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UNIVERSITE PARIS 1 – PANTHEON SORBONNE
INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME

« Le tourisme de plongée : le modèle français doit-il s’inspirer ou peut-il concurrencer le
modèle américain pour le développement touristique d’un territoire ? »

Mémoire professionnel présenté pour l’obtention du

Diplôme de Paris 1 – Panthéon Sorbonne
MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2eme année)
Spécialité Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières

Par Céline Scamps
Directeur du mémoire : Noël Lescouarnec

JURY

Membres du jury :…………………………….
:…………………………….
:…………………………….

Session de septembre 2012

IREST – Paris 1 / MASTER PROFESSIONNEL TOURISME « L’ELABORATION DU MEMOIRE » - 2011/2012
Remerciements

Je tiens en tout premier lieu à remercier l’ensemble des membres de l’IREST qui m’ont
orienté et épaulé dans le cadre de l’élaboration de ce mémoire et j’exprime ma plus grande
reconnaissance à mon Directeur de mémoire, Noël Lescouarnec pour ses conseils et son assistance
lors de la rédaction de ce mémoire.
J’adresse mes sincères remerciements à Xavier Decelle, Directeur du Master GATH, ainsi
qu’à Michel Tiard pour leur encadrement pédagogique et leur disponibilité pendant ces deux années
de formation.
Je tiens à remercier l’équipe pédagogique du Master pour la richesse, la qualité de son
enseignement, mais également pour son implication dans l’organisation et le déroulement de ces
années universitaires.
Enfin, je souhaite remercier toutes les personnes qui par leur disponibilité, le partage de
leurs expériences professionnelles ou personnelles ont contribué à la réalisation de ce travail.

2
SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………………………

5

TABLE DES FIGURES ET TABLEAUX………………………………………………………….

6

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………….

7

METHODOLOGIE…………………………………………………………………………………..

11

1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisir à une logique économique et
de filière de l’industrie touristique…………………………………………………………………...

12

1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspective………………………...
1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif…………………………………………….
1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport……………………………………………………….
1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif…………………………………………
1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif…………………………………………………
1.1.5. L’avenir du tourisme sportif……………………………………………………………

12
12
13
16
16
18

1.2. La spécificité du tourisme subaquatique………………………………………………......
1.2.1. Histoire de la plongée et des activités qu’elle regroupe…………………………… ......
1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine………………………………………….
1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatique………………………………………….
1.2.2. Les débuts de la FFESSM et de PADI………………………………………………….
1.2.2.1. Historique de la FFESSM………………………………………………….......
1.2.2.2. Historique de PADI…………………………………………………………….
1.2.3. Positionnement de la plongée dans le monde………………………………………......
1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral…………………………………......
1.2.3.2. Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis…………………………
1.2.4. De l’activité de loisir au tourisme ………………………………………………………
1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ?..............

20
13
22
22
22
22
25
27
27
34
40
40

2. La France est-elle un territoire attractif pour le développement de la plongée ?....................

44

2.1. La France peut-elle répondre aux attentes des plongeurs français et étrangers ?..........
2.1.1. Le modèle français se sent en position de force sur son territoire ……………………..
2.1.2. Les attentes des plongeurs étrangers en France………………………………………...
2.1.2.1. Origine des plongeurs étrangers en France……………………………………..
2.1.2.2. Les critères de satisfaction d’un voyage plongée en France……………………
2.1.3. Un environnement de choix contraste avec une faible qualité hôtelière……………….
2.1.3.1. Un milieu naturel propice à la plongée ………………………………………...
2.1.3.2. Une hôtellerie vieillissante en phase de renouvellement……………………….
2.1.4. La réglementation rend difficile la venue des étrangers malgré son assouplissement…

44
44
45
45
46
47
47
48
49

2.2. La France présente pourtant certaines lacunes…………………………………………...
2.2.1. Les différences d’organisation et le manque d’informations entrave la venue des
plongeurs étrangers ……………………………………………………………………………
2.2.1.1. Une organisation différente……………………………………………………...

53
53
53
3
2.2.1.2. Le manque d’informations des plongeurs étrangers……………………………..
2.2.2. Un manque à gagner en termes de clientèle…………………………………………….
2.2.3. Le NITROX se développe d’avantage à l’étrange……………………………………...
2.2.4. L’assouplissement du cadre réglementaire ne constitue pas la panacée………………..

54
55
56
56

2.3. L’offre des tour-opérateurs participe-t-elle à la mise en valeur du tourisme Subaquatique
en France …………………………………………………………………………………………. 58
2.3.1. L’offre des tour-opérateurs français…………………………………………………….
58
2.3.2. Pourquoi la plongée en France n’est-elle pas relayée par les tour-opérateurs français… 60
2.4. Quelles préconisations pour la valorisation de la plongée en France ?............................
2.4.1. De vastes leviers d’action………………………………………………………………
2.4.1.1. La coordination des institutions sportives, de la plongée et du tourisme……….
2.4.1.2. Les plans d’action menés à des échelles respectives…………………………….
2.4.2. Une difficile communication auprès des plongeurs étrangers……….…………………

61
61
62
63
65

3. Le modèle français peut-il s’exporter à grande échelle ?...........................................................

67

3.1. Le rayonnement mondial du modèle américain rend difficile le développement de
la plongée fédérale à l’étranger…………………………………………………………………
3.1.1. Les différences entre modèle français fédéral et américain PADI…………………….
3.1.2. Le rôle des voyagistes français…………………………………………………………
3.1.3. La réussite du modèle américain bloque l’internationalisation du modèle français…...
3.1.3.1. Un modèle de réussite international..……………………………….……… …..
3.1.3.2. Qu’est devenu PADI aujourd’hui ? ……………………………………………...
3.1.3.3. Les missions de PADI et l’enjeu de son succès…………………………….. …..

67
67
67
69
69
69
70

3.2. Quelles mesures apporter pour le développement du tourisme de plongée français
à l’international ?............................................................................................................………...
3.2.1. Remise en cause du modèle français à l’étranger …………………………………….
3.2.2. La fédération s’exporte : volonté ou besoin de s’internationaliser ……………………
3.2.3. Le marché français : potentiel de développement des structures fédérales à
l’étranger, un début de solution………………………………………………………………..
3.2.3.1. Plonger à l’étranger avec la FFESSM : devenir membre de la FFESSM en
formant une SCIA…………………………………………………………………………
3.2.3.2. Possibilité de devenir membre du club France FFESSM………………………..
3.2.4. Pour aller plus loin dans la démarche : quelles préconisations apporter ?………….......

77
77
79
80
80
82
88

3.3. Le point de vue des acteurs du tourisme subaquatique…………………………………..

89

CONCLUSION………………………………………………………………………………………..

92

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………............

95

ANNEXES……………………………………………………………………………………………..

99

« L’université n’entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans les mémoires et
thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs »

4
LISTE DES ABREVIATIONS

AFIT :

Agence Française d’Ingénierie Touristique

ANMP :

Association Nationale des Moniteurs de Plongée

ATP :

Autre Titre de Pratique

CEN :

Comité Européen de normalisation

CMAS :

Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques

DTN :

Directeur Technique National

FFESSM :

Fédération Française de Sports et d’Etudes Sous-Marines

FSGT :

Fédération Sportive et Gymnique du Travail

ISO :

International Standards Organisation : « Organisation Internationale de
Normalisation »

MJSVA :

Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative

NAUI :

National Association of Underwater Instructors : « Association Nationale des
moniteurs de plongée »

NITROX :

Nitrogène et Oxygène : mélange respirable suroxygéné

ODIT France :Observation, Développement et Ingénierie Touristique
OWD :

Open Water Diver : « premier niveau de plongée loisir chez PADI »

PADI :

Professionnal Association of Diving Instructor : « Association Professionnelle des
Moniteurs de Plongée »

RSTC :

Recreational Scuba Training Council : « Conseil mondial de l’éducation de plongéeloisir »

SCA :

Société Commerciale Agréée

SCIA :

Société Commerciale Internationale Agréée

SNMP :

Syndicat National des Moniteurs de Plongée

SSI :

Scuba Schools International : Ecole Internationale de Plongée

UCPA :

Union Nationale des Centres sportifs de Plein Air

5
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Figure 1 :

Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un
sport ou une activité physique ?

Figure 2 :

Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une
activité physique ?

Figure 3 :

Les longs séjours du tourisme sportif d’action

Figure 4 :

Nombre de licenciés par catégorie sportive (statistiques de l’INSEE 2010)

Figure 5 :

Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports
subaquatiques

Figure 6 :

Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010

Figure 7 :

Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique

Figure 8 :

Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance
géographique

Figure 9 :

Evolution annuelle du nombre de certifications PADI

Figure 10 :

Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance
géographique des participants

Figure 11 :

Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance
géographique des participants

Figure 12 :

Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010

Figure 13 :

Organisation et interactions du club France FFESSM

Tableau 1 :

Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005
et 2010

Tableau 2 :

Les structures adhérentes au Club France FFESSM

6
INTRODUCTION

Sujet qui me passionne depuis des années, la plongée sous-marine est tout d’abord une activité
sportive et de loisir parmi tant d’autres mais celle-ci constitue une véritable niche d’activité pour
l’industrie du tourisme. J’ai choisi d’orienter mon mémoire sur le thème du tourisme subaquatique
parce qu’il est en relation directe avec l’intérêt que je lui porte. En effet, pratiquant moi-même la
plongée sous-marine depuis six ans en tant que loisir sportif, et ayant eu le désir de transmettre ma
passion, j’ai donc saisi en 2009, l’opportunité qui s’offrait à moi de devenir professionnelle de la
plongée en passant un diplôme d’encadrement américain, le Dive Master PADI (Association
Professionnelle des moniteurs de plongée) m’autorisant à être guide de palanquée. A cette occasion,
j’ai donc passé trois mois en Egypte à me former auprès d’Instructeurs qualifiés dans le centre EuroDivers Club Med El Gouna. Par ailleurs, je suis actuellement en préparation du diplôme d’initiateur
de club Fédéral qui me permettra d’enseigner et de valider les compétences de plongeurs de premier
niveau et de deuxième niveau dans une certaine mesure, et ce en milieu protégé ou naturel jusqu’à
6m de profondeur.
Pratiquante mais surtout professionnelle de plongée, mon intérêt pour ce secteur en tant que
filière d’activité de l’industrie touristique m’a conduit à réfléchir à un sujet intrinsèquement lié à ce
domaine. La compréhension des mécanismes propres aux différentes organisations constituant le
tissu du marché mondial de la plongée et son intégration dans une filière de l’industrie du tourisme,
me sont à la fois chers pour l’enrichissement de mes connaissances personnelles, mais aussi pour
tenter d’apporter des réponses et solutions aux différents acteurs impliqués dans le développement du
tourisme subaquatique.
Je propose dans ce sens la problématique suivante : « Le tourisme subaquatique : le modèle
français peut-il concurrencer ou doit-il s’inspirer du modèle américain pour le développement
touristique d’un territoire ?
L’arrêté du 18 juin 2010 modifiant la partie réglementaire du Code du Sport en plongée loisirs,
l’un des axes centraux du débat que je propose d’animer en deuxième partie de ce mémoire, m’a
conduit à la problématique que je propose. Le territoire français est habituellement peu enclin à
ouvrir ses frontières : inexistence de structures exclusivement non fédérales, difficulté de
reconnaissance des brevets délivrés par d’autres organismes que ceux délivrés par l’école de plongée
française… La FFESSM (Fédération Française de Sport et d’Etudes Sous-Marines) a tout de même
fini par réagir à la nécessité d’ouverture de son territoire en modifiant la législation en matière de
plongée dans un souci de développement du tourisme subaquatique sur son territoire. Cette démarche
analytique a conduit ma réflexion sur la question de l’exportation du savoir-faire français en matière
de plongée et sa place dans le marché mondial. Les réponses apportées par la FFESSM en créant
récemment les SCIA (Société Commerciale Internationale Agréée) et sections du Club France
FFESSM font également partie de l’actualité et marquent le caractère progressiste du modèle
français.

7
Ce mémoire a comme démarche de montrer que règne depuis longtemps une certaine « rivalité »
entre ces deux modèles et de démontrer quels sont les jeux de pouvoirs et de domination de l’un par
rapport à l’autre et comme corolaire le rôle joué par ces deux modèles pour le développement
touristique d’un territoire. Le but est de mettre en place des correctifs et d’envisager des solutions.
Les « philosophies » originelles de ces deux modèles n’étant pas les mêmes, les modèles
économiques et de gestion ainsi que les cursus de formation sont évidemment différents.
Pour ne pas risquer d’omettre certains points essentiels à la démonstration et pour ne pas prendre
le risque de restreindre les éventuels réponses et solutions apportées, j’ai choisi de ne pas identifier
de territoire d’étude spécifique à chacun de ces modèles mais de les envisager à l’échelle mondiale.
Cette problématique fait intrinsèquement apparaitre plusieurs notions, chaque terme ayant bien
entendu son importance.
En premier lieu, il s’agit de comprendre ce que représentent les modèles français et américain de
plongée sous-marine ainsi que leur fonctionnement, à la lumière des connaissances passées et
actuelles.
Ensuite, il faut s’attacher à créer un « lien » entre les deux modèles selon deux logiques
envisagées : « Peut-il concurrencer » ou « doit-il s’inspirer ».
-

-

La première logique « peut-il concurrencer » fait appel à la notion de capacité. En effet, cette
expression pose la question de la capacité du modèle français à concurrencer c'est-à-dire à
adopter une stratégie concurrentielle de fait ou construite, vis-à-vis du modèle américain.
A l’inverse, la seconde logique « doit-il s’inspirer » met en scène la notion de devoir moral
presque de conseil et de réflexion comparative. On comprend bien ici que l’enjeu de la
question est de savoir si, pour le modèle français, il est quasiment obligatoire de s’inspirer
c'est-à-dire de copier, de réaliser une opération de benchmark du modèle américain pour sa
survie et son expansion.

Enfin, ces deux logiques n’ont pas de sens si n’intervient pas la dernière notion mise en scène
dans la problématique « le développement touristique d’un territoire ». Les expressions « peut-il
concurrencer » et « doit-il s’inspirer » ne peuvent exister que si on se réfère à un objet, un but final.
La démarche est donc de se demander : concurrencer ou s’inspirer, oui mais pour quoi faire?, dans
quel but, pour quelle finalité ? Ici tout l’enjeu de la problématique est de savoir, si la France, où
l’école de plongée française est prédominante, est un territoire attractif pour les clients français et
étrangers. Inversement, si le modèle français est assez solide pour s’exporter à grande échelle à
l’étranger, là où le modèle américain domine. Aussi nous pouvons nous demander quelle stratégie la
fédération française de plongée est-elle sensée adopter pour permettre son expansion à travers le
monde et développer de modèle dans le cadre du tourisme subaquatique.
Il semble important de définir ce que l’on entend par « développement touristique d’un
territoire ». En géographie physique, un territoire est un espace métrique topographique c'est-à-dire

8
caractérisé par la continuité et la contigüité1. C’est donc l’ensemble de ces localités qui forment un
tout cohérent et que l’on appelle territoire. Selon Philippe Violier « le développement local est une
démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la mise en valeur
des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné en relation avec les centres de décision
des ensembles économiques, sociaux et politiques dans lesquels il s’insère »2. Le territoire représente
donc un ensemble de localités mises les unes à côté des autres et pouvant interagir de façon
organisée suivant différentes échelles de direction (départementale, régionale, nationale). Le
tourisme et les loisirs sont souvent facteurs de développement local et considérés comme des leviers
économiques. Les problématiques imposées par la mise en tourisme d’un lieu seront aussi traité dans
ce document, et ce au regard des modèles français et américain de plongée sous-marine.
La problématique posée suppose de réfléchir selon trois axes qui constituerons les différentes
parties de ce mémoire.
D’abord, il sera question de montrer comment et en quoi la plongée sous-marine est
progressivement passée d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de filière de
l’industrie du tourisme. La plongée sous-marine et les activités subaquatiques font partie d’un large
panel d’activités composantes du tourisme sportif. Quelles sont ces activités sportives ? Dans le
contexte du tourisme sportif, quelle place et quel positionnement le tourisme subaquatique prendelle ? Comment la plongée sous-marine s’est-elle initiée sur le terrain du tourisme alors qu’elle
n’était qu’un loisir ?
Les données chiffrées ne nous permettent pas de faire le distinguo entre les plongeurs qui se
déplacent en séjour touristique pour pratiquer la plongée en tant que loisir et ceux qui le font pour
recevoir une formation et acquérir une certification. Cette différenciation ne sera pas prise en compte
dans ce mémoire.
Ensuite, nous nous intéresserons au positionnement de la France en tant que destination plongée.
Dans un contexte où les besoins et attentes des clientèles françaises et étrangères sont en mouvance
permanente, il nous faudra répondre à la question : la France est-elle un territoire attractif pour le
développement du tourisme de plongée ? A-t-elle les atouts pour satisfaire les attentes des
plongeurs ? Nous verrons quels rôles jouent les tour-opérateurs sur le marché et s’ils participent à la
mise en valeur du tourisme subaquatique en France. Il nous faudra souligner par ailleurs que la
France accuse pourtant certaines lacunes vis-à-vis du développement de cette forme de tourisme sur
son territoire notamment à cause de la réglementation en vigueur et du manque de communication
auprès de la clientèle étrangère. Il sera utile de mettre en avant les préconisations nécessaires à la
valorisation du tourisme de plongée en France.
Enfin, il nous sera utile d’analyser si le modèle français de plongée sous-marine a la volonté et la
capacité de s’exporter à grande échelle. En effet, hors de France et des DOM TOM, le marché
1

http://fr.wikipedia.org/wiki/Territoire

2

Tourisme et développement local, Philippe Violier

9
mondial de la plongée est dominé par le géant américain PADI. Aussi 95% des plongeurs dans le
monde possèdent une certification PADI. Son rayonnement rend difficile le développement du
modèle français à l’étranger. Il nous faudra d’abord présenter les différences entre ces deux modèles
pour comprendre en quoi le modèle américain de plongée est synonyme de réussite en tant que niche
touristique à travers le monde. Puis nous seront amenés à montrer quelles sont les mesures apportées
en réponses par la FFESSM pour son expansion hors de France.
Ce sont autant de questions auxquelles je m’efforcerai d’apporter une répondre au travers de ce
travail.

10
METODOLOGIE

Afin de répondre aux hypothèses proposées que suggère la problématique proposée et définie
en introduction, je fonde ma démarche analytique qui se déroulera selon trois phases :
Tout d’abord, je vais tenter de m’appuyer sur les données statistiques, les études et rapports
existants pour mettre en lumière les ressemblances et divergences évidentes entre les deux modèles
dans la cadre du développement territorial du tourisme subaquatique.
Ensuite, j’ai réalisé un traitement ordonné des questionnaires que j’ai soumis aux différents
acteurs participant au marché de la plongée et du tourisme subaquatique.
Pour certain, ces questionnaires ont été le support et fil conducteur d’entretiens à savoir :




Avec un représentant de la FFESSM, lors du salon de la plongée 2011
Avec Fabienne Martinie, conseiller politique PADI pour la France, lors du salon de la
plongée 2011
Avec des représentants de tour-opérateurs : Osman Ersen, directeur de Blue Lagoon, Ziad El
Zein, directeur de Key Largo ainsi qu’avec le représentant de H2O.

Pour d’autre, ces questionnaires ont été envoyé par mail à savoir :




A destination des clubs de plongée en France
A destination des clubs de plongée Hors de France
A destination d’un échantillonnage de plongeurs

Il parait intéressant et même nécessaire, pour rendre compte de façon objective du sentiment
général de la communauté de plongée vis-à-vis de la problématique posée, de prendre en compte les
points de vue de chacun des acteurs participants à l’activité plongée et concourant à son
développement touristique. Rappelons que chaque activité touristique est représentée par un système
d’acteurs en interaction.
Enfin, les résultats analysés des questionnaires combinés à l’étude des données existantes sur les
deux modèles m’amèneront à proposer des correctifs et solutions aux problèmes posés.

11
1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de
filière de l’industrie du tourisme
1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspectives
1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif
Le tourisme sportif est né de la résultante de deux phénomènes, l’extension du sport aux
activités de loisir sportif et la nécessité du tourisme de développer des activités et produits
complémentaires aux services de base du tourisme. Le tourisme sportif apparaît comme une réalité
observée mais aux contours encore indéfinis. Porté par des effets de modes et de société, l’expression
« tourisme sportif » apparaît dans les années 80 en Europe et aux Etats-Unis, caractérisant à la fois
un ensemble de pratiques relevant à la fois du tourisme et du sport dans leurs aspects globaux.
Les organisations nationales et internationales caractérisent le tourisme en s’appuyant sur les
classifications de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) appliquées aux voyageurs en
fonction de leurs caractéristiques de déplacement (changement de pays et durée de séjour) et des
motifs de la visite. Marc Boyer indique que 6 groupes de classification ont été identifié par l’OMT :
visites à les parents et amis ; affaires et motifs professionnels ; missions réunions ; traitement
médical ; religion et pèlerinage ; loisirs, détente et vacances3.
Le tourisme sportif se fond dans la catégorie « loisirs, détente, vacances » mais reste un
produit aux contours fous et extensibles qu’il est difficile d’appréhender et d’analyser. Longtemps,
les discutions autours de la définition du tourisme sportif ont fait ressortir une différence entre la
vision française dont le tourisme est davantage envisagé comme une pratique proactive et la vision
américaine qui fait ressortir l’aspect spectacle dans cette définition. La définition proposée par
Standeven et De Knop en 1992, associe tous les usages des activités sportives combinés à un
déplacement. Aussi, la distinction entre participation active et passive est trop imprécise pour être
pertinente. Carles Pigeassou propose en 1997, d’ajouter des éléments pertinents à l’objet du tourisme
sportif. Ainsi il associe à la définition du tourisme sport comme relevant d’une expérience
personnelle distincte des autres expériences de la vie courante, supposant un déplacement et un
séjour hors du domicile dans le but de pratiquer des activités qui sont à l’origine du projet de
déplacement et de séjour.
Il indique par ailleurs que « le principe d’intelligibilité du tourisme sportif est au croisement de ces
deux opérateurs : destination activité ».

3

M. Boyer, Le Tourisme, Paris, Le Seuil, 1972 ;
P. Py, Le Tourisme. Un phénomène économique, Paris, la Documentation française, 1996.

12
Le champ d’observation du phénomène « tourisme sportif » est défini par trois grands segments
distincts et identifiables :




Le spectateur (approche visuelle) : il s’agit d’un comportement lié à la participation à un
spectacle
Acteur (approche active et participative) : il s’agit d’une participation active et motrice qui
fonde l’expérience
Visiteur (approche cognitive) : il s’agit d’enrichissement de l’imaginaire et de satisfaction
d’une curiosité intellectuelle et d’observations esthétiques.

Dans le cadre de la pratique de l’activité plongée sous-marine, le premier segment sera celui
d’étude. Plusieurs dimensions dont les choix sont multiples caractérisent l’univers spatial du
tourisme sportif : les éléments du milieu, le contexte environnemental, les caractéristiques
topographiques et le positionnement spatial.

1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport
La pratique sportive est tout d’abord affaire de motivation personnelle. L’Eurobaromètre
spécial 334 / Vague 72.3 / TNS Opinion & Social publié en 2010 et commanditée par la Direction
Générale de l’éducation et de la culture et coordonnée par la Direction Générale Communication de
la Commission Européenne nous apporte quelques réponses statistiques à la question : pourquoi
pratiquer un sport ou une activité physique ?
Selon son étude, les citoyens de l’UE font du sport pour trois raisons principales : tout
d’abord le facteur santé, puis l’apparence physique et enfin l’amusement qui revêt un aspect
important.
La figure qui suit montre les réponses les plus fréquentes à la question : pourquoi pratiquezvous un sport ou une activité physique ? Ces données statistiques sont calculées sur une base de 87%
de l’échantillon total (si pratique d’un sport ou d’une activité physique).

13
Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquezvous un sport ou une activité physique ?
Ne sait pas

3%
8%

Autres (Spontané)
Pour rencontrer des gens d'autres cultures

2%

Pour mieux vous intégrer dans la société

3%

Pour faire de nouvelles rencontres

5%

Pour développer de nouvelles compétences

6%

Pour l'esprit de compétition

6%

Pour améliorer votre estime de vous
Pour contrecarrer les effets du vieillissement
Pour être avec des amis
Pour contrôler votre poids
Pour améliorer votre apparence physique
Pour améliorer vos performances physiques
Pour vous amuser
Pour vous relaxer
Pour être en meilleure forme
Pour améliorer votre santé

10%
15%
22%
24%
24%
24%
31%
39%
41%
61%

Figure 1 : Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité
physique ? (Figure tirée de l’Eurobaromètre spécial 3344)
Ces statistiques montrent que 61% des citoyens européens font du sport pour « améliorer leur
santé », 41% pour « être en meilleure forme » 39% « pour se relaxer » et 31%. « pour s’amuser ».
Contrairement à la Suède, à Chypre, la Slovénie ou le Danemark, pays dans lesquels les
considérations de santé influent fortement sur la prise de décision de faire du sport, en France et en
Belgique la réponse « améliorer sa santé » n’arrive pas en tête. Dans ces deux pays, les facteurs les
plus motivants sont la relaxation (pour 52% des français) et une meilleure forme (pour 56% des
français), le motif de la meilleure forme physique n’arrivant qu’en 3ème position avec 51% des
répondants français.

4

Rapport de la Commission Européenne, Eurobaromètre spécial 334, TNS Opinion & Social (mars 2010) « Sport et
activités physiques »

14
Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un
sport ou une activité physique ?
Ne sait pas
Pour rencontrer des gens d'autres cultures

2%
3%

Pour mieux vous intégrer dans la société

4%

Pour développer de nouvelles compétences

4%

Autres (Spontané)

7%

Pour faire de nouvelles rencontres

7%

Pour améliorer votre estime de vous

7%

Pour l'esprit de compétition
Pour améliorer vos performances physiques
Pour contrecarrer les effets du vieillissement
Pour améliorer votre apparence physique
Pour contrôler votre poids
Pour être avec des amis
Pour vous amuser
Pour améliorer votre santé
Pour vous relaxer
Pour être en meilleure forme

8%
13%
14%
21%
26%
28%
29%
51%
52%
56%

Figure 2 : Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité
physique ?
On constate qu’à l’échelle européenne et à l’échelle nationale française, les raisons de
pratiquer un sport ou une activité sportive sont très variées et sont fonction de facteurs
sociodémographiques tels que l’âge, le sexe, le niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle et
Le degré de régularité de pratique d’une activité sportive. Cette étude révèle par ailleurs que
52% des citoyens français font du sport dans un parc ou dans la nature, chiffre au-dessus de la
moyenne européenne (Union Européenne des 27 membres) qui se situe à 48% de la population. Le
manque de temps est souvent invoqué pour justifier le fait de ne pas pratiquer un sport de façon
régulière (45% de la population européenne), chiffre supérieur à la moyenne française qui se situe à
45%. Ceci s’explique en partie, en France, par les cinq semaines de congés payés par an ainsi que par
l’avènement des 35h de travail par semaine en France (loi du 13 juin 1998 suivie de celle du 19
octobre 1999) et des RTT (Retenu sur le temps de travail), donnant plus de temps libre à une frange
importante de la population.

15
1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif
Le tourisme sportif est une expression large englobant une multitude d’activités qui
représentent elles-mêmes une forme de tourismes. Tous les sports peuvent donner lieu à des séjours
sportifs ou des stages mais certains s’y prêtent plus que d’autres. Ainsi nous pouvons citer le
tourisme pédestre lié à la pratique de la randonnée ou le tourisme équestre lié à celle de l’équitation.
Les autres sports se déclinent également sous forme de tourisme comme le tourisme blanc faisant
références aux activités pratiquées sur neige (ski alpin, raquettes, snowboard, ski de fond…), le
tourisme nautique incluant à la fois la voile, la planche à voile, le catamaran/trimaran, le surf, le ski
nautique, le jet ski, le kayak de mer, le bodyboard, la pêche sportive, le tourisme d’eaux-vives
(rafting, canyoning, canoë/kayak, nage en eaux-vives), les sports aériens (parapente, parachute, delta
plane). D’autres sports tels que l’escalade, le golf, le vélo, la spéléologie, l’alpinisme, la varappe, la
via ferrata, contribuent peur leur part au développement du tourisme sportif. Cette catégorie est
transversale car elle propose de regrouper deux disciplines distinctes qui ne s’appréhendent pas de la
même manière. Enfin, la catégorie de sport qui nous intéresse et qui est celle des sports
subaquatiques distingue le PMT (palmes, masque et tuba) permettant de faire de la randonnée
palmée en surface et de l’apnée, et la plongée en scaphandre autonome c’est-à-dire en bouteille
permettant de descendre plus profond et rendant possible les explorations plus longues.

1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif
Le tourisme sportif est comme nous l’avons précédemment exprimé, un concept encore flou,
aux contours difficilement saisissables. Cependant, une réalité est bien constatable : les touristes qui
partent pratiquer un sport durant leurs vacances. Le tourisme sportif d’action qui nous intéresse dans
le cas présent nous donne quelques données clairement chiffrées :
En 2000, un total de 20 millions de séjours sportifs et 66 millions de nuitées ont été réalisés
dont 11,5 millions de courts séjours pour 16 millions de nuitées et 8,5 millions de longs séjours pour
50 millions de nuitées.

16
Millions de personnes

Les longs séjours du tourisme sportif d'action

4
3
2
1
0

Population "active" en million

Population effectuant un long
séjour de tourisme sportif
d'action
Domaines sportifs

Figure 3 : Les longs séjours du tourisme sportif d’action (figure tirée des Cahiers de l’AFIT 5).

Le tourisme sportif d’action couvre une large diversité d’activités qui sont pratiquées à des
degrés différents et dans des contextes variés.
Une palette d’acteurs et notamment des tour-opérateurs structurent le marché du tourisme
sportif français. Des opérateurs historiques comme l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de
Plein Air) créé en 1965 et le Club Méditerranée appelé aujourd’hui Club Med, créé en 1950, se sont
investis pour développer l’esprit des vacances sportives.
L’UCPA est historiquement un acteur du tourisme social. C’est une association dont le but est
de rendre l’activité sportive accessible au plus grand nombre de jeunes (de 6 à 39 ans). Elle propose
des séjours ludico-sportifs en France et à l’étranger avec une gamme de plus de 300 produits sportifs
dont le cœur de cible sont les jeunes6.
Le Club Med, premier groupe touristique français et leader mondial des vacances en tout
compris est considéré comme la plus grande école de sport au monde. Au sein de plus d’une centaine
de villages dispersés à travers le globe, il développe des écoles de sports et des cours sportifs de
découverte en proposant un large éventail de disciplines sportives avec des degrés de pratique
différents (s’initier / se dépenser / se perfectionner) mais également des sports en accès libre c’est-àdire sans moniteur. Certaines activités comme la plongée, l’équitation ou le kitesurf sont en
supplément du forfait. Des stages sont proposés par les « académies de sport » mises en place par le
club Med. Ce concept a été élargi dans les grandes villes françaises où l’on retrouve des salles de
sports « Club Med Gym » qui gardent l’esprit et l’image de marque du Club Méditerranée tel qu’on
le rencontre dans les villages.
A leurs côtés, une multitude d’opérateurs spécialisés (tour-opérateurs et agences) se partagent
le marché du tourisme sportif d’action. On peut citer comme exemple Club Aventure, Atalante,
5

Le tourisme sportif exemple de la France, tiré des cahiers de l’AFIT

6

http://www.rhone-alpesolidaires.org/le-tourisme-associatif-un-secteur-qui-embauche-pour-le-loisir-des-jeunes

17
Terres d’Aventures, Nomades… Certain sont spécialistes d’une activité sportive comme Wind &
Surf Autour du monde pour la planche à voile et le Kitesurf, Tourea Golf pour le golf, Randocheval
pour la randonnée équestre, Blue Lagoon pour la plongée sous-marine.
A l’échelle régionale ou locale, les producteurs de tourisme sportif sont également très
nombreux mais sont souvent tributaires des décisions stratégiques et politiques des Comités
départementaux ou régionaux. Ce sont traditionnellement des organismes de loisir sportif qui ont
évolué vers le tourisme sportif. Pour cette catégorie d’opérateurs on peut citer Tonic Aventure qui
propose des week-ends de randonnée en canoë, rafting, canyoning, escalade, VTT.
La présence sur internet de sites informatifs sur l’offre de séjours sportifs en France et à
l’étranger est primordiale. Pour se faire connaître et donner une visibilité supplémentaire sur la toile,
les pays de destination développent en outre une communication construite et organisée pour un
publique francophone. Par exemple Thaïlande-Phuket qui offre des séjours sportifs sur le net (canoë
en mer, plongée, golf, trakking…)
Au sein des communes, les associations sportives œuvrent à la fois pour la démocratisation
du sport à l’année mais organisent également des stages et des vacances sportives pour les enfants,
adolescents et adultes.
Les Comités d’entreprise sont des acteurs important du tourisme sportif en proposant des
séjours sportifs destinés aux enfants des employés.

1.1.5. L’avenir du tourisme sportif
Au sens général, le tourisme mondial a subi de grandes mutations ces dernières années. Les
changements observés se situent tant au niveau des habitudes de consommations qu’à l’évolution des
canaux de distribution ou des modes d’organisation du voyage. Certaines macro-tendances sont
susceptibles de faire évoluer le tourisme mondial à long terme. Le tourisme sportif se fondant dans la
masse de toutes les formes de tourismes existants devrait suivre les mêmes tendances, qui sont
fonction des évolutions macro-économiques, géopolitiques et sociodémographiques. D’autre part
l’avènement des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) risque de
bouleverser la concurrence mondiale en matière de tourisme. Les questions environnementales,
risques sanitaires et sécuritaires ne sont pas en reste dans la prospective du tourisme sportif mondial7.
Depuis une vingtaine d’années, la diversité des pratiques sportives a pris de l’ampleur.
L’offre touristique sportive, bien qu’aujourd’hui bien ancrée sur le marché, se développe davantage
et s’enrichit de nouveaux sports tels que le wake board ou le kitesurf, mais aussi de nouveaux acteurs
de communication et de distribution tels que de petits tour-opérateurs et des agences spécialisées. La
pratique sportive durant les vacances dépasse les effets de modes. Aussi, le marché de l’offre
rencontrera toujours celui de la demande, par le simple fait que la population aime s’adonner au sport
durant ses vacances, chemin du ressourcement, du partage et du goût pour le plaisir et l’émotion qu’il
7

http://observatoiredutourisme.ma/publications/analyses-et-etudes/cahier-de-lot-tendances-mondiales/

18
instrumente. Le tourisme sportif est un marché en croissance comme le souligne Olivier BESSY et
Olivier NARIA dans leur article « le tourisme sportif, un marché en croissance ». Ce document est
une étude commanditée par le CCEE (Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement)
qui s’appuie sur une enquête réalisée de décembre 2002 à novembre 2003 à l’île de la Réunion8.
D’autre part, le quotidien économique du Maroc, l’Economiste, dans son édition numéro
2175 du 20 décembre 2005, cite le tourisme sportif comme une niche sous exploitée. Selon l’OMT,
le tourisme sportif occupe la 2ème place après le tourisme balnéaire au niveau mondial, faisant de
cette forme de tourisme un fort potentiel de développement9.
Pour ce faire, des efforts sont à réaliser dans la création de nouveaux concepts afin d’attirer et
de séduire toujours plus de pratiquants. L’offre doit se diversifier et les campagnes de
communication et de promotion doivent être porteuses d’innovation. Les consommateurs touristiques
sont de plus en plus volatiles, rendant difficile le processus de fidélisation des entreprises. Leur
comportement et leurs envies évoluent avec le temps, sous-entendant une nécessaire adaptation du
marché de l’offre pour répondre à la demande.
Dans une société où les valeurs sûres sont le sport et la nature, la croissance du tourisme
sportif et notamment des activités marines pourrait s’amplifier ces prochaines années comme
activités pratiquées en voyage et comme motif principal de déplacement. En effet les français ont un
intérêt marqué pour l’environnement et les séjours orientés vers le plein air.
Dans le cas de la plongée sous-marine, les tour-opérateurs constatent une évolution du type
de clientèle. Les profils remarqués aujourd’hui comme porteur de ce secteur sont les femmes, les
enfants, les jeunes et les séniors. Un travail d’adaptation de ces TO à ces clientèles est donc
primordial. Les plongeurs représentent une population disparate. En effet, même s’il existe des
familles de plongeurs, beaucoup de familles ne sont pas composées que de plongeurs. Lorsqu’il
s’agit de partir en vacances, il est important de satisfaire tout le monde. Le point sur lequel il est
important de travailler pour les acteurs de l’offre est sur la diversité des activités proposées à ces
familles (autres sports, activités culturelles, combinés croisière…)
Ainsi, il est indispensable de prendre en compte les évolutions des mentalités et des attentes afin
que le tourisme sportif devienne l’un des secteurs phares dans les prochaines années.

8

http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion/themes/revue/revue121/R121_touri_sportif.pdf

9

« Le tourisme sportif, un marché en croissance » (3eme trimestre 2004) INSEE, Economie de la Réunion

19
1.2. La spécificité du tourisme subaquatique
1.2.1 Histoire de la plongée et les activités qu’elle regroupe
1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine
Les fonds marins ont toujours attiré l’homme d’abord par curiosité puis pour se nourrir. On a
retrouvé des monuments de plus de 5000 ans décorés de coquilles d’huitre datant de l’Antiquité
égyptienne. L’apnée a vite été adoptée à des fins militaires pour nuire aux flottes ennemies. Le temps
d’apnée ne dépassant pas les 2 ou 3 minutes, il fallait trouver un moyen de rester plus longtemps
sous l’eau. Dans un manuscrit allemand de 1430, à l’époque de la Renaissance, une forme de
scaphandre composé d’un vêtement en cuir et d’un tube relié à la surface a été identifiée. Ont suivi
les travaux de Leonard de Vinci qui dessine en 1500 la première forme de tuba connu, et de l’italien
Lorena qui construisit en 1531 une cloche permettant d’aller chercher les épaves. En 1680, le
physicien italien Borelli créa un sac de cuir gonflé d’air relié à la bouche par un tuyau et utilisé
comme recycleur par les travailleurs sous-marins, ainsi qu’un chausson palmé (ce sont les premières
formes de palmes). En 1690, l’astronome Edmund Haley, fabriqua une cloche recouverte de plomb
résistant à la pression dont l’air est généré par des tonneaux étanches reliés à des tubes en cuire.
Cette cloche a été utilisée pour des constructions de ponts, de digues et de jetées. Sur le même
modèle, en 1720, John Lethbridge reste trentes minutes sous l’eau dans un tonneau de bois de deux
mètres de long. En 1772, Fréminet fabrique une « machine hydrostatergatique » composée d’un
casque de cuivre avec trois hublots et d’un réservoir d’air, symbolisant l’ère des premiers
scaphandres. C’est lui qui aura la vision des premiers scaphandriers qui ont été mis au point
véritablement en 1797 par Klingert. Grâce à un équipement constitué d’un vêtement du cuir étanche,
de lest et d’un casque à hublots dans lequel arrivent deux tuyaux (un pour l’inspiration, l’autre pour
l’expiration), des hommes peuvent marcher au fond de l’eau. En 1808 Friedrich von Drieberg met au
point le « Triton », appareil utilisant une réserve d’air portée au dos et reliée à la surface par un
tuyau. Auguste Siebe, considéré par certains comme le père de la plongée, va par la suite améliorer
ce scaphandre étapes par étapes dans les années 1800 pour en faire ce que l’on utilise encore
aujourd’hui en scaphandre lourd. En 1823, Anthony Deane invente le casque à fumée faisant l’objet
d’un brevet d’invention, d’abord utilisé par les pompiers puis par tous les plongeurs. Autour des
années 1830, les frères Deane se rallient à Siebe pour créer le premier vrai casque de plongée. Dans
le même temps, la combinaison intégrale fut inventée permettant au plongeur d’être complètement au
sec et les cloches maintenant fabriquées en acier et capable d’accueillir une douzaine de travailleurs
continuent de s’améliorer. Ces conditions de travail endurées par les travailleurs sous-marins font
émerger à cette époque une nouvelle maladie appelée alors « mal des caissons » dont les symptômes
sont des picotements, saignements, difficultés respiratoires, paralysies totales ou partielles allant
jusqu’à la mort. En 1855, Joseph Cabirol présente un nouveau scaphandre à l’Exposition Universelle
et le fait tester par le publique, lui assurant un grand succès. Peu après en 1866 et 1873, Benoît
Rouquayrol et Auguste Denayrouze inventent un système d’alimentation en air par un détendeur
fournissant de l’air à pression ambiante et sur demande et relié à la surface par liaison téléphonique.
L’époque des « pieds lourds » commence et on voit poindre les prémices du scaphandre que
Cousteau et Gagnan inventeront 80 ans plus tard. Le nom donné à ce système a été dans sa version
anglaise « Self-Contained Underwater Breathing Appartus » d’où l’acronyme SCUBA encore
20
présent aujourd’hui. Les scaphandres lourds ont été utilisés jusqu’au milieu du XXème siècle par les
travailleurs sous-marins. En 1878, l’officier de marine Henry Fleuss, développe un recycleur à circuit
fermé et utilisant de l’oxygène qu’il testa en petit bassin puis en rivière et resta environ une heure.
Pendant ce temps les maladies liées à la plongée en cloche continuent de se répandre avec véracité.
En 1878, un physiologiste français Paul Bert, décrit les effets toxiques de l’oxygène pur et de l’air
respiré trop longtemps sous pression et les effets de l’azote dans le sang et les tissus sous l’eau et lors
de la remontée vers la surface. Il préconise alors une remontée plus lente et un passage en caisson de
recompression alimenté en oxygène pur pour les accidentés. Entre 1896 et 1907, un physiologiste
anglais John Scott Haldane, reprend les expériences de Paul Bert et met au point le principe des
tables de décompression avec paliers et limitant la profondeur de travail à 64m. Ces tables sont
reprises par les marines françaises et américaines dès 1907 et les profondeurs sont encore utilisées
dans les tables et les ordinateurs actuels. En 1909, une compagnie allemande, Dräeger se lance dans
la fabrication d’équipement de plongée. D’année en année, cette société fera avancer le monde de la
plongée par l’amélioration des équipements. Dès 1920, des chambres d’observation reliées à la
surface par liaison téléphoniques sont utilisées pour des travaux à grande profondeur. En 1923,
apparaît le scaphandre de "Neufeldt-Kuhnke" permettant de travailler à grande profondeur. Il fut
ensuite supplanté par les scaphandres autonomes beaucoup plus confortables. A l’ère de la plongée
moderne, Yves Le Prieur brevète en 1933 un scaphandre en circuit ouvert provoquant un véritable
engouement et adopté par la marine et les pompiers de Paris. En 1938 apparaît le recycleur DM40 de
la société Dräeger que l’on porte dans le dos. Dans les années suivantes, Jacques-Yves Cousteau
rencontre à Paris Emile Gagnan (spécialisé dans les gaz industriels pour le compte de la société Air
Liquide), et lui demande son aide pour adapter son invention permettant d’alimenter les moteurs de
camion en gaz pour en faire un détendeur appelé « l’Aqualung ». Dans l’après-guerre, Cousteau
comprend qu’il y a un véritable marché naissant dans la plongée et dépose un brevet pour son
invention qu’il propagera à travers le monde entier avec l’aide de la télévision. Commercialisée en
1946, son invention connait un rapide succès et incite des milliers de personnes à explorer le monde
sous-marin. Les scaphandres alimentés de la surface sont utilisés pendant la période du grand
renflouement d’après-guerre (1940-1950) mais sont vites remplacés par les scaphandriers
autonomes. Grâce à cette technique, de plus en plus de plongeurs s’intéressent à la plongée en
profondeur. Certains parviennent même à des profondeurs inégalées : 93m en 1947 et 133m en 1968.
Des organismes de formation se mettent en place. Le premier YMCA (Association Chrétienne de
Jeunes Gens au Québec) en 1959, puis la NAUI (National Association of Underwater Instructors aux
Etats-Unis) en 1960 et PADI (Professional Association of Diving Instructors aux Etats-Unis) en
1966. C’est en Amérique du Nord, là où fut développée en premier la plongée loisirs, que nous
comptons le plus de certifications. Selon certaines estimations, le nombre de certifications serait de
500 000 par an. Depuis le milieu du XXème siècle, la technologie sous-marine avance rapidement
notamment au niveau des équipements, des techniques et des mélanges de gaz respirés par les
plongeurs loisir10.

10

http://www.paradise-plongee.com/histoire-de-la-plongee.html

21
1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatiques
La découverte du milieu, action pionnière dans le monde de la plongée sous-marine voit sa
filière se compléter progressivement d’autres activités variées rendant l’attrait de de la plongée
encore plus fort :
Dans le domaine de la plongée libre avec palmes, masque et tuba, des activités ludiques telles
que l’apnée, la pêche sous-marine, le hockey subaquatique ou le tir sur cible s’ajoutent à la
traditionnelle randonnée palmée.
Au niveau de la plongée avec bouteilles, les activités se développent également à grande ampleur
et sont autant de pratiques différentes :













L’orientation sous-marine
La plongée en altitude en eau douce (notamment en lacs)
La plongée souterraine et spéléologie (en grottes et résurgences)
La plongée sur épaves avec exploration extérieure et intérieure
La biologie sous-marine (connaissance de la faune et de la flore)
La photo et vidéo sous-marine
L’archéologie sous-marine
La plongée sous-glace
La plongée aux mélanges spéciaux (NITROX, Trimix)
La plongée en vêtement étanche
La plongée de nuit
La plongée profonde

Ces variantes de la plongée traditionnelle d’exploration s’apprennent au fur et à mesure de
l’évolution de la vie du plongeur au gré de ses envies et constituent pour la plupart, des spécialités
donnant lieu à des cours spécifiques et des certifications. Aussi, la multiplicité de ces activités atteste
des divergences aux niveau des attentes et des objectifs des plongeurs qui ont l’occasion de pratiquer
ce sport dans des milieux très différents que ce soit en mer, en lac ou en rivière.

1.2.2 Les débuts de la FFESSM et de PADI
1.2.2.1. Historique de la FFESSM
La FFESSM a été créée en 1948 par son président fondateur Jean F Borelli. Son nom actuel a
été adopté en 1955. Plus ancienne fédération de plongée au monde, la FFESSM a fêté ses 60 ans en
2008. L’actuel président est Jean-Louis Blanchard.
Par ailleurs, la FFESSM fut membre fondateur de la Confédération Mondiale des Activités
Subaquatiques (CMAS), créée à Monaco en 1959 et dont le président fondateur fut Jacques-Yves
Cousteau.

22
La FFESSM est une délégation agréée par le ministère chargé des sports et par le ministère de
l’intérieur pour certaines formations en secourisme. Elle se dote d’un Directeur Technique National
(DTN), de cadres techniques (CTS), d’un entraineur national « haut niveau » nage avec palmes. Elle
est membre de droit du comité consultatif de l’enseignement de la plongée et de sa section
permanente. Son siège se trouve à Marseille et regroupe plus de 20 permanents dont un directeur, un
directeur logistique, et un rédacteur en chef pour la revue Subaqua.
La FFESSM repose sur diverses représentations institutionnelles à savoir :










CNOSF dont
 CISN (Conseil Interfédéral des Sports Nautiques)
 CIAA (Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques)
 CSN (Conseil des Sports de Nature)
GEM (Groupement d’Etude du Mérou)
COSMOS (Conseil Social du Mouvement Sportif)
France Station Nautique
CSNPSN (Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques)
AFNOR dont
 BNAAH (Bureau de Normalisation des Appareils et Activités Hyperbares)
 Expertise sur les travaux CEN et ISO
UCPA (membre de droit du conseil d’administration)

La FFESSM possède 14 commissions d’activité :















Plongée en scaphandre (technique)
Plongée libre (randonnée et apnée)
Plongée sous-terraine
Nage avec palmes
Hockey subaquatique
Nage en eaux vives
Pêche sous-marine
Tir sur cible subaquatique
Orientation subaquatique
Environnement et biologie subaquatique
Audiovisuel (photo et vidéo)
Archéologie subaquatique
Médicale et de prévention
Juridique

Elle prend part également dans des activités transversales :



Plongée et activités pour les jeunes
Plongée et activités pour les handicapés

23
La FFESSM est représentée par des commissions sportives et notamment par des titres européens
et mondiaux. Elle a aussi une volonté politique de développer l’activité plongée chez les jeunes
pratiquants.
Lorsque l’on observe la carte de France métropolitaine et des DOM TOM, on remarque que la
FFESSM est présente sur tout le territoire français, se manifestant par l’existence de 17 comités
régionaux et interrégionaux, cinq ligues et quatre-vingt-dix comités départementaux ainsi qu’une
présence au club européen de Bruxelles, clubs de Berlin, à Djibouti, Mayotte, Saint Pierre et
Miquelon et Wallis et Futuna.
L’organisation de la plongée en France se répartie selon deux axes :



Une présence importante et majoritaire de clubs associatifs affiliés tenus par des
bénévoles (on en compte 2062 au 30/03/2009)
Une minorité de structures commerciales agréées (SCA) soit 286 structures au
30/03/2009)

Une SCA est une structure professionnelle de plongée du secteur marchand regroupant des
sociétés, des travailleurs indépendants et autres et ayant contracté un partenariat avec la fédération
française de plongée dont elle devient membre à part entière conformément aux statuts et aux
Relations Internationales fédéraux. Ce partenariat permet aux structures de devenir des SCA
(Structures Commerciales Agréées)11.
Pourquoi existe-t-il des SCA au sein de la FFESSM ?
Dans un principe de regroupement des clubs associatifs et des professionnels d’une activité
au sein d’une même fédération, le ministère de tutelle, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la
Vie Associative (MJSVA), a introduit en 1995, à travers des statuts-types applicables aux fédérations
sportives françaises, la notion d’agrément des établissements commerciaux agréés. Reconduites en
2004 dans la dernière mouture des « statu-types » des fédérations, ces dispositions ont été reprises
dans les statuts fédéraux en 2005. Ayant reçu la délégation de l’Etat, la FFESSM à la charge d’être la
plus représentative possible dans son activité et de permettre aux entreprises désireuses, d’entretenir
d’étroites relations de partenariat avec celle-ci ainsi qu’avec ses clubs associatifs et ses licenciés sans
pour autant avoir recours à une association intermédiaire.
Que procure la SCA ?
La SCA possède un agrément fédéral et peut ainsi utiliser le cursus fédéral, délivrer des
licences, des qualifications et des produits distribués par la FFESSM, souscrire à une assurance de
responsabilité civile professionnelle et d’autres garanties complémentaires en bénéficiant d’un tarif
de groupe et participer à la vie de la FFESSM et de ses organes déconcentrés.

11

http://www.ffessm.fr/

24
Comment devient-on SCA ?
Le dirigeant d’une structure dépose auprès du siège fédéral national une demande d’agrément
accompagnée d’un dossier et d’un règlement de droit annuel. Le Comité Régional de la FFESSM
étudie le dossier et en l’absence de réserves, celui-ci est attribué au dirigeant au titre de sa SCA. Les
conditions de mise en œuvre du partenariat avec la FFESSM sont régies par une charte des SCA.
Trais d’union entre ces deux formes de représentation de la plongée sous-marine en France
(les clubs associatifs et les SCA), la FFESSM répertorie 150 000 licenciés dont 30% de femmes,
6000 moniteurs entraineurs et arbitres. Ce sont 60 000 brevets et qualification attribuées chaque
année.
La FFESSM possède en outre sa propre revue officielle spécialisée en plongée sous-marine,
relatant entra autre l’actualité de l’organisation. Elle est distribuée aux clubs et disponible sur
abonnement et en kiosque bimestriel. Ce ne sont pas moins de 18 000 exemplaires vendus par
numéro. Lors de la semaine de l’environnement, elle fait paraitre, en partenariat avec DORIS
(Données d’Observations pour la Reconnaissance et de l’Identification de la faune et de la flore
Subaquatiques), un numéro spécial révélant ainsi son implication pour la connaissance et la
sauvegarde des mers, océans, rivières…
Toujours empreinte d’innovation et de développement de l’activité plongée, la FFESSM met
en place de nouvelles offres pour les pratiquants loisirs : des « pack découverte » et des « pass rando
subaquatiques ».
D’autre part, la FFESSM tient un vaste stand lors du salon de la plongée qui a lieu chaque
année au mois de janvier à la Porte de Versailles à Paris.

1.2.2.2 Historique de PADI
Historique de PADI (Professional Association of Diving Instructors), en français :
Association Professionnelle des Instructeurs de Plongée.
PADI est l’organisation de formation de plongeurs leader dans le monde et est représenté sur
la quasi-totalité du globe. Avec plus de 40 ans d’expérience, PADI comptabilise 135 000
professionnels et répertorie 5700 magasins et centres de plongée à travers le monde.
Comment PADI est né : les débuts, l’idée ?
C’est dans l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis, que deux amis partageant un verre de Scotch
ont eu l’idée de créer en 1966 ce qui est devenu la plus importante formation de plongeurs au
monde : PADI. Jhon Cronin était vendeur d’équipement de plongée pour le compte d’US Divers et
Ralph Ericson, éducateur et professeur de natation. Tous deux concernés par l’industrie de la plongée
sous-marine, se rendirent compte que le monde de la plongée loisir n’était pas assez développé et
qu’une structure ou une organisation pouvait être mise en place pour y remédier. Pensant que les
agences de certification en plongée n’étaient pas professionnelles, n’utilisaient pas les méthodes

25
pédagogiques modernes et rendaient les choses difficiles pour les personnes qui commencent à
pratiquer ce sport12.
A cette époque, ils pensaient que les agences de certification en plongée n'étaient pas
professionnelles, n'utilisaient pas des méthodes pédagogiques modernes et rendaient les choses
difficiles pour les personnes qui commencent à pratiquer ce sport. John et Ralph se doutaient bien
qu'il y avait un moyen plus facile pour que les personnes apprennent à respirer sous l'eau en sécurité.
C’est donc autour d’une bouteille de Johnnie Walker Black Label, qu’ils décidèrent ensemble
de créer une organisation de formation en plongée. L’un deux, John, voulait que figure dans le nom
qui sera ensuite donné à cette organisation le mot « professionnel », tandis que l’autre, Ralph,
souhaitait pour y faire apparaitre les termes « association d’instructeurs de plongée ». C’est ainsi que
l’acronyme PADI « Professional Association of Diving Instructors ».
Les premières réunions ont eu lieu dans des restaurants de Morton Grove et Niles dans
l’Illinois. Après quelques mois, le sous-sol de chez Cronin fut aménagé pour en faire le siège social
de PADI. Son voisin est engagé comme secrétaire à temps partiel, tandis que son fils, Brian (actuel
directeur général de PADI), remplit et timbre les enveloppes.
Leur objectif est alors de démocratiser l’activité plongée, ce qui à l’époque représentait une
véritable innovation et un progrès pour tous. En donnant à davantage de personnes une chance
d’apprécier le monde subaquatique et en leur apportant une formation appropriée et
pédagogiquement valable, ils espèrent fournir aux plongeurs une confiance en eux et rendre
régulièrement accessible l’activité.
Le moment est venu pour les deux amis de créer un logo représentant leur entreprise. Parmi
les pistes de réflexion, Jhon mentionne qu’il souhaite un quelque chose de chic, à l’image de
National Géographique. Ralph eu une révélation quelques années plus tard.
Désormais, il considérait PADI non plus comme une petite entreprise mais comme un grand
mouvement porteur d’avenir.
Ralph fut responsable de la fabrication des premiers logos PADI. Voici celui qui a été retenu :

12

http://www.padi.com/scuba/

26
L’évolution des années 70-80
PADI évolue lentement les premières années. Entreprise encore dans ses débuts à la fin des
années 1960, l’organisation comptabilise 400 membres. John Cronin devient Manager en ventes
pour U.S. Divers et déménage avec sa famille à Huntington Beach en Californie.
C’est alors que Jhon Cronin assiste à un immense salon à New York, le "National Sporting
Goods Association". Lors de cet évènement, il rencontra Paul Tzimoulis qui deviendra plus tard
l’éditeur de Skin Diver Magazine. Une idée simple que Paul suggéra à PADI, se révéla être une
décision stratégique pour le groupe favorisant la reconnaissance globale de PADI : mettre la photo
du plongeur sur le brevet de plongée.
Au démarrage, Cronin et Erikson engagent Nick Icom de l'équipe d'ingénieurs d'U.S. Divers,
travaillant avec Erickson. Son rôle sera de développer un programme de formation modulaire pour le
cours débutant PADI Open Water Diver. Dans les années 70 / 80, PADI commença à créer pour
chaque cours, ses propres supports pédagogiques papiers et multimédias à destination des élèves et
moniteurs. Grâce à cela PADI s’engage dans une période de croissance incroyable et devient unique
en son genre.

1.2.3 Positionnement de la plongée dans le monde
1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral


Positionnement de la plongée en France par rapport à d’autres activités sportives

Depuis les années 1950, la plongée sportive et de loisir n’a cessé de se développer et ce
notamment grâce à l’influence du secteur associatif. Depuis 1948, date de la création de la
Fédération Française d’Etude et de Sports Sous-Marins (FFESSM), le nombre de clubs et de
licenciés augmente constamment jusqu’en 1995.
Pour connaître l’engouement que procurent les activités sous-marines, il est intéressant de les
positionner par rapport à d’autres activités. Cependant, il sera difficilement possible d’identifier
clairement la part que représentent les plongeurs sous-marins par rapport à celle que représentent les
pratiquants de plongée libre, ces deux activités étant regroupées sous l’appellation « activités
subaquatiques ». Nous allons donc faire une analyse globale du secteur par rapport à d’autres
activités sportives. Il faut noter par ailleurs que la pratique d’une activité sportive n’est pas rendue
possible uniquement par l’adhésion à un club sportif. Les licenciés ne constituent pas la totalité des
pratiquants dont certains s’adonnent à leur sport par leurs propres moyens. Cela est vrai pour des
sports qui requièrent peut d’infrastructures et d’encadrement tel que le golf ou la natation mais moins
pour les sports qui nécessitent du matériel spécialisé ou qui se pratiquent dans des environnements
précis ou parfois hostiles comme l’équitation ou la plongée.

27
Comparaison du nombre de licenciés en 2010 avec d’autres activités sportives
Les statistiques 2010 de l’INSEE permettent de rendre compte du nombre de licenciés par
catégories sportives13.

Domaines sportifs
Nombre de licences en 2010
Tennis
1 134 600
Equitation
687 300
Golf
418 900
Natation
288 300
Sports subaquatiques
260 700
Randonnée pédestre
214 700
Montagne et
escalade
81 900

Nombre de licences françaises en 2010 suivant l'activité
sportive
1 200 000
1 000 000
800 000
600 000
400 000
200 000
0

Figure 4 : Nombre de licenciés par catégories sportives (Statistiques de l’INSEE 2010)

13

http://www.insee.fr/

28
Comparaison entre l’évolution des licenciés d’équitation et ceux des sports subaquatiques entre 1991
et 2010

Equitation
225 700
345 900
432 500
523 700
687 300

1991
1996
2001
2006
2010

Sports subaquatiques
130 600
151 100
155 300
147 600
260 700

Evolution du nombre de licenciés français
Equitation vs Sports subaquatiques

800 000
600 000
400 000

Equitation

200 000

Sports subaquatiques

0
1991

1996

2001

2006

2010

Figure 5 : Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports subaquatiques
(Statistiques de l’INSEE 201014).
Ces statistiques montrent la faible évolution du nombre de licenciés des activités
subaquatiques par rapport à celui des activités équestres. On constate même une baisse du nombre de
licenciés vers le début des années 2000 (de 155 300 licenciés en 2001 à 147 600 licenciés en 2006)
puis un regain entre 2006 et 2010 (260 700 licenciés). Les activités équestres et subaquatiques sont
toutes deux onéreuses et supposent dans la majorité des cas des infrastructures et un encadrement
adapté. Il parait donc tout à fait naturel de vouloir les comparer. La faible évolution du nombre de
licenciés à la FFESSM peut s’expliquer par le fait que la pratique de la plongée se fait surtout près
des côtes et qu’une part importante de la population ne vit pas au bord de la mer, tandis que la
pratique de l’équitation peut se faire aussi bien en milieu rural ou proche urbain, au bord de la mer ou
à la montagne. On peut également envisager d’autres éléments comme facteurs explicatifs :
l’équitation est un sport de loisir et de compétition engendrant un intérêt supplémentaire
contrairement à la plongée.
14

Document statistiques de l’INSEE 2010 : évolution du nombre de licenciés par catégories sportives entre 1991 et 2010

29
Cependant, nous constatons que les activités subaquatiques sont en croissance. Nous
montrerons plus tard que la France semble être un terrain propice au développement de la plongée
mais que la règlementation peut bloquer la venue des étrangers.



Fédérations sportives : chiffres et tendances

Les services d’études et statistiques du ministère en charge des sports publient tous les ans un
bilan chiffré des données recueillies auprès des fédérations sportives françaises. Pour notre cas
d’étude, il est intéressant de justifier la place occupée par les plongeurs licenciés dans ce palmarès
ainsi que son évolution au cours des dernières années.
Le marché de la plongée n’est pas constitué uniquement des plongeurs licenciés. Toutefois,
les éléments chiffrés sur les licenciés restent les seuls exploitables, fiables et libres d’accès. Aussi, il
est logique de penser que les tendances observées de cette « photographie » statistique ne sont pas
complètement décalées de celles de l’ensemble du secteur.
Selon une étude conduite par Alain Delmas et retranscrite dans le numéro 35 de « plongée
magazine » en décembre 2010, la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) compte
244.943 licenciés (chiffres de 2009 et en augmentation de 6% sur 5 ans). Les licences délivrées par
la FSGT étant multi activités, il n’est pas aisé d’observer la part représentative des plongeurs au sein
de cette fédération. Cependant, selon la commission de la FSGT, il y avait environ 3000 plongeurs
actifs en 2010, tandis que l’étude socio-économique sur la plongée conduite en 2006 en répertoriait
10000. Si l’on compare ces deux sources et que l’on considère qu’elles ont une validité égale, on
peut dire que le nombre de plongeurs a nettement baissé en 4 ans.
La fédération délégataire pour les activités subaquatiques, la FFESSM, rend compte de
données statistiques plus solides. Sur les 112 fédérations agréées françaises ayant délivré 15,55
millions de licences en 2009, les 147 000 plongeurs licenciés ne représentent que 0,9% du total. La
FFESSM occupe la 27ème place en nombre de licenciés, faisant d’elle une fédération importante. Il
est à noter que 35% des licences françaises sont délivrées par seulement cinq fédérations olympiques
à savoir : le football, le tennis, l’équitation, le judo et le basketball. En excluant de l’analyse les 30
fédérations unisport non-olympiques dans lesquelles la compétition exerce un fort attrait pour la
licence et les 29 fédérations multisports dont les données sont difficiles à exploiter, la FFESSM
arrive en 6ème position sur les 59 fédérations unisport non-olympiques restantes. Par ailleurs, si l’on
considère uniquement les 22 fédérations qui organisent des pratiques de pleine nature, la FFESSM
arrive en troisième position (en nombre de licences).
La comparaison de chiffres similaires est donc bien relative. De 2004 à 2009 (soit une analyse
sur cinq ans), le total de licences délivrées par l’ensemble des fédérations a augmenté de 4%. Mais
dans le même temps, le nombre de licenciés à la FFESSM a légèrement baissé de -1,3%, mais la
fédération conserve la même 27ème place du classement. Dans la famille des fédérations qui
organisent des pratiques de pleine nature, la tendance reste assez stable avec un nombre de plongeurs
licenciés relativement constant.

30
Comparativement, certaines activités sportives ont rencontré de réels succès et d’autres des
baisse spectaculaires du nombre de licenciés entre 2004 et 2009. En tête des augmentations du
nombre de licenciés, le vol libre (dont le kite-surf) avec +24%, suivi de la randonnées (+19%) puis
de la montagne-escalade (+10%). Les baisses les plus significatives se retrouvent dans des activités
comme le surf (-71%), le motonautisme (-38%), la pêche sportive (-16%), le parachutisme (-9%)
ainsi que pour la spéléologie (-3%).



La place de la plongée dans la France sportive

La plongée sous-marine, devenue une activité sportive relativement démocratisée, occupe une
place certaine dans le marché du sport en France. Chaque discipline pesant de façon inégale au sein
de ce marché, cherchons à savoir comment se positionne la plongée dans le paysage sportif français.
Afin de répondre à cette question, considérons quatre variables comparatives à savoir l’aspect
économique, la position de la Fédération de plongée dans la « hiérarchie » nationale, la place des
femmes et celle des séniors.
Dans le numéro 9 (mai 2008) de la revue spécialisée Plongée Magazine, Alain Delmas (dire
qui c’est) tente de retranscrire un portrait fidèle de l’activité dans le marché français au travers de
l’analyse de ces éléments différenciant.
Les dépenses sportives des français
De façon globale, les dépenses « sportives » des ménages français sont estimées à environ
15,2 milliards d’euros par an, avec un budget moyen de 352 euros par ménage et par an, soit
comparativement moins qu’un anglais (298€) ou un allemand (258€).
En 2007, un ménage sur quatre annonçait envisager un achat sportif, réparti entre 9 milliards
d’euros de produit de consommation sportive (dont 50% attribué au textile et chaussures) et 6
milliards d’euros d’achat de services. En cinq ans, ces chiffres ont progressé de 19%, plaçant la
France au 4ème rang mondial juste derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon.
La plongée dans la France sportive ne représente que 1% de la dépense sportive globale selon
une estimation de 2006, fixant aux alentours de 150 millions d’euros les dépenses des français pour
cette activité. Ces dépenses se répartissent en 80 millions d’euros d’achat de matériel (soit 5 à 6% du
marché international) et 70 millions d’euros pour les plongées dont 17 millions d’euros de formation
(soit 11%), 12 millions d’euros de baptême (soit 8%) et 42 millions de plongées d’exploration (soit
28%). Le marché de la plongée concerne des ménages qui dépensent plus qu’un ménage français
moyen en matière de sport. Un plongeur moyen dépense de 350 à 850€/personne pour les saisons de
plongée en métropole contre 500€ à 2000€/an pour ceux qui optent pour un voyage plongée.
Le marché des séniors
Tendance qui s’observe depuis une dizaine d’années : l’augmentation de la pratique sportive
des séniors. Ceux-ci représentent donc une part importante de marché à capter. En 2007, les français
âgés de 60 ans et plus représentent 20,5% de la population totale. De plus, selon les projections de
31
l’INSEE, la population de séniors devrait représenter plus d’un tiers des français en 2050 et ce grâce
à l’allongement de l’espérance de vie.
Bénéficiant de temps libre et en meilleure condition physique à l’âge de la retraite, les 60/69
ans dont 48% de femmes et 72% d’hommes sont de plus en plus sportifs. N’hésitant pas à investir
dans leurs activités de loisirs (de 7 à 8% de leur budget), 14% d’entre eux sont encore licenciés dans
un club sportif associatif.
Bon nombre d’activités physiques et sportives ont compris l’intérêt que pouvait représenter
l’accueil d’une population de séniors et développent des stratégies adaptées. En plongée, avec à
peine 2% de plongeurs séniors recensés (soit 7000 à 8000 pratiquants sur une population d’environ
13 millions d’individus), ce n’est pas encore le cas. Cela représente 0,05% de taux de pénétration ce
qui est faible. Cela s’explique en partie par l’idée répandue mais réfutable que la plongée est
considérée comme un sport à « risque ». Cependant, certains pourraient répondre que la plongée en
scaphandre peut tout à fait être pratiquée par des séniors en choisissant des conditions de plongée
favorables (mer calme, zone d’évolution peu profonde, pas de courant…) et en ayant recours au
NITROX (mélange enrichi en oxygène dont les principales caractéristiques sont aujourd’hui
prouvées : limiter les risque d’accident de décompression et la fatigue). Autre alternative, la
randonnée subaquatique autrement dit la randonnée palmée est une activité qui peut facilement
s’adapter aux spécificités des séniors.
La place de la plongée fédérale
En 2006, les 114 fédérations sportives agréées par l’Etat délivraient 15,9 millions de titres
d’adhésion répartis en 14,8 millions de licences et 1,1 millions d’autres titres de pratique (ATP). Ces
ATP sont à la fois des adhésions à la journée ou des autorisations ponctuelles d’accès à des
compétitions. Le ministère défini ces ATP comme des titres « découverte » ou « initiation »
permettant une pratique temporaire (exemple : le « passruning » délivré par la fédération
d’athlétisme ou encore les « licences à la journée » de la fédération de moto). Depuis 2001, ces titres
n’ont cessés d’augmenter et pèsent aujourd’hui pour 7% des adhésions aux fédérations. Plus d’un
tiers des fédérations y ayant recours, le ministère en charge des sports les prend en compte dans ses
statistiques annuelles. La FFESSM n’a pas encore choisi de comptabiliser ces ATP (packdécouverte, pass-rando) ni ses baptêmes, rendant la lecture des chiffres peu claire. Nous voyons ici
une possibilité pour la Fédération française de plongée de valoriser son activité en développant des
ATP, d’autant plus qu’une grande partie de la population française vie dans les villes loin du littoral
d’où la difficulté d’une pratique régulière de la plongée en mer.
En 2006, la fédération agréée et délégataire en plongée, la FFESSM se classait à la 31ème
position de l’ensemble des fédérations pour l’ensemble des titres délivrés avec 147 569 licenciés
(hors ATP qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres) soit 1% du total. Concernant les licences
seules, la FFESSM arrivait en 28ème positions toutes fédérations confondues mais en 6ème position
parmi les 59 autres fédérations unisport non olympiques (après le golf, la pétanque, le rugby, le
karaté et la randonnée pédestre).
Observons maintenant la part d’hommes et de femmes dans le paysage fédéral français et au
sein de la fédération de plongée. L’ensemble des fédérations françaises délivraient 4,8 millions de
32
licences féminines, représentant 32% du total (sur 51,2% de femmes dans la société française).
44289 licences féminines sont délivrées en 2006 à la FFESSM ce qui représente environ 30% de
l’ensemble des licences plongée, plaçant l’activité à la 45ème position, toutes fédérations confondues.
En France, sont recensés 167 218 clubs associatifs regroupés au sein de 114 fédérations. La FFESSM
en comptabilise 2 083 soit 1,3% du total soit en 20ème position de l’ensemble des fédérations. Sur
l’ensemble des fédérations, 16 ont opté pour regrouper en leur sein des établissements professionnels
agréés (4 550 au total). Avec ses 188 SCA (Sociétés Commerciales Agréées) en 2006 (240 en 2008),
soit 4,1% de l’ensemble des établissements professionnels, la FFESSM arrivait en 3 ème position
(après l’équitation et le vol libre).



Les données chiffrées de la plongée en France

Au global
Selon l’étude socio-économique relative à la plongée subaquatique de loisir de 2004-2005,
Michel Chauveau, inspecteur principal, coordonnateur de la plongée subaquatique au ministère de la
jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA), il y aurait 340 000 plongeurs de nationalité
française en 2005 dont 160 000 licenciés fédéraux (47%), 115 000 clients de moniteurs
professionnels (34%), 10 000 clients directs des voyagistes spécialisés en plongée (3%) et 55 000
pratiquants hors structure (16%).
Effectif de répartition des plongeurs licenciés en 2004
Parmi les 160 000 licenciés fédéraux, 150 000 sont licenciés de la fédération délégataire, la
FFESSM soit 93% et 10 000 sont licenciés de la fédération multisports affinitaire la FSGT soit 7%
du total.
Les plongeurs licenciés de la FFESSM se répartissent dans 2210 structure dont 2089 clubs
associatifs et 121 structures commerciales agréées les SCA (évaluation 2004-2005). Près de la moitié
de ces plongeurs fédéraux (45%) sont licenciés dans des régions centrales (hors façades maritimes)
dont 20% en Ile de France et Picardie. Concernant les pratiquants de bord de mer, 25% sont licenciés
sur la façade méditerranéenne, 17% sur la côte atlantique et 6% dans les DOM-TOM. Le taux de
renouvellement annuel de la FFESSM est estimé à 25% de l’effectif total. Ce faible taux permet de
montrer que les plongeurs formés préfèrent aller plonger dans des structures commerciales en France
ou à l’étranger plutôt que de renouveler leur adhésion.
Effectif de répartition des plongeurs non licenciés en 2004
Selon la même étude, le nombre de plongeurs réguliers non licenciés se situerait aux
alentours des 180 000 dont 115 000 plongeurs de structures professionnelles non fédérales. Sur ces
115 000 plongeurs 100 000 appartiendrait à l’ANMP (Association Nationale des Moniteurs de
Plongée), 6 500 au SNMP (Syndicat National des Moniteurs de Plongée), 8 000 à PADI
(Professionnal Association of Diving Instructors) et 500 à SSI (Scuba Schools International).

33
Nous pouvons ajouter au nombre de plongeurs, ceux qui ne pratiquent la plongée que pendant
leurs vacances. Selon les voyagistes français il y en aurait 10 000. Un voyageur sur trois ne
pratiquerait la plongée que sur son lieu de séjour selon les données des tour-opérateurs.
Viennent enfin les plongeurs « hors structure » dont l’estimation est fixée à 55 000 plongeurs.
Pour 15 000 d’entre eux, ce sont d’anciens licenciés de fédération qui ont obtenu un niveau
relativement élevé en plongée et qui préfèrent plonger par leurs propres moyens. 5 000 sont des
chasseurs sous-marins occasionnels et 35 000 font de la randonnée palmée ou de l’apnée à faible
profondeur. Le nombre de plongeurs non licencié est en constante progression contrairement aux
plongeurs fédéraux.

1.2.3.2 Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis
Les données suivantes présentent les statistiques mondiales de l’organisation PADI mises à
jour en mars 2011. L’organisation américaine PADI n’est pas issue de la même « philosophie » que
la Fédération Française de plongée. Son choix a été immédiatement de rendre l’activité ludique et
accessible au plus grand nombre. Sa volonté de démocratisation de la plongée a rapidement été un
succès : les chiffres peuvent en témoigner. Cependant, à l’échelle mondiale, les données statistiques
établissant un comparatif entre la plongée et l’ensemble des autres sports manquent cruellement. En
outre, des statistiques récentes permettent de montrer que grâce à l’organisation américaine PADI, la
plongée a progressé dans le monde et est devenue un loisir sportif à la portée du plus grand nombre.

34
Le premier tableau et l’histogramme ci-dessous montrent l’évolution du nombre de membre
professionnels PADI entre 1996 et 2010. En 2010, PADI comptabilisait 135 038 membres
professionnels contre seulement 81321 en 1996. Le pourcentage de croissance du nombre de
membres professionnels entre 1996 et 2010 est de 66,1%. Toujours positive d’année en année, la
croissance se ralentit pourtant nettement depuis 2005 et subit même un léger recul entre 2009 et 2010
avec une variation de -0,3%.

Nombre de moniteurs
membres
1996
81 321
1997
86 975
1998
95 647
1999
100 699
2000
106 978
2001
109 958
2002
118 892
2003
123 741
2004
127 077
2005
130 472
2006
131 714
2007
133 562
2008
134 959
2009
135 499
2010
135 038
Pourcentage depuis 1996
Années

Pourcentage de
croissance
7,0%
10,0%
5,3%
6,2%
2,8%
8,1%
4,1%
2,7%
2,7%
1,0%
1,4%
1,0%
4,0%
-3,0%
66,1%

Evolution du nombre de moniteurs PADI
entre 1996 et 2010

1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010

160 000
140 000
120 000
100 000
80 000
60 000
40 000
20 000
0

Figure 6 : Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI)

35
Le second tableau indique l’évolution du nombre de magasins et de centres de plongée
membres de l’organisation PADI entre 1996 et 2010 ainsi que le pourcentage d’évolution d’année en
année. On remarque une nette progression du nombre de centres et magasins entre 1998 et 1999
(+7,6%) suivis d’une stagnation de croissance de 1999 à 2000 (0%). On dénombrait 6005 magasins
et centres de plongée en 2010 contre 4036 en 1996 soit un pourcentage de croissance cumulé de
48,8%.
Nombre de magasins et
centres de plongée
1996
4 036
1997
4 061
1998
4 316
1999
4 642
2000
4 642
2001
4 706
2002
4 987
2003
5 156
2004
5 352
2005
5 364
2006
5 513
2007
5 718
2008
5 861
2009
5 935
2010
6 005
Pourcentage depuis 1996
Années

Pourcentage de
croissance
0,6%
6,3%
7,6%
0,0%
1,4%
6,0%
3,4%
3,8%
0,2%
2,8%
3,7%
2,5%
1,3%
1,2%
48,8%

Tableau 1 : Evolution du nombre de magasins et de centres de plongée membres de l’organisation
PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI)

36
Le diagramme circulaire ci-dessous représente la répartition des moniteurs PADI selon leur
provenance géographique. Sur le nombre total de membres professionnels PADI, une majorité sont
américains (30,2%), vient ensuite l’Europe avec 21,3% de membres, puis les autres zones
géographiques avec 18,2%, puis l’Asie du Sud avec 16,3%, et enfin dans une moindre mesure le
Japon, le Canada et les pays du Nord où d’autres organisations sont présentes (ex NAUI au Canada,
ou SSI au Japon).

Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance
géographique
(en pourcentage)
Amérique

18,2%
30,2%
2,5%

Asie Pacifique
Canada
Europe

8,6%

Japon
16,3%

21,3%

Pays du Nord
Autres zones géographiques

3%

Figure 7 : Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique (Statistiques PADI)
Ce diagramme circulaire représente la répartition des centres internationaux et des magasins
et revendeurs membres de PADI selon leur provenance géographique donc par nationalité (incluant
les centres indépendants et faisant parti d’un complexe, les centres de plongée et complexes 5*,
centres pour les cours Instrcuteurs 5*, les collèges et universités, les villages de vacances et les
bateaux. Une majorité est américaine avec 28,6% d’entre eux, puis européens avec 20,2%, suivi par
d’autres zones géographiques avec 19,9% et pour une plus faible part par le Japon, les pays
nordiques et le Canada.

Répartition des centres et magasins de plongée selon
leur provenance géographique
(en pourcentage)
Amérique

20%
29%
2%

Asie Pacifique
Canada
Europe

8%

Japon
19%

20%
2%

Pays du Nord
Autres zones géographiques

Figure 8 : Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique (Statistiques
PADI)
37
Cet histogramme représente le nombre de certifications par an (à l’exclusion des instructeurs
et des non certifiés), le nombre de certifications cumulées d’année en année ainsi que le pourcentage
d’évolution par an par rapport aux chiffres cumulés.

Evolution annuelle du nombre de certifications PADI
1 500 000
1 000 000
500 000
0

Figure 9 : Evolution annuelle du nombre de certifications PADI (Statistiques PADI)
Depuis sa création jusqu’en 1969, PADI a comptabilisé 23 836 certifications pour atteindre
19 382 866 certifications cumulées en 2010. On remarque une forte croissance d’année en année (en
pourcentage) du nombre de certifications dans les années 60/70 allant de 20 à plus de 50% par an,
puis une croissance soutenue dans les années 80 et jusqu’au milieu des années 90 avec une moyennes
d’environ 13%, enfin une croissance faible ces 15 dernières années de l’ordre de 2% par an subissant
même un recul certaine années (2002, 2005, 2008, 2009).
Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications débutant selon la
provenance géographique des participants. Les niveaux incluent les scuba divers, des juniors scuba
divers, les Open Water divers, les juniors open water divers, les national geographic divers et les
juniors national geographic divers. 32,7% des certifiés ayant obtenu un niveau débutant sont
américains, 25,4% sont du Sud-Est asiatique, 18% sont issus d’autres zones géographiques et 14,8%
sont européens. Viennent ensuite les nationalités japonaises, nordiques et canadiennes qui
représentent les 10% restants.

Répartition des certifications débutant PADI selon
la provenance géographique des participants
(en pourcentage)
Amérique

18%
32%

2%

Asie Pacifique
Canada

6%

Europe
Japon

15%

Pays du Nord
2%

25%

Autres zones géographiques

Figure 10: Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des
participants (Statistiques PADI)
38
Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications loisirs PADI hors
débutants selon la provenance géographique des participants. Ces niveaux certifications incluent les
niveaux Adventure divers, Advanced divers, Rescues divers, Master sucuba divers et les
certifications de spécialités. Une majorité de ces certifications sont délivrées encore une fois aux
américains avec 26,7% des certifications, puis dans les autres zones géographiques (22,6%), aux
Sud-Est asiatique (19,5%), aux européens (18,6%) et pour une plus faible part, aux japonais,
canadiens et nordiques.
Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants
elon le provenance géographiques des participants
(en pourcentage)
Amérique

23%

27%

Asie Pacifique
Canada

2%

Europe

8%

Japon
Pays du Nord

20%
19%

Autres zones géographiques

2%

Figure 11 : Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance
géographique des participants
L’histogramme suivant indique la répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 et
prenant pour référentiel 100% de la population ayant obtenu une certification PADI. On remarque
que la répartition de la population est constante d’année en années avec une forte proportion
d’hommes (66,7%) et une plus faible proportion de femmes (33,3%). Semblables aux chiffres
enregistrés par la FFESSM, cela démontre que la plongée sous-marine est une activité davantage
pratiquée où que l’on se trouve, par le sexe masculin.
100%
33%

34%

33%

33%

33%

34%

67%

66%

67%

67%

67%

66%

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Hommes

80%

Femmes

60%
40%
20%
0%

Figure 12: Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 (Statistiques PADI)
39
Le tableau ci-dessous indique l’âge médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une
certification PADI entre 2005 et 2010. On remarque une constance presque parfaite de l’âge médian
des certifiés. Il est de 30 ans pour les hommes et de 27 ans pour les femmes. Cela veut dire que,
même s’il y a plus d’homme que de femmes qui pratiquent cette activité, les femmes s’y mettent plus
tôt.
Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005 et 2010
2005

2006

2007

2008

2009

2010

Homme

30

31

30

30

30

30

Femme

27

27

27

27

27

27

Tous sexes confondus

29

29

29

29

29

29

Tableau 1 : Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu des certifications PADI entre 2005 et
2010 (Statistiques PADI)

1.2.4 De l’activité de loisir au tourisme
1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ?
Le séjour plongée est un voyage effectué en France ou à l’étranger ; la pratique de la plongée
sous-marine est le seul motif de séjour. Sont exclus de la définition les séjours en club avec
possibilité de consommer de la plongée sur place en l’achetant à un prestataire local partenaire du
voyagiste. Globalement, 57% des plongeurs voyageurs ont effectués un séjour plongée au cours des
douze derniers mois, 15% ont effectués deux séjours, 6% en ont effectué trois ou quatre, 4% ont fait
cinq séjours et 12% en ont réalisé plus de cinq. Selon les statistiques de l’étude réalisée par Michel
Chauvaux en 2004-2005, le nombre moyen de séjour par plongeur est de 3,4 par an et la durée
moyenne de 9,5 jours. La majorité des séjours se font en France.



Typologie et profil du plongeur français

La plongée sous-marine attire des personnes venant d’univers très différents. Les données
sociodémographiques auxquelles nous avons accès nous aident néanmoins à dresser un portrait type
du plongeur français même si cette typologie peut être relativisée.
Traditionnellement et de par son historique, la plongée est essentiellement un sport masculin
mais la proportion de femme a tendance à augmenter ces dernières années avec le phénomène de
démocratisation de la plongée. En 2004, on estimait que les plongeurs français se répartissaient en
70% d’hommes et 30% de femmes, moyenne plus faible que pour les autres sports de pleine nature et
d’évasion dont la proportion de femme est plus élevée. Concernant les qualifications de plongeurs et
la délivrance de brevets, les proportions sont quasiment identiques avec 68% d’hommes et 32% de
femmes (chiffres cumulés de la FFESSM et de l’ANMP).

40
Selon les chiffres de la FFESSM et de l’ANMP, l’âge moyen du plongeur est estimé à 32 ans.
La répartition se fait en 88% d’adultes et 12% d’enfants (moins de 16 ans). La tranche d’âge la plus
représentée dans les sports subaquatiques était celle des 31-40 ans avec 29% de la totalité des
plongeurs licenciés suivi de près par celle des 41-60 ans avec 25% et de celle des 21-30 ans avec
23% de la masse totale des plongeurs licenciés. La tranche d’âge des 0-20 ans représente cependant
une part importante du nombre de licenciés avec 21% du total. Toutefois, les tranches les plus
jeunes, de 0 à 35 ans en moyenne, ont plus de difficultés à se développer que les tranches plus âgées
sur la période 1998-2002, avec des pourcentages d’évolution négatifs sur 4 ans.
En 1997, l’AFIT (Agence Française d’Ingénierie Touristique) mettait en exergue les
catégories socioprofessionnelles concernées par la plongée sous-marine. D’après cette source, le
plongeur aurait un profil de cadres supérieurs, professions libérales ou artisans commerçants, il
vivrait en région parisienne ou sur la côte méditerranéenne et dans une ville de plus de 100 000
habitants. Il est à noter que l’AFIT n’existe plus. ODIT France (Observation, Développement et
Ingénierie Touristique) lui succéda en janvier 2005. Puis en 2009, Atout France (Groupement
d’Intérêt Public) est créé de la fusion entre ODIT France et Maison de la France (Agence de
promotion de la France à l’étranger). Même si la plongée tend à se démocratiser, le revenu est l’un
des critères les plus importants. La pratique de cette activité nécessite un certificat médical de non
contre-indication à la pratique de la plongée sous-marine, l’aptitude physique restant l’un des
facteurs majeurs. Toutefois, les organismes de plongées proposent l’accès à cette activité aux
handicapés dont les cours sont dispensés par des moniteurs handisports.



Les différentes catégories de pratiquants

La nature des pratiques en plongée peut être très variée. Quatre familles de pratiques sont
répertoriées. Tout d’abord les activités de plongée d’exploration en scaphandre (273 000 plongeurs
soit 80% des pratiquants), ensuite les activités de plongée loisir en apnée (47 000 plongeurs soit 14%
des pratiquants), puis les activités compétitives en plongée à savoir la nage avec palmes, la pêche
sous-marine, l’orientation et le hockey subaquatique, le tir sur cible…(17 000 plongeurs soit 5% des
pratiquants) et enfin les activités de plongée particulière en scaphandre comme la spéléologie ou
l’archéologie sous-marine, la plongée technique avec des mélanges spéciaux par exemple le Trimix,
ou en recycleur (3 000 plongeurs soit 1% des pratiquants).
L’AFIT faisait un état des lieux en 1997 de la fréquence des pratiques en plongée. Les
plongeurs occasionnels qui ne pratiquent qu’une à cinq fois par an sont les plus nombreux (47%),
ceux qui pratiquent la plongée six à vingt fois par an donc de façon relativement régulière
représentent 37% du total, et ceux qui ont une pratique plus intensive à savoir plus de vingt fois par
an sont estimés à 21%.
Un plongeur part en vacances pour pratiquer cette activité soit avec des amis plongeurs, soit
en famille ou bien en couple. Les attitudes du plongeur en termes de pratiques sont donc différentes
en fonction du contexte dans lequel il part en vacances. Le plongeur partant avec des amis plongeurs
s’orientera en séjour dédié exclusivement à la plongée en hôtel ou en croisière, notamment pour des
séjours d’une semaine à l’étranger. Pour le plongeur partant en couple ou en famille, c’est-à-dire
41
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Mémoire M2 GATH_Céline_Scamps

  • 1. UNIVERSITE PARIS 1 – PANTHEON SORBONNE INSTITUT DE RECHERCHE ET D’ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME « Le tourisme de plongée : le modèle français doit-il s’inspirer ou peut-il concurrencer le modèle américain pour le développement touristique d’un territoire ? » Mémoire professionnel présenté pour l’obtention du Diplôme de Paris 1 – Panthéon Sorbonne MASTER PROFESSIONNEL « TOURISME » (2eme année) Spécialité Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières Par Céline Scamps Directeur du mémoire : Noël Lescouarnec JURY Membres du jury :……………………………. :……………………………. :……………………………. Session de septembre 2012 IREST – Paris 1 / MASTER PROFESSIONNEL TOURISME « L’ELABORATION DU MEMOIRE » - 2011/2012
  • 2. Remerciements Je tiens en tout premier lieu à remercier l’ensemble des membres de l’IREST qui m’ont orienté et épaulé dans le cadre de l’élaboration de ce mémoire et j’exprime ma plus grande reconnaissance à mon Directeur de mémoire, Noël Lescouarnec pour ses conseils et son assistance lors de la rédaction de ce mémoire. J’adresse mes sincères remerciements à Xavier Decelle, Directeur du Master GATH, ainsi qu’à Michel Tiard pour leur encadrement pédagogique et leur disponibilité pendant ces deux années de formation. Je tiens à remercier l’équipe pédagogique du Master pour la richesse, la qualité de son enseignement, mais également pour son implication dans l’organisation et le déroulement de ces années universitaires. Enfin, je souhaite remercier toutes les personnes qui par leur disponibilité, le partage de leurs expériences professionnelles ou personnelles ont contribué à la réalisation de ce travail. 2
  • 3. SOMMAIRE LISTE DES ABREVIATIONS……………………………………………………………………… 5 TABLE DES FIGURES ET TABLEAUX…………………………………………………………. 6 INTRODUCTION……………………………………………………………………………………. 7 METHODOLOGIE………………………………………………………………………………….. 11 1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisir à une logique économique et de filière de l’industrie touristique…………………………………………………………………... 12 1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspective………………………... 1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif……………………………………………. 1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport………………………………………………………. 1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif………………………………………… 1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif………………………………………………… 1.1.5. L’avenir du tourisme sportif…………………………………………………………… 12 12 13 16 16 18 1.2. La spécificité du tourisme subaquatique………………………………………………...... 1.2.1. Histoire de la plongée et des activités qu’elle regroupe…………………………… ...... 1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine…………………………………………. 1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatique…………………………………………. 1.2.2. Les débuts de la FFESSM et de PADI…………………………………………………. 1.2.2.1. Historique de la FFESSM…………………………………………………....... 1.2.2.2. Historique de PADI……………………………………………………………. 1.2.3. Positionnement de la plongée dans le monde………………………………………...... 1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral…………………………………...... 1.2.3.2. Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis………………………… 1.2.4. De l’activité de loisir au tourisme ……………………………………………………… 1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ?.............. 20 13 22 22 22 22 25 27 27 34 40 40 2. La France est-elle un territoire attractif pour le développement de la plongée ?.................... 44 2.1. La France peut-elle répondre aux attentes des plongeurs français et étrangers ?.......... 2.1.1. Le modèle français se sent en position de force sur son territoire …………………….. 2.1.2. Les attentes des plongeurs étrangers en France………………………………………... 2.1.2.1. Origine des plongeurs étrangers en France…………………………………….. 2.1.2.2. Les critères de satisfaction d’un voyage plongée en France…………………… 2.1.3. Un environnement de choix contraste avec une faible qualité hôtelière………………. 2.1.3.1. Un milieu naturel propice à la plongée ………………………………………... 2.1.3.2. Une hôtellerie vieillissante en phase de renouvellement………………………. 2.1.4. La réglementation rend difficile la venue des étrangers malgré son assouplissement… 44 44 45 45 46 47 47 48 49 2.2. La France présente pourtant certaines lacunes…………………………………………... 2.2.1. Les différences d’organisation et le manque d’informations entrave la venue des plongeurs étrangers …………………………………………………………………………… 2.2.1.1. Une organisation différente……………………………………………………... 53 53 53 3
  • 4. 2.2.1.2. Le manque d’informations des plongeurs étrangers…………………………….. 2.2.2. Un manque à gagner en termes de clientèle……………………………………………. 2.2.3. Le NITROX se développe d’avantage à l’étrange……………………………………... 2.2.4. L’assouplissement du cadre réglementaire ne constitue pas la panacée……………….. 54 55 56 56 2.3. L’offre des tour-opérateurs participe-t-elle à la mise en valeur du tourisme Subaquatique en France …………………………………………………………………………………………. 58 2.3.1. L’offre des tour-opérateurs français……………………………………………………. 58 2.3.2. Pourquoi la plongée en France n’est-elle pas relayée par les tour-opérateurs français… 60 2.4. Quelles préconisations pour la valorisation de la plongée en France ?............................ 2.4.1. De vastes leviers d’action……………………………………………………………… 2.4.1.1. La coordination des institutions sportives, de la plongée et du tourisme………. 2.4.1.2. Les plans d’action menés à des échelles respectives……………………………. 2.4.2. Une difficile communication auprès des plongeurs étrangers……….………………… 61 61 62 63 65 3. Le modèle français peut-il s’exporter à grande échelle ?........................................................... 67 3.1. Le rayonnement mondial du modèle américain rend difficile le développement de la plongée fédérale à l’étranger………………………………………………………………… 3.1.1. Les différences entre modèle français fédéral et américain PADI……………………. 3.1.2. Le rôle des voyagistes français………………………………………………………… 3.1.3. La réussite du modèle américain bloque l’internationalisation du modèle français…... 3.1.3.1. Un modèle de réussite international..……………………………….……… ….. 3.1.3.2. Qu’est devenu PADI aujourd’hui ? ……………………………………………... 3.1.3.3. Les missions de PADI et l’enjeu de son succès…………………………….. ….. 67 67 67 69 69 69 70 3.2. Quelles mesures apporter pour le développement du tourisme de plongée français à l’international ?............................................................................................................………... 3.2.1. Remise en cause du modèle français à l’étranger ……………………………………. 3.2.2. La fédération s’exporte : volonté ou besoin de s’internationaliser …………………… 3.2.3. Le marché français : potentiel de développement des structures fédérales à l’étranger, un début de solution……………………………………………………………….. 3.2.3.1. Plonger à l’étranger avec la FFESSM : devenir membre de la FFESSM en formant une SCIA………………………………………………………………………… 3.2.3.2. Possibilité de devenir membre du club France FFESSM……………………….. 3.2.4. Pour aller plus loin dans la démarche : quelles préconisations apporter ?…………....... 77 77 79 80 80 82 88 3.3. Le point de vue des acteurs du tourisme subaquatique………………………………….. 89 CONCLUSION……………………………………………………………………………………….. 92 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………............ 95 ANNEXES…………………………………………………………………………………………….. 99 « L’université n’entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans les mémoires et thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs » 4
  • 5. LISTE DES ABREVIATIONS AFIT : Agence Française d’Ingénierie Touristique ANMP : Association Nationale des Moniteurs de Plongée ATP : Autre Titre de Pratique CEN : Comité Européen de normalisation CMAS : Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques DTN : Directeur Technique National FFESSM : Fédération Française de Sports et d’Etudes Sous-Marines FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail ISO : International Standards Organisation : « Organisation Internationale de Normalisation » MJSVA : Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative NAUI : National Association of Underwater Instructors : « Association Nationale des moniteurs de plongée » NITROX : Nitrogène et Oxygène : mélange respirable suroxygéné ODIT France :Observation, Développement et Ingénierie Touristique OWD : Open Water Diver : « premier niveau de plongée loisir chez PADI » PADI : Professionnal Association of Diving Instructor : « Association Professionnelle des Moniteurs de Plongée » RSTC : Recreational Scuba Training Council : « Conseil mondial de l’éducation de plongéeloisir » SCA : Société Commerciale Agréée SCIA : Société Commerciale Internationale Agréée SNMP : Syndicat National des Moniteurs de Plongée SSI : Scuba Schools International : Ecole Internationale de Plongée UCPA : Union Nationale des Centres sportifs de Plein Air 5
  • 6. LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Figure 1 : Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ? Figure 2 : Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ? Figure 3 : Les longs séjours du tourisme sportif d’action Figure 4 : Nombre de licenciés par catégorie sportive (statistiques de l’INSEE 2010) Figure 5 : Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports subaquatiques Figure 6 : Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010 Figure 7 : Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique Figure 8 : Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique Figure 9 : Evolution annuelle du nombre de certifications PADI Figure 10 : Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des participants Figure 11 : Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance géographique des participants Figure 12 : Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 Figure 13 : Organisation et interactions du club France FFESSM Tableau 1 : Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005 et 2010 Tableau 2 : Les structures adhérentes au Club France FFESSM 6
  • 7. INTRODUCTION Sujet qui me passionne depuis des années, la plongée sous-marine est tout d’abord une activité sportive et de loisir parmi tant d’autres mais celle-ci constitue une véritable niche d’activité pour l’industrie du tourisme. J’ai choisi d’orienter mon mémoire sur le thème du tourisme subaquatique parce qu’il est en relation directe avec l’intérêt que je lui porte. En effet, pratiquant moi-même la plongée sous-marine depuis six ans en tant que loisir sportif, et ayant eu le désir de transmettre ma passion, j’ai donc saisi en 2009, l’opportunité qui s’offrait à moi de devenir professionnelle de la plongée en passant un diplôme d’encadrement américain, le Dive Master PADI (Association Professionnelle des moniteurs de plongée) m’autorisant à être guide de palanquée. A cette occasion, j’ai donc passé trois mois en Egypte à me former auprès d’Instructeurs qualifiés dans le centre EuroDivers Club Med El Gouna. Par ailleurs, je suis actuellement en préparation du diplôme d’initiateur de club Fédéral qui me permettra d’enseigner et de valider les compétences de plongeurs de premier niveau et de deuxième niveau dans une certaine mesure, et ce en milieu protégé ou naturel jusqu’à 6m de profondeur. Pratiquante mais surtout professionnelle de plongée, mon intérêt pour ce secteur en tant que filière d’activité de l’industrie touristique m’a conduit à réfléchir à un sujet intrinsèquement lié à ce domaine. La compréhension des mécanismes propres aux différentes organisations constituant le tissu du marché mondial de la plongée et son intégration dans une filière de l’industrie du tourisme, me sont à la fois chers pour l’enrichissement de mes connaissances personnelles, mais aussi pour tenter d’apporter des réponses et solutions aux différents acteurs impliqués dans le développement du tourisme subaquatique. Je propose dans ce sens la problématique suivante : « Le tourisme subaquatique : le modèle français peut-il concurrencer ou doit-il s’inspirer du modèle américain pour le développement touristique d’un territoire ? L’arrêté du 18 juin 2010 modifiant la partie réglementaire du Code du Sport en plongée loisirs, l’un des axes centraux du débat que je propose d’animer en deuxième partie de ce mémoire, m’a conduit à la problématique que je propose. Le territoire français est habituellement peu enclin à ouvrir ses frontières : inexistence de structures exclusivement non fédérales, difficulté de reconnaissance des brevets délivrés par d’autres organismes que ceux délivrés par l’école de plongée française… La FFESSM (Fédération Française de Sport et d’Etudes Sous-Marines) a tout de même fini par réagir à la nécessité d’ouverture de son territoire en modifiant la législation en matière de plongée dans un souci de développement du tourisme subaquatique sur son territoire. Cette démarche analytique a conduit ma réflexion sur la question de l’exportation du savoir-faire français en matière de plongée et sa place dans le marché mondial. Les réponses apportées par la FFESSM en créant récemment les SCIA (Société Commerciale Internationale Agréée) et sections du Club France FFESSM font également partie de l’actualité et marquent le caractère progressiste du modèle français. 7
  • 8. Ce mémoire a comme démarche de montrer que règne depuis longtemps une certaine « rivalité » entre ces deux modèles et de démontrer quels sont les jeux de pouvoirs et de domination de l’un par rapport à l’autre et comme corolaire le rôle joué par ces deux modèles pour le développement touristique d’un territoire. Le but est de mettre en place des correctifs et d’envisager des solutions. Les « philosophies » originelles de ces deux modèles n’étant pas les mêmes, les modèles économiques et de gestion ainsi que les cursus de formation sont évidemment différents. Pour ne pas risquer d’omettre certains points essentiels à la démonstration et pour ne pas prendre le risque de restreindre les éventuels réponses et solutions apportées, j’ai choisi de ne pas identifier de territoire d’étude spécifique à chacun de ces modèles mais de les envisager à l’échelle mondiale. Cette problématique fait intrinsèquement apparaitre plusieurs notions, chaque terme ayant bien entendu son importance. En premier lieu, il s’agit de comprendre ce que représentent les modèles français et américain de plongée sous-marine ainsi que leur fonctionnement, à la lumière des connaissances passées et actuelles. Ensuite, il faut s’attacher à créer un « lien » entre les deux modèles selon deux logiques envisagées : « Peut-il concurrencer » ou « doit-il s’inspirer ». - - La première logique « peut-il concurrencer » fait appel à la notion de capacité. En effet, cette expression pose la question de la capacité du modèle français à concurrencer c'est-à-dire à adopter une stratégie concurrentielle de fait ou construite, vis-à-vis du modèle américain. A l’inverse, la seconde logique « doit-il s’inspirer » met en scène la notion de devoir moral presque de conseil et de réflexion comparative. On comprend bien ici que l’enjeu de la question est de savoir si, pour le modèle français, il est quasiment obligatoire de s’inspirer c'est-à-dire de copier, de réaliser une opération de benchmark du modèle américain pour sa survie et son expansion. Enfin, ces deux logiques n’ont pas de sens si n’intervient pas la dernière notion mise en scène dans la problématique « le développement touristique d’un territoire ». Les expressions « peut-il concurrencer » et « doit-il s’inspirer » ne peuvent exister que si on se réfère à un objet, un but final. La démarche est donc de se demander : concurrencer ou s’inspirer, oui mais pour quoi faire?, dans quel but, pour quelle finalité ? Ici tout l’enjeu de la problématique est de savoir, si la France, où l’école de plongée française est prédominante, est un territoire attractif pour les clients français et étrangers. Inversement, si le modèle français est assez solide pour s’exporter à grande échelle à l’étranger, là où le modèle américain domine. Aussi nous pouvons nous demander quelle stratégie la fédération française de plongée est-elle sensée adopter pour permettre son expansion à travers le monde et développer de modèle dans le cadre du tourisme subaquatique. Il semble important de définir ce que l’on entend par « développement touristique d’un territoire ». En géographie physique, un territoire est un espace métrique topographique c'est-à-dire 8
  • 9. caractérisé par la continuité et la contigüité1. C’est donc l’ensemble de ces localités qui forment un tout cohérent et que l’on appelle territoire. Selon Philippe Violier « le développement local est une démarche globale de mise en mouvement et en synergie des acteurs locaux pour la mise en valeur des ressources humaines et matérielles d’un territoire donné en relation avec les centres de décision des ensembles économiques, sociaux et politiques dans lesquels il s’insère »2. Le territoire représente donc un ensemble de localités mises les unes à côté des autres et pouvant interagir de façon organisée suivant différentes échelles de direction (départementale, régionale, nationale). Le tourisme et les loisirs sont souvent facteurs de développement local et considérés comme des leviers économiques. Les problématiques imposées par la mise en tourisme d’un lieu seront aussi traité dans ce document, et ce au regard des modèles français et américain de plongée sous-marine. La problématique posée suppose de réfléchir selon trois axes qui constituerons les différentes parties de ce mémoire. D’abord, il sera question de montrer comment et en quoi la plongée sous-marine est progressivement passée d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de filière de l’industrie du tourisme. La plongée sous-marine et les activités subaquatiques font partie d’un large panel d’activités composantes du tourisme sportif. Quelles sont ces activités sportives ? Dans le contexte du tourisme sportif, quelle place et quel positionnement le tourisme subaquatique prendelle ? Comment la plongée sous-marine s’est-elle initiée sur le terrain du tourisme alors qu’elle n’était qu’un loisir ? Les données chiffrées ne nous permettent pas de faire le distinguo entre les plongeurs qui se déplacent en séjour touristique pour pratiquer la plongée en tant que loisir et ceux qui le font pour recevoir une formation et acquérir une certification. Cette différenciation ne sera pas prise en compte dans ce mémoire. Ensuite, nous nous intéresserons au positionnement de la France en tant que destination plongée. Dans un contexte où les besoins et attentes des clientèles françaises et étrangères sont en mouvance permanente, il nous faudra répondre à la question : la France est-elle un territoire attractif pour le développement du tourisme de plongée ? A-t-elle les atouts pour satisfaire les attentes des plongeurs ? Nous verrons quels rôles jouent les tour-opérateurs sur le marché et s’ils participent à la mise en valeur du tourisme subaquatique en France. Il nous faudra souligner par ailleurs que la France accuse pourtant certaines lacunes vis-à-vis du développement de cette forme de tourisme sur son territoire notamment à cause de la réglementation en vigueur et du manque de communication auprès de la clientèle étrangère. Il sera utile de mettre en avant les préconisations nécessaires à la valorisation du tourisme de plongée en France. Enfin, il nous sera utile d’analyser si le modèle français de plongée sous-marine a la volonté et la capacité de s’exporter à grande échelle. En effet, hors de France et des DOM TOM, le marché 1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Territoire 2 Tourisme et développement local, Philippe Violier 9
  • 10. mondial de la plongée est dominé par le géant américain PADI. Aussi 95% des plongeurs dans le monde possèdent une certification PADI. Son rayonnement rend difficile le développement du modèle français à l’étranger. Il nous faudra d’abord présenter les différences entre ces deux modèles pour comprendre en quoi le modèle américain de plongée est synonyme de réussite en tant que niche touristique à travers le monde. Puis nous seront amenés à montrer quelles sont les mesures apportées en réponses par la FFESSM pour son expansion hors de France. Ce sont autant de questions auxquelles je m’efforcerai d’apporter une répondre au travers de ce travail. 10
  • 11. METODOLOGIE Afin de répondre aux hypothèses proposées que suggère la problématique proposée et définie en introduction, je fonde ma démarche analytique qui se déroulera selon trois phases : Tout d’abord, je vais tenter de m’appuyer sur les données statistiques, les études et rapports existants pour mettre en lumière les ressemblances et divergences évidentes entre les deux modèles dans la cadre du développement territorial du tourisme subaquatique. Ensuite, j’ai réalisé un traitement ordonné des questionnaires que j’ai soumis aux différents acteurs participant au marché de la plongée et du tourisme subaquatique. Pour certain, ces questionnaires ont été le support et fil conducteur d’entretiens à savoir :    Avec un représentant de la FFESSM, lors du salon de la plongée 2011 Avec Fabienne Martinie, conseiller politique PADI pour la France, lors du salon de la plongée 2011 Avec des représentants de tour-opérateurs : Osman Ersen, directeur de Blue Lagoon, Ziad El Zein, directeur de Key Largo ainsi qu’avec le représentant de H2O. Pour d’autre, ces questionnaires ont été envoyé par mail à savoir :    A destination des clubs de plongée en France A destination des clubs de plongée Hors de France A destination d’un échantillonnage de plongeurs Il parait intéressant et même nécessaire, pour rendre compte de façon objective du sentiment général de la communauté de plongée vis-à-vis de la problématique posée, de prendre en compte les points de vue de chacun des acteurs participants à l’activité plongée et concourant à son développement touristique. Rappelons que chaque activité touristique est représentée par un système d’acteurs en interaction. Enfin, les résultats analysés des questionnaires combinés à l’étude des données existantes sur les deux modèles m’amèneront à proposer des correctifs et solutions aux problèmes posés. 11
  • 12. 1. Le tourisme de plongée : d’une activité sportive et de loisirs à une logique économique et de filière de l’industrie du tourisme 1.1. Le contexte du tourisme sportif : origine, évolution, perspectives 1.1.1. Historique et définition du tourisme sportif Le tourisme sportif est né de la résultante de deux phénomènes, l’extension du sport aux activités de loisir sportif et la nécessité du tourisme de développer des activités et produits complémentaires aux services de base du tourisme. Le tourisme sportif apparaît comme une réalité observée mais aux contours encore indéfinis. Porté par des effets de modes et de société, l’expression « tourisme sportif » apparaît dans les années 80 en Europe et aux Etats-Unis, caractérisant à la fois un ensemble de pratiques relevant à la fois du tourisme et du sport dans leurs aspects globaux. Les organisations nationales et internationales caractérisent le tourisme en s’appuyant sur les classifications de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) appliquées aux voyageurs en fonction de leurs caractéristiques de déplacement (changement de pays et durée de séjour) et des motifs de la visite. Marc Boyer indique que 6 groupes de classification ont été identifié par l’OMT : visites à les parents et amis ; affaires et motifs professionnels ; missions réunions ; traitement médical ; religion et pèlerinage ; loisirs, détente et vacances3. Le tourisme sportif se fond dans la catégorie « loisirs, détente, vacances » mais reste un produit aux contours fous et extensibles qu’il est difficile d’appréhender et d’analyser. Longtemps, les discutions autours de la définition du tourisme sportif ont fait ressortir une différence entre la vision française dont le tourisme est davantage envisagé comme une pratique proactive et la vision américaine qui fait ressortir l’aspect spectacle dans cette définition. La définition proposée par Standeven et De Knop en 1992, associe tous les usages des activités sportives combinés à un déplacement. Aussi, la distinction entre participation active et passive est trop imprécise pour être pertinente. Carles Pigeassou propose en 1997, d’ajouter des éléments pertinents à l’objet du tourisme sportif. Ainsi il associe à la définition du tourisme sport comme relevant d’une expérience personnelle distincte des autres expériences de la vie courante, supposant un déplacement et un séjour hors du domicile dans le but de pratiquer des activités qui sont à l’origine du projet de déplacement et de séjour. Il indique par ailleurs que « le principe d’intelligibilité du tourisme sportif est au croisement de ces deux opérateurs : destination activité ». 3 M. Boyer, Le Tourisme, Paris, Le Seuil, 1972 ; P. Py, Le Tourisme. Un phénomène économique, Paris, la Documentation française, 1996. 12
  • 13. Le champ d’observation du phénomène « tourisme sportif » est défini par trois grands segments distincts et identifiables :    Le spectateur (approche visuelle) : il s’agit d’un comportement lié à la participation à un spectacle Acteur (approche active et participative) : il s’agit d’une participation active et motrice qui fonde l’expérience Visiteur (approche cognitive) : il s’agit d’enrichissement de l’imaginaire et de satisfaction d’une curiosité intellectuelle et d’observations esthétiques. Dans le cadre de la pratique de l’activité plongée sous-marine, le premier segment sera celui d’étude. Plusieurs dimensions dont les choix sont multiples caractérisent l’univers spatial du tourisme sportif : les éléments du milieu, le contexte environnemental, les caractéristiques topographiques et le positionnement spatial. 1.1.2. Les raisons de pratiquer un sport La pratique sportive est tout d’abord affaire de motivation personnelle. L’Eurobaromètre spécial 334 / Vague 72.3 / TNS Opinion & Social publié en 2010 et commanditée par la Direction Générale de l’éducation et de la culture et coordonnée par la Direction Générale Communication de la Commission Européenne nous apporte quelques réponses statistiques à la question : pourquoi pratiquer un sport ou une activité physique ? Selon son étude, les citoyens de l’UE font du sport pour trois raisons principales : tout d’abord le facteur santé, puis l’apparence physique et enfin l’amusement qui revêt un aspect important. La figure qui suit montre les réponses les plus fréquentes à la question : pourquoi pratiquezvous un sport ou une activité physique ? Ces données statistiques sont calculées sur une base de 87% de l’échantillon total (si pratique d’un sport ou d’une activité physique). 13
  • 14. Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquezvous un sport ou une activité physique ? Ne sait pas 3% 8% Autres (Spontané) Pour rencontrer des gens d'autres cultures 2% Pour mieux vous intégrer dans la société 3% Pour faire de nouvelles rencontres 5% Pour développer de nouvelles compétences 6% Pour l'esprit de compétition 6% Pour améliorer votre estime de vous Pour contrecarrer les effets du vieillissement Pour être avec des amis Pour contrôler votre poids Pour améliorer votre apparence physique Pour améliorer vos performances physiques Pour vous amuser Pour vous relaxer Pour être en meilleure forme Pour améliorer votre santé 10% 15% 22% 24% 24% 24% 31% 39% 41% 61% Figure 1 : Réponses des Européens à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ? (Figure tirée de l’Eurobaromètre spécial 3344) Ces statistiques montrent que 61% des citoyens européens font du sport pour « améliorer leur santé », 41% pour « être en meilleure forme » 39% « pour se relaxer » et 31%. « pour s’amuser ». Contrairement à la Suède, à Chypre, la Slovénie ou le Danemark, pays dans lesquels les considérations de santé influent fortement sur la prise de décision de faire du sport, en France et en Belgique la réponse « améliorer sa santé » n’arrive pas en tête. Dans ces deux pays, les facteurs les plus motivants sont la relaxation (pour 52% des français) et une meilleure forme (pour 56% des français), le motif de la meilleure forme physique n’arrivant qu’en 3ème position avec 51% des répondants français. 4 Rapport de la Commission Européenne, Eurobaromètre spécial 334, TNS Opinion & Social (mars 2010) « Sport et activités physiques » 14
  • 15. Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ? Ne sait pas Pour rencontrer des gens d'autres cultures 2% 3% Pour mieux vous intégrer dans la société 4% Pour développer de nouvelles compétences 4% Autres (Spontané) 7% Pour faire de nouvelles rencontres 7% Pour améliorer votre estime de vous 7% Pour l'esprit de compétition Pour améliorer vos performances physiques Pour contrecarrer les effets du vieillissement Pour améliorer votre apparence physique Pour contrôler votre poids Pour être avec des amis Pour vous amuser Pour améliorer votre santé Pour vous relaxer Pour être en meilleure forme 8% 13% 14% 21% 26% 28% 29% 51% 52% 56% Figure 2 : Réponses des français à la question : pourquoi pratiquez-vous un sport ou une activité physique ? On constate qu’à l’échelle européenne et à l’échelle nationale française, les raisons de pratiquer un sport ou une activité sportive sont très variées et sont fonction de facteurs sociodémographiques tels que l’âge, le sexe, le niveau d’études, la catégorie socioprofessionnelle et Le degré de régularité de pratique d’une activité sportive. Cette étude révèle par ailleurs que 52% des citoyens français font du sport dans un parc ou dans la nature, chiffre au-dessus de la moyenne européenne (Union Européenne des 27 membres) qui se situe à 48% de la population. Le manque de temps est souvent invoqué pour justifier le fait de ne pas pratiquer un sport de façon régulière (45% de la population européenne), chiffre supérieur à la moyenne française qui se situe à 45%. Ceci s’explique en partie, en France, par les cinq semaines de congés payés par an ainsi que par l’avènement des 35h de travail par semaine en France (loi du 13 juin 1998 suivie de celle du 19 octobre 1999) et des RTT (Retenu sur le temps de travail), donnant plus de temps libre à une frange importante de la population. 15
  • 16. 1.1.3. Les activités composantes du tourisme sportif Le tourisme sportif est une expression large englobant une multitude d’activités qui représentent elles-mêmes une forme de tourismes. Tous les sports peuvent donner lieu à des séjours sportifs ou des stages mais certains s’y prêtent plus que d’autres. Ainsi nous pouvons citer le tourisme pédestre lié à la pratique de la randonnée ou le tourisme équestre lié à celle de l’équitation. Les autres sports se déclinent également sous forme de tourisme comme le tourisme blanc faisant références aux activités pratiquées sur neige (ski alpin, raquettes, snowboard, ski de fond…), le tourisme nautique incluant à la fois la voile, la planche à voile, le catamaran/trimaran, le surf, le ski nautique, le jet ski, le kayak de mer, le bodyboard, la pêche sportive, le tourisme d’eaux-vives (rafting, canyoning, canoë/kayak, nage en eaux-vives), les sports aériens (parapente, parachute, delta plane). D’autres sports tels que l’escalade, le golf, le vélo, la spéléologie, l’alpinisme, la varappe, la via ferrata, contribuent peur leur part au développement du tourisme sportif. Cette catégorie est transversale car elle propose de regrouper deux disciplines distinctes qui ne s’appréhendent pas de la même manière. Enfin, la catégorie de sport qui nous intéresse et qui est celle des sports subaquatiques distingue le PMT (palmes, masque et tuba) permettant de faire de la randonnée palmée en surface et de l’apnée, et la plongée en scaphandre autonome c’est-à-dire en bouteille permettant de descendre plus profond et rendant possible les explorations plus longues. 1.1.4. Le positionnement du tourisme sportif Le tourisme sportif est comme nous l’avons précédemment exprimé, un concept encore flou, aux contours difficilement saisissables. Cependant, une réalité est bien constatable : les touristes qui partent pratiquer un sport durant leurs vacances. Le tourisme sportif d’action qui nous intéresse dans le cas présent nous donne quelques données clairement chiffrées : En 2000, un total de 20 millions de séjours sportifs et 66 millions de nuitées ont été réalisés dont 11,5 millions de courts séjours pour 16 millions de nuitées et 8,5 millions de longs séjours pour 50 millions de nuitées. 16
  • 17. Millions de personnes Les longs séjours du tourisme sportif d'action 4 3 2 1 0 Population "active" en million Population effectuant un long séjour de tourisme sportif d'action Domaines sportifs Figure 3 : Les longs séjours du tourisme sportif d’action (figure tirée des Cahiers de l’AFIT 5). Le tourisme sportif d’action couvre une large diversité d’activités qui sont pratiquées à des degrés différents et dans des contextes variés. Une palette d’acteurs et notamment des tour-opérateurs structurent le marché du tourisme sportif français. Des opérateurs historiques comme l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de Plein Air) créé en 1965 et le Club Méditerranée appelé aujourd’hui Club Med, créé en 1950, se sont investis pour développer l’esprit des vacances sportives. L’UCPA est historiquement un acteur du tourisme social. C’est une association dont le but est de rendre l’activité sportive accessible au plus grand nombre de jeunes (de 6 à 39 ans). Elle propose des séjours ludico-sportifs en France et à l’étranger avec une gamme de plus de 300 produits sportifs dont le cœur de cible sont les jeunes6. Le Club Med, premier groupe touristique français et leader mondial des vacances en tout compris est considéré comme la plus grande école de sport au monde. Au sein de plus d’une centaine de villages dispersés à travers le globe, il développe des écoles de sports et des cours sportifs de découverte en proposant un large éventail de disciplines sportives avec des degrés de pratique différents (s’initier / se dépenser / se perfectionner) mais également des sports en accès libre c’est-àdire sans moniteur. Certaines activités comme la plongée, l’équitation ou le kitesurf sont en supplément du forfait. Des stages sont proposés par les « académies de sport » mises en place par le club Med. Ce concept a été élargi dans les grandes villes françaises où l’on retrouve des salles de sports « Club Med Gym » qui gardent l’esprit et l’image de marque du Club Méditerranée tel qu’on le rencontre dans les villages. A leurs côtés, une multitude d’opérateurs spécialisés (tour-opérateurs et agences) se partagent le marché du tourisme sportif d’action. On peut citer comme exemple Club Aventure, Atalante, 5 Le tourisme sportif exemple de la France, tiré des cahiers de l’AFIT 6 http://www.rhone-alpesolidaires.org/le-tourisme-associatif-un-secteur-qui-embauche-pour-le-loisir-des-jeunes 17
  • 18. Terres d’Aventures, Nomades… Certain sont spécialistes d’une activité sportive comme Wind & Surf Autour du monde pour la planche à voile et le Kitesurf, Tourea Golf pour le golf, Randocheval pour la randonnée équestre, Blue Lagoon pour la plongée sous-marine. A l’échelle régionale ou locale, les producteurs de tourisme sportif sont également très nombreux mais sont souvent tributaires des décisions stratégiques et politiques des Comités départementaux ou régionaux. Ce sont traditionnellement des organismes de loisir sportif qui ont évolué vers le tourisme sportif. Pour cette catégorie d’opérateurs on peut citer Tonic Aventure qui propose des week-ends de randonnée en canoë, rafting, canyoning, escalade, VTT. La présence sur internet de sites informatifs sur l’offre de séjours sportifs en France et à l’étranger est primordiale. Pour se faire connaître et donner une visibilité supplémentaire sur la toile, les pays de destination développent en outre une communication construite et organisée pour un publique francophone. Par exemple Thaïlande-Phuket qui offre des séjours sportifs sur le net (canoë en mer, plongée, golf, trakking…) Au sein des communes, les associations sportives œuvrent à la fois pour la démocratisation du sport à l’année mais organisent également des stages et des vacances sportives pour les enfants, adolescents et adultes. Les Comités d’entreprise sont des acteurs important du tourisme sportif en proposant des séjours sportifs destinés aux enfants des employés. 1.1.5. L’avenir du tourisme sportif Au sens général, le tourisme mondial a subi de grandes mutations ces dernières années. Les changements observés se situent tant au niveau des habitudes de consommations qu’à l’évolution des canaux de distribution ou des modes d’organisation du voyage. Certaines macro-tendances sont susceptibles de faire évoluer le tourisme mondial à long terme. Le tourisme sportif se fondant dans la masse de toutes les formes de tourismes existants devrait suivre les mêmes tendances, qui sont fonction des évolutions macro-économiques, géopolitiques et sociodémographiques. D’autre part l’avènement des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) risque de bouleverser la concurrence mondiale en matière de tourisme. Les questions environnementales, risques sanitaires et sécuritaires ne sont pas en reste dans la prospective du tourisme sportif mondial7. Depuis une vingtaine d’années, la diversité des pratiques sportives a pris de l’ampleur. L’offre touristique sportive, bien qu’aujourd’hui bien ancrée sur le marché, se développe davantage et s’enrichit de nouveaux sports tels que le wake board ou le kitesurf, mais aussi de nouveaux acteurs de communication et de distribution tels que de petits tour-opérateurs et des agences spécialisées. La pratique sportive durant les vacances dépasse les effets de modes. Aussi, le marché de l’offre rencontrera toujours celui de la demande, par le simple fait que la population aime s’adonner au sport durant ses vacances, chemin du ressourcement, du partage et du goût pour le plaisir et l’émotion qu’il 7 http://observatoiredutourisme.ma/publications/analyses-et-etudes/cahier-de-lot-tendances-mondiales/ 18
  • 19. instrumente. Le tourisme sportif est un marché en croissance comme le souligne Olivier BESSY et Olivier NARIA dans leur article « le tourisme sportif, un marché en croissance ». Ce document est une étude commanditée par le CCEE (Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement) qui s’appuie sur une enquête réalisée de décembre 2002 à novembre 2003 à l’île de la Réunion8. D’autre part, le quotidien économique du Maroc, l’Economiste, dans son édition numéro 2175 du 20 décembre 2005, cite le tourisme sportif comme une niche sous exploitée. Selon l’OMT, le tourisme sportif occupe la 2ème place après le tourisme balnéaire au niveau mondial, faisant de cette forme de tourisme un fort potentiel de développement9. Pour ce faire, des efforts sont à réaliser dans la création de nouveaux concepts afin d’attirer et de séduire toujours plus de pratiquants. L’offre doit se diversifier et les campagnes de communication et de promotion doivent être porteuses d’innovation. Les consommateurs touristiques sont de plus en plus volatiles, rendant difficile le processus de fidélisation des entreprises. Leur comportement et leurs envies évoluent avec le temps, sous-entendant une nécessaire adaptation du marché de l’offre pour répondre à la demande. Dans une société où les valeurs sûres sont le sport et la nature, la croissance du tourisme sportif et notamment des activités marines pourrait s’amplifier ces prochaines années comme activités pratiquées en voyage et comme motif principal de déplacement. En effet les français ont un intérêt marqué pour l’environnement et les séjours orientés vers le plein air. Dans le cas de la plongée sous-marine, les tour-opérateurs constatent une évolution du type de clientèle. Les profils remarqués aujourd’hui comme porteur de ce secteur sont les femmes, les enfants, les jeunes et les séniors. Un travail d’adaptation de ces TO à ces clientèles est donc primordial. Les plongeurs représentent une population disparate. En effet, même s’il existe des familles de plongeurs, beaucoup de familles ne sont pas composées que de plongeurs. Lorsqu’il s’agit de partir en vacances, il est important de satisfaire tout le monde. Le point sur lequel il est important de travailler pour les acteurs de l’offre est sur la diversité des activités proposées à ces familles (autres sports, activités culturelles, combinés croisière…) Ainsi, il est indispensable de prendre en compte les évolutions des mentalités et des attentes afin que le tourisme sportif devienne l’un des secteurs phares dans les prochaines années. 8 http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion/themes/revue/revue121/R121_touri_sportif.pdf 9 « Le tourisme sportif, un marché en croissance » (3eme trimestre 2004) INSEE, Economie de la Réunion 19
  • 20. 1.2. La spécificité du tourisme subaquatique 1.2.1 Histoire de la plongée et les activités qu’elle regroupe 1.2.1.1. L’histoire de la plongée sous-marine Les fonds marins ont toujours attiré l’homme d’abord par curiosité puis pour se nourrir. On a retrouvé des monuments de plus de 5000 ans décorés de coquilles d’huitre datant de l’Antiquité égyptienne. L’apnée a vite été adoptée à des fins militaires pour nuire aux flottes ennemies. Le temps d’apnée ne dépassant pas les 2 ou 3 minutes, il fallait trouver un moyen de rester plus longtemps sous l’eau. Dans un manuscrit allemand de 1430, à l’époque de la Renaissance, une forme de scaphandre composé d’un vêtement en cuir et d’un tube relié à la surface a été identifiée. Ont suivi les travaux de Leonard de Vinci qui dessine en 1500 la première forme de tuba connu, et de l’italien Lorena qui construisit en 1531 une cloche permettant d’aller chercher les épaves. En 1680, le physicien italien Borelli créa un sac de cuir gonflé d’air relié à la bouche par un tuyau et utilisé comme recycleur par les travailleurs sous-marins, ainsi qu’un chausson palmé (ce sont les premières formes de palmes). En 1690, l’astronome Edmund Haley, fabriqua une cloche recouverte de plomb résistant à la pression dont l’air est généré par des tonneaux étanches reliés à des tubes en cuire. Cette cloche a été utilisée pour des constructions de ponts, de digues et de jetées. Sur le même modèle, en 1720, John Lethbridge reste trentes minutes sous l’eau dans un tonneau de bois de deux mètres de long. En 1772, Fréminet fabrique une « machine hydrostatergatique » composée d’un casque de cuivre avec trois hublots et d’un réservoir d’air, symbolisant l’ère des premiers scaphandres. C’est lui qui aura la vision des premiers scaphandriers qui ont été mis au point véritablement en 1797 par Klingert. Grâce à un équipement constitué d’un vêtement du cuir étanche, de lest et d’un casque à hublots dans lequel arrivent deux tuyaux (un pour l’inspiration, l’autre pour l’expiration), des hommes peuvent marcher au fond de l’eau. En 1808 Friedrich von Drieberg met au point le « Triton », appareil utilisant une réserve d’air portée au dos et reliée à la surface par un tuyau. Auguste Siebe, considéré par certains comme le père de la plongée, va par la suite améliorer ce scaphandre étapes par étapes dans les années 1800 pour en faire ce que l’on utilise encore aujourd’hui en scaphandre lourd. En 1823, Anthony Deane invente le casque à fumée faisant l’objet d’un brevet d’invention, d’abord utilisé par les pompiers puis par tous les plongeurs. Autour des années 1830, les frères Deane se rallient à Siebe pour créer le premier vrai casque de plongée. Dans le même temps, la combinaison intégrale fut inventée permettant au plongeur d’être complètement au sec et les cloches maintenant fabriquées en acier et capable d’accueillir une douzaine de travailleurs continuent de s’améliorer. Ces conditions de travail endurées par les travailleurs sous-marins font émerger à cette époque une nouvelle maladie appelée alors « mal des caissons » dont les symptômes sont des picotements, saignements, difficultés respiratoires, paralysies totales ou partielles allant jusqu’à la mort. En 1855, Joseph Cabirol présente un nouveau scaphandre à l’Exposition Universelle et le fait tester par le publique, lui assurant un grand succès. Peu après en 1866 et 1873, Benoît Rouquayrol et Auguste Denayrouze inventent un système d’alimentation en air par un détendeur fournissant de l’air à pression ambiante et sur demande et relié à la surface par liaison téléphonique. L’époque des « pieds lourds » commence et on voit poindre les prémices du scaphandre que Cousteau et Gagnan inventeront 80 ans plus tard. Le nom donné à ce système a été dans sa version anglaise « Self-Contained Underwater Breathing Appartus » d’où l’acronyme SCUBA encore 20
  • 21. présent aujourd’hui. Les scaphandres lourds ont été utilisés jusqu’au milieu du XXème siècle par les travailleurs sous-marins. En 1878, l’officier de marine Henry Fleuss, développe un recycleur à circuit fermé et utilisant de l’oxygène qu’il testa en petit bassin puis en rivière et resta environ une heure. Pendant ce temps les maladies liées à la plongée en cloche continuent de se répandre avec véracité. En 1878, un physiologiste français Paul Bert, décrit les effets toxiques de l’oxygène pur et de l’air respiré trop longtemps sous pression et les effets de l’azote dans le sang et les tissus sous l’eau et lors de la remontée vers la surface. Il préconise alors une remontée plus lente et un passage en caisson de recompression alimenté en oxygène pur pour les accidentés. Entre 1896 et 1907, un physiologiste anglais John Scott Haldane, reprend les expériences de Paul Bert et met au point le principe des tables de décompression avec paliers et limitant la profondeur de travail à 64m. Ces tables sont reprises par les marines françaises et américaines dès 1907 et les profondeurs sont encore utilisées dans les tables et les ordinateurs actuels. En 1909, une compagnie allemande, Dräeger se lance dans la fabrication d’équipement de plongée. D’année en année, cette société fera avancer le monde de la plongée par l’amélioration des équipements. Dès 1920, des chambres d’observation reliées à la surface par liaison téléphoniques sont utilisées pour des travaux à grande profondeur. En 1923, apparaît le scaphandre de "Neufeldt-Kuhnke" permettant de travailler à grande profondeur. Il fut ensuite supplanté par les scaphandres autonomes beaucoup plus confortables. A l’ère de la plongée moderne, Yves Le Prieur brevète en 1933 un scaphandre en circuit ouvert provoquant un véritable engouement et adopté par la marine et les pompiers de Paris. En 1938 apparaît le recycleur DM40 de la société Dräeger que l’on porte dans le dos. Dans les années suivantes, Jacques-Yves Cousteau rencontre à Paris Emile Gagnan (spécialisé dans les gaz industriels pour le compte de la société Air Liquide), et lui demande son aide pour adapter son invention permettant d’alimenter les moteurs de camion en gaz pour en faire un détendeur appelé « l’Aqualung ». Dans l’après-guerre, Cousteau comprend qu’il y a un véritable marché naissant dans la plongée et dépose un brevet pour son invention qu’il propagera à travers le monde entier avec l’aide de la télévision. Commercialisée en 1946, son invention connait un rapide succès et incite des milliers de personnes à explorer le monde sous-marin. Les scaphandres alimentés de la surface sont utilisés pendant la période du grand renflouement d’après-guerre (1940-1950) mais sont vites remplacés par les scaphandriers autonomes. Grâce à cette technique, de plus en plus de plongeurs s’intéressent à la plongée en profondeur. Certains parviennent même à des profondeurs inégalées : 93m en 1947 et 133m en 1968. Des organismes de formation se mettent en place. Le premier YMCA (Association Chrétienne de Jeunes Gens au Québec) en 1959, puis la NAUI (National Association of Underwater Instructors aux Etats-Unis) en 1960 et PADI (Professional Association of Diving Instructors aux Etats-Unis) en 1966. C’est en Amérique du Nord, là où fut développée en premier la plongée loisirs, que nous comptons le plus de certifications. Selon certaines estimations, le nombre de certifications serait de 500 000 par an. Depuis le milieu du XXème siècle, la technologie sous-marine avance rapidement notamment au niveau des équipements, des techniques et des mélanges de gaz respirés par les plongeurs loisir10. 10 http://www.paradise-plongee.com/histoire-de-la-plongee.html 21
  • 22. 1.2.1.2. L’éventail des activités subaquatiques La découverte du milieu, action pionnière dans le monde de la plongée sous-marine voit sa filière se compléter progressivement d’autres activités variées rendant l’attrait de de la plongée encore plus fort : Dans le domaine de la plongée libre avec palmes, masque et tuba, des activités ludiques telles que l’apnée, la pêche sous-marine, le hockey subaquatique ou le tir sur cible s’ajoutent à la traditionnelle randonnée palmée. Au niveau de la plongée avec bouteilles, les activités se développent également à grande ampleur et sont autant de pratiques différentes :             L’orientation sous-marine La plongée en altitude en eau douce (notamment en lacs) La plongée souterraine et spéléologie (en grottes et résurgences) La plongée sur épaves avec exploration extérieure et intérieure La biologie sous-marine (connaissance de la faune et de la flore) La photo et vidéo sous-marine L’archéologie sous-marine La plongée sous-glace La plongée aux mélanges spéciaux (NITROX, Trimix) La plongée en vêtement étanche La plongée de nuit La plongée profonde Ces variantes de la plongée traditionnelle d’exploration s’apprennent au fur et à mesure de l’évolution de la vie du plongeur au gré de ses envies et constituent pour la plupart, des spécialités donnant lieu à des cours spécifiques et des certifications. Aussi, la multiplicité de ces activités atteste des divergences aux niveau des attentes et des objectifs des plongeurs qui ont l’occasion de pratiquer ce sport dans des milieux très différents que ce soit en mer, en lac ou en rivière. 1.2.2 Les débuts de la FFESSM et de PADI 1.2.2.1. Historique de la FFESSM La FFESSM a été créée en 1948 par son président fondateur Jean F Borelli. Son nom actuel a été adopté en 1955. Plus ancienne fédération de plongée au monde, la FFESSM a fêté ses 60 ans en 2008. L’actuel président est Jean-Louis Blanchard. Par ailleurs, la FFESSM fut membre fondateur de la Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques (CMAS), créée à Monaco en 1959 et dont le président fondateur fut Jacques-Yves Cousteau. 22
  • 23. La FFESSM est une délégation agréée par le ministère chargé des sports et par le ministère de l’intérieur pour certaines formations en secourisme. Elle se dote d’un Directeur Technique National (DTN), de cadres techniques (CTS), d’un entraineur national « haut niveau » nage avec palmes. Elle est membre de droit du comité consultatif de l’enseignement de la plongée et de sa section permanente. Son siège se trouve à Marseille et regroupe plus de 20 permanents dont un directeur, un directeur logistique, et un rédacteur en chef pour la revue Subaqua. La FFESSM repose sur diverses représentations institutionnelles à savoir :        CNOSF dont  CISN (Conseil Interfédéral des Sports Nautiques)  CIAA (Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques)  CSN (Conseil des Sports de Nature) GEM (Groupement d’Etude du Mérou) COSMOS (Conseil Social du Mouvement Sportif) France Station Nautique CSNPSN (Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques) AFNOR dont  BNAAH (Bureau de Normalisation des Appareils et Activités Hyperbares)  Expertise sur les travaux CEN et ISO UCPA (membre de droit du conseil d’administration) La FFESSM possède 14 commissions d’activité :               Plongée en scaphandre (technique) Plongée libre (randonnée et apnée) Plongée sous-terraine Nage avec palmes Hockey subaquatique Nage en eaux vives Pêche sous-marine Tir sur cible subaquatique Orientation subaquatique Environnement et biologie subaquatique Audiovisuel (photo et vidéo) Archéologie subaquatique Médicale et de prévention Juridique Elle prend part également dans des activités transversales :   Plongée et activités pour les jeunes Plongée et activités pour les handicapés 23
  • 24. La FFESSM est représentée par des commissions sportives et notamment par des titres européens et mondiaux. Elle a aussi une volonté politique de développer l’activité plongée chez les jeunes pratiquants. Lorsque l’on observe la carte de France métropolitaine et des DOM TOM, on remarque que la FFESSM est présente sur tout le territoire français, se manifestant par l’existence de 17 comités régionaux et interrégionaux, cinq ligues et quatre-vingt-dix comités départementaux ainsi qu’une présence au club européen de Bruxelles, clubs de Berlin, à Djibouti, Mayotte, Saint Pierre et Miquelon et Wallis et Futuna. L’organisation de la plongée en France se répartie selon deux axes :   Une présence importante et majoritaire de clubs associatifs affiliés tenus par des bénévoles (on en compte 2062 au 30/03/2009) Une minorité de structures commerciales agréées (SCA) soit 286 structures au 30/03/2009) Une SCA est une structure professionnelle de plongée du secteur marchand regroupant des sociétés, des travailleurs indépendants et autres et ayant contracté un partenariat avec la fédération française de plongée dont elle devient membre à part entière conformément aux statuts et aux Relations Internationales fédéraux. Ce partenariat permet aux structures de devenir des SCA (Structures Commerciales Agréées)11. Pourquoi existe-t-il des SCA au sein de la FFESSM ? Dans un principe de regroupement des clubs associatifs et des professionnels d’une activité au sein d’une même fédération, le ministère de tutelle, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative (MJSVA), a introduit en 1995, à travers des statuts-types applicables aux fédérations sportives françaises, la notion d’agrément des établissements commerciaux agréés. Reconduites en 2004 dans la dernière mouture des « statu-types » des fédérations, ces dispositions ont été reprises dans les statuts fédéraux en 2005. Ayant reçu la délégation de l’Etat, la FFESSM à la charge d’être la plus représentative possible dans son activité et de permettre aux entreprises désireuses, d’entretenir d’étroites relations de partenariat avec celle-ci ainsi qu’avec ses clubs associatifs et ses licenciés sans pour autant avoir recours à une association intermédiaire. Que procure la SCA ? La SCA possède un agrément fédéral et peut ainsi utiliser le cursus fédéral, délivrer des licences, des qualifications et des produits distribués par la FFESSM, souscrire à une assurance de responsabilité civile professionnelle et d’autres garanties complémentaires en bénéficiant d’un tarif de groupe et participer à la vie de la FFESSM et de ses organes déconcentrés. 11 http://www.ffessm.fr/ 24
  • 25. Comment devient-on SCA ? Le dirigeant d’une structure dépose auprès du siège fédéral national une demande d’agrément accompagnée d’un dossier et d’un règlement de droit annuel. Le Comité Régional de la FFESSM étudie le dossier et en l’absence de réserves, celui-ci est attribué au dirigeant au titre de sa SCA. Les conditions de mise en œuvre du partenariat avec la FFESSM sont régies par une charte des SCA. Trais d’union entre ces deux formes de représentation de la plongée sous-marine en France (les clubs associatifs et les SCA), la FFESSM répertorie 150 000 licenciés dont 30% de femmes, 6000 moniteurs entraineurs et arbitres. Ce sont 60 000 brevets et qualification attribuées chaque année. La FFESSM possède en outre sa propre revue officielle spécialisée en plongée sous-marine, relatant entra autre l’actualité de l’organisation. Elle est distribuée aux clubs et disponible sur abonnement et en kiosque bimestriel. Ce ne sont pas moins de 18 000 exemplaires vendus par numéro. Lors de la semaine de l’environnement, elle fait paraitre, en partenariat avec DORIS (Données d’Observations pour la Reconnaissance et de l’Identification de la faune et de la flore Subaquatiques), un numéro spécial révélant ainsi son implication pour la connaissance et la sauvegarde des mers, océans, rivières… Toujours empreinte d’innovation et de développement de l’activité plongée, la FFESSM met en place de nouvelles offres pour les pratiquants loisirs : des « pack découverte » et des « pass rando subaquatiques ». D’autre part, la FFESSM tient un vaste stand lors du salon de la plongée qui a lieu chaque année au mois de janvier à la Porte de Versailles à Paris. 1.2.2.2 Historique de PADI Historique de PADI (Professional Association of Diving Instructors), en français : Association Professionnelle des Instructeurs de Plongée. PADI est l’organisation de formation de plongeurs leader dans le monde et est représenté sur la quasi-totalité du globe. Avec plus de 40 ans d’expérience, PADI comptabilise 135 000 professionnels et répertorie 5700 magasins et centres de plongée à travers le monde. Comment PADI est né : les débuts, l’idée ? C’est dans l’Etat de l’Illinois, aux Etats-Unis, que deux amis partageant un verre de Scotch ont eu l’idée de créer en 1966 ce qui est devenu la plus importante formation de plongeurs au monde : PADI. Jhon Cronin était vendeur d’équipement de plongée pour le compte d’US Divers et Ralph Ericson, éducateur et professeur de natation. Tous deux concernés par l’industrie de la plongée sous-marine, se rendirent compte que le monde de la plongée loisir n’était pas assez développé et qu’une structure ou une organisation pouvait être mise en place pour y remédier. Pensant que les agences de certification en plongée n’étaient pas professionnelles, n’utilisaient pas les méthodes 25
  • 26. pédagogiques modernes et rendaient les choses difficiles pour les personnes qui commencent à pratiquer ce sport12. A cette époque, ils pensaient que les agences de certification en plongée n'étaient pas professionnelles, n'utilisaient pas des méthodes pédagogiques modernes et rendaient les choses difficiles pour les personnes qui commencent à pratiquer ce sport. John et Ralph se doutaient bien qu'il y avait un moyen plus facile pour que les personnes apprennent à respirer sous l'eau en sécurité. C’est donc autour d’une bouteille de Johnnie Walker Black Label, qu’ils décidèrent ensemble de créer une organisation de formation en plongée. L’un deux, John, voulait que figure dans le nom qui sera ensuite donné à cette organisation le mot « professionnel », tandis que l’autre, Ralph, souhaitait pour y faire apparaitre les termes « association d’instructeurs de plongée ». C’est ainsi que l’acronyme PADI « Professional Association of Diving Instructors ». Les premières réunions ont eu lieu dans des restaurants de Morton Grove et Niles dans l’Illinois. Après quelques mois, le sous-sol de chez Cronin fut aménagé pour en faire le siège social de PADI. Son voisin est engagé comme secrétaire à temps partiel, tandis que son fils, Brian (actuel directeur général de PADI), remplit et timbre les enveloppes. Leur objectif est alors de démocratiser l’activité plongée, ce qui à l’époque représentait une véritable innovation et un progrès pour tous. En donnant à davantage de personnes une chance d’apprécier le monde subaquatique et en leur apportant une formation appropriée et pédagogiquement valable, ils espèrent fournir aux plongeurs une confiance en eux et rendre régulièrement accessible l’activité. Le moment est venu pour les deux amis de créer un logo représentant leur entreprise. Parmi les pistes de réflexion, Jhon mentionne qu’il souhaite un quelque chose de chic, à l’image de National Géographique. Ralph eu une révélation quelques années plus tard. Désormais, il considérait PADI non plus comme une petite entreprise mais comme un grand mouvement porteur d’avenir. Ralph fut responsable de la fabrication des premiers logos PADI. Voici celui qui a été retenu : 12 http://www.padi.com/scuba/ 26
  • 27. L’évolution des années 70-80 PADI évolue lentement les premières années. Entreprise encore dans ses débuts à la fin des années 1960, l’organisation comptabilise 400 membres. John Cronin devient Manager en ventes pour U.S. Divers et déménage avec sa famille à Huntington Beach en Californie. C’est alors que Jhon Cronin assiste à un immense salon à New York, le "National Sporting Goods Association". Lors de cet évènement, il rencontra Paul Tzimoulis qui deviendra plus tard l’éditeur de Skin Diver Magazine. Une idée simple que Paul suggéra à PADI, se révéla être une décision stratégique pour le groupe favorisant la reconnaissance globale de PADI : mettre la photo du plongeur sur le brevet de plongée. Au démarrage, Cronin et Erikson engagent Nick Icom de l'équipe d'ingénieurs d'U.S. Divers, travaillant avec Erickson. Son rôle sera de développer un programme de formation modulaire pour le cours débutant PADI Open Water Diver. Dans les années 70 / 80, PADI commença à créer pour chaque cours, ses propres supports pédagogiques papiers et multimédias à destination des élèves et moniteurs. Grâce à cela PADI s’engage dans une période de croissance incroyable et devient unique en son genre. 1.2.3 Positionnement de la plongée dans le monde 1.2.3.1. Le cas de la France et du système fédéral  Positionnement de la plongée en France par rapport à d’autres activités sportives Depuis les années 1950, la plongée sportive et de loisir n’a cessé de se développer et ce notamment grâce à l’influence du secteur associatif. Depuis 1948, date de la création de la Fédération Française d’Etude et de Sports Sous-Marins (FFESSM), le nombre de clubs et de licenciés augmente constamment jusqu’en 1995. Pour connaître l’engouement que procurent les activités sous-marines, il est intéressant de les positionner par rapport à d’autres activités. Cependant, il sera difficilement possible d’identifier clairement la part que représentent les plongeurs sous-marins par rapport à celle que représentent les pratiquants de plongée libre, ces deux activités étant regroupées sous l’appellation « activités subaquatiques ». Nous allons donc faire une analyse globale du secteur par rapport à d’autres activités sportives. Il faut noter par ailleurs que la pratique d’une activité sportive n’est pas rendue possible uniquement par l’adhésion à un club sportif. Les licenciés ne constituent pas la totalité des pratiquants dont certains s’adonnent à leur sport par leurs propres moyens. Cela est vrai pour des sports qui requièrent peut d’infrastructures et d’encadrement tel que le golf ou la natation mais moins pour les sports qui nécessitent du matériel spécialisé ou qui se pratiquent dans des environnements précis ou parfois hostiles comme l’équitation ou la plongée. 27
  • 28. Comparaison du nombre de licenciés en 2010 avec d’autres activités sportives Les statistiques 2010 de l’INSEE permettent de rendre compte du nombre de licenciés par catégories sportives13. Domaines sportifs Nombre de licences en 2010 Tennis 1 134 600 Equitation 687 300 Golf 418 900 Natation 288 300 Sports subaquatiques 260 700 Randonnée pédestre 214 700 Montagne et escalade 81 900 Nombre de licences françaises en 2010 suivant l'activité sportive 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 0 Figure 4 : Nombre de licenciés par catégories sportives (Statistiques de l’INSEE 2010) 13 http://www.insee.fr/ 28
  • 29. Comparaison entre l’évolution des licenciés d’équitation et ceux des sports subaquatiques entre 1991 et 2010 Equitation 225 700 345 900 432 500 523 700 687 300 1991 1996 2001 2006 2010 Sports subaquatiques 130 600 151 100 155 300 147 600 260 700 Evolution du nombre de licenciés français Equitation vs Sports subaquatiques 800 000 600 000 400 000 Equitation 200 000 Sports subaquatiques 0 1991 1996 2001 2006 2010 Figure 5 : Evolution du nombre de licenciés français. Equitation versus Sports subaquatiques (Statistiques de l’INSEE 201014). Ces statistiques montrent la faible évolution du nombre de licenciés des activités subaquatiques par rapport à celui des activités équestres. On constate même une baisse du nombre de licenciés vers le début des années 2000 (de 155 300 licenciés en 2001 à 147 600 licenciés en 2006) puis un regain entre 2006 et 2010 (260 700 licenciés). Les activités équestres et subaquatiques sont toutes deux onéreuses et supposent dans la majorité des cas des infrastructures et un encadrement adapté. Il parait donc tout à fait naturel de vouloir les comparer. La faible évolution du nombre de licenciés à la FFESSM peut s’expliquer par le fait que la pratique de la plongée se fait surtout près des côtes et qu’une part importante de la population ne vit pas au bord de la mer, tandis que la pratique de l’équitation peut se faire aussi bien en milieu rural ou proche urbain, au bord de la mer ou à la montagne. On peut également envisager d’autres éléments comme facteurs explicatifs : l’équitation est un sport de loisir et de compétition engendrant un intérêt supplémentaire contrairement à la plongée. 14 Document statistiques de l’INSEE 2010 : évolution du nombre de licenciés par catégories sportives entre 1991 et 2010 29
  • 30. Cependant, nous constatons que les activités subaquatiques sont en croissance. Nous montrerons plus tard que la France semble être un terrain propice au développement de la plongée mais que la règlementation peut bloquer la venue des étrangers.  Fédérations sportives : chiffres et tendances Les services d’études et statistiques du ministère en charge des sports publient tous les ans un bilan chiffré des données recueillies auprès des fédérations sportives françaises. Pour notre cas d’étude, il est intéressant de justifier la place occupée par les plongeurs licenciés dans ce palmarès ainsi que son évolution au cours des dernières années. Le marché de la plongée n’est pas constitué uniquement des plongeurs licenciés. Toutefois, les éléments chiffrés sur les licenciés restent les seuls exploitables, fiables et libres d’accès. Aussi, il est logique de penser que les tendances observées de cette « photographie » statistique ne sont pas complètement décalées de celles de l’ensemble du secteur. Selon une étude conduite par Alain Delmas et retranscrite dans le numéro 35 de « plongée magazine » en décembre 2010, la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) compte 244.943 licenciés (chiffres de 2009 et en augmentation de 6% sur 5 ans). Les licences délivrées par la FSGT étant multi activités, il n’est pas aisé d’observer la part représentative des plongeurs au sein de cette fédération. Cependant, selon la commission de la FSGT, il y avait environ 3000 plongeurs actifs en 2010, tandis que l’étude socio-économique sur la plongée conduite en 2006 en répertoriait 10000. Si l’on compare ces deux sources et que l’on considère qu’elles ont une validité égale, on peut dire que le nombre de plongeurs a nettement baissé en 4 ans. La fédération délégataire pour les activités subaquatiques, la FFESSM, rend compte de données statistiques plus solides. Sur les 112 fédérations agréées françaises ayant délivré 15,55 millions de licences en 2009, les 147 000 plongeurs licenciés ne représentent que 0,9% du total. La FFESSM occupe la 27ème place en nombre de licenciés, faisant d’elle une fédération importante. Il est à noter que 35% des licences françaises sont délivrées par seulement cinq fédérations olympiques à savoir : le football, le tennis, l’équitation, le judo et le basketball. En excluant de l’analyse les 30 fédérations unisport non-olympiques dans lesquelles la compétition exerce un fort attrait pour la licence et les 29 fédérations multisports dont les données sont difficiles à exploiter, la FFESSM arrive en 6ème position sur les 59 fédérations unisport non-olympiques restantes. Par ailleurs, si l’on considère uniquement les 22 fédérations qui organisent des pratiques de pleine nature, la FFESSM arrive en troisième position (en nombre de licences). La comparaison de chiffres similaires est donc bien relative. De 2004 à 2009 (soit une analyse sur cinq ans), le total de licences délivrées par l’ensemble des fédérations a augmenté de 4%. Mais dans le même temps, le nombre de licenciés à la FFESSM a légèrement baissé de -1,3%, mais la fédération conserve la même 27ème place du classement. Dans la famille des fédérations qui organisent des pratiques de pleine nature, la tendance reste assez stable avec un nombre de plongeurs licenciés relativement constant. 30
  • 31. Comparativement, certaines activités sportives ont rencontré de réels succès et d’autres des baisse spectaculaires du nombre de licenciés entre 2004 et 2009. En tête des augmentations du nombre de licenciés, le vol libre (dont le kite-surf) avec +24%, suivi de la randonnées (+19%) puis de la montagne-escalade (+10%). Les baisses les plus significatives se retrouvent dans des activités comme le surf (-71%), le motonautisme (-38%), la pêche sportive (-16%), le parachutisme (-9%) ainsi que pour la spéléologie (-3%).  La place de la plongée dans la France sportive La plongée sous-marine, devenue une activité sportive relativement démocratisée, occupe une place certaine dans le marché du sport en France. Chaque discipline pesant de façon inégale au sein de ce marché, cherchons à savoir comment se positionne la plongée dans le paysage sportif français. Afin de répondre à cette question, considérons quatre variables comparatives à savoir l’aspect économique, la position de la Fédération de plongée dans la « hiérarchie » nationale, la place des femmes et celle des séniors. Dans le numéro 9 (mai 2008) de la revue spécialisée Plongée Magazine, Alain Delmas (dire qui c’est) tente de retranscrire un portrait fidèle de l’activité dans le marché français au travers de l’analyse de ces éléments différenciant. Les dépenses sportives des français De façon globale, les dépenses « sportives » des ménages français sont estimées à environ 15,2 milliards d’euros par an, avec un budget moyen de 352 euros par ménage et par an, soit comparativement moins qu’un anglais (298€) ou un allemand (258€). En 2007, un ménage sur quatre annonçait envisager un achat sportif, réparti entre 9 milliards d’euros de produit de consommation sportive (dont 50% attribué au textile et chaussures) et 6 milliards d’euros d’achat de services. En cinq ans, ces chiffres ont progressé de 19%, plaçant la France au 4ème rang mondial juste derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon. La plongée dans la France sportive ne représente que 1% de la dépense sportive globale selon une estimation de 2006, fixant aux alentours de 150 millions d’euros les dépenses des français pour cette activité. Ces dépenses se répartissent en 80 millions d’euros d’achat de matériel (soit 5 à 6% du marché international) et 70 millions d’euros pour les plongées dont 17 millions d’euros de formation (soit 11%), 12 millions d’euros de baptême (soit 8%) et 42 millions de plongées d’exploration (soit 28%). Le marché de la plongée concerne des ménages qui dépensent plus qu’un ménage français moyen en matière de sport. Un plongeur moyen dépense de 350 à 850€/personne pour les saisons de plongée en métropole contre 500€ à 2000€/an pour ceux qui optent pour un voyage plongée. Le marché des séniors Tendance qui s’observe depuis une dizaine d’années : l’augmentation de la pratique sportive des séniors. Ceux-ci représentent donc une part importante de marché à capter. En 2007, les français âgés de 60 ans et plus représentent 20,5% de la population totale. De plus, selon les projections de 31
  • 32. l’INSEE, la population de séniors devrait représenter plus d’un tiers des français en 2050 et ce grâce à l’allongement de l’espérance de vie. Bénéficiant de temps libre et en meilleure condition physique à l’âge de la retraite, les 60/69 ans dont 48% de femmes et 72% d’hommes sont de plus en plus sportifs. N’hésitant pas à investir dans leurs activités de loisirs (de 7 à 8% de leur budget), 14% d’entre eux sont encore licenciés dans un club sportif associatif. Bon nombre d’activités physiques et sportives ont compris l’intérêt que pouvait représenter l’accueil d’une population de séniors et développent des stratégies adaptées. En plongée, avec à peine 2% de plongeurs séniors recensés (soit 7000 à 8000 pratiquants sur une population d’environ 13 millions d’individus), ce n’est pas encore le cas. Cela représente 0,05% de taux de pénétration ce qui est faible. Cela s’explique en partie par l’idée répandue mais réfutable que la plongée est considérée comme un sport à « risque ». Cependant, certains pourraient répondre que la plongée en scaphandre peut tout à fait être pratiquée par des séniors en choisissant des conditions de plongée favorables (mer calme, zone d’évolution peu profonde, pas de courant…) et en ayant recours au NITROX (mélange enrichi en oxygène dont les principales caractéristiques sont aujourd’hui prouvées : limiter les risque d’accident de décompression et la fatigue). Autre alternative, la randonnée subaquatique autrement dit la randonnée palmée est une activité qui peut facilement s’adapter aux spécificités des séniors. La place de la plongée fédérale En 2006, les 114 fédérations sportives agréées par l’Etat délivraient 15,9 millions de titres d’adhésion répartis en 14,8 millions de licences et 1,1 millions d’autres titres de pratique (ATP). Ces ATP sont à la fois des adhésions à la journée ou des autorisations ponctuelles d’accès à des compétitions. Le ministère défini ces ATP comme des titres « découverte » ou « initiation » permettant une pratique temporaire (exemple : le « passruning » délivré par la fédération d’athlétisme ou encore les « licences à la journée » de la fédération de moto). Depuis 2001, ces titres n’ont cessés d’augmenter et pèsent aujourd’hui pour 7% des adhésions aux fédérations. Plus d’un tiers des fédérations y ayant recours, le ministère en charge des sports les prend en compte dans ses statistiques annuelles. La FFESSM n’a pas encore choisi de comptabiliser ces ATP (packdécouverte, pass-rando) ni ses baptêmes, rendant la lecture des chiffres peu claire. Nous voyons ici une possibilité pour la Fédération française de plongée de valoriser son activité en développant des ATP, d’autant plus qu’une grande partie de la population française vie dans les villes loin du littoral d’où la difficulté d’une pratique régulière de la plongée en mer. En 2006, la fédération agréée et délégataire en plongée, la FFESSM se classait à la 31ème position de l’ensemble des fédérations pour l’ensemble des titres délivrés avec 147 569 licenciés (hors ATP qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres) soit 1% du total. Concernant les licences seules, la FFESSM arrivait en 28ème positions toutes fédérations confondues mais en 6ème position parmi les 59 autres fédérations unisport non olympiques (après le golf, la pétanque, le rugby, le karaté et la randonnée pédestre). Observons maintenant la part d’hommes et de femmes dans le paysage fédéral français et au sein de la fédération de plongée. L’ensemble des fédérations françaises délivraient 4,8 millions de 32
  • 33. licences féminines, représentant 32% du total (sur 51,2% de femmes dans la société française). 44289 licences féminines sont délivrées en 2006 à la FFESSM ce qui représente environ 30% de l’ensemble des licences plongée, plaçant l’activité à la 45ème position, toutes fédérations confondues. En France, sont recensés 167 218 clubs associatifs regroupés au sein de 114 fédérations. La FFESSM en comptabilise 2 083 soit 1,3% du total soit en 20ème position de l’ensemble des fédérations. Sur l’ensemble des fédérations, 16 ont opté pour regrouper en leur sein des établissements professionnels agréés (4 550 au total). Avec ses 188 SCA (Sociétés Commerciales Agréées) en 2006 (240 en 2008), soit 4,1% de l’ensemble des établissements professionnels, la FFESSM arrivait en 3 ème position (après l’équitation et le vol libre).  Les données chiffrées de la plongée en France Au global Selon l’étude socio-économique relative à la plongée subaquatique de loisir de 2004-2005, Michel Chauveau, inspecteur principal, coordonnateur de la plongée subaquatique au ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative (MJSVA), il y aurait 340 000 plongeurs de nationalité française en 2005 dont 160 000 licenciés fédéraux (47%), 115 000 clients de moniteurs professionnels (34%), 10 000 clients directs des voyagistes spécialisés en plongée (3%) et 55 000 pratiquants hors structure (16%). Effectif de répartition des plongeurs licenciés en 2004 Parmi les 160 000 licenciés fédéraux, 150 000 sont licenciés de la fédération délégataire, la FFESSM soit 93% et 10 000 sont licenciés de la fédération multisports affinitaire la FSGT soit 7% du total. Les plongeurs licenciés de la FFESSM se répartissent dans 2210 structure dont 2089 clubs associatifs et 121 structures commerciales agréées les SCA (évaluation 2004-2005). Près de la moitié de ces plongeurs fédéraux (45%) sont licenciés dans des régions centrales (hors façades maritimes) dont 20% en Ile de France et Picardie. Concernant les pratiquants de bord de mer, 25% sont licenciés sur la façade méditerranéenne, 17% sur la côte atlantique et 6% dans les DOM-TOM. Le taux de renouvellement annuel de la FFESSM est estimé à 25% de l’effectif total. Ce faible taux permet de montrer que les plongeurs formés préfèrent aller plonger dans des structures commerciales en France ou à l’étranger plutôt que de renouveler leur adhésion. Effectif de répartition des plongeurs non licenciés en 2004 Selon la même étude, le nombre de plongeurs réguliers non licenciés se situerait aux alentours des 180 000 dont 115 000 plongeurs de structures professionnelles non fédérales. Sur ces 115 000 plongeurs 100 000 appartiendrait à l’ANMP (Association Nationale des Moniteurs de Plongée), 6 500 au SNMP (Syndicat National des Moniteurs de Plongée), 8 000 à PADI (Professionnal Association of Diving Instructors) et 500 à SSI (Scuba Schools International). 33
  • 34. Nous pouvons ajouter au nombre de plongeurs, ceux qui ne pratiquent la plongée que pendant leurs vacances. Selon les voyagistes français il y en aurait 10 000. Un voyageur sur trois ne pratiquerait la plongée que sur son lieu de séjour selon les données des tour-opérateurs. Viennent enfin les plongeurs « hors structure » dont l’estimation est fixée à 55 000 plongeurs. Pour 15 000 d’entre eux, ce sont d’anciens licenciés de fédération qui ont obtenu un niveau relativement élevé en plongée et qui préfèrent plonger par leurs propres moyens. 5 000 sont des chasseurs sous-marins occasionnels et 35 000 font de la randonnée palmée ou de l’apnée à faible profondeur. Le nombre de plongeurs non licencié est en constante progression contrairement aux plongeurs fédéraux. 1.2.3.2 Le cas du modèle américain PADI né aux Etats-Unis Les données suivantes présentent les statistiques mondiales de l’organisation PADI mises à jour en mars 2011. L’organisation américaine PADI n’est pas issue de la même « philosophie » que la Fédération Française de plongée. Son choix a été immédiatement de rendre l’activité ludique et accessible au plus grand nombre. Sa volonté de démocratisation de la plongée a rapidement été un succès : les chiffres peuvent en témoigner. Cependant, à l’échelle mondiale, les données statistiques établissant un comparatif entre la plongée et l’ensemble des autres sports manquent cruellement. En outre, des statistiques récentes permettent de montrer que grâce à l’organisation américaine PADI, la plongée a progressé dans le monde et est devenue un loisir sportif à la portée du plus grand nombre. 34
  • 35. Le premier tableau et l’histogramme ci-dessous montrent l’évolution du nombre de membre professionnels PADI entre 1996 et 2010. En 2010, PADI comptabilisait 135 038 membres professionnels contre seulement 81321 en 1996. Le pourcentage de croissance du nombre de membres professionnels entre 1996 et 2010 est de 66,1%. Toujours positive d’année en année, la croissance se ralentit pourtant nettement depuis 2005 et subit même un léger recul entre 2009 et 2010 avec une variation de -0,3%. Nombre de moniteurs membres 1996 81 321 1997 86 975 1998 95 647 1999 100 699 2000 106 978 2001 109 958 2002 118 892 2003 123 741 2004 127 077 2005 130 472 2006 131 714 2007 133 562 2008 134 959 2009 135 499 2010 135 038 Pourcentage depuis 1996 Années Pourcentage de croissance 7,0% 10,0% 5,3% 6,2% 2,8% 8,1% 4,1% 2,7% 2,7% 1,0% 1,4% 1,0% 4,0% -3,0% 66,1% Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 Figure 6 : Evolution du nombre de moniteurs PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI) 35
  • 36. Le second tableau indique l’évolution du nombre de magasins et de centres de plongée membres de l’organisation PADI entre 1996 et 2010 ainsi que le pourcentage d’évolution d’année en année. On remarque une nette progression du nombre de centres et magasins entre 1998 et 1999 (+7,6%) suivis d’une stagnation de croissance de 1999 à 2000 (0%). On dénombrait 6005 magasins et centres de plongée en 2010 contre 4036 en 1996 soit un pourcentage de croissance cumulé de 48,8%. Nombre de magasins et centres de plongée 1996 4 036 1997 4 061 1998 4 316 1999 4 642 2000 4 642 2001 4 706 2002 4 987 2003 5 156 2004 5 352 2005 5 364 2006 5 513 2007 5 718 2008 5 861 2009 5 935 2010 6 005 Pourcentage depuis 1996 Années Pourcentage de croissance 0,6% 6,3% 7,6% 0,0% 1,4% 6,0% 3,4% 3,8% 0,2% 2,8% 3,7% 2,5% 1,3% 1,2% 48,8% Tableau 1 : Evolution du nombre de magasins et de centres de plongée membres de l’organisation PADI entre 1996 et 2010 (Statistiques PADI) 36
  • 37. Le diagramme circulaire ci-dessous représente la répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique. Sur le nombre total de membres professionnels PADI, une majorité sont américains (30,2%), vient ensuite l’Europe avec 21,3% de membres, puis les autres zones géographiques avec 18,2%, puis l’Asie du Sud avec 16,3%, et enfin dans une moindre mesure le Japon, le Canada et les pays du Nord où d’autres organisations sont présentes (ex NAUI au Canada, ou SSI au Japon). Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique (en pourcentage) Amérique 18,2% 30,2% 2,5% Asie Pacifique Canada Europe 8,6% Japon 16,3% 21,3% Pays du Nord Autres zones géographiques 3% Figure 7 : Répartition des moniteurs PADI selon leur provenance géographique (Statistiques PADI) Ce diagramme circulaire représente la répartition des centres internationaux et des magasins et revendeurs membres de PADI selon leur provenance géographique donc par nationalité (incluant les centres indépendants et faisant parti d’un complexe, les centres de plongée et complexes 5*, centres pour les cours Instrcuteurs 5*, les collèges et universités, les villages de vacances et les bateaux. Une majorité est américaine avec 28,6% d’entre eux, puis européens avec 20,2%, suivi par d’autres zones géographiques avec 19,9% et pour une plus faible part par le Japon, les pays nordiques et le Canada. Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique (en pourcentage) Amérique 20% 29% 2% Asie Pacifique Canada Europe 8% Japon 19% 20% 2% Pays du Nord Autres zones géographiques Figure 8 : Répartition des centres et magasins de plongée selon leur provenance géographique (Statistiques PADI) 37
  • 38. Cet histogramme représente le nombre de certifications par an (à l’exclusion des instructeurs et des non certifiés), le nombre de certifications cumulées d’année en année ainsi que le pourcentage d’évolution par an par rapport aux chiffres cumulés. Evolution annuelle du nombre de certifications PADI 1 500 000 1 000 000 500 000 0 Figure 9 : Evolution annuelle du nombre de certifications PADI (Statistiques PADI) Depuis sa création jusqu’en 1969, PADI a comptabilisé 23 836 certifications pour atteindre 19 382 866 certifications cumulées en 2010. On remarque une forte croissance d’année en année (en pourcentage) du nombre de certifications dans les années 60/70 allant de 20 à plus de 50% par an, puis une croissance soutenue dans les années 80 et jusqu’au milieu des années 90 avec une moyennes d’environ 13%, enfin une croissance faible ces 15 dernières années de l’ordre de 2% par an subissant même un recul certaine années (2002, 2005, 2008, 2009). Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications débutant selon la provenance géographique des participants. Les niveaux incluent les scuba divers, des juniors scuba divers, les Open Water divers, les juniors open water divers, les national geographic divers et les juniors national geographic divers. 32,7% des certifiés ayant obtenu un niveau débutant sont américains, 25,4% sont du Sud-Est asiatique, 18% sont issus d’autres zones géographiques et 14,8% sont européens. Viennent ensuite les nationalités japonaises, nordiques et canadiennes qui représentent les 10% restants. Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des participants (en pourcentage) Amérique 18% 32% 2% Asie Pacifique Canada 6% Europe Japon 15% Pays du Nord 2% 25% Autres zones géographiques Figure 10: Répartition des certifications débutant PADI selon la provenance géographique des participants (Statistiques PADI) 38
  • 39. Ce diagramme circulaire représente la répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance géographique des participants. Ces niveaux certifications incluent les niveaux Adventure divers, Advanced divers, Rescues divers, Master sucuba divers et les certifications de spécialités. Une majorité de ces certifications sont délivrées encore une fois aux américains avec 26,7% des certifications, puis dans les autres zones géographiques (22,6%), aux Sud-Est asiatique (19,5%), aux européens (18,6%) et pour une plus faible part, aux japonais, canadiens et nordiques. Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants elon le provenance géographiques des participants (en pourcentage) Amérique 23% 27% Asie Pacifique Canada 2% Europe 8% Japon Pays du Nord 20% 19% Autres zones géographiques 2% Figure 11 : Répartition des certifications loisirs PADI hors débutants selon la provenance géographique des participants L’histogramme suivant indique la répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 et prenant pour référentiel 100% de la population ayant obtenu une certification PADI. On remarque que la répartition de la population est constante d’année en années avec une forte proportion d’hommes (66,7%) et une plus faible proportion de femmes (33,3%). Semblables aux chiffres enregistrés par la FFESSM, cela démontre que la plongée sous-marine est une activité davantage pratiquée où que l’on se trouve, par le sexe masculin. 100% 33% 34% 33% 33% 33% 34% 67% 66% 67% 67% 67% 66% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Hommes 80% Femmes 60% 40% 20% 0% Figure 12: Répartition des certifications par sexe de 2005 à 2010 (Statistiques PADI) 39
  • 40. Le tableau ci-dessous indique l’âge médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005 et 2010. On remarque une constance presque parfaite de l’âge médian des certifiés. Il est de 30 ans pour les hommes et de 27 ans pour les femmes. Cela veut dire que, même s’il y a plus d’homme que de femmes qui pratiquent cette activité, les femmes s’y mettent plus tôt. Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu une certification PADI entre 2005 et 2010 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Homme 30 31 30 30 30 30 Femme 27 27 27 27 27 27 Tous sexes confondus 29 29 29 29 29 29 Tableau 1 : Age médian, par sexe, des personnes ayant obtenu des certifications PADI entre 2005 et 2010 (Statistiques PADI) 1.2.4 De l’activité de loisir au tourisme 1.2.4.1. Comment le plongeur français est-il devenu un plongeur voyageur ? Le séjour plongée est un voyage effectué en France ou à l’étranger ; la pratique de la plongée sous-marine est le seul motif de séjour. Sont exclus de la définition les séjours en club avec possibilité de consommer de la plongée sur place en l’achetant à un prestataire local partenaire du voyagiste. Globalement, 57% des plongeurs voyageurs ont effectués un séjour plongée au cours des douze derniers mois, 15% ont effectués deux séjours, 6% en ont effectué trois ou quatre, 4% ont fait cinq séjours et 12% en ont réalisé plus de cinq. Selon les statistiques de l’étude réalisée par Michel Chauvaux en 2004-2005, le nombre moyen de séjour par plongeur est de 3,4 par an et la durée moyenne de 9,5 jours. La majorité des séjours se font en France.  Typologie et profil du plongeur français La plongée sous-marine attire des personnes venant d’univers très différents. Les données sociodémographiques auxquelles nous avons accès nous aident néanmoins à dresser un portrait type du plongeur français même si cette typologie peut être relativisée. Traditionnellement et de par son historique, la plongée est essentiellement un sport masculin mais la proportion de femme a tendance à augmenter ces dernières années avec le phénomène de démocratisation de la plongée. En 2004, on estimait que les plongeurs français se répartissaient en 70% d’hommes et 30% de femmes, moyenne plus faible que pour les autres sports de pleine nature et d’évasion dont la proportion de femme est plus élevée. Concernant les qualifications de plongeurs et la délivrance de brevets, les proportions sont quasiment identiques avec 68% d’hommes et 32% de femmes (chiffres cumulés de la FFESSM et de l’ANMP). 40
  • 41. Selon les chiffres de la FFESSM et de l’ANMP, l’âge moyen du plongeur est estimé à 32 ans. La répartition se fait en 88% d’adultes et 12% d’enfants (moins de 16 ans). La tranche d’âge la plus représentée dans les sports subaquatiques était celle des 31-40 ans avec 29% de la totalité des plongeurs licenciés suivi de près par celle des 41-60 ans avec 25% et de celle des 21-30 ans avec 23% de la masse totale des plongeurs licenciés. La tranche d’âge des 0-20 ans représente cependant une part importante du nombre de licenciés avec 21% du total. Toutefois, les tranches les plus jeunes, de 0 à 35 ans en moyenne, ont plus de difficultés à se développer que les tranches plus âgées sur la période 1998-2002, avec des pourcentages d’évolution négatifs sur 4 ans. En 1997, l’AFIT (Agence Française d’Ingénierie Touristique) mettait en exergue les catégories socioprofessionnelles concernées par la plongée sous-marine. D’après cette source, le plongeur aurait un profil de cadres supérieurs, professions libérales ou artisans commerçants, il vivrait en région parisienne ou sur la côte méditerranéenne et dans une ville de plus de 100 000 habitants. Il est à noter que l’AFIT n’existe plus. ODIT France (Observation, Développement et Ingénierie Touristique) lui succéda en janvier 2005. Puis en 2009, Atout France (Groupement d’Intérêt Public) est créé de la fusion entre ODIT France et Maison de la France (Agence de promotion de la France à l’étranger). Même si la plongée tend à se démocratiser, le revenu est l’un des critères les plus importants. La pratique de cette activité nécessite un certificat médical de non contre-indication à la pratique de la plongée sous-marine, l’aptitude physique restant l’un des facteurs majeurs. Toutefois, les organismes de plongées proposent l’accès à cette activité aux handicapés dont les cours sont dispensés par des moniteurs handisports.  Les différentes catégories de pratiquants La nature des pratiques en plongée peut être très variée. Quatre familles de pratiques sont répertoriées. Tout d’abord les activités de plongée d’exploration en scaphandre (273 000 plongeurs soit 80% des pratiquants), ensuite les activités de plongée loisir en apnée (47 000 plongeurs soit 14% des pratiquants), puis les activités compétitives en plongée à savoir la nage avec palmes, la pêche sous-marine, l’orientation et le hockey subaquatique, le tir sur cible…(17 000 plongeurs soit 5% des pratiquants) et enfin les activités de plongée particulière en scaphandre comme la spéléologie ou l’archéologie sous-marine, la plongée technique avec des mélanges spéciaux par exemple le Trimix, ou en recycleur (3 000 plongeurs soit 1% des pratiquants). L’AFIT faisait un état des lieux en 1997 de la fréquence des pratiques en plongée. Les plongeurs occasionnels qui ne pratiquent qu’une à cinq fois par an sont les plus nombreux (47%), ceux qui pratiquent la plongée six à vingt fois par an donc de façon relativement régulière représentent 37% du total, et ceux qui ont une pratique plus intensive à savoir plus de vingt fois par an sont estimés à 21%. Un plongeur part en vacances pour pratiquer cette activité soit avec des amis plongeurs, soit en famille ou bien en couple. Les attitudes du plongeur en termes de pratiques sont donc différentes en fonction du contexte dans lequel il part en vacances. Le plongeur partant avec des amis plongeurs s’orientera en séjour dédié exclusivement à la plongée en hôtel ou en croisière, notamment pour des séjours d’une semaine à l’étranger. Pour le plongeur partant en couple ou en famille, c’est-à-dire 41