Eléments de comparaison de bibliothèques dans les périphéries urbaines (Argentine-France) : rendre visibles des enjeux politiques et sociaux

1. Des bibliothèques dans les
périphéries urbaines
Eléments de comparaison
France-Argentine
Buenos Aires et Orléans
Journée d’étude Bpi/enssib
31 mars 2015
Christophe Evans, Bpi/Service Etudes et recherche
Sina Safadi, EHESS/Université François Rabelais

2. Contexte scientifique
• 1 partie d’une recherche collective franco-argentine réalisée dans le cadre d’un
programme ECOS-SUD : Lire et écrire dans les périphéries urbaines
(Buenos Aires et Paris). Bibliothèques, livres, chansons, écrits
numériques, dir. Denis Merklen (Paris 3 IHEAL) et Pablo Seman (CONICET).
• Mission à Buenos Aires, octobre-novembre 2014 : Visites de 5 bibliothèques
populaires dans la grande banlieue de BA, rencontres avec des personnes
responsables de ces BP et avec des professionnels de la lecture publique
• 1 mission de 15 jours (C. Evans) et 1 mission d’1 mois en immersion
(S. Safadi). Travail articulé avec une recherche au long cours à Orléans dans
le cadre d’une thèse de sociologie sur le quartier de La Source et qui a
notamment pour objet la bibliothèque du quartier (S. Safadi).

3. - 2 766 890 km2
- 43 millions d’habitants
- Le tiers de la population réside dans la
capitale et l’agglomération de BA
- Un état jeune (1810/1816), une
république fédérale
- 3e
puissance économique du continent
- Crises économiques successives : 2001
et post-2008
- Pratiques culturelles :
- Une nation plutôt lectrice : 56% de
lecteurs de livres chez les 12 ans et +,
contes/histoire/romans (ENCC 2013,
SInCA)
- 47% des personnes âgées de 18 ans et +
déclarent connaître les BP, 31% s’y sont
déjà rendues (ENHL 2011, CNL)
Contexte argentin

4. Qu’est-ce qu’une bibliothèque populaire argentine ?
• « C’est une association civile autonome, créée par la vocation solidaire d’un groupe d’habitants
(vecinos) d’une localité ou d’un quartier. La création d’une bibliothèque populaire répond au besoin
d’accès à l’information, à l’éducation, aux loisirs et à l’animation culturelle. Elle est dirigée, soutenue
et gérée principalement par ses membres associés et ouverte à tous les publics. » Maria Del
Carmen Bianchi (Présidente de la CONABIP)
• La première BP est créée en 1866 à San Juan. C’est le président Sarminento qui va impulser le
système des BP en promulguant la loi 479 le 23 sept. 1870 (devenu le « jour des bibliothécaires »).
La loi permet notamment de mettre en place une commission protectrice ayant pour mission de
faciliter le développement des BP sur l’ensemble du territoire argentin.
• Cette commission protectrice s’est transformée en CONABIP (Commission nationale des
bibliothèques populaires, dépendant du ministère de la culture). Missions : aide au développement
du réseau de BP (gestion d’un fonds spécial issu d’un prélèvement de 5% sur les gains à la loterie ;
catalogue collectif informatisé : DIGIBEPE ; aides pour les acquisitions (chèques et remises pour
faire des achats à la Foire du livre de BA) ; mise à disposition d’un bibliobus ; formation.
• On comptait 200 BP en 1876, près de 1000 en 1990, aujourd’hui un peu plus de 2000
(dont 500 environ pour la seule province de Buenos Aires).
• Rappel : les BP ont existé et existent encore en France (nombreuses et actives dans la 2nde moitié
du XIXe) ; supplantées peu à peu par le développement des BM et la professionnalisation du métier
de bibliothécaire.
• 92% des BP sont situées en zone urbaine. Le réseau compte 30 000 bénévoles et pas moins de 15
millions d’usagers : 30% de femmes, 12% d’hommes et 58% d’enfants et adolescents. Le réseau
totalise 25 millions de livres. 95% des BP sont équipées d’au moins 1 ordinateur, 75% sont
connectées à Internet.

5. Quelques caractéristiques fortes des bibliothèques
populaires argentines
• Locaux loués, prêtés, achetés, ou construits par les personnes en charge de la
BP
• Payantes/Ouvertes en général du lundi au vendredi (fermées le midi), ouvertes
le soir pour les ateliers, parfois le samedi matin/règlementées, normatives
• Fichiers papier, bien que les catalogues soient informatisés
• Accès aux collections : souvent sur médiation, un peu d’accès libre (enfants).
Le bibliothécaire est force de proposition mais ce sont les demandes des
usagers qui priment
• Collections : essentiellement de l’occasion (dons) et du neuf/plutôt
encyclopédiques, mais développées au gré des opportunités, des demandes
et des possibilités financières
• Ateliers en nombre : informatiques, dessin, musique, horticulture, aide aux
adultes pour se mettre à niveau, préparer des examens. Beaucoup
d’animations en rapport avec l’école
• Impact sur les quartiers : image très forte d’une institution de grande proximité
pour les milieux populaires (BP Arturo Jauretche : 9000 livres, 620 socios)

6. Environnements

7. Les BP de l’extérieur et de l’intérieur

12. Biblioteca Palabras del alma
Peruzzotti, Pilar

15. Les collections

20. Ateliers

22. Orléans et le quartier de La Source

31. PLACE MINOUFLET

32. PLACE MINOUFLET

33. La bibliothèque, un espace public sécurisé