7. Paris : capitale de l’ennui », titrait
cette année Der Spiegel, l’hebdo-
madaire allemand de référence. On
croyait pourtant les Allemands friands de
la nuit parisienne, mais il semble que le
cliché de Paris capitale de la fête et du
spectacle a décidément vécu. Au point
qu’en matière de sorties nocturnes, les
Parisiens sont les premiers à se plaindre de
l’indigence de leur ville et à aller… faire la
fête ailleurs en Europe, le temps
d’un week-end. La vie nocturne
parisienne ne serait-elle plus
qu’un lointain souvenir ? De-
puis deux ans, des acteurs du
secteur et des associations de
professionnels de la nuit dé-
noncent l’endormissement de la capitale.
Une léthargie d’autant plus flagrante si
on la compare à la vitalité d’autres ca-
pitales européennes, en tête desquelles
arrivent naturellement Londres et Berlin.
Tous ceux qui en reviennent font le même
constat : ces villes disposent d’infrastruc-
tures, d’équipements et d’un grain de folie
qui en font des paradis pour les clubbers,
soit tout le contraire de Paris !
Car Paris a longtemps mis l’accent sur son
patrimoine urbain et culturel exceptionnel
pour marquer l’écart avec ses concurrentes
européennes. Seulement, ce type de tou-
risme traditionnel tend de plus en plus à
perdre du terrain au profit d’un tourisme
purement nocturne en pleine expansion.Les
city breaks, c’est-à-dire les séjours courts
consacrés à la visite d’une capitale, sont
devenus de plus en plus fréquents chez les
jeunes européens. L’essor des compagnies
low cost et des formules « package » pro-
posées par les voyagistes ont notamment
permis de rendre cette pratique fréquente.
Et, premier constat : en matière de clubbing,
Paris est désormais une ville… d’émigration :
les Français comptent parmi les Européens
qui vont le plus faire la fête ailleurs. Pour
un DJ allemand venu s’installer à Paris, Phil
Strumph, sorte de « fixeur » pour les DJs
d’outre-Rhin tentant l’aventure dans la capi-
tale, on compte des dizaines d’artistes fran-
çais à faire le chemin inverse.
Autre signe qui ne trompe pas : les for-
mules Eurostar « Clubbing à Londres »,
qui proposent le package complet « train
+ soirée + hôtel », n’existent tout simple-
ment pas de l’autre côté de la Manche.
Eric Labbé, co-auteur de la pétition « Pa-
ris, quand la nuit meurt en silence », tente
une explication : « Il m’arrive souvent de
partir à Berlin pendant l’année pour faire la
fête. En revanche, les Berlinois vont à Paris
pour passer un dîner en amoureux ou visi-
ter les musées,mais pas vraiment pour sor-
tir la nuit :là-bas,il y a tout ce qu’il faut ! »
Berlin, refuge
des « techno-touristes »
Tout ce qu’il faut, vraiment ? Oui. En ce
qui concerne la fête, Berlin est devenue
la destination européenne numéro 1 des
clubbers. Elle semble être devenue aux
années 2000 l’équivalent du Swinging
London, du New York de la Factory, du
Paris des années 20, de la folie Madches-
ter, soit une sorte d’eldorado de la nuit,
une capitale où tout reste
à faire et où beaucoup de
choses semblent possibles.
Elle bénéficie de fait d’un
urbanisme incomparable
avec toutes les autres villes
d’Europe, qui donne la sen-
sation, enfin, de « respirer » : grands es-
paces, terrains en friche, autant de faci-
lités à aménager des lieux de fête et de
convivialité. Bien sûr, « la transformation
de la ville en grande mégalopole, comme
le confie Phil Stumpf, fait que les loyers
augmentent. Du coup, les clubs sont gé-
rés plus professionnellement.Mais malgré
tout, cette pression locative est relative :
ils restent environ un tiers moins élevé
qu’à Paris ! » De quoi permettre à des en-
droits nouveaux d’éclore un peu tous les
jours. Mais l’espace n’explique pas tout.
Eric Labbé : « Etant donné son niveau éco-
nomique faible, Berlin a cherché à déve-
lopper une image glamour de ville dédiée
à la nuit. C’était une façon de dire : on n’a
pas de moyens, mais on sait s’amuser ! »
De fait, avec près de 20 % de chômage ///
Timothée Barrière
9. METTRE LE PIED D’UN JEUNE ARTISTE À L’ÉTRIER,
ÇA N’A PAS DE PRIX.
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11. C’EST DIRE À QUEL POINT
IL EST CONFORTABLE.
Canapé Ruché de Inga Sempé.
85, rue du Bac
75007 Paris
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75008 Paris
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25, rue du fbg St-Antoine
75011 Paris
01 40 01 00 05
99, avenue du Maine
75014 Paris
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75015 Paris
01 45 71 68 41
15. 1er
1979
Voisin
Mitoyen du très léché Chacha, le 1979 joue sur
les chiffres. Une année, comme une année de
naissance, pour montrer que le monde, et la
nuit bien sûr, appartiennent aux trentenaires.
Natifs des années 70-80, unissez-vous ! Sous
la houlette de DJs, des apéros prisés, dans un
cadre futuriste et rétro, so thirties. Comme si
on était des grands enfants, nourris à Jodo-
rowski et Yourcenar.
Tendance
30 ans. Café : 2 €. Coca : 4 €. Bière : 6 €. Cocktails : 8 €. Du mardi au
samedi de 18h à 5h, happy hour de 18h à 20h. 49, rue Berger. 01 40 41
08 78. M° Les Halles. Noctilien : N15, N16, N21, N22, N23, N24, 122.
Station Vélib’ : 1009.
Chacha
Celui qui manquait
Quand il a ouvert ses portes, tous les no-
ceurs de Paris ont crié au miracle, se sont
même bousculés devant ses portes mi-
closes, se sont lovés dans ses recoins, ont
vécu ou rêvé des fêtes mémorables. Cer-
tains même ne sont pas rentrés. Quelques
problèmes administratifs plus tard, le Cha-
cha a rouvert ses portes, avec un peu plus
de discrétion. Un conseil : ne pas venir
avant minuit.
Le trois en un.
Tendance
25-45 ans.Coca : 5 €.Bière : 6 €.Cocktails : 12 €.Du lundi au samedi de
20h à 6h. 47, rue Berger. 01 40 13 12 12. M° Les Halles. Noctilien : N15,
N16, N21, N22, N23, N24, N122. Station Vélib’ : 1009.
Hôtel Costes
Fratelli
Les frères Costes, un empire, un lieu. Car
s’il n’en fallait qu’un ce serait évidemment
celui-ci. Parce que c’est un hôtel et que l’on
ne sait plus trop bien si l’on est à Paris,
à Hongkong ou à Los Angeles. Parce que
les horaires n’existent plus, parce que les
serveuses seront toujours des Costes, que
les people feront toujours semblant d’être
chez eux, et les midinettes aussi.
Les tarifs du resto.
classique
25-50 ans.Soda : 8 €.Vin : 10-15 €.Cocktails : 19-23 €.Tous les jours de
18h à 4h.239,rue Saint-Honoré.01 42 44 50 00.M°Tuileries.Noctilien :
N11, N24. Station Vélib’ : 1019.
Le Magnifique
International
Ici, on a envie de venir avec ses amis étran-
gers, pour leur montrer que Paris ce n’est
pas que les petits bars à l’ancienne, tables en
bois micro et serveurs à tablier noir (qu’on
affectionne tous bien évidemment, avec une
nette préférence pour celui en bas de chez
soi, version Formica passé). Mais une déco
pensée par un déco, avec profonds canapés
et même un fumoir très Emmanuelle. Double
porte à l’entrée, jetés en fourrure, cocktails
un rien kitsch et barmen maniérés.
classique
25-55 ans. Bière : 10 €. Cocktails : 14-18 €. Du mardi au samedi de 21h
à 5h. 25, rue de Richelieu. 01 42 60 70 80. M° Palais-Royal. Noctilien :
N11, N24. Stations Vélib’ : 1015, 1023.
Chacha
17. Chez Carmen
Incontournable
Il faut être allé au moins une fois dans sa vie
au Carmen. Voire plusieurs pour être sûr : de
trouver la porte ouverte, de s’y mêler à des
créatures aux horaires et envies tout aussi
aléatoires que les horaires de la patronne.
Parfois, c’est ambiance étudiants sans sommeil
et d’autres happy few angoissés du petit matin.
convivial
Tout âge. Soft : 3,80 €. Bière : 6 €. Cocktails : 8 €.Tous les jours de 21h
à l’aube, en théorie. 53, rue Vivienne. 01 42 36 45 41. M° Grands-Boule-
vards. Noctilien : N15, N16. Stations Vélib’ : 2013, 9023.
Expérimental
Cocktail Club
Au bar
Je préfère le comptoir. On peut y discuter
avec le barman pour affiner son choix, y
tester plusieurs goûts, ne pas rester trop
longtemps, poursuivre la nuit ailleurs, ou se
plonger dans les confidences incitées par
l’ambiance « speakeasy ». Mélange de papier
peint Zuber et de pierres mises à nu.
Tendance
20-35 ans. Soda : 4 €. Bière : 5 €. Cocktails : 10-12 €.Tous les jours de
19h a 2h (jusqu’à 4h du matin le week-end). 37, rue Saint-Sauveur. 01
45 08 88 09. M° Etienne-Marcel. Noctilien : N12, N13, N14, N15, N16,
N23. Station Vélib’ : 2004.
Harry’s New York Bar
A part
Pour jouer sur le fil du rasoir. Anglo-saxon
ringard ou figure de pointe réinventant ses
classiques. Si Tania Bruna Rosso se vente d’y
avoir un cocktail baptisé à son nom, il faut
suivre les traces. Sans être suiveur ! Tout
l’art, toute l’ambiguïté, tout le savoir-faire du
branché parisien. Version over the world.
classique
Tout âge. Soda : 5 €. Bière : 5,60 €. Cocktails : 12,50 €.Tous les jours de
12h à 3h.5,rue Daunou.01 42 61 71 14.M° Opéra.Noctilien : N15,N16.
Stations Vélib’ : 1022, 2015.
3e
Le Progrès
Au coin de ma rue
Un bar comme il faut en avoir un près de
chez soi. Pour improviser un rendez-vous
qui ne met pas les formes, pour rameuter
tout le monde un soir de fête, pour un café
au petit matin, pour un dernier verre avant
de rentrer. En pleine Bretagne, le quartier
du nouveau Paris, reprise du flambeau après
l’évidence du 11e
.
Les photographes à la mode y côtoient les petits
vieux du coin.
convivial
Tout âge.Café : 2,10 €.Vin : 3-5,50 €.Demi : 3 €.Soda : 3,90 €.Du lundi
au samedi de 8h à 2h. 1, rue de Bretagne. 01 42 72 01 44. M° Filles-du-
Calvaire. Noctilien: N2, N12, N23. Stations Vélib’ : 3003, 11043.
Le Progrès
Expérimental Cocktail Club
18. 6e
Prescription
Cocktail Club
La vague
A deux pas du (déjà) classique Alcazar. Dans
un tout autre style. Qui, comme l’Alcazar,
sera vite marqué par les modes qui tournent,
mais pour le moment, savourons. D’abord,
les grappes de jeunes gens bien mis, ensuite
le gars à l’entrée qui ne laisse pas rentrer tout
le monde, enfin, le cosy signé Dorothée Mei-
lichzon, à fond dans son trip années 40.
Gentry de Paris y est déjà passée.
Tendance
20-35 ans. Soda : 6 €. Cocktails : 11-13 €. Du lundi au jeudi de 19h à
2h, vendredi et samedi de 19h à 4h, dimanche de 19h à minuit. 23, rue
Mazarine.01 45 08 88 09.M° Odéon.Noctilien : N12.StationVélib’: 6013.
8e
Mathis Bar
Impénétrable
Indiquer le Mathis dans un guide, c’est un
peu comme conseiller le Baron. Un fonda-
mental de la nuit parisienne (Beigbeder,
Baer, Galliano, Ardisson, etc. n’ont que ce
nom à la bouche pour parler de leurs fins de
nuit) mais une forteresse qu’il n’est pas per-
mis à tout le monde de pénétrer. Certains se
sont cassés les dents, d’autres, admis dans
le saint des saints, ne se sont pas toujours
sentis chez eux… Mais ils ont fait semblant,
rassurez-vous.
classique
25-60 ans. Soft : 10 €. Bière : 12 €. Cocktails : 15 €. Du lundi au samedi
de 22h à 4-5h.3,rue de Ponthieu.01 53 76 01 62.M° Saint-Philippe-du-
Roule. Noctilien : N01, N02, N11, N24. Station Vélib’ : 8031.
Blitz
Bar
Téquila bio
Franchement, il fallait l’in-
venter le coup de la té-
quila bio. J’attends la vodka
ukrainienne bio pour les
prochaines saisons… Pour
patienter, direction la nou-
velle adresse du Viking des
nuits parisiennes. Rasmus
Michau a lancé un bar
éphémère qui perdure. Gary
Dourdan, Alexis Mabille ou
Lucas Ossendrijver étaient
là aux premières heures (du
jour ?). A mixer avec une
soirée au Renard, l’autre in-
vention sortie de nulle part
de la bande (un cabaret
branché).
Tendance
20-45 ans. Alcools : 7-20 €. Du mardi au
samedi de 22h à 2h ou 4h (le week-end).
40, av. Pierre-1er
-de-Serbie. M° George-V.
Noctilien : N11, N24. Station Vélib’ : 8045.
Blitz
Bar
Téquila bio
Franchement, il fallait l’in-
venter le coup de la té-
quila bio. J’attends la vodka
ukrainienne bio pour les
prochaines saisons… Pour
patienter, direction la nou-
velle adresse du Viking des
nuits parisiennes. Rasmus
Michau a lancé un bar
éphémère qui perdure. Gary
Dourdan, Alexis Mabille ou
Lucas Ossendrijver étaient
là aux premières heures (du
jour ?). A mixer avec une
soirée au Renard, l’autre in-
vention sortie de nulle part
de la bande (un cabaret
branché).
Tendance
20-45 ans. Alcools : 7-20
samedi de 22h à 2h ou 4h (le week-end).
40, av. Pierre-1
Noctilien : N11, N24. Station Vélib’ : 8045.
L’OBS
LECHOIXDE
20. La Païva
Autre catégorie
Lancé par Lionel « du Baron », ce bar-res-
taurant revu et corrigé par Garcia ne joue
pas dans la catégorie « boîte de potes » ou
« resto de stars à gare de l’Est », et la sauce a
du mal à prendre. On est sur les Champs, et
ça se sent. Déco cocottes XIXe
et velours ber-
cé par le flux de l’avenue. Avis aux amateurs.
Le Mojito.
classique
25-45 ans. Alcools forts : à partir de 8 €. Coupe de champagne : 15 €.
Cocktails : 14 €.Tous les jours de 9h à 3h30. 25, av. des Champs-Elysées.
01 53 53 25 25. M° Franklin-D.-Roosevelt. Noctilien : N01, N02, N11,
N24. Stations Vélib’ : 8013, 8039.
Le Secret
Double face
A quelques mètres l’un de l’autre, le Secret
et la Villa jouent le deux en un. D’un côté
restaurant, de l’autre bar, l’un dans des di-
mensions d’un autre siècle, l’autre dans un
simili mini pas totalement novateur. Haut
plafond et mezzanine plongés dans une
pénombre percée de brillants. Discret, mi-
nimaliste. Et une bande-son jazzy pointue.
Ainsi qu’une carte des cocktails qui vente
son French love (purée de framboises
fraîches, de nectar d’abricot, de miel, de
vodka et de champagne).
classique
40-45 ans. Cocktails : 14-16 €. Vins : 7-10 €. Champagne : 14 €. Du
lundi au jeudi de 12h à 2h, vendredi et samedi de 12h à 5h. 16, av. de
Friedland. 01 53 53 02 02. M° Charles-de-Gaulle-Etoile. Noctilien : N53.
Station Vélib’ : 4017.
La Villa
Nouveaux venus
Les patrons, nouveaux venus de la night pa-
risienne (le Magnifique, le Secret), pourront
raconter à leurs petits enfants (où sortiront
les jeunes branchés dans trente ans, tiens,
lançons les paris) qu’ils n’ont pas été pour
rien dans un certain renouveau de la night
parisienne. Pas des révolutionnaires, certes
non, mais des audacieux tout de même.
Cherchant le détail déco (Gilles & Bois-
sières), soignant la bande-son (Sinatra et
jazz plus pointu au bar du rez-de-chaussée),
frôlant le classicisme. Le mieux est de s’as-
seoir au comptoir.
Cocktails corrects mais pas renversants.
Tendance
Tout âge. Cocktails : 14-16 €. Du dimanche au jeudi de 8h à 2h, vendredi
et samedi de 8h à 4h. 37, av. de Friedland. 01 82 28 75 08. M° Charles-
de-Gaulle-Etoile. Noctilien : N53. Station Vélib’ : 4017.
9e
Le Sans souci
Qui sont-ils ?
Les uns vous diront que « c’est la bande du
Baron », les autres « les mêmes que Chez
Jeannette », les intéressés, qu’ils ne sont fils
de personne. Le fait est que ce bar qui ne
ressemble à rien sinon à un bar parisien de
Pigalle fait salle comble. Proximité avec des
bars à concerts trop étroits ? Avec Moune ?
Que la cuisine marche plus que correcte-
ment ? Qu’y naissent de grandes histoires
d’amour ? Qu’importe, puisqu’il faut y aller.
convivial
30 ans. Coca : 2,90 €. Bière : 2,50 €. Cocktails : 7,50 €. Du lundi au sa-
medi de 9h à 2h, service de 12h à 23h (assiettes de charcuteries après).
65,rue Jean-Baptiste-Pigalle.01 53 16 17 04.M° Pigalle.Noctilien : N01,
N02. Station Vélib’ : 9019.
11e
Café Charbon
Et son club
Oui, oui, je sais, qui peut encore avoir envie
de passer une soirée à Dysneykampf ? Entre
deux boui-boui refaits, quarante bars an-
nées 90 et soixante touristes le nez dans leur
guide… Malgré tout, quand on n’a pas envie
de sortie rive ouest, que le Canal vous fait suf-
foquer, que Bastille… n’en parlons plus, que
Faidherbe peine, on peut avoir l’idée de re-
tenter une soirée au bon vieux Café Charbon.
Pour un verre ou un live dans le club adjacent.
convivial
Tout âge.Bière : 2,80-3 €.Coca : 3,50 €.Cocktails : 5,50 €.Du dimanche
au mardi de 9h à 2h, mercredi jusqu’à 3h, du jeudi au samedi jusqu’à
4h. 109, rue Oberkampf. 01 43 57 55 13. M° Rue-St-Maur. Noctilien :
N12, N23. Stations Vélib’ : 11030, 11105.
Stephan
Crasneanscki,
41 ans. Artiste
sonore, créa de
Soundwalk (live.
soundwalk.com)
« Cercle Central, rue
Frochot (9e
) : salle
de jeu incroyable au
mural Art déco intact
depuis les années 50,
avec des caïds et des
joueurs invétérés, des
gueules cassées et
une grande roulette
au centre avec les
gens assis autour.
Au Regard Moderne,
librairie de la rue
Gît-le Cœur (6e
) :
des piles de livres
bordéliques,éditions
limitées, des contes
et BD érotiques,
un propriétaire
désagréable. Bimbo
Tower, passage
St-Antoine (11e
) : la
meilleure sélection
de musique indé-
pendante, de sons
improbables et un-
derground et aussi BD
et graffitis. Cinéma
Atlas, bd de Clichy
(18e
) : reconverti en
porno, a acquis ses
lettres de noblesse
en figurant dans des
films de Jacques
Nolot (La chatte à
deux têtes et Avant
que j’oublie). Au Bar
aux Folies, à Belleville
(20e
) : Piaf venait se
noyer dans l’alcool
ou chanter, juste à
côté d’un hôtel à moi-
tié de passe, et des
chambre à l’année. »
Café Charbon
21.
22. L’International
Djeuns
On ne va pas vous refaire la même intro sur
Oberkampf, mais l’autre alternative, moins
datée, c’est l’International et sa nuée de
jeunes fous. Des lives, des nuits qui s’étirent,
des mines pas forcément fraîches au petit
matin, et plein de monde dehors en train de
clopper. Une génération qui n’a sans doute
même pas connu l’époque des bars fumeurs.
convivial
20-35 ans. Coca : 3 €. Bière : 3,50 €. Cocktails : 5-7,50 €.Tous les jours
18h-2h. 5-7, rue Moret. 01 49 29 76 45. M° Ménilmontant. Noctilien :
N12, N23. Station Vélib’ : 11029.
Le Pop In
Emblème
Tour Parisien à l’âme rock qui se respecte
vous dira, si vous faites partie du même
cercle, de vous y précipiter. Parce que c’est
le premier à avoir flairé la vague rock qui al-
lait tout submerger, parce qu’on y plonge au
milieu de garçons en slim de filles et de filles
en T-shirt de garçons, parce que ce
n’est pas trop léché, voir plutôt un
rien défoncé et rustique.
Tendance
20-35 ans. Coca : 3 €. Bière : 2,80 €. Cocktails : 6 €. Tous
les jours de 18h30 à 1h30.01 48 05 56 11.105,rueAmelot.
M° Oberkampf. Noctilien : N01, N02. Stations Vélib’ : 11018,
11029, 20039.
13e
Le Batofar
Cheminée
Reconnaissable entre toutes les péniches
glauques des environs, le Batofar, dont l’his-
toire n’est pas un long fleuve tranquille, a
retrouvé sa source d’oxygène. Cet été, une
terrasse mi-eau, mi-terre a rameuté tous
ceux qui n’étaient pas partis en vacances,
pour une plage qui vous faisait changer de
quartier. Cet hiver, il remplira vos nuits de
décibels renouvelés.
convivial
25-50 ans. Bières : 5 €. Cocktails : 10 €. Softs : 5 €.Tous les jours de19h
à 6h. Port de la Gare. 09 71 25 50 61. M° Bibliothèque-F.-M. Noctilien :
N131, N133. Stations Vélib’ : 13051, 13054.
18e
Le Doll
Pigal’s touch
Les nuits de Pigalle sont pleines de soubre-
sauts. Un club qui monte, un autre qui des-
cend, un bar qui apparaît, une institution qui
ferme ses portes… Le Doll ranime le genre,
avec à sa tête un ancien du Murano qui se
lance dans des créations de cocktails per-
sonnelles. Son truc, flirter avec les herbettes
du jardin, les légumes-fruits et inventer des
noms rigolos. Et il y a aussi des visites de
people pour cause d’interviews décalées,
des DJs invités Nova radio, des soirées
« Kitch’up », et, un peu comme partout dé-
sormais, une réputation d’ancien bar à hô-
tesses.
Tendance
25-55 ans.Alcools : 6-11 €. Dimanche, mercredi, jeudi de 21h30 à 3h30,
vendredi et samedi de 21h30 à 5h30.104,bd de Clichy.01 82 09 47 42.
M° Blanche. Noctilien : N01, N02. Stations Vélib’ : 8012, 9038.
23. La Machine
du Moulin rouge
Souvenirs, souvenirs
Qui n’a jamais mis les pieds de sa vie à la
Loco ? Ecoutez Aznavour, et vous compren-
drez. Dans ce que vous connaissez désor-
mais comme la machine du Moulin rouge,
il y avait, il y a un siècle, une éternité (ok,
ok, ça c’est Joe Dassin), une boîte de nuit
qui s’appelait la Loco, c’était tout rouge et
noir me semble-t-il, et plein de mauvais gar-
çons et de filles rock. La Machine, c’est à la
fois un club, une salle de concert, et un bar
où boire un verre. Dans des proportions qui
demeurent impressionnantes à l’époque des
clubs de poche.
Sa taille…
convivial
25-40 ans. Bière : 4 €. Sodas : 4 €.Alcools forts : 7 €. Cocktails : 6 €. Du
mercredi au jeudi : terrasse de 16h à 19h et salle de 19h à 1h.Vendredi
et samedi : terrasse de 16h à 19h et salle de 19h à 5h. Dimanche en
fonction des concerts. 90, bd de Clichy. 01 53 41 88 89. M° Blanche.
Noctilien : N01, N02. Stations Vélib’ : 9027,9038.
19e
Bar Ourcq
Prolongations
Ce n’est pas tout à fait Capri, mais avec un
peu d’imagination, un verre à la main et
les pieds à fleur d’eau, le ciel qui se reflète
sur les vaguelettes et les nuages qui s’effi-
lochent sur les toits de Pantin, ça vous a
une sacrée allure. En été, quand les pique-
niqueurs se mettent à la file, ou au moindre
redoux, veste en laine sur les épaules et
terrain de pétanque à proximité pour se ré-
chauffer les phalanges. On n’a pas inventé
mieux depuis.
convivial
25-45 ans. Thé à la menthe : 1 €. Café : 1,50 €. Bière : 2,50 €. Cock-
tails : 5 €. Mercredi et jeudi de 15h à minuit, vendredi et samedi de
15h à 2h, dimanche de 15h à 22h. 68, quai de la Loire. 01 42 40
12 26. M° Laumière. Noctilien : N13, N41, N42, N45. Stations Vélib’ :
19004, 19013.
Le Pavillon du lac
Snobish
Ça fait drôle de se sentir à Boulogne en plein
19e
. Même Jamel Debbouze a pris un verre
en terrasse aux débuts de ce « pavillon »
incongru et bienvenu. Restauré, tout de
blanc et de vert vêtu, le nouveau bar restau-
rant des Buttes-Chaumont a fait parler de
lui. Pas autant que l’espiègle Rosa Bonheur
(dont le nom déjà annonçait un autre genre
de programme), plus posé, plus bourgeois
que bohème. Et puis, même si les lieux ne
demeurent pas ouverts jusqu’aux aurores,
s’encanailler dans un parc à la nuit tombée,
c’est déjà un bon moyen de démarrer la nuit !
classique
Tout âge. Café : 2,2 €. Coca : 4,30 €. Bière : 3€. Cocktail : 6,80 €. Du
mardi au samedi de 10h à 0h30, dimanche de 10h à 20h (brunch de
12h à 16h, 24€). Parc des Buttes-Chaumont, entrée Mairie du 19e
. 01 42
00 07 21. M° Bolivar. Noctilien : N13, N41, N45. Station Vélib’ : 19021.
Le Pavillon du lac
24. 20e
La Féline
Rock’n roll
La photographe italienne Alessandra d’Ur-
so ne jure que par la Féline. Elle le vante
même dans les canards italiens. « Le seul
vrai bar rock », chante la meilleure amie de
Demi Mondaine, rockeuse de son état. Le
disque du bar a même sorti ses compil. Les
allumés du coin s’y retrouvent, les autres
traversent tout Paris.
convivial
Tout âge. Bière : 3 €. Vin : 4 €. Cocktails : 7,50 €. Du mardi au samedi
de 19h à 2h. 6, rue Victor-Letalle. 01 40 33 08 66. M° Ménilmontant.
Noctilien : N12, N23. Station Vélib’ : 11029.
La Flèche d’or
On recommence
Fermé ? Ouvert ? C’est la sempiternelle
question que se posent les accros du lieu.
Il a bousculé nos jeunes années, fait frémir
le voisinage, a essuyé le feu des critiques et
s’est perdu dans les louanges mais la pro-
grammation exigeante, l’emplacement hors
norme, le reflet du Mama Shelter désormais,
l’immensité des lieux et le vague parfum de
poudre qui y règnent devraient réconcilier
tout le monde.
convivial
20-50 ans.Bière : 3 €.Vin : 4 €.Du mardi au dimanche de 19h à 2h.102
bis,rue de Bagnolet.01 44 64 01 02.M° Gambetta.Noctilien : N16,N34.
Stations Vélib’ : 20020, 20108.
Jacques Shu,
30 ans, créa-
teur de l’agence
Jacques Shu
Communication,
relations presse
et conseil en
communication
« La Laiterie Sainte-
Clotilde, rue de
Bellechasse (7e
) :
ouverte par Jean-
Baptiste Varenne, le
frère de mon meilleur
ami.Très bons dîners,
jolis habitués.Yoom,
rue des Martyrs (9e
) :
ouvert par mon ami
Mikael Petrossian,
avec des dim sum
“presque” aussi bons
que ceux de ma mère.
Le Café de Flore, bd
St-Germain (6e
) :
j’y ai mes habitudes
depuis tout petit, il
y arrive toujours des
choses improbables.
Au restaurant Poly-
kim, rue des Halles
(1er
) : une sorte de
mafia chinoise s’y
réunit, avec grosses
Mercedes blanches,
on dîne dans un box
privé avec un ka-
raoké, c’est ludique.
Le Baron, av. Marceau
(8e
) : Lionel et André
m’y réservent tou-
jours un bon accueil,
les filles et les gar-
çons sont beaux et il
y a du monde même
en semaine. »
Mama Shelter
Bi goût
The place to be Parisien. Et pourtant ! Excentré au possible, mal desservi, peu al-
léchant de l’extérieur, risque de piège à gogo design, et c’est tout le contraire. Côté
table, personne ne se plaint vraiment, si ce n’est d’une charmante désorganisation,
et côté bar, on se sent cocooné par ce plafond bas gribouillé à la craie (pardon
l’artiste, c’est bien mieux que du gribouillage je le reconnais), rigolard face au baby-
foot géant, frustré face au DJ de ne pas pouvoir toujours danser, second degré face
à l’appareil photo.
Tendance
25-65 ans. Café : 3,50 €. Bière : 8 €. Coca : 8 €. Cocktails : 12-25 €.Tous les jours de 7h30 à 1h30, service de 12h à 15h et de 19h à 23h.
109, rue de Bagnolet. 01 43 48 48 48. M° Porte-de-Bagnolet. Noctilien : N16, N34. Stations Vélib’ : 20020, 20108.
L’OBS
LECHOIXDE
25. — Autant de saveurs que d’apéritifs.
Autant de richesse que de finesse. —
— Autant d’arômes que de rondeur.
27. aris la ville-monument, Paris
la ville-musée… Son statut
de capitale culturelle n’étant plus à
faire, on en oublierait presque qu’il
existe un Paris underground, loin
des sentiers battus bien vivants. A
l’heure d’Internet et des réseaux sociaux,
on pourrait douter qu’il existe encore des
tribus en marge. Et pourtant, si : loin de
toute médiatisation, ils sont nombreux,
artistes, squatteurs, fêtards à
investir des lieux de Paris pour
vivre leurs passions sans se sou-
cier de la mode ou de la renta-
bilité… « L’underground, c’est sa-
voir faire un pas de côté », disait
Jean-François Bizot, le pape en la
matière, fondateur du magazine Actuel et
de la radio Nova. Et dans le genre, les pas
de travers se jouent en premier lieu sur la
scène musicale. Ceux qui croyaient que le
punk avait disparu se trompent : les punks
parisiens (la plupart ayant, il est vrai, dé-
passé la quarantaine…) continuent de se
réunir dans des lieux qui ont su poursuivre
cet esprit inimitable fait de crasse, de bière,
de crêtes et d’authenticité. Parmi eux, ci-
tons Le Cleub (50, rue Stendhal, 20e
), lieu
déglingué et expérimental et La Miroiterie
(88, rue de Ménilmontant, 20e
), un des der-
niers lieux authentiquement punk de Paris,
sorte de squat en béton où se produisait
régulièrement le performeur Jean-Louis
Costes avant que l’établissement ne ferme
ses portes au printemps dernier.
Mélodies en sous-sol
Les amateurs de rock garage se réunissent,
eux, à La Féline (6, rue Victor-Letalle, 20e
)
devenu le rendez-vous des filles à banane
et des garçons en cuir de motard. Quant
aux gothiques, ils se donnent générale-
ment rendez-vous pour des soirées où do-
minent la new wave, l’electro et le métal
aux Caves Saint-Sabin (50, rue Saint-Sabin,
11e
) ou aux Caves Le Chapelais (7, rue Le
Chapelais, 17e
) Mais leur QG principal de-
meure La Cantada II (13, rue Moret, 11e
),
un lieu baroque au décor médiéval SM et
à la programmation surprenante : on y
joue courts-métrages délirants ou pièces
de Grand Guignol sanguinolentes au mi-
lieu de tableaux très kitsch, entre l’héroic
fantasy et l’érotisme monstrueux… Si vous
voulez vous y rendre et vous fondre dans
la masse, il vous faudra auparavant faire
un crochet à Demonia (22, avenue Jean-
Aicard, 11e
), magasin culte des gothiques
où vous trouverez beaucoup de vêtements
et d’accessoires connotés SM. Mieux vaut en
effet débarquer à la Cantada avec son cos-
tume de sorcier(ère) ou ses bottes à talons
compensés plutôt qu’en jeans et baskets…
Difficile de parler d’underground à Paris
sans évoquer non plus ceux qui en sont le
plus proches, puisqu’ils se faufilent littéra-
lement sous le bitume : les cataphiles. On
ne parle pas ici des catacombes officielles,
dont l’entrée est située place
Denfert-Rocherau, mais de
la partie fermée au public
(et dont l’accès est donc
interdit). Loin des préjugés
courant sur leur compte
(satanistes, skinheads, etc.),
les cataphiles sont plutôt des Parisiens
curieux de découvrir ce qui sort de l’ordi-
naire et se montrent soucieux de préserver
les lieux de leurs déambulations. Le forum
cataphile le plus connu, CKzone, donne les
dernières informations et des conseils pour
descendre. Evidemment, avec l’augmenta-
tion de la fréquentation, certaines salles
sont devenues des lieux cultes bien connus
des cataphiles. Parmi eux, citons la salle
Z, très grande pièce située en dessous du
Val-de-Grâce et célèbre pour les nombreux
concerts qu’elle aurait accueillis (Télé-
phone aurait joué dedans) et La Plage, si-
tuée sous la rue du Père-Corentin (14e
), qui
tire son nom du fait que le sol est couvert ///
Timothée Barrière
32. Nobu au Ritz
Ephémère, vous avez dit éphémère ?
Il faut dire que le premier Nobu de Paris (au
tout début des années 2000) avait été assez
éphémère lui aussi. Un an à peine, malgré (ou
à cause de ?) l’étonnant attelage Delarue/de
Niro. Les autres répliques de Londres, Milan,
Dubaï, Moscou ou Las Vegas tiennent mieux
le coup. Le Ritz relève à nouveau le défi et in-
vite, deux mois durant, le célèbre chef japo-
nais Matsuhisa dans ses cuisines. Petit aperçu
de ses classiques : bar à la sauce piment Ja-
lapeno, harumaki de crabe à carapace molle,
sashimi de thon blanc au piment Jalapeno.
classique
35-70 ans.Carte env.150 euros.Du lundi au samedi de 19h30 à 23h.38,
rue Cambon. 01 43 16 30 98. M° Opéra. Noctilien : N11, N24. Station
Vélib’ : 1019.
La Tour Montlhéry-
Chez Denise
Le temps des souvenirs
Cuisine bourgeoise pour faim de nuit, pour
se croire un temps aux temps de la Dolce
Vita parisienne, de la Nouvelle Vague, du
trou des Halles, des gamins de Paris, entre
noctambules affamés, touristes égayés,
jeunes filles dévergondées et affamées. La
côte de bœuf et les rognons réconcilient
tout le monde à ces latitudes horaires. Le
genre d’adresses dont certaines villes ont le
secret.
convivial
Tout âge.Carte env.45 €.Du lundi au vendredi de 12h à 15h et de 19h30
à 5h. 5, rue des Prouvaires. 01 42 36 21 82. M° Les Halles. Noctilien :
N15, N 16, N21, N22, N23, N24, N122. Station Vélib’ : 1009.
Derrière
Un air de fête
Le best before du moment. Quand les nuits sont tièdes, l’espace se double dans la cou-
rette et on s’assoit au touche-à-touche. À l’intérieur, la sono est poussée à fond, les plus
joueurs échangent des balles sur la table de ping-pong entre deux plats, les fumeurs grim-
pent au fumoir (à découvrir dans une armoire) et le Tout-London traverse le Chanel pour
s’asseoir à côté de vous à la table d’hôte géante. JessicaAlba, Marion Cotillard et Mathilde
Meyer étaient parmi les premières fans.
L’ambiance appart poussée à son paroxysme.
Tendance
Tout âge. Carte env. 40-50 €. Du lundi au dimanche de 12h à 14h30 et de 20h à minuit. 69, rue des Gravilliers. 01 44 61 91 95. M° Arts-
et-Métiers. Noctilien : N12, N13, N14, N23. Stations Vélib’ : 3005, 3011.
L’OBS
LECHOIXDE
33. 2e
La Conserverie
Dînette
Ce presque nouveau bar, qui cède sans os-
tentation à la mode « appart » (grands cana-
pés, fauteuils bas dépareillés, vieux parquet,
il ne manque que l’accès à la cuisine et à une
chambre…), ne prend pas de risque en cuisine.
Dînette de luxe avec conserves de poissons
courues ou charcuteries chic. On n’évite pas le
namedropping, avec Petrossian et desserts…
mmm… Philippe Conticini. Cocktails impec’.
Cherchez le balai de sorcière.
Tendance
25-40 ans. Carte 30-35 €. Du lundi au samedi de 18h à 2h. 37 bis, rue
du Sentier. 01 40 26 14 94. M° Bonne-Nouvelle. Noctilien : N15, N16.
Stations Vélib’ : 2010, 2022.
3e
Anahi
Sister’s hour
Comme en Espagne, on sert tard chez les
sœurs Pilar et Carmina. Pour les steaks de
viande argentine les plus people de la capi-
tale : Deneuve y avait son rond de serviette,
Raphaël a pris la relève, Ali Badou reviendra
peut-être avec ses horaires plus humains. La
déco carreaux blancs et façade décrépite,
c’est exprès, c’est bien plus chic.
classique
30 ans et plus. Carte env. 60 €. Du lundi au dimanche de 20h à minuit.
49, rue Volta. 01 48 87 88 24. M° Arts-et-Métiers. Noctilien : N12, N23.
Stations Vélib’ : 3005, 3011.
4e
Le Georges
Au ciel avec Costes
Les Costes ne sont pas prêts à rendre leur ta-
blier ! Les têtes connues du PAF ou du grand
écran ne le leur pardonneraient pas. Pour un
coucher de soleil, un lever de lune, une plon-
gée sur les toits de zinc, une déclaration, un
adieu, un besoin de se faire reconnaître… Vous
voulez des noms ? Thomas Dutronc, Christian
Lacroix, Kanye West, Vincent Cassel, Monica
Belluci, Karl Lagarfeld, Helena Noguerra, Dja-
mel Debouzze, Kader Aoun… Ça vous suffit ?
Un repaire.
Tendance
30-70 ans. Carte 60-80 €. Du mercredi au lundi de 12h à 1h. 6e
étage
du Centre Pompidou, entrée par le musée ou par l’ascenseur extérieur.
01 44 78 47 99.M° Rambuteau.Noctilien : N12,N13,N14,N23.Station
Vélib’ : 4021.
Le Renard
Perché
Il faut dire merci aux potes de Rasmus Michau
et de Johanna Senyk. Ils ont accompagné leurs
premières nuits karaoké avec cran. Parce que
se lancer sur scène pour entonner France Gall
en jean Acne, il fallait oser. Mais le concept
« karaoké le plus beau du monde et cuisine
asiatique » n’a pas tenu le coup. Changement
de cap, vers une prog plus cabaret spectacle
musical et nouveau chef. Affaire à suivre.
Le décor.
Tendance
Tout âge. Carte env. 50 €. Du mardi au samedi de 19h à 4h, dimanche
brunch de 12h à 16h et de 20h à 2h pour la soirée Le Renard Rose. 12,
rue du Renard. 01 42 71 86 27. M° Hôtel-de-Ville. Noctilien : N12, N13,
N14, N23. Stations Vélib’ : 4018, 4019.
6e
L’Alcazar
(la Mezzanine)
Bougies
Dix ans déjà ! La Mezzanine de l’Alcazar ne
s’est pas écroulée non, et même pas besoin
de Botox pour rester fraîche. Et la liste des
têtes connues, jamais bien loin (Kristin Scott
Thomas, Thierry Frémont, Elsa Zylberstein)
va sans aucun doute se renouveler, nouvelle
équipe oblige, en plus « outre-Atlantique ».
DJs, cocktails et carte très années 2000 : plats
de grand-mère, quinoa et effilochés variés.
classique
Tout âge. Un plat et un verre : 25 €. Tous les jours de 20h à 2h. 62, rue
Mazarine. 01 53 10 19 99. M° Odéon. Noctilien : N12, N13. Stations
Vélib’ : 6013, 6014, 6015.
L’Alcazar
Dactylo, 27
ans, DJ et or-
ganisatrice des
soirées Furie et
Flash Cocotte
« Le Social Club,
rue Montmartre
(2e
) : simplement
le meilleur club de
France ! Tous les
artistes de la planète
électro y jouent ou
veulent y jouer. Les
Souffleurs, rue de la
Verrerie (4e
) : petit
bar, oasis de fraîcheur
dans le Marais, cave
toujours pleine le
week-end, où se
succèdent DJs (Bruce
la Bruce, Hannah et
Nathan, de Gossip)
et collectifs aux pla-
tines. Chez Moune,
rue J. B.-Pigalle (9e
) :
c’est petit, vite rempli
et il y règne une am-
biance bordélique qui
me donne envie de
faire des bêtises. Le
Klay, rue St-Sauveur
(2e
) : quand on vit la
nuit, il faut soigner
ses jours ! Le club est
très beau et j’y croise
souvent mes potes. »
35. Un dîner raffiné dans un vaste décor des années 30 aux allures deUn dîner raffiné dans un vaste décor des années 30 aux allures deUn dîner raffiné dans un vaste décor des années 30 aux allures de
manoir. Une ambiance envoutante grâce aux reprises enmanoir. Une ambiance envoutante grâce aux reprises enmanoir. Une ambiance envoutante grâce aux reprises en live desdes
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Et vous, que faites-vous ce soir ?
The Hollywood Savoy
44 rue Notre-Dame-des-Victoires • 75002 Paris
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36. Mini Palais
Maxi bis
Ouvert, vécu et fermé en grande pompe, le
restaurant du Grand Palais a rouvert. Avec
deux nouveautés : plus de Gilles Choukroun
au piano mais un Eric Frechon, et du
Gilles&Boissier à la déco, pour donner le
ton. Out l’ambiance années 2000, sombre,
in les beiges, bois, cuirs et structures métal-
liques à nu. En cuisine, on tisse les louanges
de produits siglés (inévitable beurre Bor-
dier) et on réinvente le clafoutis aux cèpes
de Corrèze ou les escargots dans leur tomate
cerise, gratinés au beurre d’amande.
classique
Tout âge.Carte 30-50 €.Tous les jours de midi à minuit (bar de 10h à 2h).
Avenue Winston-Churchill. 01 42 56 42 42. M° Champs-Elysées-Clemen-
ceau. Noctilien : N01, N02, N11, N24. Station Vélib’ : 8001.
Le Secret
Micro
Une mini-adresse pour changer des Villa
(mêmes patrons), Matignon et autres Fidé-
lité. Presque pas de lumière, quelques points
de brillance, un éclat au cou d’une femme,
une bande-son jazzy pointue bien souvent,
un petit escalier, une mezzanine, des pe-
tits plats en forme de hamburgers, clubs et
autres légèretés. Des vrais cocktails. Comme
le French Love (framboises fraîches, nectar
d’abricot, miel, vodka et champagne).
classique
40-45 ans. Cocktails : 14-16 €.Vins : 7-9 €. Champagne : 14 €. Du lundi
au jeudi de 9h à 2h,vendredi et samedi de 12h à 4h.16,av.de Friedland.
01 53 53 02 02. M° Charles-de-Gaulle-Etoile. Noctilien : N11, N24, N53,
N153. Stations Vélib’ : 4017, 4018.
9e
Hôtel Amour
Concept
Dans la nuit parisienne, il y a trois tribus
qui comptent : les Rasmus, les Labrousse, et
les André & Lionel. Ici, on est chez les An-
dré & Lionel, qui ont eu la bonne idée d’ou-
vrir un hôtel pour leurs potes de passage à
Paris (DJs venus passer des disques dans
leurs clubs, amis stars américaines ou to-
kyoïtes…) et assurer un café restaurant aux
serveuses à l’amabilité légendaire.
Deviner où Adjani va finir la soirée.
Tendance
25-55 ans. Carte environ 30 €, brunch : 15 €. Du lundi au dimanche de
12h à minuit, brunchs les samedi, dimanche et jours fériés de 12h à 17h.
8, rue de Navarin. 01 48 78 31 80. M° Pigalle ou St-Georges. Noctilien :
N01, N02. Stations Vélib’ : 9016, 9020.
Bus Palladium
En force
Pour ceux qui n’auraient pas suivi les actualités ce printemps : le Bus
Palladium, club rock’n roll devant l’éternel, a rouvert ses portes. Et, en
plus d’avoir gardé son parquet d’origine, il a eu la bonne idée d’ouvrir
une table de nuit à l’étage. Plus de petits salons tout rétros où on vou-
drait passer la nuit à taper le carton. Dans la salle du resto, impossible
de rester insensible aux papiers peints aux imprimés mémorables, aux
velours vintage, aux tons marrons dignes d’un speakeasy revisité. Le
mieux : la baie vitrée qui ouvre quasi sur le salon du voisin. M, Louis
Bertignac, les Pony Run Run ou Patrick Bouchitey décrochent quand ils
veulent la guitare ou s’assoient au piano.
Les soirées, « Faites vos cocktails » du mardi.
Tendance
Tout âge. Carte env. 35 €.Tous les jours de 20h à 5h. 6, rue Fontaine. 01 45 26 80 35. M° Blanche. Noctilien :
N01, N02. Stations Vélib’ : 9026, 9028.
L’OBS
LECHOIXDE
37. 10e
La Fidélité
QG
Je ne crois pas que Kate Moss soit là tous
les soirs, mais certains prétendent l’avoir vu
se faufiler dans cette ruelle sans saveur des
abords de la gare de l’Est. Il faut dire que la
bande du Baron a eu du flair en reprenant
cette salle hors normes. Tout le monde vient
d’ailleurs plutôt pour le cadre et l’espoir de
voir le pape de la nuit que pour ce qu’il y a
dans l’assiette. La serveuse aussi d’ailleurs.
Tendance
Tout âge. Du lundi au samedi de midi à 14h et de 20h à 23h30. 12, rue
de la Fidélité. 01 47 70 19 34. M° Gare-de-l’Est. Noctilien : N14, N144.
Stations Vélib’ : 10017, 10012.
L’Hôtel du Nord
Fêtard
Des patrons fêtards, avec des idées plein la
tête, businessmen en col à fleurs, ça ne pou-
vait donner qu’une success story. A la sauce
canal Saint-Martin. Quelques têtes connues
aperçues de ci de là, une foule qui déborde
sur le trottoir et la chaussée verre à la main,
une cuisine qui tient la route selon l’avis
général, un volume sonore qui laisse présa-
ger de la suite de la soirée. Bravo aussi aux
autres poulains de l’écurie (lancés et rendus
ou à lancer) : le Chacha, Cococook, et bien-
tôt, on l’espère, le Trianon.
Tendance
30 ans. Formules à 10 et 13,50 €, carte : 30-50 €. Du lundi au jeudi, de
12h à 14h30 et de 20h à 23h,vendredi et samedi de 12h à15h et de 20h
à 0h, dimanche de 12h à 15h et de 20h à 23h. 102, quai de Jemmapes.
01 40 40 78 78.M° Goncourt.Noctilien : N01,N02,N41,N42,N43,N44,
N145. Stations Vélib’ : 10015, 10114.
Swinging Londress
Nouveau QG de quartier
Le Londress avait bien commencé, avec sa
reprise en main par une bande d’énergiques
respectueux de la déco dans son jus de vieux
café quasi ringard. Succès assuré. Moins que
la voisine Jeannette bien sûr, mais plus que
la plupart des rades relookés vite fait mal
fait du quartier. Avec l’été, changement de
programme ! On se refait une jeunesse, tout
en assurant les classiques bistrotiers et en
n’abusant pas sur les tarifs. Cuisine ouverte
sur la salle, inspirations années 70.
convivial
30-45 ans.Carte env.15 €.Tous les jours de 12h à 23h.2,rue de Paradis.
01 47 70 33 82. M° Gare-de-l’Est. Noctilien : N01, N02, N13, N14, N41,
N42, N140, N145. Stations Vélib’ : 10017, 10018.
Terminus Nord
Touriste
Parce que tout Parisien qui se respecte veut
jouer les touristes once in a while. Lever le
nez sur les moulures, les dorures, les pa-
rures, se contenter d’un éclairage trop vif, se
délecter d’une cuisine trop brasserie, côtoyer
des vrais migrants des contrées Nord, rêver
au départ… Autour d’un plateau de fruits de
mer ou d’une entrecôte bien saignante, aux
frites Flo.
classique
Tout âge. Carte env. 40 €. Tous les jours de 11h à 1h. 23, rue de Dun-
kerque.01 42 85 05 15.M° Gare-du-Nord.Noctilien : N02,N43.Stations
Vélib’ : 10028, 10033.
11e
Pause Café
A part
Pour manger tôt, tard, dans une ambiance
de café parisien comme personne ne sait
faire, avec vieux carrelage cantoche au sol,
immenses baies vitrées, moulures, terrasse
show off, colonnes recouvertes de généra-
tions de couches de peinture, musique un
peu forte, lumière comme il faut, voisins
voisines à la pointe de la mode, toujours,
et des plats qui ne vont pas chercher midi à
quatorze heure. Tout le petit monde du ciné
habitant les abords de Bastille et d’Aligre lui
rend visite.
Malgré la foule, on peut trouver une place.
Tendance
25-40 ans. Carte : 10-20 €. Du lundi au samedi de 8h à 2h, service de
midi à minuit, dimanche de 9h à 20h. 41, rue de Charonne. 01 48 06 80
33. M° Ledru-Rollin. Noctilien : N16, N34. Stations Vélib’: 11004, 12004.
Swinging Londress
Helena
Noguerra, 39
ans, comédienne
« Le Miroir, rue des
Martyrs (18e
) :
viandes divines et
poissons cuits à
la perfection, très
bonne cave installée
dans ce qui était une
petite boucherie du
quartier. Derrière, rue
des Gravilliers (3e
) :
restaurant familial,
vous entrez dans un
appartement qui
donne sur un petit
jardin, la cuisine est
bonne, l’ambiance
fort sympathique
et il y a une pièce
secrète à découvrir.
Dans la même rue,
Andy Wahloo : un bar
warholien très beau
où l’on peut danser.
J’aime toujours les
culottes et corsets
de Fifi Chachnil, rue
J. J.-Rousseau (1er
) :
humour, dérision,
couleurs, poésie...
des dessous dignes
d’Ava Gardner ou
d’une pin-up ! Il
faut aller déguster
les plats de l’Atelier
Robuchon, rue de
Montalembert (7e
) :
vraiment très, très
bon mais... addition
très, très salée ! »
41. hristophe est aimanté par
Paris, qu’il aime depuis tou-
jours pour ses nuits capitales.
La Ville Lumière l’électrise,
inspire sa musique, lui souffle
ses textes écrits by night, flânant
de l’hôtel Costes au bar du Raphaël. Chris-
tophe, un fidèle parmi les noctambules
parisiens, mais pas exactement une figure
emblématique de ce microcosme… Il est
trop à part pour cela : « C’est mon style,
différent de tous les autres », susurrait-il,
sensuel, dans Succès fou, tube des années
1980. Point d’afféterie ni de
pose dans cette singularité
assumée et parfois revendi-
quée : on le dit dandy, il est
plutôt né « beau bizarre »,
titre d’un de ses albums. Le
chanteur ne théorise pas, il vit
à l’instinct, dans l’instant, pour l’instable.
L’inconnu, l’imprévu, il en tire une énergie
positive, intacte à 65 ans, dont quarante-
cinq de carrière depuis le triomphe d’Aline.
Ni blasé, ni aigri, c’est un personnage
curieux dans tous les sens du terme. Son
univers musical, qui allie succès populaires
et expérimentations pointues, séduit à la
fois les fidèles au long cours, un public
branché et de tout jeunes aficionados.
« Courir la nuit après son
ombre »
La hype et la jeunesse, Christophe les ren-
contre également dans ses virées nocturnes
à Paris, où il a toujours vécu. Ou presque.
Daniel Bevilacqua, né en banlieue, à Juvisy,
dans une famille d’origine italienne, a dé-
barqué à 16 ans rue Princesse. Saint-Michel
et Saint-Germain veillent sur lui.
Aujourd’hui, il a élu domicile à Montpar-
nasse, pour sa richesse historique : « Les
surréalistes, la rue Campagne-Première et
Man Ray, Vian, l’Art nouveau. J’adore l’ar-
chitecture ! » Un enthousiasme pour les
belles pierres sans doute transmis par son
père qui travaillait dans le bâtiment. Chris-
tophe est tout autant sensible aux belles
plantes : « Je sors pour voir les gens, j’aime
regarder les jolies filles à la mode. » Enfant,
il traînait dans les jupes et tissus de sa
mère couturière, parmi les clientes venues
faire des essayages…
Paris, ville musée et cité de la mode, ne
cesse de le captiver : « C’est un truc de
traîneur : comme si, à chaque fois, je voya-
geais pour la première fois. Paris, ce n’est
pas fini ! Je ne suis pas passéiste. Je crois à
la seconde qui vient, à la nouveauté, dans
ma vie et dans ma musique. Même si le pas-
sé peut être un tremplin pour moi. » Et le
grand plongeon dans la nuit magnétique,
c’est son trip perpétuel : « J’aime la lumière
de la nuit depuis que j’ai 16 ans. Je marche
avec la lune montante, c’est la période que
je préfère. » Une quête suggérée dans Lita,
chanson de son dernier album, Aimer ce
que nous sommes : « Courir la nuit après
son ombre et changer sa vie. »
« Les portes de la nuit
ne sont jamais fermées
à clef »
Cette quête ne souffre pas la routine. « Je
ne suis pas dans l’habitude. J’aime l’étran-
ger. » Pour Christophe, le hasard est un
don. D’où son amour du jeu : « C’est l’in-
connu, je ne joue qu’avec des gens que je
ne connais pas. » Il peut
enchaîner les parties de
poker à l’Aviation Club de
France, sur les Champs-
Elysées, jusqu’à 10 heures
du matin. « Je ne prévois
pas, je suis habité par l’en-
vie de traîner, d’aller boire un verre et penser
ailleurs, là où il y a du bruit. Souvent, c’est
vers 3 heures que ça se décide… Est-ce que
je reste chez moi ? Est-ce que je vais au Baron
où je retrouverai sans doute Louis Garrel ? Si-
non, je traîne souvent avec mon ami Rachid
Taha. Mais j’aime aussi sortir seul, pour faire
des rencontres inattendues.Je trouve que les
gens du jour s’évitent, alors que dans la nuit,
il y a ce respect… Pas de jugement. » Dans le
dernier opus de Christophe, la rengaine pop
Tonight Tonight, écrite en nocturne avec le
jeune auteur branché Florian Zeller, reflète
cet état d’esprit : « Les portes de la nuit ne
sont jamais fermées à clef (...), il suffirait
juste de les pousser. » ///
Stéphanie Condis