PHD presentation
How do children develop their language thanks to gestures - from gesture to 3 words productions, the use of bimodal (gesture + 1,2,3 or more words) combinations
Vulnérabilité numérique d’usage : un enjeu pour l’aide à la réussitepdf
Batista Aurore - Soutenance de thèse - le développement multimodal au cours de la petite enfance
1. Université de Grenoble
Département des Sciences du Langage
Le développement multimodal
de la communication au cours
de la petite enfance
Étude en contexte francophone
Soutenance de thèse
Aurore
BATISTA
Sous la direction de : Jean-Marc COLLETTA
et de Marie-Thérèse LE NORMAND
Laboratoire LIDILEM
Contact : batista.aurore@live.fr
2. Université de Grenoble
Département des Sciences du Langage
1. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Organisation de la présentation
Aurore
BATISTA
Introduction
Hypothèses et problématiques
Méthodologie
Résultats (quantitatifs + qualitatifs)
Conclusion
3. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
2. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Mon approche
Champ de la psycholinguistique
Dimension développementale:
Étude du développement de la parole spontanée et
des gestes
Dimension multimodale : Étude des gestes et de la
parole produits ensembles ou séparément.
Dimension longitudinale: sujets filmés deux fois à 6
mois d’intervalle
Aurore
BATISTA
4. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
3. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Les gestes produits par les adultes et
enfants d’âge scolaire
Multimodalité du langage : « Gestures are an integral part of
language as much as words, phrases and sentences – gesture and
language are one system » McNeill (1992 : 2)
Depuis, de nombreuses études sur les productions bimodales
d’adultes de diverses origines (McNeill (1992), Kendon (2004), GoldinMeadow (2003), Volterra (2004), Kunene (2010) ou encore Colletta (2004)) et d’enfants
de 6 ans et plus (Colletta (2004), Kunene (2010)).
Aurore
BATISTA
5. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
4.
2. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Et chez des sujets plus jeunes?
A 16 mois, l’enfant utilise des mots mais communique
majoritairement grâce à des gestes seuls. (Volterra, 2004 ; Goldin-Meadow,
2003)
A 20 mois : les mots seuls deviennent son moyen de
communication privilégié. (Volterra, 2004 ; Goldin-Meadow, 2003)
Utiliser un mot seul (« stade un mot ») ne semble être
qu’une étape transitoire du développement verbal (vers les
énoncés à deux mots).
Aurore
BATISTA
6. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
6.
2. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Les combinaisons bimodales
avant les énoncés à deux mots?
Combinaison geste
performatif-mot
Combinaison geste
représentationnel-mot
Combinaison geste
déictique-mot
[acquiescement] + « oui »
[représentationnel] +
« tombé »
[pointage] + « papa »
7. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
7.
2. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Questions de départ
Que se passe-t-il pour les gestes entre la période des premiers
énoncés à un mots (Volterra, 2004 ; Goldin-Meadow, 2003) et des premières
combinaisons bimodales ET la période où l’enfant entre en
CP (6 ans – déjà étudiée par Colletta, 2004) ?
Y a-t-il une évolution des gestes? Une évolution des
combinaisons bimodales? Comment se passe cette
évolution?
Si gestes et paroles sont issus d’un même système
communicationnel, ils devraient se développer de manière
coordonnée.
8. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
8.
2. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Méthodologie
Corpus :
85 enfants âgés de 18 à 42 mois
70 d’entre eux filmés deux fois à six mois
d’intervalle
en situation de jeu triadique avec une maison de
jeu et un adulte (Parisse & Le Normand, 2006)
Groupe 1
(18-23 mois)
Groupe 2
(24-29 mois)
Groupe 3
(30-35 mois)
Groupe 4
(36-42 mois)
Age moyen
20 mois
26 mois
32 mois
37 mois
Effectif
32
55
50
17
11. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
10. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Transcription et annotation des données
La modalité vocale :
Les vocalisations : onomatopées/interjections
Les verbalisations (transcription orthographique)
La modalité gestuelle:
Annotation des gestes
Catégorisation des gestes selon la typologie de Colletta (2004)
Sous catégorisées en fonction du nombre de mots les composant
Sous catégorisation si plusieurs gestes enchaînés (aucune occurrence dans le corpus)
Les deux modalités combinées : les combinaisons bimodales
Transcription des paroles et annotation du geste produit
Sous catégorisation en fonction du nombre de mots (1, 2, 3, 4…) et de gestes (rarement
plusieurs gestes combinés) composant la production bimodale
12. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
11. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Quels gestes?
L’enfant utilise une partie de son
corps (main, tête, buste…) afin
de représenter une
caractéristique, un déplacement,
une localisation, une action d’un
référent.
Performatif
« Geste qui permet la réalisation non
verbale d’un acte de langage (réponse,
question, demande de confirmation,
etc.), ou qui renforce ou modifie sa
valeur illocutoire lorsqu’il est verbalisé »
(Colletta & al. 2010).
Représentationnel
Déictique
Un geste de pointage
indiquant un référent précis
présent dans la situation
(vers un objet ou une
personne présent dans la
situation de
communication).
13. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
12. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Les Relations intersémiotiques
Combinaison geste-mot
à valeur redondante :
Introduction d’une
dénomination
Combinaison geste-mot à
valeur complémentaire :
introduction d’un mot
déictique
Combinaison geste-mot
supplémentaire :
SAISIE SPECIFIQUE*
+ « apu »
PTAGE + « ça »
PTAGE + « papa »
*saisie à valeur déictique
avec regard alterné entre
objet et adulte
15. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
14. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Les actes gestuels
Déictiques
Représentationnels
Performatifs
7
Déictiques
Représentationnels
Performatifs
100%
6
80%
5
60%
4
3
40%
2
20%
1
0
0%
1
2
3
4
1
2
3
4
23. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
22. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Résultats qualitatifs – les scénarios
Observations réalisée sur 5 sujets filmés à N et N+6
mois.
Enfant ne parlant pas encore OU produisant ses
premiers mots et premières combinaisons
bimodales = mise en place de scénarios répétitifs.
Enfant produisant des énoncés à deux mots et plus
= construction de scénarios peu répétitifs +
apparitions des prémices de la narration.
24. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
23. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Conclusion générale
Les apports de ma recherche :
Le geste et la parole se développent de manière coordonnée : ce qui
montre que le langage humain est bimodal
L’étude des combinaisons bimodales alliant deux mots et plus à un
geste.
Justification du besoin d’un modèle
développemental bimodal (basé sur la LME :
recherche en cours de construction)
Question en suspens : quand les gestes de cadrages
et énonciatifs arrivent-t-ils dans la production de
l’enfant?
25. Introduction
Problématique
Méthodologie
Résultats
Conclusion
24. Le développement multimodal de la communication au cours de la petite enfance : étude en milieu francophone
Perspectives liées à ce travail
Perspectives développementales :
Étudier la composition des combinaisons bimodales et des énoncés
à 2 mots en fonction de la théorie de Braine
Compléter les données par l’observations de sujets âgés de 3 ans et
demi à 6 ans recherche du geste énonciatif que l’on voit
apparaître chez mes sujets les plus âgés : deux occurrences!
Mesdames, Messieurs et Membres du Jury, Bonjour.
Tout d’abord, je tiens à remercier Christiane MORO, Jean-Pierre CHEVROT et Gale STAM qui ont accepté de faire parti de mon jury.
Je remercie également Jean-Marc Colletta et Maris-Thérèse Le Normand qui ont co-dirigé cette thèse.
Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de ce travail
et tous ceux qui sont présents aujourd’hui.
Cette présentation suivra le plan suivant
Cette étude s’inscrit dans le champ de la psycholinguistique et croise plusieurs dimensions :
Une dimension développementale – de part mon étude du développement de la langue vocale de mes sujets
Une dimension multimodale : car je vais aussi m’intéresser aux gestes communicationnels produits par mes sujets
Une dimension longitudinale : car certains sujets ont été filmés deux fois à 6 mois d’intervalle = je n’aborderai pas cet aspect en ce qui concerne mon analyse des combinaisons bimodale par contre cette méthodologie a apporté des résultats très intéressants en ce qui concerne l’analyse des scénarios construits par l’enfant (scénarios : dans le sens de Bruner)
Mes considérations de départ :
Depuis 1992, et les travaux de McNeill, le langage est considéré comme une faculté multimodale ou plus précisément bimodale
c’est-à-dire que deux modalités participent à la transmission du message :
la modalité gestuelle par laquelle nous produisons des gestes
et la modalité vocale que nous employons pour produire la parole.
Selon McNeill : gestes et parole feraient partie d’un même système communicationnel.
Depuis 1992, les productions d’adultes et d’enfants âgés de 6 ans et plus, de diverses origines, ont été observées et ont attesté les observations de mcneill : quelle que soit la culture de départ, les locuteurs produisent des gestes lorsqu’ils communiquent et ces gestes apportent des informations qui complètent ce que la parole ne dit pas.
Et qu’en est-il chez l’enfant plus jeune?
Volterra, grâce à plusieurs études sur des sujets italiens, ou encore Goldin Meadow en s’appuyant sur plusieurs études sur des sujets américains,
nous ont montré que l’enfant communique tout d’abord par des gestes durant la période prélinguistique,
Puis aux alentours de 16 mois, tous ces enfants produisent leur premiers mots, même s’ils utilisent majoritairement des gestes pour communiquer
Ensuite vers 20 mois, leurs sujets privilégient l’utilisations de la modalité vocale c’est-à-dire produisent surtout des mots pour communiquer même s’ils emploient toujours des gestes.
Un peu plus tard, les enfants deviennent capable d’associer deux mots au sein d’un énoncé.
Que se passe-t-il pour les gestes quand l’enfant commence à utiliser le langage articulé? Les enfants arrête-t-ils de produire des gestes lorsqu’ils commencent à produire leurs premiers mots?
Entre le moment où l’enfant produit des énoncés à un mot et celui où il en produit composés de deux mots, il emploie des combinaisons bimodales pour communiquer i.e. des combi alliant un geste et un mot.
Par exemple sur cette diapo:
- Le premier sujet produit un geste déictique c’est-à-dire un pointage associés au mot « papa ».
Le second sujet illustre le mouvement de l’objet qui vient de tomber par un geste et associe ce mouvement au mot « tombé »
Le dernier sujet l’enfant produit un geste d’acquiescement tout en disant oui.
Nous voyons donc clairement que comme chez l’adulte l’enfant utilise des gestes simultanément avec la parole pour compléter ce que la parole ne dit pas.
Tous ces constats soulèvent de multiples questions:
D’un côté, nous savons que les enfants âgés de 6 ans et plus ainsi que les adultes français emploient des gestes et que ces gestes ont pour rôle de compléter la parole.
D’un autre, grâces aux études de GM et Volterra, nous savons que le geste anticipe l’arrivé des premiers mots chez le jeunes enfant et que certaines combinaisons bimodales anticipent l’arrivée des énoncés à deux mots. Entre ces deux périodes, nous savons que les enfants emploient des combinaisons bimodales.
Verrons nous apparaître ces mêmes étapes dans le développement du jeune enfant français? De plus, que se passe-t-il une fois que l’enfant produit des énoncés composés de deux mots? Les gestes disparaissent-il? Si les enfants en produisent toujours, y a-t-il une évolution des gestes employés par le jeune enfant? Nous supposons que l’enfant âgé de 16 à 20 mois aura plutôt tendance à utiliser des gestes déictiques afin d’apprendre le nom des objets ou personnes qui l’entourent mais que ça ne sera plus le cas d’un enfant produisant des énoncés composés de plus d’un mot.
Si gestes et paroles font en effet partie d’un même système communicationnel, ils devraient se développer de manière coordonnées! C’est que nous tenterons de démontrer aujourd’hui.
Ce corpus a été recueilli à l’initiative du projet parler bambin. Je remercie Marie-Thérèse ici présente de m’avoir permis de travailler sur ce corpus.
et est constitué de 154 vidéos de 11 minutes minimum de 85 enfants différents âgés de 1 ans et demi à 3 ans et demi en situation de jeu triadique avec une maison de jeu et un adulte.
Certains de ces sujets ont été filmés deux fois mais je n’en parlerai pas aujourd’hui car cette étude longitudinale a déjà été commentée dans un article publié en 2010.
J’ai affecté les sujets dans 4 classes d’âges :
au sein de La première classe sont répartis les sujets les plus jeunes c’est à dire ceux âgés de 18 à 23 mois
Dans La seconde, les 24-29 mois
Le troisième, les 30-35 mois
Et la dernière est constituée des enfants les plus âgés c’est-à-dire ceux âgés de 36 à 42 mois
Avant de vous parler plus en détail de la méthodologie de transcription et d’annotation des données je vais vous montrer un extrait de mon corpus.
Voici la grille que j’ai créé pour transcrire et annoter mes données
Pour répondre à mes questions de départ :
J’ai transcrit orthographiquement les productions voco-verbales de mes sujets
Ensuite j’ai catégorisé les productions verbales en fonction du nombre de mots les composants (1m 2m 3m 4m…)
Mot
quasi mot
filler + mot
Erreur de liaison + mot
Groupe de mot formule
Puis j’ai annoté les productions gestuelles des sujets
Qui j’ai ensuite sous catégorisées selon la typologie de Colletta (2004) – j’expliquerai plus en détail cette typologie sur la diapo suivante
Pour finir, j’ai aussi annoté les combinaisons bimodales :
Ces combinaisons ont été ensuite sous catégorisées en fonction de la partie verbale constituant l’énoncé car ce dernier peut être constitué d’un ou plusieurs mots ainsi que d’un geste.
C’est là le caractère innovant de mon travail car les études sur lesquelles s’appuient ma recherche se sont arrêtées à l’étude des combinaisons bimodales constituées d’un geste et d’un seul mot!!!
Chez nos sujets, nous nous focaliserons uniquement sur 3 types de gestes!
Par exemple :
Le perf
Le repr
Le déict
Puisque nos sujets produisent des combinaisons bimodales, il nous faut aussi étudier la relation intersémiotique qu’entretiennent geste et parole c’est-à-dire que nous devons savoir si pour chaque combinaison, l’information apportée par chaque modalité est la même ou non!
Plusieurs relations intersémiotique ont été définies dans la littérature du genre mais nous ne travaillons que sur trois d’entre elles : redond compl suppl, tout simplement car nous n’avons pas trouvé d’occurrence des autres dans notre travail!
Redond : deux modalités apportent la même info
Compl : pointage verbal ou pointage gestuel = regarder le geste pour désambiguïser la rèf
Suppl : Deux modalités = deux infos différentes
Je vais à présent vous présenter quelques résultats que je trouve intéressants mais cette présentation n’est pas exhaustive.
Ces premiers graphiques présentes mes données générales réparties en fonction des classes d’âges auxquelles j’ai affecté les sujets:
Que constate-t-on?
Sur le premier graphique représentant les quantités moyennes de productions communicationnelles par enfant, nous pouvons voir que :
La quantité moyenne d’actes communicationnels toutes modalités confondues augmente globalement avec l’âge (c’est un résultat attendu)
Cependant, grâce au second graphique en pourcentages, nous constatons que tous les types d’actes ne subissent pas cette augmentation.
En effet, sur toute la période étudiée, nous voyons que :
La part des verbalisations, en pourcentage, augmente régulièrement : nous nous attendions à ce résultat!
Aussi, l’enfant produit de moins en moins de vocalisations au fur et à mesure qu’il grandit : résultat attendu
idem pour les actes gestuels : résultat attendu car l’enfant se pet à produire de la parole articulée donc il semblait logique qu’il produise moins de vocalisations et de gestes.
Toutefois ces deux types de production ne disparaissent pas totalement
- En quantité moyenne, l’enfant produit de plus en plus d’acte bimodaux ce qui fait que sur le graphique des pourcentages on voit que les actes bimodaux se maintiennent et représentent un peu moins de 20% tout au long de la période étudiée
A quoi est due cette présence régulière des actes bimodaux? Les actes gestuels chutent alors pourquoi les bimodaux augmentent ils????
Ils doivent donc bien jouer un rôle mais quel est-il?
Pou commencer voyons de plus près les actes gestuels avant de commenter l’évolution des actes bimodaux.
Tout à l’heure j’ai abordé une baisse des actes gestuels produits tout au long de la période étudiée.
Cependant cette baisse ne touche pas tous les types de gestes!
En effet, Le graphique montrant les pourcentages nous permet de constater que les déictiques ou gestes de pointages sont de moins en moins utilisés par nos sujets! Ce qui n’est pas le cas des représentationnels et performatifs!
De plus, comme l’avait déjà montré Valotton dans son article de 2010 sur des enfants américains : dans nos données aussi, l’arrivée des gestes représentationnels chez les sujets issus de la seconde classe d’âge coïncide avec la diminution de l’emploi des gestes déictiques!!!
Les gestes déictiques se réduiront-il aussi au sein de combinaisons bimodales à la faveur des représentationnels et des performatifs???
Maintenant observons les actes bimodaux:
le graphique de gauche montre les relations intersémiotiques qu’entretiennent geste et parole au sein des actes bimodaux.
Ce ne sont pas les données brutes mais les quantités moyennes car il y a un nombre différent de sujets dans les classes d’âges!!!
Le graphique de droite montre les quantités moyennes de gestes constituant les actes bimodaux produits en fonction classes d’âges
- Il est très intéressant de noter que les actes bimodaux constitués d’un geste déictique restent stables, en moyenne, sur toute la période étudiée alors que les autres types de gestes ne cessent d’augmenter
= pourtant pas de baisse des relations complémentaires!!!!!!! Étonnant pourquoi?
En qualité, on voit que le pointage verbal remplace le pointage gestuel par exemple lorsque l’enfant dit : “comme ca” (déjà annoncé par GM)
Augmentation des représentationnels et performatifs, Ainsi que des relations compl et suppl. très régulièrement tout au long de la période étudiée!!!!
Ces observations suggèrent que l’enfant aura plus tendance, en grandissant, à utiliser des gestes repr et perf dans les combinaisons bimodales. Or, ceci correspond à ce que fait un adulte lorsqu’il utilise des gestes co-verbaux pour compléter la parole.
Maintenant il serait intéressant de détailler les combinaisons en fonction du nombre de mots et de la qualité du geste qui les composent afin de pourvoir appréhender la fonction du geste au sein de ces combinaisons selon l’age des enfants et ainsi observer s’il y a une évolution du geste en fonction des compétences verbales de nos sujets.
Si nous observons les combinaisons bimodales composées d’un geste et d’un mot nous constatons qu’elles sont majoritairement composées d’un geste déictique.
Dans la première classe d’âge, la relation intersémiotique de redondance qu’entretiennent geste et parole au sein de ces combinaisons nous montre que la moitié de ces combinaisons sont utilisées comme des outils de dénomination!
Volterra a déjà observé cet usage chez des sujets plus jeunes que les notres et a aussi remarqué que lorsque l’enfant utilise majoritairement des combinaisons autres que redondantes, il devient capable de produire des énoncés composés de deux mots!
Quand on regarde mes données on s’aperçoit que nos sujets produisent surtout des combinaisons autres que redondantes et sont d’ailleurs capables de produire des énoncés verbaux constitués de deux mots. Ceci atteste que l’enfant français suit le même schéma développemental que les jeunes italiens étudiés par volterra et les jeunes américains étudiés par GM.
Comment l’enfant utilise –t-il ces combinaisons? Je vais vous donner des exemples
Quel usage les enfants font-ils de ces combinaisons constituées d’un geste et un mot?
-Le premier exemple est une combi redondante constituée d’un mot et d’un geste déictique que l’enfant produit afin de dénommer la voiture.
-Le seconde est aussi constituée d’un geste déictique mais c’est une combinaison complémentaire : l’enfant la produit afin d’obtenir des informations quant à l’objet qu’il pointe du doigt
-Le troisième montre une combi redondante constituée d’un geste représentationnel et du mot tombé : sur cette capture, nous constatons que l’enfant illustre le mouvement de chute de l’objet en produisant un geste et en verbalisant l’action.
-Enfin, la dernière combi est une combi supplémentaire constituée d’un geste représentationnel et du mot gâteau : par le geste l’enfant illustre l’action de manger cependant sa verbalisation lui permet de préciser ce que le personnage est en train de manger.
Ceci recoupe exactement l’étude de volterra et les exemples que j’ai utilisé pour construire ma méthodologie! Mais l’équipe de volterra n’avait pas continué a étudié ces types de combi chez les enfants plus âgés!
Maintenant passons à des combinaisons qui n’ont pas encore été étudiée dans la littératures les combis constituées de deux mots et d’un geste!
Maintenant, focalisons nous sur les combinaisons bimodales composées de deux mots et d’un geste.
Notons qu’elles sont assez rare en moyenne par enfant et sont, sans préférence de la part des sujets, en moyenne, réparties entre les trois types de gestes et les trois types de relations.
Cette dernière remarque est très intéressante car les combi 1MG semblaient être majoritairement composées de déictiques mais ce n’est pas le cas des 2MG
Par exemple :
Dans le premier exemple, nous voyons que l’enfant utilise une combinaison 2MG redondante constituée d’un geste déictique pour dénommer un objet.
Il peut aussi utiliser une combinaison 2MG redondante mais constituée d’un geste représentationnel, cette fois-ci, pour illustrer le mouvement d’un objet
Ou encore une combinaison 2MG supplémentaire dans le troisième exemple puisque l’enfant illustre gestuellement la manière dont elle s’y prend pour préparer le goûter.
Observons à présent des combinaisons composées de trois mots et plus ainsi que d’un geste:
Elles sont très rarement composées d’un geste déictique!!!!!!!!!!!! ET sont toutes composées de gestes performatifs ou représentationnels!
C’est précisément l’opposé des combinaisons à un geste/un mot!
Au niveau des relations intersémiotiques, ces combinaisons sont très rarement redondantes!
Grâces au diapos précédentes : Nous constatons un glissement entre l’utilisation majoritaire du déictique au sein des 1MG puis l’utilisation égale des trois types de gestes dans les 2MG et finalement l’utilisation majoritaire des représentationnels et performatifs dans les 3MG!
Ceci nous montre que l’enfant de moins de 3 ans et demi utilise déjà le geste co-verbal comme l’adulte:
dès qu’il commence à produire des énoncés verbaux composés de deux mots
et utilise le co-verbal précisément dans le même usage qu’en fait l’adulte :
à chaque fois qu’il produit une verbalisation composée de trois mot ou plus.
Ceci nous montre donc que le système communicationnel tel qu’il est utilisé par l’adulte se développe dès la petite enfance et nos observations attestent le fait que le langage humain est bimodal!!!!!!!!
J’ai aussi mené une étude qualitative sur les scénarios produits par mes sujets en collaboration avec un adulte :
Qui m’a permis de voir que le développement des compétences verbales des jeunes enfants s’accompagnent aussi de l’arrivée des premières formes de narration dans la construction de scénarios!