2. RENCONTRE-DEBAT
ITEEM 2014
DOCUMENT BEEZ&CO – ITEEM
1.
Les
acteurs
a.
Décideurs
:
• Léonore
Heemskerk
:
Déléguée
à
la
mission
mécénat
pour
le
conseil
régional
Nord-‐Pas-‐de-‐Calais
(http://www.nordpasdecalais.fr/).
• Corinne
Coppin
:
Fondatrice
et
dirigeante
de
CCookie
:
Conseil
et
Formation
en
Rationalisation
Commerciale.
(http://www.ccookie.fr/).
• Baptiste
Vandenberghe
:
Ex-‐dirigeant
de
Pijarsukma,
en
phase
de
rachat
d'entreprise
(http://www.pijar-‐online.com/)
• Benoît
Faure
:
Directeur
logistique
Oxylane
(http://www.oxylane.com/)
• Franck
Arnold
:
Directeur
de
l’incubateur
Tonic
Incubation
(http://www.tonic-‐
incubation.com/)
• Rémy
Langaigne
:
Co-‐fondateur
et
dirigeant
de
Colisweb
(http://www.colisweb.com/)
b.
BEEZ&CO
:
• Caroline
Valent
:
Créatrice
et
animatrice
de
la
communauté
BEEZ&CO,
le
business
sous
un
autre
regard
(http://www.beezandco.com/)
3. RENCONTRE-DEBAT
ITEEM 2014
DOCUMENT BEEZ&CO – ITEEM
c. L’équipe
Iteem
2. Le
débat
a.
L’innovation
selon
vous
Pour
commencer,
de
par
son
expérience
au
sein
de
l’incubateur
Tonic,
Franck
Arnold
nous
donne
son
point
de
vue
sur
l’innovation
qui,
selon
lui,
peut
prendre
deux
aspects
différents
:
• Le
premier
type
est
l’idée
de
génie
qui
est
très
rare
et
qui
correspond
à
une
rupture
entre
ce
qui
a
été
fait
et
ce
qui
va
se
faire.
• Le
deuxième
type
est
l’analyse
d’un
secteur
d’activité,
d’un
marché,
qui
va
amener
à
modifier
un
élément
utilisé
actuellement
dans
un
domaine
pour
l’adapter
ailleurs.
Les
jeunes
ont
l’avantage,
toujours
selon
Franck
Arnold,
d’avoir
accès
à
une
information
qui
est
toujours
disponible
(Internet,
télévision,
…).
Ainsi,
le
mode
de
perception
d’aujourd’hui
est
différent
de
celui
du
passé.
Le
changement
est
constant.
Corinne
Coppin
partage
ce
point
de
vue.
Étant
donné
la
rapidité
du
changement,
il
faut
aller
très
vite.
Il
peut
y
avoir
des
problèmes
quand
il
y
a
des
relations
intergénérationnelles.
En
effet,
la
perception
de
l’information
étant
différente,
un
conflit
peut
émerger.
En
terme
de
business,
malgré
une
information
toujours
changeante,
il
est
primordial
de
prendre
le
temps
pour
écouter
son
client.
On
ne
peut
pas
écouter
son
client
comme
on
écoute
une
information.
4. RENCONTRE-DEBAT
ITEEM 2014
DOCUMENT BEEZ&CO – ITEEM
Pour
Benoît
Faure,
l’innovation
est
une
vision
:
l’envie
de
créer
quelque
chose.
Chez
Oxylane,
l’innovation
a
pour
but
de
créer
l’envie
chez
le
consommateur.
L’innovation
va
donner
une
caution
à
la
marque
:
amélioration
continue.
C’est
une
stratégie
commerciale.
Il
partage
le
point
de
vue
de
Franck
Arnold
:
l’innovation
est
dans
la
plupart
des
cas
un
copier-‐coller
du
passé.
Exemple
:
le
Rollnet
(filet
de
tennis
de
table
qui
se
place
partout)
a
déjà
été
inventé.
Oxylane
l’a
juste
rendu
plus
moderne.
Rémy
Langaigne,
quant
à
lui,
est
parti
d’un
constat
très
simple
:
la
mauvaise
méthode
est
celle
qui
place
l’innovation
en
cause
et
non
en
conséquence.
L’innovation
est
la
conséquence
d’un
constat.
Par
exemple,
sa
création
d’entreprise
est
partie
d’une
simple
question
:
comment
faire
pour
livrer
un
produit
rapidement
?
Léonore
Heemskerk
définit
l’innovation
comme
un
moyen
d’atteindre
un
nouveau
type
de
clientèle
;
de
toucher
un
nouveau
marché.
Par
exemple,
pour
le
Louvre
Lens.
Le
partenariat
avec
Orange
a
permis
la
mise
en
place
de
nouvelles
technologies
(bornes
interactives
etc.).
Cette
innovation
a
eu
pour
conséquence
la
fréquentation
du
musée
par
une
cible
qui
jusqu’à
présent
était
réticent
quant
à
la
visite
de
musée
:
les
jeunes.
Pour
Baptiste
Vandenberghe,
innover
est
le
fait
de
s’améliorer
sans
cesse.
Il
faut
toujours
innover,
surtout
quand
tout
va
bien
même
si
cela
est
difficile.
Si
on
attend
que
l’entreprise
soit
en
difficulté
pour
innover,
il
sera
trop
tard.
Pour
finir
sur
cette
partie,
Franck
Arnold
conclut
:
il
faut
que
toutes
les
parties
prenantes
soient
favorables
à
l’innovation.
Il
cite
l’exemple
du
délégué
syndical
qui
refuse
d’utiliser
un
nouvel
outil
plus
efficace.
Par
conséquent,
l’outil
a
été
retiré.
b.
Comment
managez-‐vous
l’innovation
?
Baptiste
Vandenberghe
est
parti
travailler
en
Indonésie
en
tant
que
dirigeant
chez
Pijarsukma.
Il
nous
raconte
sa
façon
de
manager
par
une
de
ses
expériences
personnelles
en
Indonésie.
Une
des
équipes
était
chargée
de
contrôler
la
qualité
des
produits
sortant
de
l’usine.
Il
s’est
rendu
compte
que
leur
façon
de
contrôler
les
produits
pouvait
être
améliorée.
En
effet,
les
produits
étaient
posés
à
même
le
sol.
Il
fallait
donc
se
baisser
constamment
pour
contrôler.
Il
a
donc
eu
l’idée
d’installer
des
tables
pour
y
mettre
les
produits
finis
afin
que
les
contrôleurs
n’aient
plus
à
se
pencher
tout
au
long
de
la
journée.
Cependant,
il
n’a
pas
consulté
les
principaux
intéressés
qui
ont
mal
réagi
face
à
cette
décision
qui
a
été
prise
sans
les
consulter.
La
mise
en
place
des
tables
ne
s’est
pas
faite.
Il
s’est
rendu
compte
via
cette
expérience
qu’il
fallait
toujours
impliquer
les
personnes
concernées.
Cette
conclusion
a
fait
l’unanimité
des
décideurs.
Benoît
Faure,
en
plus
de
valider
le
point
précédent,
a
ajouté
que
l’innovation
est
d’autant
plus
acceptée
quand
il
y
a
un
respect
de
ce
qui
a
déjà
été
fait.
Une
innovation
ne
doit
pas
renier
le
travail
passé,
les
outils
utilisés
ou
les
méthodes
mises
en
place.
Chez
Oxylane,
tous
les
responsables
passent
par
des
métiers
opérationnels.
Cela
donne
de
la
crédibilité
au
manager
qui
connait
le
travail
de
celui
à
qui
il
parle.
5. RENCONTRE-DEBAT
ITEEM 2014
DOCUMENT BEEZ&CO – ITEEM
Toujours
selon
Benoît
Faure,
connaître
le
travail
des
opérationnels
est
un
atout
dans
une
carrière
professionnelle.
Ce
point
du
vue
est
partagé
par
Corinne
Coppin.
Selon
elle,
la
dimension
empathique
est
difficile
à
avoir.
Une
expérience
dans
ce
domaine
est
très
enrichissante
et
c’est
une
valeur
ajoutée.
Pour
Franck
Arnold,
le
porteur
d’innovation
doit
aller
rapidement
sur
son
secteur
d’activité.
Ceux
qui
attendent
trop
vont
se
faire
vite
rattraper
par
les
grands
groupes
qui
ont
des
moyens.
Rémy
Langaigne
est
d’accord
avec
Franck
Arnold
en
apportant
sa
vision
en
tant
que
co-‐
créateur
d’une
start-‐up.
En
effet,
ils
sont
conscients
de
la
puissance
et
de
la
rapidité
d’action
des
grands
groupes,
d’où
sa
volonté
de
constamment
innover.
Benoît
Faure,
qui
travaille
dans
une
multinationale,
partage
son
point
de
vue.
Les
grosses
entreprises
ont
plus
de
moyens
et
peuvent
donc
plus
facilement
rattraper
leur
retard
en
termes
d’innovation
par
exemple
sur
des
PME
ou
TPE.
Il
conseille
ceux
qui
se
sont
lancés
ou
qui
veulent
se
lancer
dans
la
création
d’entreprise
:
adopter
une
stratégie
avec
un
ou
deux
gros
clients
:
cela
permet
d’avoir
une
certaine
liberté
mais
surtout
des
moyens
pour
faire
face
à
la
concurrence
et
leurs
gros
moyens.
c.
La
place
du
leader
dans
l’innovation
Baptiste
Vandenberghe,
suite
à
la
difficulté
rencontrée
avec
la
mise
en
place
des
tables
dans
son
entreprise
s’est
rendu
compte
de
l’importance
de
l’implication
de
tous
et
des
discussions
avec
toutes
les
parties
participantes.
Benoît
Faure
définit
le
leader
comme
celui
qui
doit
rappeler
le
sens
aux
opérationnels.
Il
doit
guider,
trouver
une
solution
pérenne.
Le
leader
est
également
présent
pour
rassurer.
Il
doit
toujours
avoir
en
tête
que
dans
la
vie
il
y
a
des
éléments
perturbateurs.
Enfin,
le
leader
doit
motiver
les
opérationnels.
Il
sait
qu’il
y
aura
des
difficultés
à
surmonter.
Selon
lui,
l’innovation
et
le
leadership
à
l’échelle
planétaire
ne
sont
pas
évidents.
Les
différences
culturelles
et
les
attentes
différentes
sont
dures
à
manager.
Par
exemple,
20%
des
Indiens
ne
peuvent
pas
acheter
les
produits
Oxylane
du
fait
du
très
faible
niveau
de
vie
de
la
population.
Ce
chiffre
va
à
l’encontre
des
valeurs
d’Oxylane
:
un
sport
accessible
à
tous.
Baptiste
Vandenberghe
partage
ce
point
de
vue
:
les
Indonésiens
ont
un
mode
de
vie
complètement
différent
du
nôtre.
Il
est
difficile
de
se
mettre
à
leur
place
et
inversement.
Il
raconte
une
expérience
personnelle
;
des
produits
fabriqués
en
Indonésie
allaient
être
envoyés
et
vendus
en
France.
Baptiste
avait
donc
la
responsabilité
de
vérifier
la
qualité
des
produits
envoyés.
Il
a
eu
des
difficultés
dans
cette
mission
puisque
ses
attentes
en
termes
de
«
zéro
défaut
»
n’étaient
pas
les
mêmes
attentes
que
ses
collaborateurs
locaux.
Il
a
dû
expliquer
à
cette
équipe
quelles
étaient
les
attentes.
Par
exemple,
montrer
des
photos
sur
des
produits
similaires,
etc.
6. RENCONTRE-DEBAT
ITEEM 2014
DOCUMENT BEEZ&CO – ITEEM
Pour
Corinne
Coppin,
on
innove
pour
changer
et
on
change
pour
mieux.
Il
faut
l’inculquer
aux
autres,
bien
expliquer
pourquoi
on
innove.
Dans
ce
monde
qui
bouge
sans
cesse,
il
faut
toujours
rassurer.
d.
Les
citations
L’innovation
selon
vous
c’est…
-‐ «
Faire
du
sens
avec
du
bon
sens»
Léonore
Heemskerk
-‐ «
Faire
sérieusement
sans
se
prendre
au
sérieux»
Corinne
Coppin
-‐ «
Une
arme
pour
détruire
les
concurrents»
Benoît
Faure
-‐ «
Faire
peur
aux
autres»
Franck
Arnold
3.
Conclusion
Il
y
a
deux
types
d’innovation.
L’innovation
ce
n’est
pas
d’inventer
la
poudre.
Il
suffit
juste
de
trouver
une
opportunité,
et
faire
mûrir
l’idée.
L’innovation
n’est
pas
un
but,
mais
un
moyen
d’atteindre
son
but.
Pour
cela,
il
faut
connaître
la
personne
qui
va
utiliser
et
mettre
en
place
l’innovation.
Il
faut
que
le
leader
donne
du
sens
à
son
équipe.
C’est
son
rôle.
Il
faut
toujours
avoir
en
tête
qu’à
chaque
innovation,
les
concurrents
ont
déjà
trouvé
un
moyen
de
produire
la
même
chose
pour
moins
cher.