L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Limousin.
L’emploi cadre du privé en région Limousin apparaît polarisé sur une seule de ses cinq zones d’emploi. En effet, six cadres du Limousin sur dix se concentrent sur la zone d’emploi de Limoges. Brive-la-Gaillarde regroupe, de son côté, plus de 20 % des cadres régionaux. Région très rurale, le Limousin peut compter sur quelques filières
emblématiques, comme la fabrication d’équipements
électriques, garantes de son attractivité.
Ses spécificités sectorielles pourraient d’ailleurs se voir renforcées avec la réforme territoriale. Regroupée avec l’Aquitaine et Poitou-Charentes, la région Limousin intègre un vaste ensemble qui figure parmi les plus importants des 13 nouveaux espaces régionaux. La future région Aquitaine / Limousin / Poitou-Charentes se placera en effet
au 4e rang en termes de population et d’emplois salariés, au 7e pour les emplois cadres. Elle réunira 6,4 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Limousin
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN LIMOUSIN–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-28
JANVIER 2015 L’emploi cadre du privé en région Limousin appa-
raît polarisé sur une seule de ses cinq zones
d’emploi. En effet, six cadres du Limousin sur dix
se concentrent sur la zone d’emploi de Limoges.
Brive-la-Gaillarde regroupe, de son côté, plus de
20 % des cadres régionaux. Région très rurale,
le Limousin peut compter sur quelques filières
emblématiques, comme la fabrication d’équipe-
ments électriques, garantes de son attractivité.
Ses spécificités sectorielles pourraient d’ailleurs
se voir renforcées avec la réforme territoriale.
Regroupée avec l’Aquitaine et Poitou-Charentes,
la région Limousin intègre un vaste ensemble qui
figure parmi les plus importants des 13 nouveaux
espaces régionaux. La future région Aquitaine /
Limousin / Poitou-Charentes se placera en effet
au 4e
rang en termes de population et d’emplois
salariés, au 7e
pour les emplois cadres. Elle réu-
nira 6,4 % des cadres du privé de France métropo-
litaine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN2
–
UNE RÉGION RURALE RELATIVEMENT PEU
PEUPLÉE
–
La zone d’emploi la plus peuplée de la région est celle
de Limoges qui, avec 376 000 habitants, concentre
plus de la moitié de la population régionale (51 %).
Elle devance les zones d’emploi de Brive-la-Gaillarde
et de Guéret (respectivement 140 000 et 123 000
habitants). Ensemble, ces trois zones d’emploi repré-
sentent 86 % de la population limousine. La popula-
tion restante se répartit entre les zones d’emploi de
Tulle (71 000 habitants) et d’Ussel (32 000 habi-
tants), deux zones d’emploi qui se caractérisent par
leur caractère très rural, comme l’est aussi Guéret où
78 % de la population vit dans des communes ru-
rales. Entre 2006 et 2011, les zones d’emploi à domi-
nante rurale ont perdu des habitants (entre -1 et
-2 %). Le léger dynamisme démographique des zones
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Limousin compte cinq zones d’emploi
dont l’une, Brive-la-Gaillarde, s’étend sur la région
Midi-Pyrénées. Les zones d’emploi sont définies par
l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels
la plupart des actifs résident et travaillent et dans
lesquels les établissements peuvent trouver l’essen-
tiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des dépla-
cements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1
. La France compte 322 zones d’em-
ploi, dont 304 en métropole.
d’emploi de Limoges et de Brive-la-Gaillarde (+2 %
chacune) permet toutefois de contrebalancer ce
recul. La région a ainsi connu une croissance démo-
graphique de 1 % entre 2006 et 2011 (contre +3 %
au plan national).
Mais l’essor démographique de la région est freiné
par le vieillissement de la population. La population
régionale est en effet bien plus âgée que dans le
reste du pays. Dans le Limousin, 30 % des habitants
ont plus de 60 ans (contre 23 % à l’échelle natio-
nale), soit le taux le plus élevé de toutes les régions
françaises. Cette proportion est plus importante en-
core dans certaines zones d’emploi de la région. À
Guéret, la proportion d’habitants qui ont plus de 60
ans atteint 35 %. Seule la zone d’emploi de Limoges
affiche une proportion de plus de 60 ans inférieure
à la moyenne régionale (28 %). C’est aussi à Limoges
que la proportion de jeunes de moins de 30 ans est
la plus importante du Limousin (33 % contre 27 %
à Guéret).
Limoges
Guéret
Ussel
Tulle
Brive-la-
Gaillarde
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi du Limousin
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
LA RÉGION COMPTE 158 000 SALARIÉS
DU PRIVÉ
–
En région Limousin, on recense, au 2e
trimestre 2014,
158 000 salariés dans le secteur privé (données
Acoss). En France métropolitaine, seule la Corse réu-
nit moins de salariés. À elle seule, la zone d’emploi
de Limoges concentre 53 % des effectifs régionaux
(83 000 salariés). Elle compte 2,5 fois plus de sala-
riés que la deuxième zone d’emploi sur ce plan, Brive-
la-Gaillarde (34 000 salariés), qui regroupe 22 % des
salariés de la région. Guéret et Tulle rassemblent
respectivement 19 000 et 14 000 salariés, tandis
qu’Ussel est la zone d’emploi comptant le moins de
salariés (7 000).
–
17 500 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS EN
LIMOUSIN DONT 48 % À LIMOGES
–
Près de la moitié des établissements employeurs2
de
la région sont situés à Limoges (48 %), et 21 % à
Brive-la-Gaillarde (partie limousine). Tulle et Guéret
accueillent ensemble 26 % des établissements régio-
naux, Ussel 5 % seulement. Dans le Limousin, 85 %
de ces établissements emploient moins de 10 sala-
riés, ce qui est supérieur à la moyenne métropolitaine
(83 %). Ces petites structures sont encore plus repré-
sentées dans les zones d’emploi de Guéret (88 %) et
d’Ussel (87 %). Dans la région, seuls 53 établisse-
ments emploient plus de 200 salariés (hors adminis-
tration). Ils se concentrent massivement dans la zone
d’emploi de Limoges (à hauteur de 62 %) et dans
une moindre mesure à Brive-la-Gaillarde (21 %). Les
autres zones d’emploi ne comptent que quelques
grands établissements sur leur territoire.
–
EN 5 ANS, L’EMPLOI SALARIÉ A RECULÉ
DANS LE LIMOUSIN
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014, la
région a perdu 3,2 % d’emplois salariés (soit 5 200
emplois environ), alors qu’une légère hausse a été
enregistrée sur la même période à l’échelle nationale
(+0,5 %). Quasiment toutes les zones d’emplois de
la région ont vu leur nombre d’emplois salariés bais-
ser au cours des 5 dernières années, et ce dans des
proportions plus ou moins importantes (tableau 1).
Ainsi, si la baisse a été modérée à Ussel (-0,6 %), elle
s’est avérée plus conséquente à Brive-la-Gaillarde,
Limoges et Guéret. Dans cette dernière zone d’em-
ploi, ce sont 5,5 % d’emplois qui ont été détruits, ce
qui correspond à 1 100 emplois environ. Ce territoire,
dont l’économie est beaucoup liée à la métallurgie
et à la fabrication de produits métalliques, a particu-
lièrement pâti du recul de cette activité dans la ré-
gion. Ce secteur fait en effet partie, avec la plasturgie
et la construction, des domaines d’activités les plus
durement touchés par la crise dans le Limousin. Seule
la zone d’emploi de Tulle semble résister à ce contexte
économiquement dégradé. Le nombre d’emplois sala-
riés a très légèrement progressé sur ce territoire au
cours des 5 dernières années (+0,6 %, une centaine
d’emplois créés).
Le taux de chômage au 2e
trimestre 2014 se situe
dans la région à 8,8 %, contre 9,7 % au niveau hexa-
gonal. Toutes les zones d’emploi de la région
connaissent un taux de chômage inférieur à celui
constaté en France métropolitaine. Pour autant, des
inégalités persistent entre les territoires : la zone
d’emploi de Tulle enregistre un taux de chômage des
plus bas (6,3 %, parmi les 20 taux les plus bas des
304 zones d’emploi de France métropolitaine), alors
que celui-ci est plus élevé dans les zones d’emploi de
Guéret (9,4 %) et de Limoges (9,3 %).
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Limoges 83 410 -3,6 % 9,3 %
Brive-la-Gaillarde
(partie Limousin)
34 135 -2,9 % 8,8 %
Guéret 19 400 -5,5 % 9,4 %
Tulle 14 118 0,6 % 6,3 %
Ussel 6 882 -0,6 % 7,3 %
Limousin 157 945 -3,2 % 8,8 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Limoges 11 600 58,7 % 45
Brive-la-Gaillarde
(partie Limousin)
4 100 20,6 % 90*
Guéret 2 100 10,6 % 174
Tulle 1 400 7,2 % 213
Ussel 600 2,9 % 288
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
19 800 CADRES DU PRIVÉ DANS LA
RÉGION, DONT PLUS DE LA MOITIÉ SUR
LIMOGES
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 11 600 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Limoges (tableau 2), ce qui la place au 45e
rang
national des zones d’emploi comptant le plus de
cadres, au même niveau que des zones d’emploi
comme Valence, Chambéry ou Poitiers. Limoges
concentre ainsi près de 60 % des emplois cadres de
la région. En incluant les 4 100 cadres du privé comp-
tabilisés à Brive-la-Gaillarde, cette proportion atteint
80 %. Guéret rassemble 2 100 cadres et Tulle 1 400
cadres, ce qui représente respectivement 10 % et 7 %
des effectifs régionaux. La zone d’emploi d’Ussel
emploie quant à elle seulement 600 cadres du privé
environ.
–
MOINS D’ACTIFS DIPLÔMÉS QU’À
L’ÉCHELLE NATIONALE
–
La population régionale apparaît nettement moins
diplômée qu’au plan national. 31 % des actifs en
emploi sont diplômés de l’enseignement supérieur
contre 36 % en France. Cet écart se réduit toutefois
dans la zone d’emploi la plus pourvue en emplois
cadres : 34 % d’actifs sont diplômés du supérieur à
Limoges, contre par exemple 26 % dans les zones
d’emploi de Guéret et d’Ussel. Avec 17 500 étudiants,
Limoges s’affirme par ailleurs comme le principal
pôle étudiant de la région. En effet, plus de 80 % des
étudiants de la région s’y concentrent.
–
UN ENSEMBLE RÉGIONAL RELATIVEMENT
PEU ATTRACTIF
–
De toutes les zones d’emploi de la région, Limoges et
Brive-la-Gaillarde s’avèrent, proportionnellement au
nombre d’emplois, les plus attractives pour les em-
plois qualifiés4
. Pour autant, cette attractivité de-
meure modeste au regard de celle suscitée par les
principales zones d’emploi des régions limitrophes.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
(*) Le rang de Brive-la-Gaillarde intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Midi-Pyrénées : 5 200 cadres
au total sur la zone.
Source : Apec, 2014.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
DANS LE LIMOUSIN, PRÈS DE HUIT
SALARIÉS SUR DIX TRAVAILLENT DANS LE
SECTEUR TERTIAIRE
–
Dans le Limousin, 39 % des salariés travaillent dans
le secteur marchand, ce qui dénote une nette sous-
représentation de cette activité comparée à l’échelle
métropolitaine (tableau 3). Par ailleurs, une propor-
tion similaire de salariés travaille dans le secteur non-
marchand. L’équilibre observé au plan régional entre
tertiaire marchand et tertiaire non-marchand se
confirme dans la zone d’emploi de Limoges mais
s’efface à Guéret, Ussel et Tulle où le poids de la
sphère non-marchande (administration publique,
santé, enseignement…) atteint jusqu’à 51 %. À l’in-
verse, cette dernière ne représente que 29 % des ef-
fectifs salariés dans la zone d’emploi de Brive-la-
Gaillarde (partie limousine), où le tertiaire marchand
domine (46 % des salariés). La part des salariés tra-
vaillant dans le secteur de l’industrie connaît des
écarts moindres d’une zone d’emploi à l’autre (entre
12 % pour Guéret et Tulle à 18 % pour la partie li-
mousine de Brive-la-Gaillarde). De même, le secteur
de la construction connait des écarts relatifs, oscillant
entre 5 % pour la zone d’emploi de Tulle et 9 % pour
celle d’Ussel. Quant au poids des salariés dans le
domaine de l’agriculture, il varie peu selon les terri-
toires.
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Limousin 1 % 15 % 6 % 39 % 39 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Ussel, Guéret
(2 %)
Brive-la-Gaillarde
(18 %).
Ussel (16 %).
Ussel (9 %). Brive-la-
Gaillarde (7%).
Brive-la-Gaillarde
(46 %).
Limoges (40 %).
Tulle (51 %).
Guéret (46 %).
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Limousin par secteur d’activité
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
L’analyse comparée de la répartition sectorielle des
salariés entre le niveau des zones d’emploi et le ni-
veau régional met en évidence l’hétérogénéité du
tissu économique régional et la spécificité de certains
territoires (tableau 4).
La région reste marquée par la prédominance des
arts de la table et de la céramique ornementale qui
demeurent l’emblème du Limousin grâce au renom
international de certaines marques. Structurée dans
le cadre du Pôle européen de la céramique, cette tra-
dition oriente l’activité de la zone d’emploi de Li-
moges (indice de spécificité sectorielle7
de 1,4 sur ce
secteur). Toutefois, Limoges se distingue également
par un positionnement encore plus spécifique dans
l’industrie du papier/carton et de l’imprimerie (in-
dices de 1,6). La présence du groupe Legrand apporte
enfin à la zone d’emploi de Limoges une spécificité
en fabrication d’équipements électriques (indice de
1,4).
La zone d’emploi de Brive-la-Gaillarde tire profit
quant à elle d’un savoir-faire reconnu dans la fabri-
cation des composants électroniques. Le secteur y
emploie, en proportion, près de cinq fois plus de sala-
riés que dans l’ensemble de la région (indice de 4,6),
ce qui s’explique notamment par la présence de
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN6
groupes tels que Thales Communication & Security
(dont les systèmes de radionavigations sont essentiel-
lement destinés à des donneurs d’ordre de l’aéronau-
tique) ou Photonis (qui a développé une expertise
dans le domaine de la photo-détection). L’industrie
alimentaire constitue également une spécificité de
Brive-la-Gaillarde (indice de 1,8) notamment grâce à
la présence de Blédina.
L’industrie automobile est par ailleurs fortement re-
présentée à Tulle (indice de 4,1), ce qui tient en par-
ticulier à la présence sur le territoire de l’américain
BorgWarner, spécialisé dans les turbocompresseurs
et boîtes de vitesse.
Guéret se distingue notamment par l’importance du
secteur de l’hébergement social et médico-social (in-
dice de 1,6), en lien avec la dominante non-mar-
chande de l’économie locale. Elle possède toutefois
une spécificité industrielle en fabrication de produits
métalliques, liée à la présence de PME dans ce do-
maine sur la zone d’emploi.
Enfin, la métallurgie caractérise de manière forte la
petite zone d’emploi d’Ussel (indice de 12,4). Cette
spécificité est liée essentiellement à la présence sur
le territoire d’une usine de Constellium, groupe néer-
landais dédié à la fabrication de produits en alumi-
nium. L’industrie du cuir et de la chaussure caracté-
rise également, de façon historique, ce territoire. Le
Tanneur et Cie constitue toutefois l’un des derniers
industriels encore présents sur place.
Au plan régional, deux filières industrielles sont par-
ticulièrement bien représentées. Marquée par la pré-
sence d’une entreprise d’envergure internationale,
International Paper, dans la zone d’emploi de Li-
moges (à Saillat-sur-Vienne), l’industrie du papier et
du carton compte, dans cette région à forte tradition
papetière, quatre fois plus de salariés en proportion
qu’à l’échelle nationale. Le poids de cette industrie
s’explique en partie par l’étendue du domaine fores-
tier en région. La forêt couvre en effet 34 % du terri-
toire limousin. Les activités liées à la sylviculture et
l’exploitation forestière sont d’ailleurs très spécifiques
à la région (indice de 3,1), même si elles concentrent
un faible nombre de salariés (moins de 1 000). La
fabrication d’équipements électriques est une autre
dominante sectorielle du Limousin. Sa surreprésenta-
tion à l’échelle régionale doit beaucoup à la présence
sur la zone d’emploi de Limoges du siège social et
d’unités de production d’un important groupe indus-
triel : Legrand.
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Limoges 1 Imprimerie et reproduction d’enregistrements 1,6 1,2 %
2 Industrie du papier et du carton 1,6 1,8 %
Brive-la-Gaillarde 1 Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
4,6 2,2 %
2 Industries alimentaires 1,8 5,1 %
Guéret 1 Fabrication de produits métalliques 2,1 3,1 %
2 Hébergement médico-social et social 1,6 8,2 %
Tulle 1 Industrie automobile 4,1 2,2 %
2 Activités administratives et autres activités de
soutien aux entreprises
3,1 2,2 %
Ussel 1 Métallurgie 12,4 2,5 %
2 Industrie du cuir et de la chaussure 10,6 3,7 %
Région
Limousin
1 Industrie du papier et du carton 4 1,2 %
2 Fabrication d’équipements électriques 2,6 1,4 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les zones d’emploi du Limousin
La part des salariés dans l’imprimerie et la reproduction d’enregistrements est 1,6 fois plus importante dans la zone d’emploi de Limoges qu’à l’échelle régionale.
La part des salariés dans l’industrie du papier et du carton est 4 fois plus importante dans la région Limousin qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LIMOUSIN 7
–PERSPECTIVES POUR LE LIMOUSIN–
–
LE LIMOUSIN À L’AUNE DE LA RÉFORME
TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions,
aux élections régionales et départementales, et modi-
fiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assem-
blée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13
régions au lieu de 22. Dans ce contexte, le Limousin
fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Cha-
rentes.
La future région ainsi constituée regroupera 5,8 mil-
lions d’habitants, devenant la 4e
région de France
pour sa population, derrière la nouvelle région Nord-
Pas-de-Calais/Picardie (6 millions), mais devant Lan-
guedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées (5,6 millions). En
matière d’emploi, la fusion de l’Aquitaine, du Limou-
sin et de Poitou-Charentes permettra ainsi de rassem-
bler près d’1,4 million d’emplois salariés, dont 11 %
en Limousin. La future région occupera le 4e
rang des
régions métropolitaines pour le nombre de salariés,
se situant derrière le Nord-Pas-de-Calais/Picardie,
mais toujours devant le nouvel ensemble Alsace/
Champagne-Ardenne/Lorraine. Par ailleurs, la future
région rassemblera 6,4 % des cadres métropolitains
(soit 186 000 environ), ce qui la situera au 7e
rang
des régions hexagonales devant les Pays de la Loire
(132 000 cadres) mais derrière l’Alsace/Champagne-
Ardenne/Lorraine (196 000 cadres).
Au sein de ce nouvel ensemble régional, la zone
d’emploi de Bordeaux regroupera 21 % de la popu-
lation régionale, 27 % des emplois salariés et 34 %
des cadres. Elle devancera ainsi, au sein du nouvel
espace territorial, les zones d’emploi de Pau (7,2 %
des cadres), de Limoges (6,2 %), de Poitiers et de
Niort (5,9 % chacune), ainsi que de Bayonne (5,1 %).
À l’exception de Limoges, les autres zones d’emploi
limousines se trouveront donc largement distancées
dans ce futur panorama régional pour l’emploi cadre.
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Au regard de leurs activités économiques et de leurs
filières de spécialisation, le rattachement du Limou-
sin aux régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour-
rait conforter la position de l’ensemble régional dans
plusieurs domaines d’activité.
Sur le domaine des lasers, de la photonique et de
l’imagerie, deux pôles de compétitivité existent, l’un
en Limousin (Elopsys, dont le siège se situe à Li-
moges), l’autre en Aquitaine (Alpha Route des La-
sers). Le rapprochement des deux régions devrait
donc asseoir l’expertise du nouvel ensemble régional
sur ce secteur.
Il en va de même pour ce qui concerne le champ de
l’écoconstruction à base de bois et l’efficacité éner-
gétique du bâtiment. Le pôle de compétitivité Xylofu-
tur en Aquitaine, les clusters Éco-habitat et Futuro-
bois en Poitou-Charentes, et la structuration du pôle
Écoconstruction en Limousin sont autant d’atouts
pour permettre à la nouvelle entité régionale d’as-
seoir son positionnement dans ce domaine. Le fait
que la région Limousin ait identifié, parmi ses enjeux
stratégiques de demain, le champ des « bâtiments
intelligents associés à la valorisation des ressources
naturelles » devrait aussi y contribuer.
En plus de ces axes stratégiques, le Limousin ambi-
tionne pour les années à venir de renforcer son exper-
tise dans plusieurs autres domaines d’activité. Cela
concerne notamment les techniques céramiques (sur
lesquels elle possède déjà un pôle de compétitivité),
les technologies électriques et numériques (notam-
ment grâce à la présence du groupe Legrand), ou
encore les industries agroalimentaires. Sur ce do-
maine, des synergies pourraient se voir renforcées
avec la partie poitevine du nouvel ensemble régional,
notamment du fait de la présence d’un CRITT dédié
à l’agro-alimentaire à La Rochelle.
Les éco-technologies, l’économie du bien vieillir, le
tourisme ou l’économie créative sont aussi identifiés
comme des axes de développement stratégiques pos-
sibles pour le Limousin. Il en va de même de la santé
ou de la mécanique, domaines sur lesquels la région
a déjà engagé des collaborations fortes avec d’autres
territoires. Sur le domaine de la santé, par exemple,
elle travaille, au côté de la région Midi-Pyrénées au
développement du pôle de compétitivité Cancer-Bio-
Santé. Sur le champ de la mécanique, elle est asso-
ciée dans une démarche similaire avec les régions
Rhône-Alpes et Auvergne (pôle ViaMéca).