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ADDICTOLOGIE 
Il s’agit de l’étude des addictions, de la 
dépendance physiologique et psychologique 
à une substance ou à un comportement
VERS UNE TENTATIVE DE 
DEFINITION DES 
CONCEPTS
TOXICOMANIE 
• En 1957, les experts de l’OMS proposent la définition suivante: 
« état d’intoxication périodique ou chronique engendré par la 
consommation répétée d’une drogue » dont les principales 
caractéristiques sont: 
- Désir insurmontable de prendre de la drogue et de l’obtenir par 
tous les moyens 
- Tendance à augmenter les doses (tolérance) 
- Dépendance physique et psychique 
- Apparition d’un syndrome d’abstinence avec symptomatologie 
somatique et psychique en cas d’arrêt brutal de la 
consommation
TOXICOMANIE 
• Terme qui tend à disparaitre car trop restrictif et moins 
représentatif des conduites actuelles 
(polyconsommation) 
• Correspond à une approche antérieure et dépassée 
qui était centrée sur les produits et leurs effets 
• Les substances psychoactives sont différenciées et 
isolées selon leur principe d’action et leur dépendance 
(alcool, tabac, cannabis, drogues de synthèses, 
médicaments psychotropes…). 
• Plus pertinent de se décentrer des produits et de 
s’intéresser à ce que ces comportements tentent 
d’exprimer, à la fonction de l’objet addictif
SUBSTANCES 
PSYCHOACTIVES 
• Agissent toutes sur le cerveau avec: modification 
de l’activité mentale, des sensations, du 
comportement 
• Leur usage expose à des risques pour la santé 
physique et psychique, pour la vie sociale avec un 
risque de dépendance. 
• L’effet de ces substances dépend de nombreux 
facteurs physiologique, psychique, individuel, 
culturel (sexe, corpulence, personnalité, état 
psychique, environnement…).
VERS LE CONCEPT DE 
DEPENDANCE 
• « Etat résultant de l’absorption périodique ou 
continuelle d’une drogue. Selon la nature de celle-ci, 
l’état du sujet et sa tolérance au produit, la 
dépendance peut être psychique ou physique. Par 
extension, la dépendance s’étend aussi à des 
situations et des comportements ». 
• La dépendance psychique se traduit par le besoin de 
consommer des drogues modifiant l’activité psychique. 
L’abstinence provoque un désir compulsif de recourir 
de nouveau au produit. 
• La dépendance physique se traduit par des troubles 
organiques dès que la drogue cesse d’être 
consommée.
ADDICTION 
• Concept récent 
• Etymologie latine: AD DICERE: « dire à » au sens 
d’attribuer quelqu’un à quelqu’un d’autre en esclavage 
• L’esclave était DICTUS AD: « dit à » tel maître. On pourrait 
donc être dit à l’alcool, à la faim, au tabac, au jeu. 
• Dans le droit romain l’addiction indiquait une contrainte par 
corps prononcée à l’encontre d’un débiteur qui ne pouvait 
payer ses dettes et qui était mis à la disposition du plaignant 
par le juge. 
• L’accent est mis sur la contrainte: compulsion irrépressible 
et manque de liberté mais aussi sur l’existence d’une 
culpabilité (dette non payée) et du prix à payer (contrainte 
par corps).
CONDUITES ADDICTIVES 
S’ouvrent et s’associent à d’anciens et nouveaux 
champs psychopathologiques: 
• troubles alimentaires (boulimie) 
• problématiques en lien aux jeux d’argent (jeu 
pathologique) 
au monde virtuel, aux achats dits compulsifs, à 
la dépendance affective, à la sexualité…
CONDUITES ADDICTIVES 
• L’USAGE: comportement n’entrainant pas de 
dommages physiques, affectifs, psychologiques ou 
sociaux. 
Correspond souvent à l’expérimentation, ou à une 
conduite occasionnelle. 
• L’USAGE NOCIF ou ABUS: comportement 
susceptible de provoquer ces dommages. 
• LA DEPENDANCE: toute la vie s’organise autour 
de la conduite, comportement ou consommation
APPROCHE DESCRIPTIVE 
DE L’ADDICTION 
• « Répétition d’actes susceptibles de provoquer du 
plaisir mais marqués par la dépendance à un 
objet matériel ou une situation recherchés et 
consommés avec avidité » (Pedinielli) 
• « Processus par lequel est réalisé un 
comportement qui peut avoir pour fonction de 
procurer du plaisir, de soulager un malaise 
intérieur et qui se caractérise par l’échec répété 
de son contrôle et sa persistance en dépit de ses 
conséquences négatives » (Goodman)
CRITERES DE GOODMAN 
• 1. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type 
de comportement 
• 2. Sensation croissante de tension précédant 
immédiatement le début du comportement 
• 3. Plaisir ou soulagement pendant sa durée 
• 4. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement 
• 5. Au moins 5 des 9 critères suivants: (cf page suivante) 
• 6. Certains éléments du syndrome ont duré plus d’un mois 
ou se sont répétés pendant une période plus longue.
• 7. Préoccupation fréquente au sujet du comportement et de sa préparation 
• 8. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à 
l’origine 
• 9. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le 
comportement 
• 10. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre 
ou à s’en remettre 
• 11. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des 
obligations professionnelles, scolaires, universitaires, familiales ou sociales 
• 12. Activités sociales, professionnelles ou récréatives sacrifiées du fait du 
comportement 
• 13. Perpétuation du comportement bien que le sujet sache qu’il cause ou 
aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, 
psychologique ou physique 
• 14. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour 
obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de 
même intensité 
• 15. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au 
comportement
PREMIERES CONCLUSIONS 
• Le changement de terminologie a amené un 
changement de représentation et d’accompagnement 
des personnes dites dépendantes (approche non plus 
centrée sur un produit, une conduite mais sur une 
personne) 
• Le concept d’addiction actuellement utilisé reste pour 
autant flou et vague avec risques: 
- de l’utiliser abusivement 
- de le banaliser 
- de réduire ce phénomène à un état de dépendance qui 
nierait la singularité de chaque individu
QUELQUES DONNEES 
EPIDEMIOLOGIQUES
ESTIMATION DU NOMBRE DE CONSOMMATEURS DE 
SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE 
PARMI LES 11-75 ANS 
Sources: Baromètre santé 2010 (INPES) 
PRODUITS ILLICITES 
Cannabis Cocaïne Ecstasy Héroïne 
Expérimentateurs 13,4 M 1,5 1,1 M 500 000 
Usagers dans 
l’année 
3,8 M 400 000 150 000 ND 
Usagers réguliers 1,2 M Non Disponible ND ND 
Usagers quotidiens 550 000 ND ND ND 
Le nombre d’individus de 11-75 ans en 2010 était de 49 millions
ESTIMATION DU NOMBRE DE CONSOMMATEURS DE 
SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE 
PARMI LES 11-75 ANS 
Sources: Baromètre santé 2010 (INPES) 
Produits licites 
Alcool Tabac 
Expérimentateurs 44,4 M 35,5 M 
Usagers dans l’année 41,3 M 15,8 M 
Usagers réguliers 8,8 M 13,4 M 
Usagers quotidiens 5 M 13, 4 M
ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS 
• 41,5% des jeunes de 17 ans ont expérimenté le 
cannabis et 6,5% sont des fumeurs réguliers 
• 32,8% des adultes de 18 à 64 ans ont 
expérimenté le cannabis et 2,1% sont des 
fumeurs réguliers 
• 60% des 15-75 ans jugent le cannabis dangereux 
dès son expérimentation 
• 35 000 personnes ayant consommé du cannabis 
sont accueillies dans les structures spécialisées
ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DES DROGUES DE 
SYNTHESE, COCAINE, HEROINE, OPIACES 
• 3% des jeunes de 17 ans ont expérimenté la 
cocaine vs 3,8% des adultes 
• 0,9% des jeunes de 17 ans ont expérimenté 
l’héroine vs 1,2% des adultes 
• 1,9% des jeunes de 17 ans et 2,7% des adultes 
ont expérimenté l’ecstasy 
• 230 000 personnes sont considérées comme 
usagers problématiques de drogues
ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE 
SYNTHESE, COCAINE, HEROINE, OPIACES 
• Pour 88% des 15-75 ans la cocaine est dangereuse dès son 
expérimentation 
• Pour 92% des 15-75 ans l’héroine est dangereuse dès son 
expérimentation 
• 58 000 consommateurs sont accueillis au cours de l’année dans les 
CSAPA 
• 145 000 personnes bénéficient des prescriptions de substitution aux 
opiacés 
• Parmi les usagers de drogues injecteurs, prévalence du VIH: 7,2% et du 
VHC: 36,4% à 47% 
• 365 décès par surdoses par an
ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DE TABAC 
• 64 759 tonnes de tabac vendues dans le réseau des 
buralistes 
• 31,5% des jeunes de 17 ans et 30% des adultes de 18-75 
ans sont des fumeurs quotidiens 
• 42% des 15-75 ans jugent le tabac dangereux dès son 
expérimentation 
• 2,1 millions de fumeurs par an ont recours à des 
médicaments d’aide à l’arrêt du tabac 
• 60 000 décès annuels attribuables au tabac
ESTIMATION DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL 
• 12 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans ou plus 
• 10,5 % de consommateurs réguliers chez les jeunes de 17 ans 
• 19,9 % de consommateurs réguliers parmi les adultes 
• Ivresses répétées pour 27,8 % des jeunes de 17 ans et 8 % des 
adultes de 18 à 75 ans 
• 3,8 millions de consommateurs à risque parmi les adultes 
• Pour 10 % des 15-75 ans l’alcool est perçu comme dangereux 
dès son expérimentation 
• 140 000 consommateurs vus dans les centres spécialisés 
• 33 000 décès par an attribuables à l’alcool
LES MODELES 
EXPLICATIFS DE 
L’ADDICTION
APPROCHE SYSTEMIQUE 
• La conduite addictive apparait comme un symptôme 
d’un malaise concernant la famille entière. 
• Elle est perçue comme une conséquence du système 
familial et comme ayant un impact sur sa dynamique. 
• L’adolescent (« enfant symptôme » « patient désigné ») 
servirait de médiateur pour régler les conflits non 
formulés de la famille en les reportant sur lui-même, 
évitant la désintégration du système. 
• Il lutterait également contre un désir de fusion d’avec la 
mère, le comportement addictif ayant pour but de 
réaliser une séparation.
THERAPIE SYSTEMIQUE 
• Analyse des fonctionnements et dysfonctionnements familiaux 
• L’objectif est d’aider « le patient désigné » en modifiant le 
système familial dans lequel il évolue. 
• Phénomènes retrouvés dans les familles de jeunes « addicts »: 
Cécité familiale: déni du comportement addictif 
Transgressions transgénérationnelles: absence de barrières entre 
parents et enfants avec besoin de contrôler l’espace psychique de l’enfant 
Transaction familiale entre un parent et l’enfant, permettant de masquer 
les conflits latents du couple parental 
Déni de l’enjeu mortel: banalisation des conséquences du comportement 
addictif
APPROCHE PSYCHANALYTIQUE 
• La conduite addictive apparaît comme un symptôme 
psychique (message voilé à décrypter) 
Dans la névrose: solution de compromis au conflit psychique: (le trouble du 
comportement alimentaire permet de maitriser ce qui échappe, la drogue répond à 
une impossibilité de séparation, à une insatisfaction: sexuelle, enfant….) 
Dans la psychose: tentative de guérison (la drogue vient donner une explication 
au délire ou l’anesthésie) 
• Mise en évidence des failles du narcissisme et d’une difficulté 
d’identification à une mère interne protectrice (l’objet addictif 
jouerait le rôle d’objet interne sécurisant et la conduite addictive comme 
un moyen de lutte contre la dépression) 
• La psychothérapie psychanalytique vise la compréhension de 
l’origine du symptôme et le retour vers un équilibre psychique
APPROCHE BIOLOGIQUE ET 
COGNITIVO COMPORTEMENTALE 
• Postule que la base de toute addiction est un ensemble d’adaptations 
cérébrales, neuronales opérant sur les phénomènes de manque, de 
tolérance et de sensibilisation. 
• L’addiction résulte de stratégies comportementales utilisés pour fuir la 
souffrance, le stress et trouver des états positifs de bien être. 
• La conduite addictive correspond à un comportement appris renforcé 
par le soulagement immédiat de ce symptôme. 
• Le cerveau prend une part active au processus addictif en cherchant à 
contrôler, anticiper et supporter l’intoxication. 
• Ce modèle place l’addiction comme une capacité d’adaptation, de 
conditionnement et d’apprentissage.
THERAPIE COGNITIVO 
COMPORTEMENTALE 
• Amène à envisager de nouvelles façons d’agir et de penser en 
réponse aux problèmes de l’environnement (l’évitement des situations 
d’excitation et l’apprentissage du refus d’utiliser le comportement 
addictif pour régler un problème). 
• Patient et thérapeute vont formuler des hypothèses communes sur les 
troubles en cause, leurs facteurs de déclenchement et de maintien 
avec la mise en place de contrat thérapeutique. 
• L’entretien motivationnel est l’outil principalement utilisé et la thérapie 
se présente sous une forme pédagogique avec pour objectif principal 
le renforcement de la motivation et du contrôle sur les 
comportements addictifs.
CE QU’IL FAUT RETENIR 
• L’addiction est un phénomène multifactoriel complexe qui 
comporte une dimension biologique, sociale et 
anthropologique. 
• Le modèle explicatif le plus satisfaisant est celui qui tient 
compte du plus grand nombre de facteurs: modèle bio-psycho- 
social 
• Cette conception induit la nécessité d’une prise en charge 
globale pluridisciplinaire.
PRISE EN CHARGE 
CLINIQUE DE 
L’ADDICTION
PRISE EN CHARGE HOSPITALIERE 
Dans le secteur hospitalier, les différentes structures de 
médecine et de psychiatrie impliquées dans le traitement des 
addictions sont constituées des: 
• Consultations hospitalières (prise en charge d’un ou 
plusieurs produits: tabacologie, alcoologie, addictologie) 
• Equipes de Liaison de Soins en Addictologie: ELSA: 
équipes mobiles et pluridisciplinaires se déplaçant à la 
demande des différents services hospitaliers pour 
accompagner les patients « addicts » et assurer des relais 
avec partenaires intra et extra hospitaliers mais aussi pour 
former les équipes soignantes. 
• Lits et places de sevrages
PRISE EN CHARGE PAR LES 
STRUCTURES MEDICO-SOCIALES 
• Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention 
en Addictologie: CSAPA 
S’adressent à des personnes confrontées à une addiction à 
l’égard des drogues illicites, de l’alcool, des médicaments ou 
d’une pratique: addictions sans substances (jeux d’argent, 
jeux vidéos, sexualité, boulimie, achats compulsifs…) et à leur 
entourage (parents, conjoints, famille, amis). 
• Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la 
Réduction de risques pour les Usagers de Drogues: 
CAARUD 
S’adressent à des personnes qui ne sont pas engagées dans 
une démarche de soins ou à celles dont les modes de 
consommation ou les drogues consommées exposent à des 
risques majeurs (infections, notamment hépatite C, VIH, 
accidents…)
MISSIONS DES CSAPAS 
• L’accueil, l’information, l’évaluation médicale, psychologique et sociale et 
l’orientation de la personne concernée ou de son entourage 
• La réduction des risques liés à la consommation ou au comportement en 
cause 
• La prise en charge médicale (bilan de santé, sevrage) et psychologique 
(soutien, psychothérapie individuelle ou familiale, groupes de parole) 
• La prescription et le suivi de traitements médicamenteux, dont les 
traitements de substitution aux opiacés (méthadone, subutex) 
• La prise en charge sociale et éducative, qui comprend l’accès aux droits 
sociaux et l’aide à l’insertion ou à la réinsertion. 
• L’accueil des jeunes et de leur entourage
DISPOSITIFS DE PRISE EN 
CHARGE EN CSAPA 
• Le Centre d’accueil et de consultations médicale 
psychothérapeutique, prise en charge socio-éducative. 
• L’Unité Méthadone 
La méthadone est un traitement spécifique pour la 
substitution des états de dépendance majeure aux opiacés 
avec un haut niveau d’exigence thérapeutique. 
Le cadre thérapeutique général propose un étayage 
pluridisciplinaire et quotidien, aussi longtemps que 
nécessaire, sur la base d’objectifs décidés en commun et 
contractualisés avec le patient. 
L’accueil et la prise en charge sont assurés par les 
infirmières et le médecin psychiatre.
• L’hébergement thérapeutique 
L’abandon de la prise de drogue ou la mise sous traitement de 
substitution confronte la personne dépendante à de multiples 
difficultés sociales dans la réorganisation de son mode de vie. 
Ce mode d’hébergement souple et individualisé permet d’établir dans sa 
forme et sa durée, un contrat adapté à chaque personne inscrite dans une 
démarche de soins et dont l’accompagnement requiert un 
accompagnement pluridisciplinaire. 
• L’accompagnement des usagers sous main de 
justice 
Suivi des personnes addictives pendant leur incarcération et qui expriment 
la demande d’être prises en charge, dans l’objectif d’une préparation à la 
sortie. 
La justice et le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) 
proposent aussi des alternatives à l’incarcération, en mettant en place des 
aménagements de peine sous forme de placements extérieurs (PE) qui 
est un dispositif essentiel à la mise en place de projets d’insertion en 
proposant un cadre intermédiaire entre la prison et l’extérieur.
CLINIQUE DES ADDICTIONS 
• Approche non centrée sur un symptôme mais sur une 
personne en souffrance 
• La notion de dépendance au coeur de la 
compréhension des addictions 
• Expérience inscrite en chacun de nous dès notre 
naissance jusqu’à notre mort (dépendance 
physiologique, physique, affective) 
• Les conduites addictives se fondent sur l’expérience 
de ces premiers attachements et s’actualisent dans 
des objets équivalents: alimentaires, toxiques, virtuels, 
sexuels.
PAS DE PERSONNALITE 
ADDICTIVE 
• Toutes les structures de personnalités sont retrouvées 
(commorbidité psychiatrique importante) 
• Pas de personnalité addictive en tant que telle 
• Quelques traits communs retrouvés: 
- troubles du narcissisme et de l’identité 
- prépondérance de traumatismes primaires affectant la relation précoce avec la 
mère 
- prédilection pour des conduites agies au détriment de la parole 
- mécanismes de défense archaïques tels que le clivage, la projection 
- transfert avec le soignant qui peut aller d’un extrême à l’autre entre évitement et 
massivité.
QUELQUES PISTES 
D’ACCOMPAGNEMENT 
Un premier contact crucial (physique ou téléphonique) 
• Se présenter le plus humainement et humblement possible 
• Ecouter dans une position de bienveillance, accueillir 
chaleureusement 
• Reconnaître avec la personne la difficulté de la démarche et 
l’encourager 
• Prendre le temps de poser et reposer un cadre rassurant 
• Toujours rappeler les points suivants: respect de la parole, absence 
de jugement de valeur, confidentialité, anonymat possible 
• Evaluer la demande en repérant ce qui la provoque (demande 
personnelle ou émanant d’un proche, d’un employeur, d’une décision 
de justice)
Une relation difficile à construire et à soutenir 
• Etre authentique en essayant d’être le plus naturel, accessible et 
honnête 
• Recentrer sur la personne en déconstruisant les identifications 
négatives se limitant au produit, à la conduite problématique: « je 
suis toxicomane, je suis addict » 
• Etre fiable, constant, en respectant les engagements, en étant le 
plus transparent possible et en restant disponible 
• Résister à l’agacement d’une relation thérapeutique qui s’étiole 
(rendez vous souvent non honorés), au sentiment d’être mis en 
échec (reconsommations) 
• Etre ferme en s’appuyant sur la loi, les règles et les engagements 
réciproques tout en rappelant à la personne que l’on reste toujours 
présent 
• Utiliser les connaissances théorico-cliniques (transfert, clivage) 
et appuyer sa pratique professionnelle sur une supervision
Une attitude à avoir tout au long de l’accompagnement 
• Etre le plus transparent possible: expliciter ses intentions («je 
vous pose cette question car...»). 
• Privilégier encore plus le travail en équipe et le rappeler à la 
personne (éviter le transfert massif de la relation duelle) 
• Etre dans une position de non savoir («je ne sais pas ce qui 
vous arrive mais je vais tenter avec mes collègues de vous aider 
à vous sentir mieux») 
• Ne pas être dans une position d’expert 
• Ne pas être dupe de ce qui se joue en dehors de 
l’accompagnement
Des objectifs thérapeutiques à construire au fil du temps 
• Accueillir et laisser venir 
• Entendre la demande latente derrière la demande formulée 
• Comprendre la fonction de la conduite addictive dans la vie de la 
personne 
• Permettre l’analyse et la compréhension de ce qui se joue autour de la 
conduite 
• Inscrire la prise en charge dans le temps en procédant par pallier 
quant aux objectifs 
• Se décaler de la demande de guérir 
• Viser non l’arrêt de la consommation/du comportement mais le retour à 
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  • 1. ADDICTOLOGIE Il s’agit de l’étude des addictions, de la dépendance physiologique et psychologique à une substance ou à un comportement
  • 2. VERS UNE TENTATIVE DE DEFINITION DES CONCEPTS
  • 3. TOXICOMANIE • En 1957, les experts de l’OMS proposent la définition suivante: « état d’intoxication périodique ou chronique engendré par la consommation répétée d’une drogue » dont les principales caractéristiques sont: - Désir insurmontable de prendre de la drogue et de l’obtenir par tous les moyens - Tendance à augmenter les doses (tolérance) - Dépendance physique et psychique - Apparition d’un syndrome d’abstinence avec symptomatologie somatique et psychique en cas d’arrêt brutal de la consommation
  • 4. TOXICOMANIE • Terme qui tend à disparaitre car trop restrictif et moins représentatif des conduites actuelles (polyconsommation) • Correspond à une approche antérieure et dépassée qui était centrée sur les produits et leurs effets • Les substances psychoactives sont différenciées et isolées selon leur principe d’action et leur dépendance (alcool, tabac, cannabis, drogues de synthèses, médicaments psychotropes…). • Plus pertinent de se décentrer des produits et de s’intéresser à ce que ces comportements tentent d’exprimer, à la fonction de l’objet addictif
  • 5. SUBSTANCES PSYCHOACTIVES • Agissent toutes sur le cerveau avec: modification de l’activité mentale, des sensations, du comportement • Leur usage expose à des risques pour la santé physique et psychique, pour la vie sociale avec un risque de dépendance. • L’effet de ces substances dépend de nombreux facteurs physiologique, psychique, individuel, culturel (sexe, corpulence, personnalité, état psychique, environnement…).
  • 6. VERS LE CONCEPT DE DEPENDANCE • « Etat résultant de l’absorption périodique ou continuelle d’une drogue. Selon la nature de celle-ci, l’état du sujet et sa tolérance au produit, la dépendance peut être psychique ou physique. Par extension, la dépendance s’étend aussi à des situations et des comportements ». • La dépendance psychique se traduit par le besoin de consommer des drogues modifiant l’activité psychique. L’abstinence provoque un désir compulsif de recourir de nouveau au produit. • La dépendance physique se traduit par des troubles organiques dès que la drogue cesse d’être consommée.
  • 7. ADDICTION • Concept récent • Etymologie latine: AD DICERE: « dire à » au sens d’attribuer quelqu’un à quelqu’un d’autre en esclavage • L’esclave était DICTUS AD: « dit à » tel maître. On pourrait donc être dit à l’alcool, à la faim, au tabac, au jeu. • Dans le droit romain l’addiction indiquait une contrainte par corps prononcée à l’encontre d’un débiteur qui ne pouvait payer ses dettes et qui était mis à la disposition du plaignant par le juge. • L’accent est mis sur la contrainte: compulsion irrépressible et manque de liberté mais aussi sur l’existence d’une culpabilité (dette non payée) et du prix à payer (contrainte par corps).
  • 8. CONDUITES ADDICTIVES S’ouvrent et s’associent à d’anciens et nouveaux champs psychopathologiques: • troubles alimentaires (boulimie) • problématiques en lien aux jeux d’argent (jeu pathologique) au monde virtuel, aux achats dits compulsifs, à la dépendance affective, à la sexualité…
  • 9. CONDUITES ADDICTIVES • L’USAGE: comportement n’entrainant pas de dommages physiques, affectifs, psychologiques ou sociaux. Correspond souvent à l’expérimentation, ou à une conduite occasionnelle. • L’USAGE NOCIF ou ABUS: comportement susceptible de provoquer ces dommages. • LA DEPENDANCE: toute la vie s’organise autour de la conduite, comportement ou consommation
  • 10. APPROCHE DESCRIPTIVE DE L’ADDICTION • « Répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir mais marqués par la dépendance à un objet matériel ou une situation recherchés et consommés avec avidité » (Pedinielli) • « Processus par lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir, de soulager un malaise intérieur et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit de ses conséquences négatives » (Goodman)
  • 11. CRITERES DE GOODMAN • 1. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement • 2. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement • 3. Plaisir ou soulagement pendant sa durée • 4. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement • 5. Au moins 5 des 9 critères suivants: (cf page suivante) • 6. Certains éléments du syndrome ont duré plus d’un mois ou se sont répétés pendant une période plus longue.
  • 12. • 7. Préoccupation fréquente au sujet du comportement et de sa préparation • 8. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine • 9. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement • 10. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre • 11. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires, universitaires, familiales ou sociales • 12. Activités sociales, professionnelles ou récréatives sacrifiées du fait du comportement • 13. Perpétuation du comportement bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou physique • 14. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité • 15. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement
  • 13. PREMIERES CONCLUSIONS • Le changement de terminologie a amené un changement de représentation et d’accompagnement des personnes dites dépendantes (approche non plus centrée sur un produit, une conduite mais sur une personne) • Le concept d’addiction actuellement utilisé reste pour autant flou et vague avec risques: - de l’utiliser abusivement - de le banaliser - de réduire ce phénomène à un état de dépendance qui nierait la singularité de chaque individu
  • 15. ESTIMATION DU NOMBRE DE CONSOMMATEURS DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE PARMI LES 11-75 ANS Sources: Baromètre santé 2010 (INPES) PRODUITS ILLICITES Cannabis Cocaïne Ecstasy Héroïne Expérimentateurs 13,4 M 1,5 1,1 M 500 000 Usagers dans l’année 3,8 M 400 000 150 000 ND Usagers réguliers 1,2 M Non Disponible ND ND Usagers quotidiens 550 000 ND ND ND Le nombre d’individus de 11-75 ans en 2010 était de 49 millions
  • 16. ESTIMATION DU NOMBRE DE CONSOMMATEURS DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE PARMI LES 11-75 ANS Sources: Baromètre santé 2010 (INPES) Produits licites Alcool Tabac Expérimentateurs 44,4 M 35,5 M Usagers dans l’année 41,3 M 15,8 M Usagers réguliers 8,8 M 13,4 M Usagers quotidiens 5 M 13, 4 M
  • 17. ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS • 41,5% des jeunes de 17 ans ont expérimenté le cannabis et 6,5% sont des fumeurs réguliers • 32,8% des adultes de 18 à 64 ans ont expérimenté le cannabis et 2,1% sont des fumeurs réguliers • 60% des 15-75 ans jugent le cannabis dangereux dès son expérimentation • 35 000 personnes ayant consommé du cannabis sont accueillies dans les structures spécialisées
  • 18. ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DES DROGUES DE SYNTHESE, COCAINE, HEROINE, OPIACES • 3% des jeunes de 17 ans ont expérimenté la cocaine vs 3,8% des adultes • 0,9% des jeunes de 17 ans ont expérimenté l’héroine vs 1,2% des adultes • 1,9% des jeunes de 17 ans et 2,7% des adultes ont expérimenté l’ecstasy • 230 000 personnes sont considérées comme usagers problématiques de drogues
  • 19. ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE SYNTHESE, COCAINE, HEROINE, OPIACES • Pour 88% des 15-75 ans la cocaine est dangereuse dès son expérimentation • Pour 92% des 15-75 ans l’héroine est dangereuse dès son expérimentation • 58 000 consommateurs sont accueillis au cours de l’année dans les CSAPA • 145 000 personnes bénéficient des prescriptions de substitution aux opiacés • Parmi les usagers de drogues injecteurs, prévalence du VIH: 7,2% et du VHC: 36,4% à 47% • 365 décès par surdoses par an
  • 20. ESTIMATION DE LA CONSOMMATION DE TABAC • 64 759 tonnes de tabac vendues dans le réseau des buralistes • 31,5% des jeunes de 17 ans et 30% des adultes de 18-75 ans sont des fumeurs quotidiens • 42% des 15-75 ans jugent le tabac dangereux dès son expérimentation • 2,1 millions de fumeurs par an ont recours à des médicaments d’aide à l’arrêt du tabac • 60 000 décès annuels attribuables au tabac
  • 21. ESTIMATION DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL • 12 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans ou plus • 10,5 % de consommateurs réguliers chez les jeunes de 17 ans • 19,9 % de consommateurs réguliers parmi les adultes • Ivresses répétées pour 27,8 % des jeunes de 17 ans et 8 % des adultes de 18 à 75 ans • 3,8 millions de consommateurs à risque parmi les adultes • Pour 10 % des 15-75 ans l’alcool est perçu comme dangereux dès son expérimentation • 140 000 consommateurs vus dans les centres spécialisés • 33 000 décès par an attribuables à l’alcool
  • 22. LES MODELES EXPLICATIFS DE L’ADDICTION
  • 23. APPROCHE SYSTEMIQUE • La conduite addictive apparait comme un symptôme d’un malaise concernant la famille entière. • Elle est perçue comme une conséquence du système familial et comme ayant un impact sur sa dynamique. • L’adolescent (« enfant symptôme » « patient désigné ») servirait de médiateur pour régler les conflits non formulés de la famille en les reportant sur lui-même, évitant la désintégration du système. • Il lutterait également contre un désir de fusion d’avec la mère, le comportement addictif ayant pour but de réaliser une séparation.
  • 24. THERAPIE SYSTEMIQUE • Analyse des fonctionnements et dysfonctionnements familiaux • L’objectif est d’aider « le patient désigné » en modifiant le système familial dans lequel il évolue. • Phénomènes retrouvés dans les familles de jeunes « addicts »: Cécité familiale: déni du comportement addictif Transgressions transgénérationnelles: absence de barrières entre parents et enfants avec besoin de contrôler l’espace psychique de l’enfant Transaction familiale entre un parent et l’enfant, permettant de masquer les conflits latents du couple parental Déni de l’enjeu mortel: banalisation des conséquences du comportement addictif
  • 25. APPROCHE PSYCHANALYTIQUE • La conduite addictive apparaît comme un symptôme psychique (message voilé à décrypter) Dans la névrose: solution de compromis au conflit psychique: (le trouble du comportement alimentaire permet de maitriser ce qui échappe, la drogue répond à une impossibilité de séparation, à une insatisfaction: sexuelle, enfant….) Dans la psychose: tentative de guérison (la drogue vient donner une explication au délire ou l’anesthésie) • Mise en évidence des failles du narcissisme et d’une difficulté d’identification à une mère interne protectrice (l’objet addictif jouerait le rôle d’objet interne sécurisant et la conduite addictive comme un moyen de lutte contre la dépression) • La psychothérapie psychanalytique vise la compréhension de l’origine du symptôme et le retour vers un équilibre psychique
  • 26. APPROCHE BIOLOGIQUE ET COGNITIVO COMPORTEMENTALE • Postule que la base de toute addiction est un ensemble d’adaptations cérébrales, neuronales opérant sur les phénomènes de manque, de tolérance et de sensibilisation. • L’addiction résulte de stratégies comportementales utilisés pour fuir la souffrance, le stress et trouver des états positifs de bien être. • La conduite addictive correspond à un comportement appris renforcé par le soulagement immédiat de ce symptôme. • Le cerveau prend une part active au processus addictif en cherchant à contrôler, anticiper et supporter l’intoxication. • Ce modèle place l’addiction comme une capacité d’adaptation, de conditionnement et d’apprentissage.
  • 27. THERAPIE COGNITIVO COMPORTEMENTALE • Amène à envisager de nouvelles façons d’agir et de penser en réponse aux problèmes de l’environnement (l’évitement des situations d’excitation et l’apprentissage du refus d’utiliser le comportement addictif pour régler un problème). • Patient et thérapeute vont formuler des hypothèses communes sur les troubles en cause, leurs facteurs de déclenchement et de maintien avec la mise en place de contrat thérapeutique. • L’entretien motivationnel est l’outil principalement utilisé et la thérapie se présente sous une forme pédagogique avec pour objectif principal le renforcement de la motivation et du contrôle sur les comportements addictifs.
  • 28. CE QU’IL FAUT RETENIR • L’addiction est un phénomène multifactoriel complexe qui comporte une dimension biologique, sociale et anthropologique. • Le modèle explicatif le plus satisfaisant est celui qui tient compte du plus grand nombre de facteurs: modèle bio-psycho- social • Cette conception induit la nécessité d’une prise en charge globale pluridisciplinaire.
  • 29. PRISE EN CHARGE CLINIQUE DE L’ADDICTION
  • 30. PRISE EN CHARGE HOSPITALIERE Dans le secteur hospitalier, les différentes structures de médecine et de psychiatrie impliquées dans le traitement des addictions sont constituées des: • Consultations hospitalières (prise en charge d’un ou plusieurs produits: tabacologie, alcoologie, addictologie) • Equipes de Liaison de Soins en Addictologie: ELSA: équipes mobiles et pluridisciplinaires se déplaçant à la demande des différents services hospitaliers pour accompagner les patients « addicts » et assurer des relais avec partenaires intra et extra hospitaliers mais aussi pour former les équipes soignantes. • Lits et places de sevrages
  • 31. PRISE EN CHARGE PAR LES STRUCTURES MEDICO-SOCIALES • Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie: CSAPA S’adressent à des personnes confrontées à une addiction à l’égard des drogues illicites, de l’alcool, des médicaments ou d’une pratique: addictions sans substances (jeux d’argent, jeux vidéos, sexualité, boulimie, achats compulsifs…) et à leur entourage (parents, conjoints, famille, amis). • Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour les Usagers de Drogues: CAARUD S’adressent à des personnes qui ne sont pas engagées dans une démarche de soins ou à celles dont les modes de consommation ou les drogues consommées exposent à des risques majeurs (infections, notamment hépatite C, VIH, accidents…)
  • 32. MISSIONS DES CSAPAS • L’accueil, l’information, l’évaluation médicale, psychologique et sociale et l’orientation de la personne concernée ou de son entourage • La réduction des risques liés à la consommation ou au comportement en cause • La prise en charge médicale (bilan de santé, sevrage) et psychologique (soutien, psychothérapie individuelle ou familiale, groupes de parole) • La prescription et le suivi de traitements médicamenteux, dont les traitements de substitution aux opiacés (méthadone, subutex) • La prise en charge sociale et éducative, qui comprend l’accès aux droits sociaux et l’aide à l’insertion ou à la réinsertion. • L’accueil des jeunes et de leur entourage
  • 33. DISPOSITIFS DE PRISE EN CHARGE EN CSAPA • Le Centre d’accueil et de consultations médicale psychothérapeutique, prise en charge socio-éducative. • L’Unité Méthadone La méthadone est un traitement spécifique pour la substitution des états de dépendance majeure aux opiacés avec un haut niveau d’exigence thérapeutique. Le cadre thérapeutique général propose un étayage pluridisciplinaire et quotidien, aussi longtemps que nécessaire, sur la base d’objectifs décidés en commun et contractualisés avec le patient. L’accueil et la prise en charge sont assurés par les infirmières et le médecin psychiatre.
  • 34. • L’hébergement thérapeutique L’abandon de la prise de drogue ou la mise sous traitement de substitution confronte la personne dépendante à de multiples difficultés sociales dans la réorganisation de son mode de vie. Ce mode d’hébergement souple et individualisé permet d’établir dans sa forme et sa durée, un contrat adapté à chaque personne inscrite dans une démarche de soins et dont l’accompagnement requiert un accompagnement pluridisciplinaire. • L’accompagnement des usagers sous main de justice Suivi des personnes addictives pendant leur incarcération et qui expriment la demande d’être prises en charge, dans l’objectif d’une préparation à la sortie. La justice et le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) proposent aussi des alternatives à l’incarcération, en mettant en place des aménagements de peine sous forme de placements extérieurs (PE) qui est un dispositif essentiel à la mise en place de projets d’insertion en proposant un cadre intermédiaire entre la prison et l’extérieur.
  • 35. CLINIQUE DES ADDICTIONS • Approche non centrée sur un symptôme mais sur une personne en souffrance • La notion de dépendance au coeur de la compréhension des addictions • Expérience inscrite en chacun de nous dès notre naissance jusqu’à notre mort (dépendance physiologique, physique, affective) • Les conduites addictives se fondent sur l’expérience de ces premiers attachements et s’actualisent dans des objets équivalents: alimentaires, toxiques, virtuels, sexuels.
  • 36. PAS DE PERSONNALITE ADDICTIVE • Toutes les structures de personnalités sont retrouvées (commorbidité psychiatrique importante) • Pas de personnalité addictive en tant que telle • Quelques traits communs retrouvés: - troubles du narcissisme et de l’identité - prépondérance de traumatismes primaires affectant la relation précoce avec la mère - prédilection pour des conduites agies au détriment de la parole - mécanismes de défense archaïques tels que le clivage, la projection - transfert avec le soignant qui peut aller d’un extrême à l’autre entre évitement et massivité.
  • 37. QUELQUES PISTES D’ACCOMPAGNEMENT Un premier contact crucial (physique ou téléphonique) • Se présenter le plus humainement et humblement possible • Ecouter dans une position de bienveillance, accueillir chaleureusement • Reconnaître avec la personne la difficulté de la démarche et l’encourager • Prendre le temps de poser et reposer un cadre rassurant • Toujours rappeler les points suivants: respect de la parole, absence de jugement de valeur, confidentialité, anonymat possible • Evaluer la demande en repérant ce qui la provoque (demande personnelle ou émanant d’un proche, d’un employeur, d’une décision de justice)
  • 38. Une relation difficile à construire et à soutenir • Etre authentique en essayant d’être le plus naturel, accessible et honnête • Recentrer sur la personne en déconstruisant les identifications négatives se limitant au produit, à la conduite problématique: « je suis toxicomane, je suis addict » • Etre fiable, constant, en respectant les engagements, en étant le plus transparent possible et en restant disponible • Résister à l’agacement d’une relation thérapeutique qui s’étiole (rendez vous souvent non honorés), au sentiment d’être mis en échec (reconsommations) • Etre ferme en s’appuyant sur la loi, les règles et les engagements réciproques tout en rappelant à la personne que l’on reste toujours présent • Utiliser les connaissances théorico-cliniques (transfert, clivage) et appuyer sa pratique professionnelle sur une supervision
  • 39. Une attitude à avoir tout au long de l’accompagnement • Etre le plus transparent possible: expliciter ses intentions («je vous pose cette question car...»). • Privilégier encore plus le travail en équipe et le rappeler à la personne (éviter le transfert massif de la relation duelle) • Etre dans une position de non savoir («je ne sais pas ce qui vous arrive mais je vais tenter avec mes collègues de vous aider à vous sentir mieux») • Ne pas être dans une position d’expert • Ne pas être dupe de ce qui se joue en dehors de l’accompagnement
  • 40. Des objectifs thérapeutiques à construire au fil du temps • Accueillir et laisser venir • Entendre la demande latente derrière la demande formulée • Comprendre la fonction de la conduite addictive dans la vie de la personne • Permettre l’analyse et la compréhension de ce qui se joue autour de la conduite • Inscrire la prise en charge dans le temps en procédant par pallier quant aux objectifs • Se décaler de la demande de guérir • Viser non l’arrêt de la consommation/du comportement mais le retour à un équilibre, à un état de bien être