Conférence Sommet de la formation 2024 : Développer des compétences pour la m...
Mettre les communautés forestières au centre des réponses au changement climatique: leçons de l'expérience en gestion forestière
1. METTRE LES COMMUNAUTÉS
FORESTIÈRES AU CENTRE
DES RÉPONSES AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE :
LEÇONS DE L’EXPÉRIENCE
EN GESTION FORESTIÈRE
Carol J. Pierce Colfer
Centre international de
recherche forestière
Cornell Institute for Food,
Agriculture and
Development
2. Aperçu de la présentation
Histoire de la
collaboration avec les
communautés et intérêt
qu’elle suscite
actuellement
Intérêt particulier de la
collaboration dans le
cadre des activités liées
au changement
climatique
Leçons apprises
3. Histoire d’une collaboration qui dure entre le
CIFOR et les communautés : quelques exemples
Début de la GCA (gestion adaptative collaborative, ACM
en anglais) en 1998, atteint son plein développement en
2000 dans 11 pays et sur 30 sites : Bolivie, Brésil, Cameroun,
Ghana, Indonésie, Kirghizistan, Madagascar, Malawi, Népal, Philippines,
Zimbabwe
CAPRI (initiative sur l’action
collective et les droits
fonciers), 2004-6, 2 districts :
Indonésie
LM (mosaïque du paysage),
2007-2010, 5 pays, 15 sites :
Cameroun, Indonésie, Laos, Madagascar,
Tanzanie
4. Définition de la GCA
2001 : la gestion collaborative et adaptative est
une approche de création de valeur dans laquelle
les personnes ayant des intérêts dans la forêt
décident d’agir ensemble pour prévoir, observer et
tirer les enseignements de la mise en œuvre de
leurs plans, tout en étant conscientes que ces
plans n’aboutissent souvent pas à la réalisation
des objectifs fixés. La GCA se caractérise par une
volonté des groupes de communiquer, de
collaborer, de négocier et de tirer profit des
occasions offertes de tenir compte collectivement
des impacts de leurs actions.
5. 2008 : complément sur la GCA
Complément (2008) : en travaillant avec un groupe
de personnes, on est amené à associer à ce
travail des personnes à des échelons différents,
en général appartenant au moins à l’échelon
immédiatement au-dessus ou en dessous (p. ex.
groupes d’usagers au sein d’une communauté et
fonctionnaires du district, comme au Zimbabwe,
au Népal, en Indonésie, aux Philippines). Une
bonne facilitation peut amener les communautés à
se doter des moyens nécessaires pour améliorer
leurs conditions de vie, que ce soit au plan humain
ou environnemental.
6. Quelques travaux collaboratifs
Ouganda et Nicaragua – Mwangi et Larson,
genre/propriété foncière/autonomisation
Éthiopie, Ouganda, Tanzanie – German et
al. (AHI) l’apprentissage agricole dans et entre
sites (gestion intégrée des ressources naturelles,
INRM)
Cameroun, Rwanda, RCA, RDC - Diaw et
al., les forêts modèles
Bangladesh, Équateur, Népal,
Zimbabwe – Ojha et al., les leçons de la mise
en œuvre de la GCA (ACM) au plan mondial.
7.
8. Exemples de recherche collaborative
sur le changement climatique - 2
Djoudi et Brockhaus,
préférences et pratiques
particulières des hommes
et des femmes au Mali.
Ahmed et Fajber 2009 –
Indice d’aptitude à faire
face en situation de
vulnérabilité (Inde)
CCAFS - fournir des
bénéfices aux
communautés en Afrique
orientale, avec l’industrie
(Indonésie, Brésil),
les innovations
institutionnelles et le
marché du carbone
9. Exemples de recherche collaborative sur le
changement climatique – près de chez vous
COFCCA – Cameroun, RCA, RDC –
stratégies d’adaptation guidées par des
politiques, visant à assurer l’utilisation
durable et équitable des ressources
forestières et fondées sur une approche de
type GCA
COBAM – bassin du Congo – mise en place
de synergies entre adaptation et
atténuation, autonomisation des
populations pour définir et réaliser
l’adaptation et la REDD
10. Pourquoi les approches collaboratives sont-elles
un facteur-clé dans le domaine du changement
climatique?
2. La diversité des
systèmes
culturels implique
une diversité des
réponses des
populations. La
GCA (ou ACM)
peut aider à
anticiper.
1. À la variabilité écologique et humaine intrinsèque
d’occupation de l’espace s’ajoute une variabilité
dans le temps, qui complique encore les choses.
11. Pourquoi les approches collaboratives sont-elles
un facteur-clé dans le domaine du changement
climatique ?
3. La variabilité intra-
communautaire (genre,
ethnicité, classe, etc.) est
énorme, ce qui ajoute un
degré supplémentaire de
complexité.
Tenir le coup exigera des
compétences locales
d’analyse, de prévision et
d’adaptation : la GCA
renforce ces compétences
(moyennant une bonne
facilitation).
12.
13. Leçons acquises - 1
Les hommes, les femmes, les jeunes, les
personnes âgées, les individus marginalisés au
sein des communautés ont des intérêts et des
capacités différents. Nous pouvons renforcer et
légitimer les efforts d’anticipation des personnes
pour cerner et gérer ces différences dans la
poursuite de plus d’équité.
La facilitation, juste, motivante, encourageante,
respectueuse et analytique, est la clé du succès.
La poursuite d’un but commun de long terme
peut concourir à dépasser bon nombre
d’obstacles, petits et grands, qui entravent la
progression (dont la résolution des conflits entre
les gens).
14. Leçons acquises - 2
Se concentrer sur le positif (savoirs
traditionnels, intérêts, buts, idéaux), et non sur le
négatif (pauvreté, analphabétisme, manque
d’éducation) renforce la confiance en soi et donc
la motivation et la participation.
Considérer les conflits (modérés) et l’échec
comme des occasions de rebondir.
Le contexte est déterminant : chaque cas est
unique.
Le respect est essentiel à la collaboration avec
les populations, sans lui nous ne pourrons pas
répondre adéquatement au changement
climatique.
15. Leçons acquises - 3
Peter (Bolivie) pose la question de savoir
pourquoi les groupes forestiers
communautaires continuent (malgré les
résultats de nos recherches) à :
adopter des modèles mal adaptés aux conditions
locales,
utiliser des approches qui marginalisent la
participation locale,
ne pas tenir compte des groupes pour lesquels
les conditions forestières idéales ne sont pas
réunies,
accorder à des acteurs extérieurs l’accès aux
forêts communautaires.
16. Leçons acquises - 4
Christine (Philippines) constate que les
populations locales ne sont associées qu’aux
phases initiales ; elle souhaite qu’il y ait une
participation constructive continue.
Yurdi (Thaïlande) nous avertit de :
faire attention à l’accaparement des
ressources par les élites tout en s’appuyant
sur les institutions existantes autant que
possible.
Michelle (Laos) insiste sur la flexibilité.
17. Leçons acquises - 5
Yanti (Indonésie) insiste sur l’importance de
cerner les conditions qui favorisent (ou
créent) ce que nous cherchons à faire.
Anne Marie (Cameroun) définit la gestion
collaborative comme étant « un processus
comportant des interactions, un dialogue et
une prise collective des décisions par
plusieurs parties prenantes à différents
échelons et en divers endroits. »
19. Useful Documents
Locatelli et al. 2008. Facing an uncertain
future: How forests and people can adapt to
climate change, CIFOR, Bogor, Indonesia.
Colfer, Carol J. Pierce 2008. La Gestion
collaborative adaptative peut nous aider à faire
face au changement climatique. CIFOR
InfoBrief 13: 4 (available in French &
Indonesian).
20. Quelques unes de mes questions
de recherche
Comment pouvons-nous mieux encourager la
participation des femmes et des groupes
ethniques marginalisés ?
Quels indicateurs peuvent nous aider à évaluer
les progrès réalisés ?
Comment pouvons-nous évaluer, utiliser et
améliorer, d’une manière juste et constructive,
l’agriculture itinérante dans la REDD+?
Comment pouvons-nous transférer les fonctions
de facilitation aux communautés (leadership,
neutralité, justice, motivation, réseautage, accès
aux ressources, etc.) ?
21. Besoins logistiques
Comment pouvons-nous évaluer et prouver nos
succès étant donné la nature qualitative du
processus ?
Comment pouvons-nous satisfaire les besoins de
planification des bailleurs de fonds étant donné la
nature itérative du processus ?
Comment pouvons-vous prévoir des horizons de
temps suffisamment longs ?
Comment pouvons-nous expliquer l’importance et
l’utilité des recherches menées de façon ascendante
et collaborative aux personnes bridées par une
bureaucratie paralysante ?
22. Exemples de questions de recherche
importantes pour les travaux de collaboration - 1
Quelles conditions
peuvent rendre nos
recherches
vraiment
transformatrices et
justes (et pour
qu’elles ne se
contentent pas de
renforcer les
pratiques actuelles
inéquitables)?
Comment pouvons-
nous traiter de la
question des échelles
multiples (du village
au monde entier), y
compris comment
travailler plus
efficacement avec le
pouvoir à mesure que
l’on passe à des
échelles plus grandes
?
23.
24. Exemples de questions de recherche
importantes pour les travaux de collaboration - 2
Comment pouvons-nous
traiter de la question des
échelles multiples (du
village au monde entier),
y compris comment
travailler plus
efficacement avec le
pouvoir à mesure que l’on
passe à des échelles plus
grandes ?
[et bien plus encore !]
Comment pouvons-nous
mieux intégrer les
sciences sociales et du
milieu naturel ?