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Avec 49 millions de trieurs dans
29400 communes, le tri des emballages
est aujourd'hui devenu un phénomène
national. En 2002, grâce à l’ensemble
des partenaires de la collecte sélective,
80% des déchets d’emballages ména-
gers ont pu être valorisés. Trier c'est
faire un geste utile pour soi et pour les
autres. C'est préserver notre environ-
nement et éviter le gaspillage.
LE TRI
EST DEVENU
UN PHÉNOMÈNE
NATIONAL.
UN MONDE PLUS BEAU À PORTÉE DE MAIN. www.ecoemballages.fr
◗ Interview
Eco-Emballages vue
par Eric Guillon,
directeur général
◗ Dossier
1992-2002:
dix ans de
collecte sélective
rapport
annuel
2002
◗ Stratégie
L’optimisation,
une démarche
de maturité
0 30 2
En regardant l’avenir, Eco-Emballages fait le pari d’optimiser
les programmes de collecte sélective – pour offrir le meilleur
service au meilleur coût –, de pérenniser le geste de tri et de
favoriser le développement d’emballages plus compatibles
avec le recyclage.
Merci à tous nos partenaires d’engager ce pari avec nous en
permettant à Eco-Emballages de donner toute sa mesure au
cours des années à venir. Merci aussi à tous nos collabora-
teurs pour les très gros efforts qui ont été fournis en 2002
afin de remettre notre projet sur ses rails.
Editorial
A
u cours de l’année 2002, Eco-Emballages a
réussi à mener à bien la tâche essentielle qu’elle
s’était assignée, à savoir le retour à une situation
financière équilibrée, dans le cadre de ses enga-
gements à l’égard des adhérents et des col-
lectivités locales. En 2001, les contrôles effectués dans les
centres de tri avaient, en effet, montré qu’un tiers des
papiers-cartons soutenus financièrement par Eco-Emballages
n’était pas d’origine ménagère, et cela menaçait l’équilibre
financier de la société.
Je me réjouis d’autant plus de ce retour à un résultat positif
que la série d’actions engagées par Eco-Emballages pour limi-
ter nos engagements financiers aux seuls emballages ména-
gers a été menée avec l’aval des pouvoirs publics et après une
longue concertation avec l’Association des maires de France.
C’est la preuve que les synergies mises en œuvre au cours
des dix premières années d’existence d’Eco-Emballages fonc-
tionnent à la satisfaction de tous, la nôtre comme celle de
nos partenaires.
Le système français de valorisation des emballages ménagers
est fondé sur la responsabilisation de l’ensemble des acteurs
de la chaîne – entreprises, distributeurs, collectivités locales,
industriels du recyclage, associations et citoyens.
C’est grâce à ce «principe de responsabilité» qu’Eco-Emballages
est parvenue à faire travailler ensemble et de façon harmo-
nieuse ces partenaires venus d’horizons si différents. Dans
cette démarche de progrès, chacun apporte le meilleur de
lui-même et agit avec pragmatisme pour un même objectif:
préserver l’environnement et limiter le gaspillage des matières
premières.
Passerelle entre le public et le privé, pragmatique mais parfois
audacieuse, Eco-Emballages est un ensemble de paradoxes
dont elle tire ses forces et son potentiel. Depuis 2001, elle a
dépassé les objectifs – en tonnages – qui lui avaient été fixés
en 1992. Depuis dix ans, Eco-Emballages et ses partenaires
prouvent que l’on peut demander à tous les Français de faire
un geste pour l’environnement.
Eco-Emballages - 44, avenue Georges-Pompidou – BP 306 – 92302 Levallois-Perret Cedex – Tél.: 01 40 89 99 99 – Fax : 01 40 89 99 88
http://www.ecoemballages.fr – Directeur de la publication: François Boyer – Rédactrice en chef: Nathalie Didier –
Conception et réalisation: Euro RSCG Publishing – Imprimé sur du papier recyclé.
“Dix ans d’engagement
en faveur de l’environnement”
Sommaire 2002
◗ Stratégie p. 28
L’optimisation,
une démarche
de maturité
L’avenir est à l’optimisation du tri
et du recyclage des emballages,
et à la maîtrise des coûts.
Les ressources
humaines au cœur
de l’évolution
d’Eco-Emballages
La formation, interne et externe,
est un élément essentiel de progrès.
◗ Etats financiers p. 36
Le rapport de gestion du conseil
d’administration et les données
financières de l’entreprise.
◗2002 en bref p. 04
Dix ans
de progrès
La performance en chiffres.
Les temps forts
de 2002
L’actualité d’Eco-Emballages
sur l’année écoulée.
◗ Dossier p. 08
1992-2002 :
dix ans de
collecte sélective
En dix ans, Eco-Emballages est devenue
l’expert de la collecte sélective en
France. Le point secteur par secteur.
◗ Interview p. 24
Eric Guillon,
directeur général
Dossier p. 08
Stratégie p. 28
Serge Milhaud
Président
d’Eco-Emballages
Passerelle entre le public
et le privé, pragmatique
mais parfois audacieuse,
Eco-Emballages est un
ensemble de paradoxes
dont elle tire ses forces
et son potentiel.
”
“
0 50 4
2002 en bref
10000adhérents
versent en moyenne à Eco-Emballages 0,6 centime
d’euro par emballage mis sur le marché. Au total,
le gisement d’emballages ménagers contribuant
à Eco-Emballages est de 3,5 millions de tonnes.
Soutien financier versé
au titre des collectes
sélectives par Eco-Emballages
entre 1994 et 2002 (en M€).
1,176milliard d’euros
49 millions
de personnes
triaient leurs emballages
en France fin 2002. Elles seront
près de 53 millions fin 2003.
82% de la population française
est desservie par un dispositif
de collecte sélective.
2,2 millions de tonnes
d’emballages ménagers ont été recyclées en 2002
29400
communes
réunissant 1220 collectivités
locales sont partenaires
d’Eco-Emballages.
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
20
29
46
63
99
129
140
247
270
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2,8
4,9
9
12
19
26
36,5
42,5
49
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
79 83 87 86 77
91
171
198
304
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
13%
20%
35%
44%
47%
50%
58%
63%
(près de 8 milliards de francs)
ont été collectés par
Eco-Emballages depuis 1993
Dix ans
de progrès
1er avril 1992
Un décret oblige
tout producteur, tout
importateur, toute
personne responsable
de la première mise sur
le marché de produits
commercialisés
dans des emballages…
de contribuer ou de
pourvoir à l’élimination
de l’ensemble de ces
déchets d’emballages.
12 novembre 1992
Les pouvoirs publics
agréent Eco-Emballages,
société de droit privé
dotée d’une mission
d’intérêt général:
contribuer à la valorisation
des déchets d’emballages
ménagers.
31 décembre 2002
49 millions de Français
trient leurs emballages
ménagers au quotidien,
naturellement…
Progression du recyclage
des emballages ménagers
dans le cadre du programme
Eco-Emballages entre 1994 et 2002
Taux de recyclage des emballages ménagers
contribuant à Eco-Emballages
entre 1995 et 2002
Millions
de tonnes
Tonnagesvalorisés
Gisement
Eco-Emballages
Évolution du chiffre d’affaires
d’Eco-Emballages entre
1994 et 2002 (en M€).
Évolution du nombre de trieurs
entre 1994 et 2002
(en millions d’habitants).
* Le taux de recyclage du verre pour les deux sociétés agréées sur le territoire national s’élève à 66%.
1994 1997 2002
3,53,43,4
2,1 0,4
0,61,5
0,7
1 1,5 2,2
0,3
Recyclage Valorisation
énergétique
Autre
15% 102%*45%
5 matériaux d’emballage
sont aujourd’hui triés par les Français
Performances de recyclage du programme Eco-Emballages
Aluminium
11 000 t
Acier
270 000 t
Verre
1 472 000 t
Papiers-cartons
338 000 t
Plastiques
135 000 t
83% 20%
du gisement
Eco-Emballages
du gisement
Eco-Emballages
du gisement
Eco-Emballages
du gisement
Eco-Emballages
du gisement
Eco-Emballages
Un paradoxe
encourageant
Le succès des produits «traiteur» stimule
la consommation de produits emballés
(+ 5,6% de 1997 à 2000),et la réduction de la
taille des foyers ainsi que les nouveaux modes
de consommation (nomadisme, grignotage)
ont fait s’envoler les formats individuels.Pour
autant, le tonnage global des emballages est
en baisse (4,7 millions de tonnes en 2000,
contre 4,85 millions de tonnes en 1997)*.
C’est la preuve que les efforts des entreprises
pour réduire les matériaux à la source
commencent à porter leurs fruits.
* Etude ESTEM publiée en janvier 2002.
Deux (premiers) avis…
… techniques rendus par le COTREP (Comité
technique de recyclage des emballages plas-
tiques),un organisme créé en 2001 à l’initiative
d’Eco-Emballages,deValorplast et de la CSEMP
(Chambre syndicale des emballages en matière
plastique). Le premier était demandé par la
Laiterie de Villefranche-sur-Saône pour une
bouteille cylindrique en PET, le second par
PerrierVittel France pour sa fameuse bouteille
fusée. Rappelons que le COTREP a pour
mission d’aider les industriels à anticiper la
recyclabilité de leurs nouveaux emballages
plastique au moment de la conception et avant
la mise sur le marché.
de prévention d’emballages. Un travail
concluant, puisque d’ici à 2005, la bouteille
d’eau de 1,5 litre ne devrait plus peser, en
moyenne,que 33 grammes,soit 27% de moins
que sa grande sœur de 1994. En dix ans,
170 000 tonnes de plastique auront été
économisées.
Formation…
… des ambassadeurs du tri,qui sont en contact
direct avec les habitants,via un nouveau module
intitulé «Prévention et entreprises». Cette
formation va leur permettre,dans un premier
temps, de mieux connaître le monde des
entreprises adhérentes à Eco-Emballages ainsi
que leurs initiatives en matière de prévention
et, dans un deuxième temps, de s’en faire le
relais auprès des habitants.
Association…
… avec deux
syndicats profes-
sionnels de l’eau
embouteillée, la
CSEM (Chambre
syndicale des eaux
minérales) et le
SES (Syndicat des
eaux de source) pour une action exposant
les engagements de ces industriels de l’eau
en matière d’environnement.Objectifs:
faire connaître aux pouvoirs
publics, à la presse et
aux associations leurs
efforts en matière
0 70 6
2002, les temps forts
La collecte s’étend dans les DOM
Le 28 août 2002,Eco-Emballages a signé un contrat avec la
communauté de communes Sud de la Réunion.Désormais,dans
les départements d’outre-mer,plus de 1,1 million de personnes
habitent une collectivité sous contrat avec Eco-Emballages
et quelque 600000 habitants sont desservis par un dispositif
de collecte sélective.Cinq centres de tri accueillent les matériaux
triés et 2 incinérateurs traitent les déchets non triés.Coup
de chapeau également aux adhérents:150 entreprises sont
officiellement adhérentes à Eco-Emballages. A la Martinique et
à la Réunion (aujourd’hui intégralement sous contrat),notamment,
les regroupements liés à l’intercommunalité ont favorisé des progrès rapides en matière de
collecte et de tri.Mais le succès est également imputable aux nombreux ambassadeurs du
tri qui sensibilisent,en trois langues créoles différentes,les habitants sur le terrain.Fin 2003,
les DOM compteront 1 million de trieurs.Rappelons qu’ils regroupent quatre départements
(la Guadeloupe,la Martinique, la Guyane et la Réunion) et comptent 1,7 million d’habitants.
Une démarche récompensée
Paris gagné!
Toute la capitale trie depuis 2002.
Après plusieurs années de test
dans quelques arrondissements
et un travail intensif avec les élus,
le tri des emballages a été
généralisé aux 2,2 millions
de Parisiens en moins
de dix mois! Un succès qui a
notamment été assuré par
les actions de sensibilisation
et de formation menées auprès
de 5000 gardiens d’immeuble
de la ville, acteurs pivots dans
un contexte où l’habitat collectif
est largement majoritaire.
Consciente de son devoir d’exemplarité, Eco-
Emballages a décidé le 28 février 2002 de démarrer
un programme de certification ISO 14001 au sein de son
siège de Levallois-Perret et de ses directions régionales, afin
de réduire les impacts sur l’environnement de ses activités
directes.Ainsi, Eco-Emballages s’engage à:
✱ sensibiliser le personnel à un comportement individuel
respectueux de l’environnement;
✱ intégrer des critères environnementaux dans ses politiques
de conception d’outil de communication, d’achat et de sous-
traitance.
Cette démarche a été récompensée le 30 avril 2003 par
l’obtention du certificat ISO 14001. Eco-Emballages souhaite
maintenant promouvoir la certification ISO 14001 auprès
de ses partenaires, industriels et collectivités locales.
Le tri sur tous les terrains
5 juin 2002
Journée mondiale
de l’environnement
avec Carrefour
✱ Opération:
«Ensemble pour la nature».
✱ Objectif: sensibiliser
les enfants aux problèmes
environnementaux et les
faire réfléchir au lien entre
choix de consommation
et production de déchets.
✱ 135 magasins engagés.
✱ 180 collectivités locales
concernées.
✱ 320 ambassadeurs
du tri impliqués.
✱ 30000 enfants sensibilisés
via des activités ludiques et
pédagogiques, notamment
le jeu La Tri-attitude.
28 août 2002
La magie
du recyclage
avec Auchan
✱ Animation:
«Triez, c’est recyclé».
✱ But du jeu: deux équipes
composées d’enfants
de 4 à 8 ans doivent trouver
le déchet d’emballage à
l’origine du produit recyclé.
✱ 124 magasins engagés.
✱ Des milliers d’enfants
sensibilisés, notamment
via un jeu de cartes conçu
par Eco-Emballages.
✱ Un écho important, puisque
le club Rik et Rok d’Auchan,
qui compte 300000 membres,
a consacré son journal
de l’été à l’environnement.
«Nous, on aime la Terre»,
affichait-il en une.
Décembre 2002
Une carte de vœux
astucieuse avec
Leclerc
✱ Opération: carte de vœux
«Protégeons la planète».
✱ Objectif: sensibiliser
les consommateurs au tri
des emballages.
✱ 360 magasins engagés sur
l’ensemble du territoire.
✱ 2,2 millions de cartes de
vœux à vocation pédagogique
distribuées avec le slogan
«Trier nos emballages, c’est
notre cadeau pour la planète».
Distribution:
des partenariats prometteurs
La prévention,
c’est une réalité
Le chant
du tri
En mars 2002,
l’oiseau
Eco-Emballages
a repris son chant
sur les ondes de
16 radios françaises.
Le message de cette
campagne, qui
abordait les étapes
et les bienfaits du tri
dans notre vie
de tous les jours,
était porté par la voix
complice de l’acteur
Jean-Pierre Marielle.
0 8 0 9
Dossier
En 1992 naît Eco-Emballages. Signe particulier: cette entreprise privée
ne vise pas des bénéfices mais des changements de comportements loin
d’être acquis d’avance. Dix ans plus tard, le tri est entré dans les mœurs,
il est devenu un réflexe quotidien. Bien sûr, il reste des batailles à gagner.
Comme les précédentes, elles seront menées par tous les partenaires
du programme et elles mobiliseront les départements d’Eco-Emballages
autour d’un même mot d’ordre: la concertation.
… d’un
financement
équitable
p. 20
10ans…
1992-2002
… de
recyclage des
emballages
p. 17
… de
progrès avec
les entreprises
… de
communication
citoyenne
… de
partenariat avec
les communes
p. 10 p. 12 p. 14
Côté adhérents, quels ont
été les temps forts de ces
dix dernières années?
Entre 1992 et 1998, la collecte sélective
a démarré plutôt doucement alors
que les contributions des entreprises
adhérentes étaient chaque année plus
1 0
Le nombre d’adhérents d’Eco-
Emballages vient de franchir le
seuil des 10000. Vous attendiez-
vous à ce succès?
Il y a dix ans, personne ne savait vrai-
ment où allait Eco-Emballages. Dans les
sphères publique et privée, nombreux
étaient ceux qui prédisaient l’échec
de cette société atypique, créée par
des entreprises au service d’une cause
d’intérêt général, une société de statut
privé mais n’ayant pas vocation à faire
des profits. Le scepticisme était géné-
ral, sauf chez les fondateurs, heu-
reusement! Depuis dix ans, par leur
contribution volontaire au programme
Eco-Emballages, conditionneurs et dis-
tributeurs montrent leur fidélité et leur
attachement à cet effort commun de
notre pays en faveur de l’environne-
ment. Et cela dès le départ: la première
année d’exercice, nous avons accueilli
4025 adhérents, soit 80% du chiffre
d’affaires potentiel.
La mobilisation,
clé du succèsLe succès d’Eco-Emballages tient beaucoup à la mobilisation financière et citoyenne
de ses adhérents, entreprises innovantes et libres d’entreprendre mais aussi rationnelles
et soucieuses de recyclage. Interview de Jean-Pierre Barranger, directeur du département
«producteurs» au sein d’Eco-Emballages.
Comment expliquer ce succès
immédiat? Cette démarche était
novatrice, on aurait pu s’attendre
à des hésitations…
N’oublions pas le décret fondateur du
1er
avril 1992,qui oblige toute entreprise
responsable de la première mise sur le
marché de produits emballés à «contri-
buer ou pourvoir à l’élimination de l’en-
semble de leurs déchets d’emballages
ménagers». Il a bien joué son rôle dans
la mobilisation des cibles.
1 1
Par ailleurs, même si des entreprises
privées sont à l’initiative d’Eco-
Emballages, nous sommes agréés par
les pouvoirs publics et nous représen-
tons une réponse adaptée à l’obligation
de valorisation des déchets d’emballa-
ges ménagers. Il était naturel que les
entreprises viennent à nous. Nous
avons aussi bénéficié d’un effet
d’entraînement: l’entrée des grandes
entreprises a motivé les plus petites.
Dès décembre 1993, 75% de nos
adhérents étaient des PME. Et si 800
sociétés assurent aujourd’hui 93% de
nos recettes, ce sont les 9200 autres
qui confèrent à Eco-Emballages sa
légitimité politique. Nous avons
d’ailleurs adapté nos contrats pour les
plus petits producteurs, ce qui nous a
permis de réunir, en un seul contrat,
10 000 apiculteurs et, dans un autre,
plus de 400 pressings.
Et par la suite?
Concrètement, notre succès sur la
période 1992-2002 repose sur trois
leviers. D’abord, la concertation.
Avant que soit fondée Eco-Emballages,
des groupes de travail ont réfléchi
aux thématiques, au contexte et aux
contraintes qui sous-tendaient cette
création. Le système français, basé
sur le partage des coûts et des respon-
sabilités, est sain, reposant sur deux
jambes, l’une publique, l’autre privée.
Ensuite, l’adoption d’une démarche
globale: nous avons traité une problé-
matique environnementale sous l’angle
sociétal,avec une approche économique
de recherche du moindre coût. En cela,
nous sommes un exemple concret de
démarche de développement durable en
France! Enfin, la lucidité. Les entrepri-
ses connaissaient le coût du système
instauré en Allemagne au début des
années 1990, à la suite de l’ordonnance
Töpfer. Elles étaient conscientes de leur
responsabilité citoyenne mais voulaient
un système moins coûteux pour traiter
les 100 milliards d’emballages ménagers
mis chaque année sur le marché. Mais
qui peut leur reprocher? Nous sommes
dans un système de partage des coûts et
des responsabilités. Un programme bien
géré est un programme où tout le monde
est gagnant, de l’entreprise au consom-
mateur. J’allais oublier la réactivité.
C’est vrai pour l’ensemble d’Eco-
Emballages, et particulièrement pour le
pilotage du département «adhérents».
Ma volonté est de fonctionner à 98%
comme une entreprise privée classique.
nombreuses. Nous avions nettement
plus de recettes que de dépenses,ce qui,
dans le monde économique, est pour le
moins atypique… et nous posait un pro-
blème. Nous avons donc veillé à leur
montrer «où partait leur argent». Cela
a été la folle période des éco-voyages,
sortes de voyages initiatiques, dans les
collectivités,dans les centres de tri,chez
les recycleurs.Depuis 1998,avec la mon-
tée en puissance de la collecte,les recet-
tes sont intégralement dépensées et la
croissance exponentielle des tonnages
triés nous a conduit, en 2000, à définir
un nouveau barème adhérent. En 1993,
le barème était au volume:un emballage
plastique ou un emballage en verre mis
sur le marché coûtait environ 0,15 cen-
time d’euro aux adhérents.
Depuis 2000, le nouveau barème tient
compte du matériau, de son poids et du
nombre d’emballages, ceci afin d’inciter
les entreprises à limiter les surembal-
lages. L’intérêt central de ce nouveau
barème est d’ailleurs d’encourager la
prévention. En 2002, dans le nouveau
barème, le coût moyen d’un emballage
est de 0,6 centime d’euro.
Le dispositif Eco-Emballages prône
l’équité entre vos adhérents.
Comment cela se traduit-il?
Nous avons progressivement déve-
loppé et sophistiqué un programme
de 10 contrôles différents. L’un d’eux
porte sur le poids des emballages mis
sur le marché par les 900 plus grosses
compagnies. Un système de
▼
▼
▼
> Dix ans de progrès avec les entreprises> Dix ans de progrès avec les entreprises
Les sociétés adhérentes
La 1re
Tramier,
producteur d’olives
La5000e
Paimpol Voile,
fabricant de cerfs-volants
La 10000e
Phythéa,
producteur de compléments alimentaires
La visibilité sur les
dix prochaines années
est dépendante de facteurs
essentiellement exogènes.
Quelles seront les
obligations liées
à la prochaine directive
européenne? Quelle sera
la politique française
en matière de gestion des
déchets? On peut dire
que la sensibilisation sur
la prévention a encore de
beaux jours devant elle.
Jean-Pierre Barranger
directeur du département
«producteurs» ”
“
1 3
Dossier
Entreprises
1 2
vérification, défini en coopé-
ration avec le Laboratoire national
d’essais, permet aussi de vérifier si le
poids mis sur le marché correspond
à celui annoncé sur la déclaration glo-
bale remise à Eco-Emballages. Les
résultats montrent que les entreprises
jouent le jeu.
Mais qu’en est-il des autres,
ces entreprises qui devraient
adhérer au dispositif français
de valorisation des emballages
ménagers et qui sont toujours
en dehors du système?
Eco-Emballages a un taux de couvertu-
re de 95%. Seules des entreprises du
petit commerce et quelques très rares
autres entreprises n’ont pas adhéré à
Eco-Emballages, malgré le décret du
1er
avril 1993.Mais c’est le rôle de l’Etat,
et particulièrement de la DGCCRF, de
faire respecter à ces entreprises l’obli-
gation réglementaire de valorisation
des emballages ménagers.
> Dix ans de communication citoyenne> Dix ans de communication citoyenne
1992-1998:
LE MODE D’EMPLOI
La communication d’Eco-Emballages
naît avec la société, en 1992. Déjà diffé-
rente puisque Eco-Emballages est un
cas à part: une société privée dotée
d’une mission d’intérêt général. Dès ses
débuts, la communication révèle son
caractère comportemental.Car deman-
der aux habitants de trier, c’est requé-
rir un vrai changement d’attitude. Pour
être efficace, la communication d’Eco-
Emballages devra donc être permanente.
«La communication avance sur deux jam-
bes: l’imaginaire et le rationnel, constate
François Boyer,directeur de la communi-
cation d’Eco-Emballages.Eco-Emballages a
d’abord adopté un discours utilitariste contre
le gaspillage. Les notions concrètes de recy-
clage et de récupération donnaient une
valeur ajoutée au geste de tri.» Les pre-
miers temps, le message était donc
moins centré sur l’environnement au
sens large que sur le bénéfice personnel.
Résultat: en sept ans, les trieurs passent
de 250000 à 25 millions.
1998-2002:
LE MODE DE VIE
«1998, point critique, se souvient
François Boyer. Chaque habitant
La col lecte sélective,moteur de l’environnement
En dix ans, Eco-Emballages est
passée d’une communication
de sensibilisation à la collecte
sélective à un discours
quasi militant en faveur
de l’environnement. Portrait
d’une communication avant
tout atypique.
▼
▼
▼
▼
▼
▼
Nous avons passé
ces dix dernières années
à inventer, nous passerons
les dix prochaines
à inventer.
François Boyer
Directeur de la communication
Huit leviers de prévention
Quelles sont aujourd’hui
vos priorités?
Aujourd’hui, les conditionneurs nous
font confiance: nous leur avions dit que
nous atteindrions nos objectifs pour
un budget de 2,4 milliards de francs
(365 millions d’euros) et c’est ce qui est
en train de se passer, puisque nos esti-
mations de recettes pour 2003 sont de
334 millions d’euros pour 53 millions de
trieurs. Nous devrons nous adapter aux
nouvelles réglementations européennes
et françaises en cours de révision. Cette
adaptation pourra renchérir le coût
du Point vert, c’est pourquoi Eco-
Emballages a pour priorité l’optimisa-
tion des coûts de la collecte sélective et
du tri. C’est, en effet, le consommateur
qui paie in fine ces charges supplémen-
taires, qu’il faut donc contenir.
L’autre priorité, c’est la prévention des
emballages. Nous avons identifié
8 leviers de prévention (voir l’encadré
ci-dessous) et nous allons intensifier
nos efforts en ce sens. L’enjeu pour
les entreprises est de taille : elles
doivent faire des emballages plus
environnementaux tout en sachant
que, de plus en plus, l’emballage
participe pleinement au mix marketing
et à la stratégie croissante de différen-
ciation. Le chantier est ouvert… ■
”
“
2 200
ambassadeurs du tri
sont la clé de voûte
de la communication de proximité.
1. Le barème qui vise à diminuer le nombre et le poids
des emballages.
2.Le Conseil national de l’emballage,où s’organisent
des réflexions et débats,se conçoivent des d’outils
d’information sur la prévention…
3.Les actions des collectives sur des secteurs
d’activité particuliers (eaux,yaourts…).
4.Le partenariat avec l’ESIEC (Ecole supérieure d’ingénieurs
en emballage et conditionnement),qui forme ses étudiants
à l’éco-conception.
5. Les opérations conjointes avec la grande distribution
pour sensibiliser le grand public,surtout les enfants.
6.Les actions de sensibilisation menées dans les écoles,
en particulier auprès du public des 10-12 ans.
7.Les recherches avec le COTREP (Comité technique
de recyclage des emballages plastiques) pour que
l’innovation ne pose pas de problèmes au recyclage.
8.La formation à la prévention des ambassadeurs du tri.
1 4
> Dix ans de partenariat
avec les communes
LA PHASE
EXPLORATOIRE
«Aujourd’hui, quand on repense à la situa-
tion en France en 1992, on a l’impression
non pas d’être dix ans en arrière, mais cent
ans en arrière!» Daniel Sauget,directeur du
département «collectivités locales» d’Eco-
Emballages, reste encore aujourd’hui
impressionné par le chemin parcouru par
les collectivités locales depuis la création
d’Eco-Emballages.«A l’époque,les Français
avaient pris l’habitude de trier leurs embal-
lages en verre mais ils ne s’imaginaient pas un
instant en train de trier tous les emballages.
Quant aux collectivités locales, elles avaient
conscience que mettre en place une collecte
sélective n’était pas simple, et les plus inté-
ressées se demandaient bien comment y par-
venir»,raconte-t-il.
Tout naturellement,Eco-Emballages décide
de s’appuyer sur les collectivités les plus
motivées. «Nous savions que l’exemplarité
allait jouer un rôle clé dans le succès du dispo-
sitif Eco-Emballages»,justifie Daniel Sauget.
De nombreuses questions se posaient en
effet: ce dispositif était-il crédible? Les
citoyens allaient-ils adhérer ? Quelles
étaient les solutions techniques qui allaient
se révéler les plus pertinentes?,etc. Autant
d’interrogations qui ne trouveraient de
réponses que sur le terrain.«C’est dès cet
instant que nous avons développé le concept
de“capitalisation d’expériences”»,explique
Daniel Sauget.
1 5
Dossier
Communication
aussi les enfants avec l’extension
des animations scolaires. Pour pro-
fessionnaliser cet accompagnement
pédagogique, des formations leur sont
proposées en permanence. «Nos dix
ans d’efforts pédagogiques ont surfé
sur les vagues de l’hédonisme et de la
conscience environnementale. Des études
démontrent que la collecte sélective est
une petite lumière qui s’allume et s’étend
progressivement à d’autres domaines»,
conclut François Boyer. Il s’agit main-
tenant d’éviter que le tri soit «un
geste à la mode qui se démode». Pour
l’ancrer dans les habitudes, la commu-
nication ira vers plus d’événementiel
local et national. Un guide de commu-
nication (méthodologie, pratique et
capitalisation d’expériences) à desti-
nation des collectivités locales est
d’ailleurs en cours de constitution.
Autre perspective : l’élargissement
des compétences des ambassadeurs
du tri, qui pourraient profiter de
leurs contacts directs pour évoquer
d’autres sujets, tels que l’eau ou les
économies d’énergie. A l’heure où le
fossé se creuse entre habitants et élus,
et sous réserve de voir leur statut ren-
forcé, les ambassadeurs du tri conti-
nuent d’offrir un lien précieux. ■
avait l’impression que son élu était
le seul à avoir instauré la collecte séle-
ctive. La montée en puissance n’était
pas palpable. Nous avons donc fait inter-
venir l’imaginaire et le bénéfice environ-
nemental au sens large.» La communica-
tion s’adresse donc au «grand public»
et s’appuie sur de puissants médias, tels
que la radio ou la télévision. Le tri
devient une cause nationale.L’accroche
est résolument avant-gardiste: «Les
gens en avance trient leurs embal-
lages». La campagne rencontre un
franc succès auprès des élus: elle légi-
time la décision de ceux qui ont déjà
mis en place la collecte sélective et
encourage les plus récalcitrants à s’y
mettre. Elle est d’autant plus efficace
qu’elle est relayée localement par diffé-
rents supports.
LA PROXIMITÉ,
ENCORE ET TOUJOURS
«Les ambassadeurs du tri sont la clé
de voûte de la communication de proxi-
mité. Sans doute la plus formidable idée»,
estime François Boyer, admiratif du
travail quotidien accompli par ces
2 200 ambassadeurs qui, quotidienne-
ment,«militent» pour le tri des embal-
lages. Leurs cibles: les habitants, mais
Un appel à candidatures est donc lancé
en mars 1993,exposant la mission d’Eco-
Emballages et son projet afin d’identifier
les collectivités susceptibles de devenir
des sites pilotes.Résultat:1800 collecti-
vités demandent un dossier d’inscription
et 394 documents exposant en détail le
projet de chaque collectivité sont retour-
nés.A l’issue d’une sélection rigoureuse
opérée par un jury multipartite,41 pro-
jets pilotes sont retenus, dans un souci
d’équilibre entre les régions, les modes
de collecte, le type d’habitat… La capi-
talisation d’expériences pouvait com-
mencer, devenant la base d’un partena-
riat étroit avec les collectivités locales,
les opérateurs et les filières.«Bien sûr,les
soutiens financiers très incitatifs que nous
proposions aux sites pilotes séduisaient les
élus,se rappelle Daniel Sauget,mais nous
avons compris aussi qu’il y avait une ren-
contre entre notre démarche volontariste et
respectueuse du choix de la collectivité et
une éco-sensibilité tout juste émergente.»
LA MONTÉE
EN PUISSANCE
Dès lors, la collecte sélective va monter
en puissance.Les premières années sont
des temps d’échanges, d’expériences,
d’éco-voyages, de visites de centres de
tri ou d’usines de recyclage. Elles sont
aussi l’occasion de colloques animés.
«L’écharpe, recyclée à partir de la bouteille
plastique, subitement élevée au rang
Dates clés
1993: sélection des projets pilotes.
12 octobre 1994:signature du
premier contrat programme de durée.
1995:lancement de la collecte
sélective en habitat vertical.
Mai 1997:signature du protocole
d’accord avec l’Union nationale
des fédérations d’organismes HLM.
1er
janvier 1998: instauration
du barème à la performance.
1998:diminution de laTVA de
20,6% à 5,5% pour «les prestations
de collecte sélective, de tri et de
traitement des déchets».
C’est le district Nord
de l’agglomération
messine quiasigné
lepremiercontrat
avecEco-Emballages.
La preuve
par l’exempleDirecteur régional en 1993, Daniel Sauget est à l’origine
du tout premier contrat signé entre une collectivité locale
et Eco-Emballages. Dix ans et plus de 1200 contrats plus tard,
son implication et sa passion du terrain demeurent intactes.
Souvenirs et prospective…
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Le succès d’Eco-Emballages passe par un partenariat étroit avec le monde
associatif. Certaines associations sont membres de la commission d’agrément
d’Eco-Emballages, comme France nature environnement ou Orgeco. D’autres
sont impliquées dans la communication menée en direction du public
scolaire (enfants et enseignants), comme Ecole et nature. La concertation avec
les associations s’effectue à différents stades: lors de la conception de la malle
Rouletaboule (1,6 million d’enfants de CM1 et CM2 formés grâce à ce support),
du journal Eco-Junior (qui touche 350000 enfants),
du site Internet dédié aux plus jeunes ou du
cédérom La Main à la pâte, destiné aux formateurs.
En échange, Eco-Emballages apporte aux associations
différentes aides et informations pour qu’elles-mêmes
communiquent efficacement sur le tri. Cette colla-
boration avec les associations, considérées comme
de véritables relais de communication, est encore
vouée à s’amplifier.
Les associations, au cœur de la communication
1
2
1 6
> Dix ans de recyclage des emballages
1 7
Dossier
Collectivités locales
… de 10% dans certains départements à 90% en Ile-de-France. Les spécificités sont
d’abord liées aux contraintes du bâti (locaux propreté sous-dimensionnés, inadaptés,
inaccessibles, etc.). Dans ce contexte, la sensibilisation des habitants est d’autant plus décisive
que ces populations sont très mobiles, d’origines sociales et culturelles très différentes et
souvent en prise avec d’autres préoccupations que l’éco-citoyenneté. Ces contraintes ont
contribué à la création dès 1995 des premiers ambassadeurs du tri. Leur mission: sensibiliser
les habitants en mêlant la remise de documents didactiques – et de plus en plus riches
en iconographie pour ceux qui ne peuvent lire le français – et l’échange verbal.
Metz, Nancy, Lons-le-Saunier, Dole,Avignon,Aubagne, Brest, Nantes, Poitiers,Angers, Issy-les-
Moulineaux et d’autres figurent parmi les villes pionnières de la collecte en habitat collectif.
Avant 2002, nous étions concentrés sur le développement, les convictions,
le discours. Aujourd’hui et demain, il s’agit plus que jamais d’optimisation,
de rationalisation, d’intelligence et d’analyse.
Daniel Sauget
Directeur du département «collectivités locales»
communale) se sont structurés et ont
gagné en poids. Puis, sous l’impulsion de
la loi Chevènement, les communautés
d’agglomération ont succédé aux com-
munautés de communes, ce qui a accé-
léré ce processus d’organisation et de
mise en place concertée de la collecte
sélective.
L’AVENIR?
Fin 2002, les résultats sont au rendez-
vous:1220 contrats sont signés avec des
collectivités, sachant que 300 contrats
concentrent 80 % de la population.
Dorénavant,29400 communes et 49 mil-
lions de Français ont accès au tri et béné-
ficient du recyclage des emballages ména-
gers. Avec cette couverture quasi
généralisée du territoire, « nos pré-
occupations sont logiquement différentes
de celles qui nous guidaient il y a dix ans.
Il s’agit maintenant de travailler certains
axes de progrès», analyse Daniel Sauget.
d’objet de valeur,a convaincu plus d’un
élu sceptique», relate Daniel Sauget.
Progressivement, les problématiques et
les premiers résultats s’affinent. 1995
marque une étape importante avec la
mise en place des premières collectes
sélectives en habitat vertical (lire l’enca-
dré ci-dessus). Une belle initiative, à l’ori-
gine d’un nouveau lien social. «On a tout
de suite vu que l’on ne pourrait rien faire
sans les bailleurs. Idem pour les gardiens,
qui nous ont encouragés à impliquer les asso-
ciations de quartier.» Petit à petit, appar-
tement par appartement, immeuble par
immeuble, quartier par quartier, le tri
des emballages ménagers s’est invité
dans l’habitat vertical.Sont alors apparus
dans le Jura les premiers ambassadeurs
du tri, appelés messagers du tri.
Le tri et le recyclage des emballages
ménagers prennent définitivement leur
envol en 1998 avec l’instauration du
barème à la performance et la diminu-
tion de la TVA relative à la gestion des
déchets. Petit à petit, les EPCI (établis-
sements publics de coopération inter-
Il va falloir optimiser la gestion des
déchets dans laquelle la collecte sélec-
tive a sa place et rééquilibrer les fré-
quences de collecte, mieux dimension-
ner les équipements (notamment les
centres de tri), rechercher les écono-
mies d’échelle, simplifier les procédures
administratives.«Nous devrons également
accompagner la simplification et l’homogé-
néisation des consignes de tri et les codes
couleurs.Car si les collectivités voulaient,au
début, se distinguer des autres, elles sont
aujourd’hui demandeuses d’une plus grande
cohérence nationale.»
Hier,aujourd’hui et demain,la concerta-
tion a été, reste et demeurera au cœur
de la démarche d’Eco-Emballages.«Défi-
nitivement,c’est bel et bien l’écoute mutuelle
et le respect des intérêts de chacun qui
ont bâti notre succès actuel et continueront
de sous-tendre nos actions de demain »,
conclut Daniel Sauget. Les comités de
concertation organisés avec les collec-
tivités locales,les pouvoirs publics et les
associations constituent désormais des
lieux de rencontres appréciés. ■
Collecte sélective
en habitat vertical
L’habitat vertical concerne
40% des Français, avec une forte
variation selon les régions…
Objectifs atteints
En dix ans, le programme Eco-Emballages a permis à la France de se doter
d’importantes capacités de recyclage, de trouver de nouveaux débouchés pour
les emballages et de répondre aux objectifs de la directive européenne de 1994.
Si les efforts ont été concentrés pendant les premières années sur les emballages
en plastique, le verre et les papiers-cartons figurent parmi les enjeux de demain…
▼
▼
▼
3
Une filière unique
par matériau
Acier: Arcelor Packaging
International
Aluminium: France Aluminium
Recyclage
Papiers-cartons: Revipac
Plastique: Valorplast
Verre: CSVMF
”“
PLASTIQUE:
«LA BELLE HISTOIRE»
En dix ans, le recyclage des emballages
ménagers en plastique a explosé. On
n’en recyclait pas un gramme en 1992,
135000 tonnes ont été réintroduites
dans le circuit industriel fin 2002!
Dès sa création, Eco-Emballages s’est
penchée sur la problématique de ce
matériau léger, malléable et esthétique,
mais ayant trois points faibles de taille: il
est issu du pétrole (d’où une dépendance
énergétique), il ne se dégrade pas et il est
«multiple», car il n’y a pas un plastique
mais des plastiques. Soucieux de conci-
lier efficacité écologique et réalités
économiques, Eco-Emballages – dès le
départ – décide de ne faire trier aux
ménages que les bouteilles et flacons,
appelés aussi corps creux. Les corps
plats (sacs, suremballages, etc.) seront
incinérés avec valorisation énergétique.
«C’était la décision la plus logique, argu-
mente Yvan Liziard, directeur du dépar-
tement «filières» d’Eco-Emballages. Les
bouteilles et flacons sont des emballages
“lourds”, propres, homogènes et se recyclent
assez simplement.» A cette époque, 90%
des bouteilles transparentes sont en PVC
et 10% en PET.
Mais en 1996, trois facteurs boulever-
sent le marché. D’abord, les minéra-
liers, pour se démarquer des eaux de
source qui arrivent sur le marché, sont
de plus en plus nombreux à choisir le
PET pour son rendu cristallin. Ensuite,
le coût des équipements nécessaires à
la fabrication des bouteilles en PET
baisse considérablement. Enfin, cette
année-là,la récolte du coton enAsie est
1 9
Dossier
Recyclage
▼
▼
▼
Une évolution notable du dispositif
Eco-Emballages portera sur la garantie
de reprise. Cette garantie de reprise
était très avantageuse pour les collectivités
locales en période de démarrage, elle
peut sembler avoir perdu de son attrait parce que certains
prix de reprise sont trop éloignés des prix du marché.
Yvan Liziard
Directeur du département «filières»
LES ENJEUX DU VERRE ET
DES PAPIERS-CARTONS
Le papier est un matériau millénaire et
les premières techniques de recyclage
(par extraction de fibres) sont connues
dès le XIXe
siècle. Pour autant, avant Eco-
Emballages, les emballages ménagers en
papier-carton, très éparpillés et parfois
difficilement recyclables, n’étaient pas du
tout recyclés. Grâce aux efforts finan-
ciers développés par Eco-Emballages
(9 millions d’euros entre 1994 et 2000),
on sait aujourd’hui recycler tous les
emballages ménagers en papier-carton,
en fonction des encres, colles ou vernis
utilisés. En 2002, 338000 tonnes ont été
recyclées dans le cadre du programme
Eco-Emballages. Un beau succès? «Un
peu trop beau, réplique Yvan Liziard.
On est parti d’un gisement non exploité et
maintenant on dépasse le gisement des
emballages ménagers pour aborder celui
des emballages municipaux.» Autrement
dit, un tiers environ des emballages en
papier-carton soutenus financièrement
par Eco-Emballages n’est pas d’origine
ménagère et provient de fournisseurs qui
n’ont pas contribué au programme.Pour
sauvegarder son équilibre financier, Eco-
Emballages a donc développé depuis
2001 un système de contrôle en parte-
nariat avec les collectivités et les pape-
tiers. Objectif: ne pas payer au-delà
du gisement ménager calculé. Après les
très importante.Conséquence:le cours
du PET (un polyester) s’effondre de
1,3 euro à 0,6 euro le kilo, alors que le
PVC coûte 0,9 euro. De nombreuses
entreprises adoptent dès lors le PET et
abandonnent le PVC. «Il a fallu rapi-
dement reconstituer un tissu industriel
de régénération et continuer d’assurer la
garantie de reprise et d’enlèvement», se
souvientYvan Liziard.
Résultat de cette adaptation éclair:
depuis 2000, le PET est un matériau lea-
der dont le recyclage est devenu renta-
ble.Il est question,depuis déjà un certain
temps, d’élargir ses débouchés au-delà
du textile, notamment de travailler en
boucle fermée en faisant d’une bouteille
en PET une autre bouteille. «Mais il faut
auparavant que les législations et les menta-
lités évoluent», noteYvan Liziard.
caractérisations de gisement menées en
2002 qui ont conduit à un ajustement
des soutiens à la tonne triée, des négo-
ciations sont en cours pour définir les
conditions d’un calcul juste qui satisfasse
chacun.
Le verre présente une autre probléma-
tique. En 1992, les verriers recyclaient
déjà depuis trente ans en associant la
collecte volontaire à la lutte contre le
cancer. L’obligation imposée par Eco-
Emballages de récupérer le verre où qu’il
soit a permis de doubler la quantité de
verre collecté (de 0,7 million de tonnes à
1,5 million de tonnes) mais pose aujour-
d’hui des problèmes de rentabilité.
D’autant que les verriers ont toujours
l’obligation de racheter le verre trié en
France au prix fixé en 1998. «C’était
acceptable car nous participions au trans-
port, témoigne Yvan Liziard, mais le
commerce du verre,dans une Europe où sys-
tèmes et prix diffèrent beaucoup, pose aux
verriers français un problème de compéti-
tivité et de gestion d’excédents.» Dans ce
contexte difficile, le tri du verre par cou-
leur reste à l’étude, mais la rentabilité
du tri à la source n’est pas démontrée.
Selon Yvan Liziard, «l’hypothèse la plus
probable sera de faire trier le verre par cou-
leur “en démélange” par les industriels».
Mais la priorité est aujourd’hui d’aider les
verriers à recouvrer un minimum de
compétitivité. ■
1 8
Acier
270000tonnes
recyclées:
215000tonnes
extraites des incinérateurs
par mâchefers
55000tonnes
en collecte sélective
Eco-Emballages a contribué à exploiter
un gisement qui ne l’était pas auparavant.
Aluminium
11000tonnes
recyclées:
10000tonnes
récupérées en incinérateurs
1000tonnes
en collecte sélective
La contribution essentielle
d’Eco-Emballages réside dans
l’aide financière (1,8 million d’euros
sur quatre ans) au développement
de la «technique par courant de
Foucault».Aujourd’hui, les plus gros
incinérateurs sont équipés et rendent
la collecte de l’aluminium rentable.
Le COTREP pour la prévention
Le COTREP (Comité technique de recyclage des emballages plastiques)
a été créé en 2001 à l’initiative d’Eco-Emballages, deValorplast et la CSEMP
(Chambre syndicale des emballages en matière plastique). Son objectif? Aider
les conditionneurs et leurs fournisseurs d’emballages à anticiper l’impact
d’un nouvel emballage sur le recyclage. Et ceci au moment de la conception
et avant la mise sur le marché de l’emballage.
Les conditionneurs, les fabricants d’emballages plastique, les détenteurs
de procédés ou les producteurs de matières plastiques qui s’interrogent
sur la recyclabilité d’un nouvel emballage peuvent demander au COTREP
d’émettre un avis technique. Celui-ci analyse le dossier qui lui est soumis
et conduit, si nécessaire, des tests complémentaires auprès d’un réseau
européen de régénérateurs et de recycleurs. Il rend ensuite un avis sur
la compatibilité de l’emballage étudié avec les technologies de recyclage
connues, pertinentes et disponibles industriellement en Europe et dans
le contexte juridique et organisationnel français.
Trois avis rendus par le COTREP sont disponibles sur le site
www.ecoemballages.fr, rubrique «La docothèque».
”
“
quante – ce barème n’est en place que
depuis 2000 –, l’esprit y est.
Quant au barème à la performance déve-
loppé pour les collectivités locales depuis
1998, il a eu des résultats visibles très
rapidement.S’y ajoutent des aides tenant
compte des coûts spécifiques liés à l’habi-
> Dix ans d’un financement équitable
2 0
Quelle est, depuis l’origine,
la philosophie du système de
financement d’Eco-Emballages?
D’abord, Eco-Emballages respecte les
champs de compétences de chacun.
D’un côté, les producteurs, qui répon-
dent aux obligations financières tout
en conservant la maîtrise du dispositif.
De l’autre, les collectivités locales,
qui conservent leurs prérogatives en
matière de collecte et de tri. Il n’y a
donc aucun interventionnisme du privé,
même si les uns profitent de l’expé-
rience des autres. C’est un système de
financement sain, compris par tous. Ce
principe pionnier a finalement créé et
bénéficié d’une dynamique de dévelop-
pement durable: les producteurs ont
accepté un coût économique moyen-
nant des contraintes sociétales pour
défendre l’environnement.Ensuite,nous
avons développé, en amont comme en
aval, des barèmes particulièrement inci-
tatifs. Nous sommes l’un des rares pays
européens à proposer aux entreprises
adhérentes un barème qui conjugue,
dans une optique de prévention, le
nombre et le poids des emballages. Car
si le gisement global est stable depuis dix
ans, le nombre d’emballages explose
sous l’effet des modifications socio-
logiques et de consommation. Enfin, les
industriels qui utilisent des produits
recyclés bénéficient d’une sorte de
«bonus». Ce barème donne des orien-
tations, une impulsion. Si cela ne se
traduit pas encore de façon très mar-
tat vertical, à l’habitat rural ou aux zones
fortement touristiques;mais ces axes «de
raffinement» n’ont pas toujours montré
de réelle efficacité.
L’éparpillement excessif de nos paiements
vers les collectivités est aujourd’hui une
faiblesse de notre dispositif financier,
car aucun bilan annuel de l’ensemble de
nos soutiens et des prix de reprise des
matériaux n’existe. Il nous faut faire un
effort pour permettre aux élus de mieux
prendre en compte les recettes versées
par Eco-Emballages.
Le financement est donc
amené à changer?
Le système a fait la preuve de ses quali-
tés, mais il clair qu’il doit néanmoins
évoluer.Nous continuerons de respecter
les compétences de chacun, mais nous
développerons un système plus incitatif
au service de l’optimisation.
Côté collectivités, il est question que le
barème à la performance soit tempéré,
car la collecte sélective étant quasiment
généralisée, nous n’avons plus le même
besoin de «boosters». Nous renforce-
rons également notre démarche de ser-
vice. Sans tomber dans l’intervention-
nisme,nous donnerons davantage d’outils
(notamment des formations pointues de
maîtrise les coûts) et nous encourage-
rons les comparaisons pour définir des
axes de progrès pertinents. Nous som-
mes arrivés à un point où les industriels
voudraient que les cotisations cessent
d’augmenter alors que les collectivités
Un système visionnaire
et efficaceImaginé il y a dix ans, le système de financement d’Eco-Emballages a démontré
sa dimension visionnaire et efficace et a parfaitement joué son rôle d’accélérateur
pour la collecte sélective.Aujourd’hui, la collecte sélective fonctionne sur la quasi-totalité
du territoire. Bernard Hérodin, directeur administratif et financier d’Eco-Emballages,
fait part de ses réflexions sur les évolutions à prévoir.
Sans connaître
le contenu de la prochaine
directive européenne,
nous savons que nous allons
vers des objectifs
de recyclage qui varieront
de 1 à 3 selon les matériaux.
Nous devrions donc
rapprocher nos expériences
tant des systèmes
du Nord et de l’Est
que de ceux des pays latins.
Le système belge
illustre à cet égard une
synthèse très réussie
entre ces modèles.
Bernard Hérodin
Directeur administratif et financier
voit ses débouchés se rétrécir. Il faut
s’ouvrir sur des notions d’offre et de
demande,en payant un matériau à sa plus
juste valeur.
Quelles perspectives
pour demain?
D’abord,devons-nous recycler toujours
et encore plus? Nous savons qu’au-delà
d’un certain taux,le recyclage peut avoir
des conséquences économiques, voire
environnementales, néfastes. Par exem-
ple, pour être recyclé, le verre collecté
en Bretagne doit rejoindre les verreries
situées dans le Sud-Ouest. Résultats:
des coûts de transport et des pollutions
de plus en plus lourds. Il faut s’inscrire
dans le cadre d’une politique globale
de développement durable et réfléchir
au niveau européen sur les emballages
industriels,notamment.Cela nous amène
à la convergence européenne. Un rap-
prochement est souhaitable pour éviter
aux adhérents de payer dans chaque
pays d’Europe des cotisations sans
commune mesure. Il faut échanger nos
informations, comprendre nos différen-
ces pour mieux les atténuer. ■
locales veulent être davantage soutenues.
La solution:aider les collectivités à dépen-
ser moins tout en dispensant un service
de qualité aux habitants. Ce sera une
démarche forte,structurée et souple.
Deuxième idée:nous soutenons le coût
industriel de la collecte et du tri des
emballages ménagers mais nous n’avons
pas à en soutenir le coût «politique».
Pour cela, nous pourrions fonctionner
sur la base de schémas segmentés et
définis à l’avance. Par exemple, d’accord
pour calculer nos coûts sur la base d’un
centre de tri de 150 000 habitants mais
pas pour 10 000 habitants. Nous partons
d’un partenariat avec,aujourd’hui,un partage
systématique des coûts pour évoluer vers
un dispositif de partage des coûts optimisés.
Troisième priorité: rapprocher le prix
de reprise de celui du marché.Les matiè-
res secondaires sont encore soutenues
selon des modalités définies en 1990.Si
la visibilité était correcte pour certains
matériaux,les problématiques ont consi-
dérablement évolué,notamment,pour le
plastique (de 0 à 150 000 tonnes recy-
clées entre 1992 et 2002), qui devient
rentable,ou pour le verre,qui,à l’inverse,
En Europe,
un même producteur
peut être amené à payer
des cotisations
qui varient, selon
les pays, dans
des proportions
de 1 à 20.
2 1
Certains pays candidats à l’entrée
dans l’Union européenne (Pologne,
pays baltes,Roumanie) se trouvent
confrontés à trois problématiques:
• l’arbitrage entre la nécessaire
instauration d’une collecte sélective
et la réponse à des besoins plus
essentiels (économiques,sociaux…);
• la définition d’un système de
financement.Les gouvernements,
qui ont commencé à taxer les
emballages,doivent aller vers un
système plus souple;
• la transparence et l’échange
d’expériences.Avant de se voir
imposer un système de consigne
ou d’écotaxes,les industriels
doivent rapidement se mobiliser
pour expliquer les démarches
gagnantes adoptées en Europe
de l’Ouest et développées
en Europe centrale (Hongrie,
République tchèque).
Défis européens
”
“
2 32 2
Philippe Charrier
Président-directeur général
de Procter et Gamble France
«La plus belle réussite du programme
Eco-Emballages est d’avoir rempli et
pérennisé les obligations des industriels,
en conformité avec le décret
de 1992. Son amélioration devrait
porter sur la maîtrise des coûts,
autrement dit, sur une optimisation
du barème de soutiens aux collectivités
locales et, par conséquent, du barème
de contributions des adhérents.
Par ailleurs, un effort reste à faire
concernant le recyclage des plastiques,
en accordant une attention particulière
à la qualité du produit final, à ses
débouchés, sa durabilité et sa capacité
à être recyclé, ainsi qu’à l’apparition
de nouvelles résines.
Enfin, Eco-Emballages doit continuer
à informer le grand public en
développant de nouveaux outils
de communication.»
Bernard Casnin
Chargé de mission à la
Confédération générale du logement
«La mise en œuvre du programme
Eco-Emballages a fait découvrir aux
Français les enjeux environnementaux,
industriels, sociaux et de citoyenneté
liés à la gestion des déchets ménagers.
Par le geste de tri, ils contribuent à
construire la démocratie participative
de proximité. Eco-Emballages doit
maintenant élargir son intervention
au sein d’un service public de gestion
des déchets ménagers rassemblant
les autres filières, dans une démarche
unifiée. Eco-Emballages doit également
renforcer son action vis-à-vis de
la population en l’informant, en
participant activement à la réduction
à la source des emballages ménagers
et en concourant à la maîtrise
des coûts.Eco-Emballages assumera
ainsi véritablement une mission
d’intérêt général.»
Dominique Braye
Sénateur des Yvelines
«Le geste de tri doit être pérennisé,
mais surtout développé dans les
centres-villes, au sein de l’habitat
vertical. C’est l’un des défis majeurs
d’Eco-Emballages pour les années
à venir, si elle souhaite mettre en
place un programme uniforme sur
tout le territoire. Au-delà du tri
sélectif, il est nécessaire de procéder
à un bilan national des différentes
phases de l’élimination des déchets
afin d’en préciser les meilleures
pratiques, conciliant coût optimisé
et préservation de l’environnement.
Il faudra en tirer toutes les consé-
quences: maintien, évolution ou
abandon de certaines pratiques
courantes. Eco-Emballages, de
par son expertise, doit contribuer
de façon active à ces bilans
économiques et environnementaux.»
«Le programme Eco-Emballages tient en trois succès :
une traduction concrète du principe du “pollueur-
payeur”, une progression du nombre de collectivités
locales engagées dans la collecte sélective et une
prise de conscience environnementale des citoyens.
Cependant, un constat s'impose : l'augmentation
importante des coûts de gestion des déchets
ces dernières années doit cesser, et il y a aujourd'hui
une exigence d'optimisation.Aussi, certaines évolutions
semblent indispensables aux professionnels de la collecte
et du tri : une meilleure couverture des coûts de
la collecte sélective par les entreprises, une garantie
de reprise plus proche des mécanismes du marché,
des procédures d'analyse permettant à Eco-Emballages
de ne soutenir que les matériaux relevant de son
périmètre d'intervention. Enfin, parce qu'ils sont
des acteurs à part entière de la filière, les profes-
sionnels aspirent à être associés plus étroitement
au redéploiement du dispositif Eco-Emballages.»
Patrice Dauvin
Président de la FNADE
«La plus belle réussite du programme Eco-
Emballages est d’avoir modifié les comportements
des consommateurs, qui ont accepté des contraintes
supplémentaires pour améliorer leur cadre de vie
et préserver le bénéfice des générations futures.
Eco-Emballages, pionnière de la filière dédiée, est
parvenue à faire collaborer des partenaires multiples
(puissances publiques, collectivités locales, industriels,
distributeurs, associations…) qui œuvrent désormais
dans un même sens. Eco-Emballages doit diffuser
cette expérience à d’autres filières qui verront
le jour prochainement (produits électriques et
électroniques en fin de vie, notamment).»
Jérôme Bédier
Président de la Fédération
des entreprises du commerce
et de la distribution
«A travers la collecte sélective,
c’est une prise de conscience
environnementale qui a émergé
dans notre pays. Pour l’avenir,
Eco-Emballages devra réaffirmer
la pérennité du système. Les débats
actuels sur le périmètre d’intervention
financier d’Eco-Emballages peuvent
favoriser l’attentisme de ceux qui n’ont
pas terminé la mise en place de la
collecte sélective; les retards successifs
dans la mise en place de systèmes
équivalents pour les courriers non
adressés et les déchets électriques et
électroniques en fin de vie, également.
Les expériences acquises dans d’autres
pays européens doivent contribuer
aux réflexions pour rationaliser les
dispositifs. Il faudra aussi faire bénéficier
les collectivités locales des prix de
reprise des matériaux, dans une logique
concurrentielle.»
Denis Gasquet
Directeur général de CGEA Onyx
Jacques Pélissard
Député du Jura,
premier vice-président de l’AMF
«Qui aurait pu croire, il y a dix ans, que des dizaines
de millions de Français allaient se convertir au tri, avec
le succès que l’on connaît ? Pourtant, quelle que soit
l’ampleur de ce succès et malgré son caractère essentiel-
lement partenarial, le dispositif est fragile car complexe
et tributaire de la décision souveraine de l’habitant-trieur.
Que la taxe d’enlèvement augmente trop vite et dans
de trop grandes proportions, que les médias dévoilent
un scandale, même local, et les meilleures volontés
chancellent. Pour s’ancrer dans les (bonnes) habitudes de
tous, le programme doit d’abord contribuer à la maîtrise
des coûts, dans la plus grande transparence et dans
le respect des principes du développement durable. Je fais
confiance à la commission consultative d’agrément et au
comité de concertation, au conseil d’administration et à la
direction d’Eco-Emballages pour rester sur le bon chemin.»
> Eco-Emballages vue par…
Louis-Claude Salomon
Président de l’ILEC
(Institut de liaisons et d’études
des industries de consommation)
«Dix ans après sa création, Eco-Emballages, grâce
à une montée en puissance impressionnante et
à la qualité de ses équipes, en partenariat avec les
collectivités locales, les industriels, les distributeurs
et les filières, a démontré son efficacité et son
utilité. C’est là, dans la durée, la plus belle réussite
du programme Eco-Emballages. A l’avenir, la société
devra poursuivre sa coopération et son dialogue
avec ses partenaires, en ne finançant que sa juste
part et en contrôlant les dépenses. J’ajouterai
qu’une participation active à la réduction
à la source aiderait au contrôle sur le long terme
et qu’une coordination d’autres programmes
en tant qu’interlocuteur unique auprès des
communes faciliterait la tâche…»
Et qu’en est-il des difficultés?
E.G.: Les difficultés qu’a connues Eco-
Emballages sont dues principalement à
l’aspect atypique de cette entreprise.
Eco-Emballages est une entreprise pri-
vée, mais elle est dans le même temps
agréée par les pouvoirs publics pour
une mission d’intérêt général et elle
n’a pas vocation à faire des profits. En
ce sens, c’est une entreprise «multi-
culturelle», et cela n’a pas été simple à
gérer tous les jours. Ces cultures diffé-
rentes, dont je parlais, se sont parfois
entrechoquées.
Eco-Emballages est née d’un objectif
réglementaire – le décret du 1er
avril
1992 – et nous aurions pu imposer nos
décisions. Il n’en a rien été, parce j’ai
toujours été persuadé que la diversité
de nos partenaires était une richesse.
Alors, nous avons accepté de passer
beaucoup de temps à convaincre nos
interlocuteurs que le dispositif était
irréversible et pertinent.
L’une des principales fonctions d’Eco-
Emballages a été de créer puis d’animer
le réseau complexe de tous nos parte-
naires.C’était indispensable,parce que la
problématique du tri et du recyclage des
emballages ménagers, si elle est tech-
nique et économique, est avant tout
comportementale. L’étude SOFRES
menée en 2000 le prouve: le tri va bien
au-delà d’un simple geste et il induit une
attitude vigilante sur les actions qui pré-
servent le cadre de vie. C’est pourquoi,
durant ces dix années,Eco-Emballages a
mené de nombreuses actions pédago-
giques et, si je les estime encore insuffi-
santes, elles ont tout de même permis
de changer bien des mentalités.
Il me reste toutefois un regret: ne pas
encore avoir obtenu que la collecte
sélective s’applique à d’autres déchets
que les seuls emballages ménagers.
Il faut pousser l’exercice plus loin et
rapidement. Pourquoi, par exemple, les
courriers non adressés, pourtant très
visibles et symboles évidents de pollu-
tion, ne sont-ils pas encore entrés dans
le flux naturel de la collecte sélective?
Ils représentent une quantité très signi-
ficative de déchets, et Eco-Emballages
soutient de facto une partie de leur
recyclage sans percevoir de recettes.
Je suis convaincu que les prochains
textes européens et nationaux répon-
dront à la crainte légitime que les
emballages ménagers restent les seuls
à porter le poids d’une contribution à
l’environnement.
2 52 4
> Eric Guillon, directeur général
Le tri, acte concret
de développement durable
Les dix prochaines années d’Eco-Emballages seront aussi animées que les dix années
passées.Au programme: simplification et optimisation des dispositifs et pérennisation
du geste de tri. «Le développement d’Eco-Emballages sera toujours porteur de valeur»,
prévient Eric Guillon.
Depuis la création de la société,
le 12 novembre 1992, vous êtes
le directeur général d’Eco-
Emballages. Que retenez-vous
de ces dix premières années?
Eric Guillon: Un bilan est souvent fait
de réussites, de difficultés et de regrets,
et celui d’Eco-Emballages n’échappe pas
à cette règle. Les réussites sont nom-
breuses mais il y en deux dont je suis
particulièrement fier.
• La première, c’est d’avoir réussi à faire
travailler ensemble – au nom d’un inté-
rêt général commun – des personnes
aux intérêts divergents qui, par goût,
par habitudes, par culture, ont une
vision différente du monde dans lequel
nous vivons. N’oublions jamais que le
succès d’Eco-Emballages est collectif.
Pouvoirs publics, entreprises des sec-
teurs de la grande consommation et de
la grande distribution,collectivités terri-
toriales, filières de matériaux, associa-
tions et citoyens nous ont aidés par leur
engagement et leur ténacité. Un grand
nombre de responsables publics, privés
et associatifs ont été à la fois vision-
naires et courageux, et il n’en fallait pas
moins pour gagner le pari lancé à Eco-
Emballages en 1992.
• La seconde, c’est d’avoir dépassé les
objectifs que nous nous étions fixés
pour 2002. Eco-Emballages affichait en
effet, fin décembre 2002, un taux de
valorisation des emballages ménagers
de 80% et un taux de recyclage de 63%.
Cela prouve bien que les principes fon-
damentaux du dispositif Eco-Emballages
sont bons.
▼
▼
▼
Interview
Pourquoi, par exemple, les courriers
non adressés, pourtant très visibles et
symboles évidents de pollution, ne sont-ils
pas encore entrés dans le flux naturel
de la collecte sélective?
“
”
avec l’ADEME et tous les professionnels
de la collecte et du tri. Elle est néces-
saire,nous devons convenir avec les élus
des dispositifs qui contiennent au mieux
les coûts sans nuire au service rendu.
On peut, par exemple, baisser la fré-
quence des collectes, revoir la taille des
bacs, ou prendre d’autres initiatives…
Mais il nous faudra auparavant avoir
réglé deux problèmes:
1• Établir des coûts de référence.
Pour cela, nous allons poursuivre avec
l’ADEME et les professionnels de ces
métiers l’étude des coûts.
2• Différencier le coût technique
du coût politique de la collecte et
du tri. Ce coût politique, lié au service
public d’enlèvement des ordures ména-
gères et voulu par l’élu local, peut se
révéler fort élevé.Notre rôle,chez Eco-
Emballages, c’est de partager des coûts
optimisés, «le meilleur service au
meilleur prix».
Nous allons également développer nos
politiques de sensibilisation des citoyens.
Il faut convaincre le citoyen du service
économique, social et environnemental
que la collecte sélective peut rendre et
montrer l’utilité de l’effort demandé. La
communication locale – que nous avons
initiée puis accompagnée – n’est pas
suffisante,il faut un mouvement national
pour que les citoyens n’aient pas l’im-
pression d’être des cobayes.
C’est pourquoi je souhaite que l’Etat
communique sur la gestion des déchets,
leur collecte et leur traitement afin d’in-
former et d’encourager tous les Fran-
çais. Je suis heureux que la Semaine du
développement durable, qui s’est tenue
du 2 au 8 juin 2003,ait été l’occasion de
montrer que le geste de tri est un acte
concret de développement durable. La
problématique vécue pour la gestion de
l’eau doit aussi nous inspirer pour
concevoir une information plus lisible,
plus claire pour le citoyen. Nous sou-
haitons une action conjuguée des pou-
voirs publics, de l’ADEME et des pro-
fessionnels regroupés au sein de la
FNADE. Nous poursuivrons, quant à
nous, le travail d’information en milieu
scolaire, qui nous a déjà permis de sen-
sibiliser près de 2 millions d’enfants.
Et la prévention des emballages?
E.G.: La légitimité d’Eco-Emballages est
dans la coexistence intelligente entre
le monde des produits emballés et
l’environnement. Et il y a deux maniè-
res complémentaires d’asseoir cette
légitimité, la première est le dévelop-
pement de la valorisation des emballa-
ges, la seconde, le travail sur la préven-
tion de ces emballages. C’est dire si
ce sujet nous préoccupe depuis la
création d’Eco-Emballages! Notre rôle
est de démontrer que la prévention
est une démarche dynamique qui doit
concilier environnement, emballage et
mode de vie. Attention à ne pas tom-
ber dans les excès:le retour à la consi-
gne en Allemagne, c’est le retour à la
voiture à cheval! De même, la ten-
dance à concilier santé et environ-
nement limite le retour de la vente en
vrac. Soyons réalistes, l’emballage est
un service, arrêtons de le mettre sys-
tématiquement en cause. Rendons-le
compatible avec notre volonté de pro-
téger l’environnement et de lutter
contre la pollution, et de plus en plus
compatible avec le recyclage. Nous
aurons alors fait un grand pas.
Vous renégociez le barème
de soutiens aux collectivités,
on parle d’ouvrir la garantie de
reprise et d’une augmentation de
la contribution des producteurs
dès 2004. Vous préparez les dix
prochaines années?
E.G.: Depuis dix ans, nous innovons,
nous créons une activité, nous avons
l’obligation d’être performants et de
toujours anticiper les évolutions. Main-
tenant que la collecte sélective est
quasiment généralisée, nos barèmes de
soutiens doivent davantage inciter les
collectivités à optimiser leur dispositif
de collecte et de tri. Fort logiquement
et dans les proportions prévues en
1992, les contributions des entreprises
accompagnent la montée en puissance
du programme Eco-Emballages. Quant
à la garantie de reprise, elle va effec-
tivement évoluer. Nous souhaitons
rapprocher le prix de reprise des
matériaux de celui du marché et ren-
dre le mécanisme plus transparent
pour l’ensemble des acteurs. Notre
principal défi est de concilier un dis-
positif «administré» en amont dans
ses rapports avec les collectivités
locales et confronté aux lois du mar-
ché en aval pour la revente des maté-
riaux recyclés. Les cinq matériaux triés
sont, en effet, confrontés à toutes les
fluctuations des marchés, tant concer-
nant les quantités que la qualité et
les prix. La directive européenne mo-
difiera également nos objectifs pour
l’horizon 2008.
Nous sommes une entreprise sur un
marché en perpétuelle évolution, nous
en avons accepté l’augure dès 1992. Je
suis certain que les dix prochaines
années seront aussi animées que les
dix années passées. Et je m’en réjouis.
Bien sûr, cela crée de nouveaux chal-
lenges pour toutes les personnes qui
travaillent au sein d’Eco-Emballages.
Nous devrons apporter à chaque
interlocuteur des voies de solution en
apportant le meilleur: la simplification
et l’optimisation. Mais je suis persuadé
que chacun saura donner,pour ce nou-
veau défi, le meilleur de lui-même. ■
2 7
Interview
2 6
> Eric Guillon, directeur général
Les emballages non
ménagers en papier-carton ont
fait l’objet de soutiens indus
d’Eco-Emballages et généré un
déficit de la société en 2001. Le
problème est-il réglé aujourd’hui?
E.G. : Notre champ d’intervention
actuel est l’emballage ménager et seule-
ment l’emballage ménager. En 1992, à la
naissance d’Eco-Emballages, ces embal-
lages – excepté le verre et les métaux –
n’étaient pas recyclés. Nous avons dû
«lancer la machine».
En 1998,avec les pouvoirs publics,nous
avons fait un constat: la collecte sélec-
tive des emballages ménagers se déve-
loppait lentement, et à quatre ans de
l’échéance 2002, nous devions «boos-
ter» le système. Deux accélérateurs
ont alors été mis en place: d’un côté,
l’Etat a baissé la TVA à 5,5% pour la
gestion des déchets municipaux lors-
que la collectivité était liée par contrat
avec un organisme agréé pour la col-
lecte sélective des emballages;de notre
côté, nous avons instauré un barème à
la performance dans lequel la dernière
tonne marquait le prix de l’ensemble.
Ces deux accélérateurs ont fort bien
joué leur rôle, notamment pour les
emballages en papier-carton et en
plastique. Rappelons qu’en 1998, Eco-
Emballages soutenait 110000 tonnes
de papiers-cartons, alors que trois ans
plus tard,en 2001,elle en soutenait plus
de 300000 tonnes!
Là où le bât blesse, c’est que rien ne
ressemble plus à un emballage en
papier-carton ménager qu’un emballage
en papier-carton non ménager! Et, en
2001, nos équipes de contrôles ont
constaté que 33% des emballages en
papier-carton arrivant en centre de
tri n’étaient pas d’origine ménagère.
Cela représentait, pour cette année-là,
25 millions d’euros de soutiens indus
puisque ces emballages n’avaient pas
contribué à Eco-Emballages.
Nous avons réagi en très peu de temps.
Après une phase de concertation avec
l’AMF et sous le contrôle des pouvoirs
publics, nous avons mis en place une
série d’actions qui nous ont permis de
revenir à une situation plus conforme à
nos engagements contractuels. Nous
avons pu maîtriser partiellement cette
dérive et retrouver un résultat annuel
positif en 2002.
L’hémorragie financière est contenue
mais le problème ne sera pas réglé tant
que nous paierons aux collectivités des
soutiens à la tonne triée pour des
emballages ne faisant pas l’objet d’une
contribution de l’entreprise en amont
du dispositif.
Vous estimez donc qu’il faut
revoir le périmètre d’action
d’Eco-Emballages?
E.G.: C’est certain. Comme je l’ai dit
tout à l’heure, nous avons initié un nou-
veau comportement. Notre légitimité
reste sur le recyclage des emballages.
Mais notre périmètre actuel n’est pas
bon car nous travaillons avec les col-
lectivités locales, et leur périmètre à
elles, c’est le déchet municipal. Notre
avenir est donc tout naturellement sur
le déchet d’emballage municipal, ména-
ger et non ménager, à l’exclusion des
déchets industriels et commerciaux.
Cela évacuera de facto la notion de
déchets assimilés. Le système français y
gagnera en cohérence, le message
envoyé au citoyen également.
En parallèle, Eco-Emballages est prête
à aider les filières dédiées à s’installer
et les faire profiter de son expertise et
de son expérience. Avec une mise en
garde, toutefois: la mise en place de
filières dédiées ne doit pas perturber
la collecte sélective des emballages
ménagers. Nous travaillons aujourd’hui
à l’optimisation du dispositif Eco-
Emballages et nous avons bien l’inten-
tion de réussir.
Justement, quels axes
de progrès avez-vous identifié
pour les années à venir?
E.G.: En premier lieu, nous allons opti-
miser les dispositifs en place afin de maî-
triser la montée des coûts. Cette
démarche est menée en partenariat
▼
▼
▼
La semaine du développement
durable a été l’occasion de montrer
que le geste de tri est un acte
concret de développement durable.
“
”
Notre avenir est
tout naturellement
sur le déchet
d’emballage
municipal, ménager
et non ménager,
à l’exclusion des
déchets industriels
et commerciaux.
“
”
2 8 2 9
Stratégie
Une société
de service
L’optimisation:
une démarche
de maturité
Les ressources
humaines
au cœur de
l’évolution
p. 34p. 30
C’est grâce à la collecte sélective
des emballages ménagers que la France
a tenu les objectifs de valorisation
fixés pour 2001 par la directive
européenne de 1994.Aujourd’hui,
Eco-Emballages entre dans la seconde
phase de son développement.
Soucieuse d’anticiper les évolutions à
venir, décidée à pérenniser le geste de tri,
la société a défini de nouveaux axes
de progrès. Ces derniers passent par
l’optimisation des programmes de collecte
sélective et par le renforcement des
prestations en direction des partenaires
du programme.
3 13 0
Une démarche
de maturitéIl a fallu dix ans pour mettre en place la collecte sélective des emballages ménagers
sur tout le territoire. Il faudra encore quelques années pour aider chaque collectivité
à dépenser moins tout en fournissant un service de qualité à ses habitants. Les années
2000 se sont donc ouvertes sur un nouveau défi pour Eco-Emballages: définir des axes
de progrès pertinents et optimiser chaque programme de collecte sélective.
Comme tout processus industriel – sur-
tout lorsqu’il n’a que dix ans d’an-
cienneté –, la collecte sélective doit
s’améliorer sur les plans technique et
économique. Les objectifs en tonnes de
1992 doivent aujourd’hui s’accompagner
d’un impératif de connaissance et de maî-
trise des coûts. Industriels, collectivités
et citoyens sauront ainsi que leur effort
est juste, pertinent et optimisé.
UN DÉPARTEMENT
«EXPERT »
Dès 1999, bien avant la fin de la montée
en puissance du programme, Eco-
Emballages a créé un département «déve-
loppement et optimisation».Trois mis-
sions lui ont été confiées:
1• Développer au sein d’Eco-Emballages
l’expertise dans les aspects prioritaires
que sont la collecte, les centres de tri,
la collecte sélective en habitat vertical,
l’environnement, la connaissance des
coûts, les méthodes et les outils.
2• Faire bénéficier de cette expertise
les collectivités locales.
3• Enrichir cette expertise par la coopé-
ration avec les opérateurs privés et
publics ainsi qu’avec l’ADEME.
Pour chacun de ces domaines d’exper-
tise un ingénieur a été nommé.Ainsi, le
département «développement et opti-
misation», qui compte huit personnes,
est suffisamment structuré pour acquérir
et transmettre cette expertise.
Au-delà de ce département «expert»,
l’optimisation devient le pivot de
la stratégie d’Eco-Emballages. A tra-
vers l’optimisation
des programmes de
collecte sélective,toute
la société s’assure
qu’elle remplit bien la
mission qui lui a été
confiée, mais au meil-
leur coût et tout en
respectant la liberté de
choix des collectivités
dans l’organisation et la
mise en place des moyens.
DES ACTIONS D’ORES
ET DÉJÀ CONCRÈTES
Depuis deux ans,de nombreuses actions
confirment la démarche d’optimisation
dans laquelle est entré le programme
Eco-Emballages.On peut en citer notam-
ment quatre.
La création d’outils
et de documents d’expertise,
créés en partenariat
• Le Kit de pilotage de la collecte sélective et
son logiciel de calcul des coûts permet-
tent aux chefs de projet des collectivités
locales de réaliser un audit technique et
économique de leur programme.Ils sont
remis à l’issue d’une session de forma-
tion de trois jours.
• Concevoir et exploiter un centre de tri
a été donné à l’ensemble des opérateurs
privés et publics, aux bureaux d’étu-
des ainsi qu’aux responsables de la
collecte sélective dans les collectivités
locales. C’est aujourd’hui un document
de référence.
> L’optimisation
• Deux documents sur la mise en œuvre
et le développement de collecte sélec-
tive en habitat vertical ont été édités en
2002 à l’attention des élus ou des tech-
niciens des collectivités locales et des
organismes HLM.
• Un logiciel de gestion de production
dans les centres de tri est actuellement
en test avec les membres de la FNADE
(Fédération nationale des activités des
déchets).
La formation
des chefs de projet
des collectivités locales
Ce module de trois jours leur permet
de mettre en œuvre la méthode de dia-
gnostic et d’amélioration de la collecte
sélective. En 2002, plus de 100 chefs
de projet ont suivi cette formation.
Un programme
d’optimisation initié avec
des grandes collectivités
Initié en 2001, ce programme d’études
s’est poursuivi en 2002.Il veut montrer la
faisabilité de la démarche d’optimisation
dans des collectivités pratiquant la col-
lecte sélective depuis plusieurs années et
qui souhaitent l’améliorer.
Le conseil personnalisé
aux collectivités locales
Il se pratique dans le cadre de la concep-
tion des centres de tri (Pau, Saint-
Gaudens, Lyon, Nantes, Orléans,Triel-
sur-Seine,Nancy,Marseille) et de la mise
en place de la collecte sélective en habi-
tat vertical. (Lyon, Strasbourg, Rennes,
Bordeaux, Grande Syncte, Marseille,
Villejuif…).
Séparer les services
Bon nombre de villes ont aujourd’hui une fréquence élevée de collectes
des ordures ménagères en centre-ville, correspondant à 6, voire 7, collectes
hebdomadaires.
Une étude récente, menée sur une ville du centre de la France, a montré que
la répétition de ces collectes était due uniquement à des activités professionnelles
(métiers de bouche, en particulier) et ne correspondait donc pas à la mission
de base de la collectivité locale.
De ce fait, une organisation différente des collectes a été étudiée, consistant
à réduire à 3 le nombre des collectes hebdomadaires des ordures ménagères
et à renforcer une collecte déjà existante auprès des établissements sanitaires.
L’impact économique actuel, sans remise en cause du mode de financement
de la collecte auprès des professionnels, correspond à une réduction de 6%
des dépenses de collecte pour la population du centre-ville.
▼
▼
▼
L’expertise
est le préalable
de l’optimisation
D
ix ans pour devenir adulte,
c’est peu.C’est pourtant le
défi qui fut lancé à Eco-
Emballages et aux collecti-
vités françaises en 1992.
L’objectif était clair: 75% des emballages
ménagers devaient être valorisés (recy-
clés ou incinérés avec récupération
d’énergie) fin 2002.
Le défi a été relevé,et dix ans plus tard,les
résultats du programme Eco-Emballages
sont indiscutables: 80% des emballages
ménagers ont été valorisés en 2002,dont
63% recyclés.
Ce succès est collectif,et chacun des par-
tenaires du programme Eco-Emballages –
pouvoirs publics, industriels, collectivités,
citoyens – a compris l’enjeu économique et
environnemental de la collecte sélective
des emballages ménagers.Tous ont accepté
de modifier leur comportement et ont agi
avec un maximum d’efficacité en restant
dans le champ de leurs responsabilités.
Le danger serait de se contenter de ce
succès, salué par tous, et de considérer
comme un achèvement ce qui n’est en
réalité qu’un début.
AMÉLIORER LE TRI
À LA SOURCE
3 33 2
MODIFIER
L’ORGANISATION
DES COÛTS OPTIMISÉS
Dernier axe de travail,et non des moin-
dres:la connaissance des coûts de la col-
lecte sélective et de la gestion globale
des déchets en France.
Malgré les apparences, l’élimination des
ordures ménagères est un système com-
plexe dont la collecte sélective n’est qu’un
des éléments qui ne peut s’analyser indé-
pendamment des autres.Au fil des ans,
Eco-Emballages s’est constitué un panel de
référence des coûts qui lui permet de
mieux appréhender l’impact de telle ou
telle décision sur un plan économique.
On rejoint ainsi l’ambition affichée
d’atteindre les objectifs de valorisation
au meilleur coût.Les résultats des actions
d’amélioration engagées sur le terrain
prouvent déjà la pertinence de la démar-
che d’optimisation. A Eco-Emballages
– et à ses partenaires – de la généraliser
sur l’ensemble du territoire… ■
▼
▼
▼
> L’optimisation
RÉALISER
DES ÉCONOMIES
✱ Sittomat
✱ Syndicat intercommunal de l’aire
toulonnaise qui regroupe 26 communes.
✱ 490000 habitants, dont 32% demeurent
dans des immeubles collectifs.
✱ Particularité
La collecte sélective, installée
depuis plusieurs années, se fait très
majoritairement par apport volontaire,
et ce, quel que soit le type d’habitat.
✱ Objectif
Développer la collecte sélective en
porte-à-porte là où il y a un intérêt
économique à le faire.
✱ Valenciennes métropole
✱ Communauté d’agglomération
créée en janvier 2002 par la réunion
de 3 syndicats.
✱ 200000 habitants, dont 15% résident
dans des immeubles collectifs.
✱ Objectif
Maîtriser les dépenses
sur tous les fronts.
✱ Échirolles
✱ Commune de l’agglomération grenobloise.
✱ 35 000 habitants, dont 75% résident
dans des immeubles collectifs.
✱ Objectif
Optimiser la collecte sélective
en habitat vertical.
En dix ans, la pertinence
environnementale
et sociale de la collecte
sélective a été démontrée.
Les prochaines années
doivent prouver
la pertinence économique
du dispositif français.
Cela passe par la connaissance
puis par la maîtrise des coûts.
Alors, la collecte sélective
sera un exemple concret,
visible et solide de
développement durable.
Bertrand Paillat
Directeur du département
«développement et optimisation»
L’optimisation sur
le terrainQuatre principaux leviers de réduction des dépenses ont été identifiés à ce jour.
Les collectivités peuvent modifier l’organisation de la collecte, étendre son périmètre
pour réaliser des économies d’échelle, scinder les services obligatoires (services
aux particuliers) des services optionnels (services aux professionnels), ou encore
améliorer le tri à la source. La preuve sur le terrain…
”
“
Cette commune réalise en régie la col-
lecte des déchets ménagers. Elle fait
partie de la collectivité Grenoble Alpes
métropole, à laquelle elle a délégué la
responsabilité du traitement des ordures
ménagères.Soucieuse d’améliorer la qua-
lité des collectes sélectives effectuées dans
les immeubles,la ville a testé une opération
d’externalisation des points de collecte
sur un quartier en 2001 et 2002.
Un partenariat étroit avec le gestionnaire
de ces immeubles, qui a financé la réa-
lisation des abris, a été développé et a
fortement contribué au succès de cette
opération.
Non seulement le taux de refus de la col-
lecte sélective a baissé de 40%, mais le
montant total des dépenses de collecte
sélective a diminué de 37,5%,permettant
une réduction des dépenses de collecte
de tous les déchets ménagers de 3%.
Il est à noter que cette opération devrait,
sous réserve de confirmation dans le
temps de ces résultats, être suivie d’une
réduction de la fréquence de la collecte
sélective, d’où un nouveau potentiel de
réduction des dépenses.
La création de la communauté d’agglo-
mération, associée à une échéance pro-
che du renouvellement des marchés de
collecte et de tri, a été une excellente
opportunité pour réaliser, entre octo-
bre 2001 et mars 2002, une étude qui a
identifié et quantifié plusieurs pistes de
maîtrise des dépenses, basées principa-
lement sur l’homogénéisation des orga-
nisations de collecte et comprenant:
• la réduction de la fréquence des col-
lectes d’ordures ménagères, notamment
en centre-ville (mise en place par substi-
tution d’une collecte sélective hebdo-
madaire et suppression d’une collecte
d’ordures ménagères);
• la mise en place généralisée d’une col-
lecte séparée du verre;
• de façon induite, l’harmonisation des
supports de communication auprès des
habitants.
A la clé,Valenciennes métropole attend
pour 2003 une réduction de 13% des
dépenses de collecte et de traitement
des déchets ménagers.
Dans le cadre de l’optimisation de la ges-
tion de ses déchets ménagers, la collec-
tivité a souhaité revoir l’organisation en
place en développant une collecte sélec-
tive en porte-à-porte. L’étude détaillée
de son application sur deux des principa-
les villes du syndicat,Toulon et La Seyne-
sur-Mer,a montré qu’elle pouvait et devait
se faire en remplacement d’une collecte
existante des ordures ménagères et qu’elle
ne devait pas être généralisée à l’intégra-
lité du territoire.Il ressort ainsi que,pour
la ville deToulon,l’optimum économique
correspond à un passage à une collecte
sélective en porte-à-porte pour 20% de la
population, les moyens de collecte en
apport volontaire étant densifiés et redis-
tribués sur le reste du territoire, et que
pour la ville de La Seyne-sur-Mer,15% de
la population pourra être desservie en
porte-à-porte.
Chaque collaborateur d’Eco-Emballages
doit donc capitaliser sur son expérience,
son vécu et ses compétences afin de les
mettre au service de cet impératif d’opti-
misation.«C’est pourquoi le programme de
formation Eco-Performance,que nous avons
lancé en 2001,décline deux grands thèmes:
le savoir-faire et le “savoir-être”», affirme
Marie-Laurence Leroy.
LES SAVOIR-FAIRE
Le développement des savoir-faire
répond à une logique d’approfondisse-
ment des compétences liées aux métiers
d’Eco-Emballages. « Plus largement, ces
formations visent à diffuser une culture
commune et à encourager un discours homo-
gène»,commente Marie-Laurence Leroy.
Plusieurs thématiques ont été proposées
aux cadres, qui représentent 60% des
effectifs d’Eco-Emballages.A titre d’exem-
ple,l’un des modules,conçu en partenariat
avec l’ESSEC, identifie les rôles de l’em-
ballage dans une politique marketing.
Essentiel pour collaborer avec les collec-
* Ce ratio est comparable à celui d’une entreprise de haute technologie ou très innovante
(le taux moyen s’établit à 2,5%, et la plupart des PME se contentent du seuil légal de 1,5%).
3 4
Au cœur de l’évolution
d’Eco-Emballages
Créée en l’an 2000, la direction des ressources humaines
d’Eco-Emballages est née de la nécessité d’accompagner la croissance
de la société et le développement de la collecte sélective en France.
La formation, pointue et diversifiée, autant dédiée à l’interne qu’à tous
les acteurs locaux de la collecte, est un élément essentiel de progrès.
Bilan, évaluation et perspectives.
F
in 1993, Eco-Emballages
comptait 44 collaborateurs.
Le dispositif Eco-Emballages
se mettait en place et la
France n’avait que quelques
milliers de trieurs.
Fin 2002, 150 personnes sont la force
vive de la société.Réparties entre le siège
et 6 directions régionales (dont une toute
nouvelle pour les DOM),elles ont permis
à Eco-Emballages de respecter les objec-
tifs fixés en 1992.
Aujourd’hui, un nouveau challenge les
attend:l’optimisation du dispositif de col-
lecte sélective.
«Pendant les dix premières années, les col-
laborateurs d’Eco-Emballages ont passé beau-
coup de temps à convaincre les uns et les
autres“d’entrer”dans le dispositif,explique
Marie-Laurence Leroy,directrice des res-
sources humaines d’Eco-Emballages.
Aujourd’hui,le tri des emballages ménagers
étant quasiment généralisé, ils doivent tra-
vailler à la simplification et à la maîtrise des
coûts de ce dispositif.»
tivités locales,un autre programme permet
de mieux cerner les circuits de décision et
les modalités de fonctionnement des insti-
tutions publiques.Les thèmes sont renou-
velés en permanence.«Nous proposerons
d’ici à la fin 2003 une nouvelle formation
centrée sur la thématique de l’environnement.
Son objectif:comprendre la naissance et les
enjeux des citoyennetés émergentes»,ajoute
Marie-Laurence Leroy.
LE «SAVOIR-ÊTRE»
Les formations axées sur le «savoir-
être» déclinent des sujets centrés sur la
prise de parole, les techniques de négo-
ciation,la formation de formateurs… Les
non-cadres ont également l’opportunité
d’approfondir des sujets divers.
Ces formations sont appréciées pour
plusieurs raisons. «D’abord, pour la qua-
lité des intervenants, rigoureusement triés
sur le volet.Tous les programmes sont faits
sur mesure pour Eco-Emballages.C’est ensuite
une occasion pour les équipes de différentes
régions de se retrouver et de se parler.C’est,
enfin et surtout, la réponse à un besoin réel
et exprimé»,estime Marie-Laurence Leroy.
Pour créer à chaque fois de nouvelles
dynamiques, les formations sont organi-
sées de façon hétérogène selon les fonc-
tions et les origines géographiques. Elles
sont aussi adossées à des rencontres plus
informelles et conviviales.
« Les formations sont un vecteur fort
pour prendre du recul par rapport à son acti-
vité,son quotidien et se projeter dans l’avenir.
Elles contribuent à faire émerger une culture
de progrès constant et engendrent une ému-
lation»,souligne Marie-Laurence Leroy.
LES INITIATIVES
L’accompagnement et l’optimisation sont
au cœur des initiatives développées en
externe.Une particularité d’Eco-Emballages
depuis 1993 est d’offrir des formations
aux collectivités locales. «Ces formations
qui ont pour but de “faire savoir” et “faire
comprendre” vont être amplifiées et ouver-
tes à d’autres partenaires»,prévoit Marie-
Laurence Leroy. Pour l’instant, trois
publics cibles en ont profité:
• Les ambassadeurs du tri
En partenariat avec l’association Ecole et
nature, une cinquantaine de formations
(modules de cinq jours) ont été propo-
sées depuis l’an 2000 à plus de 500 ambas-
sadeurs du tri.Objectif:accompagner leurs
animations en milieu scolaire en leur don-
nant outils pédagogiques et «astuces»
pour sensibiliser et capter l’attention des
jeunes publics.
• Les chefs de projet
en collectivité locale
Ils peuvent suivre deux niveaux de for-
mation. Le premier s’adresse aux chefs
de projet qui débutent dans la collecte
sélective et qui y acquièrent des tech-
niques basiques. Le second est destiné à
ceux qui sont arrivés professionnellement
à maturité;ils bénéficient d’un programme
d’optimisation pour dégager des pistes
d’amélioration selon l’évolution du
contexte local.Ce programme laisse une
place de plus en plus importante à la
dimension financière.
• Les élus
Les élus sont très demandeurs de for-
mations, d’autant que les dernières élec-
tions municipales ont renouvelé plus de la
moitié d’entre eux.Ils peuvent bénéficier
d’une formation conçue comme une ani-
mation via un support multimédia qui,
progressivement,élargit les thèmes selon
les problématiques et contextes en cours.
Les thèmes sont divers et variés:maîtrise
des coûts, habitat vertical, prévention et
réduction à la source, politique d’achat
en matière de produits recyclés…
Pour 2004,Eco-Emballages envisage de
développer une offre de services
pour les industriels et les associa-
tions. «Eco-Emballages est au
cœur d’un dispositif comprenant
des entreprises, des élus et
des associations ; nous
devons jouer cette carte
“multiculturelle”jusque
dans nos forma-
> Les ressources humaines Eco-Emballages
consacre 6,2%
de sa masse salariale
à la formation.*
tions.L’optimisation passe aussi par le savoir
et la compréhension de chacun de nos parte-
naires»,conclut Marie-Laurence Leroy. ■
La formation en chiffres
12360élus reçus en dix ans
dans le cadre de la formation.
1800ambassadeurs du tri
formés depuis 1994.
1940chefs de projet
formés depuis 1994.
”
“Maintenant que nous avons atteint un seuil
de maturité, nous allons vers plus de conseil,
de gestion, de services en général. A terme,
nous aurons besoin de salariés avec de
l’expérience et un potentiel d’évolution
en matière d’encadrement.
Marie-Laurence Leroy
Directrice des ressources humaines
Mesdames et Messieurs
les actionnaires,
N
ous vous avons réunis en
assemblée générale mixte,
conformément aux dispo-
sitions des statuts, pour
vous rendre compte de
notre gestion et soumettre à votre
approbation le bilan et les comptes de
cet exercice, écoulé du 1er
janvier au
31 décembre 2002.
L’exercice 2002 a été caractérisé par:
•la continuité de la montée en puissance
des populations sous contrat et des
populations trieuses;
•la maîtrise des soutiens à la tonne triée
notamment papier-carton dans le cadre
de la stricte application de l’agrément
d’Eco-Emballages;
•un résultat positif pour contribuer à
couvrir la situation nette négative d’Eco-
Emballages.
Si le nombre de contrats a peu augmenté
(1220 à fin 2002,contre 1207 à fin 2001)
car de nombreuses intercommunalités
se sont restructurées dans le cadre de
l’application de la loi Chevènement, la
population sous contrat est passée de
50 millions d’habitants à 53,7 millions
(+ 7,4 %) et la population trieuse de
42,5 millions d’habitants à 49 millions
(+ 15,3%).
L’exercice 2002 marque ainsi la fin du déve-
loppement territorial d’Eco-Emballages en
termes de contrats et un infléchissement
de la croissance des trieurs qui se fera
désormais à un rythme inférieur.
Après la constatation en 2001 d’une sous-
provision des tonnages principalement
papier-carton pour les exercices 2000 et
2001, Eco-Emballages s’est rapprochée
tant des ministères d’agrément que
de ses partenaires dans le dispositif,
notamment les collectivités locales au
travers de l’Association des maires de
France, et les repreneurs au travers de
la filière Revipac.
Des mesures de contrôle et de suivi ont
été mises en œuvre, aboutissant à une
meilleure maîtrise des dépenses au titre
de l’exercice 2002,pendant lequel moins
de 330000 tonnes de papier-carton auront
été soutenues par Eco-Emballages alors
que la tendance des années précédentes
devait mener à un tonnage supérieur à
350000 tonnes.
BUDGET
Le budget 2002 prévoyait un résultat
positif de 7 M€. Le réel 2002 s’établit
à 9,93 M€ contribuant par là même
à couvrir une partie significative de la
situation nette négative qui s’élevait à
- 25,9 M€ à fin 2001 et qui s’établit
aujourd’hui à - 16 M€.
L’entreprise est donc,comme l’assemblée
générale s’y était engagée l’an dernier,sur
la voie de son redressement financier.
COMPTE DE RÉSULTAT
Concernant le compte de résultat,au titre
des recettes, les contributions perçues
en 2002 auprès des producteurs,impor-
tateurs et distributeurs se sont élevées à
304 M€ pour 9903 adhérents contre
198,9 M€ en 2001 et pour un montant
budgété de 282 M€, et ce, suite à l’aug-
mentation du barème au 1er
avril 2002.
Les régularisations sur les exercices anté-
rieurs se montent à 4,9 M€ (à comparer
aux 10,7 M€ de 2001).
Les rétroactivités perçues au titre des
exercices antérieurs pour les nouveaux
adhérents 2002 s’élèvent à 7,2 M€ contre
1,2 M€ en 2001 pour 814 nouveaux adhé-
rents contre 618 résiliations.
L’augmentation des contributions reçues
en 2002 par rapport au budget prévu
(+ 22 M€) est due pour une large part à
une augmentation de l’activité,constatée
au travers des déclarations 2001 reçues en
2002 et à une modification de la part de
chaque matériau dans le «mix emballage»
au profit du plastique, dont la contribu-
tion unitaire est plus élevée que celle des
autres matériaux.
Rapport de gestion
du conseil d’administration
Dans cette partie du rapport annuel consacrée aux éléments financiers,
Eco-Emballages vous propose le rapport de gestion du conseil d’administration
présenté à l’assemblée générale du 24 juin 2003 ainsi que les principales
données financières de l’entreprise Eco-Emballages SA.*
Etats financiers
* Eco-Emballages tient à la disposition de tout actionnaire
qui en ferait la demande l’intégralité des états financiers de l’entreprise.
> Les états financiers
3 73 6
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Eco emballages rapport annuel

  • 1. Avec 49 millions de trieurs dans 29400 communes, le tri des emballages est aujourd'hui devenu un phénomène national. En 2002, grâce à l’ensemble des partenaires de la collecte sélective, 80% des déchets d’emballages ména- gers ont pu être valorisés. Trier c'est faire un geste utile pour soi et pour les autres. C'est préserver notre environ- nement et éviter le gaspillage. LE TRI EST DEVENU UN PHÉNOMÈNE NATIONAL. UN MONDE PLUS BEAU À PORTÉE DE MAIN. www.ecoemballages.fr ◗ Interview Eco-Emballages vue par Eric Guillon, directeur général ◗ Dossier 1992-2002: dix ans de collecte sélective rapport annuel 2002 ◗ Stratégie L’optimisation, une démarche de maturité
  • 2. 0 30 2 En regardant l’avenir, Eco-Emballages fait le pari d’optimiser les programmes de collecte sélective – pour offrir le meilleur service au meilleur coût –, de pérenniser le geste de tri et de favoriser le développement d’emballages plus compatibles avec le recyclage. Merci à tous nos partenaires d’engager ce pari avec nous en permettant à Eco-Emballages de donner toute sa mesure au cours des années à venir. Merci aussi à tous nos collabora- teurs pour les très gros efforts qui ont été fournis en 2002 afin de remettre notre projet sur ses rails. Editorial A u cours de l’année 2002, Eco-Emballages a réussi à mener à bien la tâche essentielle qu’elle s’était assignée, à savoir le retour à une situation financière équilibrée, dans le cadre de ses enga- gements à l’égard des adhérents et des col- lectivités locales. En 2001, les contrôles effectués dans les centres de tri avaient, en effet, montré qu’un tiers des papiers-cartons soutenus financièrement par Eco-Emballages n’était pas d’origine ménagère, et cela menaçait l’équilibre financier de la société. Je me réjouis d’autant plus de ce retour à un résultat positif que la série d’actions engagées par Eco-Emballages pour limi- ter nos engagements financiers aux seuls emballages ména- gers a été menée avec l’aval des pouvoirs publics et après une longue concertation avec l’Association des maires de France. C’est la preuve que les synergies mises en œuvre au cours des dix premières années d’existence d’Eco-Emballages fonc- tionnent à la satisfaction de tous, la nôtre comme celle de nos partenaires. Le système français de valorisation des emballages ménagers est fondé sur la responsabilisation de l’ensemble des acteurs de la chaîne – entreprises, distributeurs, collectivités locales, industriels du recyclage, associations et citoyens. C’est grâce à ce «principe de responsabilité» qu’Eco-Emballages est parvenue à faire travailler ensemble et de façon harmo- nieuse ces partenaires venus d’horizons si différents. Dans cette démarche de progrès, chacun apporte le meilleur de lui-même et agit avec pragmatisme pour un même objectif: préserver l’environnement et limiter le gaspillage des matières premières. Passerelle entre le public et le privé, pragmatique mais parfois audacieuse, Eco-Emballages est un ensemble de paradoxes dont elle tire ses forces et son potentiel. Depuis 2001, elle a dépassé les objectifs – en tonnages – qui lui avaient été fixés en 1992. Depuis dix ans, Eco-Emballages et ses partenaires prouvent que l’on peut demander à tous les Français de faire un geste pour l’environnement. Eco-Emballages - 44, avenue Georges-Pompidou – BP 306 – 92302 Levallois-Perret Cedex – Tél.: 01 40 89 99 99 – Fax : 01 40 89 99 88 http://www.ecoemballages.fr – Directeur de la publication: François Boyer – Rédactrice en chef: Nathalie Didier – Conception et réalisation: Euro RSCG Publishing – Imprimé sur du papier recyclé. “Dix ans d’engagement en faveur de l’environnement” Sommaire 2002 ◗ Stratégie p. 28 L’optimisation, une démarche de maturité L’avenir est à l’optimisation du tri et du recyclage des emballages, et à la maîtrise des coûts. Les ressources humaines au cœur de l’évolution d’Eco-Emballages La formation, interne et externe, est un élément essentiel de progrès. ◗ Etats financiers p. 36 Le rapport de gestion du conseil d’administration et les données financières de l’entreprise. ◗2002 en bref p. 04 Dix ans de progrès La performance en chiffres. Les temps forts de 2002 L’actualité d’Eco-Emballages sur l’année écoulée. ◗ Dossier p. 08 1992-2002 : dix ans de collecte sélective En dix ans, Eco-Emballages est devenue l’expert de la collecte sélective en France. Le point secteur par secteur. ◗ Interview p. 24 Eric Guillon, directeur général Dossier p. 08 Stratégie p. 28 Serge Milhaud Président d’Eco-Emballages Passerelle entre le public et le privé, pragmatique mais parfois audacieuse, Eco-Emballages est un ensemble de paradoxes dont elle tire ses forces et son potentiel. ” “
  • 3. 0 50 4 2002 en bref 10000adhérents versent en moyenne à Eco-Emballages 0,6 centime d’euro par emballage mis sur le marché. Au total, le gisement d’emballages ménagers contribuant à Eco-Emballages est de 3,5 millions de tonnes. Soutien financier versé au titre des collectes sélectives par Eco-Emballages entre 1994 et 2002 (en M€). 1,176milliard d’euros 49 millions de personnes triaient leurs emballages en France fin 2002. Elles seront près de 53 millions fin 2003. 82% de la population française est desservie par un dispositif de collecte sélective. 2,2 millions de tonnes d’emballages ménagers ont été recyclées en 2002 29400 communes réunissant 1220 collectivités locales sont partenaires d’Eco-Emballages. 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 20 29 46 63 99 129 140 247 270 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2,8 4,9 9 12 19 26 36,5 42,5 49 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 79 83 87 86 77 91 171 198 304 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 13% 20% 35% 44% 47% 50% 58% 63% (près de 8 milliards de francs) ont été collectés par Eco-Emballages depuis 1993 Dix ans de progrès 1er avril 1992 Un décret oblige tout producteur, tout importateur, toute personne responsable de la première mise sur le marché de produits commercialisés dans des emballages… de contribuer ou de pourvoir à l’élimination de l’ensemble de ces déchets d’emballages. 12 novembre 1992 Les pouvoirs publics agréent Eco-Emballages, société de droit privé dotée d’une mission d’intérêt général: contribuer à la valorisation des déchets d’emballages ménagers. 31 décembre 2002 49 millions de Français trient leurs emballages ménagers au quotidien, naturellement… Progression du recyclage des emballages ménagers dans le cadre du programme Eco-Emballages entre 1994 et 2002 Taux de recyclage des emballages ménagers contribuant à Eco-Emballages entre 1995 et 2002 Millions de tonnes Tonnagesvalorisés Gisement Eco-Emballages Évolution du chiffre d’affaires d’Eco-Emballages entre 1994 et 2002 (en M€). Évolution du nombre de trieurs entre 1994 et 2002 (en millions d’habitants). * Le taux de recyclage du verre pour les deux sociétés agréées sur le territoire national s’élève à 66%. 1994 1997 2002 3,53,43,4 2,1 0,4 0,61,5 0,7 1 1,5 2,2 0,3 Recyclage Valorisation énergétique Autre 15% 102%*45% 5 matériaux d’emballage sont aujourd’hui triés par les Français Performances de recyclage du programme Eco-Emballages Aluminium 11 000 t Acier 270 000 t Verre 1 472 000 t Papiers-cartons 338 000 t Plastiques 135 000 t 83% 20% du gisement Eco-Emballages du gisement Eco-Emballages du gisement Eco-Emballages du gisement Eco-Emballages du gisement Eco-Emballages
  • 4. Un paradoxe encourageant Le succès des produits «traiteur» stimule la consommation de produits emballés (+ 5,6% de 1997 à 2000),et la réduction de la taille des foyers ainsi que les nouveaux modes de consommation (nomadisme, grignotage) ont fait s’envoler les formats individuels.Pour autant, le tonnage global des emballages est en baisse (4,7 millions de tonnes en 2000, contre 4,85 millions de tonnes en 1997)*. C’est la preuve que les efforts des entreprises pour réduire les matériaux à la source commencent à porter leurs fruits. * Etude ESTEM publiée en janvier 2002. Deux (premiers) avis… … techniques rendus par le COTREP (Comité technique de recyclage des emballages plas- tiques),un organisme créé en 2001 à l’initiative d’Eco-Emballages,deValorplast et de la CSEMP (Chambre syndicale des emballages en matière plastique). Le premier était demandé par la Laiterie de Villefranche-sur-Saône pour une bouteille cylindrique en PET, le second par PerrierVittel France pour sa fameuse bouteille fusée. Rappelons que le COTREP a pour mission d’aider les industriels à anticiper la recyclabilité de leurs nouveaux emballages plastique au moment de la conception et avant la mise sur le marché. de prévention d’emballages. Un travail concluant, puisque d’ici à 2005, la bouteille d’eau de 1,5 litre ne devrait plus peser, en moyenne,que 33 grammes,soit 27% de moins que sa grande sœur de 1994. En dix ans, 170 000 tonnes de plastique auront été économisées. Formation… … des ambassadeurs du tri,qui sont en contact direct avec les habitants,via un nouveau module intitulé «Prévention et entreprises». Cette formation va leur permettre,dans un premier temps, de mieux connaître le monde des entreprises adhérentes à Eco-Emballages ainsi que leurs initiatives en matière de prévention et, dans un deuxième temps, de s’en faire le relais auprès des habitants. Association… … avec deux syndicats profes- sionnels de l’eau embouteillée, la CSEM (Chambre syndicale des eaux minérales) et le SES (Syndicat des eaux de source) pour une action exposant les engagements de ces industriels de l’eau en matière d’environnement.Objectifs: faire connaître aux pouvoirs publics, à la presse et aux associations leurs efforts en matière 0 70 6 2002, les temps forts La collecte s’étend dans les DOM Le 28 août 2002,Eco-Emballages a signé un contrat avec la communauté de communes Sud de la Réunion.Désormais,dans les départements d’outre-mer,plus de 1,1 million de personnes habitent une collectivité sous contrat avec Eco-Emballages et quelque 600000 habitants sont desservis par un dispositif de collecte sélective.Cinq centres de tri accueillent les matériaux triés et 2 incinérateurs traitent les déchets non triés.Coup de chapeau également aux adhérents:150 entreprises sont officiellement adhérentes à Eco-Emballages. A la Martinique et à la Réunion (aujourd’hui intégralement sous contrat),notamment, les regroupements liés à l’intercommunalité ont favorisé des progrès rapides en matière de collecte et de tri.Mais le succès est également imputable aux nombreux ambassadeurs du tri qui sensibilisent,en trois langues créoles différentes,les habitants sur le terrain.Fin 2003, les DOM compteront 1 million de trieurs.Rappelons qu’ils regroupent quatre départements (la Guadeloupe,la Martinique, la Guyane et la Réunion) et comptent 1,7 million d’habitants. Une démarche récompensée Paris gagné! Toute la capitale trie depuis 2002. Après plusieurs années de test dans quelques arrondissements et un travail intensif avec les élus, le tri des emballages a été généralisé aux 2,2 millions de Parisiens en moins de dix mois! Un succès qui a notamment été assuré par les actions de sensibilisation et de formation menées auprès de 5000 gardiens d’immeuble de la ville, acteurs pivots dans un contexte où l’habitat collectif est largement majoritaire. Consciente de son devoir d’exemplarité, Eco- Emballages a décidé le 28 février 2002 de démarrer un programme de certification ISO 14001 au sein de son siège de Levallois-Perret et de ses directions régionales, afin de réduire les impacts sur l’environnement de ses activités directes.Ainsi, Eco-Emballages s’engage à: ✱ sensibiliser le personnel à un comportement individuel respectueux de l’environnement; ✱ intégrer des critères environnementaux dans ses politiques de conception d’outil de communication, d’achat et de sous- traitance. Cette démarche a été récompensée le 30 avril 2003 par l’obtention du certificat ISO 14001. Eco-Emballages souhaite maintenant promouvoir la certification ISO 14001 auprès de ses partenaires, industriels et collectivités locales. Le tri sur tous les terrains 5 juin 2002 Journée mondiale de l’environnement avec Carrefour ✱ Opération: «Ensemble pour la nature». ✱ Objectif: sensibiliser les enfants aux problèmes environnementaux et les faire réfléchir au lien entre choix de consommation et production de déchets. ✱ 135 magasins engagés. ✱ 180 collectivités locales concernées. ✱ 320 ambassadeurs du tri impliqués. ✱ 30000 enfants sensibilisés via des activités ludiques et pédagogiques, notamment le jeu La Tri-attitude. 28 août 2002 La magie du recyclage avec Auchan ✱ Animation: «Triez, c’est recyclé». ✱ But du jeu: deux équipes composées d’enfants de 4 à 8 ans doivent trouver le déchet d’emballage à l’origine du produit recyclé. ✱ 124 magasins engagés. ✱ Des milliers d’enfants sensibilisés, notamment via un jeu de cartes conçu par Eco-Emballages. ✱ Un écho important, puisque le club Rik et Rok d’Auchan, qui compte 300000 membres, a consacré son journal de l’été à l’environnement. «Nous, on aime la Terre», affichait-il en une. Décembre 2002 Une carte de vœux astucieuse avec Leclerc ✱ Opération: carte de vœux «Protégeons la planète». ✱ Objectif: sensibiliser les consommateurs au tri des emballages. ✱ 360 magasins engagés sur l’ensemble du territoire. ✱ 2,2 millions de cartes de vœux à vocation pédagogique distribuées avec le slogan «Trier nos emballages, c’est notre cadeau pour la planète». Distribution: des partenariats prometteurs La prévention, c’est une réalité Le chant du tri En mars 2002, l’oiseau Eco-Emballages a repris son chant sur les ondes de 16 radios françaises. Le message de cette campagne, qui abordait les étapes et les bienfaits du tri dans notre vie de tous les jours, était porté par la voix complice de l’acteur Jean-Pierre Marielle.
  • 5. 0 8 0 9 Dossier En 1992 naît Eco-Emballages. Signe particulier: cette entreprise privée ne vise pas des bénéfices mais des changements de comportements loin d’être acquis d’avance. Dix ans plus tard, le tri est entré dans les mœurs, il est devenu un réflexe quotidien. Bien sûr, il reste des batailles à gagner. Comme les précédentes, elles seront menées par tous les partenaires du programme et elles mobiliseront les départements d’Eco-Emballages autour d’un même mot d’ordre: la concertation. … d’un financement équitable p. 20 10ans… 1992-2002 … de recyclage des emballages p. 17 … de progrès avec les entreprises … de communication citoyenne … de partenariat avec les communes p. 10 p. 12 p. 14
  • 6. Côté adhérents, quels ont été les temps forts de ces dix dernières années? Entre 1992 et 1998, la collecte sélective a démarré plutôt doucement alors que les contributions des entreprises adhérentes étaient chaque année plus 1 0 Le nombre d’adhérents d’Eco- Emballages vient de franchir le seuil des 10000. Vous attendiez- vous à ce succès? Il y a dix ans, personne ne savait vrai- ment où allait Eco-Emballages. Dans les sphères publique et privée, nombreux étaient ceux qui prédisaient l’échec de cette société atypique, créée par des entreprises au service d’une cause d’intérêt général, une société de statut privé mais n’ayant pas vocation à faire des profits. Le scepticisme était géné- ral, sauf chez les fondateurs, heu- reusement! Depuis dix ans, par leur contribution volontaire au programme Eco-Emballages, conditionneurs et dis- tributeurs montrent leur fidélité et leur attachement à cet effort commun de notre pays en faveur de l’environne- ment. Et cela dès le départ: la première année d’exercice, nous avons accueilli 4025 adhérents, soit 80% du chiffre d’affaires potentiel. La mobilisation, clé du succèsLe succès d’Eco-Emballages tient beaucoup à la mobilisation financière et citoyenne de ses adhérents, entreprises innovantes et libres d’entreprendre mais aussi rationnelles et soucieuses de recyclage. Interview de Jean-Pierre Barranger, directeur du département «producteurs» au sein d’Eco-Emballages. Comment expliquer ce succès immédiat? Cette démarche était novatrice, on aurait pu s’attendre à des hésitations… N’oublions pas le décret fondateur du 1er avril 1992,qui oblige toute entreprise responsable de la première mise sur le marché de produits emballés à «contri- buer ou pourvoir à l’élimination de l’en- semble de leurs déchets d’emballages ménagers». Il a bien joué son rôle dans la mobilisation des cibles. 1 1 Par ailleurs, même si des entreprises privées sont à l’initiative d’Eco- Emballages, nous sommes agréés par les pouvoirs publics et nous représen- tons une réponse adaptée à l’obligation de valorisation des déchets d’emballa- ges ménagers. Il était naturel que les entreprises viennent à nous. Nous avons aussi bénéficié d’un effet d’entraînement: l’entrée des grandes entreprises a motivé les plus petites. Dès décembre 1993, 75% de nos adhérents étaient des PME. Et si 800 sociétés assurent aujourd’hui 93% de nos recettes, ce sont les 9200 autres qui confèrent à Eco-Emballages sa légitimité politique. Nous avons d’ailleurs adapté nos contrats pour les plus petits producteurs, ce qui nous a permis de réunir, en un seul contrat, 10 000 apiculteurs et, dans un autre, plus de 400 pressings. Et par la suite? Concrètement, notre succès sur la période 1992-2002 repose sur trois leviers. D’abord, la concertation. Avant que soit fondée Eco-Emballages, des groupes de travail ont réfléchi aux thématiques, au contexte et aux contraintes qui sous-tendaient cette création. Le système français, basé sur le partage des coûts et des respon- sabilités, est sain, reposant sur deux jambes, l’une publique, l’autre privée. Ensuite, l’adoption d’une démarche globale: nous avons traité une problé- matique environnementale sous l’angle sociétal,avec une approche économique de recherche du moindre coût. En cela, nous sommes un exemple concret de démarche de développement durable en France! Enfin, la lucidité. Les entrepri- ses connaissaient le coût du système instauré en Allemagne au début des années 1990, à la suite de l’ordonnance Töpfer. Elles étaient conscientes de leur responsabilité citoyenne mais voulaient un système moins coûteux pour traiter les 100 milliards d’emballages ménagers mis chaque année sur le marché. Mais qui peut leur reprocher? Nous sommes dans un système de partage des coûts et des responsabilités. Un programme bien géré est un programme où tout le monde est gagnant, de l’entreprise au consom- mateur. J’allais oublier la réactivité. C’est vrai pour l’ensemble d’Eco- Emballages, et particulièrement pour le pilotage du département «adhérents». Ma volonté est de fonctionner à 98% comme une entreprise privée classique. nombreuses. Nous avions nettement plus de recettes que de dépenses,ce qui, dans le monde économique, est pour le moins atypique… et nous posait un pro- blème. Nous avons donc veillé à leur montrer «où partait leur argent». Cela a été la folle période des éco-voyages, sortes de voyages initiatiques, dans les collectivités,dans les centres de tri,chez les recycleurs.Depuis 1998,avec la mon- tée en puissance de la collecte,les recet- tes sont intégralement dépensées et la croissance exponentielle des tonnages triés nous a conduit, en 2000, à définir un nouveau barème adhérent. En 1993, le barème était au volume:un emballage plastique ou un emballage en verre mis sur le marché coûtait environ 0,15 cen- time d’euro aux adhérents. Depuis 2000, le nouveau barème tient compte du matériau, de son poids et du nombre d’emballages, ceci afin d’inciter les entreprises à limiter les surembal- lages. L’intérêt central de ce nouveau barème est d’ailleurs d’encourager la prévention. En 2002, dans le nouveau barème, le coût moyen d’un emballage est de 0,6 centime d’euro. Le dispositif Eco-Emballages prône l’équité entre vos adhérents. Comment cela se traduit-il? Nous avons progressivement déve- loppé et sophistiqué un programme de 10 contrôles différents. L’un d’eux porte sur le poids des emballages mis sur le marché par les 900 plus grosses compagnies. Un système de ▼ ▼ ▼ > Dix ans de progrès avec les entreprises> Dix ans de progrès avec les entreprises Les sociétés adhérentes La 1re Tramier, producteur d’olives La5000e Paimpol Voile, fabricant de cerfs-volants La 10000e Phythéa, producteur de compléments alimentaires La visibilité sur les dix prochaines années est dépendante de facteurs essentiellement exogènes. Quelles seront les obligations liées à la prochaine directive européenne? Quelle sera la politique française en matière de gestion des déchets? On peut dire que la sensibilisation sur la prévention a encore de beaux jours devant elle. Jean-Pierre Barranger directeur du département «producteurs» ” “
  • 7. 1 3 Dossier Entreprises 1 2 vérification, défini en coopé- ration avec le Laboratoire national d’essais, permet aussi de vérifier si le poids mis sur le marché correspond à celui annoncé sur la déclaration glo- bale remise à Eco-Emballages. Les résultats montrent que les entreprises jouent le jeu. Mais qu’en est-il des autres, ces entreprises qui devraient adhérer au dispositif français de valorisation des emballages ménagers et qui sont toujours en dehors du système? Eco-Emballages a un taux de couvertu- re de 95%. Seules des entreprises du petit commerce et quelques très rares autres entreprises n’ont pas adhéré à Eco-Emballages, malgré le décret du 1er avril 1993.Mais c’est le rôle de l’Etat, et particulièrement de la DGCCRF, de faire respecter à ces entreprises l’obli- gation réglementaire de valorisation des emballages ménagers. > Dix ans de communication citoyenne> Dix ans de communication citoyenne 1992-1998: LE MODE D’EMPLOI La communication d’Eco-Emballages naît avec la société, en 1992. Déjà diffé- rente puisque Eco-Emballages est un cas à part: une société privée dotée d’une mission d’intérêt général. Dès ses débuts, la communication révèle son caractère comportemental.Car deman- der aux habitants de trier, c’est requé- rir un vrai changement d’attitude. Pour être efficace, la communication d’Eco- Emballages devra donc être permanente. «La communication avance sur deux jam- bes: l’imaginaire et le rationnel, constate François Boyer,directeur de la communi- cation d’Eco-Emballages.Eco-Emballages a d’abord adopté un discours utilitariste contre le gaspillage. Les notions concrètes de recy- clage et de récupération donnaient une valeur ajoutée au geste de tri.» Les pre- miers temps, le message était donc moins centré sur l’environnement au sens large que sur le bénéfice personnel. Résultat: en sept ans, les trieurs passent de 250000 à 25 millions. 1998-2002: LE MODE DE VIE «1998, point critique, se souvient François Boyer. Chaque habitant La col lecte sélective,moteur de l’environnement En dix ans, Eco-Emballages est passée d’une communication de sensibilisation à la collecte sélective à un discours quasi militant en faveur de l’environnement. Portrait d’une communication avant tout atypique. ▼ ▼ ▼ ▼ ▼ ▼ Nous avons passé ces dix dernières années à inventer, nous passerons les dix prochaines à inventer. François Boyer Directeur de la communication Huit leviers de prévention Quelles sont aujourd’hui vos priorités? Aujourd’hui, les conditionneurs nous font confiance: nous leur avions dit que nous atteindrions nos objectifs pour un budget de 2,4 milliards de francs (365 millions d’euros) et c’est ce qui est en train de se passer, puisque nos esti- mations de recettes pour 2003 sont de 334 millions d’euros pour 53 millions de trieurs. Nous devrons nous adapter aux nouvelles réglementations européennes et françaises en cours de révision. Cette adaptation pourra renchérir le coût du Point vert, c’est pourquoi Eco- Emballages a pour priorité l’optimisa- tion des coûts de la collecte sélective et du tri. C’est, en effet, le consommateur qui paie in fine ces charges supplémen- taires, qu’il faut donc contenir. L’autre priorité, c’est la prévention des emballages. Nous avons identifié 8 leviers de prévention (voir l’encadré ci-dessous) et nous allons intensifier nos efforts en ce sens. L’enjeu pour les entreprises est de taille : elles doivent faire des emballages plus environnementaux tout en sachant que, de plus en plus, l’emballage participe pleinement au mix marketing et à la stratégie croissante de différen- ciation. Le chantier est ouvert… ■ ” “ 2 200 ambassadeurs du tri sont la clé de voûte de la communication de proximité. 1. Le barème qui vise à diminuer le nombre et le poids des emballages. 2.Le Conseil national de l’emballage,où s’organisent des réflexions et débats,se conçoivent des d’outils d’information sur la prévention… 3.Les actions des collectives sur des secteurs d’activité particuliers (eaux,yaourts…). 4.Le partenariat avec l’ESIEC (Ecole supérieure d’ingénieurs en emballage et conditionnement),qui forme ses étudiants à l’éco-conception. 5. Les opérations conjointes avec la grande distribution pour sensibiliser le grand public,surtout les enfants. 6.Les actions de sensibilisation menées dans les écoles, en particulier auprès du public des 10-12 ans. 7.Les recherches avec le COTREP (Comité technique de recyclage des emballages plastiques) pour que l’innovation ne pose pas de problèmes au recyclage. 8.La formation à la prévention des ambassadeurs du tri.
  • 8. 1 4 > Dix ans de partenariat avec les communes LA PHASE EXPLORATOIRE «Aujourd’hui, quand on repense à la situa- tion en France en 1992, on a l’impression non pas d’être dix ans en arrière, mais cent ans en arrière!» Daniel Sauget,directeur du département «collectivités locales» d’Eco- Emballages, reste encore aujourd’hui impressionné par le chemin parcouru par les collectivités locales depuis la création d’Eco-Emballages.«A l’époque,les Français avaient pris l’habitude de trier leurs embal- lages en verre mais ils ne s’imaginaient pas un instant en train de trier tous les emballages. Quant aux collectivités locales, elles avaient conscience que mettre en place une collecte sélective n’était pas simple, et les plus inté- ressées se demandaient bien comment y par- venir»,raconte-t-il. Tout naturellement,Eco-Emballages décide de s’appuyer sur les collectivités les plus motivées. «Nous savions que l’exemplarité allait jouer un rôle clé dans le succès du dispo- sitif Eco-Emballages»,justifie Daniel Sauget. De nombreuses questions se posaient en effet: ce dispositif était-il crédible? Les citoyens allaient-ils adhérer ? Quelles étaient les solutions techniques qui allaient se révéler les plus pertinentes?,etc. Autant d’interrogations qui ne trouveraient de réponses que sur le terrain.«C’est dès cet instant que nous avons développé le concept de“capitalisation d’expériences”»,explique Daniel Sauget. 1 5 Dossier Communication aussi les enfants avec l’extension des animations scolaires. Pour pro- fessionnaliser cet accompagnement pédagogique, des formations leur sont proposées en permanence. «Nos dix ans d’efforts pédagogiques ont surfé sur les vagues de l’hédonisme et de la conscience environnementale. Des études démontrent que la collecte sélective est une petite lumière qui s’allume et s’étend progressivement à d’autres domaines», conclut François Boyer. Il s’agit main- tenant d’éviter que le tri soit «un geste à la mode qui se démode». Pour l’ancrer dans les habitudes, la commu- nication ira vers plus d’événementiel local et national. Un guide de commu- nication (méthodologie, pratique et capitalisation d’expériences) à desti- nation des collectivités locales est d’ailleurs en cours de constitution. Autre perspective : l’élargissement des compétences des ambassadeurs du tri, qui pourraient profiter de leurs contacts directs pour évoquer d’autres sujets, tels que l’eau ou les économies d’énergie. A l’heure où le fossé se creuse entre habitants et élus, et sous réserve de voir leur statut ren- forcé, les ambassadeurs du tri conti- nuent d’offrir un lien précieux. ■ avait l’impression que son élu était le seul à avoir instauré la collecte séle- ctive. La montée en puissance n’était pas palpable. Nous avons donc fait inter- venir l’imaginaire et le bénéfice environ- nemental au sens large.» La communica- tion s’adresse donc au «grand public» et s’appuie sur de puissants médias, tels que la radio ou la télévision. Le tri devient une cause nationale.L’accroche est résolument avant-gardiste: «Les gens en avance trient leurs embal- lages». La campagne rencontre un franc succès auprès des élus: elle légi- time la décision de ceux qui ont déjà mis en place la collecte sélective et encourage les plus récalcitrants à s’y mettre. Elle est d’autant plus efficace qu’elle est relayée localement par diffé- rents supports. LA PROXIMITÉ, ENCORE ET TOUJOURS «Les ambassadeurs du tri sont la clé de voûte de la communication de proxi- mité. Sans doute la plus formidable idée», estime François Boyer, admiratif du travail quotidien accompli par ces 2 200 ambassadeurs qui, quotidienne- ment,«militent» pour le tri des embal- lages. Leurs cibles: les habitants, mais Un appel à candidatures est donc lancé en mars 1993,exposant la mission d’Eco- Emballages et son projet afin d’identifier les collectivités susceptibles de devenir des sites pilotes.Résultat:1800 collecti- vités demandent un dossier d’inscription et 394 documents exposant en détail le projet de chaque collectivité sont retour- nés.A l’issue d’une sélection rigoureuse opérée par un jury multipartite,41 pro- jets pilotes sont retenus, dans un souci d’équilibre entre les régions, les modes de collecte, le type d’habitat… La capi- talisation d’expériences pouvait com- mencer, devenant la base d’un partena- riat étroit avec les collectivités locales, les opérateurs et les filières.«Bien sûr,les soutiens financiers très incitatifs que nous proposions aux sites pilotes séduisaient les élus,se rappelle Daniel Sauget,mais nous avons compris aussi qu’il y avait une ren- contre entre notre démarche volontariste et respectueuse du choix de la collectivité et une éco-sensibilité tout juste émergente.» LA MONTÉE EN PUISSANCE Dès lors, la collecte sélective va monter en puissance.Les premières années sont des temps d’échanges, d’expériences, d’éco-voyages, de visites de centres de tri ou d’usines de recyclage. Elles sont aussi l’occasion de colloques animés. «L’écharpe, recyclée à partir de la bouteille plastique, subitement élevée au rang Dates clés 1993: sélection des projets pilotes. 12 octobre 1994:signature du premier contrat programme de durée. 1995:lancement de la collecte sélective en habitat vertical. Mai 1997:signature du protocole d’accord avec l’Union nationale des fédérations d’organismes HLM. 1er janvier 1998: instauration du barème à la performance. 1998:diminution de laTVA de 20,6% à 5,5% pour «les prestations de collecte sélective, de tri et de traitement des déchets». C’est le district Nord de l’agglomération messine quiasigné lepremiercontrat avecEco-Emballages. La preuve par l’exempleDirecteur régional en 1993, Daniel Sauget est à l’origine du tout premier contrat signé entre une collectivité locale et Eco-Emballages. Dix ans et plus de 1200 contrats plus tard, son implication et sa passion du terrain demeurent intactes. Souvenirs et prospective… ▼ ▼ ▼ ▼ ▼ ▼ Le succès d’Eco-Emballages passe par un partenariat étroit avec le monde associatif. Certaines associations sont membres de la commission d’agrément d’Eco-Emballages, comme France nature environnement ou Orgeco. D’autres sont impliquées dans la communication menée en direction du public scolaire (enfants et enseignants), comme Ecole et nature. La concertation avec les associations s’effectue à différents stades: lors de la conception de la malle Rouletaboule (1,6 million d’enfants de CM1 et CM2 formés grâce à ce support), du journal Eco-Junior (qui touche 350000 enfants), du site Internet dédié aux plus jeunes ou du cédérom La Main à la pâte, destiné aux formateurs. En échange, Eco-Emballages apporte aux associations différentes aides et informations pour qu’elles-mêmes communiquent efficacement sur le tri. Cette colla- boration avec les associations, considérées comme de véritables relais de communication, est encore vouée à s’amplifier. Les associations, au cœur de la communication 1 2
  • 9. 1 6 > Dix ans de recyclage des emballages 1 7 Dossier Collectivités locales … de 10% dans certains départements à 90% en Ile-de-France. Les spécificités sont d’abord liées aux contraintes du bâti (locaux propreté sous-dimensionnés, inadaptés, inaccessibles, etc.). Dans ce contexte, la sensibilisation des habitants est d’autant plus décisive que ces populations sont très mobiles, d’origines sociales et culturelles très différentes et souvent en prise avec d’autres préoccupations que l’éco-citoyenneté. Ces contraintes ont contribué à la création dès 1995 des premiers ambassadeurs du tri. Leur mission: sensibiliser les habitants en mêlant la remise de documents didactiques – et de plus en plus riches en iconographie pour ceux qui ne peuvent lire le français – et l’échange verbal. Metz, Nancy, Lons-le-Saunier, Dole,Avignon,Aubagne, Brest, Nantes, Poitiers,Angers, Issy-les- Moulineaux et d’autres figurent parmi les villes pionnières de la collecte en habitat collectif. Avant 2002, nous étions concentrés sur le développement, les convictions, le discours. Aujourd’hui et demain, il s’agit plus que jamais d’optimisation, de rationalisation, d’intelligence et d’analyse. Daniel Sauget Directeur du département «collectivités locales» communale) se sont structurés et ont gagné en poids. Puis, sous l’impulsion de la loi Chevènement, les communautés d’agglomération ont succédé aux com- munautés de communes, ce qui a accé- léré ce processus d’organisation et de mise en place concertée de la collecte sélective. L’AVENIR? Fin 2002, les résultats sont au rendez- vous:1220 contrats sont signés avec des collectivités, sachant que 300 contrats concentrent 80 % de la population. Dorénavant,29400 communes et 49 mil- lions de Français ont accès au tri et béné- ficient du recyclage des emballages ména- gers. Avec cette couverture quasi généralisée du territoire, « nos pré- occupations sont logiquement différentes de celles qui nous guidaient il y a dix ans. Il s’agit maintenant de travailler certains axes de progrès», analyse Daniel Sauget. d’objet de valeur,a convaincu plus d’un élu sceptique», relate Daniel Sauget. Progressivement, les problématiques et les premiers résultats s’affinent. 1995 marque une étape importante avec la mise en place des premières collectes sélectives en habitat vertical (lire l’enca- dré ci-dessus). Une belle initiative, à l’ori- gine d’un nouveau lien social. «On a tout de suite vu que l’on ne pourrait rien faire sans les bailleurs. Idem pour les gardiens, qui nous ont encouragés à impliquer les asso- ciations de quartier.» Petit à petit, appar- tement par appartement, immeuble par immeuble, quartier par quartier, le tri des emballages ménagers s’est invité dans l’habitat vertical.Sont alors apparus dans le Jura les premiers ambassadeurs du tri, appelés messagers du tri. Le tri et le recyclage des emballages ménagers prennent définitivement leur envol en 1998 avec l’instauration du barème à la performance et la diminu- tion de la TVA relative à la gestion des déchets. Petit à petit, les EPCI (établis- sements publics de coopération inter- Il va falloir optimiser la gestion des déchets dans laquelle la collecte sélec- tive a sa place et rééquilibrer les fré- quences de collecte, mieux dimension- ner les équipements (notamment les centres de tri), rechercher les écono- mies d’échelle, simplifier les procédures administratives.«Nous devrons également accompagner la simplification et l’homogé- néisation des consignes de tri et les codes couleurs.Car si les collectivités voulaient,au début, se distinguer des autres, elles sont aujourd’hui demandeuses d’une plus grande cohérence nationale.» Hier,aujourd’hui et demain,la concerta- tion a été, reste et demeurera au cœur de la démarche d’Eco-Emballages.«Défi- nitivement,c’est bel et bien l’écoute mutuelle et le respect des intérêts de chacun qui ont bâti notre succès actuel et continueront de sous-tendre nos actions de demain », conclut Daniel Sauget. Les comités de concertation organisés avec les collec- tivités locales,les pouvoirs publics et les associations constituent désormais des lieux de rencontres appréciés. ■ Collecte sélective en habitat vertical L’habitat vertical concerne 40% des Français, avec une forte variation selon les régions… Objectifs atteints En dix ans, le programme Eco-Emballages a permis à la France de se doter d’importantes capacités de recyclage, de trouver de nouveaux débouchés pour les emballages et de répondre aux objectifs de la directive européenne de 1994. Si les efforts ont été concentrés pendant les premières années sur les emballages en plastique, le verre et les papiers-cartons figurent parmi les enjeux de demain… ▼ ▼ ▼ 3 Une filière unique par matériau Acier: Arcelor Packaging International Aluminium: France Aluminium Recyclage Papiers-cartons: Revipac Plastique: Valorplast Verre: CSVMF ”“
  • 10. PLASTIQUE: «LA BELLE HISTOIRE» En dix ans, le recyclage des emballages ménagers en plastique a explosé. On n’en recyclait pas un gramme en 1992, 135000 tonnes ont été réintroduites dans le circuit industriel fin 2002! Dès sa création, Eco-Emballages s’est penchée sur la problématique de ce matériau léger, malléable et esthétique, mais ayant trois points faibles de taille: il est issu du pétrole (d’où une dépendance énergétique), il ne se dégrade pas et il est «multiple», car il n’y a pas un plastique mais des plastiques. Soucieux de conci- lier efficacité écologique et réalités économiques, Eco-Emballages – dès le départ – décide de ne faire trier aux ménages que les bouteilles et flacons, appelés aussi corps creux. Les corps plats (sacs, suremballages, etc.) seront incinérés avec valorisation énergétique. «C’était la décision la plus logique, argu- mente Yvan Liziard, directeur du dépar- tement «filières» d’Eco-Emballages. Les bouteilles et flacons sont des emballages “lourds”, propres, homogènes et se recyclent assez simplement.» A cette époque, 90% des bouteilles transparentes sont en PVC et 10% en PET. Mais en 1996, trois facteurs boulever- sent le marché. D’abord, les minéra- liers, pour se démarquer des eaux de source qui arrivent sur le marché, sont de plus en plus nombreux à choisir le PET pour son rendu cristallin. Ensuite, le coût des équipements nécessaires à la fabrication des bouteilles en PET baisse considérablement. Enfin, cette année-là,la récolte du coton enAsie est 1 9 Dossier Recyclage ▼ ▼ ▼ Une évolution notable du dispositif Eco-Emballages portera sur la garantie de reprise. Cette garantie de reprise était très avantageuse pour les collectivités locales en période de démarrage, elle peut sembler avoir perdu de son attrait parce que certains prix de reprise sont trop éloignés des prix du marché. Yvan Liziard Directeur du département «filières» LES ENJEUX DU VERRE ET DES PAPIERS-CARTONS Le papier est un matériau millénaire et les premières techniques de recyclage (par extraction de fibres) sont connues dès le XIXe siècle. Pour autant, avant Eco- Emballages, les emballages ménagers en papier-carton, très éparpillés et parfois difficilement recyclables, n’étaient pas du tout recyclés. Grâce aux efforts finan- ciers développés par Eco-Emballages (9 millions d’euros entre 1994 et 2000), on sait aujourd’hui recycler tous les emballages ménagers en papier-carton, en fonction des encres, colles ou vernis utilisés. En 2002, 338000 tonnes ont été recyclées dans le cadre du programme Eco-Emballages. Un beau succès? «Un peu trop beau, réplique Yvan Liziard. On est parti d’un gisement non exploité et maintenant on dépasse le gisement des emballages ménagers pour aborder celui des emballages municipaux.» Autrement dit, un tiers environ des emballages en papier-carton soutenus financièrement par Eco-Emballages n’est pas d’origine ménagère et provient de fournisseurs qui n’ont pas contribué au programme.Pour sauvegarder son équilibre financier, Eco- Emballages a donc développé depuis 2001 un système de contrôle en parte- nariat avec les collectivités et les pape- tiers. Objectif: ne pas payer au-delà du gisement ménager calculé. Après les très importante.Conséquence:le cours du PET (un polyester) s’effondre de 1,3 euro à 0,6 euro le kilo, alors que le PVC coûte 0,9 euro. De nombreuses entreprises adoptent dès lors le PET et abandonnent le PVC. «Il a fallu rapi- dement reconstituer un tissu industriel de régénération et continuer d’assurer la garantie de reprise et d’enlèvement», se souvientYvan Liziard. Résultat de cette adaptation éclair: depuis 2000, le PET est un matériau lea- der dont le recyclage est devenu renta- ble.Il est question,depuis déjà un certain temps, d’élargir ses débouchés au-delà du textile, notamment de travailler en boucle fermée en faisant d’une bouteille en PET une autre bouteille. «Mais il faut auparavant que les législations et les menta- lités évoluent», noteYvan Liziard. caractérisations de gisement menées en 2002 qui ont conduit à un ajustement des soutiens à la tonne triée, des négo- ciations sont en cours pour définir les conditions d’un calcul juste qui satisfasse chacun. Le verre présente une autre probléma- tique. En 1992, les verriers recyclaient déjà depuis trente ans en associant la collecte volontaire à la lutte contre le cancer. L’obligation imposée par Eco- Emballages de récupérer le verre où qu’il soit a permis de doubler la quantité de verre collecté (de 0,7 million de tonnes à 1,5 million de tonnes) mais pose aujour- d’hui des problèmes de rentabilité. D’autant que les verriers ont toujours l’obligation de racheter le verre trié en France au prix fixé en 1998. «C’était acceptable car nous participions au trans- port, témoigne Yvan Liziard, mais le commerce du verre,dans une Europe où sys- tèmes et prix diffèrent beaucoup, pose aux verriers français un problème de compéti- tivité et de gestion d’excédents.» Dans ce contexte difficile, le tri du verre par cou- leur reste à l’étude, mais la rentabilité du tri à la source n’est pas démontrée. Selon Yvan Liziard, «l’hypothèse la plus probable sera de faire trier le verre par cou- leur “en démélange” par les industriels». Mais la priorité est aujourd’hui d’aider les verriers à recouvrer un minimum de compétitivité. ■ 1 8 Acier 270000tonnes recyclées: 215000tonnes extraites des incinérateurs par mâchefers 55000tonnes en collecte sélective Eco-Emballages a contribué à exploiter un gisement qui ne l’était pas auparavant. Aluminium 11000tonnes recyclées: 10000tonnes récupérées en incinérateurs 1000tonnes en collecte sélective La contribution essentielle d’Eco-Emballages réside dans l’aide financière (1,8 million d’euros sur quatre ans) au développement de la «technique par courant de Foucault».Aujourd’hui, les plus gros incinérateurs sont équipés et rendent la collecte de l’aluminium rentable. Le COTREP pour la prévention Le COTREP (Comité technique de recyclage des emballages plastiques) a été créé en 2001 à l’initiative d’Eco-Emballages, deValorplast et la CSEMP (Chambre syndicale des emballages en matière plastique). Son objectif? Aider les conditionneurs et leurs fournisseurs d’emballages à anticiper l’impact d’un nouvel emballage sur le recyclage. Et ceci au moment de la conception et avant la mise sur le marché de l’emballage. Les conditionneurs, les fabricants d’emballages plastique, les détenteurs de procédés ou les producteurs de matières plastiques qui s’interrogent sur la recyclabilité d’un nouvel emballage peuvent demander au COTREP d’émettre un avis technique. Celui-ci analyse le dossier qui lui est soumis et conduit, si nécessaire, des tests complémentaires auprès d’un réseau européen de régénérateurs et de recycleurs. Il rend ensuite un avis sur la compatibilité de l’emballage étudié avec les technologies de recyclage connues, pertinentes et disponibles industriellement en Europe et dans le contexte juridique et organisationnel français. Trois avis rendus par le COTREP sont disponibles sur le site www.ecoemballages.fr, rubrique «La docothèque». ” “
  • 11. quante – ce barème n’est en place que depuis 2000 –, l’esprit y est. Quant au barème à la performance déve- loppé pour les collectivités locales depuis 1998, il a eu des résultats visibles très rapidement.S’y ajoutent des aides tenant compte des coûts spécifiques liés à l’habi- > Dix ans d’un financement équitable 2 0 Quelle est, depuis l’origine, la philosophie du système de financement d’Eco-Emballages? D’abord, Eco-Emballages respecte les champs de compétences de chacun. D’un côté, les producteurs, qui répon- dent aux obligations financières tout en conservant la maîtrise du dispositif. De l’autre, les collectivités locales, qui conservent leurs prérogatives en matière de collecte et de tri. Il n’y a donc aucun interventionnisme du privé, même si les uns profitent de l’expé- rience des autres. C’est un système de financement sain, compris par tous. Ce principe pionnier a finalement créé et bénéficié d’une dynamique de dévelop- pement durable: les producteurs ont accepté un coût économique moyen- nant des contraintes sociétales pour défendre l’environnement.Ensuite,nous avons développé, en amont comme en aval, des barèmes particulièrement inci- tatifs. Nous sommes l’un des rares pays européens à proposer aux entreprises adhérentes un barème qui conjugue, dans une optique de prévention, le nombre et le poids des emballages. Car si le gisement global est stable depuis dix ans, le nombre d’emballages explose sous l’effet des modifications socio- logiques et de consommation. Enfin, les industriels qui utilisent des produits recyclés bénéficient d’une sorte de «bonus». Ce barème donne des orien- tations, une impulsion. Si cela ne se traduit pas encore de façon très mar- tat vertical, à l’habitat rural ou aux zones fortement touristiques;mais ces axes «de raffinement» n’ont pas toujours montré de réelle efficacité. L’éparpillement excessif de nos paiements vers les collectivités est aujourd’hui une faiblesse de notre dispositif financier, car aucun bilan annuel de l’ensemble de nos soutiens et des prix de reprise des matériaux n’existe. Il nous faut faire un effort pour permettre aux élus de mieux prendre en compte les recettes versées par Eco-Emballages. Le financement est donc amené à changer? Le système a fait la preuve de ses quali- tés, mais il clair qu’il doit néanmoins évoluer.Nous continuerons de respecter les compétences de chacun, mais nous développerons un système plus incitatif au service de l’optimisation. Côté collectivités, il est question que le barème à la performance soit tempéré, car la collecte sélective étant quasiment généralisée, nous n’avons plus le même besoin de «boosters». Nous renforce- rons également notre démarche de ser- vice. Sans tomber dans l’intervention- nisme,nous donnerons davantage d’outils (notamment des formations pointues de maîtrise les coûts) et nous encourage- rons les comparaisons pour définir des axes de progrès pertinents. Nous som- mes arrivés à un point où les industriels voudraient que les cotisations cessent d’augmenter alors que les collectivités Un système visionnaire et efficaceImaginé il y a dix ans, le système de financement d’Eco-Emballages a démontré sa dimension visionnaire et efficace et a parfaitement joué son rôle d’accélérateur pour la collecte sélective.Aujourd’hui, la collecte sélective fonctionne sur la quasi-totalité du territoire. Bernard Hérodin, directeur administratif et financier d’Eco-Emballages, fait part de ses réflexions sur les évolutions à prévoir. Sans connaître le contenu de la prochaine directive européenne, nous savons que nous allons vers des objectifs de recyclage qui varieront de 1 à 3 selon les matériaux. Nous devrions donc rapprocher nos expériences tant des systèmes du Nord et de l’Est que de ceux des pays latins. Le système belge illustre à cet égard une synthèse très réussie entre ces modèles. Bernard Hérodin Directeur administratif et financier voit ses débouchés se rétrécir. Il faut s’ouvrir sur des notions d’offre et de demande,en payant un matériau à sa plus juste valeur. Quelles perspectives pour demain? D’abord,devons-nous recycler toujours et encore plus? Nous savons qu’au-delà d’un certain taux,le recyclage peut avoir des conséquences économiques, voire environnementales, néfastes. Par exem- ple, pour être recyclé, le verre collecté en Bretagne doit rejoindre les verreries situées dans le Sud-Ouest. Résultats: des coûts de transport et des pollutions de plus en plus lourds. Il faut s’inscrire dans le cadre d’une politique globale de développement durable et réfléchir au niveau européen sur les emballages industriels,notamment.Cela nous amène à la convergence européenne. Un rap- prochement est souhaitable pour éviter aux adhérents de payer dans chaque pays d’Europe des cotisations sans commune mesure. Il faut échanger nos informations, comprendre nos différen- ces pour mieux les atténuer. ■ locales veulent être davantage soutenues. La solution:aider les collectivités à dépen- ser moins tout en dispensant un service de qualité aux habitants. Ce sera une démarche forte,structurée et souple. Deuxième idée:nous soutenons le coût industriel de la collecte et du tri des emballages ménagers mais nous n’avons pas à en soutenir le coût «politique». Pour cela, nous pourrions fonctionner sur la base de schémas segmentés et définis à l’avance. Par exemple, d’accord pour calculer nos coûts sur la base d’un centre de tri de 150 000 habitants mais pas pour 10 000 habitants. Nous partons d’un partenariat avec,aujourd’hui,un partage systématique des coûts pour évoluer vers un dispositif de partage des coûts optimisés. Troisième priorité: rapprocher le prix de reprise de celui du marché.Les matiè- res secondaires sont encore soutenues selon des modalités définies en 1990.Si la visibilité était correcte pour certains matériaux,les problématiques ont consi- dérablement évolué,notamment,pour le plastique (de 0 à 150 000 tonnes recy- clées entre 1992 et 2002), qui devient rentable,ou pour le verre,qui,à l’inverse, En Europe, un même producteur peut être amené à payer des cotisations qui varient, selon les pays, dans des proportions de 1 à 20. 2 1 Certains pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne (Pologne, pays baltes,Roumanie) se trouvent confrontés à trois problématiques: • l’arbitrage entre la nécessaire instauration d’une collecte sélective et la réponse à des besoins plus essentiels (économiques,sociaux…); • la définition d’un système de financement.Les gouvernements, qui ont commencé à taxer les emballages,doivent aller vers un système plus souple; • la transparence et l’échange d’expériences.Avant de se voir imposer un système de consigne ou d’écotaxes,les industriels doivent rapidement se mobiliser pour expliquer les démarches gagnantes adoptées en Europe de l’Ouest et développées en Europe centrale (Hongrie, République tchèque). Défis européens ” “
  • 12. 2 32 2 Philippe Charrier Président-directeur général de Procter et Gamble France «La plus belle réussite du programme Eco-Emballages est d’avoir rempli et pérennisé les obligations des industriels, en conformité avec le décret de 1992. Son amélioration devrait porter sur la maîtrise des coûts, autrement dit, sur une optimisation du barème de soutiens aux collectivités locales et, par conséquent, du barème de contributions des adhérents. Par ailleurs, un effort reste à faire concernant le recyclage des plastiques, en accordant une attention particulière à la qualité du produit final, à ses débouchés, sa durabilité et sa capacité à être recyclé, ainsi qu’à l’apparition de nouvelles résines. Enfin, Eco-Emballages doit continuer à informer le grand public en développant de nouveaux outils de communication.» Bernard Casnin Chargé de mission à la Confédération générale du logement «La mise en œuvre du programme Eco-Emballages a fait découvrir aux Français les enjeux environnementaux, industriels, sociaux et de citoyenneté liés à la gestion des déchets ménagers. Par le geste de tri, ils contribuent à construire la démocratie participative de proximité. Eco-Emballages doit maintenant élargir son intervention au sein d’un service public de gestion des déchets ménagers rassemblant les autres filières, dans une démarche unifiée. Eco-Emballages doit également renforcer son action vis-à-vis de la population en l’informant, en participant activement à la réduction à la source des emballages ménagers et en concourant à la maîtrise des coûts.Eco-Emballages assumera ainsi véritablement une mission d’intérêt général.» Dominique Braye Sénateur des Yvelines «Le geste de tri doit être pérennisé, mais surtout développé dans les centres-villes, au sein de l’habitat vertical. C’est l’un des défis majeurs d’Eco-Emballages pour les années à venir, si elle souhaite mettre en place un programme uniforme sur tout le territoire. Au-delà du tri sélectif, il est nécessaire de procéder à un bilan national des différentes phases de l’élimination des déchets afin d’en préciser les meilleures pratiques, conciliant coût optimisé et préservation de l’environnement. Il faudra en tirer toutes les consé- quences: maintien, évolution ou abandon de certaines pratiques courantes. Eco-Emballages, de par son expertise, doit contribuer de façon active à ces bilans économiques et environnementaux.» «Le programme Eco-Emballages tient en trois succès : une traduction concrète du principe du “pollueur- payeur”, une progression du nombre de collectivités locales engagées dans la collecte sélective et une prise de conscience environnementale des citoyens. Cependant, un constat s'impose : l'augmentation importante des coûts de gestion des déchets ces dernières années doit cesser, et il y a aujourd'hui une exigence d'optimisation.Aussi, certaines évolutions semblent indispensables aux professionnels de la collecte et du tri : une meilleure couverture des coûts de la collecte sélective par les entreprises, une garantie de reprise plus proche des mécanismes du marché, des procédures d'analyse permettant à Eco-Emballages de ne soutenir que les matériaux relevant de son périmètre d'intervention. Enfin, parce qu'ils sont des acteurs à part entière de la filière, les profes- sionnels aspirent à être associés plus étroitement au redéploiement du dispositif Eco-Emballages.» Patrice Dauvin Président de la FNADE «La plus belle réussite du programme Eco- Emballages est d’avoir modifié les comportements des consommateurs, qui ont accepté des contraintes supplémentaires pour améliorer leur cadre de vie et préserver le bénéfice des générations futures. Eco-Emballages, pionnière de la filière dédiée, est parvenue à faire collaborer des partenaires multiples (puissances publiques, collectivités locales, industriels, distributeurs, associations…) qui œuvrent désormais dans un même sens. Eco-Emballages doit diffuser cette expérience à d’autres filières qui verront le jour prochainement (produits électriques et électroniques en fin de vie, notamment).» Jérôme Bédier Président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution «A travers la collecte sélective, c’est une prise de conscience environnementale qui a émergé dans notre pays. Pour l’avenir, Eco-Emballages devra réaffirmer la pérennité du système. Les débats actuels sur le périmètre d’intervention financier d’Eco-Emballages peuvent favoriser l’attentisme de ceux qui n’ont pas terminé la mise en place de la collecte sélective; les retards successifs dans la mise en place de systèmes équivalents pour les courriers non adressés et les déchets électriques et électroniques en fin de vie, également. Les expériences acquises dans d’autres pays européens doivent contribuer aux réflexions pour rationaliser les dispositifs. Il faudra aussi faire bénéficier les collectivités locales des prix de reprise des matériaux, dans une logique concurrentielle.» Denis Gasquet Directeur général de CGEA Onyx Jacques Pélissard Député du Jura, premier vice-président de l’AMF «Qui aurait pu croire, il y a dix ans, que des dizaines de millions de Français allaient se convertir au tri, avec le succès que l’on connaît ? Pourtant, quelle que soit l’ampleur de ce succès et malgré son caractère essentiel- lement partenarial, le dispositif est fragile car complexe et tributaire de la décision souveraine de l’habitant-trieur. Que la taxe d’enlèvement augmente trop vite et dans de trop grandes proportions, que les médias dévoilent un scandale, même local, et les meilleures volontés chancellent. Pour s’ancrer dans les (bonnes) habitudes de tous, le programme doit d’abord contribuer à la maîtrise des coûts, dans la plus grande transparence et dans le respect des principes du développement durable. Je fais confiance à la commission consultative d’agrément et au comité de concertation, au conseil d’administration et à la direction d’Eco-Emballages pour rester sur le bon chemin.» > Eco-Emballages vue par… Louis-Claude Salomon Président de l’ILEC (Institut de liaisons et d’études des industries de consommation) «Dix ans après sa création, Eco-Emballages, grâce à une montée en puissance impressionnante et à la qualité de ses équipes, en partenariat avec les collectivités locales, les industriels, les distributeurs et les filières, a démontré son efficacité et son utilité. C’est là, dans la durée, la plus belle réussite du programme Eco-Emballages. A l’avenir, la société devra poursuivre sa coopération et son dialogue avec ses partenaires, en ne finançant que sa juste part et en contrôlant les dépenses. J’ajouterai qu’une participation active à la réduction à la source aiderait au contrôle sur le long terme et qu’une coordination d’autres programmes en tant qu’interlocuteur unique auprès des communes faciliterait la tâche…»
  • 13. Et qu’en est-il des difficultés? E.G.: Les difficultés qu’a connues Eco- Emballages sont dues principalement à l’aspect atypique de cette entreprise. Eco-Emballages est une entreprise pri- vée, mais elle est dans le même temps agréée par les pouvoirs publics pour une mission d’intérêt général et elle n’a pas vocation à faire des profits. En ce sens, c’est une entreprise «multi- culturelle», et cela n’a pas été simple à gérer tous les jours. Ces cultures diffé- rentes, dont je parlais, se sont parfois entrechoquées. Eco-Emballages est née d’un objectif réglementaire – le décret du 1er avril 1992 – et nous aurions pu imposer nos décisions. Il n’en a rien été, parce j’ai toujours été persuadé que la diversité de nos partenaires était une richesse. Alors, nous avons accepté de passer beaucoup de temps à convaincre nos interlocuteurs que le dispositif était irréversible et pertinent. L’une des principales fonctions d’Eco- Emballages a été de créer puis d’animer le réseau complexe de tous nos parte- naires.C’était indispensable,parce que la problématique du tri et du recyclage des emballages ménagers, si elle est tech- nique et économique, est avant tout comportementale. L’étude SOFRES menée en 2000 le prouve: le tri va bien au-delà d’un simple geste et il induit une attitude vigilante sur les actions qui pré- servent le cadre de vie. C’est pourquoi, durant ces dix années,Eco-Emballages a mené de nombreuses actions pédago- giques et, si je les estime encore insuffi- santes, elles ont tout de même permis de changer bien des mentalités. Il me reste toutefois un regret: ne pas encore avoir obtenu que la collecte sélective s’applique à d’autres déchets que les seuls emballages ménagers. Il faut pousser l’exercice plus loin et rapidement. Pourquoi, par exemple, les courriers non adressés, pourtant très visibles et symboles évidents de pollu- tion, ne sont-ils pas encore entrés dans le flux naturel de la collecte sélective? Ils représentent une quantité très signi- ficative de déchets, et Eco-Emballages soutient de facto une partie de leur recyclage sans percevoir de recettes. Je suis convaincu que les prochains textes européens et nationaux répon- dront à la crainte légitime que les emballages ménagers restent les seuls à porter le poids d’une contribution à l’environnement. 2 52 4 > Eric Guillon, directeur général Le tri, acte concret de développement durable Les dix prochaines années d’Eco-Emballages seront aussi animées que les dix années passées.Au programme: simplification et optimisation des dispositifs et pérennisation du geste de tri. «Le développement d’Eco-Emballages sera toujours porteur de valeur», prévient Eric Guillon. Depuis la création de la société, le 12 novembre 1992, vous êtes le directeur général d’Eco- Emballages. Que retenez-vous de ces dix premières années? Eric Guillon: Un bilan est souvent fait de réussites, de difficultés et de regrets, et celui d’Eco-Emballages n’échappe pas à cette règle. Les réussites sont nom- breuses mais il y en deux dont je suis particulièrement fier. • La première, c’est d’avoir réussi à faire travailler ensemble – au nom d’un inté- rêt général commun – des personnes aux intérêts divergents qui, par goût, par habitudes, par culture, ont une vision différente du monde dans lequel nous vivons. N’oublions jamais que le succès d’Eco-Emballages est collectif. Pouvoirs publics, entreprises des sec- teurs de la grande consommation et de la grande distribution,collectivités terri- toriales, filières de matériaux, associa- tions et citoyens nous ont aidés par leur engagement et leur ténacité. Un grand nombre de responsables publics, privés et associatifs ont été à la fois vision- naires et courageux, et il n’en fallait pas moins pour gagner le pari lancé à Eco- Emballages en 1992. • La seconde, c’est d’avoir dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour 2002. Eco-Emballages affichait en effet, fin décembre 2002, un taux de valorisation des emballages ménagers de 80% et un taux de recyclage de 63%. Cela prouve bien que les principes fon- damentaux du dispositif Eco-Emballages sont bons. ▼ ▼ ▼ Interview Pourquoi, par exemple, les courriers non adressés, pourtant très visibles et symboles évidents de pollution, ne sont-ils pas encore entrés dans le flux naturel de la collecte sélective? “ ”
  • 14. avec l’ADEME et tous les professionnels de la collecte et du tri. Elle est néces- saire,nous devons convenir avec les élus des dispositifs qui contiennent au mieux les coûts sans nuire au service rendu. On peut, par exemple, baisser la fré- quence des collectes, revoir la taille des bacs, ou prendre d’autres initiatives… Mais il nous faudra auparavant avoir réglé deux problèmes: 1• Établir des coûts de référence. Pour cela, nous allons poursuivre avec l’ADEME et les professionnels de ces métiers l’étude des coûts. 2• Différencier le coût technique du coût politique de la collecte et du tri. Ce coût politique, lié au service public d’enlèvement des ordures ména- gères et voulu par l’élu local, peut se révéler fort élevé.Notre rôle,chez Eco- Emballages, c’est de partager des coûts optimisés, «le meilleur service au meilleur prix». Nous allons également développer nos politiques de sensibilisation des citoyens. Il faut convaincre le citoyen du service économique, social et environnemental que la collecte sélective peut rendre et montrer l’utilité de l’effort demandé. La communication locale – que nous avons initiée puis accompagnée – n’est pas suffisante,il faut un mouvement national pour que les citoyens n’aient pas l’im- pression d’être des cobayes. C’est pourquoi je souhaite que l’Etat communique sur la gestion des déchets, leur collecte et leur traitement afin d’in- former et d’encourager tous les Fran- çais. Je suis heureux que la Semaine du développement durable, qui s’est tenue du 2 au 8 juin 2003,ait été l’occasion de montrer que le geste de tri est un acte concret de développement durable. La problématique vécue pour la gestion de l’eau doit aussi nous inspirer pour concevoir une information plus lisible, plus claire pour le citoyen. Nous sou- haitons une action conjuguée des pou- voirs publics, de l’ADEME et des pro- fessionnels regroupés au sein de la FNADE. Nous poursuivrons, quant à nous, le travail d’information en milieu scolaire, qui nous a déjà permis de sen- sibiliser près de 2 millions d’enfants. Et la prévention des emballages? E.G.: La légitimité d’Eco-Emballages est dans la coexistence intelligente entre le monde des produits emballés et l’environnement. Et il y a deux maniè- res complémentaires d’asseoir cette légitimité, la première est le dévelop- pement de la valorisation des emballa- ges, la seconde, le travail sur la préven- tion de ces emballages. C’est dire si ce sujet nous préoccupe depuis la création d’Eco-Emballages! Notre rôle est de démontrer que la prévention est une démarche dynamique qui doit concilier environnement, emballage et mode de vie. Attention à ne pas tom- ber dans les excès:le retour à la consi- gne en Allemagne, c’est le retour à la voiture à cheval! De même, la ten- dance à concilier santé et environ- nement limite le retour de la vente en vrac. Soyons réalistes, l’emballage est un service, arrêtons de le mettre sys- tématiquement en cause. Rendons-le compatible avec notre volonté de pro- téger l’environnement et de lutter contre la pollution, et de plus en plus compatible avec le recyclage. Nous aurons alors fait un grand pas. Vous renégociez le barème de soutiens aux collectivités, on parle d’ouvrir la garantie de reprise et d’une augmentation de la contribution des producteurs dès 2004. Vous préparez les dix prochaines années? E.G.: Depuis dix ans, nous innovons, nous créons une activité, nous avons l’obligation d’être performants et de toujours anticiper les évolutions. Main- tenant que la collecte sélective est quasiment généralisée, nos barèmes de soutiens doivent davantage inciter les collectivités à optimiser leur dispositif de collecte et de tri. Fort logiquement et dans les proportions prévues en 1992, les contributions des entreprises accompagnent la montée en puissance du programme Eco-Emballages. Quant à la garantie de reprise, elle va effec- tivement évoluer. Nous souhaitons rapprocher le prix de reprise des matériaux de celui du marché et ren- dre le mécanisme plus transparent pour l’ensemble des acteurs. Notre principal défi est de concilier un dis- positif «administré» en amont dans ses rapports avec les collectivités locales et confronté aux lois du mar- ché en aval pour la revente des maté- riaux recyclés. Les cinq matériaux triés sont, en effet, confrontés à toutes les fluctuations des marchés, tant concer- nant les quantités que la qualité et les prix. La directive européenne mo- difiera également nos objectifs pour l’horizon 2008. Nous sommes une entreprise sur un marché en perpétuelle évolution, nous en avons accepté l’augure dès 1992. Je suis certain que les dix prochaines années seront aussi animées que les dix années passées. Et je m’en réjouis. Bien sûr, cela crée de nouveaux chal- lenges pour toutes les personnes qui travaillent au sein d’Eco-Emballages. Nous devrons apporter à chaque interlocuteur des voies de solution en apportant le meilleur: la simplification et l’optimisation. Mais je suis persuadé que chacun saura donner,pour ce nou- veau défi, le meilleur de lui-même. ■ 2 7 Interview 2 6 > Eric Guillon, directeur général Les emballages non ménagers en papier-carton ont fait l’objet de soutiens indus d’Eco-Emballages et généré un déficit de la société en 2001. Le problème est-il réglé aujourd’hui? E.G. : Notre champ d’intervention actuel est l’emballage ménager et seule- ment l’emballage ménager. En 1992, à la naissance d’Eco-Emballages, ces embal- lages – excepté le verre et les métaux – n’étaient pas recyclés. Nous avons dû «lancer la machine». En 1998,avec les pouvoirs publics,nous avons fait un constat: la collecte sélec- tive des emballages ménagers se déve- loppait lentement, et à quatre ans de l’échéance 2002, nous devions «boos- ter» le système. Deux accélérateurs ont alors été mis en place: d’un côté, l’Etat a baissé la TVA à 5,5% pour la gestion des déchets municipaux lors- que la collectivité était liée par contrat avec un organisme agréé pour la col- lecte sélective des emballages;de notre côté, nous avons instauré un barème à la performance dans lequel la dernière tonne marquait le prix de l’ensemble. Ces deux accélérateurs ont fort bien joué leur rôle, notamment pour les emballages en papier-carton et en plastique. Rappelons qu’en 1998, Eco- Emballages soutenait 110000 tonnes de papiers-cartons, alors que trois ans plus tard,en 2001,elle en soutenait plus de 300000 tonnes! Là où le bât blesse, c’est que rien ne ressemble plus à un emballage en papier-carton ménager qu’un emballage en papier-carton non ménager! Et, en 2001, nos équipes de contrôles ont constaté que 33% des emballages en papier-carton arrivant en centre de tri n’étaient pas d’origine ménagère. Cela représentait, pour cette année-là, 25 millions d’euros de soutiens indus puisque ces emballages n’avaient pas contribué à Eco-Emballages. Nous avons réagi en très peu de temps. Après une phase de concertation avec l’AMF et sous le contrôle des pouvoirs publics, nous avons mis en place une série d’actions qui nous ont permis de revenir à une situation plus conforme à nos engagements contractuels. Nous avons pu maîtriser partiellement cette dérive et retrouver un résultat annuel positif en 2002. L’hémorragie financière est contenue mais le problème ne sera pas réglé tant que nous paierons aux collectivités des soutiens à la tonne triée pour des emballages ne faisant pas l’objet d’une contribution de l’entreprise en amont du dispositif. Vous estimez donc qu’il faut revoir le périmètre d’action d’Eco-Emballages? E.G.: C’est certain. Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous avons initié un nou- veau comportement. Notre légitimité reste sur le recyclage des emballages. Mais notre périmètre actuel n’est pas bon car nous travaillons avec les col- lectivités locales, et leur périmètre à elles, c’est le déchet municipal. Notre avenir est donc tout naturellement sur le déchet d’emballage municipal, ména- ger et non ménager, à l’exclusion des déchets industriels et commerciaux. Cela évacuera de facto la notion de déchets assimilés. Le système français y gagnera en cohérence, le message envoyé au citoyen également. En parallèle, Eco-Emballages est prête à aider les filières dédiées à s’installer et les faire profiter de son expertise et de son expérience. Avec une mise en garde, toutefois: la mise en place de filières dédiées ne doit pas perturber la collecte sélective des emballages ménagers. Nous travaillons aujourd’hui à l’optimisation du dispositif Eco- Emballages et nous avons bien l’inten- tion de réussir. Justement, quels axes de progrès avez-vous identifié pour les années à venir? E.G.: En premier lieu, nous allons opti- miser les dispositifs en place afin de maî- triser la montée des coûts. Cette démarche est menée en partenariat ▼ ▼ ▼ La semaine du développement durable a été l’occasion de montrer que le geste de tri est un acte concret de développement durable. “ ” Notre avenir est tout naturellement sur le déchet d’emballage municipal, ménager et non ménager, à l’exclusion des déchets industriels et commerciaux. “ ”
  • 15. 2 8 2 9 Stratégie Une société de service L’optimisation: une démarche de maturité Les ressources humaines au cœur de l’évolution p. 34p. 30 C’est grâce à la collecte sélective des emballages ménagers que la France a tenu les objectifs de valorisation fixés pour 2001 par la directive européenne de 1994.Aujourd’hui, Eco-Emballages entre dans la seconde phase de son développement. Soucieuse d’anticiper les évolutions à venir, décidée à pérenniser le geste de tri, la société a défini de nouveaux axes de progrès. Ces derniers passent par l’optimisation des programmes de collecte sélective et par le renforcement des prestations en direction des partenaires du programme.
  • 16. 3 13 0 Une démarche de maturitéIl a fallu dix ans pour mettre en place la collecte sélective des emballages ménagers sur tout le territoire. Il faudra encore quelques années pour aider chaque collectivité à dépenser moins tout en fournissant un service de qualité à ses habitants. Les années 2000 se sont donc ouvertes sur un nouveau défi pour Eco-Emballages: définir des axes de progrès pertinents et optimiser chaque programme de collecte sélective. Comme tout processus industriel – sur- tout lorsqu’il n’a que dix ans d’an- cienneté –, la collecte sélective doit s’améliorer sur les plans technique et économique. Les objectifs en tonnes de 1992 doivent aujourd’hui s’accompagner d’un impératif de connaissance et de maî- trise des coûts. Industriels, collectivités et citoyens sauront ainsi que leur effort est juste, pertinent et optimisé. UN DÉPARTEMENT «EXPERT » Dès 1999, bien avant la fin de la montée en puissance du programme, Eco- Emballages a créé un département «déve- loppement et optimisation».Trois mis- sions lui ont été confiées: 1• Développer au sein d’Eco-Emballages l’expertise dans les aspects prioritaires que sont la collecte, les centres de tri, la collecte sélective en habitat vertical, l’environnement, la connaissance des coûts, les méthodes et les outils. 2• Faire bénéficier de cette expertise les collectivités locales. 3• Enrichir cette expertise par la coopé- ration avec les opérateurs privés et publics ainsi qu’avec l’ADEME. Pour chacun de ces domaines d’exper- tise un ingénieur a été nommé.Ainsi, le département «développement et opti- misation», qui compte huit personnes, est suffisamment structuré pour acquérir et transmettre cette expertise. Au-delà de ce département «expert», l’optimisation devient le pivot de la stratégie d’Eco-Emballages. A tra- vers l’optimisation des programmes de collecte sélective,toute la société s’assure qu’elle remplit bien la mission qui lui a été confiée, mais au meil- leur coût et tout en respectant la liberté de choix des collectivités dans l’organisation et la mise en place des moyens. DES ACTIONS D’ORES ET DÉJÀ CONCRÈTES Depuis deux ans,de nombreuses actions confirment la démarche d’optimisation dans laquelle est entré le programme Eco-Emballages.On peut en citer notam- ment quatre. La création d’outils et de documents d’expertise, créés en partenariat • Le Kit de pilotage de la collecte sélective et son logiciel de calcul des coûts permet- tent aux chefs de projet des collectivités locales de réaliser un audit technique et économique de leur programme.Ils sont remis à l’issue d’une session de forma- tion de trois jours. • Concevoir et exploiter un centre de tri a été donné à l’ensemble des opérateurs privés et publics, aux bureaux d’étu- des ainsi qu’aux responsables de la collecte sélective dans les collectivités locales. C’est aujourd’hui un document de référence. > L’optimisation • Deux documents sur la mise en œuvre et le développement de collecte sélec- tive en habitat vertical ont été édités en 2002 à l’attention des élus ou des tech- niciens des collectivités locales et des organismes HLM. • Un logiciel de gestion de production dans les centres de tri est actuellement en test avec les membres de la FNADE (Fédération nationale des activités des déchets). La formation des chefs de projet des collectivités locales Ce module de trois jours leur permet de mettre en œuvre la méthode de dia- gnostic et d’amélioration de la collecte sélective. En 2002, plus de 100 chefs de projet ont suivi cette formation. Un programme d’optimisation initié avec des grandes collectivités Initié en 2001, ce programme d’études s’est poursuivi en 2002.Il veut montrer la faisabilité de la démarche d’optimisation dans des collectivités pratiquant la col- lecte sélective depuis plusieurs années et qui souhaitent l’améliorer. Le conseil personnalisé aux collectivités locales Il se pratique dans le cadre de la concep- tion des centres de tri (Pau, Saint- Gaudens, Lyon, Nantes, Orléans,Triel- sur-Seine,Nancy,Marseille) et de la mise en place de la collecte sélective en habi- tat vertical. (Lyon, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Grande Syncte, Marseille, Villejuif…). Séparer les services Bon nombre de villes ont aujourd’hui une fréquence élevée de collectes des ordures ménagères en centre-ville, correspondant à 6, voire 7, collectes hebdomadaires. Une étude récente, menée sur une ville du centre de la France, a montré que la répétition de ces collectes était due uniquement à des activités professionnelles (métiers de bouche, en particulier) et ne correspondait donc pas à la mission de base de la collectivité locale. De ce fait, une organisation différente des collectes a été étudiée, consistant à réduire à 3 le nombre des collectes hebdomadaires des ordures ménagères et à renforcer une collecte déjà existante auprès des établissements sanitaires. L’impact économique actuel, sans remise en cause du mode de financement de la collecte auprès des professionnels, correspond à une réduction de 6% des dépenses de collecte pour la population du centre-ville. ▼ ▼ ▼ L’expertise est le préalable de l’optimisation D ix ans pour devenir adulte, c’est peu.C’est pourtant le défi qui fut lancé à Eco- Emballages et aux collecti- vités françaises en 1992. L’objectif était clair: 75% des emballages ménagers devaient être valorisés (recy- clés ou incinérés avec récupération d’énergie) fin 2002. Le défi a été relevé,et dix ans plus tard,les résultats du programme Eco-Emballages sont indiscutables: 80% des emballages ménagers ont été valorisés en 2002,dont 63% recyclés. Ce succès est collectif,et chacun des par- tenaires du programme Eco-Emballages – pouvoirs publics, industriels, collectivités, citoyens – a compris l’enjeu économique et environnemental de la collecte sélective des emballages ménagers.Tous ont accepté de modifier leur comportement et ont agi avec un maximum d’efficacité en restant dans le champ de leurs responsabilités. Le danger serait de se contenter de ce succès, salué par tous, et de considérer comme un achèvement ce qui n’est en réalité qu’un début.
  • 17. AMÉLIORER LE TRI À LA SOURCE 3 33 2 MODIFIER L’ORGANISATION DES COÛTS OPTIMISÉS Dernier axe de travail,et non des moin- dres:la connaissance des coûts de la col- lecte sélective et de la gestion globale des déchets en France. Malgré les apparences, l’élimination des ordures ménagères est un système com- plexe dont la collecte sélective n’est qu’un des éléments qui ne peut s’analyser indé- pendamment des autres.Au fil des ans, Eco-Emballages s’est constitué un panel de référence des coûts qui lui permet de mieux appréhender l’impact de telle ou telle décision sur un plan économique. On rejoint ainsi l’ambition affichée d’atteindre les objectifs de valorisation au meilleur coût.Les résultats des actions d’amélioration engagées sur le terrain prouvent déjà la pertinence de la démar- che d’optimisation. A Eco-Emballages – et à ses partenaires – de la généraliser sur l’ensemble du territoire… ■ ▼ ▼ ▼ > L’optimisation RÉALISER DES ÉCONOMIES ✱ Sittomat ✱ Syndicat intercommunal de l’aire toulonnaise qui regroupe 26 communes. ✱ 490000 habitants, dont 32% demeurent dans des immeubles collectifs. ✱ Particularité La collecte sélective, installée depuis plusieurs années, se fait très majoritairement par apport volontaire, et ce, quel que soit le type d’habitat. ✱ Objectif Développer la collecte sélective en porte-à-porte là où il y a un intérêt économique à le faire. ✱ Valenciennes métropole ✱ Communauté d’agglomération créée en janvier 2002 par la réunion de 3 syndicats. ✱ 200000 habitants, dont 15% résident dans des immeubles collectifs. ✱ Objectif Maîtriser les dépenses sur tous les fronts. ✱ Échirolles ✱ Commune de l’agglomération grenobloise. ✱ 35 000 habitants, dont 75% résident dans des immeubles collectifs. ✱ Objectif Optimiser la collecte sélective en habitat vertical. En dix ans, la pertinence environnementale et sociale de la collecte sélective a été démontrée. Les prochaines années doivent prouver la pertinence économique du dispositif français. Cela passe par la connaissance puis par la maîtrise des coûts. Alors, la collecte sélective sera un exemple concret, visible et solide de développement durable. Bertrand Paillat Directeur du département «développement et optimisation» L’optimisation sur le terrainQuatre principaux leviers de réduction des dépenses ont été identifiés à ce jour. Les collectivités peuvent modifier l’organisation de la collecte, étendre son périmètre pour réaliser des économies d’échelle, scinder les services obligatoires (services aux particuliers) des services optionnels (services aux professionnels), ou encore améliorer le tri à la source. La preuve sur le terrain… ” “ Cette commune réalise en régie la col- lecte des déchets ménagers. Elle fait partie de la collectivité Grenoble Alpes métropole, à laquelle elle a délégué la responsabilité du traitement des ordures ménagères.Soucieuse d’améliorer la qua- lité des collectes sélectives effectuées dans les immeubles,la ville a testé une opération d’externalisation des points de collecte sur un quartier en 2001 et 2002. Un partenariat étroit avec le gestionnaire de ces immeubles, qui a financé la réa- lisation des abris, a été développé et a fortement contribué au succès de cette opération. Non seulement le taux de refus de la col- lecte sélective a baissé de 40%, mais le montant total des dépenses de collecte sélective a diminué de 37,5%,permettant une réduction des dépenses de collecte de tous les déchets ménagers de 3%. Il est à noter que cette opération devrait, sous réserve de confirmation dans le temps de ces résultats, être suivie d’une réduction de la fréquence de la collecte sélective, d’où un nouveau potentiel de réduction des dépenses. La création de la communauté d’agglo- mération, associée à une échéance pro- che du renouvellement des marchés de collecte et de tri, a été une excellente opportunité pour réaliser, entre octo- bre 2001 et mars 2002, une étude qui a identifié et quantifié plusieurs pistes de maîtrise des dépenses, basées principa- lement sur l’homogénéisation des orga- nisations de collecte et comprenant: • la réduction de la fréquence des col- lectes d’ordures ménagères, notamment en centre-ville (mise en place par substi- tution d’une collecte sélective hebdo- madaire et suppression d’une collecte d’ordures ménagères); • la mise en place généralisée d’une col- lecte séparée du verre; • de façon induite, l’harmonisation des supports de communication auprès des habitants. A la clé,Valenciennes métropole attend pour 2003 une réduction de 13% des dépenses de collecte et de traitement des déchets ménagers. Dans le cadre de l’optimisation de la ges- tion de ses déchets ménagers, la collec- tivité a souhaité revoir l’organisation en place en développant une collecte sélec- tive en porte-à-porte. L’étude détaillée de son application sur deux des principa- les villes du syndicat,Toulon et La Seyne- sur-Mer,a montré qu’elle pouvait et devait se faire en remplacement d’une collecte existante des ordures ménagères et qu’elle ne devait pas être généralisée à l’intégra- lité du territoire.Il ressort ainsi que,pour la ville deToulon,l’optimum économique correspond à un passage à une collecte sélective en porte-à-porte pour 20% de la population, les moyens de collecte en apport volontaire étant densifiés et redis- tribués sur le reste du territoire, et que pour la ville de La Seyne-sur-Mer,15% de la population pourra être desservie en porte-à-porte.
  • 18. Chaque collaborateur d’Eco-Emballages doit donc capitaliser sur son expérience, son vécu et ses compétences afin de les mettre au service de cet impératif d’opti- misation.«C’est pourquoi le programme de formation Eco-Performance,que nous avons lancé en 2001,décline deux grands thèmes: le savoir-faire et le “savoir-être”», affirme Marie-Laurence Leroy. LES SAVOIR-FAIRE Le développement des savoir-faire répond à une logique d’approfondisse- ment des compétences liées aux métiers d’Eco-Emballages. « Plus largement, ces formations visent à diffuser une culture commune et à encourager un discours homo- gène»,commente Marie-Laurence Leroy. Plusieurs thématiques ont été proposées aux cadres, qui représentent 60% des effectifs d’Eco-Emballages.A titre d’exem- ple,l’un des modules,conçu en partenariat avec l’ESSEC, identifie les rôles de l’em- ballage dans une politique marketing. Essentiel pour collaborer avec les collec- * Ce ratio est comparable à celui d’une entreprise de haute technologie ou très innovante (le taux moyen s’établit à 2,5%, et la plupart des PME se contentent du seuil légal de 1,5%). 3 4 Au cœur de l’évolution d’Eco-Emballages Créée en l’an 2000, la direction des ressources humaines d’Eco-Emballages est née de la nécessité d’accompagner la croissance de la société et le développement de la collecte sélective en France. La formation, pointue et diversifiée, autant dédiée à l’interne qu’à tous les acteurs locaux de la collecte, est un élément essentiel de progrès. Bilan, évaluation et perspectives. F in 1993, Eco-Emballages comptait 44 collaborateurs. Le dispositif Eco-Emballages se mettait en place et la France n’avait que quelques milliers de trieurs. Fin 2002, 150 personnes sont la force vive de la société.Réparties entre le siège et 6 directions régionales (dont une toute nouvelle pour les DOM),elles ont permis à Eco-Emballages de respecter les objec- tifs fixés en 1992. Aujourd’hui, un nouveau challenge les attend:l’optimisation du dispositif de col- lecte sélective. «Pendant les dix premières années, les col- laborateurs d’Eco-Emballages ont passé beau- coup de temps à convaincre les uns et les autres“d’entrer”dans le dispositif,explique Marie-Laurence Leroy,directrice des res- sources humaines d’Eco-Emballages. Aujourd’hui,le tri des emballages ménagers étant quasiment généralisé, ils doivent tra- vailler à la simplification et à la maîtrise des coûts de ce dispositif.» tivités locales,un autre programme permet de mieux cerner les circuits de décision et les modalités de fonctionnement des insti- tutions publiques.Les thèmes sont renou- velés en permanence.«Nous proposerons d’ici à la fin 2003 une nouvelle formation centrée sur la thématique de l’environnement. Son objectif:comprendre la naissance et les enjeux des citoyennetés émergentes»,ajoute Marie-Laurence Leroy. LE «SAVOIR-ÊTRE» Les formations axées sur le «savoir- être» déclinent des sujets centrés sur la prise de parole, les techniques de négo- ciation,la formation de formateurs… Les non-cadres ont également l’opportunité d’approfondir des sujets divers. Ces formations sont appréciées pour plusieurs raisons. «D’abord, pour la qua- lité des intervenants, rigoureusement triés sur le volet.Tous les programmes sont faits sur mesure pour Eco-Emballages.C’est ensuite une occasion pour les équipes de différentes régions de se retrouver et de se parler.C’est, enfin et surtout, la réponse à un besoin réel et exprimé»,estime Marie-Laurence Leroy. Pour créer à chaque fois de nouvelles dynamiques, les formations sont organi- sées de façon hétérogène selon les fonc- tions et les origines géographiques. Elles sont aussi adossées à des rencontres plus informelles et conviviales. « Les formations sont un vecteur fort pour prendre du recul par rapport à son acti- vité,son quotidien et se projeter dans l’avenir. Elles contribuent à faire émerger une culture de progrès constant et engendrent une ému- lation»,souligne Marie-Laurence Leroy. LES INITIATIVES L’accompagnement et l’optimisation sont au cœur des initiatives développées en externe.Une particularité d’Eco-Emballages depuis 1993 est d’offrir des formations aux collectivités locales. «Ces formations qui ont pour but de “faire savoir” et “faire comprendre” vont être amplifiées et ouver- tes à d’autres partenaires»,prévoit Marie- Laurence Leroy. Pour l’instant, trois publics cibles en ont profité: • Les ambassadeurs du tri En partenariat avec l’association Ecole et nature, une cinquantaine de formations (modules de cinq jours) ont été propo- sées depuis l’an 2000 à plus de 500 ambas- sadeurs du tri.Objectif:accompagner leurs animations en milieu scolaire en leur don- nant outils pédagogiques et «astuces» pour sensibiliser et capter l’attention des jeunes publics. • Les chefs de projet en collectivité locale Ils peuvent suivre deux niveaux de for- mation. Le premier s’adresse aux chefs de projet qui débutent dans la collecte sélective et qui y acquièrent des tech- niques basiques. Le second est destiné à ceux qui sont arrivés professionnellement à maturité;ils bénéficient d’un programme d’optimisation pour dégager des pistes d’amélioration selon l’évolution du contexte local.Ce programme laisse une place de plus en plus importante à la dimension financière. • Les élus Les élus sont très demandeurs de for- mations, d’autant que les dernières élec- tions municipales ont renouvelé plus de la moitié d’entre eux.Ils peuvent bénéficier d’une formation conçue comme une ani- mation via un support multimédia qui, progressivement,élargit les thèmes selon les problématiques et contextes en cours. Les thèmes sont divers et variés:maîtrise des coûts, habitat vertical, prévention et réduction à la source, politique d’achat en matière de produits recyclés… Pour 2004,Eco-Emballages envisage de développer une offre de services pour les industriels et les associa- tions. «Eco-Emballages est au cœur d’un dispositif comprenant des entreprises, des élus et des associations ; nous devons jouer cette carte “multiculturelle”jusque dans nos forma- > Les ressources humaines Eco-Emballages consacre 6,2% de sa masse salariale à la formation.* tions.L’optimisation passe aussi par le savoir et la compréhension de chacun de nos parte- naires»,conclut Marie-Laurence Leroy. ■ La formation en chiffres 12360élus reçus en dix ans dans le cadre de la formation. 1800ambassadeurs du tri formés depuis 1994. 1940chefs de projet formés depuis 1994. ” “Maintenant que nous avons atteint un seuil de maturité, nous allons vers plus de conseil, de gestion, de services en général. A terme, nous aurons besoin de salariés avec de l’expérience et un potentiel d’évolution en matière d’encadrement. Marie-Laurence Leroy Directrice des ressources humaines
  • 19. Mesdames et Messieurs les actionnaires, N ous vous avons réunis en assemblée générale mixte, conformément aux dispo- sitions des statuts, pour vous rendre compte de notre gestion et soumettre à votre approbation le bilan et les comptes de cet exercice, écoulé du 1er janvier au 31 décembre 2002. L’exercice 2002 a été caractérisé par: •la continuité de la montée en puissance des populations sous contrat et des populations trieuses; •la maîtrise des soutiens à la tonne triée notamment papier-carton dans le cadre de la stricte application de l’agrément d’Eco-Emballages; •un résultat positif pour contribuer à couvrir la situation nette négative d’Eco- Emballages. Si le nombre de contrats a peu augmenté (1220 à fin 2002,contre 1207 à fin 2001) car de nombreuses intercommunalités se sont restructurées dans le cadre de l’application de la loi Chevènement, la population sous contrat est passée de 50 millions d’habitants à 53,7 millions (+ 7,4 %) et la population trieuse de 42,5 millions d’habitants à 49 millions (+ 15,3%). L’exercice 2002 marque ainsi la fin du déve- loppement territorial d’Eco-Emballages en termes de contrats et un infléchissement de la croissance des trieurs qui se fera désormais à un rythme inférieur. Après la constatation en 2001 d’une sous- provision des tonnages principalement papier-carton pour les exercices 2000 et 2001, Eco-Emballages s’est rapprochée tant des ministères d’agrément que de ses partenaires dans le dispositif, notamment les collectivités locales au travers de l’Association des maires de France, et les repreneurs au travers de la filière Revipac. Des mesures de contrôle et de suivi ont été mises en œuvre, aboutissant à une meilleure maîtrise des dépenses au titre de l’exercice 2002,pendant lequel moins de 330000 tonnes de papier-carton auront été soutenues par Eco-Emballages alors que la tendance des années précédentes devait mener à un tonnage supérieur à 350000 tonnes. BUDGET Le budget 2002 prévoyait un résultat positif de 7 M€. Le réel 2002 s’établit à 9,93 M€ contribuant par là même à couvrir une partie significative de la situation nette négative qui s’élevait à - 25,9 M€ à fin 2001 et qui s’établit aujourd’hui à - 16 M€. L’entreprise est donc,comme l’assemblée générale s’y était engagée l’an dernier,sur la voie de son redressement financier. COMPTE DE RÉSULTAT Concernant le compte de résultat,au titre des recettes, les contributions perçues en 2002 auprès des producteurs,impor- tateurs et distributeurs se sont élevées à 304 M€ pour 9903 adhérents contre 198,9 M€ en 2001 et pour un montant budgété de 282 M€, et ce, suite à l’aug- mentation du barème au 1er avril 2002. Les régularisations sur les exercices anté- rieurs se montent à 4,9 M€ (à comparer aux 10,7 M€ de 2001). Les rétroactivités perçues au titre des exercices antérieurs pour les nouveaux adhérents 2002 s’élèvent à 7,2 M€ contre 1,2 M€ en 2001 pour 814 nouveaux adhé- rents contre 618 résiliations. L’augmentation des contributions reçues en 2002 par rapport au budget prévu (+ 22 M€) est due pour une large part à une augmentation de l’activité,constatée au travers des déclarations 2001 reçues en 2002 et à une modification de la part de chaque matériau dans le «mix emballage» au profit du plastique, dont la contribu- tion unitaire est plus élevée que celle des autres matériaux. Rapport de gestion du conseil d’administration Dans cette partie du rapport annuel consacrée aux éléments financiers, Eco-Emballages vous propose le rapport de gestion du conseil d’administration présenté à l’assemblée générale du 24 juin 2003 ainsi que les principales données financières de l’entreprise Eco-Emballages SA.* Etats financiers * Eco-Emballages tient à la disposition de tout actionnaire qui en ferait la demande l’intégralité des états financiers de l’entreprise. > Les états financiers 3 73 6 ▼ ▼ ▼