil des ateliers, un circuit
panoramique d’initiatives de Loire-
Atlantique répondant à différents
besoins de notre territoire. Pourquoi ce
parcours ? Un projet de groupe : celui
d’éclairer un chemin dédié à notre ter-
ritoire et y proposer collectivement des
jalons pour faciliter le déploiement des
innovations sociales en Loire-
Atlantique. Principal étonnement du
groupe : la manière dont ils y sont arri-
vés. Dès leur première rencontre, les
participants ont eu le réflexe de poser
trois axes de réflexion.
•	 Comment sortir définitivement
l’ESS de l’anecdote ?
•	 Comment accroître et valoriser la
participation des jeunes en milieu
associatif ?
•	 Comment prévenir les effets néga-
tifs des initiatives difficiles à antici-
per ?
À mi-parcours, leur démarche en trois
points leur a semblé se profiler comme
un chemin balisé et cloisonné. Or, le
décloisonnement entre les idées, les
acteurs et les territoires est de mise
lorsque l’on parle d’innovation sociale.
Changement de cap : pour repartir vers
une aventure hors-piste comme envi-
sagé au départ ; sans pour autant faire
table rase des étapes précédentes. Les
exemples d’initiatives détectées et les
discussions déjà amorcées ont permis
d’établir une vision globale. Le groupe
Passerelle revient de son voyage avec
des propositions pour pérenniser les
innovations sociales, démultiplier le
nombre d’innovateurs et les aider à
changer d’échelle en Loire-Atlantique
et ailleurs pour passer de micro-
actions à un effet de grappe.
Nos objectifs partagés
Les échanges au sein du groupe
Passerelle ont été l’occasion de pous-
ser plus loin nos réflexions individuelles
et de dépasser collectivement certaines
contradictions dans nos discours res-
pectifs. Cela nous a amenés, à l’image
de notre sujet, à décloisonner certaines
thématiques pour mieux les redéfinir.
Concernant la définition d’« expéri-
mentation sociale », nous nous accor-
dons sur les grandes idées suivantes :
•	 L’humain au centre, et considéré
dans sa globalité
•	 La recherche d’un bien-être indivi-
duel et collectif
•	 Une société intégrative, où chacun
trouve sa place
•	 Un épanouissement possible dans
tous les domaines de la vie
•	 Une société qui repose sur un
modèle de développement plus
soutenable et auquel chacun peut
contribuer
•	 Une société qui donne le droit à
l’expérimentation
E N D I R E C T D U G R O U P E
74Un jour, un territoire
// L’innovation sociale : une étiquette
différente pour désigner des choses
qui se faisaient déjà ? //
©Lunamarina
Expérimentation sociale en Loire-Atlantique
UTILITé
SOCIALE
ENGAGEMENT
MOBILISATION
DES RESSOURCES
Diversité
Créativité
Recherche / Action
Partage
Ouverture
Cheminement
Transferts de savoirs
le territoire de Loire Atlantique, un terrain favorable
à l'expérimentation pour plus de « soutenabilité »
porosité avec d’autres territoires Anne GIRAUD, designer
pour le groupe Passerelle
2014
COLLECTIF
Voici quelques exemples d’expérimentations sociales en Loire-Atlantique dé-
tectées par le groupe. Présentées ensemble, elles contribuent à illustrer les
types de changement souhaités par le groupe de travail :
75
La définition proposée par le Conseil Supérieur
de l'Économie Sociale et Solidaire fait écho à
nos échanges, mais préférons néanmoins parler
d’expérimentation sociale. Pour mémoire, rappe-
lons cette définition :
« L’innovation sociale consiste à élaborer des
réponses nouvelles à des besoins sociaux
nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions
actuelles du marché et des politiques sociales, en
impliquant la participation et la coopération des
acteurs concernés, notamment des utilisateurs et
usagers. Ces innovations concernent aussi bien
le produit ou service, que le mode d’organisation,
de distribution, dans des domaines comme le
vieillissement, la petite enfance, le logement, la
santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les
discriminations… »
L’innovation sociale en définition
Prêts pour une chasse
aux trésors ?
Circuits de proximité
•	 En direct des éleveurs, microlaite-
rie (Montbert)
•	 Accueil Paysan 44
•	 Les Ekovores
•	 Association Ecos
•	 Éoliennes citoyennes en Pays
d’Ancenis
•	 AMAP alimentaires
•	 Laboratoires culturels APO33
•	 Librairie l’Embarcadère (Saint-
Nazaire)
•	 Service Libellule (expérimenta-
tion en cours) : transport solidaire
à la demande (Nantes métropole,
SEMITAN, CCAS d’Orvault)
•	 Titifloris, transport de personnes
à mobilité réduite en petits véhi-
cules de 4 à 9 places
Des lieux de vie renouvelés
•	 Quartier intégré – projet immobi-
lier de l’Île-Pad (Nantes)
•	 Cité radieuse (Rezé)
•	 Habitat partagé Les Petits Moulins
(Rezé)
•	 Le Potager associatif (Saint-
Julien-de-Concelles)
•	 Maison d’accueil des Fontenelles
(Saint-Vincent-des-Landes).
Construction BBC, isolation exté-
rieure, géothermie, solaire…
•	 Jardin partagé : le collectif
Idéelles, quartier de Malakoff à
Nantes
Une place pour chacun !
•	 Association Stop Routine
•	 Collectif « Tout en attente »
•	 Tiers-lieu « la Nizanerie » (collectif
Fil)
•	 la Plateforme C, 1er
FabLab de
Nantes, par l’association Ping
•	 Talentroc « le savoir de tous à la
disposition de chacun »
•	 Clisson Passion (transfert et
échange de savoirs)
•	 Du design de services dans les
centres médico-sociaux au service
PMI (Protection Maternelle et
Infantile)
•	 L’Écocyclerie de la Mée, Asso
ADAPEI44 (Châteaubriant)
Soutien à l’émergence des
expérimentations sociales
•	 Ouvre-Boîtes44, Coopérative
d’activités et d’emploi
•	 Les Écossolies, Association
•	 Les Cigales (Pays de la Loire)
D’autres initiatives à repérer sur Social
Planet, réseau social pour les initiatives
sociales et solidaires.
Pas forcément initiées par le citoyen…
… les initiatives sont avant tout portées par un
niveau d’engagement élevé de ce dernier. Le
citoyen, usager du territoire et de ses services
peut revêtir différents visages (habitants, salariés,
agents de la fonction publique, entreprises et
entrepreneurs, institutions, élus, associations…)
Un entrepreneur social est-il forcément vert ?
Il y aurait probablement un décalage si on y asso-
ciait des structures peu attentives aux questions
environnementales. Après tout, l’entrepreneur
social n’est-il pas l’icône de l’entrepreneur dans
une économie de développement durable ?
En savoir plus : Tendances n°32 sur l’entrepre-
neuriat social.
Une innovation n’est pas nécessairement
technologique.
L’innovation sociale s’inscrit dans une volonté
de progrès. La technologie n’est pas une finalité,
mais est plutôt perçue comme un facilitateur. Il
n’y a qu’à observer le nombre de plateformes
collaboratives qui émergent sur le web pour s’en
convaincre.
Une innovation sociale n’est pas portée unique-
ment par des structures de l’Économie Sociale
et Solidaire
L’IS n’est pas liée uniquement à des démarches
économiques, puisque de nombreux bénévoles y
contribuent.
Casser les idées reçues
Expérimentation sociale :
l’humain pris dans sa globalité
76Un jour, un territoire
À la bifurcation…
prenez le chemin de
l’expérimentation sociale
Le terme d’innovation sociale :
•	 A une forte connotation technolo-
gique et économique qui peut faus-
ser les interprétations
•	 Sous-entend trop souvent une
« garantie de résultat » et un
« retour sur investissement » obli-
gatoires
•	 N’est pas suffisamment lié à la
notion d’utilité sociale et environne-
mentale, qui est l’un des piliers de
nos débats
•	 Peut conduire à vouloir « faire de
l’innovation pour le simple plaisir
d’innover », et faire oublier les fina-
lités ultimes visées, voire générer
des effets pervers
Priorité n°1 : l’humain au
centre !
L’expérimentation sociale est associée
pour le groupe aux critères suivants :
•	 Le collectif - L’union fait la force :
que ce soit plusieurs porteurs de
projets réunis autour d’une même
préoccupation, ou un porteur princi-
pal qui fédère une multiplicité d’ac-
teurs autour de son action, la
confiance et l’empathie sont de mise
pour mettre en œuvre collective-
ment ces expérimentations
•	 L’utilité sociale - Contribuer au
bien-être individuel et collectif, et à
une soutenabilité forte, au sein d’un
territoire. Cela concerne tous les
grands thèmes de société (éduca-
tion, santé, environnement, habitat,
culture…)
•	 L’engagement - Chacun, s’il le sou-
haite, a la possibilité d’expérimenter
à son échelle de nouvelles solutions
qui contribuent à améliorer la
société dans laquelle il évolue (exer-
cice démocratique)
•	 La mobilisation des ressources
liées à un territoire – Ressources
humaines, naturelles, culturelles,
techniques, technologiques, finan-
cières…
On retrouve également, en plus ou moins
grande proportion, les valeurs suivantes :
•	 Diversité des acteurs
•	 Créativité
•	 Principe de recherche/action (droit
à l’essai)
•	 Partage
•	 Logique d’ouverture aux citoyens
•	 Transfert des savoirs
•	 Cheminement (le parcours est au
moins aussi important que la desti-
nation)
Le sujet initial du groupe Passerelle portait sur « L’innovation sociale en
Loire-Atlantique ». Au fur et à mesure des échanges revenait souvent l’idée
que le titre ne reflétait pas suffisamment les propos tenus. Après quelques
tâtonnements, le consensus s’est établi sur un titre « Expérimentation so-
ciale en Loire-Atlantique ». Voici leurs explications…
©fredFroese
77
Au détour d’un sentier,
un point de vue…
enfin,plusieurs !
Quels enjeux pour demain
entre expérimentation sociale
et statut associatif ?
Une des réponses juridiques au portage
collectif de projet est le statut associa-
tif. Le terme et le statut recoupent des
réalités très différentes. Comment
dissocier les associations totalement
bénévoles des collectifs utilisant ce
statut pour être reconnus et expéri-
menter leurs idées et créer des
emplois ? Le modèle associatif fonc-
tionne pour mettre en œuvre une expé-
rimentation sociale. Mais s’il présente
l’avantage d’être facile à mettre en
œuvre à la création, il connaît dans la
pratique quelques difficultés ou limites.
Un porteur d’association est difficile-
ment reconnu parmi certains acteurs
de territoire comme pourvoyeur d’em-
ploi - ni de son propre emploi, ni de
celui des autres. Il doit alors justifier
d’une recherche d’emploi auprès de
Pôle emploi s’il veut continuer de béné-
ficier des allocations, limitant son
temps pour expérimenter ses idées.
Dans certains cas, la bonne volonté des
membres de l’association atteint ses
limites et ne remplace pas tout le
temps les compétences requises pour
mener le projet à bien.
Certaines idées ne rentrent pas dans
les cases prévues des appels à projets.
Par principe, elles sont novatrices et en
rupture avec les modèles existants.
N’ayant pas d’éléments de comparai-
son, les acteurs susceptibles d’encou-
rager le projet et d’en subventionner le
démarrage encouragent par là même,
plus difficilement ces collectifs à tester
leur idée.
L’association n’acquiert de légitimité
sur le territoire qu’au bout de quelques
années d’existence.
Comment assurer, dans ces conditions,
la pérennité des initiatives, le passage
de l’émergence de l’idée à l’expérimen-
tation, cette période où le temps paraît
improductif aux yeux de nombreux
acteurs ? Faut-il inventer un modèle
hybride, une forme plus adaptée aux
évolutions de la société ? Ne manque-
rait-il pas une carte à la collection des
statuts ? Est-il judicieux de songer à en
créer un ?
Table d’orientation
78Un jour, un territoire
Suivre le sentier jusqu’au belvédère
Comment prévenir les effets
pervers des expérimentations
sociales ?
Le lien entre initiatives d’utilité sociale
et financement de l’innovation techno-
logique est une exploration, parmi
d’autres, à mener pour prévenir des
effets non désirés dans la société
d’expérimentation sociale.
La lucrativité des associations ou des
entrepreneurs sociaux qui portent les
innovations sociales est limitée.
L’innovation a pourtant besoin de
marges pour financer le droit à l’expé-
rimentation, mais aussi la recherche et
le développement d’innovations tech-
nologiques.
Pérenniser l’expérimentation sociale,
c’est aussi lui donner les moyens dans
le temps d’innover technologiquement.
Dans la logique de mobilisation des
ressources du territoire, les labora-
toires de recherche et de développe-
ment figureraient parmi les premiers
partenaires à associer à l’échelle de la
Loire-Atlantique.
Pour mener certaines actions sociale-
ment indispensables, supprimer les
marges dans la distribution de certains
produits, pour atteindre les populations
ciblées, est indispensable. Si l’on prend
l’exemple de la santé, plusieurs ques-
tions sont posées autour :
•	 des brevets,
•	 du financement des technologies
pour la santé de demain,
•	 du financement plus important de
produits non standardisés (réser-
vés à des maladies rares).
Quelle est l’ampleur des changements
souhaités pour demain en Loire-Atlan-
tique ?
Durant son exploration, le groupe a fait
émerger certains dénominateurs communs
autour de l’idée d’expérimentation sociale
sur notre territoire. La question de l’ampleur
des changements visés par la société civile
et les institutions reste malgré tout un débat
ouvert.
Jusqu’où bouge-t-on le curseur concernant
l’évolution :
•	 Du modèle économique ?
•	 Du système de solidarité ?
•	 Du mode de gouvernance (place de
la société civile dans les politiques
publiques) ?
•	 De la prise en compte de la rareté des
ressources naturelles ?
•	 De la place accordée aux richesses des
ressources des territoires ?
•	 Des liens intergénérationnels ?
©Atypeek
Après la clairière,
une cave souterraine
// Une innovation, ça bouscule ! //
79
Organiser sur le territoire une tournée
de débats dédiés aux changements
rêvés par le citoyen : « Ampleur des
changements souhaités pour les terri-
toires »
Organiser les « journées de l’expéri-
mentation sociale »
•	 Déployer, mettre en lien, irriguer
les jeunes pousses de l’expéri-
mentation sociale en Loire-
Atlantique.
•	 Proposer un événement en deux
temps :
•	 Un circuit de repérage
des expérimentations
sociales dans tout le
département.
•	 Un « temps fort » d’une
journée pour valoriser
des porteurs de projet
sur plusieurs lieux
d’accueil répartis sur le
territoire.
Ce temps d’échange permettrait de
découvrir les initiatives porteuses de
transformation sur le territoire et de
faire connaissance avec les relais de
notre territoire.
Mettre en place un système de parrai-
nage sur le territoire : inciter à l’expé-
rimentation par l’accompagnement
individualisé et personnalisé.
Le parrain mettra en confiance le por-
teur de projet. Il contribuera à transfor-
mer l’idée de ce dernier en expérimen-
tation. Le parrain peut être un
professionnel, un particulier, un
retraité, une association, une institu-
tion… Chacun peut être potentiellement
parrain et/ou parrainé (expertise
d’usage, expertise professionnelle,
bonne connaissance d’un territoire ou
d’un sujet spécifique…)
Ce parrainage et ces échanges de
savoirs pourront être valorisés par la
mise en place d’une « bourse » sous
forme de crédit temps dédié au porteur
de projet ou une allocation « temps à
vocation d’utilité sociale ».
D’autres pistes sont proposées par le
groupe :
•	 Soutenir le pouvoir d’agir de tous,
y compris des plus vulnérables :
Rencontre entre un engagement
personnel et un terrain favorable
et des collectivités facilitatrices de
l’expérimentation sociale et de
l’engagement citoyen.
•	 Conforter et développer l’écono-
mie sociale et solidaire pour
appuyer les activités à forte utilité
sociale.
•	 Mettre en lien, en lumière et en
mouvement les ressources
(humaines, naturelles, culturelles,
techniques, technologiques, finan-
cières…), richesses de notre terri-
toire.
•	 Mener une campagne de sensibi-
lisation auprès des acteurs insti-
tutionnels  : écoles, maison des
jeunes, associations, Pôle emploi,
missions locales, CCI, collectivités
(communes, EPCI, département,
Région).
Comment faire pour passer des micro-actions en faveur du mieux-vivre ensemble à des effets de grappe ? C’est ce
que vous propose de découvrir le groupe, par des préconisations concrètes qui permettront à la fois de démystifier
le concept et les pratiques d’expérimentation sociale et d'en favoriser l’appropriation par tous les acteurs de Loire-
Atlantique.
Fin du parcours :
bienvenue en Loire-Atlantique 2040
Territoire d’expérimentation sociale
©Toflocoste
80Un jour, un territoire
10ÈME
TOURNÉE DE
L’EXPÉRIMENTATION SOCIALE
EN JUIN 2025, NE MANQUEZ PAS NOTRE PASSAGE SUR LE TERRITOIRE :
LE 2 À LA FABRIQUE SOCIALE, PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES SOCIALES, REZÉ
LE 3 AU FESTI’SHARE, TRIGNAC (CO-TRANSPORT PROPOSÉ PAR OTTO PARTAGE)
LE 4 À L’ESPACE QUO-WORKING, CHÂTEAUBRIANT
LE 5 POUR L’INAUGURATION DU MICRO-LAB DE L’INNOVATION PUBLIQUE, CLISSON
ACCOMPAGNER
CONFÉRENCE / 15H - 16H
INCUBATEUR D’INNOVATION TERRITORIALE
Retour d’expérience sur un an passé au sein
de l’incubateur d’innovation territoriale.
Avec Marie Carré - Les Rurbanistes, start-up
dédiée à l’urbanisme participatif rural
TOUTE LA SEMAINE
RECENSEZ AVEC NOUS LES EXPÉRIMENTATIONS
SOCIALES SUR VOTRE TERRITOIRE
PROFITEZ DES PORTES OUVERTES DES
STRUCTURES D’EXPÉRIMENTATION LOCALES
RÉFLÉCHIR
TABLE RONDE / 16H - 17H
EMPOWERMENT À LA FRANÇAISE
Adapter les logiques d’empowerment
anglo-saxonnes à la culture française.
Animée par Jean Bonin, professeur d’innovation
publique à l’Université de Nantes
Plus d’informations sur www.experimentons.44.fr
Une initiative du collectif expérimentons44
Avec le soutien du Conseil général
SE LANCER
ATELIER / 15H - 17H
KIT DE DÉTECTION DE L’INNOVATION
Identifier les opportunités d’expérimentation
sociale au sein de son organisation.
Avec Nathalie Mirand et Benoît Fréré -
La boîte à savoir, excubateur d’innovation sociale
L’INNOVATION SOCIALE À L’ABORDAGE
DE L’INDUSTRIE !
L’HABITAT COLLABORATIF FLOTTANT PAR SDX : UN LOGEMENT VERT ET SOLIDAIRE
LES PROCÉDÉS D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN D’UN GRAND GROUPE
› PATRICE DUCARD, PDG DE SDX GRAND OUEST
› HAMID BOUHARAM, DIRECTION DU LOGEMENT COLLABORATIF, MAIRIE DE COUËRON
› JULIETTE BOCÉ, RIVERAINE DU CLOS BLEU-VERT, HABITAT PARTAGÉ FLOTTANT
TABLE RONDE / 14H - 15H
DESIGN FICTIONLa fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser
concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion
au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la
construction de ces posters, articles ou autres affiches.
// Faire émerger les com-
pétences collectives d’un
territoire, c’est un peu comme
apprendre à lire //
81
Pour mieux comprendre les méca-
nismes liés à la compétence collective
du territoire, les participants ont mis le
doigt dans l’engrenage. Se plaçant eux-
mêmes en situation d’apprentissage
collectif, ils ont adopté une démarche
exploratoire pour construire une vision
partagée de transversalité des acteurs.
Unefoislaproblématiqueetlesconcepts
appropriés, le groupe a préparé ses
bagages en rédigeant collectivement
une grille d’entretien, petit mémo de
voyage. Les participants ont alterné
entretémoignagesetateliersdediscus-
sion, prise de recul, leur permettant de
construire une vision d’avenir et plu-
sieurs préconisations. Trois ateliers ont
ainsi été consacrés à des rencontres
avec six porteurs de projets au cœur de
l’innovation et du développement
durable du département. Un atelier a
permis, le temps d’une séance de créa-
tivité, de dégager les grands principes
d’une solution répondant à l’ensemble
des critères qu’ils jugeaient incontour-
nables. En souvenir de cette expédition,
ils nous reviennent avec des préconisa-
tions et une idée inspirante, celle d’un
incubateur d’innovations territoriales.
L’émergence de la compétence collec-
tive est à l’image d’une boîte noire. Le
groupe s’est donné comme objectif d’en
percer les mystères.
ITINÉRAIRE
EXPLORATOIRE
// Il ne suffit pas de réunir
un groupe d’individualités
pour faire naître l’intelli-
gence collective //
Le niveau global d’information de la population a largement augmenté dans les dernières années. Les pratiques des citoyens changent
beaucoup, ils osent interpeller les professionnels sur leurs terrains de prédilection en revendiquant de nouvelles connaissances.
Deuxième constat : d’ici à 2040, nous serons 334 000 habitants de plus qu’aujourd’hui en Loire-Atlantique1
. L’attractivité de notre
territoire et sa capacité à faire face rapidement aux enjeux de société seront liées, demain plus encore qu’aujourd’hui, à sa capacité
à mobiliser les compétences. Or, si nous en avons toutes et tous, diplômés ou non, que se cache-t-il vraiment derrière ce terme clé
de compétences ? Comprendre les dynamiques de compétences sur un territoire est essentiel pour miser sur les forces vives de ce
dernier et relever les défis qui jusque-là n’étaient pas ou mal pris en compte. La problématique se vérifie un peu plus chaque jour,
dans un contexte de transition sociétale plus urgente, qui se heurte à des difficultés d’élaboration et de mise en œuvre de politiques
publiques en faveur du développement durable. Comment révéler les talents et valoriser des compétences acquises sur le terrain
par les citoyens ? Quid de l’expertise d’usage ? Quelles pistes d’avenir permettraient de consolider l’intelligence collective autour du
développement durable ? Ce sont les questions qui ont guidé l’exploration de ce groupe.
Si les compétences individuelles étaient
des mots, alors…
Les organisations et les conditions… seraient
des règles de grammaire
Les combinaisons de compétences indivi-
duelles… seraient des phrases
Les compétences collectives dans l’organisa-
tion… seraient le sens des phrases
La combinaison des compétences collec-
tives…  serait le texte
Les compétences collectives replacées dans
l’organisation… seraient le sens du texte
Ainsi, que seraient les compétences collec-
tives pour la Loire-Atlantique ? Un roman ?
Comment et où ? Il faut commencer par
avoir une lecture partagée de notre territoire
à dix ans. Mais qui est en capacité de lire ?
L’intelligence collective s’apparente à un
style d’écriture ou encore une véritable
signature de territoire ; le sens du texte que
l’on écrit pour notre territoire. Mais, qui écrit ?
Le réseau : l’écriture collaborative revient
à monter un projet collectif. Petite mise en
garde toutefois : attention aux règles de
grammaire et à l’autocensure. Nul n’est
tenu de tout connaître pour exprimer son
point de vue sur l’avenir de son territoire.
Faisons un peu de grammaire !
Compétences, levier pour une intelligence collective de territoire ?
1
Source : INSEE
ENDIRECTDUGROUPE
82Un jour, un territoire
La première, une fois détectée et alliée à d’autres, permet de faire émerger la
seconde au sein d’une organisation ou d’un territoire. Le groupe adhère pleinement
à l’idée d’une compétence, combinant plusieurs éléments allant au-delà des seules
connaissances académiques, validées par un diplôme, plus qu’à une seule progres-
sion linéaire reliant la potentialité à la performance. Le groupe retient les éléments
suivants :
•	 les connaissances académiques,
•	 les compétences techniques,
•	 les habiletés relationnelles,
•	 les aptitudes physiques,
•	 et les « savoir y faire ».
Autres caractéristiques fondamentales, la compétence ne se révèle que dans le cadre
d’un projet d’intérêt général, porteur de sens et qui ne peut émerger que dans l’action.
Connaissez-vous la différence entre compétence individuelle et collective ?
Comment un territoire peut-il puiser
dans ses ressources pour les transfor-
mer en intelligence collective ? De
nombreux écrits ont été publiés dans
les dernières années, mais ces notions
évoluent en fonction des besoins de la
société. Dans le cadre précis des com-
pétences, les mécanismes permettant
de révéler aux acteurs les compé-
tences propres à leur territoire
semblent encore enfermés dans une
boîte noire. À l’écoute des six témoi-
gnages, le groupe a eu l’occasion de
découvrir un large spectre d’expé-
riences en faveur d’un développement
de la Loire-Atlantique, recoupant d’ail-
leurs les valeurs énoncées dans le
Précis de développement territorial
2040 du groupe Innovation et
Développement durable.
Les méthodes pour baliser ces sentiers
sont multiples. De la même façon, la
découverte des initiatives sur un terri-
toire peut provenir de différentes ori-
gines :
•	 soit, les idées sont en train de ger-
mer, et le territoire doit veiller à
créer les conditions propices à
l’innovation ouverte ;
•	 soit elles existent déjà sur notre
territoire et celui-ci doit être en
mesure de les détecter et les
accompagner ;
•	 soit elles existent ailleurs, mais il
faut être en capacité d’adapter le
projet aux spécificités et aux
besoins propres à la Loire-
Atlantique pour que le transfert
soit réussi.
Compétences
& intelligence
Feuille de route collaborative
Les participants Passerelle ont élaboré
collectivement une grille d’entretien.
Voici quelques balises pour débuter
l’exploration :
•	 Quelles ont été les étapes clés
depuisl’idéejusqu’àl’expérimenta-
tion du projet ?
•	 Quel a été l’élément déclencheur
de la mise en route du projet ?
•	 Surquelsélémentslavisioncollec-
tive s’est-elle construite ?
•	 Avez-vouseurecoursàdescompé-
tences particulières pour franchir
chacune de ces étapes ?
•	 Quelles sont les compétences clés
pour mettre en route un projet ?
•	 Quelles sont les compétences
nécessaires pour envisager un
transfert, un essaimage du projet ?
•	 L’expérience est-elle transférable,
sioui,sousquellesconditions ?Est-
elleelle-mêmeissued’expériences
existantes ?
•	 Commentsefaitlaprisededécision
dans le groupe ?
•	 Quels sont les prérequis en termes
de partenariat et de réseau, selon
vous,pourdesprojetsdeterritoire ?
// L’intelligence collective : on ne la
recherche pas, on la trouve ! Elle naît
des compétences collectives qui se
fédèrent dans l’action. Soit, mais que
peut-elle changer sur nos territoires
pour que l’on s’y intéresse tant ? Elle
pourrait permettre de décloisonner
les politiques trop sectorisées, à
moins que ce ne soient les politiques
elles-mêmes qui soient une condition
pour libérer l’intelligence collective
sur les territoires. Il y a d’emblée une
remise en question du fonctionnement
actuel pour accroître le collectif et la
transversalité //
©Grapio
83
•	 Comment capitaliser et valoriser
cette intelligence collective sur les
territoires ?
Lever de rideau : le mystère
de la boîte noire
L’exploration par les retours d’expé-
rience a permis au groupe d’extraire,
malgré les échelles variées de terri-
toire, plusieurs éléments communs,
des facteurs invariants. Si aucun projet
entendu ne réunit l’ensemble de ces
conditions, les participants soulignent
l’importance de les réunir pour aug-
menter les chances de changements
significatifs sur le territoire.
Les témoignages ont également per-
mis de soulever quelques enjeux autour
de l’émergence même de l’intelligence
collective sur les territoires et des
caractéristiques de projet à accompa-
gner. Il retient enfin qu’en matière de
compétences, il n’est pas toujours
évident de percer les secrets de la boite
noire. Elle enregistre les progrès d’un
territoire apprenant en continu et per-
Reportage : au cœur
de la boite noire
En direct des éleveurs…
Fabrice Hégron est un
producteur passionné à
la tête d’un collectif de
compétences que vous
pourrez rencontrer
dans le sud de la Loire-
Atlantique. Ce groupe
est constitué de trois
GAEC, soit six personnes. Extrêmement
convaincant, Fabrice Hégron a présenté
les tenants et les aboutissants du projet
collectif de laiterie nouvelle génération.
Un nouveau souffle étroitement lié à la
survie des producteurs laitiers et de
leur profession, la microlaiterie devrait
voir le jour d’ici à la fin de l’année 2014.
Quel a été le point de départ de votre
projet ? Être libre de choisir sur quoi et
avec qui l’on souhaite travailler. Faire en
sorte que tous les acteurs au projet s’y
retrouvent. Mieux maîtriser la chaîne
de production de l’élevage à la transfor-
mation des produits, c’est notre solu-
tion pour sortir d’un système qui n’est
ni voulu par le producteur ni par le
consommateur. Si ça continue ainsi,
nous n’existerons plus d’ici quelques
années. Nous n’avons rien à perdre,
nous avons donc pris le pari de nous
lancer. Dès le départ, un climat de
confiance entre les six partenaires exis-
tait. Il s’est forgé avant même le démar-
rage du projet sur une même vision de
l’avenir de notre métier et une même
éthique environnementale.
De l’idée au projet, comment cela
s’est-il passé ? Notre projet s’est
construit en partant d’une vision parta-
gée et d’une connaissance solide du
marché. Mais comme l’innovation
appelle l’innovation, pour sortir notre
gamme de produits, il y a eu de mul-
tiples rebondissements. Nous avons
mis en commun les spécialités de cha-
cun pour compléter nos acquis d’éle-
veurs. Parmi celles-ci, on retrouve les
techniques commerciales, la nutrition
animale, la mécanique agricole, les
ressources humaines. Puis nous avons
frappé aux portes pour compléter
l’éventail de compétences par le
réseau. De nombreuses personnes se
sont mobilisées autour de nous, ce qui
nous a permis de passer d’une idée à
un véritable projet d’entreprise.
L’économie collaborative au
service de la montée en com-
pétences et du lien social
Diplômé de l’école
Audencia, Alexandre
Heuzé, participant au
groupe Passerelle, a
dévoilé au reste du
groupe le fonction-
nement de sa plateforme collaborative.
Initialement pour le grand public, cet
outil de troc de savoirs citoyens est
aujourd’hui en cours de test avec un
modèle dédié aux organisations.
Quel est le principe de Talentroc ?
C’est dans les microsujets qu’une
structure devient plus intelligente.
Grâce à cette plateforme, l’usage de
l’échange de savoirs dans une organi-
sation est dévoilé au grand jour et peut
ainsi être reconnu grâce à un système
de crédit temps. La formation en
interne se voit accélérée avec une for-
mation adaptée et en Juste-à-Temps.
Autre bénéfice connu de la démarche :
créer du lien social et apprendre à
connaître ses collègues sous un nou-
// En savoir plus sur le projet :
http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr/categorie/excursions-de-linnovation //
met d’en comprendre les fonctionne-
ments une fois le vol terminé. Pour
autant, essayer de le faire a posteriori
accroît la prise de conscience de la part
des acteurs des compétences qu’ils ont
développées : révélation par la réappro-
priation rétrospective du projet.
Voir aussi Tendances n°32 -
Entrepreneuriat social
Des référentiels de compétences pour baliser le chemin.
Différents outils ont été développés pour repérer et valo-
riser les compétences des individus dans les organisa-
tions et les territoires. Selon l’idéologie dominante de la
société dans laquelle ils ont émergé, les logiques d’uti-
lisation sont différentes. Sont-ils là pour que l’individu
repère ses compétences pour s’adapter au système en
place ou l’inverse ? En Europe, l’outil des « compétences
clés » du programme DeSeCo de l’OCDE est celui qui est
le plus reconnu.
En savoir plus : www.oecd.org/
84Un jour, un territoire
veau jour. La latitude laissée au sys-
tème permet de découvrir des usages
que l’on n’avait pas imaginés à l’ori-
gine !
Quelle est la principale condition
d’appropriation d’un tel outil dans une
organisation ? Sans aucun doute, une
forte volonté de la direction… et du
temps pour casser les idées reçues.
L’outil bouscule les modes de manage-
ment traditionnel à la française. Il faut
que salariés et managers acceptent
d’être surpris.
Vous souhaiteriez rendre les échanges
de savoir éligibles au CPF1
. Y a-t-il un
risque de perdre la philosophie initiale
du projet ? Le risque est là, mais quand
on a des doutes, notre devise est de
tester. Notre système est agile et
flexible. Le risque, en positionnant
Talentroc sur le créneau de la forma-
tion réglementée, c’est la reprise en
main par les ressources humaines d’un
système à la base très ouvert.
Du Pays de Vilaine (35) au
Pays d’Ancenis (44) : un trans-
fert réussi de compétences
citoyennes au service de la
transition énergétique
Née en 2010, l’asso-
ciation « Éoliennes
en Pays d’Ance-
nis », présidée par
Jean Rabian,
compte douze
bénévoles avec
comme but de
développer trois ou
quatre parcs éoliens citoyens. L’objectif
est de couvrir les besoins des 60 000
habitants du Pays d’Ancenis. Le pre-
mier projet est celui du parc Éolandes à
Teillé.
Comment avez-vous pu bénéficier de
l’expérience des Éoliennes en Pays de
Vilaine ? L’équipe de Redon nous a
beaucoup aidés. Elle est plus avancée
que nous, puisque leurs éoliennes sont
sorties de terre à Béganne en avril der-
nier. Nous sommes de plus épaulés par
le bureau d’études Site à Watts, créé
pour valoriser les compétences collec-
tives nées de l’aventure de Béganne
(35).
Quel est dans votre cas l’intérêt d’une
SAS (Société par Actions Simplifiées) ?
La SAS Eola Développement a été créée
pour porter et financer le développe-
ment des projets de l’association. Avec
une SAS, nous avons opté pour une
plus grande latitude dans la gouver-
nance du projet. Elle n’empêche en
aucun cas le mode collaboratif.
Actuellement, nous avons 150 sous-
cripteurs pour financer le développe-
ment, ce qui va au-delà de nos besoins.
Si vous deviez retenir une seule com-
pétence collective pour qu’un tel pro-
jet réussisse ? La force de conviction
pour mobiliser le citoyen. C’est l’affaire
de tous ! C’est la première fois sur notre
territoire que des habitants financent
directement leurs propres besoins en
électricité. Pour y parvenir, c’est un
travail de longue haleine, celui de la
sensibilisation pour réduire les réti-
cences et convaincre autant les habi-
tants, les exploitants agricoles que les
élus locaux, qui ont l’autorité concé-
dante en matière de distribution
d’énergie.
// En savoir plus sur l’implication citoyenne pour la transi-
tion énergétique : www.energie-partagee.org //
1
CPF : Compte Personnel de Formation, ancien
DIF (Droit Individuel à la Formation)
©Blas
85
Un réseau de proximité pour
les entreprises en Pays d’An-
cenis : ETAP
ETAP propose une
mutualisation des
compétences des
demandeurs d’emploi
en insertion profes-
sionnelle sur le Pays
d’Ancenis. Présentation par Guy Guérin,
président d’ELI (Erdre et Loire
Initiatives).
Qu’est-ce qui fait l’originalité d’ETAP ?
Sa composition ! Il n’existe aucun autre
collectif en France qui implique des
associations et une mission locale. Sa
participation permet d’inclure les
jeunes de moins de 26 ans. Les quatre
associations sont ELI et APTE
(Association Portage Travail Emploi),
deux associations intermédiaires qui
sont des structures d’insertion par
l’activité économique, l’écocyclerie
Trocantons et l’association maraîchère
Vital.
Quel est actuellement le principal
frein à la démarche ? Le collectif ETAP
est très sollicité, notamment par
Terrena (acteur déclencheur du parte-
nariat) et la Laiterie du Val d’Ancenis.
Malgré cela, le fait qu’il ne rentre pas
dans les cases juridiques pose question
chaque année quant à sa pérennité face
à l’octroi de subventions (COMPA1
et
Conseil général).
À quoi tient un tel partenariat ?
Pourquoi le Pays d’Ancenis ?
Il existe depuis de nombreuses années
une coutume de solidarité dans le
milieu agricole, renforcée par la pré-
sence de Terrena, coopérative dont le
siège est à Ancenis. De là est né un
maillage fort entre les acteurs, peu
importe leur taille et leur statut, à
l’échelle de ce bassin de 60 000 habi-
tants. Les élus font le lien et renforcent
l’identité et l’unité du territoire.
Un réseau dédié au service de
l’écoconstruction depuis 2010
Retour d’expérience
avec Laurent Bouyer,
directeur d’Échobat
Quel a été l’élément
déclencheur de cette
initiative ?
Dans le cadre de sa mission de veille, le
Comité du Bassin d’Emploi d’Ancenis a
réalisé une étude sur le bâtiment et sur
le positionnement que le territoire
pourrait avoir sur la niche de l’éco-
Pour mobiliser des compétences issues de projets
fédérateurs pour la Loire-Atlantique, le groupe a pris le
parti de s’interroger sur la manière de faire, et non sur
ce qu’il serait souhaitable de développer en termes de
projets.Voici quelques ingrédients du mécanisme élaboré
par le groupe. L’intelligence d’un territoire est renforcée
dès lors qu’une idée répondant à un besoin spécifique
du territoire est développée par les compétences d’un
collectif dans le cadre d’un projet d’intérêt général. De
cette idée naît une expérimentation qui fera émerger la
compétence collective. D’après le groupe, ce processus
est caractéristique des territoires apprenants. Chaque
composante évolue dans le temps. Cela concerne aussi
bien les relations sur le territoire et les besoins et oppor-
tunités (émergeant du croisement ou de la contradiction
entre intérêt général, enjeux globaux de territoires et
caractéristiques locales du territoire en question), que
les compétences des individus et des collectifs qui com-
posent ce processus. L’implantation du projet aura réussi
lorsque des compétences collectives auront émergé et
pourront être valorisées, puis adaptées dans le temps
aux évolutions du territoire.
émergence de la compétence collective sur un
territoire : l’engrenage décrypté
1
COMPA : Communauté de communes du Pays d’Ancenis 2
SIAE : Structures d’Insertion par l’Activité Economique
construction. La rencontre entre une
fine connaissance des spécificités du
territoire et ce marché émergent a
donné naissance à une opportunité. À
partir de là, deux options : la sensibili-
sation ou la professionnalisation des
artisans. C’est la seconde qui a été
retenue.
Quel est l’atout majeur de ce réseau
économique ?
Sa dynamique partenariale et solidaire :
le maillage pluridisciplinaire des adhé-
rents (artisans et SIAE2
), un tuilage avec
d’autres entités implantées en Loire-
Atlantique, telles que Novabuild, la
Plateforme régionale d’innovation
(PRI), dédiée à la construction durable,
ou encore l’association interprofession-
nelle de la filière bois, Atlanbois.
Quels marchés visez-vous plus préci-
sément ?
Nous souhaitons accompagner la mon-
tée en compétences dans l’éco-
construction pour des offres en loge-
ment social (Ex : Barbechat) et aux
primo-accédants, et apporter notre
soutien au développement de l’habitat
partagé.
Écologie industrielle
Stéphanie Romanet,
fondatrice du bureau
d'études Innovaterre.
Quelle est la condition
majeure pour
d é p loye r d e s
démarches d'écologie industrielle sur
toute la Loire-Atlantique ?
Au-delà de l'identification des intérêts
communs et des contraintes, l’écologie
industrielle aborde l’organisation de
zones d’activités de manière systé-
mique. Ainsi, fédérer les acteurs autour
de projets de mutualisation de res-
sources reste complexe, mais indispen-
sable. Un animateur pourrait mettre en
réseau les compétences du territoire,
entre établissements de formation, de
recherche et développement et les
entreprises. Il susciterait plus de dis-
cussions pour développer des modèles
adaptés à la Loire-Atlantique en s'ins-
pirant de modèles de cogénération
comme celui de Kalundborg
(Danemark).
©Dziewl
86Un jour, un territoire
Les six témoignages ont permis au groupe de dresser une liste de problématiques propres
au développement de projets en développement durable des territoires. Les réponses per-
mettront d’accroître à l’avenir l’articulation entre, d'une part, l'élaboration et la mise en
oeuvre des politiques publiques et, d'autre part, l'émergence d'initiatives citoyennes.
Comment favorise-t-on une bonne lecture du territoire et de ses besoins et opportunités?
Comment la retraduit-on dans un appel à projets qui permettra de faire émerger des projets
innovants ? Comment définit-on l’ancrage territorial d’un projet ?
Qu’est-ce qui prévaut :
•	 le soutien du réseau local
•	 la pérennité du financement
•	 la place que l’on fait aux usagers dans la création du projet ?
Si l’évaluation par des processus qualité permet d’appréhender statistiquement l’appropria-
tion d’un outil sur un territoire, comment mettre en place une traçabilité qui permettrait de
démontrer comment les liens sociaux ont évolué dans le temps ?
Un porteur de projet permet d’accélérer l’acceptabilité sociale de l’idée auprès des riverains
lorsqu’il en est proche. Malgré cela, le projet est susceptible de rencontrer quelques difficul-
tés lors de son implantation « physique » sur le territoire. Comment prévenir cette réticence ?
(Éoliennes)
Comment accroit-on une solidarité forte entre les acteurs sur les territoires de Loire-Atlan-
tique (à l’image du Pays d’Ancenis, Presqu’île guérandaise ou encore Cœur Pays de Retz) ?
Comment tisse-t-on des liens entre ceux qui ont le pouvoir de rendre possible et ceux qui
demandent à participer davantage à la vie du territoire ?
QUESTIONS
OUVERTES
Une idée qui fait
sens pour tous !
Le projet doit être le fruit d’une
convergence et répondre à une vision
partagée dans la finalité comme dans
la gouvernance imaginée.
Des connaissances de
fond poussées du marché
visé ou à développer.
Une capacité à innover : créer,
expérimenter et apprendre de ses
essais et erreurs sont des valeurs
à partager par les membres du
groupe.
Des compétences incontournables :
capacités de persuasion, persévérance et
adaptation de la part des principaux porteurs
de projet
Besoins de territoire et intérêt général :
une bonne connaissance des spécificités du
territoire pour répondre à l’intérêt général et
au mieux vivre ensemble.
Parties prenantes et solidarité : un tissu
de partenariats déjà établis sur le territoire et
une bonne aptitude de gestion des acteurs.
Le milieu d’incubation du projet a son
importance.
Soutien politique et organisationnel : les pouvoirs poli-
tiques ont aussi un droit à l’expérimentation et ne reprodui-
sant pas d’avance des outils trop cadrés de développement
local. Ils proposent des appels à projets cohérents avec le
développement durable.
Compétences
collectives
Intelligence
territoriale
renforcée
Intelligence
territoriale
à un instant T
Compétences du
collectif
(portage partagé)
Conception & réalisation : CDLA
87
Parmi les leviers à actionner pour
répondre aux défis de demain en Loire-
Atlantique et accroître ainsi l’intelli-
gence collective, le groupe pense à la
démocratie délibérative (plus poussée
que la démocratie participative), à l’in-
novation sociale et à la croissance des
compétences individuelles et collec-
tives sur le territoire. Savoir identifier
les compétences, les valoriser, déceler
les facteurs indépendants des projets
et tout contexte pour faciliter l’émer-
gence des compétences collectives et
les transférer sera un atout majeur
dans l’attractivité de la Loire-Atlantique
demain. Aussi, deux grandes pistes
d’avenir ont été évoquées pour baliser
le chemin vers cette vision. Les partici-
pants proposent à l’ensemble des
acteurs des territoires, qu’ils soient
citoyens, acteurs publics ou privés, une
course d’orientation pour réunir les
conditions favorables à l’innovation par
les compétences collectives sur notre
territoire, cela vous mènera aux portes
d’un dispositif d’incubation des compé-
tences collectives !
Course d’orientation : réunis-
sons les conditions favorables
Première étape : le repérage des
compétences du groupe de projet
•	 Promouvoir la notion de compé-
tences collectives sur le territoire.
•	 Savoir évaluer individuellement
ses propres compétences. Être en
capacité de les repérer, se les
approprier et les valoriser auprès
des autres en fonction du moment
et du lieu où le groupe se trouvera.
•	 Être en mesure de les combiner
avec les compétences des autres
membres du groupe, ensemble,
dans l’intérêt général du territoire
pour franchir les balises.
Deuxième étape : le choix de l’iti-
néraire.
Pour rejoindre le poste de contrôle
n° 1
•	 Mettre en place un outil de pré-
diagnostic pour mettre en valeur
les opportunités de développe-
ment de nouveaux services selon
les spécificités des bassins de vie.
•	 Révéler les besoins des territoires
de Loire-Atlantique en capitalisant
sur les expériences des usagers
du territoire et en valorisant l’ex-
pertise d’usage existante.
•	 Encourager l’engagement sur le
territoire.
Pour rejoindre le poste de contrôle
n° 2
•	 Modifier la posture de l’action
publique face à ces expérimenta-
tions.
•	 Déployer les compétences des
services publics concourant au
MARCHONS
GROUPÉS
bénéfice des porteurs de projet (et
non l’inverse).
•	 Diminuer la lourdeur administra-
tive et juridique, notamment les
statuts qui freinent les capacités
d’innovation.
Pour rejoindre le poste de contrôle
n° 3
Rédiger des appels à projets cohérents
avec une vision de l’innovation au ser-
vice du développement durable en
Loire-Atlantique. Les projets devront
être montés dans une dynamique col-
lective. Ils devront impliquer un déca-
lage important par rapport au fonction-
nement actuel et avoir des
répercussions positives pour le terri-
toire, l’intérêt général et le bien com-
mun.
Troisième étape : la réalisation de
l’itinéraire choisi collectivement
Diffuser une démarche globale de
société permettant de développer les
idées, les tester à petite échelle,
accompagner le changement d’échelle.
Le test permettra de confronter les
initiatives aux besoins du terrain.
©lassedesignen
88Un jour, un territoire
Raid terminé :
Félicitations !
Découvrez l’incubateur
d’innovation territoriale
Poussez la porte de ce lieu ! Cet espace
d’innovation publique et citoyenne
rejoint dans sa philosophie de fonc-
tionnement les principes acquis durant
votre course d’orientation. Nouvelle
méthode d’accompagnement et d’ani-
mation des territoires apprenants, cet
outil de développement local est bien
plus qu’un outil économique. Il permet
l’émergence de compétences collec-
tives autour de projets répondant aux
enjeux de demain. Les projets y sont
forcément collectifs et menés dans
l’intérêt général du territoire. L’incu-
bateur n’a pas pour vocation à peser
dans le débat politique. Ses missions,
à la croisée de l’innovation publique
et de l’initiative citoyenne, sont elles-
mêmes d’intérêt général :
•	 Valoriser la transversalité pour
accroître la solidarité sur le terri-
toire ;
•	 Renouveler les interactions entre
les parties prenantes sur des
modes d’organisation plus adap-
tés à l’innovation ouverte, pour
permettre une montée collective
en compétences ;
•	 Ancrer l’expertise d’usage appro-
priée au territoire.
Autres pistes à mettre en
débat pour la mise en place
d’un tel dispositif :
•	 Adopter un mode délibératif dès la
définition opérationnelle, c’est la
première étape d’appropriation de
l’outil par les parties prenantes du
territoire
•	 Choisir un lieu différent selon les
besoins des territoires (un lieu
mobile ?). Est-ce un bureau d’ac-
cueil dans les collectivités, une
association ou simplement et uni-
quement une plateforme numé-
rique ?
Écha
nges
Communi
cation
Partage de veille et de connaissa
nces
FABRIQUE DE COMPÉTENCES COLLECTIVES
•	 Accompagner les porteurs de projets
•	 Repérer les qualifications et les compé-
tences
•	 Faire prendre conscience de ses besoins
pour se donner les chances de réussir
•	 Proposer un référentiel de formation
(gestion de projet, animation de réu-
nions…)
•	 Stabiliser les compétences collectives
développées
•	 Mettre en place une traçabilité tout au
long des projets
•	 Orienter les porteurs de projets sur la
«  carte » de territoire
Élus
Usagers
Experts
«officiels»
Professionnels
reconnus
Collectif
Riverains
Collectivités
Citoyens
en action
•	 Créer un dispositif/outil pour valo-
riser la compétence collective
acquise durant les projets
•	 Proposer un outil, type plateforme
collaborative d’échanges de
savoirs, pour faciliter les échanges
et les retours d’expérience.
Incubateur d'innovation territoriale
Pour y parvenir, ce lieu possède deux principales fonctions :
une fabrique de compétences collectives et une montée
en compétences des acteurs par la mise en réseau et en
commun de leurs compétences.
Conception&réalisation :CDLA
LE GRAND PORTRAIT
L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 42
“ L’important pour moi, c’était de ne pas
construire dans mon coin, mais bien de
partager mes compétences et mon aventure ! „
Marie Carré
Rurbaniste
© bst2012 - Fotolia.com
89
DESIGN FICTION
LE GRAND PORTRAIT : MARIE CARRÉ
L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 43
NOTRE ENTRETIEN AVEC MARIE CARRÉ ›
LE PARCOURS DE MARIE CARRÉ AU SEIN DE L’INCUBATEUR EN 5 ÉTAPES
L’ENTREPRISE DE MARIE CARRÉ
fait partie de ces entreprises atypiques
que l’on a pu voir naître sur nos territoires
verts au cours de ces dernières années.
Les Rurbanistes, structure fondée en 2023
par Marie Carré et Paul Rubi, est une
entreprise qui adapte les méthodes
et les outils de l’urbanisme participatif au
contexte et aux enjeux du milieu
rural. Cette entreprise n’aurait pas pu
voir le jour sans les apports ni le soutien
de l’incubateur d’innovation territoriale.
Retour sur cette success-story qui fleure
bon l’intelligence collective.
3
1
2
4
5
L’impuLsion poLitique
Marie a bénéficié d’une prise
de risque des élus locaux.
Elle a su s’inscrire dans la
vision des politiques quant au
développement durable de
la Loire-Atlantique.
Son projet validé, Marie a
pu entrer dans la phase de
fabrication de compétences
collectives.
Elle a alors construit son équipe
grâce au réseau local, incluant
des associations de riverains
Marie a aidé les membres de
l’incubateur à documenter sa
démarche et à communiquer
les bénéfices de son innovation
afin que d’autres porteurs de
projet s’en emparent et
essaiment sur leur territoire.
Marie a commencé par évaluer
la portée de son idée pour
l’intérêt général.
Son idée une fois structurée en
projet, l’incubateur de nouveau a
évalué la pertinence de son projet.
Marie a pu profiter d’un droit à
l’essai pour expérimenter son
projet sur le territoire sans peur
de l’échec.
Les ressources disponibles en
juste à temps lui ont permis
d’ajuster le déploiement de son
projet.
Le projet
Les compétences
La transmission
L’expérimentation
Le point de vue de Patrick Dian
Professeur ès expérimentations sociales
“ Ces incubateurs sont des lieux d’assistance à maitrise d’ouvrage pour
des projets et des initiatives citoyennes. Ils sont devenus indispensables
pour partager, fédérer, et capitaliser sur les expériences de chacun. „
©
Sylvie
Bouchard
-Fotolia.com
90Un jour, un territoire
La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent
ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provoca-
tion qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière
factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.
©IgorMojzes
91
Plus de 330 000 habitants devraient rejoindre notre territoire d’ici 2040. Leur arrivée, les mouvements de population
à l’intérieur même du département, le vieillissement de la population ou encore la tendance croissante à la décohabi-
tation sont des facteurs qui modifient la demande en logements et en équipements. Ils conduisent aussi à un dévelop-
pement inégal entre les espaces variés de Loire-Atlantique et à un clivage social parfois important.Avec 167 habitants
en moyenne au km² (densité supérieure à la moyenne nationale) et une surface artificialisée occupée à seulement
1,7 % par du bâti, comment maintenir la qualité de vie qui fait le renom de la Loire-Atlantique ?
La consommation d’espace est un enjeu de taille qu’il nous faut apprendre à maîtriser collectivement et différemment.
Le citoyen a un rôle central à jouer dans ce débat. Quelle place lui céder pour qu'il puisse prendre la parole ? Comment
faire en sorte que les pouvoirs publics s'ouvrent à son expertise d'usage ? Entre élus et bureaux d’études experts, le
citoyen se perd et perd confiance. Il se recentre sur sa vie quotidienne en perdant de vue l’intérêt général. Ces ques-
tions recoupent les réflexions des autres groupes Passerelle, mais sont appliquées ici à l’aménagement des espaces.
L’actualisation des pratiques de développement local semble un incontournable. Urbanisme collaboratif, quelle prise
en compte du regard du citoyen dans l'aménagement de son territoire, en particulier en milieu rural ? Embarquement
immédiat pour une vue du ciel de la démocratie participative dédiée à l’aménagement des espaces ruraux en Loire-
Atlantique.
Évasion
aérienneUrbanisme collaboratif
Le sujet de l’urbanisme collaboratif a
suscité un large engouement se tra-
duisant par l’ouverture de deux
groupes. Les participants ont souhaité
apporter un éclairage à la question de
l’aménagement durable de demain,
particulièrement dans les espaces
ruraux de Loire-Atlantique. Deux
points de départ identiques animent
les deux groupes :
•	 Les projets de territoire arrivent
peu à fédérer les multiples usa-
gers, alors qu’ils devraient per-
mettre de renforcer la solidarité et
le « mieux-vivre ensemble »
•	 La participation citoyenne est bal-
butiante dans l’aménagement de
notre territoire
À partir de là, les membres ont
emprunté deux lignes aériennes diffé-
rentes et se sont rejoints pour un der-
nier atelier dans l’idée de vous propo-
ser collectivement une trame de pistes
d’avenir en faveur d’une association
étroite du citoyen à la construction de
son territoire. Préparez votre évasion
aérienne grâce au plan de vol que ces
préparateurs de bord ont déposé.
Prenez de l’altitude en toute confiance :
conditions (tendances et constats) et
manuel de vol (enjeux principaux), ainsi
que carnet de vol avec escales sont à
votre disposition.
Ligne Nantes-Sud-Loire : vol
intérieur
Plusieurs documents de planification
territoriale vont être révisés en Loire-
Atlantique dans les prochaines années.
Les membres souhaitent porter plu-
sieurs messages afin de relancer les
débats en amont des démarches et
établir des projets de territoire sous le
signe du vivre ensemble. Ils ont
construit ces propositions en explorant
plusieurs expériences de Loire-
Atlantique (SCOT du Vignoble) ou d’ail-
leurs. Leur philosophie : donner un
sens partagé aux projets de territoire !
Ligne Nord-Loire : vol long-
courrier
Pour pouvoir « mieux vivre ensemble »
sur un territoire, il faut être en capacité
de se l’approprier. Pour cela, le citoyen
a besoin de pouvoir s’y projeter en
l’imaginant par lui-même et avec les
autres. Mais dans une société où l’on
change plusieurs fois d’habitat, cela
complique les choses. Ce second
groupe ne conçoit l’urbanisme de projet
et la construction même des lieux de
vie qu’en y impliquant les riverains. Les
participants ont exploré les différents
visages de la durabilité, de la tempora-
lité et de la propriété, ainsi que
quelques exemples de formes d’habi-
tat.
ENDIRECTDUGROUPE
// Le saviez-vous ? Sept habitants de Loire-Atlantique sur dix résident sur moins d'un tiers du territoire //
Un citoyen porte-parole
reconnu de l’intérêt
général
Des espaces pensés
collectivement
Des pratiques transver-
sales de planification
De nouvelles formes d'habitat
(sociales, intergénération-
nelles) intégrant la mixité
Bien vivre ensemble en
Loire-Atlantique
De nouveaux besoins
individuels et collectifs en
termes d’habitat et de
services propres à chaque
bassin de vie
Une consomma-
tion d’espace
maîtrisée dif-
féremment
Des liens de
solidarité ren-
forcés
Repères en mutation
Enjeux
Des réponses
Vouloir vivre ensemble en Loire-Atlantique 2040 : un aménagement pensé différemment
92Un jour, un territoire
// Un territoire pour tous : c’est permettre aux idées de prendre leur
envol pour faire naître une vision collective de notre lieu de vie //
Desserrement*
des ménages
Arrivée de nouveaux
habitants
Population vieillissante
Déplacements quotidiens
nombreux sur le territoire
*Desserrement : Ce terme carac-
térise un nombre de ménages
et un besoin en logements en
augmentation… Ce phénomène
est mesuré par l’évolution de la
taille moyenne des ménages, qui
diminue depuis plusieurs années.
Les facteurs qui y concourent
sont les suivants : séparations,
familles monoparentales, jeunes
quittant le domicile parental,
vieillissement de la population.
Décryptons ensemble les sigles énigma-
tiques de la planification territoriale
Assis face au tableau de bord, la chaîne de
compatibilité des documents.
La loi d’orientation établit une chaîne de
compatibilité entre les lois nationales d’amé-
nagement et d’urbanisme, les Directives
Territoriale d’Aménagement, (DTA), et les
documents d’urbanisme locaux. Cette chaîne
est fondée sur le principe de subsidiarité,
selon lequel un document d’urbanisme ne
doit être compatible qu’avec le document ou
la norme qui lui est immédiatement supé-
rieur.
À vos gyroscopes pour garder le cap !
Des lois nationales :
•	 SRU : Solidarité et Renouvellement
Urbain. Loi du 13 décembre 2000
•	 ENE : Engagement National pour l’Envi-
ronnement. Loi du 12 juillet 2010. Loi
Grenelle II
•	 ALUR : Accès au Logement et un Urba-
nisme Rénové. Loi du 26 mars 2014
À vos altimètres pour déterminer votre
hauteur de vol !
Différents documents, différentes échelles :
•	 DTA : Directive territoriale d’aménage-
ment. Élaborée sous la responsabilité de
l’État, elle instaure un cadre supra-ré-
gional de planification territoriale autour
des métropoles (aménagement et
environnement)
•	 SCOT : Schéma de Cohérence Territo-
riale. Instauré par la loi SRU, il détermine
un projet de territoire visant à mettre
en cohérence l’ensemble des politiques
sectorielles (urbanisme, habitat, dépla-
cements, équipements commerciaux)
•	 PLU : Plan Local d’Urbanisme. Instauré
par la loi SRU, et remplaçant des POS
(Plan d’Occupation des Sols), il établit
l’aménagement global d’une commune
(ou d’une intercommunalité, dans le
cas d’un PLUi - depuis la loi ENE) et en
définit les droits à construire de chaque
parcelle
•	 PADD : Projet d’aménagement et de
développement durable
•	 Agenda 21 : Projet concret rassemblant
les démarches locales de développe-
ment durable d’une collectivité
Conditions de vol
Prévoyez quelques turbu-
lences au décollage, repères
en mutation
Durabilité, temporalité et propriété
sont des paramètres d’entrée sur la
question d’aménagement du territoire.
Ces facteurs qui connaissent de pro-
fondes mutations se révèlent être des
sources d’incompréhension entre
acteurs dans les débats de territoire.
Ils se traduisent différemment selon
l’usage que les habitants, profession-
nels ou élus ont du territoire. En ima-
ginant collectivement les représenta-
tions de différents usagers, le groupe
« Nord-Loire » a établi une liste des
critères sur lesquels un consensus
sera plus ou moins simple à établir.
Ces éléments peuvent être réutilisés
comme base de dialogue.
Durabilité
Construire un lieu de vie durable doit
refléter simplicité, adaptabilité et mobi-
lité des habitants.
Temporalité
Construire un lieu de vie est un proces-
sus long et prend en compte plusieurs
temps :
•	 Celui des différents interlocuteurs
à un moment T
•	 Celui du quotidien d’un individu qui
se répartit entre vie privée, temps
public, travail et temps citoyen
•	 Celui des étapes de vie d’un indi-
vidu
Propriété
Même ce droit fondamental à construire
chez soi et pour soi devrait connaître
des ajustements quant à l'usage qu'il
en est fait. L'organisation des espaces
privés et collectifs pourrait être revu et
suivre une tendance de consommation
collaborative.
Les notions et critères susceptibles de
fédérer plus facilement les usagers du
territoire sont les suivantes :
•	 La souplesse dans les choix d’ha-
bitat en fonction des différentes
échelles de temps
•	 L'accessibilité, mobilité et trans-
port
•	 La proximité
•	 La diversité et la complémentarité
•	 La responsabilisation de chacun
•	 La mutualisation et optimisation
de l’existant
•	 L'ancrage des activités écono-
miques comme des services sur
les bassins de vie pour une meil-
leure répartition des richesses et
le maintien et le développement de
l’emploi local
À contrario, des divergences apparaî-
tront plus fortement sur les points
suivants :
•	 la répartition des espaces (conflits
d’usages et d’intérêts financiers à
court terme)
Vos instruments de vol
©extreme-photographer
©IgorMojzes
93
Le groupe Nord-Loire vous souhaite la bienvenue à bord et demande toute votre
attention quelques instants.Vous trouverez ci-contre vos instruments de bord. Quant
aux conditions de vol, nous connaîtrons dès le décollage quelques turbulences dûes
à des repères en mutation. Plus tard, nous profiterons de courants ascendants pour
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  • 2. Ce document est un EXTRAIT de la publication 2014 du CDLA. Pour obtenir la version complète, commandez votre exem- plaire sur notre blog. 6Un jour, un territoire CARNETDE VOYAGEAprès trois années de survol de l’ave- nir de la Loire-Atlantique en 2030, nombreuses étaient les destinations qui s’offraient à nous. Nous avons ainsi décidé de faire un vol piqué sur la jeunesse et l’innovation. La jeunesse, car elle est rassembleuse, c’est la seule tranche d’âge commune à toutes les générations, que l’on soit parent, grand-parent ou jeune, sur le papier ou dans la tête. Nous sommes tous passés par là et tout citoyen aura le privilège d’expérimenter cette jeu- nesse. D’une part, s’intéresser à la jeunesse donne cet espace-temps nécessaire aux jeunes générations pour s’interro- ger, rêver leur avenir, découvrir les possibilités existantes et surtout imagi- ner celles à construire. Inviter à la réflexion prospective les jeunes leur permet de déposer leurs bagages durant quelques moments privilégiés ; pour expérimenter un temps-long en résonance avec l’embouteillage des temps-courts qui jalonnent la vie, telles les valses imprévisibles des scooters, vélos et autres tuk-tuk dans les rues d’Hanoi ou de Mumbai. Et de facto, s’intéresser à la jeunesse, c’est s’inté- resser à demain. D’autre part, inviter les générations qui les ont précédés les jeunes d’au- jourd’hui à s’interroger sur les enjeux de notre avenir collectif permet cette mise en perspective temporelle, néces- saire à une réflexion éclairée. Regarder d’où l’on vient nous évite sûrement de nous engouffrer tête baissée dans quelques ruelles sans issue. Cette occasion permet aussi d’embarquer les participants vers un exercice d’ouver- ture, d’imagination, en tentant d’envi- sager quel jeune nous aurions été, si, par un coup d’accélérateur spatio-tem- porel, nous nous étions retrouvés pro- jetés à quelques décennies d’ici, dans une vidéo de fiction design. Cet aller-retour intergénérationnel contribue à la construction d’une vision prospective, partagée, à 360 degrés. Et c’est ainsi, intuitivement, naturelle- ment, que l’innovation s’est imposée comme second thème complémentaire à celui de la jeunesse… En effet, une fois la distribution des rôles arrêtée, il ne nous restait qu’à imaginer l’histoire et les décors. En cela, l’innovation sus- cite le prototypage, autorise l’explora- tion nécessaire pour se projeter ensemble dans l’avenir. L’innovation au sens large : l’innovation technologique, l’innovation sociale concourant à l’inno- vation sociétale. S’intéresser aux avan- cées d’aujourd’hui permet de dessiner une ébauche de la réalité de demain, tout au moins de pister quelques signaux faibles, qui se révèleront être pour certains des éclaireurs des modi- fications de fonds de notre société, telle qu’on la connaît aujourd’hui.
  • 3. 2Un jour, un territoire LE SOMMAIRE 112 60 116 R e s t e z g r o u p é s   ! EXCURSIONS HORS-PISTE • Circuit Découverte : Innovation et développement durable • Circuit Panoramique : Expérimen- tation sociale en Loire-Atlantique • Itinéraire Exploratoire : Compé- tences : levier pour une intelligence collective de territoire ? • Évasion aérienne : Quelle prise en compte du regard du citoyen dans l’aménagement de son territoire, particulièrement en milieu rural ? • Régate : toutes voiles dehors ! Les jeunes en vulnérabilité • Le Rallye des entrepreneurs : Parenthèse matinale • Le Québec, en visite ! Sortez des sentiers battus ! ÇA VALAIT LE DÉTOUR • L'innovation est dans le pré • Ancenis, terre de liens • Symbiose, incubateur de talents • Le bonheur est au Sablier RÉSERVEZ VOS BILLETSP o u r l ’ a n n é e p r o c h a i n e
  • 5. 60Un jour, un territoire EXCURSIONS HORS-PISTESRestez groupés ! Comment ne pas céder à la tentation de s’aventurer sur des voies hors-pistes qui nous conduisent à l’avenir que l’on souhaite pour la Loire-Atlantique ? À la croisée des chemins citoyens et au fil des mois, une compétence collective a émergé de ces ren- contres entre designers, médecins, professionnels de l’insertion professionnelle, prési- dents d’association, chefs d’entreprise, référents jeunesse ou autres acteurs de notre territoire. Les participants aux groupes de réflexion 2013-2014 vous dévoilent désor- mais leurs travaux. Choisissez, dans ce chapitre, parmi sept circuits ou parcourez-les tous ! Franchissez tour à tour les passerelles qui vous mèneront aux expérimentations sociales de demain, aux compétences collectives, à un aménagement partagé de terri- toire ou encore à une jeunesse outillée sur la voie de l’autonomie. Et des propositions, les participants des groupes n’en manquent pas ! Sur terre, en mer ou en vol, il y en a pour tous types d'aventuriers. • Circuit Découverte - innovation et développement durable : paradoxe ou opportu- nités pour la cohésion du territoire ? • Circuit panoramique - expérimentation sociale en Loire-Atlantique • Itinéraire exploratoire - compétences, levier d’une intelligence collective de ter- ritoire • Évasion aérienne - urbanisme collaboratif : quelle prise en compte du regard du citoyen dans l’aménagement de son territoire, particulièrement en milieu rural ? • Régate, toutes voiles dehors – comment favoriser l’autonomie de la jeunesse en Loire-Atlantique ? • Rallye des entrepreneurs – sur la voie du financement participatif • Le Québec, en visite – un vol direct entre Québec et Nantes pour découvrir une expérimentation sociale en pédiatrie
  • 6. Ce premier groupe Passerelle s’est donné une mission : baliser un chemin de randonnée pour le grand public, sur un terrain déjà défriché par la plupart des professionnels. Les participants se sont rencontrés au camp de base pour y définir en détail leur mission et choisir l’équipement nécessaire. Ils ont alors établi le manuel du parfait guide accompagnateur de l’itinéraire du GR-IDD (Grande Randonnée de l’Inno- vation et du Développement Durable). La philosophie qu’ils ont adoptée est simple. Elle s’inspire de la vocation même d’un développement intégré de territoire durable : mieux-être et vivre ensemble, plutôt qu’avoir toujours plus au détriment des liens sociaux et de l’environnement. Et pour y parvenir, l’innovation, quelle qu’elle soit, est pen- sée comme un équipement incontour- nable pour favoriser l’ancrage des pratiques. Munis de cet équipement, les participants ont tracé, le temps de cinq demi-journées d’échanges, l’itiné- raire en y plantant des balises du scé- nario d’un avenir « merveilleux ». Ils se sont alors projetés dans une Loire- Atlantique, repartant de principes ins- pirés d’une économie bleue ou encore d’une économie circulaire (voir enca- dré : Une économie qui annonce la couleur). Le scénario propose ainsi différentes pistes pour bâtir la Loire- Atlantique rêvée de demain. 61 CIRCUIT DÉCOUVERTE La prise en compte de l’environnement dans les sphères économique et sociétale s’opère maintenant depuis plusieurs années. Les démarches pour prévenir les conflits d’usages, qu’ils soient spatiaux, sociaux ou politiques entraînent pourtant des incompréhensions. En parallèle, technologie et progrès qui en découlent (biomatériaux, nanotechnologies, énergies renouvelables… ) rendent possible la mise en œuvre de nouvelles solutions en faveur d’une économie intégrant le bien-être des populations (sobriété énergétique, décarbonation, bioéconomie, solidarités…). Le poids accordé à l’innovation pour favoriser, à long terme, le développement durable du territoire s’en trouve renforcé. Et c’est cette idée-là qu’a souhaité explorer le groupe Passerelle. Demain, l’attractivité de notre terri- toire ne dépendrait-elle pas de la manière dont les acteurs auront su déployer une démarche intégrée ? Celle-ci fait appel à une plus large appropriation collective des enjeux environnementaux, ainsi qu’à des arbitrages en matière de politiques publiques. Innovation et développement durable sont deux termes qui reflètent des réalités, des acteurs, des projets et des sensibilités parfois très différentes selon les territoires. L’articulation entre les deux notions est-elle, à ce point, paradoxale sur notre territoire, ou, au contraire, source d’opportunités ? C'est ce que vous propose de découvrir le groupe. Innovation et développement durable : paradoxe ou opportunités pour la cohésion du territoire ? E N D I R E C T D U G R O U P E
  • 7. L’innovation induit une évolution plus ou moins importante dans les pra- tiques et les relations entre territoires. À ce titre, elle peut se révéler utile pour ancrer les pratiques de développement durable dans le quotidien des acteurs et apporter de la plus-value sociétale. La notion de progrès est essentielle, mais encore faut-il ne plus la réduire uniquement à l’innovation technolo- gique. L’équilibre entre différentes formes d’innovation vient renforcer les possibilités de changement en répon- dant à des besoins de société (loge- ment, santé, pauvreté…). Si le dévelop- pement durable peut être un levier pour favoriser l’innovation sur les ter- ritoires, la réciproque est également vraie. C’est sous ce second angle que le groupe a choisi de définir son ordre de mission pour baliser le sentier. Le manuel du guide accompagnateur, telle une boussole, s’appuie sur quatre règles essentielles : 1. Mettre en confiance les randon- neurs, ou comment déployer un pro- cessus ouvert et transversal d’innova- tion pour un territoire équitable et éco-conçu. 2. Assurer le mieux-être du randon- neur, ou comment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à déployer ce processus. 3. Découvrir le parcours du GR-IDD et ses balises, ou comment illustrer l’idée d’espaces de fertilisations croisées. 4. Éclairer le GR-IDD ou comment accroitre la visibilité des innovations pour en favoriser l’appropriation et l’essaimage. // Si l’environnement constitue la racine du développement durable, le social en est le pivot // Bleue ! Grise, rouge, verte…puis bleue, dernière couleur à la mode pour désigner une économie s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels pour parvenir notamment à une gestion des déchets évitant des pollutions irréversibles. Circulaire ! Découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles, c’est ce que cherche à faire l’économie circulaire. Par quels moyens ? La décar- bonation, la dématérialisation, l’optimisa- tion des flux d’énergie et de matière, de nouvelles logiques de coopération et de consommation… Collaborative ! Et puis, enfin l’économie collaborative, c’est celle qui repose sur des principes de production de valeurs en commun et de nouvelles formes d’organisation des relations entre acteurs. En savoir plus dans le Tendances n°29 sur la consommation collaborative p. 22. L’innovation devrait-elle à tout prix se concentrer sur des besoins physiologiques ou de sécurité plutôt que proposer des solutions améliorant l’épanouissement personnel des individus ? Maslow a hiérarchisé les besoins des individus sur une pyramide de cinq niveaux (de la survie à l’accomplissement) en précisant que les niveaux supérieurs ne seraient ressentis que lorsque ceux d’ordre inférieur seront satisfaits. Une socialisation et une estime de soi renforcée, ou encore un sentiment d’accomplissement plus important des individus pourraient participer au mieux-être de tous en Loire-Atlantique. Face à la diversité des citoyens de notre territoire, faut-il n’encourager l’innovation que pour des besoins de base ? En direct des débats : l’innovation face à une pyramide territoriale des besoins Une économie qui annonce la couleur 62Un jour, un territoire BIENVENUE AU CAMP DE BASE ©JensOttoson
  • 8. Repères : Le citoyen, activateur des principes d’innovation et de développement durable 63 Le fait d’élargir l’innovation à un ensemble de progrès ou de ruptures de natures différentes et en provenance d’acteurs variés n’est pas neutre. Cela sous-entend que le phénomène de concentration spatiale des activités innovantes sur un territoire plutôt urbain, particulièrement observé dans le cadre de l’innovation technologique, ne se vérifiera pas systématiquement dans le cas d’innovations sociales. Après tout, l’innovation se trouve là où est le citoyen donc sur l’ensemble des 221 communes de Loire-Atlantique. Le groupe écarte ainsi l’idée qu’innova- tion et développement durable soient deux notions paradoxales pour la cohé- sion de la Loire-Atlantique et préfère aborder l’interaction entre ces deux concepts comme une source d’opportu- nités, de fertilisations croisées pour notre territoire. Soutenabilité C’est tout faire pour léguer aux généra- tions suivantes suffisamment de res- sources pour leur assurer un niveau de bien-être au moins équivalent au nôtre. Décarbonation C’est l’ensemble des techniques et mesures permettant de réduire la teneur en carbone du système économique, particulièrement du côté des énergies. On y recherche des alternatives moins émet- trices de dioxyde de carbone CO2 (énergie CO2 renouvelable, nucléaire, gaz naturel), des processus moins énergivores, des modes de production plus sobres (télétra- vail, services). Bioéconomie Néologisme qui désigne les relations entre économie et écologie. En 2013, la Commission européenne a mis en place un « observatoire de la bioéconomie ». Innovation Développement durable Besoin, Nécessité Envie Anticipation Volonté Invention et ruptures Progrès Incrémentation d’idées Diffusion et transfert Mutualisation et synergies Réseau Gommage des frontières de la confidentialité Activités métropolisées Bon sens Cycle de vie des produits Essaimage Soutenabilité Solidarité / Cohésion / Social / Pensée globale / Transversalité Mailliage cohérent Espace de fertilisations croisées Consommateur Usager Citoyen acteur Conception&réalisation :CDLA ©DudanevMikhail
  • 9. Mettre en confiance le groupe de randonneurs Ou comment déployer un processus d’innovation, ouvert et transversal ? Repères : 64Un jour, un territoire Co-opétition La co-opétition entre acteurs d’un territoire se traduit par la mutualisation des besoins, des compétences et le partage d’actions et d’outils entre acteurs différents ou concurrents. Diversité Ce terme est employé à diverses reprises dans les propos du groupe dans l’idée d’encourager une diversité à tout point de vue comme valeur sûre de la Loire- Atlantique 2040 : biodiversité, diversité culturelle, sociale, alimentaire… En général, quand on parle d’innova- tion technologique, l’objectif premier est celui de la performance écono- mique ou de la rentabilité plutôt que du bien-être commun. Selon le groupe, pour conduire une innovation, qui serait un levier de territoire durable, deux éléments globaux sont à instaurer pour mettre en confiance les porteurs de projets : • l’innovation doit être issue, le plus souvent, d’une combinaison d’in- novations de différentes natures : innovation des usages, technolo- gique ou encore organisationnelle • Le processus doit être ouvert à la co-opétition : son efficacité dépen- dra de la diversité des acteurs qui mettront leurs compétences en commun autour de l’usager, qui lui-même sera plus acteur de son territoire. En découvrir davantage sur l’innovation sociale en Loire-Atlantique : RDV au Circuit panoramique p. 71. À ces principes, s’ajoute le souhait d’un processus ouvert d’innovation, décom- posé en six étapes : • identification des besoins de terri- toires, • émergence des idées, • création, • expérimentation, • mise en œuvre, • appropriation et essaimage (de la proximité à une diffusion plus large). Dans les pratiques, deux voies incitent à l’émergence d’idées : - en analysant les besoins spécifiques du territoire, - en créant un produit ou un service en rupture et déconnecté de ses besoins, Durant les dernières années, nous avons pu constater que de nombreuses innovations technologiques emprun- taient cette 2e voie, qui a le bénéfice de libérer la créativité. Est-il souhaitable pour la Loire-Atlantique 2040 de ne soutenir que les innovations issues du premier procédé, comme cela est recommandé par le groupe ?
  • 10. 65 En direct des débats : Le terme « attractivité de territoire » doit-il être perpétué dans le modèle de Loire- Atlantique durable ? Fortement utilisé en marketing territorial, il sous-entend que notre territoire fait tout pour être le meilleur… au détriment des voisins. Le mieux-vivre ensemble, c’est aussi faire progresser notre territoire sans malmener les autres Du PIB au BIB*. Comment détrôner le PIB, indicateur de richesse par excellence ? Des démarches sont en cours un peu partout pour basculer d’une évaluation basée sur une valeur ajoutée purement économique à une plus-value englobant ce qui a trait au bien- être de la population, son niveau de satisfac- tion, son équilibre émotionnel… Le saviez-vous ? En Loire-Atlantique, la chaire développement durable humain et territoire, dirigée par Hélène Combes (École des Mines de Nantes) propose une recherche action « Nouveaux indicateurs de richesse » pour développer un cadre collaboratif d’évaluation et d’usage En savoir plus : http://www.chaire-dhd-territoires.org/ Conseil de groupe Attention à ne pas évaluer ni trop vite, ni trop souvent. * PIB : Produit Intérieur Brut ; BIB : Bonheur Intérieur brut Question de temps Le temps contraint ne cesse d’augmen- ter. Faut-il freiner la course à la rapidité et adopter les modes de fonctionne- ment des Cittaslow ? L’équilibre entre temps passé au travail, vie privée et temps public est en pleine mutation, et demande de plus en plus de flexibilité au citoyen. Mais, une flexibilité totale des individus contribue-t-elle à leur bien-être ? Jusqu’à quel point doit-on pousser l’idée de flexibilité comme valeur de la Loire-Atlantique 2040 ? Certains pays, notamment scandinaves, proposent plus de souplesse en repen- sant les temps sociaux. Le temps civique a été institué, par exemple en Suède, pour expérimenter des projets personnels en faveur de l’intérêt géné- ral. éléments de réflexion supplémen- taires dans le Tendance n°31 sur l’École 2.0. Organisation décloisonnée La soutenabilité du territoire sera tra- duite par une organisation territoriale renouvelée propice à la libération de l’innovation sous toutes ses formes grâce à un décloisonnement de ses composantes. Elle aura été repensée dans sa globalité pour tenir compte de chacune et en comprendre les évolu- tions. De nouveaux modes d’habiter les bassins de vie de notre territoire auront émergé en Loire-Atlantique, condui- sant à la multiplication et le maillage de plus petits pôles de proximité concentrant services, commerces, espaces de travail et habitat. L’organisation sera aussi liée à des déplacements multimodaux et une nouvelle économie plus performante : fonctionnelle, collaborative, circulaire… Alors exit le « chacun chez soi », la voiture et la compétition, et place à l’innovation comme fondement d’une Loire-Atlantique en mode durable. Cette deuxième règle du guide permet d’identifier de nouveaux critères d’attractivité pour la Loire-Atlantique de demain, considérés et reconnus par ses usagers. Pour illustrer pleinement les principes de développement durable, que doit-on attendre de la notion de valeur ajoutée et de richesse de territoire ? Comment l’imagine-t-on ? Elle reposerait sur la manière dont les usagers satisferont, au nom de l’intérêt général, leurs besoins sans malmener leurs voisins et de fait vivront mieux ensemble. Le groupe propose de s’appuyer sur un précis de développement territorial tel qu’il sera enseigné en 2040. Comme une grille de lecture faite par l’usager, vous y découvrirez les valeurs fondamentales véhiculées par la société grâce à des clés de cette « attrac- tivité  » revisitée qui pourront être traduites en indicateurs de mesure. Assurer le mieux-être du randonneur Comment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à déployer ce processus ? // Levez le pied avec Cittaslow ! Cittaslow est un réseau international de villes qui s’engagent à ralentir le rythme de vie de leurs habitants //
  • 11. 66Un jour, un territoire PRÉCIS DE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL, ÉDITION 2040 Ancrer les principes de développement durable dans la réalité des relations sociales, des organisations et des territoires • Simplicité • Diversité • Autonomie • Proximité • Solidarité • Mobilité • Flexibilité • Évolutivité • Transversalité • Décloisonnement • Collaboratif • Expérimentation • Souplesse et décloisonne- ment des temps • Transition énergétique réussie • Place élargie à l’expression citoyenne • Co-opétition entre acteurs • Système d’apprentissage : vitrine de territoire • Compétences individuelles et collectives valorisées • Identité numérique maîtrisée • Montages financiers diversifiés • Identité culturelle partagée basée sur des valeurs permise par des clés d’attractivité traduite par une organisation territoriale renouvelée et décloisonnée Formes urbaines évolutives et adaptées aux spécificités de terri- toire : fin du règne du « chacun chez soi » • Équilibre des espaces : collectif renforcé • Mixité fonctionnelle adaptée aux besoins • Habitat évolutif : diversité des formes d’habitat et bâtiments positifs • Equipements et services minimum pour chaque bassin de vie • Villes intelligentes / réseaux Déplacements multimodaux : fin du règne de l’automobile • Structures et réseaux intégrés • Offres de transports en commun optimisant au maximum l’utilisation des voies existantes • Pratiques de mobilité collaborative adoptées • Services dédiés aux modes doux Économie circulaire performante : fin de la suprématie carbone • Troisième révolution industrielle et agricole • Economie ancrée dans les bassins de vie • Achats et consommation responsables de proximité • Épargne solidaire pour des actions locales • Entrepreneuriat aux multiples facettes : économie tradition- nelle, ESS… • Modèles hybrides et complémentaires Mieux vivre ensemble pour les usagers : une forte soutenabilité de territoire favorisée par l’innovation Nouvelle approche de l’organisation territoriale en images SouhaitéeActuelle ©AlexSava Conception :SarahBlondé,Réalisation :CDLA
  • 12. Consommation Plutôt mieux que plus et ancrée dans les lieux de vie, fin de l’obsolescence program- mée, produits éco-conçus Énergie Énergies propres, boucles énergétiques, stockage de l’électricité, villes intelligentes Finance Lien humain plus fort dans ces circuits : finance- ments complémentaires, épargne solidaire, inves- tissements de proximité, financement participatif Mobilité Plan intégré multimodal, logistique optimi- sée du dernier kilomètre, cabotage sur la Loire, offre de transport collectif élargie, sortie des centres-villes facilitée Découvrir l’itinéraire du GR-IDD et ses balises 67 Pour que cet itinéraire de GR-IDD ne reste pas à l’état d’esquisse, le groupe a souhaité concentrer ce parcours de découverte sur quelques repères d’avenir et illustrer les espaces de fertilisations croisées émergents. Pour guider les futurs accompagnateurs de cette randonnée, des idées ou expériences possibles ont ainsi été mises en lumière pour passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle de création de valeur positive sociale, économique et environnementale. Retrouvez sur le sentier les différents thèmes au croisement des chemins pour une transition réussie. Technologies et sciences Identité numérique protégée, plateformes collaboratives, centralisation des services sur un minimum d’outils par foyer
  • 13. Habitat /équipements / infrastructuresEspaces publics multifonctionnels, des lieux construits en fonction et en concertation avec les usagers, favoriser les espaces collectifs comme relaisà la multiplication de certains espaces privatisés, immeuble à énergie positive Santé Meilleure qualité d’alimentation et baisse des maladies, pollution limitée Sécurité Gestion des risques Culture Accessible à toutes et à tous, transmission des traditions (ex : jeux traditionnels), nouvelles formes de participation artistique Education Enjeu central pour tous Agriculture Agriculture raisonnée, périurbaine, de précision… Circuits de proximité, rémunération plus juste des agriculteurs 68Un jour, un territoire ©Vagabondo Pistes à creuser Idées de fertilisations croisées et signaux faibles repérés sur le GR-IDD • Davantage de « territoires de com- merces équitables 2030 » • Écoquartier maritime à Nantes ? • Des espaces de coworking en milieu rural • Du photovoltaïque sur les immeubles collectifs • Conception de projets urbains adap- tée à la hauteur des enfants • Voies réservées aux bus et taxis, ouvertes aux véhicules de covoitu- rage • Transport de marchandises à bord de navires à voile, autoconstruction associative de bateaux de voile aviron • Transport LILA avec vélos embar- qués " Il faut intégrer quatre espoirs tech- nologiques ou grandes bifurcations qui subsistent : • La « technologie au service de la morale» • le stockage de l’électricité • la séquestration du carbone • le vecteur hydrogène " Pierre Radanne Président de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable). Ancien président de l’ADEME1 . Septembre 2012. Extrait –CGDD2 2013, Études et documents n°93, Territoire durable 2030, septembre 2013 Repères 1 ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie 2 CGDD : Commission Générale au développement durable
  • 14. 69 Éclairer le GR-IDD Comment accroître la visibilité des innovations pour en favoriser l’appropriation et l’essaimage ? Laissons un peu d’autonomie aux randonneurs innovateurs ! Facilitons la tâche du guide accompagnateur et concentrons- nous sur l’appropriation des initiatives pour le territoire. Le groupe s’est finalement penché sur la manière d’accroitre la visibilité des expériences innovantes. Que l’on en parle pour susciter l’envie d’innover ou pour s’approprier des pratiques issues des expérimentations précédentes, parlons-en ! Une réflexion sur la manière d’aborder la communication pour conduire des changements tan- gibles est nécessaire. Peu importe les choix qui seront faits, le randonneur devra observer deux règles d’or : • transmettre le plus simplement possible les connaissances et les bonnes pratiques • inclure les usagers du territoire au cœur des solutions Les objectifs de communication pour- ront être les suivants : • Décloisonner les modes de pen- sées  • Agir ensemble pour une transfor- mation sociale et solidaire de notre territoire  • Valoriser plus que culpabiliser • Diffuser les connaissances et bonnes pratiques
  • 15. Insuffler • Mettre en place une cellule de veille et réflexion pour détecter des besoins spécifiques au territoire • Aller voir ailleurs pour mieux cerner sur ce qui donne la volonté de créer • Interroger les territoires voisins, éviter de débattre des mêmes sujets • Apporter des idées nouvelles et les essaimer en Loire-Atlantique • Mettre à jour une banque de données, d’idées, de bonnes pratiques • Avoir des ambassadeurs de proximité, des relais sur les terri- toires Inciter • Casser les idées reçues • Proposer au citoyen des principes de trocs non financiers pour récompenser après des bonnes actions. Par exemple, des travaux d’économies d’énergies pour son logement contre des titres de transport en commun • Puiser dans les méthodes d’éducation populaire pour traduire les valeurs en comportements individuels • Proposer aux citoyens une grille de lecture et d’évaluation du territoire en fonction d’indicateurs présents sur leurs lieux de vie en fonction du niveau de service, équipements de proximité, employabilité… une grille évidemment évolutive Accompagner • Mettre en place un guichet pour centraliser les multiples sources de financement sur les territoires pour guider les porteurs de projet dans leurs recherches de financement • Faire circuler l’information entre les porteurs de projets • Développer des activités de réseautage • Proposer un kit d’implantation d’espaces collectifs de travail dans les espaces ruraux, incluant des conseils sur les conditions favorables d’implantation, notamment géographique Mesurer et valoriser les changements • Déployer le baromètre du développement durable des communes des Pays de la Loire (CIVAM* Pays de la Loire) ou tout autre outil de mesure du changement en traduisant les clés d’attractivité en indicateurs *CIVAM : Centre d’Initiative et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural 70Un jour, un territoire ©Givaga
  • 17. La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explica- tive reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches. 72Un jour, un territoire
  • 18. 73 CIRCUITPANORAMIQUE Les innovations sociales font référence aux initiatives répondant à un besoin de société pour lequel aucune solu- tion n’a été proposée par les collectivités ou l’économie traditionnelle de marché. C’est en apportant de nouvelles idées que les innovations sociales participent à la soutenabilité de notre territoire. Bon nombre de ces solutions font appel au bon sens et à la créativité, elles replacent l’usager au cœur de son territoire, mais aussi le salarié au cœur de l’entreprise. L’innovation sociale n’est donc pas en soi un nouvel eldorado. Des initiatives instaurant de nouvelles pratiques existent depuis longtemps et fort heureusement ! Il y a encore quelques années, elles étaient pour la plupart éparpillées et méconnues, puisque les innovations de rupture, celles qui bénéficient du plus de visibilité, restent marginales. L’innovation sociale connaît un nouvel élan lui permettant ainsi de se structurer pour être plus visible et soutenir le territoire dans sa volonté d’être plus « durable ». Mais il semble que pour pouvoir sortir de l’anecdote, certains modes de fonctionnement de notre système actuel ne soient pas compatibles avec une innovation sociale libérée. Avant de découvrir leur carnet de voyage, un éclaircissement s’impose : le groupe préfère parler d’expérimentation sociale. Découvrez sans plus attendre pourquoi ! Expérimentation sociale en Loire-Atlantique Des idées reçues, l’innovation sociale en regorge ! Pour faire connaissance et s’approprier les concepts, les partici- pants à ce groupe Passerelle ont choisi d’en casser certaines. Puis, ils ont organisé, au fil des ateliers, un circuit panoramique d’initiatives de Loire- Atlantique répondant à différents besoins de notre territoire. Pourquoi ce parcours ? Un projet de groupe : celui d’éclairer un chemin dédié à notre ter- ritoire et y proposer collectivement des jalons pour faciliter le déploiement des innovations sociales en Loire- Atlantique. Principal étonnement du groupe : la manière dont ils y sont arri- vés. Dès leur première rencontre, les participants ont eu le réflexe de poser trois axes de réflexion. • Comment sortir définitivement l’ESS de l’anecdote ? • Comment accroître et valoriser la participation des jeunes en milieu associatif ? • Comment prévenir les effets néga- tifs des initiatives difficiles à antici- per ? À mi-parcours, leur démarche en trois points leur a semblé se profiler comme un chemin balisé et cloisonné. Or, le décloisonnement entre les idées, les acteurs et les territoires est de mise lorsque l’on parle d’innovation sociale. Changement de cap : pour repartir vers une aventure hors-piste comme envi- sagé au départ ; sans pour autant faire table rase des étapes précédentes. Les exemples d’initiatives détectées et les discussions déjà amorcées ont permis d’établir une vision globale. Le groupe Passerelle revient de son voyage avec des propositions pour pérenniser les innovations sociales, démultiplier le nombre d’innovateurs et les aider à changer d’échelle en Loire-Atlantique et ailleurs pour passer de micro- actions à un effet de grappe. Nos objectifs partagés Les échanges au sein du groupe Passerelle ont été l’occasion de pous- ser plus loin nos réflexions individuelles et de dépasser collectivement certaines contradictions dans nos discours res- pectifs. Cela nous a amenés, à l’image de notre sujet, à décloisonner certaines thématiques pour mieux les redéfinir. Concernant la définition d’« expéri- mentation sociale », nous nous accor- dons sur les grandes idées suivantes : • L’humain au centre, et considéré dans sa globalité • La recherche d’un bien-être indivi- duel et collectif • Une société intégrative, où chacun trouve sa place • Un épanouissement possible dans tous les domaines de la vie • Une société qui repose sur un modèle de développement plus soutenable et auquel chacun peut contribuer • Une société qui donne le droit à l’expérimentation E N D I R E C T D U G R O U P E
  • 19. 74Un jour, un territoire // L’innovation sociale : une étiquette différente pour désigner des choses qui se faisaient déjà ? // ©Lunamarina Expérimentation sociale en Loire-Atlantique UTILITé SOCIALE ENGAGEMENT MOBILISATION DES RESSOURCES Diversité Créativité Recherche / Action Partage Ouverture Cheminement Transferts de savoirs le territoire de Loire Atlantique, un terrain favorable à l'expérimentation pour plus de « soutenabilité » porosité avec d’autres territoires Anne GIRAUD, designer pour le groupe Passerelle 2014 COLLECTIF
  • 20. Voici quelques exemples d’expérimentations sociales en Loire-Atlantique dé- tectées par le groupe. Présentées ensemble, elles contribuent à illustrer les types de changement souhaités par le groupe de travail : 75 La définition proposée par le Conseil Supérieur de l'Économie Sociale et Solidaire fait écho à nos échanges, mais préférons néanmoins parler d’expérimentation sociale. Pour mémoire, rappe- lons cette définition : « L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations… » L’innovation sociale en définition Prêts pour une chasse aux trésors ? Circuits de proximité • En direct des éleveurs, microlaite- rie (Montbert) • Accueil Paysan 44 • Les Ekovores • Association Ecos • Éoliennes citoyennes en Pays d’Ancenis • AMAP alimentaires • Laboratoires culturels APO33 • Librairie l’Embarcadère (Saint- Nazaire) • Service Libellule (expérimenta- tion en cours) : transport solidaire à la demande (Nantes métropole, SEMITAN, CCAS d’Orvault) • Titifloris, transport de personnes à mobilité réduite en petits véhi- cules de 4 à 9 places Des lieux de vie renouvelés • Quartier intégré – projet immobi- lier de l’Île-Pad (Nantes) • Cité radieuse (Rezé) • Habitat partagé Les Petits Moulins (Rezé) • Le Potager associatif (Saint- Julien-de-Concelles) • Maison d’accueil des Fontenelles (Saint-Vincent-des-Landes). Construction BBC, isolation exté- rieure, géothermie, solaire… • Jardin partagé : le collectif Idéelles, quartier de Malakoff à Nantes Une place pour chacun ! • Association Stop Routine • Collectif « Tout en attente » • Tiers-lieu « la Nizanerie » (collectif Fil) • la Plateforme C, 1er FabLab de Nantes, par l’association Ping • Talentroc « le savoir de tous à la disposition de chacun » • Clisson Passion (transfert et échange de savoirs) • Du design de services dans les centres médico-sociaux au service PMI (Protection Maternelle et Infantile) • L’Écocyclerie de la Mée, Asso ADAPEI44 (Châteaubriant) Soutien à l’émergence des expérimentations sociales • Ouvre-Boîtes44, Coopérative d’activités et d’emploi • Les Écossolies, Association • Les Cigales (Pays de la Loire) D’autres initiatives à repérer sur Social Planet, réseau social pour les initiatives sociales et solidaires. Pas forcément initiées par le citoyen… … les initiatives sont avant tout portées par un niveau d’engagement élevé de ce dernier. Le citoyen, usager du territoire et de ses services peut revêtir différents visages (habitants, salariés, agents de la fonction publique, entreprises et entrepreneurs, institutions, élus, associations…) Un entrepreneur social est-il forcément vert ? Il y aurait probablement un décalage si on y asso- ciait des structures peu attentives aux questions environnementales. Après tout, l’entrepreneur social n’est-il pas l’icône de l’entrepreneur dans une économie de développement durable ? En savoir plus : Tendances n°32 sur l’entrepre- neuriat social. Une innovation n’est pas nécessairement technologique. L’innovation sociale s’inscrit dans une volonté de progrès. La technologie n’est pas une finalité, mais est plutôt perçue comme un facilitateur. Il n’y a qu’à observer le nombre de plateformes collaboratives qui émergent sur le web pour s’en convaincre. Une innovation sociale n’est pas portée unique- ment par des structures de l’Économie Sociale et Solidaire L’IS n’est pas liée uniquement à des démarches économiques, puisque de nombreux bénévoles y contribuent. Casser les idées reçues Expérimentation sociale : l’humain pris dans sa globalité
  • 21. 76Un jour, un territoire À la bifurcation… prenez le chemin de l’expérimentation sociale Le terme d’innovation sociale : • A une forte connotation technolo- gique et économique qui peut faus- ser les interprétations • Sous-entend trop souvent une « garantie de résultat » et un « retour sur investissement » obli- gatoires • N’est pas suffisamment lié à la notion d’utilité sociale et environne- mentale, qui est l’un des piliers de nos débats • Peut conduire à vouloir « faire de l’innovation pour le simple plaisir d’innover », et faire oublier les fina- lités ultimes visées, voire générer des effets pervers Priorité n°1 : l’humain au centre ! L’expérimentation sociale est associée pour le groupe aux critères suivants : • Le collectif - L’union fait la force : que ce soit plusieurs porteurs de projets réunis autour d’une même préoccupation, ou un porteur princi- pal qui fédère une multiplicité d’ac- teurs autour de son action, la confiance et l’empathie sont de mise pour mettre en œuvre collective- ment ces expérimentations • L’utilité sociale - Contribuer au bien-être individuel et collectif, et à une soutenabilité forte, au sein d’un territoire. Cela concerne tous les grands thèmes de société (éduca- tion, santé, environnement, habitat, culture…) • L’engagement - Chacun, s’il le sou- haite, a la possibilité d’expérimenter à son échelle de nouvelles solutions qui contribuent à améliorer la société dans laquelle il évolue (exer- cice démocratique) • La mobilisation des ressources liées à un territoire – Ressources humaines, naturelles, culturelles, techniques, technologiques, finan- cières… On retrouve également, en plus ou moins grande proportion, les valeurs suivantes : • Diversité des acteurs • Créativité • Principe de recherche/action (droit à l’essai) • Partage • Logique d’ouverture aux citoyens • Transfert des savoirs • Cheminement (le parcours est au moins aussi important que la desti- nation) Le sujet initial du groupe Passerelle portait sur « L’innovation sociale en Loire-Atlantique ». Au fur et à mesure des échanges revenait souvent l’idée que le titre ne reflétait pas suffisamment les propos tenus. Après quelques tâtonnements, le consensus s’est établi sur un titre « Expérimentation so- ciale en Loire-Atlantique ». Voici leurs explications… ©fredFroese
  • 22. 77 Au détour d’un sentier, un point de vue… enfin,plusieurs ! Quels enjeux pour demain entre expérimentation sociale et statut associatif ? Une des réponses juridiques au portage collectif de projet est le statut associa- tif. Le terme et le statut recoupent des réalités très différentes. Comment dissocier les associations totalement bénévoles des collectifs utilisant ce statut pour être reconnus et expéri- menter leurs idées et créer des emplois ? Le modèle associatif fonc- tionne pour mettre en œuvre une expé- rimentation sociale. Mais s’il présente l’avantage d’être facile à mettre en œuvre à la création, il connaît dans la pratique quelques difficultés ou limites. Un porteur d’association est difficile- ment reconnu parmi certains acteurs de territoire comme pourvoyeur d’em- ploi - ni de son propre emploi, ni de celui des autres. Il doit alors justifier d’une recherche d’emploi auprès de Pôle emploi s’il veut continuer de béné- ficier des allocations, limitant son temps pour expérimenter ses idées. Dans certains cas, la bonne volonté des membres de l’association atteint ses limites et ne remplace pas tout le temps les compétences requises pour mener le projet à bien. Certaines idées ne rentrent pas dans les cases prévues des appels à projets. Par principe, elles sont novatrices et en rupture avec les modèles existants. N’ayant pas d’éléments de comparai- son, les acteurs susceptibles d’encou- rager le projet et d’en subventionner le démarrage encouragent par là même, plus difficilement ces collectifs à tester leur idée. L’association n’acquiert de légitimité sur le territoire qu’au bout de quelques années d’existence. Comment assurer, dans ces conditions, la pérennité des initiatives, le passage de l’émergence de l’idée à l’expérimen- tation, cette période où le temps paraît improductif aux yeux de nombreux acteurs ? Faut-il inventer un modèle hybride, une forme plus adaptée aux évolutions de la société ? Ne manque- rait-il pas une carte à la collection des statuts ? Est-il judicieux de songer à en créer un ? Table d’orientation
  • 23. 78Un jour, un territoire Suivre le sentier jusqu’au belvédère Comment prévenir les effets pervers des expérimentations sociales ? Le lien entre initiatives d’utilité sociale et financement de l’innovation techno- logique est une exploration, parmi d’autres, à mener pour prévenir des effets non désirés dans la société d’expérimentation sociale. La lucrativité des associations ou des entrepreneurs sociaux qui portent les innovations sociales est limitée. L’innovation a pourtant besoin de marges pour financer le droit à l’expé- rimentation, mais aussi la recherche et le développement d’innovations tech- nologiques. Pérenniser l’expérimentation sociale, c’est aussi lui donner les moyens dans le temps d’innover technologiquement. Dans la logique de mobilisation des ressources du territoire, les labora- toires de recherche et de développe- ment figureraient parmi les premiers partenaires à associer à l’échelle de la Loire-Atlantique. Pour mener certaines actions sociale- ment indispensables, supprimer les marges dans la distribution de certains produits, pour atteindre les populations ciblées, est indispensable. Si l’on prend l’exemple de la santé, plusieurs ques- tions sont posées autour : • des brevets, • du financement des technologies pour la santé de demain, • du financement plus important de produits non standardisés (réser- vés à des maladies rares). Quelle est l’ampleur des changements souhaités pour demain en Loire-Atlan- tique ? Durant son exploration, le groupe a fait émerger certains dénominateurs communs autour de l’idée d’expérimentation sociale sur notre territoire. La question de l’ampleur des changements visés par la société civile et les institutions reste malgré tout un débat ouvert. Jusqu’où bouge-t-on le curseur concernant l’évolution : • Du modèle économique ? • Du système de solidarité ? • Du mode de gouvernance (place de la société civile dans les politiques publiques) ? • De la prise en compte de la rareté des ressources naturelles ? • De la place accordée aux richesses des ressources des territoires ? • Des liens intergénérationnels ? ©Atypeek Après la clairière, une cave souterraine // Une innovation, ça bouscule ! //
  • 24. 79 Organiser sur le territoire une tournée de débats dédiés aux changements rêvés par le citoyen : « Ampleur des changements souhaités pour les terri- toires » Organiser les « journées de l’expéri- mentation sociale » • Déployer, mettre en lien, irriguer les jeunes pousses de l’expéri- mentation sociale en Loire- Atlantique. • Proposer un événement en deux temps : • Un circuit de repérage des expérimentations sociales dans tout le département. • Un « temps fort » d’une journée pour valoriser des porteurs de projet sur plusieurs lieux d’accueil répartis sur le territoire. Ce temps d’échange permettrait de découvrir les initiatives porteuses de transformation sur le territoire et de faire connaissance avec les relais de notre territoire. Mettre en place un système de parrai- nage sur le territoire : inciter à l’expé- rimentation par l’accompagnement individualisé et personnalisé. Le parrain mettra en confiance le por- teur de projet. Il contribuera à transfor- mer l’idée de ce dernier en expérimen- tation. Le parrain peut être un professionnel, un particulier, un retraité, une association, une institu- tion… Chacun peut être potentiellement parrain et/ou parrainé (expertise d’usage, expertise professionnelle, bonne connaissance d’un territoire ou d’un sujet spécifique…) Ce parrainage et ces échanges de savoirs pourront être valorisés par la mise en place d’une « bourse » sous forme de crédit temps dédié au porteur de projet ou une allocation « temps à vocation d’utilité sociale ». D’autres pistes sont proposées par le groupe : • Soutenir le pouvoir d’agir de tous, y compris des plus vulnérables : Rencontre entre un engagement personnel et un terrain favorable et des collectivités facilitatrices de l’expérimentation sociale et de l’engagement citoyen. • Conforter et développer l’écono- mie sociale et solidaire pour appuyer les activités à forte utilité sociale. • Mettre en lien, en lumière et en mouvement les ressources (humaines, naturelles, culturelles, techniques, technologiques, finan- cières…), richesses de notre terri- toire. • Mener une campagne de sensibi- lisation auprès des acteurs insti- tutionnels  : écoles, maison des jeunes, associations, Pôle emploi, missions locales, CCI, collectivités (communes, EPCI, département, Région). Comment faire pour passer des micro-actions en faveur du mieux-vivre ensemble à des effets de grappe ? C’est ce que vous propose de découvrir le groupe, par des préconisations concrètes qui permettront à la fois de démystifier le concept et les pratiques d’expérimentation sociale et d'en favoriser l’appropriation par tous les acteurs de Loire- Atlantique. Fin du parcours : bienvenue en Loire-Atlantique 2040 Territoire d’expérimentation sociale ©Toflocoste
  • 25. 80Un jour, un territoire 10ÈME TOURNÉE DE L’EXPÉRIMENTATION SOCIALE EN JUIN 2025, NE MANQUEZ PAS NOTRE PASSAGE SUR LE TERRITOIRE : LE 2 À LA FABRIQUE SOCIALE, PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES SOCIALES, REZÉ LE 3 AU FESTI’SHARE, TRIGNAC (CO-TRANSPORT PROPOSÉ PAR OTTO PARTAGE) LE 4 À L’ESPACE QUO-WORKING, CHÂTEAUBRIANT LE 5 POUR L’INAUGURATION DU MICRO-LAB DE L’INNOVATION PUBLIQUE, CLISSON ACCOMPAGNER CONFÉRENCE / 15H - 16H INCUBATEUR D’INNOVATION TERRITORIALE Retour d’expérience sur un an passé au sein de l’incubateur d’innovation territoriale. Avec Marie Carré - Les Rurbanistes, start-up dédiée à l’urbanisme participatif rural TOUTE LA SEMAINE RECENSEZ AVEC NOUS LES EXPÉRIMENTATIONS SOCIALES SUR VOTRE TERRITOIRE PROFITEZ DES PORTES OUVERTES DES STRUCTURES D’EXPÉRIMENTATION LOCALES RÉFLÉCHIR TABLE RONDE / 16H - 17H EMPOWERMENT À LA FRANÇAISE Adapter les logiques d’empowerment anglo-saxonnes à la culture française. Animée par Jean Bonin, professeur d’innovation publique à l’Université de Nantes Plus d’informations sur www.experimentons.44.fr Une initiative du collectif expérimentons44 Avec le soutien du Conseil général SE LANCER ATELIER / 15H - 17H KIT DE DÉTECTION DE L’INNOVATION Identifier les opportunités d’expérimentation sociale au sein de son organisation. Avec Nathalie Mirand et Benoît Fréré - La boîte à savoir, excubateur d’innovation sociale L’INNOVATION SOCIALE À L’ABORDAGE DE L’INDUSTRIE ! L’HABITAT COLLABORATIF FLOTTANT PAR SDX : UN LOGEMENT VERT ET SOLIDAIRE LES PROCÉDÉS D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN D’UN GRAND GROUPE › PATRICE DUCARD, PDG DE SDX GRAND OUEST › HAMID BOUHARAM, DIRECTION DU LOGEMENT COLLABORATIF, MAIRIE DE COUËRON › JULIETTE BOCÉ, RIVERAINE DU CLOS BLEU-VERT, HABITAT PARTAGÉ FLOTTANT TABLE RONDE / 14H - 15H DESIGN FICTIONLa fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.
  • 26. // Faire émerger les com- pétences collectives d’un territoire, c’est un peu comme apprendre à lire // 81 Pour mieux comprendre les méca- nismes liés à la compétence collective du territoire, les participants ont mis le doigt dans l’engrenage. Se plaçant eux- mêmes en situation d’apprentissage collectif, ils ont adopté une démarche exploratoire pour construire une vision partagée de transversalité des acteurs. Unefoislaproblématiqueetlesconcepts appropriés, le groupe a préparé ses bagages en rédigeant collectivement une grille d’entretien, petit mémo de voyage. Les participants ont alterné entretémoignagesetateliersdediscus- sion, prise de recul, leur permettant de construire une vision d’avenir et plu- sieurs préconisations. Trois ateliers ont ainsi été consacrés à des rencontres avec six porteurs de projets au cœur de l’innovation et du développement durable du département. Un atelier a permis, le temps d’une séance de créa- tivité, de dégager les grands principes d’une solution répondant à l’ensemble des critères qu’ils jugeaient incontour- nables. En souvenir de cette expédition, ils nous reviennent avec des préconisa- tions et une idée inspirante, celle d’un incubateur d’innovations territoriales. L’émergence de la compétence collec- tive est à l’image d’une boîte noire. Le groupe s’est donné comme objectif d’en percer les mystères. ITINÉRAIRE EXPLORATOIRE // Il ne suffit pas de réunir un groupe d’individualités pour faire naître l’intelli- gence collective // Le niveau global d’information de la population a largement augmenté dans les dernières années. Les pratiques des citoyens changent beaucoup, ils osent interpeller les professionnels sur leurs terrains de prédilection en revendiquant de nouvelles connaissances. Deuxième constat : d’ici à 2040, nous serons 334 000 habitants de plus qu’aujourd’hui en Loire-Atlantique1 . L’attractivité de notre territoire et sa capacité à faire face rapidement aux enjeux de société seront liées, demain plus encore qu’aujourd’hui, à sa capacité à mobiliser les compétences. Or, si nous en avons toutes et tous, diplômés ou non, que se cache-t-il vraiment derrière ce terme clé de compétences ? Comprendre les dynamiques de compétences sur un territoire est essentiel pour miser sur les forces vives de ce dernier et relever les défis qui jusque-là n’étaient pas ou mal pris en compte. La problématique se vérifie un peu plus chaque jour, dans un contexte de transition sociétale plus urgente, qui se heurte à des difficultés d’élaboration et de mise en œuvre de politiques publiques en faveur du développement durable. Comment révéler les talents et valoriser des compétences acquises sur le terrain par les citoyens ? Quid de l’expertise d’usage ? Quelles pistes d’avenir permettraient de consolider l’intelligence collective autour du développement durable ? Ce sont les questions qui ont guidé l’exploration de ce groupe. Si les compétences individuelles étaient des mots, alors… Les organisations et les conditions… seraient des règles de grammaire Les combinaisons de compétences indivi- duelles… seraient des phrases Les compétences collectives dans l’organisa- tion… seraient le sens des phrases La combinaison des compétences collec- tives…  serait le texte Les compétences collectives replacées dans l’organisation… seraient le sens du texte Ainsi, que seraient les compétences collec- tives pour la Loire-Atlantique ? Un roman ? Comment et où ? Il faut commencer par avoir une lecture partagée de notre territoire à dix ans. Mais qui est en capacité de lire ? L’intelligence collective s’apparente à un style d’écriture ou encore une véritable signature de territoire ; le sens du texte que l’on écrit pour notre territoire. Mais, qui écrit ? Le réseau : l’écriture collaborative revient à monter un projet collectif. Petite mise en garde toutefois : attention aux règles de grammaire et à l’autocensure. Nul n’est tenu de tout connaître pour exprimer son point de vue sur l’avenir de son territoire. Faisons un peu de grammaire ! Compétences, levier pour une intelligence collective de territoire ? 1 Source : INSEE ENDIRECTDUGROUPE
  • 27. 82Un jour, un territoire La première, une fois détectée et alliée à d’autres, permet de faire émerger la seconde au sein d’une organisation ou d’un territoire. Le groupe adhère pleinement à l’idée d’une compétence, combinant plusieurs éléments allant au-delà des seules connaissances académiques, validées par un diplôme, plus qu’à une seule progres- sion linéaire reliant la potentialité à la performance. Le groupe retient les éléments suivants : • les connaissances académiques, • les compétences techniques, • les habiletés relationnelles, • les aptitudes physiques, • et les « savoir y faire ». Autres caractéristiques fondamentales, la compétence ne se révèle que dans le cadre d’un projet d’intérêt général, porteur de sens et qui ne peut émerger que dans l’action. Connaissez-vous la différence entre compétence individuelle et collective ? Comment un territoire peut-il puiser dans ses ressources pour les transfor- mer en intelligence collective ? De nombreux écrits ont été publiés dans les dernières années, mais ces notions évoluent en fonction des besoins de la société. Dans le cadre précis des com- pétences, les mécanismes permettant de révéler aux acteurs les compé- tences propres à leur territoire semblent encore enfermés dans une boîte noire. À l’écoute des six témoi- gnages, le groupe a eu l’occasion de découvrir un large spectre d’expé- riences en faveur d’un développement de la Loire-Atlantique, recoupant d’ail- leurs les valeurs énoncées dans le Précis de développement territorial 2040 du groupe Innovation et Développement durable. Les méthodes pour baliser ces sentiers sont multiples. De la même façon, la découverte des initiatives sur un terri- toire peut provenir de différentes ori- gines : • soit, les idées sont en train de ger- mer, et le territoire doit veiller à créer les conditions propices à l’innovation ouverte ; • soit elles existent déjà sur notre territoire et celui-ci doit être en mesure de les détecter et les accompagner ; • soit elles existent ailleurs, mais il faut être en capacité d’adapter le projet aux spécificités et aux besoins propres à la Loire- Atlantique pour que le transfert soit réussi. Compétences & intelligence Feuille de route collaborative Les participants Passerelle ont élaboré collectivement une grille d’entretien. Voici quelques balises pour débuter l’exploration : • Quelles ont été les étapes clés depuisl’idéejusqu’àl’expérimenta- tion du projet ? • Quel a été l’élément déclencheur de la mise en route du projet ? • Surquelsélémentslavisioncollec- tive s’est-elle construite ? • Avez-vouseurecoursàdescompé- tences particulières pour franchir chacune de ces étapes ? • Quelles sont les compétences clés pour mettre en route un projet ? • Quelles sont les compétences nécessaires pour envisager un transfert, un essaimage du projet ? • L’expérience est-elle transférable, sioui,sousquellesconditions ?Est- elleelle-mêmeissued’expériences existantes ? • Commentsefaitlaprisededécision dans le groupe ? • Quels sont les prérequis en termes de partenariat et de réseau, selon vous,pourdesprojetsdeterritoire ? // L’intelligence collective : on ne la recherche pas, on la trouve ! Elle naît des compétences collectives qui se fédèrent dans l’action. Soit, mais que peut-elle changer sur nos territoires pour que l’on s’y intéresse tant ? Elle pourrait permettre de décloisonner les politiques trop sectorisées, à moins que ce ne soient les politiques elles-mêmes qui soient une condition pour libérer l’intelligence collective sur les territoires. Il y a d’emblée une remise en question du fonctionnement actuel pour accroître le collectif et la transversalité // ©Grapio
  • 28. 83 • Comment capitaliser et valoriser cette intelligence collective sur les territoires ? Lever de rideau : le mystère de la boîte noire L’exploration par les retours d’expé- rience a permis au groupe d’extraire, malgré les échelles variées de terri- toire, plusieurs éléments communs, des facteurs invariants. Si aucun projet entendu ne réunit l’ensemble de ces conditions, les participants soulignent l’importance de les réunir pour aug- menter les chances de changements significatifs sur le territoire. Les témoignages ont également per- mis de soulever quelques enjeux autour de l’émergence même de l’intelligence collective sur les territoires et des caractéristiques de projet à accompa- gner. Il retient enfin qu’en matière de compétences, il n’est pas toujours évident de percer les secrets de la boite noire. Elle enregistre les progrès d’un territoire apprenant en continu et per- Reportage : au cœur de la boite noire En direct des éleveurs… Fabrice Hégron est un producteur passionné à la tête d’un collectif de compétences que vous pourrez rencontrer dans le sud de la Loire- Atlantique. Ce groupe est constitué de trois GAEC, soit six personnes. Extrêmement convaincant, Fabrice Hégron a présenté les tenants et les aboutissants du projet collectif de laiterie nouvelle génération. Un nouveau souffle étroitement lié à la survie des producteurs laitiers et de leur profession, la microlaiterie devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année 2014. Quel a été le point de départ de votre projet ? Être libre de choisir sur quoi et avec qui l’on souhaite travailler. Faire en sorte que tous les acteurs au projet s’y retrouvent. Mieux maîtriser la chaîne de production de l’élevage à la transfor- mation des produits, c’est notre solu- tion pour sortir d’un système qui n’est ni voulu par le producteur ni par le consommateur. Si ça continue ainsi, nous n’existerons plus d’ici quelques années. Nous n’avons rien à perdre, nous avons donc pris le pari de nous lancer. Dès le départ, un climat de confiance entre les six partenaires exis- tait. Il s’est forgé avant même le démar- rage du projet sur une même vision de l’avenir de notre métier et une même éthique environnementale. De l’idée au projet, comment cela s’est-il passé ? Notre projet s’est construit en partant d’une vision parta- gée et d’une connaissance solide du marché. Mais comme l’innovation appelle l’innovation, pour sortir notre gamme de produits, il y a eu de mul- tiples rebondissements. Nous avons mis en commun les spécialités de cha- cun pour compléter nos acquis d’éle- veurs. Parmi celles-ci, on retrouve les techniques commerciales, la nutrition animale, la mécanique agricole, les ressources humaines. Puis nous avons frappé aux portes pour compléter l’éventail de compétences par le réseau. De nombreuses personnes se sont mobilisées autour de nous, ce qui nous a permis de passer d’une idée à un véritable projet d’entreprise. L’économie collaborative au service de la montée en com- pétences et du lien social Diplômé de l’école Audencia, Alexandre Heuzé, participant au groupe Passerelle, a dévoilé au reste du groupe le fonction- nement de sa plateforme collaborative. Initialement pour le grand public, cet outil de troc de savoirs citoyens est aujourd’hui en cours de test avec un modèle dédié aux organisations. Quel est le principe de Talentroc ? C’est dans les microsujets qu’une structure devient plus intelligente. Grâce à cette plateforme, l’usage de l’échange de savoirs dans une organi- sation est dévoilé au grand jour et peut ainsi être reconnu grâce à un système de crédit temps. La formation en interne se voit accélérée avec une for- mation adaptée et en Juste-à-Temps. Autre bénéfice connu de la démarche : créer du lien social et apprendre à connaître ses collègues sous un nou- // En savoir plus sur le projet : http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr/categorie/excursions-de-linnovation // met d’en comprendre les fonctionne- ments une fois le vol terminé. Pour autant, essayer de le faire a posteriori accroît la prise de conscience de la part des acteurs des compétences qu’ils ont développées : révélation par la réappro- priation rétrospective du projet. Voir aussi Tendances n°32 - Entrepreneuriat social
  • 29. Des référentiels de compétences pour baliser le chemin. Différents outils ont été développés pour repérer et valo- riser les compétences des individus dans les organisa- tions et les territoires. Selon l’idéologie dominante de la société dans laquelle ils ont émergé, les logiques d’uti- lisation sont différentes. Sont-ils là pour que l’individu repère ses compétences pour s’adapter au système en place ou l’inverse ? En Europe, l’outil des « compétences clés » du programme DeSeCo de l’OCDE est celui qui est le plus reconnu. En savoir plus : www.oecd.org/ 84Un jour, un territoire veau jour. La latitude laissée au sys- tème permet de découvrir des usages que l’on n’avait pas imaginés à l’ori- gine ! Quelle est la principale condition d’appropriation d’un tel outil dans une organisation ? Sans aucun doute, une forte volonté de la direction… et du temps pour casser les idées reçues. L’outil bouscule les modes de manage- ment traditionnel à la française. Il faut que salariés et managers acceptent d’être surpris. Vous souhaiteriez rendre les échanges de savoir éligibles au CPF1 . Y a-t-il un risque de perdre la philosophie initiale du projet ? Le risque est là, mais quand on a des doutes, notre devise est de tester. Notre système est agile et flexible. Le risque, en positionnant Talentroc sur le créneau de la forma- tion réglementée, c’est la reprise en main par les ressources humaines d’un système à la base très ouvert. Du Pays de Vilaine (35) au Pays d’Ancenis (44) : un trans- fert réussi de compétences citoyennes au service de la transition énergétique Née en 2010, l’asso- ciation « Éoliennes en Pays d’Ance- nis », présidée par Jean Rabian, compte douze bénévoles avec comme but de développer trois ou quatre parcs éoliens citoyens. L’objectif est de couvrir les besoins des 60 000 habitants du Pays d’Ancenis. Le pre- mier projet est celui du parc Éolandes à Teillé. Comment avez-vous pu bénéficier de l’expérience des Éoliennes en Pays de Vilaine ? L’équipe de Redon nous a beaucoup aidés. Elle est plus avancée que nous, puisque leurs éoliennes sont sorties de terre à Béganne en avril der- nier. Nous sommes de plus épaulés par le bureau d’études Site à Watts, créé pour valoriser les compétences collec- tives nées de l’aventure de Béganne (35). Quel est dans votre cas l’intérêt d’une SAS (Société par Actions Simplifiées) ? La SAS Eola Développement a été créée pour porter et financer le développe- ment des projets de l’association. Avec une SAS, nous avons opté pour une plus grande latitude dans la gouver- nance du projet. Elle n’empêche en aucun cas le mode collaboratif. Actuellement, nous avons 150 sous- cripteurs pour financer le développe- ment, ce qui va au-delà de nos besoins. Si vous deviez retenir une seule com- pétence collective pour qu’un tel pro- jet réussisse ? La force de conviction pour mobiliser le citoyen. C’est l’affaire de tous ! C’est la première fois sur notre territoire que des habitants financent directement leurs propres besoins en électricité. Pour y parvenir, c’est un travail de longue haleine, celui de la sensibilisation pour réduire les réti- cences et convaincre autant les habi- tants, les exploitants agricoles que les élus locaux, qui ont l’autorité concé- dante en matière de distribution d’énergie. // En savoir plus sur l’implication citoyenne pour la transi- tion énergétique : www.energie-partagee.org // 1 CPF : Compte Personnel de Formation, ancien DIF (Droit Individuel à la Formation) ©Blas
  • 30. 85 Un réseau de proximité pour les entreprises en Pays d’An- cenis : ETAP ETAP propose une mutualisation des compétences des demandeurs d’emploi en insertion profes- sionnelle sur le Pays d’Ancenis. Présentation par Guy Guérin, président d’ELI (Erdre et Loire Initiatives). Qu’est-ce qui fait l’originalité d’ETAP ? Sa composition ! Il n’existe aucun autre collectif en France qui implique des associations et une mission locale. Sa participation permet d’inclure les jeunes de moins de 26 ans. Les quatre associations sont ELI et APTE (Association Portage Travail Emploi), deux associations intermédiaires qui sont des structures d’insertion par l’activité économique, l’écocyclerie Trocantons et l’association maraîchère Vital. Quel est actuellement le principal frein à la démarche ? Le collectif ETAP est très sollicité, notamment par Terrena (acteur déclencheur du parte- nariat) et la Laiterie du Val d’Ancenis. Malgré cela, le fait qu’il ne rentre pas dans les cases juridiques pose question chaque année quant à sa pérennité face à l’octroi de subventions (COMPA1 et Conseil général). À quoi tient un tel partenariat ? Pourquoi le Pays d’Ancenis ? Il existe depuis de nombreuses années une coutume de solidarité dans le milieu agricole, renforcée par la pré- sence de Terrena, coopérative dont le siège est à Ancenis. De là est né un maillage fort entre les acteurs, peu importe leur taille et leur statut, à l’échelle de ce bassin de 60 000 habi- tants. Les élus font le lien et renforcent l’identité et l’unité du territoire. Un réseau dédié au service de l’écoconstruction depuis 2010 Retour d’expérience avec Laurent Bouyer, directeur d’Échobat Quel a été l’élément déclencheur de cette initiative ? Dans le cadre de sa mission de veille, le Comité du Bassin d’Emploi d’Ancenis a réalisé une étude sur le bâtiment et sur le positionnement que le territoire pourrait avoir sur la niche de l’éco- Pour mobiliser des compétences issues de projets fédérateurs pour la Loire-Atlantique, le groupe a pris le parti de s’interroger sur la manière de faire, et non sur ce qu’il serait souhaitable de développer en termes de projets.Voici quelques ingrédients du mécanisme élaboré par le groupe. L’intelligence d’un territoire est renforcée dès lors qu’une idée répondant à un besoin spécifique du territoire est développée par les compétences d’un collectif dans le cadre d’un projet d’intérêt général. De cette idée naît une expérimentation qui fera émerger la compétence collective. D’après le groupe, ce processus est caractéristique des territoires apprenants. Chaque composante évolue dans le temps. Cela concerne aussi bien les relations sur le territoire et les besoins et oppor- tunités (émergeant du croisement ou de la contradiction entre intérêt général, enjeux globaux de territoires et caractéristiques locales du territoire en question), que les compétences des individus et des collectifs qui com- posent ce processus. L’implantation du projet aura réussi lorsque des compétences collectives auront émergé et pourront être valorisées, puis adaptées dans le temps aux évolutions du territoire. émergence de la compétence collective sur un territoire : l’engrenage décrypté 1 COMPA : Communauté de communes du Pays d’Ancenis 2 SIAE : Structures d’Insertion par l’Activité Economique construction. La rencontre entre une fine connaissance des spécificités du territoire et ce marché émergent a donné naissance à une opportunité. À partir de là, deux options : la sensibili- sation ou la professionnalisation des artisans. C’est la seconde qui a été retenue. Quel est l’atout majeur de ce réseau économique ? Sa dynamique partenariale et solidaire : le maillage pluridisciplinaire des adhé- rents (artisans et SIAE2 ), un tuilage avec d’autres entités implantées en Loire- Atlantique, telles que Novabuild, la Plateforme régionale d’innovation (PRI), dédiée à la construction durable, ou encore l’association interprofession- nelle de la filière bois, Atlanbois. Quels marchés visez-vous plus préci- sément ? Nous souhaitons accompagner la mon- tée en compétences dans l’éco- construction pour des offres en loge- ment social (Ex : Barbechat) et aux primo-accédants, et apporter notre soutien au développement de l’habitat partagé. Écologie industrielle Stéphanie Romanet, fondatrice du bureau d'études Innovaterre. Quelle est la condition majeure pour d é p loye r d e s démarches d'écologie industrielle sur toute la Loire-Atlantique ? Au-delà de l'identification des intérêts communs et des contraintes, l’écologie industrielle aborde l’organisation de zones d’activités de manière systé- mique. Ainsi, fédérer les acteurs autour de projets de mutualisation de res- sources reste complexe, mais indispen- sable. Un animateur pourrait mettre en réseau les compétences du territoire, entre établissements de formation, de recherche et développement et les entreprises. Il susciterait plus de dis- cussions pour développer des modèles adaptés à la Loire-Atlantique en s'ins- pirant de modèles de cogénération comme celui de Kalundborg (Danemark). ©Dziewl
  • 31. 86Un jour, un territoire Les six témoignages ont permis au groupe de dresser une liste de problématiques propres au développement de projets en développement durable des territoires. Les réponses per- mettront d’accroître à l’avenir l’articulation entre, d'une part, l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques publiques et, d'autre part, l'émergence d'initiatives citoyennes. Comment favorise-t-on une bonne lecture du territoire et de ses besoins et opportunités? Comment la retraduit-on dans un appel à projets qui permettra de faire émerger des projets innovants ? Comment définit-on l’ancrage territorial d’un projet ? Qu’est-ce qui prévaut : • le soutien du réseau local • la pérennité du financement • la place que l’on fait aux usagers dans la création du projet ? Si l’évaluation par des processus qualité permet d’appréhender statistiquement l’appropria- tion d’un outil sur un territoire, comment mettre en place une traçabilité qui permettrait de démontrer comment les liens sociaux ont évolué dans le temps ? Un porteur de projet permet d’accélérer l’acceptabilité sociale de l’idée auprès des riverains lorsqu’il en est proche. Malgré cela, le projet est susceptible de rencontrer quelques difficul- tés lors de son implantation « physique » sur le territoire. Comment prévenir cette réticence ? (Éoliennes) Comment accroit-on une solidarité forte entre les acteurs sur les territoires de Loire-Atlan- tique (à l’image du Pays d’Ancenis, Presqu’île guérandaise ou encore Cœur Pays de Retz) ? Comment tisse-t-on des liens entre ceux qui ont le pouvoir de rendre possible et ceux qui demandent à participer davantage à la vie du territoire ? QUESTIONS OUVERTES Une idée qui fait sens pour tous ! Le projet doit être le fruit d’une convergence et répondre à une vision partagée dans la finalité comme dans la gouvernance imaginée. Des connaissances de fond poussées du marché visé ou à développer. Une capacité à innover : créer, expérimenter et apprendre de ses essais et erreurs sont des valeurs à partager par les membres du groupe. Des compétences incontournables : capacités de persuasion, persévérance et adaptation de la part des principaux porteurs de projet Besoins de territoire et intérêt général : une bonne connaissance des spécificités du territoire pour répondre à l’intérêt général et au mieux vivre ensemble. Parties prenantes et solidarité : un tissu de partenariats déjà établis sur le territoire et une bonne aptitude de gestion des acteurs. Le milieu d’incubation du projet a son importance. Soutien politique et organisationnel : les pouvoirs poli- tiques ont aussi un droit à l’expérimentation et ne reprodui- sant pas d’avance des outils trop cadrés de développement local. Ils proposent des appels à projets cohérents avec le développement durable. Compétences collectives Intelligence territoriale renforcée Intelligence territoriale à un instant T Compétences du collectif (portage partagé) Conception & réalisation : CDLA
  • 32. 87 Parmi les leviers à actionner pour répondre aux défis de demain en Loire- Atlantique et accroître ainsi l’intelli- gence collective, le groupe pense à la démocratie délibérative (plus poussée que la démocratie participative), à l’in- novation sociale et à la croissance des compétences individuelles et collec- tives sur le territoire. Savoir identifier les compétences, les valoriser, déceler les facteurs indépendants des projets et tout contexte pour faciliter l’émer- gence des compétences collectives et les transférer sera un atout majeur dans l’attractivité de la Loire-Atlantique demain. Aussi, deux grandes pistes d’avenir ont été évoquées pour baliser le chemin vers cette vision. Les partici- pants proposent à l’ensemble des acteurs des territoires, qu’ils soient citoyens, acteurs publics ou privés, une course d’orientation pour réunir les conditions favorables à l’innovation par les compétences collectives sur notre territoire, cela vous mènera aux portes d’un dispositif d’incubation des compé- tences collectives ! Course d’orientation : réunis- sons les conditions favorables Première étape : le repérage des compétences du groupe de projet • Promouvoir la notion de compé- tences collectives sur le territoire. • Savoir évaluer individuellement ses propres compétences. Être en capacité de les repérer, se les approprier et les valoriser auprès des autres en fonction du moment et du lieu où le groupe se trouvera. • Être en mesure de les combiner avec les compétences des autres membres du groupe, ensemble, dans l’intérêt général du territoire pour franchir les balises. Deuxième étape : le choix de l’iti- néraire. Pour rejoindre le poste de contrôle n° 1 • Mettre en place un outil de pré- diagnostic pour mettre en valeur les opportunités de développe- ment de nouveaux services selon les spécificités des bassins de vie. • Révéler les besoins des territoires de Loire-Atlantique en capitalisant sur les expériences des usagers du territoire et en valorisant l’ex- pertise d’usage existante. • Encourager l’engagement sur le territoire. Pour rejoindre le poste de contrôle n° 2 • Modifier la posture de l’action publique face à ces expérimenta- tions. • Déployer les compétences des services publics concourant au MARCHONS GROUPÉS bénéfice des porteurs de projet (et non l’inverse). • Diminuer la lourdeur administra- tive et juridique, notamment les statuts qui freinent les capacités d’innovation. Pour rejoindre le poste de contrôle n° 3 Rédiger des appels à projets cohérents avec une vision de l’innovation au ser- vice du développement durable en Loire-Atlantique. Les projets devront être montés dans une dynamique col- lective. Ils devront impliquer un déca- lage important par rapport au fonction- nement actuel et avoir des répercussions positives pour le terri- toire, l’intérêt général et le bien com- mun. Troisième étape : la réalisation de l’itinéraire choisi collectivement Diffuser une démarche globale de société permettant de développer les idées, les tester à petite échelle, accompagner le changement d’échelle. Le test permettra de confronter les initiatives aux besoins du terrain. ©lassedesignen
  • 33. 88Un jour, un territoire Raid terminé : Félicitations ! Découvrez l’incubateur d’innovation territoriale Poussez la porte de ce lieu ! Cet espace d’innovation publique et citoyenne rejoint dans sa philosophie de fonc- tionnement les principes acquis durant votre course d’orientation. Nouvelle méthode d’accompagnement et d’ani- mation des territoires apprenants, cet outil de développement local est bien plus qu’un outil économique. Il permet l’émergence de compétences collec- tives autour de projets répondant aux enjeux de demain. Les projets y sont forcément collectifs et menés dans l’intérêt général du territoire. L’incu- bateur n’a pas pour vocation à peser dans le débat politique. Ses missions, à la croisée de l’innovation publique et de l’initiative citoyenne, sont elles- mêmes d’intérêt général : • Valoriser la transversalité pour accroître la solidarité sur le terri- toire ; • Renouveler les interactions entre les parties prenantes sur des modes d’organisation plus adap- tés à l’innovation ouverte, pour permettre une montée collective en compétences ; • Ancrer l’expertise d’usage appro- priée au territoire. Autres pistes à mettre en débat pour la mise en place d’un tel dispositif : • Adopter un mode délibératif dès la définition opérationnelle, c’est la première étape d’appropriation de l’outil par les parties prenantes du territoire • Choisir un lieu différent selon les besoins des territoires (un lieu mobile ?). Est-ce un bureau d’ac- cueil dans les collectivités, une association ou simplement et uni- quement une plateforme numé- rique ? Écha nges Communi cation Partage de veille et de connaissa nces FABRIQUE DE COMPÉTENCES COLLECTIVES • Accompagner les porteurs de projets • Repérer les qualifications et les compé- tences • Faire prendre conscience de ses besoins pour se donner les chances de réussir • Proposer un référentiel de formation (gestion de projet, animation de réu- nions…) • Stabiliser les compétences collectives développées • Mettre en place une traçabilité tout au long des projets • Orienter les porteurs de projets sur la «  carte » de territoire Élus Usagers Experts «officiels» Professionnels reconnus Collectif Riverains Collectivités Citoyens en action • Créer un dispositif/outil pour valo- riser la compétence collective acquise durant les projets • Proposer un outil, type plateforme collaborative d’échanges de savoirs, pour faciliter les échanges et les retours d’expérience. Incubateur d'innovation territoriale Pour y parvenir, ce lieu possède deux principales fonctions : une fabrique de compétences collectives et une montée en compétences des acteurs par la mise en réseau et en commun de leurs compétences. Conception&réalisation :CDLA
  • 34. LE GRAND PORTRAIT L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 42 “ L’important pour moi, c’était de ne pas construire dans mon coin, mais bien de partager mes compétences et mon aventure ! „ Marie Carré Rurbaniste © bst2012 - Fotolia.com 89 DESIGN FICTION
  • 35. LE GRAND PORTRAIT : MARIE CARRÉ L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 43 NOTRE ENTRETIEN AVEC MARIE CARRÉ › LE PARCOURS DE MARIE CARRÉ AU SEIN DE L’INCUBATEUR EN 5 ÉTAPES L’ENTREPRISE DE MARIE CARRÉ fait partie de ces entreprises atypiques que l’on a pu voir naître sur nos territoires verts au cours de ces dernières années. Les Rurbanistes, structure fondée en 2023 par Marie Carré et Paul Rubi, est une entreprise qui adapte les méthodes et les outils de l’urbanisme participatif au contexte et aux enjeux du milieu rural. Cette entreprise n’aurait pas pu voir le jour sans les apports ni le soutien de l’incubateur d’innovation territoriale. Retour sur cette success-story qui fleure bon l’intelligence collective. 3 1 2 4 5 L’impuLsion poLitique Marie a bénéficié d’une prise de risque des élus locaux. Elle a su s’inscrire dans la vision des politiques quant au développement durable de la Loire-Atlantique. Son projet validé, Marie a pu entrer dans la phase de fabrication de compétences collectives. Elle a alors construit son équipe grâce au réseau local, incluant des associations de riverains Marie a aidé les membres de l’incubateur à documenter sa démarche et à communiquer les bénéfices de son innovation afin que d’autres porteurs de projet s’en emparent et essaiment sur leur territoire. Marie a commencé par évaluer la portée de son idée pour l’intérêt général. Son idée une fois structurée en projet, l’incubateur de nouveau a évalué la pertinence de son projet. Marie a pu profiter d’un droit à l’essai pour expérimenter son projet sur le territoire sans peur de l’échec. Les ressources disponibles en juste à temps lui ont permis d’ajuster le déploiement de son projet. Le projet Les compétences La transmission L’expérimentation Le point de vue de Patrick Dian Professeur ès expérimentations sociales “ Ces incubateurs sont des lieux d’assistance à maitrise d’ouvrage pour des projets et des initiatives citoyennes. Ils sont devenus indispensables pour partager, fédérer, et capitaliser sur les expériences de chacun. „ © Sylvie Bouchard -Fotolia.com 90Un jour, un territoire La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provoca- tion qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.
  • 36. ©IgorMojzes 91 Plus de 330 000 habitants devraient rejoindre notre territoire d’ici 2040. Leur arrivée, les mouvements de population à l’intérieur même du département, le vieillissement de la population ou encore la tendance croissante à la décohabi- tation sont des facteurs qui modifient la demande en logements et en équipements. Ils conduisent aussi à un dévelop- pement inégal entre les espaces variés de Loire-Atlantique et à un clivage social parfois important.Avec 167 habitants en moyenne au km² (densité supérieure à la moyenne nationale) et une surface artificialisée occupée à seulement 1,7 % par du bâti, comment maintenir la qualité de vie qui fait le renom de la Loire-Atlantique ? La consommation d’espace est un enjeu de taille qu’il nous faut apprendre à maîtriser collectivement et différemment. Le citoyen a un rôle central à jouer dans ce débat. Quelle place lui céder pour qu'il puisse prendre la parole ? Comment faire en sorte que les pouvoirs publics s'ouvrent à son expertise d'usage ? Entre élus et bureaux d’études experts, le citoyen se perd et perd confiance. Il se recentre sur sa vie quotidienne en perdant de vue l’intérêt général. Ces ques- tions recoupent les réflexions des autres groupes Passerelle, mais sont appliquées ici à l’aménagement des espaces. L’actualisation des pratiques de développement local semble un incontournable. Urbanisme collaboratif, quelle prise en compte du regard du citoyen dans l'aménagement de son territoire, en particulier en milieu rural ? Embarquement immédiat pour une vue du ciel de la démocratie participative dédiée à l’aménagement des espaces ruraux en Loire- Atlantique. Évasion aérienneUrbanisme collaboratif Le sujet de l’urbanisme collaboratif a suscité un large engouement se tra- duisant par l’ouverture de deux groupes. Les participants ont souhaité apporter un éclairage à la question de l’aménagement durable de demain, particulièrement dans les espaces ruraux de Loire-Atlantique. Deux points de départ identiques animent les deux groupes : • Les projets de territoire arrivent peu à fédérer les multiples usa- gers, alors qu’ils devraient per- mettre de renforcer la solidarité et le « mieux-vivre ensemble » • La participation citoyenne est bal- butiante dans l’aménagement de notre territoire À partir de là, les membres ont emprunté deux lignes aériennes diffé- rentes et se sont rejoints pour un der- nier atelier dans l’idée de vous propo- ser collectivement une trame de pistes d’avenir en faveur d’une association étroite du citoyen à la construction de son territoire. Préparez votre évasion aérienne grâce au plan de vol que ces préparateurs de bord ont déposé. Prenez de l’altitude en toute confiance : conditions (tendances et constats) et manuel de vol (enjeux principaux), ainsi que carnet de vol avec escales sont à votre disposition. Ligne Nantes-Sud-Loire : vol intérieur Plusieurs documents de planification territoriale vont être révisés en Loire- Atlantique dans les prochaines années. Les membres souhaitent porter plu- sieurs messages afin de relancer les débats en amont des démarches et établir des projets de territoire sous le signe du vivre ensemble. Ils ont construit ces propositions en explorant plusieurs expériences de Loire- Atlantique (SCOT du Vignoble) ou d’ail- leurs. Leur philosophie : donner un sens partagé aux projets de territoire ! Ligne Nord-Loire : vol long- courrier Pour pouvoir « mieux vivre ensemble » sur un territoire, il faut être en capacité de se l’approprier. Pour cela, le citoyen a besoin de pouvoir s’y projeter en l’imaginant par lui-même et avec les autres. Mais dans une société où l’on change plusieurs fois d’habitat, cela complique les choses. Ce second groupe ne conçoit l’urbanisme de projet et la construction même des lieux de vie qu’en y impliquant les riverains. Les participants ont exploré les différents visages de la durabilité, de la tempora- lité et de la propriété, ainsi que quelques exemples de formes d’habi- tat. ENDIRECTDUGROUPE // Le saviez-vous ? Sept habitants de Loire-Atlantique sur dix résident sur moins d'un tiers du territoire //
  • 37. Un citoyen porte-parole reconnu de l’intérêt général Des espaces pensés collectivement Des pratiques transver- sales de planification De nouvelles formes d'habitat (sociales, intergénération- nelles) intégrant la mixité Bien vivre ensemble en Loire-Atlantique De nouveaux besoins individuels et collectifs en termes d’habitat et de services propres à chaque bassin de vie Une consomma- tion d’espace maîtrisée dif- féremment Des liens de solidarité ren- forcés Repères en mutation Enjeux Des réponses Vouloir vivre ensemble en Loire-Atlantique 2040 : un aménagement pensé différemment 92Un jour, un territoire // Un territoire pour tous : c’est permettre aux idées de prendre leur envol pour faire naître une vision collective de notre lieu de vie // Desserrement* des ménages Arrivée de nouveaux habitants Population vieillissante Déplacements quotidiens nombreux sur le territoire *Desserrement : Ce terme carac- térise un nombre de ménages et un besoin en logements en augmentation… Ce phénomène est mesuré par l’évolution de la taille moyenne des ménages, qui diminue depuis plusieurs années. Les facteurs qui y concourent sont les suivants : séparations, familles monoparentales, jeunes quittant le domicile parental, vieillissement de la population.
  • 38. Décryptons ensemble les sigles énigma- tiques de la planification territoriale Assis face au tableau de bord, la chaîne de compatibilité des documents. La loi d’orientation établit une chaîne de compatibilité entre les lois nationales d’amé- nagement et d’urbanisme, les Directives Territoriale d’Aménagement, (DTA), et les documents d’urbanisme locaux. Cette chaîne est fondée sur le principe de subsidiarité, selon lequel un document d’urbanisme ne doit être compatible qu’avec le document ou la norme qui lui est immédiatement supé- rieur. À vos gyroscopes pour garder le cap ! Des lois nationales : • SRU : Solidarité et Renouvellement Urbain. Loi du 13 décembre 2000 • ENE : Engagement National pour l’Envi- ronnement. Loi du 12 juillet 2010. Loi Grenelle II • ALUR : Accès au Logement et un Urba- nisme Rénové. Loi du 26 mars 2014 À vos altimètres pour déterminer votre hauteur de vol ! Différents documents, différentes échelles : • DTA : Directive territoriale d’aménage- ment. Élaborée sous la responsabilité de l’État, elle instaure un cadre supra-ré- gional de planification territoriale autour des métropoles (aménagement et environnement) • SCOT : Schéma de Cohérence Territo- riale. Instauré par la loi SRU, il détermine un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles (urbanisme, habitat, dépla- cements, équipements commerciaux) • PLU : Plan Local d’Urbanisme. Instauré par la loi SRU, et remplaçant des POS (Plan d’Occupation des Sols), il établit l’aménagement global d’une commune (ou d’une intercommunalité, dans le cas d’un PLUi - depuis la loi ENE) et en définit les droits à construire de chaque parcelle • PADD : Projet d’aménagement et de développement durable • Agenda 21 : Projet concret rassemblant les démarches locales de développe- ment durable d’une collectivité Conditions de vol Prévoyez quelques turbu- lences au décollage, repères en mutation Durabilité, temporalité et propriété sont des paramètres d’entrée sur la question d’aménagement du territoire. Ces facteurs qui connaissent de pro- fondes mutations se révèlent être des sources d’incompréhension entre acteurs dans les débats de territoire. Ils se traduisent différemment selon l’usage que les habitants, profession- nels ou élus ont du territoire. En ima- ginant collectivement les représenta- tions de différents usagers, le groupe « Nord-Loire » a établi une liste des critères sur lesquels un consensus sera plus ou moins simple à établir. Ces éléments peuvent être réutilisés comme base de dialogue. Durabilité Construire un lieu de vie durable doit refléter simplicité, adaptabilité et mobi- lité des habitants. Temporalité Construire un lieu de vie est un proces- sus long et prend en compte plusieurs temps : • Celui des différents interlocuteurs à un moment T • Celui du quotidien d’un individu qui se répartit entre vie privée, temps public, travail et temps citoyen • Celui des étapes de vie d’un indi- vidu Propriété Même ce droit fondamental à construire chez soi et pour soi devrait connaître des ajustements quant à l'usage qu'il en est fait. L'organisation des espaces privés et collectifs pourrait être revu et suivre une tendance de consommation collaborative. Les notions et critères susceptibles de fédérer plus facilement les usagers du territoire sont les suivantes : • La souplesse dans les choix d’ha- bitat en fonction des différentes échelles de temps • L'accessibilité, mobilité et trans- port • La proximité • La diversité et la complémentarité • La responsabilisation de chacun • La mutualisation et optimisation de l’existant • L'ancrage des activités écono- miques comme des services sur les bassins de vie pour une meil- leure répartition des richesses et le maintien et le développement de l’emploi local À contrario, des divergences apparaî- tront plus fortement sur les points suivants : • la répartition des espaces (conflits d’usages et d’intérêts financiers à court terme) Vos instruments de vol ©extreme-photographer ©IgorMojzes 93 Le groupe Nord-Loire vous souhaite la bienvenue à bord et demande toute votre attention quelques instants.Vous trouverez ci-contre vos instruments de bord. Quant aux conditions de vol, nous connaîtrons dès le décollage quelques turbulences dûes à des repères en mutation. Plus tard, nous profiterons de courants ascendants pour le bénéfice de l'intérêt général et nous survolerons par l'exemple la question des formes d'habitat partagé.