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Actes 26 mars 2014
L'AGRICULTURE URBAINE À BRUXELLES
L'ÉMERGENCE D'UNE FILIÈRE
MAI 2014
2
Table des matières
Table des matières ......................................................................................................................................2
Introduction :...................................................................................................................................................3
1. Programme de la Journée .......................................................................................................................4
2. Mise en perspective de l’agriculture urbaine :........................................................................................6
2.1 Une réémergence de l’AU dans les villes du nord ..........................................................................6
2.2 Les bénéfices de l’AU pour les parties prenantes en ville...............................................................6
2.3 Les business modèles de l’AU..........................................................................................................7
3. Résultats de la matinée.........................................................................................................................10
Introduction de la journée par Céline Frémault Ministre de l’économie et de l’emploi : ........................10
3.1 Les entrepreneurs en Agriculture Urbaine :........................................................................................13
3.2 Les politiques de villes.........................................................................................................................17
3.2.1 La ville de Paris .............................................................................................................................17
3.2.2 La ville de Gand............................................................................................................................19
3.2. 3 La ville de Rotterdam...................................................................................................................21
Clôture de la matinée par Evelyne Huytebroeck, Ministre de l’environnement ......................................23
4. Résultats de l’après-midi : Les ateliers thématiques.............................................................................28
4.1 Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles?......................................28
4.2 Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition?................................30
4.3 Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ?...........................................................32
4.4 Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! ....................................................................34
5. Conclusions............................................................................................................................................36
Annexes : .......................................................................................................................................................38
Annexe 1 : Liste orateurs.......................................................................................................................38
Annexe 2 : Outils d’aide à l’entreprenariat : .........................................................................................40
Liste des Guichets d’entreprises agréés bruxellois ...............................................................................41
Source de financements :......................................................................................................................42
Annexe 3 : Listes exhaustives de toutes les idées émises durant les ateliers.......................................43
3
Introduction :
La tenue de ce symposium s’inscrit dans le cadre de l’Alliance Emploi-Environnement, thème
alimentation durable, une initiative du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. L’accord
du Gouvernement régional bruxellois pour la législature 2009-2014, baptisé « Un développement
régional durable au service des Bruxellois », précise que « le Gouvernement visera à faire de
Bruxelles un exemple en matière d’alimentation durable. (…) Pour y arriver, il développera un plan
stratégique visant à développer l’alimentation durable et l’agriculture urbaine durable à
Bruxelles». Après la construction durable, l’eau, les ressources et déchets, l’alimentation durable
constitue le 4ème
axe lancé par le gouvernement.
Cet axe a pour objectif de proposer une transition vers l’alimentation durable. Une alimentation
durable consiste, entre autres, à offrir aux Bruxellois une alimentation à des prix accessibles qui
préserve la santé, l’environnement et la diversité culturelle.
Une des volontés affichées du gouvernement pour l’Alliance Alimentation durable est de pousser
la professionnalisation de l’agriculture urbaine. Parmi les 50 fiches actions qui ont été adoptées
par le gouvernement fin 2013, 18 ont un lien direct avec l'agriculture urbaine.
L’agriculture urbaine, par son caractère multifonctionnel1
, s’impose progressivement et
internationalement comme un axe stratégique de développement urbain. Elle permet en
effet de répondre à de nombreux enjeux liés à l’alimentation durable et à l’évolution socio-
économique des villes : emploi, démographie, pollutions, inégalités sociales, circuits
courts,….
C’est dans la perspective de susciter de nouvelles vocations dans l’agriculture urbaine et voir
naître de nombreux projets dans la capitale que Bruxelles Environnement et le Ministère de la
Région de Bruxelles-Capitale, cellule agriculture, ont organisé, avec le soutien de Groupe One et
Greenloop, ce symposium. Faire connaître le concept, le rendre crédible et apporter des réponses
aux questions des entrepreneurs et des administrations de la ville, tels en étaient les objectifs.
Cette journée d’échange et de réflexion avait donc pour but de poser un premier jalon pour la
structuration d’une filière régionale en agriculture urbaine et de promouvoir l’entreprenariat.
1
Voir l’intervention de Noémie Benoit p.6 pour une mise en perspective de l’agriculture urbaine
4
1. Programme de la journée
Thématiques Interventions
8h30 Accueil café
9h00 Mots de bienvenue
9h05 Introduction Intervention de Céline Frémault, Ministre de l’Economie
9h15 Diversité des
modèles économiques autour
de l’agriculture urbaine
Présentation de 7 initiatives entrepreneuriales existantes en Agriculture
Urbaine (Bruxelles et Europe)
1. Permafungi (Bruxelles)
2. Littlefood (Bruxelles)
3. DDH-Champ des cailles (Bruxelles)
4. UrbanFarmer (Suisse –Zurich)
5. UrbanFarmCompany(Bruxelles)
6. BioBrussel (Bruxelles)
7. Ferme Nos Pilifs
10h10 Mise en perspective de
l’Agriculture Urbaine
L’agriculture urbaine est multifonctionnelle et pluridisciplinaire : design,
alimentation, environnement, économie et cohésion sociale. Comment
ajuster les opportunités qu’elle offre aux problématiques urbaines ?
10h30 Questions - Réponses
10h45 Pause-café
11h05 Les politiques des villes Comment la ville administrative et politique réagit-elle ?
Trois villes expliquent leurs visions :
- Paris (Fr)
- Rotterdam (NL)
- Gent (B)
12h10 Clôture de la matinée Intervention d’Evelyne Huytebroeck, Ministre de l’Environnement
12h20 Explication des ateliers de
l’après-midi
12h30 LUNCH
13h30 Premier tour d’ateliers Choix entre 4 ateliers :
Atelier 1. L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles ?
5
Atelier 2. Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à
disposition ?
Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ?
Ateliers 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine !
14h55 Changement et café
15h10 Deuxième tour d’ateliers Choix entre 4 ateliers :
16h35 Synthèse de la journée Retour vers la grande salle
- Synthèse de la matinée par l’infographiste
- Synthèse de l’après-midi par les animateurs des ateliers
17h00 Clôture
6
2. Mise en perspective de l’agriculture urbaine
Abordée plus tard dans la journée pour une question de rythme, cette analyse nous parait
intéressante d’être lue en premier lieu afin d’offrir un éclairage sur le sujet. Texte de Noémie Benoit.
2.1 Une réémergence de l’AU dans les villes du nord
On s'accordera à dire que l'agriculture urbaine dans le sud est orientée vers les besoins primaires
donc la sécurité alimentaire comme but premier. Or, dans le nord, en dehors des déserts
alimentaires bien connus aux Etats-Unis, les villes ne sont pas confrontées à cette problématique.
Dès lors, d'où vient donc cet engouement pour l'agriculture urbaine ?
Cette dernière décennie a en effet été témoin d’une renaissance des thèmes du maraîchage,
d'agriculture urbaine, de potagers, de cultiver la ville, dans la ville, près de la ville, pour la ville. Les
jardins ouvriers sont repris à prix forts dans toutes les capitales européennes. Les jardins
communautaires redeviennent à la mode, les surfaces de toits plats deviennent de nouveaux espaces
à coloniser aussi bien pour la production que pour la récréation. De nouvelles fermes urbaines voient
le jour et redonnent naissance à des métiers oubliés de la ville, berger, fromager, apiculteur, éleveur
d'insectes, …
Or cette "agriculture urbaine" arrive aujourd'hui à un moment où le système alimentaire dominant
bute sur ses limites. Elle vient participer à la nécessaire transition écologique du système alimentaire.
Elle appelle aussi bien les habitants que les associations, les universités et aussi les entrepreneurs et
entreprises, les communes, les villes, les ministères à chercher de nouvelles solutions et de nouveaux
horizons pour le système de demain. Tous semblent y trouver leur compte : les uns rêvent à une
qualité de ville meilleure, d'autres à bâtir un nouveau "système" alors que certains y voient les
opportunités d'inventer de nouveaux services.
2.2 Les bénéfices de l’AU pour les parties prenantes en ville
L'agriculture urbaine cible différents domaines. Elle apporte toute une combinaison d'avantages :
sociaux, économiques, culturels, sanitaires et écologiques. Tour d'horizon des services de
l'agriculture urbaine :
• Le social : la cohésion sociale d'un quartier ou d'un immeuble, l'éducation, l'autonomie des
communautés, la sécurité alimentaire mais aussi le contrôle social et l'intégration sociale.
• L’économique : la stimulation de l'économie locale, le maintien voire la création d'emplois et
de revenus, la réduction des coûts alimentaires, la réduction des coûts énergétiques
(agriculture liée au bâti) et l'amélioration de la gestion des déchets.
• Le culturel : la valeur de l'agriculture urbaine comme loisir, comme un lieu de transmission
de savoirs et savoir-faire, un lieu d'échanges quels qu'ils soient et une valeur esthétique
notoire.
7
• La santé : l'accès à une alimentation fraîche et de qualité est sécurisé, la valeur éducative
n'est plus à discuter. C'est également un loisir sain et une activité physique.
• L’écologie : réduction des transports et promotion des circuits courts, elle permet de réduire
les émissions de C02, de gérer de manière décentralisée l'eau de pluie et de la revaloriser
directement, de maintenir la qualité des sols, d'améliorer et conserver les habitats de la
faune et flore et la biodiversité. Elle est aussi efficace pour réduire la consommation
d'énergie dans le bâti, réduire l'effet de serre urbain, réduire la pollution atmosphérique,
réduire et améliorer la gestion des déchets et finalement de sensibiliser les citoyens urbains
à tout le cycle qui fait d'une graine dans la terre, un aliment dans notre ventre.
Chaque acteur en agriculture urbaine part d'une mission de base et choisit parmi ces services pour
construire son projet et son profil. Il en résulte une grande différentiation et une diversité de
modèles, liée au contexte et à l'acteur. On observe premièrement que ces modèles ne se focalisent
jamais sur une seule dimension mais sur une combinaison d'enjeux. De là l'emploi de
"multifonctionnalité" pour qualifier ces modèles. Deuxièmement, ces projets ne regardent pas
seulement la ville mais les liaisons entre agriculture hors de la ville et la ville ainsi que l'agriculture
dans la ville.
2.3 Les business models de l’Agriculture Urbaine
La multifonctionnalité dans l'agriculture urbaine se décline dès le choix d'offre à un
client/consommateur :
• les produits : aussi bien les légumes ou fruits de qualité différenciée (variétés anciennes,
mini-légumes, salades et autres cultures fragiles par exemple) que les produits transformés
(pestos par exemple) ;
• les savoirs et savoir-faire : au niveau agronomique (par exemple sur toit), au niveau
entrepreneurial ou bien des techniques (SPIN farming par exemple) mais aussi l'histoire du
projet;
• les activités : les ateliers de cuisine ou jardinage, les visites, l'Horeca, la location de salles de
réunion.
Ces propositions s'adressent à des publics différents. Autant une entreprise spécialisée ou un
restaurant va être intéressé par des produits/variétés spéciales, autant le supermarché par des
produits plus vulnérables. Des entrepreneurs eux s'intéresseront plus aux savoirs et à
l'entrepreneuriat (véhiculés lors des visites, de conférences ou encore de consultance) quant aux
universités à suivre le projet (à travers de recherches ou projets pilotes) et les maraîchers et
professionnels aux techniques. Les citoyens seront friands de suivre l'histoire du projet au travers des
divers médias, livrets, sites internet. Les entreprises loueront les salles de réunion pour des occasions
quand la ville et le gouvernement seront intéressés par les services écosystémiques (la ville de New
York est pionnière d'ailleurs en la matière).
Les canaux de communication pour trouver ces potentiels clients/consommateurs et les fidéliser
reprennent les nouvelles formes de production, de distribution et de vente comme l'abonnement par
paniers, la cueillette libre-service, la commande en ligne, la boutique à la ferme, le groupement
d'achat, le marché fermier, tout en jouant sur le bouche-à-oreille, les évènements sur site, la
8
diffusion d'informations et la transparence, les réductions-cadeaux, le bulletin mensuel, etc.
Il s'avère alors que pour chacun de ces services, une valeur économique peut être donnée par
produit, par partenariat, par abonnement, par heure de consultance, par projet de recherche, par
livre ou cours, par atelier ou prestation, par heure de location, par repas ou visite ou encore par
subvention. Les entrepreneurs choisissent en général une combinaison de revenus variés qui leur
permet d'avoir des revenus réguliers sur l'année : maraîchage plus d'autres activités viennent
entourer la production au-delà des modèles, la distribution et la vente évidemment mais aussi la
consultance et l'utilisation des savoirs et savoir-faire créés, etc. L’agriculture urbaine ne demande pas
seulement des agronomes mais toute une panoplie de profils aux compétences diverses, capables de
travailler en équipe multidisciplinaire.
En fonction du produit choisi (champignons, spiruline, poissons, fruits, légumes, élevage, etc.), les
techniques de production varient de l'agriculture conventionnelle, biologique, biodynamique, à la
permaculture, au SPIN2
mais aussi en utilisant des combinaisons d'hydroponie et d'aquaponie. Dans
un contexte donné, que ce soit un toit, une pleine terre, une terre polluée ou une serre, tout
nouveau projet doit étudier l'implication des choix au niveau de l'eau (installation et irrigation), du
substrat et des serres. Ces trois éléments sont les éléments gagnants à long terme de la bonne santé
de l'exploitation.
Pour toutes ces raisons, il s'avère indispensable de s'entourer de partenaires dans le montage du
projet : un propriétaire mettant son toit à disposition (et ayant les bénéfices indirects), un
supermarché qui achètera toute la production, un restaurateur pour certains produits, la ville pour
des services écosystémiques, un promoteur pour la location de bureaux, un chef pour les ateliers,
des fermiers locaux pour compléter une offre, une institution publique, etc. Etablir une relation
d'échange et donnant-donnant augmente la résilience du projet et sa viabilité.
L'agriculture urbaine ne se proclame pas comme allant nourrir la planète, elle ne vient pas non plus
concurrencer le rural. Elle entend le relier à la ville et aux citadins. Elle se positionne en trait d'union.
Offrant tout ce panel de services sociaux, économiques, culturels, santé, écologiques, elle vient
renforcer la résilience de la ville. Visible, utilisable et compréhensible par tous, elle est un levier
majeur pour la transition vers un système d'alimentation durable et vers des villes plus résilientes.
Elle influence ainsi différentes sphères aussi bien politiques qu'entrepreneuriales ou industrielles.
Elle ne se positionne pas comme UNE solution mais plutôt comme un outil dans le trajet de la
transition. Ceci explique peut-être l'engouement et l'enthousiasme aujourd'hui dans nos pays du
Nord pour l'agriculture urbaine...
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3. Résultats de la matinée
Introduction de la journée par Céline Frémault Ministre de l’économie et de
l’emploi :
Transcrit du discours de Madame Céline Frémault, Ministre de l'économie en charge de la
politique agricole, de l'emploi, de la recherche scientifique et du commerce extérieur:
Mesdames Messieurs,
Je suis très heureuse d'être présente parmi vous ce matin à l'occasion de ce symposium sur
l'agriculture urbaine à Bruxelles. Ce symposium, premier du nom en Région de Bruxelles-Capitale, est
une des nombreuses actions de l'alliance emploi-environnement alimentation durable.
En adoptant l'Alliance Emploi-Environnement, le Gouvernement bruxellois s'est inscrit dans une
volonté de créer de l'emploi non délocalisable dans 4 secteurs porteurs pour l'économie bruxelloise
dont un potentiel d'emplois important a été identifié. Je crois d'ailleurs que bon nombre d'entre vous
ont signé notre charte en décembre dernier.
Objectif
11
Concrètement, mon objectif est de développer une offre alimentaire saine et de proximité pour tous
les Bruxellois dans un contexte de régionalisation de l’économie, d’achat et de consommation local,
de grande volatilité des prix sur les marchés et d’augmentation des coûts du transport des aliments.
Je suis ravie de constater que les Bruxellois sont extrêmement créatifs et contribuent au
développement d'un tissu agricole urbain très varié. En région bruxelloise, nous retrouvons tant la
production industrielle que la production familiale ou communautaire. Cette production se fait dans
des serres, en pleine terre ou encore dans des caves ou sur les toitures des bâtiments. Elle mise tant
sur les possibilités urbaines que péri-urbaines. Les initiatives agricoles sont prises tant dans la sphère
privée que publique, et tant dans un but lucratif que de loisir.
Si toutes les formes d'agriculture urbaine sont intéressantes et utiles à la population, mon objectif est
de démontrer qu'aujourd'hui, il est possible « d'entreprendre en agriculture » à Bruxelles, que
l'agriculture est une filière d'avenir d'un point de vue économique et une manière de vivre la ville.
En effet, il y a du potentiel de création de valeur ajoutée et d'emplois bruxellois en constituant une
filière dans le domaine de l'alimentation durable. Cette filière couvre tant la production et l'innovation
agricole, que la transformation, la distribution et la commercialisation. La stratégie de l'alliance
emploi-environnement a d'ailleurs été d'agir spécifiquement sur chaque maillon de la chaîne de
valeur alimentaire à Bruxelles.
Production et innovation :
Notre premier défi est d'assurer une production saine et diversifiée et de favoriser les cultures
traditionnelles et biologiques. Pour cette raison, j'ai proposé au Gouvernement et au Parlement
bruxellois une ordonnance interdisant la culture des OGM. Cette ordonnance évitera le plus possible
la présence accidentelle des OGM dans les cultures conventionnelles et protégera les producteurs
contre d'éventuelles pertes économiques en cas de contamination.
Ensuite, la production doit être suffisante pour nourrir une population en plein boom démographique.
Pour ce faire, il faut sauvegarder voir augmenter l'espace dédié à la fonction agricole dans notre ville-
région. Je me suis déjà engagée à préserver les 268 hectares dédiés à l'agriculture dans le cadre des
discussions gouvernementales relatives au Plan Régional de Développement Durable, du PRAS
démographique et du plan régional nature, mais je reconnais que ceci ne suffit guère. Il y a lieu
d'exploiter davantage le bâti bruxellois à travers la production sur toits ou dans les friches
industrielles comme sur le site d'Abattoir ou de « Choux de Bruxelles ». Vous aurez d'ailleurs l'occasion
de découvrir plusieurs projets commerciaux de ce type pendant la matinée.
Au moins aussi important que l'espace disponible est l'accompagnement des producteurs. Toujours
dans le cadre de l'Alliance Emploi-Environnement, nous avons lancé plusieurs projets
d'accompagnement, notamment avec le Début des Haricots dans son travail relatif à l'accès à la terre
et à l'installation des petits producteurs à Neerpede, mais aussi avec Crédal pour le soutien financier.
Il est vrai que le financement du secteur agro-alimentaire est un autre aspect crucial pour son
développement. Malheureusement, ce secteur est exclu des aides à l'expansion économique, mais il
existe des aides spécifiques au niveau européen dans le cadre du FEAGA. Seulement 6 agriculteurs
bruxellois font appel à ces aides, tandis qu'il s'agit d'aides organiques disponibles à toutes les entités
qui ont un numéro de producteur et qui remplissent certaines conditions liées à la production. Je vous
12
invite à contacter l'Administration de l’Économie et de l'Emploi de la Région pour connaître les détails
d'éligibilité.
Enfin, afin de rendre la production plus performante, il faut également promouvoir l'innovation des
techniques agricoles. En ce sens, j'ai demandé à Innoviris de retenir l'alimentation durable, agriculture
comprise, comme thématique de recherche dans son programme Perspective Research For Brussels
(PRFB) pour l'année 2014. Ce programme financera tant les projets sur le territoire de la Région que
les projets portant sur le cadre péri-urbain. Ces différentes études auront également pour vocation
d'alimenter un centre de connaissance et un living lab en agriculture urbaine à Bruxelles.
Transformation, distribution et commercialisation :
Pour assurer que la production arrive chez les consommateurs finaux, le processus de transformation
et de distribution joue un rôle primordial. A Bruxelles, nous disposons d'un énorme potentiel pour
développer ces deux maillons de la filière agro-alimentaire.
L'enquête menée en 2012 par l'Observatoire Bruxellois de l'Emploi montre que l'alimentation durable
occupe 2.500 emplois à Bruxelles, dont près de 1.000 rien que dans la distribution, les deux autres
sous-filières importantes étant l'HoReCa et la transformation. L'alimentation se distingue par sa
capacité à poursuivre sa croissance en période de crise et en étant un gisement d'emplois occupés par
des travailleurs jeunes et moins qualifiés résidant à Bruxelles.
La chaîne de valeur alimentaire, c'est aussi la problématique des invendus et leur revalorisation. Une
bonne gestion des invendus permet à la fois de garantir aux plus démunis un accès à une
alimentation saine et de créer des projets d'insertion professionnelle via leur récupération,
transformation et redistribution.
Afin de valoriser la production et la transformation des produits alimentaires en Région bruxelloise,
j'estime pertinent de créer un label « Produit de Bruxelles ». Ceci permettrait aux produits qui ont
acquis plus de 50 % de leur valeur ajoutée sur le territoire bruxellois d'être reconnus comme produits
de Bruxelles. Il s'agit tant de la bière, que du miel, de la confiserie, du fromage, des légumes et de la
viande. Les produits labellisés pourraient dès lors être reconnus comme « de qualité » et « de
proximité » et profiter du rayonnement international de la Région bruxelloise pour booster leur
commercialisation. J'ai demandé à mon administration de se pencher sur un projet de cahier des
charges pour mettre un tel label en pratique.
Conclusion
Bien plus qu'un potentiel d'emplois, l'agriculture urbaine peut être une solution pour faire face à de
nombreux enjeux urbains auxquels Bruxelles est aujourd'hui confrontée. En effet, l'agriculture en ville
a une fonction économique et alimentaire, mais elle améliore également la qualité de vie des
habitants à travers ses fonctions sanitaire, éducative, environnementale et d'aménagement de
l'espace urbain.
J'espère que le symposium auquel vous participez aujourd'hui vous permettra de développer une
lecture claire des enjeux de l'agriculture urbaine de demain et surtout qu'il vous poussera à
entreprendre à Bruxelles dans le secteur alimentaire. Mon équipe et moi-même sommes à votre
disposition pour écouter vos projets et solutionner aux mieux les obstacles que vous rencontrez.
Je vous souhaite une journée inspirante et instructive.
Merci.
13
3.1 Les entrepreneurs en Agriculture Urbaine :
Dans un premier temps, sept initiatives entrepreneuriales ont été présentées. Celles-ci sont
résumées ci-dessous et montrent la grande diversité de ce secteur.
www.permafungi.be
www.littlefood.org
2. Little Food:
• Raphael Dupriez et Maité Mercier
• Production bruxelloise de Grillons
• Approche en économie circulaire et biomimétisme
1. Permafungi :
• Martin Germeau & Martin François
• Production bruxelloise de champignons sur marc
de café
• Approche en économie circulaire et résilience
urbaine
14
4. Urban Farm Company:
• Haissam Jijakli et Jean Patrick Scheepers
• Conseil en développement de projets d’agriculture
urbaine
• Approche basée sur la création de valeur ajoutée
par la durabilité
3. Champ des Cailles:
• Antoine Sterling, Anga Vangeert , Martin Philippart
• Maraîchage, élevage de brebis et culture de plantes
médicinales, gestion de jardins partagés
• Approche collaborative et participative
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5. BioBrussels:
• Jean Pierre De Leener
• Production maraîchère péri-urbaine
• Approche en production biologique
6. Urban Farmer:
• Tom Zollner
• Production suisse de poissons et de légumes
• Approche en aquaponie
16
7. Ferme Nos Pilifs :
• Guy van Malleghem
• Production maraîchère, élevage de poulets,
cresson, ferme pédagogique
• Approche en insertion – entreprise de travail
adapté
17
3.2 Les politiques de villes
Trois villes européennes sont intervenues pour parler de leurs démarches de soutien à l’agriculture
urbaine. A différents stades de prise en compte de ce secteur, leur éclairage et leur approche ont
largement illustré l’ampleur du mouvement dans les villes européennes. Ceci démontre que c’est
bien un mouvement de société et non une mode passagère cantonnée à un périmètre précis.
3.2.1 La ville de Paris
Intervention de Fabienne Giboudeaux, Maire Adjointe de Paris, chargée des Espaces verts et de la
Biodiversité et Nathalie Daclon, Conseillère technique agriculture urbaine à la Mairie de Paris.
Résumé de l’intervention (rédigé par Nathalie Daclon) :
Le constat est fait depuis 2008 par la FAO: l’agriculture industrielle ne pourra suffire à nourrir la
planète sur le long terme, en raison de la raréfaction des terres arables, de la dépendance aux
combustibles fossiles et des impacts des modes de production sur le climat. L’agriculture urbaine
s’inscrivant dans une logique de circuits courts de production réduisant les émissions de GES et le
renforcement de la résilience des villes, elle peut amener les villes vers des systèmes plus résilients.
Alors même que les villes sont confrontées à des enjeux sociaux, économiques et environnementaux
sans précédent, l’agriculture urbaine peut être un outil innovant pour construire de façon plus durable
la ville de demain.
Les techniques éprouvées à travers le monde démontrent que des superficies modestes, y compris sur
les toits, peuvent produire des quantités non négligeables de végétaux. Des projets, en Amérique du
Nord notamment, semblent offrir des pistes reproductibles de modèles de gestion, de fonctionnement
et d’équilibre économique. Pour autant, les projets soulèvent un certain nombre de difficultés :
pressions urbanistiques et foncières (peu de disponibilité des terrains de qualité et suffisamment
grands en pleine terre, potentiel des toits encore peu investi), crainte des pollutions, interrogations
techniques (portances des bâtiments, type de productions, impacts environnementaux, …).
18
Très ancrée dans l’histoire de la ville et de sa région, l’agriculture urbaine suscite aujourd’hui un réel
engouement, avec une diversité forte dans la forme des initiatives, des acteurs, des territoires, des
usages et des pratiques. Pour tester en grandeur réelle des modèles économiques, la Ville de Paris a
lancé en 2013 un appel à projets innovants, « Végétalisations Innovantes », dont l’un des volets
portait spécifiquement sur l’agriculture urbaine. Cet appel à projets a pour but de mobiliser les
énergies et d’amplifier ce mouvement en permettant aux lauréats d’occuper l’espace public parisien
afin de tester de nouvelles technologies et de nouveaux modèles de développement agricole urbain,
pour une durée de 3 ans.
19
3.2.2 La ville de Gand
Intervention de Katrien Verbeke, Adjunct van de directie, Milieudienst - Departement Milieu, Groen
en Gezondheid - Stad Gent
Résumé de l’intervention (rédigé par Katrien Verbeek) :
On lève le voile sur Gand en garde, la stratégie alimentaire gantoise. Il s'agit d'une initiative récente
visant à adopter une approche politique et ambitieuse pour l'alimentation. S'engager pour
l'alimentation durable n'est pas une nouveauté en soi pour la ville. Avec de nombreuses
organisations, elle s'est engagée par le passé notamment pour sensibiliser aux produits bios, au
commerce équitable et au Jeudi Veggie.
Gand passe maintenant à la vitesse supérieure en s'engageant pour une durabilisation de l'ensemble
du système alimentaire: du processus de production à la consommation proprement dite, voire au
traitement des déchets, en passant par la transformation et la distribution des denrées alimentaires
La stratégie alimentaire gantoise se résume en 5 objectifs:
• Un circuit alimentaire plus court et plus visible
• Une production et une consommation alimentaires plus durables
• Une plus grande plus-value sociale autour des initiatives liées à l'alimentation
• Une diminution des déchets alimentaires
• Une réutilisation maximale des déchets alimentaires comme matières premières
Lors du lancement de la stratégie, des stakeholders de tout le système alimentaire ont été
rassemblés: agriculteurs, fédérations, établissements horeca, personnes issues de l'enseignement,
asbl, etc. Dans le cadre de sa stratégie alimentaire, la ville de Gand veut avant tout soutenir les
acteurs locaux et avoir un rôle de facilitateur. Avec Gand en garde, la ville entend s'engager pour
renforcer et étendre les initiatives existantes et nouvelles. Le but était de lancer la stratégie de la ville
mais aussi de puiser implication et inspiration dans le réseau.
20
Entre-temps, Gand en garde est en phase de lancement. Certaines initiatives sont prises par la ville,
d'autres sont prises par d'autres organisations et soutenues par la ville lorsque c'est possible. Cette
année, la ville agit dans le domaine du gaspillage alimentaire.
De nouvelles initiatives voient par ailleurs le jour dans le domaine de l'agriculture urbaine: un jardin
agricole urbain qui livrera ses produits à un restaurant pop-up et créera des emplois sociaux, un
terrain vague transformé par le quartier en jardin urbain, etc. Enfin, Gand fête cette année le 5e
anniversaire des Jeudis Veggie et continue à promouvoir ce thème.
Mais d'autres pistes demandent aussi plus de temps pour produire des résultats. Un groupe politique
y travaille. Ainsi, on examine l'espace et une étude agricole entamée cette année vise par exemple à
cartographier les besoins de l'agriculture professionnelle et de l'agriculture urbaine afin d'en tenir
compte lors de l'établissement de nouveaux plans d'urbanisme, on examine comment activer des
terrains vagues pour l'alimentation. Il y a aussi tout un travail sur la collaboration avec le secteur
agricole au sujet des circuits courts, de la vente à la ferme, des marchés fermiers. Enfin, le thème de
l'alimentation est également abordé dans l'environnement scolaire, au moyen notamment des
jardiniers à l'école et des repas scolaires.
21
3.2. 3 La ville de Rotterdam
Intervention de Kees van Oorschoot, Municipalité de Rotterdam
Résumé de l’intervention (rédigé par Kees van Oorschot )
Food & the City, agriculture urbaine à Rotterdam et dans ses alentours
La commune de Rotterdam mène des actions pour rendre la ville plus verte et plus durable.
L'agriculture urbaine peut apporter une contribution importante à la qualité de la ville. L'agriculture
urbaine est la culture de fruits et légumes en ville ou l'agriculture avec vente directe aux
consommateurs. Cela va des potagers de quartier aménagés dans des terrains vagues à des
entreprises agraires à part entière aux abords de la ville. La commune entend conserver le caractère
actuel, spontané de l'agriculture urbaine, faciliter les nouvelles initiatives dans le domaine de
l'agriculture urbaine et soutenir la commercialisation des produits locaux.
En 2011, l'administration communale a élaboré un document politique décrivant la signification que
pouvait avoir l'agriculture urbaine pour Rotterdam et les actions entreprises par la commune elle-
même. L'accent est mis sur les domaines suivants:
- Améliorer la santé des habitants de Rotterdam. En consommant des denrées alimentaires plus
saines et en bougeant, on doit améliorer sa santé;
- Renforcer l'économie durable En donnant aux producteurs de la région un meilleur accès au
marché urbain, ils augmentent leurs revenus et les consommateurs sont assurés d'avoir des
produits plus frais. Cela crée par ailleurs dans la ville de nouvelles opportunités d'entreprendre
grâce à la production, au traitement et à la transformation de denrées alimentaires;
- Augmenter la qualité spatiale. L'agriculture qui s'adresse plus directement au consommateur
urbain peut contribuer à augmenter la beauté et l'accessibilité du paysage. Les potagers et les
vergers urbains permettent aussi de varier la végétation.
Hormis ces trois points principaux, l'agriculture urbaine contribue également à d'autres objectifs tels
qu'une plus grande cohésion sociale et la réduction des kilomètres parcourus par les denrées
alimentaires.
La commune de Rotterdam essaie de libérer de l'espace sur les terrains de la commune pour des
initiatives (temporaires) venant d'habitants et d'organisations qui veulent aménager un potager. A
plusieurs endroits où la commune possède encore des terrains en dehors de la ville, la priorité est
22
donnée à des entreprises agricoles qui veulent davantage s'orienter sur la ville. Mais Rotterdam veut
avant tout mettre les acteurs en contact en organisant des réunions ou d'autres activités. Les
missions commerciales qui se sont rendues dans trois régions en dehors de la ville constituent la
principale initiative prise dans ce cadre. A cette occasion, les entrepreneurs de la ville ont pu visiter
des fermes afin de découvrir des produits régionaux spéciaux. Un Food Council a par ailleurs été mis
en place pour conseiller l'administration communale sur la stratégie alimentaire. Toutes sortes
d'acteurs se rencontrent au sein du Food Council, tels que des chefs de grandes entreprises, des
banques, mais aussi des tenanciers de restaurant, des commerçants et des chercheurs. Ils ont en
commun cette volonté de passer à la vitesse supérieure au niveau de l'agriculture urbaine à
Rotterdam.
www.rotterdam.nl/stadslandbouw et www.rotterdam.nl/foodcouncil
23
Clôture de la matinée par Evelyne Huytebroeck, Ministre de
l’environnement
Discours d’Evelyne Huytebroeck, Ministre bruxelloise de l’Environnement, de l’Energie et
de la Rénovation Urbaine
Bonjour à toutes et à tous,
Je suis particulièrement heureuse d’être avec vous ce matin pour faire le point sur le
développement de l’agriculture urbaine à Bruxelles. Par agriculture urbaine, j’entends une «
agriculture localisée dans la ville ou à sa périphérie, dont les produits sont majoritairement
destinés à la ville ». C’est vrai qu’en à peine 5 ans, la situation a beaucoup évolué et que de
nombreux projets ont vu le jour. Et je tiens d’emblée à vous remercier tous d’y contribuer.
Le développement de l'agriculture urbaine en Région bruxelloise correspond à des
engagements citoyens, sociaux, entrepreneuriaux et politiques.
C’est en effet la volonté du Gouvernement que d'encourager Bruxelloises et Bruxellois,
citoyens et entrepreneurs, à renouer avec la production alimentaire. Que celle-ci se fasse à
toute petite échelle, en installant un pot d’herbes aromatiques sur le balcon, ou à plus large
échelle, dans le cadre de fermes urbaines, qu’il s’agisse de potager individuel, collectif,
professionnel ou mixte.
24
Le soutien aux activités agricoles urbaines s’intègre dans les politiques menées pour faire de
Bruxelles une Ville Durable, notamment les politiques de rénovation urbaine, de gestion des
espaces verts, de biodiversité et d’alimentation durable.
Les objectifs poursuivis sont multiples et tiennent au caractère multifonctionnel de
l’agriculture urbaine.
Ainsi, la politique de soutien à l’agriculture urbaine menée à Bruxelles vise à
a) répondre aux besoins de sécurité et de qualité alimentaires des citadins
En 2030, 60% de la population mondiale vivra en ville, une population qui éprouve des
difficultés croissantes à accéder à une nourriture de qualité. Or, en cultivant des produits
alimentaires eux-mêmes ou à travers des groupements, les ménages peuvent réduire le coût
d'achat de la nourriture et disposer d'aliments de bonne qualité.
A Bruxelles, en mobilisant l'équivalent de 1650 ha, on pourrait couvrir 40% des besoins en
fruits et légumes de l'ensemble de la population.
En outre, la demande en produits de saison et de proximité est en forte croissance.
Notamment parce que les cuisines de collectivité intègrent de plus en plus souvent des
critères de durabilité dans leurs cahiers des charges. Une évolution à laquelle a contribué
fortement le projet de Cantines durables mené par Bruxelles Environnement. Il importe
aujourd'hui de soutenir l'offre durable pour pouvoir satisfaire cette nouvelle demande.
b) améliorer la qualité de l’environnement et du cadre de vie
La relocalisation des productions alimentaires et le recours à des méthodes de production
respectueuses de l’environnement permettent de réduire les impacts environnementaux de la
production et du transport.
L'agriculture en ville peut également améliorer la qualité de l’air, réduire les îlots de chaleur,
diminuer les eaux de ruissellement, fixer le carbone, protéger la biodiversité...
En outre, elle réinstaure les rythmes issus de la nature au sein de la ville. Elle maintient des
espaces ouverts au cœur des quartiers et participe pleinement à la qualité du cadre de vie.
c) encourager les comportements favorables à la santé et la citoyenneté
La relocalisation de la production en ville favorise le développement de repères nécessaires à
des comportements alimentaires plus durables, ce qui est bénéfique pour la santé. En outre,
la pratique du jardinage constitue une activité physique et de détente, contribuant
également à lutter contre le surpoids, le stress.
Le jardinage, sous toutes ses formes, est pourvoyeur de liens sociaux. Depuis quelques
années, une nouvelle tendance se marque en faveur de projets collectifs. Les jardins potagers
deviennent alors des lieux de convivialité et de bien vivre ensemble.
25
d) Pour créer de la valeur ajoutée locale et des emplois
L’agriculture urbaine est également une activité économique, qui peut fournir à la ville des
produits de qualité et de nombreux emplois. L’étude réalisée par les Facultés Saint Louis en
collaboration avec le bureau Greenloop indique qu'une politique volontariste pourrait à 10
ans soutenir la création de nombreux nouveaux emplois, des emplois diversifiés dont une
grande partie pourront être occupés par les femmes, les jeunes, y compris les moins
diplômés, les personnes souffrant de handicap ou en décrochage.
Pour soutenir le développement de l’agriculture urbaine à Bruxelles, nous avons travaillé en
plusieurs phases, du potager à la ferme urbaine.
Ainsi, l’agriculture urbaine s’est d’abord concrétisée par les projets de citoyens qui
souhaitaient cultiver une parcelle individuelle ou prendre part à un projet collectif, portés
autant par l’envie de disposer d’aliments de qualité que de partager une activité avec
d’autres personnes. Cette implication citoyenne importante, en particulier du secteur
associatif, est à la fois le moteur initial et le creuset de toute une série d’expérimentations en
cours actuellement. Ce foisonnement est renforcé par les croisements incessants d’idées
favorisés par le web et les réseaux sociaux.
Pour soutenir cette dynamique, nous avons lancé en 2011 un programme d’action intitulé
Maillage potager, qui consiste à
• accroître la surface dédiée à la culture potagère en Région bruxelloise ;
• encourager la pratique du maraîchage parmi les différents groupes de population,
• encourager l’émergence de nouvelles activités économiques de production
maraîchère ;
• transversalement, favoriser des pratiques de maraîchage respectueuses de
l’environnement, qui soutiennent la biodiversité locale et le recours aux méthodes de
production écologiques.
• C’est ainsi notamment que 26 projets de jardins collectifs ont pu démarrer et bénéficier du
soutien du Début des haricots et d’une mise en réseau via le site web des potagers urbains
• 220 parcelles sur 2,3 hectares sont mises à disposition des citoyens bruxellois dans les
espaces verts gérés par Bruxelles Environnement
• Que plus de 900 personnes ont pu suivre des cours de maraichage et que 50 autres personnes
sont devenues maitres maraichers, capables d’accompagner la mise en route de projets chez
d’autres citadins
• Que 12.500 Kits de graines ont été distribués pour encourager le grand public à cultiver des
herbes aromatiques et des légumes dans leur jardin, sur leur balcon ou leur appui de fenêtre.
• Durant tout l’été 2013, les Bruxellois ont été invités le jeudi soir à prendre l’apérovert au parc
mangeable où les parterres plantés de légumes invitaient à la cueillette et à la pratique
maraichère
• Le soutien à de très nombreux projets : fermes d’animation et pédagogiques à Uccle, Jette et
Nos Pilifs, Potage-toit et Jardin des couleurs du Début des haricots, Les jardins de Pomone, le
développement de potagers dans les quartiers durables et les Agendas 21, Taste of Brussels
26
et Aquaponiris du Village partenaire, les cerisiers du Bral…sans oublier Park Design qui cette
année aura pour thème l’agriculture urbaine.
De plus en plus d’écoles installent un potager et l’utilisent comme support pédagogique pour
familiariser les petits avec les rythmes des saisons, les espèces potagères et leur
développement, la biodiversité. Ainsi plus de 50 écoles ont obtenu un soutien financier et un
accompagnement par Le début des haricots ou le CRIE Tournesol. Les enfants bruxellois
peuvent poursuivre cet apprentissage les mercredis et durant les vacances dans les fermes
pédagogiques et d’animation (ferme des enfants de Jette, ferme d’Uccle et Nos Pilifs).
A côté de ces potagers citoyens, associatifs, pédagogiques, apparaissent de nouvelles
activités économiques de production alimentaire en ville à destination du marché : il y a
aujourd’hui un florilège de projets, les uns plus avancés que les autres mais participant tous
d’un même esprit entrepreneurial. On produit à Bruxelles des légumes, des fruits et petits
fruits, du cresson, du miel …mais aussi des champignons et des grillons !
Produire en ville n’est pas produire comme à la campagne. Les projets de production
s’intègrent et s’appuient sur les structures de la ville au sein du tissu urbain.
Pour exemple : ces projets de serres qui entretiennent un lien organique avec le bâti : double
enveloppe permettant d’accroître les performances énergétiques du bâtiment, elles sont
également un lieu de production alimentaire permettant le traitement des eaux usées, le
recyclage du CO2 en oxygène.
Si l’agriculture péri-urbaine conserve un lien à la terre, l’agriculture intra-urbaine explore,
quant à elle, toute une série d’autres surfaces disponibles, tout en essayant d’y adapter les
techniques agronomiques existantes ou d’en inventer de nouvelles. L’aquaponie, par
exemple, combine productions de poissons, de légumes et de vers.
La professionnalisation n’en est encore qu’à ses débuts, particulièrement en ce qui concerne
l’agriculture intra-urbaine mais elle se développe, en s’appuyant sur le travail de bureaux
d’étude comme Lateral Thinking Factory, Greenloop, Ecores, Groupe One et des universités.
L’étude réalisée par Greenloop pour identifier les business models les plus porteurs indique
que les facteurs de réussite sont essentiellement la maitrise de techniques agronomiques
adaptées et les qualités de management et de marketing. Les projets rentables ont
également en commun les caractéristiques de recourir aux circuits courts pour la livraison de
leurs produits et de cibler des produits à haute valeur ajoutée ou des produits de niche. Ils
sont aussi tous multifonctionnels.
Avec l’Alliance Emploi-Environnement, le gouvernement bruxellois veut poursuivre la
professionnalisation de l’agriculture urbaine. Parmi les 50 fiches actions qui ont été adoptées
par le gouvernement fin 2013 et lancées pour la plupart en 2014, 18 ont un lien direct avec
l'agriculture urbaine et concernent le développement de compétences et d'outils, l’inventaire
des espaces disponibles, la formation de personnel qualifié, le test via des projets-pilotes, le
soutien à la création d'entreprises de production (pleine terre, serre, toiture…), l’aide à
l’installation, la recherche et développement etc. Un exemple concret : le projet
Jard’inspiration de la Ferme Nos Pilifs, projet d’insertion mais également d’accompagnement
de la population au maraichage urbain.
27
Aujourd’hui, la programmation FEDER 2014-2021 ouvre de nouvelles opportunités pour la
consolidation des projets et l’émergence de nouveaux projets puisque l’agriculture urbaine
est une des thématiques retenues.
Maintenant que la dynamique est lancée à Bruxelles, il nous reste à établir de fructueuses
collaborations avec les deux autres Régions, qui constituent notre périphérie. Si Bruxelles est
identifié comme un marché privilégié pour l’écoulement des produits de Flandre et de
Wallonie, il nous revient de fixer les critères de qualité différentiée que nous souhaitons pour
les produits proposés aux Bruxellois. L’occasion également de négocier de nouvelles alliances
win-win pour qu’en échange d’un marché, nous puissions obtenir des emplois pour les jeunes
Bruxellois dans les secteurs agricoles de la périphérie.
Encore une fois, je vous remercie toutes et tous pour vos contributions ; c’est tous ensemble
que nous ferons de Bruxelles une ville durable.
Je vous remercie et vous souhaite un excellent après-midi de travail.
28
4. Résultats de l’après-midi : les ateliers thématiques
Quatre ateliers thématiques ont été proposés afin d’aborder et explorer des sujets clés sur le
développement de l’agriculture. Les ateliers se sont déroulés en deux temps. Tout d’abord, des
experts thématiques ont apporté leur éclairage ou témoignage par rapport à la question posée.
Ensuite, les participants ont travaillé en sous-groupes sur l'identification et la description de solutions
permettant le développement et la montée en puissance de l’agriculture urbaine en rapport avec la
thématique de l’atelier.
4.1 Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles?
Descriptif :
Le développement de l’agriculture urbaine en RBC dépend notamment de l’accès à la terre. Deux
études récentes ont été présentées afin d’ouvrir le débat. Il s’agit de l’étude du BRAT sur les jardins
potagers (pour Bruxelles Environnement) et celle de SUMResearch sur la zone agricole bruxelloise de
Neerpede (pour Bruxelles Environnement et la Vlaamse Landmaatschappij). L’introduction a été
complétée par Terre en Vue, association qui vise à faciliter l’accès à la terre pour les maraîchers.
L’objectif de l’atelier était d’envisager comment (re)concilier les besoins en espace, notamment pour
le logement, avec la préservation et revalorisation du patrimoine agricole. Par quels types de projets
valoriser ces espaces ? Quels bénéfices faire valoir ? Quelles parties prenantes mobiliser?
Présentations :
Organisation Nom de l’intervenant Présentation
SUM Research Patrick Moyersoen
Plan directeur interrégional pour
NEERPEDE
BRAT Karine Hermanus Afdeling Groene Ruimten
Terre en Vue Maarten Roels N/A
Points clés du workshop :
• Sécuriser le foncier, notamment via les documents de planification (PRDD, PRAS…)
• Mieux connaître les terres disponibles : localisation, surface, propriétaire, statut juridique,
type de sol (ce chantier progresse via notamment l'étude BRAT mais n'est qu'un début)
• Intérêt de l'étude historique et paysagère des zones (exemple de l'étude de SUM) > renvoie
vers la question de la valorisation économique pour les agriculteurs de l'entretien des
paysages
Idées phares :
1. Cartographie des espaces disponibles et cadre légal :
Rendre accessible via une cartographie les données liées aux terres disponibles, et faciliter le
contact entre les propriétaires de terrain et les porteur de projet. Une asbl ou un acteur public
servirait de facilitateur/d’intermédiaire. Cet organisme aurait une connaissance particulière des
29
questions immobilières, juridiques mais aussi des besoins des agriculteurs urbains. Clarifier le
cadre légal de l’agriculture urbaine et Bruxelles est indispensable.
2. Sécurisation des terres agricoles bruxelloises
Sécuriser les terres agricoles en promouvant l’agro-écologie, faire la promotion des circuits
courts, remettre au gout du jour les techniques anciennes et efficaces, développement de
l’association Terres en Vue à Bruxelles, pour conserver les terrains agricoles, les terres en friches,
et éventuellement développer une ceinture alimentaire.
3. S’intégrer à la construction des bâtiments
Faciliter l’occupation précaire et temporaire de terrain entre le développement du projet et sa
construction. Compensation Ecosystémique, si on construit sur un terrain qui servait de potager
ou d’espace vert, il faut une obligation de « replacer » ce lieu, soit sur le toit, soit ailleurs à
Bruxelles. Pour ce faire, rassembler les différents acteurs publics, évaluer les impacts
environnementaux du bâtiment pour les compenser.
4. Utilisation des espaces publics :
Réserver une partie des espaces publics pour des activités agricoles. Favoriser dans les espaces
publics des arbres productifs, former un cadre légal, politique, administratif afin de favoriser
l’accès à la terre.
30
4.2 Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à
disposition?
Descriptif :
Il existe encore trop peu de savoir-faire en agriculture urbaine, les infrastructures ne sont pas
adaptées et la demande, bien que présente, n’est pas facile à atteindre. Néanmoins, les choses
bougent et s’organisent.
L’objectif de l’atelier 2 était d’appréhender les outils disponibles et nécessaires au développement de
la filière agriculture urbaine. Comment faire pour que ces différents secteurs (formation,
accompagnement, distribution) se coordonnent au mieux pour l’essor de la filière ? Comment
connecter l’amont et l’aval de la filière?
Les Missions Locales d’Ixelles et d’Etterbeek, acteurs de l’insertion socio-professionnelle, nous ont
parlé de leur formation en Horticulture biologique. Le Credal, organisme de micro-crédit, a abordé
les diverses initiatives mises en place pour faciliter la concrétisation de projets agricoles. L’Heureux
Nouveau, distributeur de produits bios à vélo, a partagé avec nous ses expériences
d’approvisionnement auprès des pionniers de la production urbaine. Enfin, Les Petits Mondes,
entreprise de formations et de design en permaculture, nous ont parlé de leur offre.
Présentations :
Organisation Nom de l’intervenant Présentation
Missions Locales d'Ixelles et
Etterbeek Barbara Nyssen
Formation en maraichage
biologique
Crédal Celine Descamps Investissez dans vos valeurs
L'Heureux Nouveau Pierre N/A
Les Petits Mondes Pauline Lemaire
Agriculture urbaine et
permaculture
Points clés du workshop :
• Une filière de transformation et de conservation pour la production agricole bruxelloise
• Une augmentation de la surface agricole, en particulier dans les espaces verts
• Une mise en réseau (ou centralisation) des productions urbaines
Idées phares :
1. Transformation et conservation
Créer des ateliers in situ de transformation et de conservation des produits de l’agriculture
bruxelloise. Exemple : pour lisser le pic de production de tomates, installer des ateliers de fabrication
31
de coulis, de sauces, etc. ainsi que des frigos ou des caves. Cela permet d’assurer
l’approvisionnement de Bruxelles toute l’année, et de contrôler les stocks et les prix.
2. Filièèèère de valorisation des dééééchets organiques
Pour alimenter l’agriculture urbaine en compost de qualité. Pourquoi ? Car aujourd’hui beaucoup de
déchets vont à l’incinérateur (alors que déchets composés à 80 % d’eau !). Comment ? Généralisation
de la collecte sélective + revalorisation par biométhanisation et/ou compostage. Il existe un projet
pilote à Evere & Etterbeek pour évaluer les modalités techniques. Profiter de la mise en conformité
avec les futures normes européennes.
3. Augmenter la surface agricole
Obliger qu’une partie (%) de la surface des parcs urbains soit mise en production maraîchère (à faire
par l’IBGE). Créer une cellule de l’IBGE responsable de ces surfaces et de la production, et impliquer
des comités de quartier citoyens pour la gestion (éventuellement les rémunérer).
4. Mise en rééééseau des productions urbaines (intra et extra muros)
Coordonner l’offre (équilibrer la production au niveau global), mais aussi centraliser l’information
pour faciliter l’aval de la filière (transformation, conservation, restauration, etc.)
32
4.3 Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ?
Descriptif :
En ville, la terre propice à la culture est rare. Les bâtiments offrent des alternatives comme support
de production. Mais les questions restent nombreuses. Que ce soit en matière d’urbanisme,
d’articulation avec le bâti, de techniques de production, de rendements…. Comment aborder cette
forme innovante de « re-verdurisation » de la ville ?
Cet atelier avait pour objectif d’explorer toutes les nouvelles idées pour intégrer d’avantage l’AU aux
bâtiments avec pour intervenants : LateralThinkingFactory, bureau de facilitation en architecture et
de design urbain, qui a développé et illustré le concept. Abattoir, qui a présenté leur projet de ferme
urbaine. Enfin, Haissam Jijakli de l’université de Gembloux, qui nous a parlé de Faktory à Liège, un
projet d’incubateur résolument innovant où le bâtiment joue un rôle central.
Présentations :
Organisation Nom de l’intervenant Présentation
Lateral Thinking Factory Michael Moradiellos Urban Farming
Université de Gembloux Haissam Jijakli Faktory project
Abattoir Jo Huygh
Projet pilote d’agriculture
urbaine à Cureghem
Points clés du workshop :
• L’intégration de l’agriculture urbaine est absolument nécessaire
• Besoin d’un facilitateur pour les questions réglementaires et techniques
• Besoin d’un bâtiment exemplatif qui puisse convaincre les promoteurs de se lancer dans cette
direction
• Les services urbanistiques doivent s’impliquer dans cette thématique
Idées phares :
1. Facilitations administratives pour l’Agriculture Urbaine (AU).
Les formalités administratives sont perçues comme lourdes et décourageantes pour les promoteurs
voulant intégrer l’AU dans leurs projets. Il est proposé de faire un calcul avec un plancher vert plutôt
que gris, et de supprimer la notion qu’une serre sur un toit est une construction supplémentaire. En
outre, un centre expertise « facilitateur » pourrait être créé. Celui-ci pourrait orienter les
promoteurs, former les administrations, conseiller sur les permis et travailler sur les freins. Il pourrait
également centraliser l’information sur des questions de rentabilité / productivité, de coût de
l’installation, de réglementation, de bonnes pratiques, etc.
33
2. Bâtiment exemplaire (cf. Ernest Tuin, écoles combinées avec potagers)
Créer des bâtiments (dans le cadre de la construction de nouvelles écoles par exemple) où tous les
flux de matières seraient visibles (eau, terre, compost, énergie,…), et qui peuvent servir d’exemples
éducatifs. Ces bâtiments devraient présenter toute la palette de l’AU : apiculture, serres, bacs de
légumes, restaurants, …
3. AU sur le toit des supermarchés
Importance de lever les réticences des promoteurs (surcoût des infrastructures, vide juridique,
normes techniques, gestion du voisinage, accès au toit,…)
4. Favoriser la culture verticale
Les raisons : grandes surfaces disponibles, esthétisme, cultures verticales comestibles, réduction de
la chaleur en ville.
Comment : favoriser les fenêtres coulissantes, obligation pour les nouvelles constructions, offrir un
rabattement fiscal.
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4.4 Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine !
Descriptif :
Les initiatives et les projets en agriculture urbaine démarrent un peu partout à Bruxelles. Elles ont
toutes en commun le fait d’être pionnières et de tenter d’être viables économiquement et source
d’emplois.
En plus des échanges d’expériences avec les porteurs de projets présents le matin, Greenloop a
présenté une étude réalisée en 2013 sur la viabilité des business models en agriculture urbaine dans
les pays du Nord. Cette étude déborde d’initiatives, de cas pratiques et d’expériences concrétisables à
Bruxelles.
L’objectif de cet atelier était d’inspirer et d’apprendre en dialoguant avec les entrepreneurs présents
et en se basant sur les cas présentés dans l’étude. Notamment en identifiant les freins et leviers au
démarrage de nouvelles activités en agriculture urbaine.
Présentations :
Les orateurs de cet atelier étant les entrepreneurs de la matinée, il n’y pas eu de présentation
supplémentaire pour ceux-ci (voir section 3.1 pour le lien vers leur présentation). Il y a une
présentation supplémentaire par Greenloop sur les Business Models d’agriculture urbaine dans le
Nord.
Organisation Nom de l’intervenant Présentation
GreenLoop Gauthier Chapelle
Le Champs de Cailles Antoine Sterling N/A
Urban Farm Company Jean-Patrick Scheepers N/A
Little Food Raphael Dupriez N/A
PermaFungi Martin Germeau N/A
Résultats du workshop :
• Les porteurs de projets ont encore peu d’aide sur le sujet – secteur innovant
• Il existe une différence de vision entre les porteurs de projets ayant une approche « pleine »
terre et les partisans du hors sol – en tout cas lorsqu’il s’agit de production maraichère
• Le manque de cadre légal notamment en termes d’urbanisme et de financement est un frein
important au développement d’initiatives.
Idées phares :
1. (Infra) Structure de soutien au lancement de projet en Agriculture urbaine
Le secteur étant encore fort jeune, il y a besoin d’un lieu combinant différentes fonctions : recherche
sur des techniques de production, accompagnement des porteurs de projets et lieu de d’échange de
savoir (espace collaboratif, formation, collecte et diffusion de connaissances). Par ailleurs, ce lieu
agirait comme une vitrine pour ce secteur naissant. Il doit donc être ancré dans la ville et agir comme
un hub.
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2. Promouvoir et faciliter la culture sur toit
La culture sur toit apparait comme incontournable. Tout d’abord parce que face au manque de place
au sol, les regards et les projets se dirigent vers ces surfaces de substitution. Ensuite, le
développement de la production sur toit participe à la verdurisation de la ville avec tous les bénéfices
qu’on lui connait (gestion des eaux de pluie, soutien à la biodiversité, refroidissement et dépollution
de l’air). Par ailleurs, ce type de culture permettrait potentiellement une très grande proximité avec
les lieux de vente ou de consommation (circuit très court et réduction du transport). Le
développement d’une telle approche demande néanmoins de la recherche sur l’optimisation des
techniques de production dans ce type de conditions. Une réflexion sur les techniques, sur des
questions de sécurité, de stabilité et d’étanchéité, ainsi que sur les incitants financiers et primes est
nécessaire.
3. Le développement de centres de transformation :
Afin d’assurer le développement de l’agriculture urbaine comme filière économique, il faut prévoir la
commercialisation des produits issus de celle-ci. Dans ce cadre, la création d’ateliers de
transformation mutualisés serait idéale afin de rendre l’accès à ceux-ci possible au plus grand
nombre. Il s’agirait de cuisines expérimentales (test de recettes) avec la possibilité de passer à une
échelle plus commerciale ensuite. Possibilité de sous-traitance à des ateliers de travail adapté ou
partenariat avec des écoles telles que le CERIA ou le CIRIA.
4. Valorisation de Neerpede comme zone agricole test
Neerpede est la dernière grande zone agricole de Bruxelles et dès lors, il s’agit d’utiliser cette
ressource. Il pourrait ainsi y avoir un centre de formation et de test à l’activité agricole. Il pourrait
encore s’agir de faciliter l’accès à la terre à des projets d’insertion socioprofessionnelle afin de
former et de créer des emplois pour des personnes précarisées.
36
5. Conclusions
La matinée du symposium aura eu pour résultat d’illustrer le dynamisme et la diversité des
entrepreneurs en agriculture urbaine. Beaucoup de ces initiatives sont jeunes et démontrent le
besoin de soutenir ce secteur en émergence. Les approches plus innovantes en termes de symbiose
avec l’écosystème urbain (insectes, champignons, aquaponie) démontrent un besoin de recherche et
d’expérimentation en techniques de production urbaine. Les approches plus traditionnelles (pleine
terre) explorent quant à elles le besoin de repenser les circuits alimentaires. Toutes ces approches
participent à la redéfinition de l’espace urbain, interrogent sur l’urbanisme et interpellent autant les
agronomes que les sociologues.
Au-delà des différences techniques et conceptuelles de l’agriculture urbaine, ce secteur en appelle à
de vrais entrepreneurs. Tous les intervenants de la matinée ont su faire preuve d’imagination, de
prise de risques, de capacités à construire de vrais réseaux et des partenariats solides, de
communication, etc., une main dans la terre, l’autre sur le clavier, leur dynamisme à entreprendre et
innover, et leur enthousiasme à améliorer la qualité de vie en ville donnent envie de voir d’autres
vocations émerger.
La présentation de politiques urbaines de soutien à l’agriculture urbaine aura établi que les villes sont
encore au début de la démarche. Il semble que les premières étapes sont la reconnaissance de
l’existant et le soutien à l’émergence de nouvelles initiatives (appels à projets, événements sur le
sujet) pour sonder la pertinence de s’engager plus loin. Lorsque les projets prennent de l’ampleur, les
villes doivent aller plus loin dans leur engagement et prendre des positions en termes d’urbanisme,
de politique de régénération urbaine.
L’après-midi fut consacrée à l’approfondissement de 4 thématiques avec la participation du public :
- Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles ?
- Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition ?
- Atelier 3 : L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ?
- Ateliers 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine !
L’approche participative utilisée nous a permis de faire ressortir l’enthousiasme et la connaissance du
public présent. De nombreuses idées ont été développées et discutées afin d’encourager le secteur à
se développer dans la capitale.
Si des premiers jalons sont déjà posés pour un essor de l’agriculture urbaine à Bruxelles, et que celle-
ci témoigne d’un beau dynamisme entrepreneurial, il reste de gros efforts à fournir pour encourager
d’autres entrepreneurs à se lancer et pour pérenniser les activités. En effet, si les aides générales à la
création d’entreprises existent (voir annexe 2 outils d’aide à l’entrepreneuriat), elles sont encore peu
adaptées aux besoins des entrepreneurs de l’AU et ses parties prenantes (promoteurs, etc.). Ainsi,
au-delà de conseils pratiques, l’apparition de l’agriculture en ville pose de nombreuses questions
techniques : Quelles fonctions pour quels sols ? Quelle pollution présente ? Comment valoriser au
mieux les fonctions non productives de l’agriculture dans la cadre de la gestion de la ville, etc.
De plus, la production alimentaire primaire étant absente des villes, son retour demande également
des réponses d’ordre législatif : Que peut-on produire en ville et sous quelle condition? A quel endroit
37
(quid d’une cave de logement utilisée pour la production de champignons ?) Bref, des questions qui
demandent que la ville s’intéresse à ces nouveaux entrepreneurs afin de les soutenir et de leur
permettre d’avancer dans un cadre clair.
Au vu de la volonté et de l’optimisme des citoyens et des pouvoirs publics, nous ne doutons pas que
cela deviendra une réalité dans les prochaines années.
38
Annexes :
Annexe 1 : Liste orateurs
1. Speed presentation:
Organisations Orateurs
Permafungi Martin Germeau
Little Food Raphael Dupriez et Maité Mercier
Champs des Cailles Antoine Sterling / Anga Vangeert / Martin Philipart
Urban farm Company Jean-Patrick Scheepers
BioBrussels Jean-Pierre De Leener
Urban Farmer Tom Zöllner
Ferme Nos Pilifs Guy van Malleghem
Mise en Perspective Orateurs
Université de Gand Noémie Benoit
Villes
Paris Fabienne Giboudeaux et Nathalie Daclon
Rotterdam Kees van Oorschoot
Ghent Katrien Verbeek
Après-Midi
Atelier 1
SUM Research Patrick Moyersoen
BRAT Karine Hermanus
Terre en Vue Maarten Roels
Atelier 2
Missions Locales d'Ixelles et
Etterbeek Barbara Nyssen
Crédal Celine Descamps
L'Heureux Nouveau Pierre
Les petits mondes Pauline Lemaire
Atelier 3
Lateral Thinking Factory Michael Moradiellos
Université de Gembloux Haissam Jijakli
Abattoir Jo Huygh
39
Atelier 4
Greenloop Gauthier Chapelle
Permafungi Voir plus haut
Little food Voir plus haut
Champ des Cailles Voir plus haut
Urbanfarm company Voir plus haut
40
Annexe 2 : Outils d’aide à l’entreprenariat :
Les entrepreneurs désireux de se lancer ont une série d’outils à leur disposition à Bruxelles. A
commencer par Impulse.Brussels (anciennement Agence Bruxelloise de l’Entreprise) qui a notamment
pour fonction d’ être l’interface qui permet à tous ceux qui entreprennent en Région bruxelloise, de
trouver immédiatement et facilement l'information concrète dont ils ont besoin, et d’identifier
immédiatement et facilement les personnes qui, au sein des organisations publiques et privées, vont les
aider à consolider durablement leurs projets.
Par ailleurs, ce service est également décentralisé au sein des guiches d’économie locale. En effet,
depuis le 1er juillet 2003, les indépendants et les (candidats) entrepreneurs peuvent désormais
s’adresser à une instance unique, « le guichet d’entreprises », pour le traitement d’une série de
formalités administratives allant de pair avec la création de leur propre affaire ou entreprise.
De plus, Impulse, tout comme les guichets, offre un service d’accompagnement personnalisé ou un
conseiller suit de manière individuelle le bon développement du projet. Les Guichets offrent une aide
généraliste bien que certains se spécialisent dans certains domaines ou thématiques.
41
Liste des Guichets d’entreprises agréés
bruxellois
• Esplanade du Heysel 65
1020 Laeken
02/475 45 02
http://www.acerta.be
BIZ GUICHET D'ENTREPRISES
• Rue Royale 284
1000 Bruxelles
02/ 609 62 30
http://www.xerius.be
EUNOMIA
• Avenue du Cortenbergh 71/4
1000 Bruxelles
02/ 743 05 10
• Boulevard Anspach 111/4
1000 Bruxelles
02/ 502 47 52
http://www.eunomia.be
FORMALIS
• Rue d'Arlon 92
1040 Etterbeek
02/ 230 58 12
• Avenue Fonsny, 40
1060 St Gilles
02/ 507 16 63
http://www.formalis.be
PME DIRECT
• Boulevard Anspach 111
1000 Bruxelles
02/ 513 64 84
• Rue des Deux Eglises 29
1000 Bruxelles
02/ 238 07 07
• Rue de la Montagne 30-32
1000 Bruxelles
02/ 500 14 43
• Rue de l'Hôpital 31
1000 Bruxelles
02/ 512 09 55
• Rue Royale 75/1
1000 Bruxelles
02/ 250 00 30
• Avenue des Croix de Guerre 94
1120 Neder-over-Hembeek
02/ 247 00 84
• Rue de Spa 8
1000 Bruxelles
02/ 238 05 49
• Boulevard de la Woluwe 46/9
1200 Woluwe-Saint-Lambert
02/ 778 62 00
http://www.pmedirect.be
GO-START
• Rue de Genève 4
1140 Evere
02/ 729 95 91
• Square Sainctelette 12
1000 Bruxelles
02/ 219 40 08
HDP GUICHET D'ENTREPRISES
• Rue Botanique 75/1
1210 Saint-Josse-ten-Noode
02/ 219 14 88
http://www.hdp.be
PARTENA GUICHET D'ENTREPRISES
• Boulevard Anspach 1
1000 Bruxelles
02/ 549 74 70
• Chaussée d'Alsemberg 772/A
1180 Uccle
02/ 376 63 08
• Rue des Chartreux 45
1000 Bruxelles
02/549 34 62
• Chaussée de Wavre 1510
1160 Watermael-Boitsfort
02/ 672 96 11
http://www.partena.be
LE GUICHET DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE
• Avenue Louise 500
1050 Ixelles
02/ 643 78 09
http://www.cci.be
UCM GUICHET D'ENTREPRISES
• Avenue Adolphe Lacomblé 29-31
1030 Schaerbeek
02/ 743 33 90
• Avenue Konrad Adenauer 6
1200 Woluwe-Saint-Lambert
02/ 775 03 80
http://www.ucm.be
« Sans entrepreneurs, le monde ne serait toujours qu’une idée. » (F. Doriot)
42
Source de financements :
43
Annexe 3 : Listes exhaustives de toutes les idées émises durant les ateliers
Atelier 1 : L’’’’accèèèès àààà la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles?
a) Accès à la terre pour la production
- Créer des Espaces tests agricoles (soutien à l’installation)
- Concevoir les éco-quartiers avec une ferme pour alimenter le quartier
- Sécuriser les terres agricoles
- Créer des zones agricoles dans tous les espaces publics
- Répertorier les espaces disponibles pour la culture maraichère (exploiter le rapport du BRAT)
- Développer une plateforme de partage de jardin
b) Utilisation d’espaces « perdus »
- Développer le concept de « bail à la ferme » (cf. Québec) : contrat standard sur les toits ou
culture verticales
- Développer des containers d’aquaponie déplaçables
- Mettre les espaces de parking à disposition pour de la production urbaine
4) Mécanismes juridiques et financiers
- Mise en place d’un quota communal de mise à disposition de terre/ terrains pour la
production
- Détaxation des propriétaires si mise en place de projet d’agriculture urbaine
5) Techniques et outils de production
- Augmenter la production en réhabilitant des techniques anciennes
- Mobilisation du know-how agricole bruxellois (histoire, migrants, personnes âgées)
- Promouvoir l’échange de graines sur la Région bruxelloise
6) L’autonomie alimentaire de Bruxelles
- Promouvoir les circuits courts avec la périphérie
- Travailler avec les autres Régions au développement d’une ceinture alimentaire bruxelloise
- Créer une coopérative de distribution des légumes bruxellois
- Créer un espace de liens et d’échanges entre les Bruxellois et les producteurs bruxellois
(inventaires des produits et lieux de production)
- Fixer un calendrier et un plan d’action pour atteindre une résilience et une autonomie
alimentaire de Bruxelles (2014 = 2 jours d’autonomie ; 2020 = 5 jours ; 2040 = 15 jours)
7) Agriculture Urbaine et urbanisme :
- Développer la notion de « productive landscape » à Bruxelles
- Envisager les espaces de cultures comme une réserve de services écosytémiques
44
Atelier 2 : Produire et vendre des léééégumes en ville : quels outils àààà disposition ?
a) Accès à la terre pour la production
- Meilleur accès à la terre (avec eau et électricité) pour les projets professionnels.
- Utilisation des intérieurs d'îlots : copropriété partagée / location à un maraîcher / gestion par
Terre-en-vue
- Utilisation des toits pour le maraîchage
- Mise à disposition des jardins particuliers pour le maraîchage (métayage)
- Collaboration renforcée entre Bruxelles-Wallonie-Flandre pour sécuriser et valoriser la
ceinture péri-urbaine bruxelloise.
- Réhabiliter les espaces industriels inutilisés
- Recenser et exploiter les caves (culture de champignons)
- Cartographier les sols exploitables et les espaces disponibles
- Inventaire des espaces disponibles par les contrats de quartier
- Mise à disposition des espaces publics (et privés) par la commune.
- Réhabilitation d’un quartier défavorisé par des « Torrekens » pour louer des espaces de
production.
- Créer des paysages comestibles (tout ce qui pousse doit produire, y compris dans les espaces
publics)
b) Après la production
- Améliorer les débouchés de l’agriculture urbaine (travailler l’aval de la filière)
- Créer des associations avec les grandes surfaces (stands de produits locaux dans les
supermarchés ou sur les parkings). Le système économique est à inventer...
- Repas Bio et Locaux dans les hôpitaux et les prisons
- Ecoulement du lait et des produits laitiers bruxellois
- Cuisines à partager
- Créer un ou plusieurs marchés couverts pour la filière
- Créer un label de production citoyenne et locale
c) Projets pédagogiques
- Améliorer la sensibilisation des consommateurs à la filière locale bruxelloise
- Formation et information dans les écoles (environnement, santé, cuisine, collectif, etc.)
- Créer et enseigner des modèles économiques rentables
- Anciens parkings mis en culture en bacs (projets éducatifs)
- Créer une ferme mobile (péniche) et pédagogique (sur le canal)
4) Mécanismes juridiques et financiers
- Taxer les aliments qui arrivent à Bruxelles (non locaux), ou inclure le coût du transport dans
le prix, ou réduction fiscale pour l’achat de produit locaux.
- Législation : autoriser et encadrer la vente de produits issus de terrains privés (travailler la
notion de Terre agricole)
45
- Responsabilité individuelle et collective sur les parcelles des potagers collectifs.
- Mécanisme pour favoriser les îlots agricoles : baisse des taxes et mécanismes financiers
- Créer un incubateur de projets
- Créer un pôle logistique et pédagogique pour la filière (chambre de commerce)
- Service d’appui en logistique de mobilité (rendre la filière fluide)
- Créer un Sustainable Food Council
- Appels à projets (+ primes pour stimuler les propriétaires)
- Mise en place d’une cellule « Helpdesk »
- Créer un mécanisme de rétribution pour le citoyen producteur
4) Divers
- Proposer des poules aux citoyens (cf. la commune de Mouscron)
Atelier 3 : L’’’’agriculture urbaine, symbiose avec le bââââtiment?
a) Gestion des ressources
- Traitement des eaux, recyclage des matières organiques (récupération des déjections
humaines,…)
- Optimiser l’utilisation de l’eau des bassins d’orage
- Récupérer l’énergie et le CO2 des tunnels
b) Utilisation d’espaces « perdus »
- Production verticale sur des surfaces extérieures
- Utiliser les bâtiments vides comme les écoles pendant les vacances
- Bateaux potagers sur le canal
- Promouvoir l’agriculture dans les caves
- Lancer des appels à projets pour des espaces non utilisés
- Utilisation temporaire des bâtiments non utilisés pour des projets d’AU
- Promouvoir les ruchers sur toit
- Promouvoir l’aquaponie en container
- Exploitations des friches (mais pollution des sols) pour l’aquaponie
- Lancer la notion de bureaux productifs
c) Mécanismes juridiques et financiers
- Monter une plate-forme pour faciliter les relations propriétés – producteur
- Obligation de portance de toit capable d’accueillir de l’AU
- Mesure de compensation de la biodiversité pour des projets de rénovation et de
construction
- Monter une structure d’informations et de partage sur l’AU
- Etablir un cadastre des toitures pouvant accueillir de l’AU
46
- Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine !
a) Soutien à la création :
- Création d’un incubateur Agriculture urbaine
- Création d’un Urban farm lab (recherche multidisciplinaire)
- Filière de formation viable pour mise à l’emploi en agriculture urbaine
- Utiliser la zone de Neerpede pour l’accompagnement de personnes précarisées dans des
projets agricoles
b) Soutien législatif et urbanisme :
- Revalorisation des friches industrielles
- Agriculture urbaine présente dans les zonings industriels
- Permettre l’utilisation de l’espace public pour la production
- Projet de développement d’agriculture urbaine sur toiture dans zone ZIP
- Promouvoir le maraichage sur toit
- Favoriser la culture de plantes dépolluantes sur les façades
c) Développement d’équipements
- Développement d’une filière de déchets organiques pour production d’engrais et récolte de
« l’or brun » par le biais des toilettes sèches
- Mise en place d’un « Brico » de l’agriculture urbaine (matériel, conseils, etc.) cf. growhshop
- Développement de pépinières de quartier
- Création d’un centre de références en expérience citoyenne
d) Après la production
- Organisation de circuit court avec la périphérie
- Développement de produits phares transformés
e) Idées de business en agriculture urbaine :
- Production de spiruline sur les toits
- Vente de kits d’aquaponie
- Potagers sur le toit des entreprises avec ventes directes aux employés
- Développement de produits emblématiques bruxellois (cresson, chicon, etc.)
- Hydroponie sur le canal
- Installation d’un potager sur le toit d’une grande surface

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  • 1. Actes 26 mars 2014 L'AGRICULTURE URBAINE À BRUXELLES L'ÉMERGENCE D'UNE FILIÈRE MAI 2014
  • 2. 2 Table des matières Table des matières ......................................................................................................................................2 Introduction :...................................................................................................................................................3 1. Programme de la Journée .......................................................................................................................4 2. Mise en perspective de l’agriculture urbaine :........................................................................................6 2.1 Une réémergence de l’AU dans les villes du nord ..........................................................................6 2.2 Les bénéfices de l’AU pour les parties prenantes en ville...............................................................6 2.3 Les business modèles de l’AU..........................................................................................................7 3. Résultats de la matinée.........................................................................................................................10 Introduction de la journée par Céline Frémault Ministre de l’économie et de l’emploi : ........................10 3.1 Les entrepreneurs en Agriculture Urbaine :........................................................................................13 3.2 Les politiques de villes.........................................................................................................................17 3.2.1 La ville de Paris .............................................................................................................................17 3.2.2 La ville de Gand............................................................................................................................19 3.2. 3 La ville de Rotterdam...................................................................................................................21 Clôture de la matinée par Evelyne Huytebroeck, Ministre de l’environnement ......................................23 4. Résultats de l’après-midi : Les ateliers thématiques.............................................................................28 4.1 Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles?......................................28 4.2 Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition?................................30 4.3 Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ?...........................................................32 4.4 Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! ....................................................................34 5. Conclusions............................................................................................................................................36 Annexes : .......................................................................................................................................................38 Annexe 1 : Liste orateurs.......................................................................................................................38 Annexe 2 : Outils d’aide à l’entreprenariat : .........................................................................................40 Liste des Guichets d’entreprises agréés bruxellois ...............................................................................41 Source de financements :......................................................................................................................42 Annexe 3 : Listes exhaustives de toutes les idées émises durant les ateliers.......................................43
  • 3. 3 Introduction : La tenue de ce symposium s’inscrit dans le cadre de l’Alliance Emploi-Environnement, thème alimentation durable, une initiative du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale. L’accord du Gouvernement régional bruxellois pour la législature 2009-2014, baptisé « Un développement régional durable au service des Bruxellois », précise que « le Gouvernement visera à faire de Bruxelles un exemple en matière d’alimentation durable. (…) Pour y arriver, il développera un plan stratégique visant à développer l’alimentation durable et l’agriculture urbaine durable à Bruxelles». Après la construction durable, l’eau, les ressources et déchets, l’alimentation durable constitue le 4ème axe lancé par le gouvernement. Cet axe a pour objectif de proposer une transition vers l’alimentation durable. Une alimentation durable consiste, entre autres, à offrir aux Bruxellois une alimentation à des prix accessibles qui préserve la santé, l’environnement et la diversité culturelle. Une des volontés affichées du gouvernement pour l’Alliance Alimentation durable est de pousser la professionnalisation de l’agriculture urbaine. Parmi les 50 fiches actions qui ont été adoptées par le gouvernement fin 2013, 18 ont un lien direct avec l'agriculture urbaine. L’agriculture urbaine, par son caractère multifonctionnel1 , s’impose progressivement et internationalement comme un axe stratégique de développement urbain. Elle permet en effet de répondre à de nombreux enjeux liés à l’alimentation durable et à l’évolution socio- économique des villes : emploi, démographie, pollutions, inégalités sociales, circuits courts,…. C’est dans la perspective de susciter de nouvelles vocations dans l’agriculture urbaine et voir naître de nombreux projets dans la capitale que Bruxelles Environnement et le Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, cellule agriculture, ont organisé, avec le soutien de Groupe One et Greenloop, ce symposium. Faire connaître le concept, le rendre crédible et apporter des réponses aux questions des entrepreneurs et des administrations de la ville, tels en étaient les objectifs. Cette journée d’échange et de réflexion avait donc pour but de poser un premier jalon pour la structuration d’une filière régionale en agriculture urbaine et de promouvoir l’entreprenariat. 1 Voir l’intervention de Noémie Benoit p.6 pour une mise en perspective de l’agriculture urbaine
  • 4. 4 1. Programme de la journée Thématiques Interventions 8h30 Accueil café 9h00 Mots de bienvenue 9h05 Introduction Intervention de Céline Frémault, Ministre de l’Economie 9h15 Diversité des modèles économiques autour de l’agriculture urbaine Présentation de 7 initiatives entrepreneuriales existantes en Agriculture Urbaine (Bruxelles et Europe) 1. Permafungi (Bruxelles) 2. Littlefood (Bruxelles) 3. DDH-Champ des cailles (Bruxelles) 4. UrbanFarmer (Suisse –Zurich) 5. UrbanFarmCompany(Bruxelles) 6. BioBrussel (Bruxelles) 7. Ferme Nos Pilifs 10h10 Mise en perspective de l’Agriculture Urbaine L’agriculture urbaine est multifonctionnelle et pluridisciplinaire : design, alimentation, environnement, économie et cohésion sociale. Comment ajuster les opportunités qu’elle offre aux problématiques urbaines ? 10h30 Questions - Réponses 10h45 Pause-café 11h05 Les politiques des villes Comment la ville administrative et politique réagit-elle ? Trois villes expliquent leurs visions : - Paris (Fr) - Rotterdam (NL) - Gent (B) 12h10 Clôture de la matinée Intervention d’Evelyne Huytebroeck, Ministre de l’Environnement 12h20 Explication des ateliers de l’après-midi 12h30 LUNCH 13h30 Premier tour d’ateliers Choix entre 4 ateliers : Atelier 1. L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles ?
  • 5. 5 Atelier 2. Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition ? Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ? Ateliers 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! 14h55 Changement et café 15h10 Deuxième tour d’ateliers Choix entre 4 ateliers : 16h35 Synthèse de la journée Retour vers la grande salle - Synthèse de la matinée par l’infographiste - Synthèse de l’après-midi par les animateurs des ateliers 17h00 Clôture
  • 6. 6 2. Mise en perspective de l’agriculture urbaine Abordée plus tard dans la journée pour une question de rythme, cette analyse nous parait intéressante d’être lue en premier lieu afin d’offrir un éclairage sur le sujet. Texte de Noémie Benoit. 2.1 Une réémergence de l’AU dans les villes du nord On s'accordera à dire que l'agriculture urbaine dans le sud est orientée vers les besoins primaires donc la sécurité alimentaire comme but premier. Or, dans le nord, en dehors des déserts alimentaires bien connus aux Etats-Unis, les villes ne sont pas confrontées à cette problématique. Dès lors, d'où vient donc cet engouement pour l'agriculture urbaine ? Cette dernière décennie a en effet été témoin d’une renaissance des thèmes du maraîchage, d'agriculture urbaine, de potagers, de cultiver la ville, dans la ville, près de la ville, pour la ville. Les jardins ouvriers sont repris à prix forts dans toutes les capitales européennes. Les jardins communautaires redeviennent à la mode, les surfaces de toits plats deviennent de nouveaux espaces à coloniser aussi bien pour la production que pour la récréation. De nouvelles fermes urbaines voient le jour et redonnent naissance à des métiers oubliés de la ville, berger, fromager, apiculteur, éleveur d'insectes, … Or cette "agriculture urbaine" arrive aujourd'hui à un moment où le système alimentaire dominant bute sur ses limites. Elle vient participer à la nécessaire transition écologique du système alimentaire. Elle appelle aussi bien les habitants que les associations, les universités et aussi les entrepreneurs et entreprises, les communes, les villes, les ministères à chercher de nouvelles solutions et de nouveaux horizons pour le système de demain. Tous semblent y trouver leur compte : les uns rêvent à une qualité de ville meilleure, d'autres à bâtir un nouveau "système" alors que certains y voient les opportunités d'inventer de nouveaux services. 2.2 Les bénéfices de l’AU pour les parties prenantes en ville L'agriculture urbaine cible différents domaines. Elle apporte toute une combinaison d'avantages : sociaux, économiques, culturels, sanitaires et écologiques. Tour d'horizon des services de l'agriculture urbaine : • Le social : la cohésion sociale d'un quartier ou d'un immeuble, l'éducation, l'autonomie des communautés, la sécurité alimentaire mais aussi le contrôle social et l'intégration sociale. • L’économique : la stimulation de l'économie locale, le maintien voire la création d'emplois et de revenus, la réduction des coûts alimentaires, la réduction des coûts énergétiques (agriculture liée au bâti) et l'amélioration de la gestion des déchets. • Le culturel : la valeur de l'agriculture urbaine comme loisir, comme un lieu de transmission de savoirs et savoir-faire, un lieu d'échanges quels qu'ils soient et une valeur esthétique notoire.
  • 7. 7 • La santé : l'accès à une alimentation fraîche et de qualité est sécurisé, la valeur éducative n'est plus à discuter. C'est également un loisir sain et une activité physique. • L’écologie : réduction des transports et promotion des circuits courts, elle permet de réduire les émissions de C02, de gérer de manière décentralisée l'eau de pluie et de la revaloriser directement, de maintenir la qualité des sols, d'améliorer et conserver les habitats de la faune et flore et la biodiversité. Elle est aussi efficace pour réduire la consommation d'énergie dans le bâti, réduire l'effet de serre urbain, réduire la pollution atmosphérique, réduire et améliorer la gestion des déchets et finalement de sensibiliser les citoyens urbains à tout le cycle qui fait d'une graine dans la terre, un aliment dans notre ventre. Chaque acteur en agriculture urbaine part d'une mission de base et choisit parmi ces services pour construire son projet et son profil. Il en résulte une grande différentiation et une diversité de modèles, liée au contexte et à l'acteur. On observe premièrement que ces modèles ne se focalisent jamais sur une seule dimension mais sur une combinaison d'enjeux. De là l'emploi de "multifonctionnalité" pour qualifier ces modèles. Deuxièmement, ces projets ne regardent pas seulement la ville mais les liaisons entre agriculture hors de la ville et la ville ainsi que l'agriculture dans la ville. 2.3 Les business models de l’Agriculture Urbaine La multifonctionnalité dans l'agriculture urbaine se décline dès le choix d'offre à un client/consommateur : • les produits : aussi bien les légumes ou fruits de qualité différenciée (variétés anciennes, mini-légumes, salades et autres cultures fragiles par exemple) que les produits transformés (pestos par exemple) ; • les savoirs et savoir-faire : au niveau agronomique (par exemple sur toit), au niveau entrepreneurial ou bien des techniques (SPIN farming par exemple) mais aussi l'histoire du projet; • les activités : les ateliers de cuisine ou jardinage, les visites, l'Horeca, la location de salles de réunion. Ces propositions s'adressent à des publics différents. Autant une entreprise spécialisée ou un restaurant va être intéressé par des produits/variétés spéciales, autant le supermarché par des produits plus vulnérables. Des entrepreneurs eux s'intéresseront plus aux savoirs et à l'entrepreneuriat (véhiculés lors des visites, de conférences ou encore de consultance) quant aux universités à suivre le projet (à travers de recherches ou projets pilotes) et les maraîchers et professionnels aux techniques. Les citoyens seront friands de suivre l'histoire du projet au travers des divers médias, livrets, sites internet. Les entreprises loueront les salles de réunion pour des occasions quand la ville et le gouvernement seront intéressés par les services écosystémiques (la ville de New York est pionnière d'ailleurs en la matière). Les canaux de communication pour trouver ces potentiels clients/consommateurs et les fidéliser reprennent les nouvelles formes de production, de distribution et de vente comme l'abonnement par paniers, la cueillette libre-service, la commande en ligne, la boutique à la ferme, le groupement d'achat, le marché fermier, tout en jouant sur le bouche-à-oreille, les évènements sur site, la
  • 8. 8 diffusion d'informations et la transparence, les réductions-cadeaux, le bulletin mensuel, etc. Il s'avère alors que pour chacun de ces services, une valeur économique peut être donnée par produit, par partenariat, par abonnement, par heure de consultance, par projet de recherche, par livre ou cours, par atelier ou prestation, par heure de location, par repas ou visite ou encore par subvention. Les entrepreneurs choisissent en général une combinaison de revenus variés qui leur permet d'avoir des revenus réguliers sur l'année : maraîchage plus d'autres activités viennent entourer la production au-delà des modèles, la distribution et la vente évidemment mais aussi la consultance et l'utilisation des savoirs et savoir-faire créés, etc. L’agriculture urbaine ne demande pas seulement des agronomes mais toute une panoplie de profils aux compétences diverses, capables de travailler en équipe multidisciplinaire. En fonction du produit choisi (champignons, spiruline, poissons, fruits, légumes, élevage, etc.), les techniques de production varient de l'agriculture conventionnelle, biologique, biodynamique, à la permaculture, au SPIN2 mais aussi en utilisant des combinaisons d'hydroponie et d'aquaponie. Dans un contexte donné, que ce soit un toit, une pleine terre, une terre polluée ou une serre, tout nouveau projet doit étudier l'implication des choix au niveau de l'eau (installation et irrigation), du substrat et des serres. Ces trois éléments sont les éléments gagnants à long terme de la bonne santé de l'exploitation. Pour toutes ces raisons, il s'avère indispensable de s'entourer de partenaires dans le montage du projet : un propriétaire mettant son toit à disposition (et ayant les bénéfices indirects), un supermarché qui achètera toute la production, un restaurateur pour certains produits, la ville pour des services écosystémiques, un promoteur pour la location de bureaux, un chef pour les ateliers, des fermiers locaux pour compléter une offre, une institution publique, etc. Etablir une relation d'échange et donnant-donnant augmente la résilience du projet et sa viabilité. L'agriculture urbaine ne se proclame pas comme allant nourrir la planète, elle ne vient pas non plus concurrencer le rural. Elle entend le relier à la ville et aux citadins. Elle se positionne en trait d'union. Offrant tout ce panel de services sociaux, économiques, culturels, santé, écologiques, elle vient renforcer la résilience de la ville. Visible, utilisable et compréhensible par tous, elle est un levier majeur pour la transition vers un système d'alimentation durable et vers des villes plus résilientes. Elle influence ainsi différentes sphères aussi bien politiques qu'entrepreneuriales ou industrielles. Elle ne se positionne pas comme UNE solution mais plutôt comme un outil dans le trajet de la transition. Ceci explique peut-être l'engouement et l'enthousiasme aujourd'hui dans nos pays du Nord pour l'agriculture urbaine... 2 Small Plot INtensive
  • 9. 9
  • 10. 10 3. Résultats de la matinée Introduction de la journée par Céline Frémault Ministre de l’économie et de l’emploi : Transcrit du discours de Madame Céline Frémault, Ministre de l'économie en charge de la politique agricole, de l'emploi, de la recherche scientifique et du commerce extérieur: Mesdames Messieurs, Je suis très heureuse d'être présente parmi vous ce matin à l'occasion de ce symposium sur l'agriculture urbaine à Bruxelles. Ce symposium, premier du nom en Région de Bruxelles-Capitale, est une des nombreuses actions de l'alliance emploi-environnement alimentation durable. En adoptant l'Alliance Emploi-Environnement, le Gouvernement bruxellois s'est inscrit dans une volonté de créer de l'emploi non délocalisable dans 4 secteurs porteurs pour l'économie bruxelloise dont un potentiel d'emplois important a été identifié. Je crois d'ailleurs que bon nombre d'entre vous ont signé notre charte en décembre dernier. Objectif
  • 11. 11 Concrètement, mon objectif est de développer une offre alimentaire saine et de proximité pour tous les Bruxellois dans un contexte de régionalisation de l’économie, d’achat et de consommation local, de grande volatilité des prix sur les marchés et d’augmentation des coûts du transport des aliments. Je suis ravie de constater que les Bruxellois sont extrêmement créatifs et contribuent au développement d'un tissu agricole urbain très varié. En région bruxelloise, nous retrouvons tant la production industrielle que la production familiale ou communautaire. Cette production se fait dans des serres, en pleine terre ou encore dans des caves ou sur les toitures des bâtiments. Elle mise tant sur les possibilités urbaines que péri-urbaines. Les initiatives agricoles sont prises tant dans la sphère privée que publique, et tant dans un but lucratif que de loisir. Si toutes les formes d'agriculture urbaine sont intéressantes et utiles à la population, mon objectif est de démontrer qu'aujourd'hui, il est possible « d'entreprendre en agriculture » à Bruxelles, que l'agriculture est une filière d'avenir d'un point de vue économique et une manière de vivre la ville. En effet, il y a du potentiel de création de valeur ajoutée et d'emplois bruxellois en constituant une filière dans le domaine de l'alimentation durable. Cette filière couvre tant la production et l'innovation agricole, que la transformation, la distribution et la commercialisation. La stratégie de l'alliance emploi-environnement a d'ailleurs été d'agir spécifiquement sur chaque maillon de la chaîne de valeur alimentaire à Bruxelles. Production et innovation : Notre premier défi est d'assurer une production saine et diversifiée et de favoriser les cultures traditionnelles et biologiques. Pour cette raison, j'ai proposé au Gouvernement et au Parlement bruxellois une ordonnance interdisant la culture des OGM. Cette ordonnance évitera le plus possible la présence accidentelle des OGM dans les cultures conventionnelles et protégera les producteurs contre d'éventuelles pertes économiques en cas de contamination. Ensuite, la production doit être suffisante pour nourrir une population en plein boom démographique. Pour ce faire, il faut sauvegarder voir augmenter l'espace dédié à la fonction agricole dans notre ville- région. Je me suis déjà engagée à préserver les 268 hectares dédiés à l'agriculture dans le cadre des discussions gouvernementales relatives au Plan Régional de Développement Durable, du PRAS démographique et du plan régional nature, mais je reconnais que ceci ne suffit guère. Il y a lieu d'exploiter davantage le bâti bruxellois à travers la production sur toits ou dans les friches industrielles comme sur le site d'Abattoir ou de « Choux de Bruxelles ». Vous aurez d'ailleurs l'occasion de découvrir plusieurs projets commerciaux de ce type pendant la matinée. Au moins aussi important que l'espace disponible est l'accompagnement des producteurs. Toujours dans le cadre de l'Alliance Emploi-Environnement, nous avons lancé plusieurs projets d'accompagnement, notamment avec le Début des Haricots dans son travail relatif à l'accès à la terre et à l'installation des petits producteurs à Neerpede, mais aussi avec Crédal pour le soutien financier. Il est vrai que le financement du secteur agro-alimentaire est un autre aspect crucial pour son développement. Malheureusement, ce secteur est exclu des aides à l'expansion économique, mais il existe des aides spécifiques au niveau européen dans le cadre du FEAGA. Seulement 6 agriculteurs bruxellois font appel à ces aides, tandis qu'il s'agit d'aides organiques disponibles à toutes les entités qui ont un numéro de producteur et qui remplissent certaines conditions liées à la production. Je vous
  • 12. 12 invite à contacter l'Administration de l’Économie et de l'Emploi de la Région pour connaître les détails d'éligibilité. Enfin, afin de rendre la production plus performante, il faut également promouvoir l'innovation des techniques agricoles. En ce sens, j'ai demandé à Innoviris de retenir l'alimentation durable, agriculture comprise, comme thématique de recherche dans son programme Perspective Research For Brussels (PRFB) pour l'année 2014. Ce programme financera tant les projets sur le territoire de la Région que les projets portant sur le cadre péri-urbain. Ces différentes études auront également pour vocation d'alimenter un centre de connaissance et un living lab en agriculture urbaine à Bruxelles. Transformation, distribution et commercialisation : Pour assurer que la production arrive chez les consommateurs finaux, le processus de transformation et de distribution joue un rôle primordial. A Bruxelles, nous disposons d'un énorme potentiel pour développer ces deux maillons de la filière agro-alimentaire. L'enquête menée en 2012 par l'Observatoire Bruxellois de l'Emploi montre que l'alimentation durable occupe 2.500 emplois à Bruxelles, dont près de 1.000 rien que dans la distribution, les deux autres sous-filières importantes étant l'HoReCa et la transformation. L'alimentation se distingue par sa capacité à poursuivre sa croissance en période de crise et en étant un gisement d'emplois occupés par des travailleurs jeunes et moins qualifiés résidant à Bruxelles. La chaîne de valeur alimentaire, c'est aussi la problématique des invendus et leur revalorisation. Une bonne gestion des invendus permet à la fois de garantir aux plus démunis un accès à une alimentation saine et de créer des projets d'insertion professionnelle via leur récupération, transformation et redistribution. Afin de valoriser la production et la transformation des produits alimentaires en Région bruxelloise, j'estime pertinent de créer un label « Produit de Bruxelles ». Ceci permettrait aux produits qui ont acquis plus de 50 % de leur valeur ajoutée sur le territoire bruxellois d'être reconnus comme produits de Bruxelles. Il s'agit tant de la bière, que du miel, de la confiserie, du fromage, des légumes et de la viande. Les produits labellisés pourraient dès lors être reconnus comme « de qualité » et « de proximité » et profiter du rayonnement international de la Région bruxelloise pour booster leur commercialisation. J'ai demandé à mon administration de se pencher sur un projet de cahier des charges pour mettre un tel label en pratique. Conclusion Bien plus qu'un potentiel d'emplois, l'agriculture urbaine peut être une solution pour faire face à de nombreux enjeux urbains auxquels Bruxelles est aujourd'hui confrontée. En effet, l'agriculture en ville a une fonction économique et alimentaire, mais elle améliore également la qualité de vie des habitants à travers ses fonctions sanitaire, éducative, environnementale et d'aménagement de l'espace urbain. J'espère que le symposium auquel vous participez aujourd'hui vous permettra de développer une lecture claire des enjeux de l'agriculture urbaine de demain et surtout qu'il vous poussera à entreprendre à Bruxelles dans le secteur alimentaire. Mon équipe et moi-même sommes à votre disposition pour écouter vos projets et solutionner aux mieux les obstacles que vous rencontrez. Je vous souhaite une journée inspirante et instructive. Merci.
  • 13. 13 3.1 Les entrepreneurs en Agriculture Urbaine : Dans un premier temps, sept initiatives entrepreneuriales ont été présentées. Celles-ci sont résumées ci-dessous et montrent la grande diversité de ce secteur. www.permafungi.be www.littlefood.org 2. Little Food: • Raphael Dupriez et Maité Mercier • Production bruxelloise de Grillons • Approche en économie circulaire et biomimétisme 1. Permafungi : • Martin Germeau & Martin François • Production bruxelloise de champignons sur marc de café • Approche en économie circulaire et résilience urbaine
  • 14. 14 4. Urban Farm Company: • Haissam Jijakli et Jean Patrick Scheepers • Conseil en développement de projets d’agriculture urbaine • Approche basée sur la création de valeur ajoutée par la durabilité 3. Champ des Cailles: • Antoine Sterling, Anga Vangeert , Martin Philippart • Maraîchage, élevage de brebis et culture de plantes médicinales, gestion de jardins partagés • Approche collaborative et participative
  • 15. 15 5. BioBrussels: • Jean Pierre De Leener • Production maraîchère péri-urbaine • Approche en production biologique 6. Urban Farmer: • Tom Zollner • Production suisse de poissons et de légumes • Approche en aquaponie
  • 16. 16 7. Ferme Nos Pilifs : • Guy van Malleghem • Production maraîchère, élevage de poulets, cresson, ferme pédagogique • Approche en insertion – entreprise de travail adapté
  • 17. 17 3.2 Les politiques de villes Trois villes européennes sont intervenues pour parler de leurs démarches de soutien à l’agriculture urbaine. A différents stades de prise en compte de ce secteur, leur éclairage et leur approche ont largement illustré l’ampleur du mouvement dans les villes européennes. Ceci démontre que c’est bien un mouvement de société et non une mode passagère cantonnée à un périmètre précis. 3.2.1 La ville de Paris Intervention de Fabienne Giboudeaux, Maire Adjointe de Paris, chargée des Espaces verts et de la Biodiversité et Nathalie Daclon, Conseillère technique agriculture urbaine à la Mairie de Paris. Résumé de l’intervention (rédigé par Nathalie Daclon) : Le constat est fait depuis 2008 par la FAO: l’agriculture industrielle ne pourra suffire à nourrir la planète sur le long terme, en raison de la raréfaction des terres arables, de la dépendance aux combustibles fossiles et des impacts des modes de production sur le climat. L’agriculture urbaine s’inscrivant dans une logique de circuits courts de production réduisant les émissions de GES et le renforcement de la résilience des villes, elle peut amener les villes vers des systèmes plus résilients. Alors même que les villes sont confrontées à des enjeux sociaux, économiques et environnementaux sans précédent, l’agriculture urbaine peut être un outil innovant pour construire de façon plus durable la ville de demain. Les techniques éprouvées à travers le monde démontrent que des superficies modestes, y compris sur les toits, peuvent produire des quantités non négligeables de végétaux. Des projets, en Amérique du Nord notamment, semblent offrir des pistes reproductibles de modèles de gestion, de fonctionnement et d’équilibre économique. Pour autant, les projets soulèvent un certain nombre de difficultés : pressions urbanistiques et foncières (peu de disponibilité des terrains de qualité et suffisamment grands en pleine terre, potentiel des toits encore peu investi), crainte des pollutions, interrogations techniques (portances des bâtiments, type de productions, impacts environnementaux, …).
  • 18. 18 Très ancrée dans l’histoire de la ville et de sa région, l’agriculture urbaine suscite aujourd’hui un réel engouement, avec une diversité forte dans la forme des initiatives, des acteurs, des territoires, des usages et des pratiques. Pour tester en grandeur réelle des modèles économiques, la Ville de Paris a lancé en 2013 un appel à projets innovants, « Végétalisations Innovantes », dont l’un des volets portait spécifiquement sur l’agriculture urbaine. Cet appel à projets a pour but de mobiliser les énergies et d’amplifier ce mouvement en permettant aux lauréats d’occuper l’espace public parisien afin de tester de nouvelles technologies et de nouveaux modèles de développement agricole urbain, pour une durée de 3 ans.
  • 19. 19 3.2.2 La ville de Gand Intervention de Katrien Verbeke, Adjunct van de directie, Milieudienst - Departement Milieu, Groen en Gezondheid - Stad Gent Résumé de l’intervention (rédigé par Katrien Verbeek) : On lève le voile sur Gand en garde, la stratégie alimentaire gantoise. Il s'agit d'une initiative récente visant à adopter une approche politique et ambitieuse pour l'alimentation. S'engager pour l'alimentation durable n'est pas une nouveauté en soi pour la ville. Avec de nombreuses organisations, elle s'est engagée par le passé notamment pour sensibiliser aux produits bios, au commerce équitable et au Jeudi Veggie. Gand passe maintenant à la vitesse supérieure en s'engageant pour une durabilisation de l'ensemble du système alimentaire: du processus de production à la consommation proprement dite, voire au traitement des déchets, en passant par la transformation et la distribution des denrées alimentaires La stratégie alimentaire gantoise se résume en 5 objectifs: • Un circuit alimentaire plus court et plus visible • Une production et une consommation alimentaires plus durables • Une plus grande plus-value sociale autour des initiatives liées à l'alimentation • Une diminution des déchets alimentaires • Une réutilisation maximale des déchets alimentaires comme matières premières Lors du lancement de la stratégie, des stakeholders de tout le système alimentaire ont été rassemblés: agriculteurs, fédérations, établissements horeca, personnes issues de l'enseignement, asbl, etc. Dans le cadre de sa stratégie alimentaire, la ville de Gand veut avant tout soutenir les acteurs locaux et avoir un rôle de facilitateur. Avec Gand en garde, la ville entend s'engager pour renforcer et étendre les initiatives existantes et nouvelles. Le but était de lancer la stratégie de la ville mais aussi de puiser implication et inspiration dans le réseau.
  • 20. 20 Entre-temps, Gand en garde est en phase de lancement. Certaines initiatives sont prises par la ville, d'autres sont prises par d'autres organisations et soutenues par la ville lorsque c'est possible. Cette année, la ville agit dans le domaine du gaspillage alimentaire. De nouvelles initiatives voient par ailleurs le jour dans le domaine de l'agriculture urbaine: un jardin agricole urbain qui livrera ses produits à un restaurant pop-up et créera des emplois sociaux, un terrain vague transformé par le quartier en jardin urbain, etc. Enfin, Gand fête cette année le 5e anniversaire des Jeudis Veggie et continue à promouvoir ce thème. Mais d'autres pistes demandent aussi plus de temps pour produire des résultats. Un groupe politique y travaille. Ainsi, on examine l'espace et une étude agricole entamée cette année vise par exemple à cartographier les besoins de l'agriculture professionnelle et de l'agriculture urbaine afin d'en tenir compte lors de l'établissement de nouveaux plans d'urbanisme, on examine comment activer des terrains vagues pour l'alimentation. Il y a aussi tout un travail sur la collaboration avec le secteur agricole au sujet des circuits courts, de la vente à la ferme, des marchés fermiers. Enfin, le thème de l'alimentation est également abordé dans l'environnement scolaire, au moyen notamment des jardiniers à l'école et des repas scolaires.
  • 21. 21 3.2. 3 La ville de Rotterdam Intervention de Kees van Oorschoot, Municipalité de Rotterdam Résumé de l’intervention (rédigé par Kees van Oorschot ) Food & the City, agriculture urbaine à Rotterdam et dans ses alentours La commune de Rotterdam mène des actions pour rendre la ville plus verte et plus durable. L'agriculture urbaine peut apporter une contribution importante à la qualité de la ville. L'agriculture urbaine est la culture de fruits et légumes en ville ou l'agriculture avec vente directe aux consommateurs. Cela va des potagers de quartier aménagés dans des terrains vagues à des entreprises agraires à part entière aux abords de la ville. La commune entend conserver le caractère actuel, spontané de l'agriculture urbaine, faciliter les nouvelles initiatives dans le domaine de l'agriculture urbaine et soutenir la commercialisation des produits locaux. En 2011, l'administration communale a élaboré un document politique décrivant la signification que pouvait avoir l'agriculture urbaine pour Rotterdam et les actions entreprises par la commune elle- même. L'accent est mis sur les domaines suivants: - Améliorer la santé des habitants de Rotterdam. En consommant des denrées alimentaires plus saines et en bougeant, on doit améliorer sa santé; - Renforcer l'économie durable En donnant aux producteurs de la région un meilleur accès au marché urbain, ils augmentent leurs revenus et les consommateurs sont assurés d'avoir des produits plus frais. Cela crée par ailleurs dans la ville de nouvelles opportunités d'entreprendre grâce à la production, au traitement et à la transformation de denrées alimentaires; - Augmenter la qualité spatiale. L'agriculture qui s'adresse plus directement au consommateur urbain peut contribuer à augmenter la beauté et l'accessibilité du paysage. Les potagers et les vergers urbains permettent aussi de varier la végétation. Hormis ces trois points principaux, l'agriculture urbaine contribue également à d'autres objectifs tels qu'une plus grande cohésion sociale et la réduction des kilomètres parcourus par les denrées alimentaires. La commune de Rotterdam essaie de libérer de l'espace sur les terrains de la commune pour des initiatives (temporaires) venant d'habitants et d'organisations qui veulent aménager un potager. A plusieurs endroits où la commune possède encore des terrains en dehors de la ville, la priorité est
  • 22. 22 donnée à des entreprises agricoles qui veulent davantage s'orienter sur la ville. Mais Rotterdam veut avant tout mettre les acteurs en contact en organisant des réunions ou d'autres activités. Les missions commerciales qui se sont rendues dans trois régions en dehors de la ville constituent la principale initiative prise dans ce cadre. A cette occasion, les entrepreneurs de la ville ont pu visiter des fermes afin de découvrir des produits régionaux spéciaux. Un Food Council a par ailleurs été mis en place pour conseiller l'administration communale sur la stratégie alimentaire. Toutes sortes d'acteurs se rencontrent au sein du Food Council, tels que des chefs de grandes entreprises, des banques, mais aussi des tenanciers de restaurant, des commerçants et des chercheurs. Ils ont en commun cette volonté de passer à la vitesse supérieure au niveau de l'agriculture urbaine à Rotterdam. www.rotterdam.nl/stadslandbouw et www.rotterdam.nl/foodcouncil
  • 23. 23 Clôture de la matinée par Evelyne Huytebroeck, Ministre de l’environnement Discours d’Evelyne Huytebroeck, Ministre bruxelloise de l’Environnement, de l’Energie et de la Rénovation Urbaine Bonjour à toutes et à tous, Je suis particulièrement heureuse d’être avec vous ce matin pour faire le point sur le développement de l’agriculture urbaine à Bruxelles. Par agriculture urbaine, j’entends une « agriculture localisée dans la ville ou à sa périphérie, dont les produits sont majoritairement destinés à la ville ». C’est vrai qu’en à peine 5 ans, la situation a beaucoup évolué et que de nombreux projets ont vu le jour. Et je tiens d’emblée à vous remercier tous d’y contribuer. Le développement de l'agriculture urbaine en Région bruxelloise correspond à des engagements citoyens, sociaux, entrepreneuriaux et politiques. C’est en effet la volonté du Gouvernement que d'encourager Bruxelloises et Bruxellois, citoyens et entrepreneurs, à renouer avec la production alimentaire. Que celle-ci se fasse à toute petite échelle, en installant un pot d’herbes aromatiques sur le balcon, ou à plus large échelle, dans le cadre de fermes urbaines, qu’il s’agisse de potager individuel, collectif, professionnel ou mixte.
  • 24. 24 Le soutien aux activités agricoles urbaines s’intègre dans les politiques menées pour faire de Bruxelles une Ville Durable, notamment les politiques de rénovation urbaine, de gestion des espaces verts, de biodiversité et d’alimentation durable. Les objectifs poursuivis sont multiples et tiennent au caractère multifonctionnel de l’agriculture urbaine. Ainsi, la politique de soutien à l’agriculture urbaine menée à Bruxelles vise à a) répondre aux besoins de sécurité et de qualité alimentaires des citadins En 2030, 60% de la population mondiale vivra en ville, une population qui éprouve des difficultés croissantes à accéder à une nourriture de qualité. Or, en cultivant des produits alimentaires eux-mêmes ou à travers des groupements, les ménages peuvent réduire le coût d'achat de la nourriture et disposer d'aliments de bonne qualité. A Bruxelles, en mobilisant l'équivalent de 1650 ha, on pourrait couvrir 40% des besoins en fruits et légumes de l'ensemble de la population. En outre, la demande en produits de saison et de proximité est en forte croissance. Notamment parce que les cuisines de collectivité intègrent de plus en plus souvent des critères de durabilité dans leurs cahiers des charges. Une évolution à laquelle a contribué fortement le projet de Cantines durables mené par Bruxelles Environnement. Il importe aujourd'hui de soutenir l'offre durable pour pouvoir satisfaire cette nouvelle demande. b) améliorer la qualité de l’environnement et du cadre de vie La relocalisation des productions alimentaires et le recours à des méthodes de production respectueuses de l’environnement permettent de réduire les impacts environnementaux de la production et du transport. L'agriculture en ville peut également améliorer la qualité de l’air, réduire les îlots de chaleur, diminuer les eaux de ruissellement, fixer le carbone, protéger la biodiversité... En outre, elle réinstaure les rythmes issus de la nature au sein de la ville. Elle maintient des espaces ouverts au cœur des quartiers et participe pleinement à la qualité du cadre de vie. c) encourager les comportements favorables à la santé et la citoyenneté La relocalisation de la production en ville favorise le développement de repères nécessaires à des comportements alimentaires plus durables, ce qui est bénéfique pour la santé. En outre, la pratique du jardinage constitue une activité physique et de détente, contribuant également à lutter contre le surpoids, le stress. Le jardinage, sous toutes ses formes, est pourvoyeur de liens sociaux. Depuis quelques années, une nouvelle tendance se marque en faveur de projets collectifs. Les jardins potagers deviennent alors des lieux de convivialité et de bien vivre ensemble.
  • 25. 25 d) Pour créer de la valeur ajoutée locale et des emplois L’agriculture urbaine est également une activité économique, qui peut fournir à la ville des produits de qualité et de nombreux emplois. L’étude réalisée par les Facultés Saint Louis en collaboration avec le bureau Greenloop indique qu'une politique volontariste pourrait à 10 ans soutenir la création de nombreux nouveaux emplois, des emplois diversifiés dont une grande partie pourront être occupés par les femmes, les jeunes, y compris les moins diplômés, les personnes souffrant de handicap ou en décrochage. Pour soutenir le développement de l’agriculture urbaine à Bruxelles, nous avons travaillé en plusieurs phases, du potager à la ferme urbaine. Ainsi, l’agriculture urbaine s’est d’abord concrétisée par les projets de citoyens qui souhaitaient cultiver une parcelle individuelle ou prendre part à un projet collectif, portés autant par l’envie de disposer d’aliments de qualité que de partager une activité avec d’autres personnes. Cette implication citoyenne importante, en particulier du secteur associatif, est à la fois le moteur initial et le creuset de toute une série d’expérimentations en cours actuellement. Ce foisonnement est renforcé par les croisements incessants d’idées favorisés par le web et les réseaux sociaux. Pour soutenir cette dynamique, nous avons lancé en 2011 un programme d’action intitulé Maillage potager, qui consiste à • accroître la surface dédiée à la culture potagère en Région bruxelloise ; • encourager la pratique du maraîchage parmi les différents groupes de population, • encourager l’émergence de nouvelles activités économiques de production maraîchère ; • transversalement, favoriser des pratiques de maraîchage respectueuses de l’environnement, qui soutiennent la biodiversité locale et le recours aux méthodes de production écologiques. • C’est ainsi notamment que 26 projets de jardins collectifs ont pu démarrer et bénéficier du soutien du Début des haricots et d’une mise en réseau via le site web des potagers urbains • 220 parcelles sur 2,3 hectares sont mises à disposition des citoyens bruxellois dans les espaces verts gérés par Bruxelles Environnement • Que plus de 900 personnes ont pu suivre des cours de maraichage et que 50 autres personnes sont devenues maitres maraichers, capables d’accompagner la mise en route de projets chez d’autres citadins • Que 12.500 Kits de graines ont été distribués pour encourager le grand public à cultiver des herbes aromatiques et des légumes dans leur jardin, sur leur balcon ou leur appui de fenêtre. • Durant tout l’été 2013, les Bruxellois ont été invités le jeudi soir à prendre l’apérovert au parc mangeable où les parterres plantés de légumes invitaient à la cueillette et à la pratique maraichère • Le soutien à de très nombreux projets : fermes d’animation et pédagogiques à Uccle, Jette et Nos Pilifs, Potage-toit et Jardin des couleurs du Début des haricots, Les jardins de Pomone, le développement de potagers dans les quartiers durables et les Agendas 21, Taste of Brussels
  • 26. 26 et Aquaponiris du Village partenaire, les cerisiers du Bral…sans oublier Park Design qui cette année aura pour thème l’agriculture urbaine. De plus en plus d’écoles installent un potager et l’utilisent comme support pédagogique pour familiariser les petits avec les rythmes des saisons, les espèces potagères et leur développement, la biodiversité. Ainsi plus de 50 écoles ont obtenu un soutien financier et un accompagnement par Le début des haricots ou le CRIE Tournesol. Les enfants bruxellois peuvent poursuivre cet apprentissage les mercredis et durant les vacances dans les fermes pédagogiques et d’animation (ferme des enfants de Jette, ferme d’Uccle et Nos Pilifs). A côté de ces potagers citoyens, associatifs, pédagogiques, apparaissent de nouvelles activités économiques de production alimentaire en ville à destination du marché : il y a aujourd’hui un florilège de projets, les uns plus avancés que les autres mais participant tous d’un même esprit entrepreneurial. On produit à Bruxelles des légumes, des fruits et petits fruits, du cresson, du miel …mais aussi des champignons et des grillons ! Produire en ville n’est pas produire comme à la campagne. Les projets de production s’intègrent et s’appuient sur les structures de la ville au sein du tissu urbain. Pour exemple : ces projets de serres qui entretiennent un lien organique avec le bâti : double enveloppe permettant d’accroître les performances énergétiques du bâtiment, elles sont également un lieu de production alimentaire permettant le traitement des eaux usées, le recyclage du CO2 en oxygène. Si l’agriculture péri-urbaine conserve un lien à la terre, l’agriculture intra-urbaine explore, quant à elle, toute une série d’autres surfaces disponibles, tout en essayant d’y adapter les techniques agronomiques existantes ou d’en inventer de nouvelles. L’aquaponie, par exemple, combine productions de poissons, de légumes et de vers. La professionnalisation n’en est encore qu’à ses débuts, particulièrement en ce qui concerne l’agriculture intra-urbaine mais elle se développe, en s’appuyant sur le travail de bureaux d’étude comme Lateral Thinking Factory, Greenloop, Ecores, Groupe One et des universités. L’étude réalisée par Greenloop pour identifier les business models les plus porteurs indique que les facteurs de réussite sont essentiellement la maitrise de techniques agronomiques adaptées et les qualités de management et de marketing. Les projets rentables ont également en commun les caractéristiques de recourir aux circuits courts pour la livraison de leurs produits et de cibler des produits à haute valeur ajoutée ou des produits de niche. Ils sont aussi tous multifonctionnels. Avec l’Alliance Emploi-Environnement, le gouvernement bruxellois veut poursuivre la professionnalisation de l’agriculture urbaine. Parmi les 50 fiches actions qui ont été adoptées par le gouvernement fin 2013 et lancées pour la plupart en 2014, 18 ont un lien direct avec l'agriculture urbaine et concernent le développement de compétences et d'outils, l’inventaire des espaces disponibles, la formation de personnel qualifié, le test via des projets-pilotes, le soutien à la création d'entreprises de production (pleine terre, serre, toiture…), l’aide à l’installation, la recherche et développement etc. Un exemple concret : le projet Jard’inspiration de la Ferme Nos Pilifs, projet d’insertion mais également d’accompagnement de la population au maraichage urbain.
  • 27. 27 Aujourd’hui, la programmation FEDER 2014-2021 ouvre de nouvelles opportunités pour la consolidation des projets et l’émergence de nouveaux projets puisque l’agriculture urbaine est une des thématiques retenues. Maintenant que la dynamique est lancée à Bruxelles, il nous reste à établir de fructueuses collaborations avec les deux autres Régions, qui constituent notre périphérie. Si Bruxelles est identifié comme un marché privilégié pour l’écoulement des produits de Flandre et de Wallonie, il nous revient de fixer les critères de qualité différentiée que nous souhaitons pour les produits proposés aux Bruxellois. L’occasion également de négocier de nouvelles alliances win-win pour qu’en échange d’un marché, nous puissions obtenir des emplois pour les jeunes Bruxellois dans les secteurs agricoles de la périphérie. Encore une fois, je vous remercie toutes et tous pour vos contributions ; c’est tous ensemble que nous ferons de Bruxelles une ville durable. Je vous remercie et vous souhaite un excellent après-midi de travail.
  • 28. 28 4. Résultats de l’après-midi : les ateliers thématiques Quatre ateliers thématiques ont été proposés afin d’aborder et explorer des sujets clés sur le développement de l’agriculture. Les ateliers se sont déroulés en deux temps. Tout d’abord, des experts thématiques ont apporté leur éclairage ou témoignage par rapport à la question posée. Ensuite, les participants ont travaillé en sous-groupes sur l'identification et la description de solutions permettant le développement et la montée en puissance de l’agriculture urbaine en rapport avec la thématique de l’atelier. 4.1 Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles? Descriptif : Le développement de l’agriculture urbaine en RBC dépend notamment de l’accès à la terre. Deux études récentes ont été présentées afin d’ouvrir le débat. Il s’agit de l’étude du BRAT sur les jardins potagers (pour Bruxelles Environnement) et celle de SUMResearch sur la zone agricole bruxelloise de Neerpede (pour Bruxelles Environnement et la Vlaamse Landmaatschappij). L’introduction a été complétée par Terre en Vue, association qui vise à faciliter l’accès à la terre pour les maraîchers. L’objectif de l’atelier était d’envisager comment (re)concilier les besoins en espace, notamment pour le logement, avec la préservation et revalorisation du patrimoine agricole. Par quels types de projets valoriser ces espaces ? Quels bénéfices faire valoir ? Quelles parties prenantes mobiliser? Présentations : Organisation Nom de l’intervenant Présentation SUM Research Patrick Moyersoen Plan directeur interrégional pour NEERPEDE BRAT Karine Hermanus Afdeling Groene Ruimten Terre en Vue Maarten Roels N/A Points clés du workshop : • Sécuriser le foncier, notamment via les documents de planification (PRDD, PRAS…) • Mieux connaître les terres disponibles : localisation, surface, propriétaire, statut juridique, type de sol (ce chantier progresse via notamment l'étude BRAT mais n'est qu'un début) • Intérêt de l'étude historique et paysagère des zones (exemple de l'étude de SUM) > renvoie vers la question de la valorisation économique pour les agriculteurs de l'entretien des paysages Idées phares : 1. Cartographie des espaces disponibles et cadre légal : Rendre accessible via une cartographie les données liées aux terres disponibles, et faciliter le contact entre les propriétaires de terrain et les porteur de projet. Une asbl ou un acteur public servirait de facilitateur/d’intermédiaire. Cet organisme aurait une connaissance particulière des
  • 29. 29 questions immobilières, juridiques mais aussi des besoins des agriculteurs urbains. Clarifier le cadre légal de l’agriculture urbaine et Bruxelles est indispensable. 2. Sécurisation des terres agricoles bruxelloises Sécuriser les terres agricoles en promouvant l’agro-écologie, faire la promotion des circuits courts, remettre au gout du jour les techniques anciennes et efficaces, développement de l’association Terres en Vue à Bruxelles, pour conserver les terrains agricoles, les terres en friches, et éventuellement développer une ceinture alimentaire. 3. S’intégrer à la construction des bâtiments Faciliter l’occupation précaire et temporaire de terrain entre le développement du projet et sa construction. Compensation Ecosystémique, si on construit sur un terrain qui servait de potager ou d’espace vert, il faut une obligation de « replacer » ce lieu, soit sur le toit, soit ailleurs à Bruxelles. Pour ce faire, rassembler les différents acteurs publics, évaluer les impacts environnementaux du bâtiment pour les compenser. 4. Utilisation des espaces publics : Réserver une partie des espaces publics pour des activités agricoles. Favoriser dans les espaces publics des arbres productifs, former un cadre légal, politique, administratif afin de favoriser l’accès à la terre.
  • 30. 30 4.2 Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition? Descriptif : Il existe encore trop peu de savoir-faire en agriculture urbaine, les infrastructures ne sont pas adaptées et la demande, bien que présente, n’est pas facile à atteindre. Néanmoins, les choses bougent et s’organisent. L’objectif de l’atelier 2 était d’appréhender les outils disponibles et nécessaires au développement de la filière agriculture urbaine. Comment faire pour que ces différents secteurs (formation, accompagnement, distribution) se coordonnent au mieux pour l’essor de la filière ? Comment connecter l’amont et l’aval de la filière? Les Missions Locales d’Ixelles et d’Etterbeek, acteurs de l’insertion socio-professionnelle, nous ont parlé de leur formation en Horticulture biologique. Le Credal, organisme de micro-crédit, a abordé les diverses initiatives mises en place pour faciliter la concrétisation de projets agricoles. L’Heureux Nouveau, distributeur de produits bios à vélo, a partagé avec nous ses expériences d’approvisionnement auprès des pionniers de la production urbaine. Enfin, Les Petits Mondes, entreprise de formations et de design en permaculture, nous ont parlé de leur offre. Présentations : Organisation Nom de l’intervenant Présentation Missions Locales d'Ixelles et Etterbeek Barbara Nyssen Formation en maraichage biologique Crédal Celine Descamps Investissez dans vos valeurs L'Heureux Nouveau Pierre N/A Les Petits Mondes Pauline Lemaire Agriculture urbaine et permaculture Points clés du workshop : • Une filière de transformation et de conservation pour la production agricole bruxelloise • Une augmentation de la surface agricole, en particulier dans les espaces verts • Une mise en réseau (ou centralisation) des productions urbaines Idées phares : 1. Transformation et conservation Créer des ateliers in situ de transformation et de conservation des produits de l’agriculture bruxelloise. Exemple : pour lisser le pic de production de tomates, installer des ateliers de fabrication
  • 31. 31 de coulis, de sauces, etc. ainsi que des frigos ou des caves. Cela permet d’assurer l’approvisionnement de Bruxelles toute l’année, et de contrôler les stocks et les prix. 2. Filièèèère de valorisation des dééééchets organiques Pour alimenter l’agriculture urbaine en compost de qualité. Pourquoi ? Car aujourd’hui beaucoup de déchets vont à l’incinérateur (alors que déchets composés à 80 % d’eau !). Comment ? Généralisation de la collecte sélective + revalorisation par biométhanisation et/ou compostage. Il existe un projet pilote à Evere & Etterbeek pour évaluer les modalités techniques. Profiter de la mise en conformité avec les futures normes européennes. 3. Augmenter la surface agricole Obliger qu’une partie (%) de la surface des parcs urbains soit mise en production maraîchère (à faire par l’IBGE). Créer une cellule de l’IBGE responsable de ces surfaces et de la production, et impliquer des comités de quartier citoyens pour la gestion (éventuellement les rémunérer). 4. Mise en rééééseau des productions urbaines (intra et extra muros) Coordonner l’offre (équilibrer la production au niveau global), mais aussi centraliser l’information pour faciliter l’aval de la filière (transformation, conservation, restauration, etc.)
  • 32. 32 4.3 Atelier 3. L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ? Descriptif : En ville, la terre propice à la culture est rare. Les bâtiments offrent des alternatives comme support de production. Mais les questions restent nombreuses. Que ce soit en matière d’urbanisme, d’articulation avec le bâti, de techniques de production, de rendements…. Comment aborder cette forme innovante de « re-verdurisation » de la ville ? Cet atelier avait pour objectif d’explorer toutes les nouvelles idées pour intégrer d’avantage l’AU aux bâtiments avec pour intervenants : LateralThinkingFactory, bureau de facilitation en architecture et de design urbain, qui a développé et illustré le concept. Abattoir, qui a présenté leur projet de ferme urbaine. Enfin, Haissam Jijakli de l’université de Gembloux, qui nous a parlé de Faktory à Liège, un projet d’incubateur résolument innovant où le bâtiment joue un rôle central. Présentations : Organisation Nom de l’intervenant Présentation Lateral Thinking Factory Michael Moradiellos Urban Farming Université de Gembloux Haissam Jijakli Faktory project Abattoir Jo Huygh Projet pilote d’agriculture urbaine à Cureghem Points clés du workshop : • L’intégration de l’agriculture urbaine est absolument nécessaire • Besoin d’un facilitateur pour les questions réglementaires et techniques • Besoin d’un bâtiment exemplatif qui puisse convaincre les promoteurs de se lancer dans cette direction • Les services urbanistiques doivent s’impliquer dans cette thématique Idées phares : 1. Facilitations administratives pour l’Agriculture Urbaine (AU). Les formalités administratives sont perçues comme lourdes et décourageantes pour les promoteurs voulant intégrer l’AU dans leurs projets. Il est proposé de faire un calcul avec un plancher vert plutôt que gris, et de supprimer la notion qu’une serre sur un toit est une construction supplémentaire. En outre, un centre expertise « facilitateur » pourrait être créé. Celui-ci pourrait orienter les promoteurs, former les administrations, conseiller sur les permis et travailler sur les freins. Il pourrait également centraliser l’information sur des questions de rentabilité / productivité, de coût de l’installation, de réglementation, de bonnes pratiques, etc.
  • 33. 33 2. Bâtiment exemplaire (cf. Ernest Tuin, écoles combinées avec potagers) Créer des bâtiments (dans le cadre de la construction de nouvelles écoles par exemple) où tous les flux de matières seraient visibles (eau, terre, compost, énergie,…), et qui peuvent servir d’exemples éducatifs. Ces bâtiments devraient présenter toute la palette de l’AU : apiculture, serres, bacs de légumes, restaurants, … 3. AU sur le toit des supermarchés Importance de lever les réticences des promoteurs (surcoût des infrastructures, vide juridique, normes techniques, gestion du voisinage, accès au toit,…) 4. Favoriser la culture verticale Les raisons : grandes surfaces disponibles, esthétisme, cultures verticales comestibles, réduction de la chaleur en ville. Comment : favoriser les fenêtres coulissantes, obligation pour les nouvelles constructions, offrir un rabattement fiscal.
  • 34. 34 4.4 Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! Descriptif : Les initiatives et les projets en agriculture urbaine démarrent un peu partout à Bruxelles. Elles ont toutes en commun le fait d’être pionnières et de tenter d’être viables économiquement et source d’emplois. En plus des échanges d’expériences avec les porteurs de projets présents le matin, Greenloop a présenté une étude réalisée en 2013 sur la viabilité des business models en agriculture urbaine dans les pays du Nord. Cette étude déborde d’initiatives, de cas pratiques et d’expériences concrétisables à Bruxelles. L’objectif de cet atelier était d’inspirer et d’apprendre en dialoguant avec les entrepreneurs présents et en se basant sur les cas présentés dans l’étude. Notamment en identifiant les freins et leviers au démarrage de nouvelles activités en agriculture urbaine. Présentations : Les orateurs de cet atelier étant les entrepreneurs de la matinée, il n’y pas eu de présentation supplémentaire pour ceux-ci (voir section 3.1 pour le lien vers leur présentation). Il y a une présentation supplémentaire par Greenloop sur les Business Models d’agriculture urbaine dans le Nord. Organisation Nom de l’intervenant Présentation GreenLoop Gauthier Chapelle Le Champs de Cailles Antoine Sterling N/A Urban Farm Company Jean-Patrick Scheepers N/A Little Food Raphael Dupriez N/A PermaFungi Martin Germeau N/A Résultats du workshop : • Les porteurs de projets ont encore peu d’aide sur le sujet – secteur innovant • Il existe une différence de vision entre les porteurs de projets ayant une approche « pleine » terre et les partisans du hors sol – en tout cas lorsqu’il s’agit de production maraichère • Le manque de cadre légal notamment en termes d’urbanisme et de financement est un frein important au développement d’initiatives. Idées phares : 1. (Infra) Structure de soutien au lancement de projet en Agriculture urbaine Le secteur étant encore fort jeune, il y a besoin d’un lieu combinant différentes fonctions : recherche sur des techniques de production, accompagnement des porteurs de projets et lieu de d’échange de savoir (espace collaboratif, formation, collecte et diffusion de connaissances). Par ailleurs, ce lieu agirait comme une vitrine pour ce secteur naissant. Il doit donc être ancré dans la ville et agir comme un hub.
  • 35. 35 2. Promouvoir et faciliter la culture sur toit La culture sur toit apparait comme incontournable. Tout d’abord parce que face au manque de place au sol, les regards et les projets se dirigent vers ces surfaces de substitution. Ensuite, le développement de la production sur toit participe à la verdurisation de la ville avec tous les bénéfices qu’on lui connait (gestion des eaux de pluie, soutien à la biodiversité, refroidissement et dépollution de l’air). Par ailleurs, ce type de culture permettrait potentiellement une très grande proximité avec les lieux de vente ou de consommation (circuit très court et réduction du transport). Le développement d’une telle approche demande néanmoins de la recherche sur l’optimisation des techniques de production dans ce type de conditions. Une réflexion sur les techniques, sur des questions de sécurité, de stabilité et d’étanchéité, ainsi que sur les incitants financiers et primes est nécessaire. 3. Le développement de centres de transformation : Afin d’assurer le développement de l’agriculture urbaine comme filière économique, il faut prévoir la commercialisation des produits issus de celle-ci. Dans ce cadre, la création d’ateliers de transformation mutualisés serait idéale afin de rendre l’accès à ceux-ci possible au plus grand nombre. Il s’agirait de cuisines expérimentales (test de recettes) avec la possibilité de passer à une échelle plus commerciale ensuite. Possibilité de sous-traitance à des ateliers de travail adapté ou partenariat avec des écoles telles que le CERIA ou le CIRIA. 4. Valorisation de Neerpede comme zone agricole test Neerpede est la dernière grande zone agricole de Bruxelles et dès lors, il s’agit d’utiliser cette ressource. Il pourrait ainsi y avoir un centre de formation et de test à l’activité agricole. Il pourrait encore s’agir de faciliter l’accès à la terre à des projets d’insertion socioprofessionnelle afin de former et de créer des emplois pour des personnes précarisées.
  • 36. 36 5. Conclusions La matinée du symposium aura eu pour résultat d’illustrer le dynamisme et la diversité des entrepreneurs en agriculture urbaine. Beaucoup de ces initiatives sont jeunes et démontrent le besoin de soutenir ce secteur en émergence. Les approches plus innovantes en termes de symbiose avec l’écosystème urbain (insectes, champignons, aquaponie) démontrent un besoin de recherche et d’expérimentation en techniques de production urbaine. Les approches plus traditionnelles (pleine terre) explorent quant à elles le besoin de repenser les circuits alimentaires. Toutes ces approches participent à la redéfinition de l’espace urbain, interrogent sur l’urbanisme et interpellent autant les agronomes que les sociologues. Au-delà des différences techniques et conceptuelles de l’agriculture urbaine, ce secteur en appelle à de vrais entrepreneurs. Tous les intervenants de la matinée ont su faire preuve d’imagination, de prise de risques, de capacités à construire de vrais réseaux et des partenariats solides, de communication, etc., une main dans la terre, l’autre sur le clavier, leur dynamisme à entreprendre et innover, et leur enthousiasme à améliorer la qualité de vie en ville donnent envie de voir d’autres vocations émerger. La présentation de politiques urbaines de soutien à l’agriculture urbaine aura établi que les villes sont encore au début de la démarche. Il semble que les premières étapes sont la reconnaissance de l’existant et le soutien à l’émergence de nouvelles initiatives (appels à projets, événements sur le sujet) pour sonder la pertinence de s’engager plus loin. Lorsque les projets prennent de l’ampleur, les villes doivent aller plus loin dans leur engagement et prendre des positions en termes d’urbanisme, de politique de régénération urbaine. L’après-midi fut consacrée à l’approfondissement de 4 thématiques avec la participation du public : - Atelier 1 : L’accès à la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles ? - Atelier 2 : Produire et vendre des légumes en ville : quels outils à disposition ? - Atelier 3 : L’agriculture urbaine, symbiose avec le bâtiment ? - Ateliers 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! L’approche participative utilisée nous a permis de faire ressortir l’enthousiasme et la connaissance du public présent. De nombreuses idées ont été développées et discutées afin d’encourager le secteur à se développer dans la capitale. Si des premiers jalons sont déjà posés pour un essor de l’agriculture urbaine à Bruxelles, et que celle- ci témoigne d’un beau dynamisme entrepreneurial, il reste de gros efforts à fournir pour encourager d’autres entrepreneurs à se lancer et pour pérenniser les activités. En effet, si les aides générales à la création d’entreprises existent (voir annexe 2 outils d’aide à l’entrepreneuriat), elles sont encore peu adaptées aux besoins des entrepreneurs de l’AU et ses parties prenantes (promoteurs, etc.). Ainsi, au-delà de conseils pratiques, l’apparition de l’agriculture en ville pose de nombreuses questions techniques : Quelles fonctions pour quels sols ? Quelle pollution présente ? Comment valoriser au mieux les fonctions non productives de l’agriculture dans la cadre de la gestion de la ville, etc. De plus, la production alimentaire primaire étant absente des villes, son retour demande également des réponses d’ordre législatif : Que peut-on produire en ville et sous quelle condition? A quel endroit
  • 37. 37 (quid d’une cave de logement utilisée pour la production de champignons ?) Bref, des questions qui demandent que la ville s’intéresse à ces nouveaux entrepreneurs afin de les soutenir et de leur permettre d’avancer dans un cadre clair. Au vu de la volonté et de l’optimisme des citoyens et des pouvoirs publics, nous ne doutons pas que cela deviendra une réalité dans les prochaines années.
  • 38. 38 Annexes : Annexe 1 : Liste orateurs 1. Speed presentation: Organisations Orateurs Permafungi Martin Germeau Little Food Raphael Dupriez et Maité Mercier Champs des Cailles Antoine Sterling / Anga Vangeert / Martin Philipart Urban farm Company Jean-Patrick Scheepers BioBrussels Jean-Pierre De Leener Urban Farmer Tom Zöllner Ferme Nos Pilifs Guy van Malleghem Mise en Perspective Orateurs Université de Gand Noémie Benoit Villes Paris Fabienne Giboudeaux et Nathalie Daclon Rotterdam Kees van Oorschoot Ghent Katrien Verbeek Après-Midi Atelier 1 SUM Research Patrick Moyersoen BRAT Karine Hermanus Terre en Vue Maarten Roels Atelier 2 Missions Locales d'Ixelles et Etterbeek Barbara Nyssen Crédal Celine Descamps L'Heureux Nouveau Pierre Les petits mondes Pauline Lemaire Atelier 3 Lateral Thinking Factory Michael Moradiellos Université de Gembloux Haissam Jijakli Abattoir Jo Huygh
  • 39. 39 Atelier 4 Greenloop Gauthier Chapelle Permafungi Voir plus haut Little food Voir plus haut Champ des Cailles Voir plus haut Urbanfarm company Voir plus haut
  • 40. 40 Annexe 2 : Outils d’aide à l’entreprenariat : Les entrepreneurs désireux de se lancer ont une série d’outils à leur disposition à Bruxelles. A commencer par Impulse.Brussels (anciennement Agence Bruxelloise de l’Entreprise) qui a notamment pour fonction d’ être l’interface qui permet à tous ceux qui entreprennent en Région bruxelloise, de trouver immédiatement et facilement l'information concrète dont ils ont besoin, et d’identifier immédiatement et facilement les personnes qui, au sein des organisations publiques et privées, vont les aider à consolider durablement leurs projets. Par ailleurs, ce service est également décentralisé au sein des guiches d’économie locale. En effet, depuis le 1er juillet 2003, les indépendants et les (candidats) entrepreneurs peuvent désormais s’adresser à une instance unique, « le guichet d’entreprises », pour le traitement d’une série de formalités administratives allant de pair avec la création de leur propre affaire ou entreprise. De plus, Impulse, tout comme les guichets, offre un service d’accompagnement personnalisé ou un conseiller suit de manière individuelle le bon développement du projet. Les Guichets offrent une aide généraliste bien que certains se spécialisent dans certains domaines ou thématiques.
  • 41. 41 Liste des Guichets d’entreprises agréés bruxellois • Esplanade du Heysel 65 1020 Laeken 02/475 45 02 http://www.acerta.be BIZ GUICHET D'ENTREPRISES • Rue Royale 284 1000 Bruxelles 02/ 609 62 30 http://www.xerius.be EUNOMIA • Avenue du Cortenbergh 71/4 1000 Bruxelles 02/ 743 05 10 • Boulevard Anspach 111/4 1000 Bruxelles 02/ 502 47 52 http://www.eunomia.be FORMALIS • Rue d'Arlon 92 1040 Etterbeek 02/ 230 58 12 • Avenue Fonsny, 40 1060 St Gilles 02/ 507 16 63 http://www.formalis.be PME DIRECT • Boulevard Anspach 111 1000 Bruxelles 02/ 513 64 84 • Rue des Deux Eglises 29 1000 Bruxelles 02/ 238 07 07 • Rue de la Montagne 30-32 1000 Bruxelles 02/ 500 14 43 • Rue de l'Hôpital 31 1000 Bruxelles 02/ 512 09 55 • Rue Royale 75/1 1000 Bruxelles 02/ 250 00 30 • Avenue des Croix de Guerre 94 1120 Neder-over-Hembeek 02/ 247 00 84 • Rue de Spa 8 1000 Bruxelles 02/ 238 05 49 • Boulevard de la Woluwe 46/9 1200 Woluwe-Saint-Lambert 02/ 778 62 00 http://www.pmedirect.be GO-START • Rue de Genève 4 1140 Evere 02/ 729 95 91 • Square Sainctelette 12 1000 Bruxelles 02/ 219 40 08 HDP GUICHET D'ENTREPRISES • Rue Botanique 75/1 1210 Saint-Josse-ten-Noode 02/ 219 14 88 http://www.hdp.be PARTENA GUICHET D'ENTREPRISES • Boulevard Anspach 1 1000 Bruxelles 02/ 549 74 70 • Chaussée d'Alsemberg 772/A 1180 Uccle 02/ 376 63 08 • Rue des Chartreux 45 1000 Bruxelles 02/549 34 62 • Chaussée de Wavre 1510 1160 Watermael-Boitsfort 02/ 672 96 11 http://www.partena.be LE GUICHET DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE • Avenue Louise 500 1050 Ixelles 02/ 643 78 09 http://www.cci.be UCM GUICHET D'ENTREPRISES • Avenue Adolphe Lacomblé 29-31 1030 Schaerbeek 02/ 743 33 90 • Avenue Konrad Adenauer 6 1200 Woluwe-Saint-Lambert 02/ 775 03 80 http://www.ucm.be « Sans entrepreneurs, le monde ne serait toujours qu’une idée. » (F. Doriot)
  • 43. 43 Annexe 3 : Listes exhaustives de toutes les idées émises durant les ateliers Atelier 1 : L’’’’accèèèès àààà la terre : comment valoriser le potentiel de Bruxelles? a) Accès à la terre pour la production - Créer des Espaces tests agricoles (soutien à l’installation) - Concevoir les éco-quartiers avec une ferme pour alimenter le quartier - Sécuriser les terres agricoles - Créer des zones agricoles dans tous les espaces publics - Répertorier les espaces disponibles pour la culture maraichère (exploiter le rapport du BRAT) - Développer une plateforme de partage de jardin b) Utilisation d’espaces « perdus » - Développer le concept de « bail à la ferme » (cf. Québec) : contrat standard sur les toits ou culture verticales - Développer des containers d’aquaponie déplaçables - Mettre les espaces de parking à disposition pour de la production urbaine 4) Mécanismes juridiques et financiers - Mise en place d’un quota communal de mise à disposition de terre/ terrains pour la production - Détaxation des propriétaires si mise en place de projet d’agriculture urbaine 5) Techniques et outils de production - Augmenter la production en réhabilitant des techniques anciennes - Mobilisation du know-how agricole bruxellois (histoire, migrants, personnes âgées) - Promouvoir l’échange de graines sur la Région bruxelloise 6) L’autonomie alimentaire de Bruxelles - Promouvoir les circuits courts avec la périphérie - Travailler avec les autres Régions au développement d’une ceinture alimentaire bruxelloise - Créer une coopérative de distribution des légumes bruxellois - Créer un espace de liens et d’échanges entre les Bruxellois et les producteurs bruxellois (inventaires des produits et lieux de production) - Fixer un calendrier et un plan d’action pour atteindre une résilience et une autonomie alimentaire de Bruxelles (2014 = 2 jours d’autonomie ; 2020 = 5 jours ; 2040 = 15 jours) 7) Agriculture Urbaine et urbanisme : - Développer la notion de « productive landscape » à Bruxelles - Envisager les espaces de cultures comme une réserve de services écosytémiques
  • 44. 44 Atelier 2 : Produire et vendre des léééégumes en ville : quels outils àààà disposition ? a) Accès à la terre pour la production - Meilleur accès à la terre (avec eau et électricité) pour les projets professionnels. - Utilisation des intérieurs d'îlots : copropriété partagée / location à un maraîcher / gestion par Terre-en-vue - Utilisation des toits pour le maraîchage - Mise à disposition des jardins particuliers pour le maraîchage (métayage) - Collaboration renforcée entre Bruxelles-Wallonie-Flandre pour sécuriser et valoriser la ceinture péri-urbaine bruxelloise. - Réhabiliter les espaces industriels inutilisés - Recenser et exploiter les caves (culture de champignons) - Cartographier les sols exploitables et les espaces disponibles - Inventaire des espaces disponibles par les contrats de quartier - Mise à disposition des espaces publics (et privés) par la commune. - Réhabilitation d’un quartier défavorisé par des « Torrekens » pour louer des espaces de production. - Créer des paysages comestibles (tout ce qui pousse doit produire, y compris dans les espaces publics) b) Après la production - Améliorer les débouchés de l’agriculture urbaine (travailler l’aval de la filière) - Créer des associations avec les grandes surfaces (stands de produits locaux dans les supermarchés ou sur les parkings). Le système économique est à inventer... - Repas Bio et Locaux dans les hôpitaux et les prisons - Ecoulement du lait et des produits laitiers bruxellois - Cuisines à partager - Créer un ou plusieurs marchés couverts pour la filière - Créer un label de production citoyenne et locale c) Projets pédagogiques - Améliorer la sensibilisation des consommateurs à la filière locale bruxelloise - Formation et information dans les écoles (environnement, santé, cuisine, collectif, etc.) - Créer et enseigner des modèles économiques rentables - Anciens parkings mis en culture en bacs (projets éducatifs) - Créer une ferme mobile (péniche) et pédagogique (sur le canal) 4) Mécanismes juridiques et financiers - Taxer les aliments qui arrivent à Bruxelles (non locaux), ou inclure le coût du transport dans le prix, ou réduction fiscale pour l’achat de produit locaux. - Législation : autoriser et encadrer la vente de produits issus de terrains privés (travailler la notion de Terre agricole)
  • 45. 45 - Responsabilité individuelle et collective sur les parcelles des potagers collectifs. - Mécanisme pour favoriser les îlots agricoles : baisse des taxes et mécanismes financiers - Créer un incubateur de projets - Créer un pôle logistique et pédagogique pour la filière (chambre de commerce) - Service d’appui en logistique de mobilité (rendre la filière fluide) - Créer un Sustainable Food Council - Appels à projets (+ primes pour stimuler les propriétaires) - Mise en place d’une cellule « Helpdesk » - Créer un mécanisme de rétribution pour le citoyen producteur 4) Divers - Proposer des poules aux citoyens (cf. la commune de Mouscron) Atelier 3 : L’’’’agriculture urbaine, symbiose avec le bââââtiment? a) Gestion des ressources - Traitement des eaux, recyclage des matières organiques (récupération des déjections humaines,…) - Optimiser l’utilisation de l’eau des bassins d’orage - Récupérer l’énergie et le CO2 des tunnels b) Utilisation d’espaces « perdus » - Production verticale sur des surfaces extérieures - Utiliser les bâtiments vides comme les écoles pendant les vacances - Bateaux potagers sur le canal - Promouvoir l’agriculture dans les caves - Lancer des appels à projets pour des espaces non utilisés - Utilisation temporaire des bâtiments non utilisés pour des projets d’AU - Promouvoir les ruchers sur toit - Promouvoir l’aquaponie en container - Exploitations des friches (mais pollution des sols) pour l’aquaponie - Lancer la notion de bureaux productifs c) Mécanismes juridiques et financiers - Monter une plate-forme pour faciliter les relations propriétés – producteur - Obligation de portance de toit capable d’accueillir de l’AU - Mesure de compensation de la biodiversité pour des projets de rénovation et de construction - Monter une structure d’informations et de partage sur l’AU - Etablir un cadastre des toitures pouvant accueillir de l’AU
  • 46. 46 - Atelier 4 : Demain, je me lance en agriculture urbaine ! a) Soutien à la création : - Création d’un incubateur Agriculture urbaine - Création d’un Urban farm lab (recherche multidisciplinaire) - Filière de formation viable pour mise à l’emploi en agriculture urbaine - Utiliser la zone de Neerpede pour l’accompagnement de personnes précarisées dans des projets agricoles b) Soutien législatif et urbanisme : - Revalorisation des friches industrielles - Agriculture urbaine présente dans les zonings industriels - Permettre l’utilisation de l’espace public pour la production - Projet de développement d’agriculture urbaine sur toiture dans zone ZIP - Promouvoir le maraichage sur toit - Favoriser la culture de plantes dépolluantes sur les façades c) Développement d’équipements - Développement d’une filière de déchets organiques pour production d’engrais et récolte de « l’or brun » par le biais des toilettes sèches - Mise en place d’un « Brico » de l’agriculture urbaine (matériel, conseils, etc.) cf. growhshop - Développement de pépinières de quartier - Création d’un centre de références en expérience citoyenne d) Après la production - Organisation de circuit court avec la périphérie - Développement de produits phares transformés e) Idées de business en agriculture urbaine : - Production de spiruline sur les toits - Vente de kits d’aquaponie - Potagers sur le toit des entreprises avec ventes directes aux employés - Développement de produits emblématiques bruxellois (cresson, chicon, etc.) - Hydroponie sur le canal - Installation d’un potager sur le toit d’une grande surface