2. Courant
• Au sens large, le courant ou mouvement li/éraire désigne une tendance
en li+érature, qui permet de regrouper des œuvres autour de constantes
qui s’en dégagent : thémaEques abordées, style de l’auteur, genre
li/éraire privilégié, etc. Dans un sens plus étroit, il arrive parfois qu’on
désigne sous l’appellaEon de courant un regroupement d’auteurs mus par
un idéal esthé9que commun ou une idéologie commune, un groupe
d’écrivains ayant des relaEons entre eux. Il faudrait cependant alors plutôt
parler d’école ou de groupe que de courant.
• L’intérêt du courant li/éraire n’est pas de classer définiEvement une
œuvre, mais de donner un point de départ à l’analyse. Quand on sait, par
exemple, qu’une œuvre se réclame du romanEsme ou du réalisme ou
qu’elle est qualifiée de courtoise ou d’épique, on peut commencer sa
lecture par ce biais, qui/e à changer plus tard.
5. XX°s. La chanson de geste
XIX°s.
XVIII°s.
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
6. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s.
XVIII°s.
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
7. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
XVIII°s.
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
8. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
• apparaît vers la fin du XIème siècle (entre 1050 et 1150).➠
XVIII°s. xve s.
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
9. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
• apparaît vers la fin du XIème siècle (entre 1050 et 1150).➠
XVIII°s. xve s.
• auteur souvent anonyme
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
10. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
• apparaît vers la fin du XIème siècle (entre 1050 et 1150).➠
XVIII°s. xve s.
• auteur souvent anonyme
• rédigée en ancien français et en ancien occitan
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
11. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
• apparaît vers la fin du XIème siècle (entre 1050 et 1150).➠
XVIII°s. xve s.
• auteur souvent anonyme
• rédigée en ancien français et en ancien occitan
XVII°s.
• récit relatant des épopées légendaires héroïques
me/ant en scène les exploits guerriers de rois ou de
XVI°s. chevaliers, remontant aux siècles antérieurs.
XV°s.
XI°s.
12. XX°s. La chanson de geste
• suite des grandes épopées de l'AnEquité
XIX°s. • La geste, du laEn gesta, = ac9on d'éclat accomplie
• apparaît vers la fin du XIème siècle (entre 1050 et 1150).➠
XVIII°s. xve s.
• auteur souvent anonyme
• rédigée en ancien français et en ancien occitan
XVII°s.
• récit relatant des épopées légendaires héroïques
me/ant en scène les exploits guerriers de rois ou de
XVI°s. chevaliers, remontant aux siècles antérieurs.
• desEnée à être chantée et accompagnée musicalement,
XV°s. devant un public large, populaire ou noble.
XI°s.
13. XX°s. La chanson de geste
XIX°s.
XVIII°s.
XVII°s.
XVI°s.
XV°s.
XI°s.
14. Thèmes principaux
Oeuvres de référence
• barons serviteurs de Dieu,
moins de 100 ....
• honneur féodal,
La chanson de Roland
• vaillance combaEve, La prise d’Orange
intrépidité. L’Énéide
15. Le héros épique
• Dans les chansons de geste seule la classe féodale est
mise en scène. Le héros épique est un chevalier doué
d'une force surhumaine, capable d'endurer toutes sortes
de souffrances physiques ou morales. Exemplaire par sa
fidélité à son seigneur, il est élu pour sa perfecEon et
représente toujours une collec9vité dont l'existence est
en jeu.
• La mort est le moment le plus émouvant du récit et recèle
une leçon dictée par la vision religieuse et féodale de la
société : la souffrance et la mort sont nobles lorsqu'elles
sont subies pour Dieu et le suzerain. Ainsi le public, qu'il
soit chevaleresque ou populaire, est appelé aux grandes
émoEons collecEves et religieuses.
• Les autres personnages ont des rôles définis : ami
confident, traître, ennemi, lâche, etc. Ils sont dans le récit
pour souligner davantage l'héroïsme et les vertus du
héros principal.
17. Thèmes principaux Oeuvre de référence
Tristan et Yseut
• fidélité à une Dame
• honneur féodal,
• art de bien parler et
chanter, politesse,
générosité
18. L’apparition du Roman
• = récit en langue romane
• La cour du roi Arthur est un lieu fixe dans tous les romans de
Chré9en de Troyes (v1135‐v1183).
• La cour est point central des intrigues, à la fois
chevaleresques, surnaturelles et senEmentales (quête du
Graal)
• ChréEen de Troyes
oppose déjà l’Amour
à la Raison, ce qui
marquera
durablement la
li/érature française.
19. XX°s.
L’apparition du Roman
XIX°s. • = récit en langue romane
• La cour du roi Arthur est un lieu fixe dans tous les romans de
Chré9en de Troyes (v1135‐v1183).
XVIII°s.
• La cour est point central des intrigues, à la fois
chevaleresques, surnaturelles et senEmentales (quête du
Graal)
XVII°s.
• ChréEen de Troyes
oppose déjà l’Amour
à la Raison, ce qui
XVI°s. marquera
durablement la
li/érature française.
XII°s.
20. Une li+érature populaire faite de contes à rire ➙ fabliaux
et romans
• littérature passant de l’oralité au texte, (auteurs souvent
anonymes) ; véritable satire sociale avant la lettre. Elle est
par essence malicieuse, pittoresque, parfois grivoise ou,
à l'inverse, morale, mais le plus souvent réaliste.
• Le Roman de Renart
XIII°s.
21. Une li+érature populaire faite de contes à rire ➙ fabliaux
XX°s. et romans
• littérature passant de l’oralité au texte, (auteurs souvent
XIX°s. anonymes) ; véritable satire sociale avant la lettre. Elle est
par essence malicieuse, pittoresque, parfois grivoise ou,
à l'inverse, morale, mais le plus souvent réaliste.
XVIII°s. • Le Roman de Renart
XVII°s.
XVI°s.
XIII°s.
XII°s.
22. Une li+érature populaire faite de contes à rire ➙ fabliaux
XX°s. et romans
• littérature passant de l’oralité au texte, (auteurs souvent
XIX°s. anonymes) ; véritable satire sociale avant la lettre. Elle est
par essence malicieuse, pittoresque, parfois grivoise ou,
à l'inverse, morale, mais le plus souvent réaliste.
XVIII°s. • Le Roman de Renart
XVII°s. Une poésie marquée par l’épopée, et un auteur
qui marque l’histoire littéraire : François Villon
XVI°s.
XIII°s.
XII°s.
23. Une li+érature populaire faite de contes à rire ➙ fabliaux
XX°s. et romans
• littérature passant de l’oralité au texte, (auteurs souvent
XIX°s. anonymes) ; véritable satire sociale avant la lettre. Elle est
par essence malicieuse, pittoresque, parfois grivoise ou,
à l'inverse, morale, mais le plus souvent réaliste.
XVIII°s. • Le Roman de Renart
XVII°s. Une poésie marquée par l’épopée, et un auteur
qui marque l’histoire littéraire : François Villon
XVI°s. Une forme d’expression théâtrale :
les mystères
XIII°s.
XII°s.
26. L’enrichissement de la
langue française
• Rôle de Rabelais - 1532...
• ...de Joachim du Bellay :
Deffence et illustration de la
langue francoyse (1549)
• ...de Robert Estienne, auteur du
premier grand dictionnaire
français-latin, en 1538
27. L’enrichissement de la
XX°s.
langue française
XIX°s.
• Rôle de Rabelais - 1532...
XVIII°s. • ...de Joachim du Bellay :
Deffence et illustration de la
langue francoyse (1549)
XVII°s. • ...de Robert Estienne, auteur du
premier grand dictionnaire
XVI°s. français-latin, en 1538
28. La Pléiade
Pierre de Ronsard,
Joachim du Bellay,
Jacques Peletier du Mans,
(➙ Jean Dorat)
Rémy Belleau,
Antoine de Baïf,
Pontus de Tyard
Étienne Jodelle.
• références à l’An9quité, amis aussi aux événements contemporains.(recours à
l’alexandrin)
• influence de Pétrarque (ode et sonnet)
• volonté de façonner une nouvelle poésie, en langue française
•
30. Rabelais
• Il invite le lecteur à
dépasser les
apparences pour
aller chercher la
vérité. L’important est
de faire confiance à la
nature et se libérer
l’esprit et le corps.
C’est cet appé9t de
savoir et d’être
qu’incarnent les
géants opEmistes
Pantagruel et
Gargantua.
32. L’invenEon de l’essai (1571‐1592)
• Michel de Montaigne .
• essai = démarche intellectuelle
procédant d’une libre analyse de tout
sujet susceptible de retenir l’attention.
• fait de l’expérience personnelle le terrain
où expérimenter sa pensée, mais
dépasse la biographie pour rejoindre
l’universel.
• « Je n'ai vu un plus grand monstre ou miracle que
moi-même ».
33. Les Essais
« Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte
la forme entière de l’humaine condition. »
« Si on me presse de dire pour quoi j’aimais La Boétie, je
répondrais, parce que c’était lui,parce que c’était moi. »
« Mon métier et mon savoir, c’est vivre. »
«Philosopher c'est apprendre à mourir. »
34. Les grands auteurs
• Érasme (1467-1536) : Éloge Poètes
de la folie
• Clément Marot: Épîtres au Roi
• Marguerite de Navarre (1531,1532)
(1492-1549): Heptaméron
• Maurice Scève - Délie (1541)
(nouvelles inspirées par le
Decameron italien de
Boccace) • Ronsard : Les Amours (1552)
• François Rabelais
(1494?-1553) • Joachim du Bellay : Les
– Gargantua Antiquités de Rome, Les
– Pantagruel Regrets (1558)
– Le tiers livre
– Le quart livre • Louise Labbé : Sonnets
(1558)
37. Le courant baroque en li/érature
1598 ‐ 1630
• mouvement qui domine l’Europe du XVIIe siècle.
• Il est a/aché à une concepEon d’un monde instable, d’un monde en
transformaEon incessante ➙ exalte le désordre et le verEge devant l’univers.
• En li/érature : goût des extrêmes, de l’ornementa9on, du langage à effets
(hyperboles, exagéra9ons, anaphores, an9thèses). Effets de mise en abyme, de
parallélismes
• Les genres privilégiés du baroque sont la poésie avec Théophile de Viau, Pierre
de Marbeuf ou Saint‐Amant, et le théâtre, influencé par les auteurs espagnols
(par exemple l'Illusion comique de Pierre Corneille).
• Durant la période de transiEon qui va de 1630 à 1661, le baroque, bien que
peu à peu supplanté déjà par le classicisme, conEnue encore à jouer son rôle. Il
est présent dans le courant précieux, le courant burlesque et le courant
liber9n.
38. Le liberEnage
• Ce courant idéologique part de la philosophie matérialiste de Gassendi.
Les liberEns (libres penseurs) se détachent de la religion officielle, le
chrisEanisme, raillent les praEques religieuses, manifestent leur
indépendance de la pensée et tendent à donner à l’existence humaine un
sens uniquement terrestre. Ce courant assure ainsi la transiEon entre
l’humanisme de la Renaissance et la philosophie du siècle suivant, celui
des Lumières.
• Cyrano de Bergerac, disciple de Pierre Gassendi, est le représentant le plus
éminent de la pensée liberEne. Le Dom Juan de Molière est emblémaEque
de ce/e aqtude.
39. Le courant classique
• Il s’est élaboré au cours des années 1630‐1660.
• L’esthéEque classique est fondée sur trois principes essenEels : ra9onalisme,
imita9on de la nature, imita9on de l’An9quité. ➙ Nicolas Boileau
• Le classicisme établit la supréma9e de la raison qui s’exerce par des règles.
• répugne à introduire le laid, le bizarre, le fantas9que
• cherche à plaire en provoquant rire ou larmes
• cherche à instruire en délivrant un enseignement moral
• respecte les valeurs d’ordre, de symétrie (cf règle des trois unités au théâtre)
• recours à toute forme d’éloquence
40. Corneille
• La richesse et la diversité de son œuvre reflètent les valeurs et les grandes
interrogaEons de son époque.
Julie
Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ?
Le vieil Horace
• Le Cid 1637 Qu'il mourût,
• Cinna 1641 Ou qu'un beau désespoir alors le secourût.
N'eut-il que d'un moment reculé sa défaite,
• Polyeucte 1642 Rome eût été du moins un peu plus tard sujette;
• Horace 1640 Il eût avec honneur laissé mes cheveux gris,
Et c'était de sa vie un assez digne prix.
Il est de tout son sang comptable à sa patrie;
Chaque goutte épargnée a sa gloire flétrie;
Chaque instant de sa vie après ce lâche tour,
Met d'autant plus ma honte avec la sienne au jour.
+ L’Illusion comique, J'en romprai bien le cours, et ma juste colère,
chef d’oeuvre baroque Contre un indigne fils usant des droits d'un père,
1636 Saura bien faire voir dans sa punition
L'éclatant désaveu d'une telle action.
41. Racine
• Racine est obsédé par la
tragédie et le sens de la
• Pièces principales:
“terreur et de la piEé”
• Andromaque 1667 qu’elle engendre.
• Britannicus 1669
• Bérénice 1670 • Les héros sont sous le poids
• Bajazet 1672 de leur desEn inéluctable et
se démènent sans pouvoir
• Mithridate 1673
l’empêcher.
• Iphigénie 1674
• Phèdre 1677
• Racine hait la comédie de
Molière qu’il juge trop facile
et grossière.
42. Molière
Pièces (sélecEon):
• Les précieuses ridicules (1659)
• Tartuffe (l’hypocrisie des
dévots et des courEsans) (1664)
• Le Médecin malgré lui (1666)
• L’avare (1668)
• Les Fourberies de Scapin (1671)
• Le Malade imaginaire 1673
Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée,
peint par Nicolas Mignard (1658). Collection Comédie-
Française.
44. Les fables de la Fontaine
• À travers un genre mineur et non codifié, La Fontaine (1621‐1695)
s’inspire, comme les autres classiques, dans ses fables, des Anciens mais
aussi du folklore français et étranger. Il imite ses maîtres avec une grande
liberté. Tout comme les personnages de Molière, ses personnages
représentent toutes les couches sociales.
• En moraliste La Fontaine dépeint toute la société française de la seconde
moiEé du siècle. La recherche du bonheur, l’homme et le pouvoir sont les
deux thèmes chers à La Fontaine qu’on retrouve dans ses
«Fables» (1668‐1696). La fable qui était avant La Fontaine, un genre bref
où l’anecdote se hâtait vers la morale, devient chez lui une ample comédie
où tout est mis à sa place: le décor, les personnages, le dialogue.
47. La li/érature d’idées
• les Lumières dénoncent au nom de la Raison et de valeurs morales les
oppressions qui perdurent à leur époque. Ils contestent la monarchie absolue
en revendiquant un contrat social comme fondement de l’autorité poli9que
et une organisaEon plus démocraEque des pouvoirs dans une monarchie
consEtuEonnelle avec une sépara9on des pouvoirs exécu9f, législa9f et
judiciaire (Montesquieu, Diderot, Rousseau entre autres). Voltaire combat
parEculièrement les abus du pouvoir (censure, le/re de cachet, collusion avec
l’Église) et rêve d’un despote éclairé, conseillé par des philosophes. Par
ailleurs, les « philosophes », eux‐mêmes issus du « Tiers état », défendent une
société fondée sur les talents et sur le mérite qui s’oppose à une société de
classes (ou de castes) héréditaires, introduisant ainsi les valeurs de liberté et
d’égalité qu’affirmera la République à la fin du siècle.
• Ils défendent aussi la liberté de conscience et me/ent en cause le rôle des
48. La li/érature d’idées
• Les œuvres importantes sont nombreuses et relèvent de différents
genres comme le conte philosophique avec Voltaire Candide (1759),
Zadig (1747) ou la satire distanciée avec les Lettres persanes (1721) de
Montesquieu et les essais comme De l'esprit des lois (1748) du même,
les Lettres anglaises (1734) ou le Traité sur la tolérance (1763) de
Voltaire, le Contrat social (1762) ou Émile ou De l'éducation (1762) de
Rousseau.
• Participent aussi à cette littérature d’idées certains aspects des
comédies de Marivaux ou de Beaumarchais et bien sûr la grande
œuvre de l’Encyclopédie, animé par Diderot et D'Alembert, et ses 35
volumes (textes et illustrations), publiés de 1750 à 1772, ainsi qu’une
grande diversité de textes de longueur et d’importance variables :
essais, discours, dialogues, entretiens…
49. L’encyclopédie et les Lumières
• Le siècle des Lumières Ere son nom du mouvement intellectuel, culturel et
scienEfique aux mulEples manifestaEons connues sous le nom de
Lumières.
• Les Encyclopédistes forment la « société de gens de le+res » à l’origine de
la rédacEon, de juin 1751 à décembre 1765, le Dic9onnaire raisonné des
sciences, des arts et des mé9ers sous la direcEon de Diderot et
D’Alembert.
50. Le roman du XVIIIème siècle
• renouvellement des formes et des contenus ➙ Le genre est marqué par le
développement de la sensibilité, par le souci du d'une apparence
d'authen9cité (avec le procédé du manuscrit trouvé, l’emploi de la première
personne, de l’échange épistolaire ou des dialogues) et par l’esprit des
Lumières en prenant en compte les valeurs nouvelles d’une société qui évolue.
• influence la li/érature anglaise (cf traducEon des œuvres de Richardson, Swi}
ou Daniel Defoe).
• Le roman de ce siècle très riche explore toutes les possibilités romanesques :
ques9on du narrateur, éclatement du récit, engagement, analyse
psychologique minu9euse, peinture réaliste du monde, imagina9on et
confidence, appren9ssage, souci de la forme…
51. Le roman du XVIIIème siècle
• Marivaux : la Vie de Marianne (1741)
• l’abbé Prévost : Manon Lescaut (1731)
• Les romans libertins associent grivoiserie, érotisme, manipulation et jeu
social avec Crébillon fils (le Sopha, 1745), Diderot (les Bijoux indiscrets,
1748 ; la Religieuse, 1760) ; Laclos (les Liaisons dangereuses, 1782) et
finalement Sade (Justine ou les Malheurs de la vertu, 1797).
• Les romans du sentiment s’imposent dans la deuxième moitié du siècle
avec la Nouvelle Héloïse (1761), le roman par lettres de Jean-Jacques
Rousseau qui sera le plus gros tirage du siècle en séduisant par sa
peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature, ou Paul
et Virginie (1787) de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814).
54. La li/érature du XIXème
Roman Poésie
Stendhal, Balzac, Dumas, Hugo, Flaubert, Maupassant, Zola, Verne
Naturalisme
Réalisme
XX°s.
Romantisme Parnasse
1820-1849 1855- Symbolisme 1870 - 1890
Poésie - Roman
Drame Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé
Constant
Lamar9ne,
Vigny,
Musset, Hugo
55. Le RomanEsme
• Le romanEsme nourrit toute la première moiEé du XIXe siècle et pour la poésie
plus précisément les années 1820‐ 1850 : par convenEon, des MéditaEons
poéEques de LamarEne, en 1820, aux ContemplaEons de Victor Hugo en 1856.
Ce mouvement esthéEque européen fait une place toute par9culière au
lyrisme et à l'effusion du moi avec un goût marqué pour la mélancolie :les
poètes vont donc exprimer leur mal de vivre et leurs souffrances affecEves en
méditant sur la mort, sur Dieu, sur l'amour et la fuite du temps, sur la nature
et sur la gloire, et au delà de ces thèmes lyriques tradiEonnels sur la foncEon
du poète (Hugo) et sur une percepEon plus originale du fantasEque avec
Nerval, Nodier ou Aloysius Bertrand.
• Au delà des thèmes pas toujours novateurs, les poètes romanEques
revendiqueront un assouplissement de l'expression versifiée à la recherche
d'une plus grande musicalité et de quelques audaces dans les mots et dans les
images, chez Victor Hugo en parEculier.
56. Les poètes romanEques
• Vigny
• Alphonse de Lamartine (1790-1869) : l'initiateur, lyrique et religieux. Recueil :
Méditations Poétiques (1820) (poèmes : Le lac - Le vallon....) - Harmonies Poétiques et
Religieuses (1830).
• Alfred de Musset (1810-1857) sensible et émouvant : Les Nuits (1835-1837).
• Alfred de Vigny (1797-1863), métaphysique et sombre : Les Destinées (1864)
(poèmes : Le cor - Moïse - La Mort du Loup - La Maison du Berger...).
• Victor Hugo (1802-1885) qui domine le siècle avec sa poésie multiforme, lyrique,
épique, satirique et engagée, sociale, métaphysique et philosophique… - Les
Châtiments (1853) - La Légende des Siècles (1859-1883)..
• - Gérard de Nerval (1808 – 1855), dense et mystérieux : Les Chimères (1854)(El
desdichado)
57. Le parnasse
En réaction contre l'effusion égocentrique du romantisme, un
mouvement se fait jour qui veut recentrer la poésie sur le
travail formel du poète et développe une théorie
de " l'art pour l'art ". Cette école, héritière de Théophile
Gautier, est représentée surtout par Leconte de Lisle (1818 –
1894) avec ses Poèmes antiques (1852) et ses 'Poèmes barbares
(1862), et Théodore de Banville .
L'influence de ce mouvement n'est pas à négliger : la densité et
l'expressivité seront retenues par les poètes suivants et c'est
d'ailleurs à Théophile Gautier que Baudelaire dédiera Les Fleurs
du Mal et à Théodore de Banville que le jeune Rimbaud écrira
en 1870. Le recueil tardif des Trophées de José-Maria de Heredia
en 1893 témoigne aussi de la pérennité de l'approche
parnassienne, symbolisée par la forme contraignante du sonnet.
58. Baudelaire
Charles Baudelaire (1821 – 1867) est l'un des poètes majeurs du XIXe
siècle. Associant le souci formel des poèmes courts et le réalisme (Une
charogne – Tableaux parisiens…) à l'expression d'une angoisse
existentielle partagée entre le Spleen et l'Idéal (Harmonie du
soir – La cloche fêlée – La Mort des pauvres), il a su réussir une « alchimie
poétique » exemplaire en extrayant Les Fleurs du mal dans son recueil publié
en 1857 (condamné partiellement pour outrage aux bonnes mœurs) qui
contient ce vers révélateur : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».
Poète du monde réel et de la beauté, du bonheur et de la souffrance, de la
morbidité et du péché, il a en grande partie fondé le type du poète
tourmenté et inadapté au monde. Baudelaire a également donné au poème en
prose sa notoriété avec ses Petits poèmes en prose (ou Spleen de Paris) : Le
port – Un hémisphère dans une chevelure…).
59. Autres poètes du XIXème
• Les figures de Verlaine (1844 – 1896) et de Rimbaud (1854 – 1891)
prolongent le type du poète maudit par leurs vies hors des normes
sociales. Si Arthur Rimbaud (Une saison en enfer ‐ IlluminaEons) reste
comme le « voleur de feu », le voyant et l'aventurier éphémère de la
poésie avec ses fulgurances et ses révoltes, Paul Verlaine, avec une œuvre
plus longue, est associé à la musicalité, au lyrisme mélancolique et à une
sorte d'impressionnisme avec son art de la nuance, « Sans rien en lui qui
pèse ou qui pose ». (Poèmes saturniens – Les Fêtes galantes – Sagesse…).
On peut leur adjoindre Lautréamont (1846 – 1870) qui laisse inachevé Les
Chants de Maldoror, prose flamboyante de révolte contre Dieu et la
société que découvriront les Surréalistes.
• ‐ Mallarmé (1842 – 1898) recherche quant à lui le raffinement et la
concision parfois herméEque dans une œuvre rare (L'Après‐midi d'un
faune ‐ Poésies, regroupement posthume) qui influencera Paul Valéry.
60. Le roman
• Le roman va devenir le genre dominant par sa diffusion massive entretenue
par l'instrucEon publique croissante et le développement de la presse et des
feuilletons dans la deuxième moiEé du siècle. La plupart des romanciers sont
issus de la bourgeoisie et vivent désormais de leur plume (parfois très bien
comme Hugo, Maupassant ou Zola…). Le roman devient un genre a/rape‐tout
autour d'une base minimum : récit en prose, d'une longueur relaEvement
importante, comportant une part d’imaginaire et s'a/achant à des moments
de vie des personnages. La typologie est évidemment discutée mais quelques
grandes lignes de force sont bien définies.
• Le roman du moi : voisin de l'autobiographie qu'illustre l'imposant Mémoires
d'outre‐tombe de Chateaubriand (1848), le roman autobiographique à la
première personne marque le début du siècle avec le goût pour la confession
inEme cachée derrière un prête‐nom, en associant lyrisme et narcissisme pour
explorer le mal de vivre d'une généraEon. Il consEtue l'un des apports
importants du romanEsme à la li/érature avec des œuvres personnelles
comme René (Chateaubriand ‐1802), Corinne (Madame de Staël ‐1807),
Adolphe (Benjamin Constant ‐1816) ou La Confession d'un enfant du siècle
61. Le roman historique
• Le roman historique : sous l'influence de Walter Sco/, les auteurs culEvent
nostalgie et pi/oresque avec un souci de documentaEon (parfois pesante)
et de recréaEon du passé en mêlant personnages et faits imaginés à des
personnages et des acEons historiques. Quelques Etres exemplaires : Les
Chouans (Balzac ‐ 1829), Cinq‐Mars (Vigny – 1828), Notre‐Dame de Paris
(Hugo – 1831), Les Trois Mousquetaires (Alexandre Dumas père – 1844),
Le Bossu (Paul Féval – 1858). Le genre se prolonge tout au long du siècle
avec quelques œuvres notables comme Le Roman de la momie (GauEer –
1857), Salammbô (Flaubert – 1862), Quatrevingt‐treize (Hugo – 1874)… Il
est cependant concurrencé par le genre voisin du roman‐feuilleton qui fait
la fortune de la presse et le bonheur des prosateurs comme Eugène Sue
avec ses Mystères de Paris (1842‐1843) et sa fresque pi/oresque et
62. Le roman réaliste
• Le roman réaliste : La catégorisaEon est suje/e à cauEon et largement
rediscutée de nos jours. Mais on peut retenir un objecEf esthéEque clair :
il s'agit de produire un « effet de réel » en peignant avec un souci constant
du détail et de la vraisemblance les décors, les personnages et les faits. Les
expressions de Stendhal (roman = miroir) ou de Balzac (romancier =
historien du présent) montrent dans la première moiEé du siècle une voie
qu'approfondiront Gustave Flaubert et Maupassant (préface de Pierre et
Jean), puis Zola et son naturalisme. Le roman du XIXe siècle fera
parallèlement une large place au roman d'apprenEssage, en
accompagnant les débuts dans la vie sociale des personnages.
63. Balzac (1799‐1850)
• On l’a longtemps placé dans la catégorie des romanciers réalistes, avant de
nuancer ce/e classificaEon : si Balzac est un fin observateur, il est aussi
romanEque, mysEque, et poéEque. Travailleur forcené, capable de passer des
nuits enEères à écrire, grand buveur de café, gros mangeur, fragilisant ainsi sa
santé déjà précaire, il a produit une œuvre Etanesque: la Comédie humaine,
cycle cohérent de plusieurs dizaines de romans, nouvelles, contes
philosophiques dont l’ambiEon est de décrire de façon quasi‐exhausEve la
société française de son temps ou, selon sa formule célèbre, de faire «
concurrence à l’état‐civil ».
• Le Père Goriot marque l’étape la plus importante dans la construcEon de la
Comédie humaine. Avec le retour de protagonistes déjà connus, Balzac va
désormais lier entre eux les récits, en employant plusieurs fois les mêmes
figures, creusant leur personnalité. La technique des personnages
reparaissants, qui est une caractérisEque majeure de la Comédie humaine,
sera mise au point dès ce moment‐là, en même temps que l’idée du cycle
romanesque « faisant concurrence à l’état civil »
64. Stendhal (1783‐1842)
• Ses romans de formaEon Le Rouge et le Noir (1830), La Chartreuse de Parme (1839) et Lucien
Leuwen (inachevé) ont fait de lui, aux côtés de Balzac, de Flaubert et de Zola, un des grands
représentants du roman français au XIXème siècle. Dans ses romans caractérisés par un style
économe et resserré, Stendhal cherche « La vérité, l'âpre vérité » dans le domaine
psychologique, et campe essenEellement des jeunes gens aux aspiraEons romanEques de
vitalité, de force du senEment et de rêve de gloire.
• Le Rouge et le Noir est le premier grand roman de Stendhal. Il est le premier roman à lier de
façon si subEle la descripEon de la réalité sociale de son temps et l’acEon romanesque selon
Erich Auerbach dans sa célèbre étude Mimesis. Julien Sorel, le héros principal du livre, est le
pur produit de son époque en un certain sens. Li/éralement ivre d’ambi9on à cause de la
lecture du Mémorial de Sainte‐Hélène de Napoléon et conscient que depuis la RévoluEon
c’est le mérite et non plus la naissance seule qui compte, il rêve de devenir lui‐même un
nouveau Bonaparte.
• La grande originalité de Stendhal est l’usage important de la « focalisaEon interne » (pour
reprendre la terminologie de Gérard Gene/e) pour raconter les événements. Les événements
sont vus en grande parEe par les protagonistes voire par un seul d'entre eux. Stendhal refuse
donc le point de vue du narrateur omniscient mais praEque la « restricEon de champ ». Dans
Le Rouge et le Noir et dans Lucien Leuwen les événements sont vus dans le rayon de Julien
Sorel et Lucien.
65. Stendhal et le réalisme
• Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen sont une peinture acerbe de la société sous
la RestauraEon, comme l'indique le sous‐Etre du roman Le Rouge et le Noir : «
Chronique de 1830 ». Lucien Leuwen est le vaste tableau de la Monarchie de
juillet. La Chartreuse de Parme est une peinture des mœurs poliEques dans les
Monarchies italiennes du XIXe siècle. Ces romans sont donc poli9ques non pas par
la présence de longues réflexions poliEques (Stendhal reje/e un tel procédé et le
compare à un coup de feu dans un concert dans La chartreuse de Parme) mais par
la peinture des faits.
• Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme sont aussi des cri9ques acerbes de
la posi9on subordonnée de la femme : voir l’interprétaEon féministe par Simone
de Beauvoir des romans de Stendhal (in Le Deuxième Sexe).
• La peinture des mœurs chez Stendhal ne se veut jamais imparEale mais criEque :
elle n’est pas moEvée par volonté sociologique mais par souci de faire tomber les
faux‐semblants et de montrer « la vérité, l’âpre vérité » (devise du premier livre
de Le Rouge et le Noir) de la société de son temps.
66. Le roman social
• À côté de ces œuvres phares de la première moiEé du XIXe siècle, le
roman social (et champêtre parfois) trouve sa place dans la li/érature avec
les textes de George Sand (Consuelo – 1842, La Mare au diable ‐1846, La
PeEte Fade/e – 1849) et, un peu plus tard, avec la grande fresque
humaniste de Victor Hugo, Les Misérables(1862).
• La généraEon suivante amplifiera ce/e approche réaliste avec Gustave
Flaubert (1821‐1880) dont on doit menEonner au moins deux chefs‐
d’œuvre où apparaissent aussi son souci de la perfecEon du style et son
ironie pessimisme : Madame Bovary (1857) et L’ÉducaEon senEmentale
(1869). Son « disciple », Guy de Maupassant (1850‐1893), maître
incontesté de la nouvelle, s'est essayé également au roman en
approfondissant les observaEons psychologiques et sociologiques comme
dans Pierre et Jean (1888), Une Vie (1883) et surtout Bel Ami (1885).
67. Flaubert (1821‐1880)
• Gustave Flaubert, est un écrivain français. Prosateur de premier plan de la
deuxième moiEé du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la li/érature
française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de
réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la
société, et par la force de son style à travers de grands romans comme
Madame Bovary (1857), l'Éduca9on sen9mentale (1869), Salammbô
(1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1878).
• Il se place entre le roman psychologique (Stendhal), et le mouvement
naturaliste (Zola – Maupassant, ce dernier considérant Flaubert comme
son maître). Fortement marqué par l'œuvre d’Honoré de Balzac dont il
reprendra les thèmes sous une forme très personnelle), il s'inscrit dans sa
lignée du roman réaliste. Il est aussi très préoccupé d'esthéEsme, d'où son
long travail d'élaboraEon pour chaque œuvre (il teste ses textes oralement
en les soume/ant à la fameuse épreuve du « gueuloir »).
68. Madame Bovary
• Charles Bovary, épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée dans un couvent, vivant à la
ferme avec son père (un riche fermier, paEent du jeune médecin). Emma se laisse séduire par
Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romanEques, elle rêve d’une nouvelle
vie, en compagnie de son nouveau mari. En réalité, sa vie est étroite et sans relief, son mari
ne répond pas à ses a/entes d'une vie pleine de péripéEes et rythmée par la passion. Un bal
qui a lieu chez un vicomte, à la Vaubyessard, et où Emma est invitée avec son mari marque
un tournant dans sa vie en lui faisant croire à l'existence du monde luxueux, faste et
mouvementé dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Ce/e soirée nourrira son imaginaEon
de chimères extravagantes tout au long de sa vie.
• Désabusée par le retour brutal à la réalité, celle d'une vie étouffante et ennuyeuse qu'elle
mène avec son mari, Emma tombe malade (maladie nerveuse plus psychologique que
physique). Elle va penser trouver son bonheur avec un amant. Ainsi a‐t‐elle une aventure
avec un riche propriétaire d’un domaine agricole, Rodolphe Boulanger, qui s'en lassera vite,
effrayé par l'engouement de la jeune femme. Puis, après avoir cherché en vain du réconfort
dans la religion, elle a une deuxième aventure avec un clerc de notaire : Léon Dupuis, dont
elle était tombée amoureuse lorsqu'elle était encore fidèle à son mari et qu'elle avait ensuite
perdu de vue. Après avoir fait d'énormes dépenses pour ses deux amants et pour elle, Emma
se retrouve criblée de de/es. Ne trouvant d'aide ni auprès des ses anciens amants ni auprès
de ses voisins et ne voulant pas que son mari apprenne ses aventures passées, Emma se
suicide à l’arsenic emprunté chez le pharmacien du bourg, Homais. Son mari, en découvrant
les le/res échangées avec ses amants, meurt de chagrin...
69. Zola (1840‐1902)
• Émile Zola (1840‐1902) est le dernier très grand romancier du siècle : il
théorise dans le Roman expérimental (1880) le naturalisme et donne au
réalisme extrême, au‐delà même des bienséances et en prenant en
compte la physiologie, une ambiEon scienEfique en voulant montrer
l'influence des milieux sur les individus. Son œuvre, Les Rougon‐Macquart
(sous‐Etrée Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second
Empire) est une somme romanesque de 20 volumes présentant à travers
cinq généraEons successives les conséquences du déterminisme
physiologique et social et les manifestaEons diverses d'une tare iniEale.
Ses romans puissants, souvent dramaEques et parfois épiques, montrent
un tableau criEque de la société du Second Empire avec la dénonciaEon de
l'immoralisme des nanEs comme dans La Curée (1872), Nana (1879),
L’Argent (1891)… et sa compassion pour le peuple et ses souffrances
individuelles et collecEves, par exemple Gervaise dans L'Assommoir
(1877), les paysans dans La Terre (1887), les mineurs dans Germinal
(1885), les soldats dans La débâcle (1892)…
70. Zola (1840‐1902)
• Émile Zola est un homme éminemment social, mulEpliant les amiEés de
tous ordres et tous milieux, tout en refusant les mondanités. Passionné
par ses semblables, il privilégie cependant les amiEés arEsEques et
li/éraires, et fuit les poliEques.
• Observateur des hommes et des faits de son temps dans ses romans, Zola
n'a cessé de s'engager dans des causes sociales, arEsEques ou li/éraires
qui lui semblent justes, sans jamais faire de poliEque. Le personnel
poliEque lui semble suspect et avant l'affaire Dreyfus, il n'aura pas d'amis
dans ce monde. Républicain convaincu, il s'engage tôt dans un combat
contre l'Empire. Les premiers romans du cycle des Rougon‐Macquart ont
ainsi une visée à la fois saErique et poliEque. Aussi la censure dont il est
l'objet dès 1871 avec La Curée, au retour de la République, le déçoit
profondément. Mais il reste fervent républicain, la république étant pour
lui « le seul gouvernement juste et possible ».
71. Zola et le naturalisme
• « Notre héros, écrit Zola, n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du
XVIIIe siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être
qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est
pénétré à chaque heure »
• Le naturalisme consiste donc en la recherche des causes du vice dans
l'hérédité. De ce fait, le romancier naturaliste est « observateur et
expérimentateur ». L'observateur accumule des renseignements sur la
société et ses milieux, sur les condiEons de vie et d'environnement. Il doit
cerner de près la réalité qu'il transpose par un usage serré et acéré du
langage. L'expérimentateur joue dès lors son rôle, par la construcEon
d'une trame qui amalgame les faits et construit une mécanique où il
enchaîne ces faits par une forme de déterminisme des principes liés au
milieu et à l'hérédité. Le personnage naturaliste est ainsi la conséquence
déterminée de constantes physiques, sociales et biologiques. Le romancier
naturaliste a un but moral. Zola écrit : « nous sommes les juges
d'instrucEon des hommes et de leurs passions, c'est‐à‐dire des moralistes
expérimentateurs ».