1. Symposium
HOW TO KEEP THEM ALIVE ?!
SUICIDE PREVENTION FOR YOUNG PEOPLE IN
FOUR DIFFERENT COUNTRIES AND CONTINENTS
L’exemple du Maroc
Amine Benjelloun
EX Pr Associé de Pédopsychiatrie (Marseille)
Responsable du CAMSP de la Goutte de Lait (Casablanca)
Doctorant en Ethique et Philosophie de la Médecine (Marseille)
aminebenjelloun@hotmail.com
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 1
3. « Il n’y a qu’un problème
philosophique vraiment sérieux : c’est
le suicide . Juger que la vie vaut ou ne
vaut pas d’être vécue, c’est répondre
à la question fondamentale de la
philosophie. Le reste vient ensuite (…)
On saisit l’importance de cette
réponse, puisqu’elle va précéder le
geste définitif. » A.Camus
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 3
4. « Si je me demande à quoi juger que telle
question est plus pressante que telle autre, je
réponds que c’est aux actions qu’elle engage.
Je n’ai jamais vu personne mourir pour
l’argument ontologique…En revanche, je vois
que beaucoup de gens meurent parce qu’ils
estiment que la vie ne vaut pas d’être vécue.
Je juge que le sens de la vie est la plus
pressante des questions. Comment y
répondre?» A.Camus
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 4
5. « Dans un sujet à la fois si humble et si chargé
de pathétique, la dialectique savante et
classique doit donc céder la place, on le
conçoit, à une attitude d’esprit plus modeste
qui procède à la fois du bon sens et de
la sympathie.»
A.Camus
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 5
6. Les questions que nous posons:
• Comment un état peut « se soucier » de ce
moment très particulier que représente la
bascule suicidaire?
• Comment passer du « très général » au « très
particulier », à « l’intime » presque?
• Comment « être au plus prêt », dans le
repérage sans stigmatisation, la
compréhension , l’accompagnement?
• Quels outils, quelles compétences?
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 6
7. Le Maroc:
• Population jeune: + de 50 % ont moins de 20
ans.
• 3O millions d’habitant / 500 psychiatres et
pédopsychiatres .
• Analphabétisme : Plus de 50 % de la population
et 80% de la population féminine en milieu
rural.
• Anomie grandissante et délitement du lien
social.
• Entre tradition et modernité.
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 7
8. Quel « soin »?
Quel accompagnement?
• Pédopsychiatrie: balbutiante et sans recul,
sans réflexion, sans cadre.
• Structures de soin adaptées aux adolescents:
embryonnaires et discutables, là encore
sans recul.
• Plan « Santé Mental de l’Enfant et de
l’Adolescent » lancé fin mai 2012, réflexion
en cours (ONDE et OEADR).
– La question du suicide sera abordée.
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 8
9. Une question qui dérange:
• Le suicide: occulté, nié; avec le poids du
religieux très présent.
• Aucune statistique officielle.
• Travaux embryonnaires vite avortés.
• Congrès de la SMP, en février 2012: clos; pas
d’autres disciplines associés; aucune
recommandation émise.
• La question est plus souvent abordée chez les
pédiatres ( 3 séminaires en trois ans).
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 9
10. Comment dès lors aborder l’aporie
du suicide?
• Comment ne pas confondre facteurs causaux,
facteurs aggravants, facteurs précipitants?
– Une question qui traverse tout le soin, toute la médecine,
certainement très vraie pour le suicide.
• Réviser la formation de base.
• Exemple de la Prison des Mineurs de Houkacha.
• Comment sortir des clichés, des raccourcis de la
pensée, du scientisme des classifications ?
– Comprendre « avec le patient», plutôt que
diagnostiquer.
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 10
11. • « Je me souviens d’un jeune homme-un homme
encore jeune- empêcher de mourir par la mort
elle-même - et peut être l’erreur et l’injustice ».
• « Je sais , j’imagine que ce moment inanalysable
changea ce qui lui restait d’existence. Comme si
la mort hors de lui ne pouvait ne pouvait
désormais que se heurter à la mort en lui . ’’Je
suis vivant. Non, tu es mort »
• « L’instant de ma mort, toujours en instance (…)
Cette vie qui porte la mort et se maintient en
elle.
M.Blanchot
In L’instant de ma mort
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 11
12. • « Et cependant , j’étais un mort, j’étais même le seul mort
possible, j’étais le seul homme qui ne donnât pas
l’impression de mourir par hasard. Toute ma force, le
sentiment que j’avais d’être, en prenant de la cigüe, non pas
Socrate mourant, mais Socrate s’augmentant de Platon,
cette certitude(…) faisait de chaque instant de ma vie
l’instant où j’allais quitter la vie. Je tirais ma mort de mon
existence et non de l’absence d’existence. Je montrais un
mort qui ne se bornait pas à l’apparence d’un être diminué ,
et ce mort demandant sa pensée à un manque de pensée et
cependant écartant avec soin ce qu’il y aurait pu y avoir de
vide, de négation , (…) , figurait au plus haut point le
paradoxe de l’impossibilité de la mort »
M.B , In Thomas L’Obscur.
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 12
13. Quelles propositions possibles?
• Comprendre ou diagnostiquer ?
• Comment repérer ?
– Accepter d’abord qu’il n’y a pas de prévention
primaire du suicide.
• Quels facteurs de risques discriminants retenir ?
• Quelle formation au formateur ?
• Comment communiquer autour du suicide ?
– Associations militantes peu soucieuses de l’effet
Werther.
• Quid du « bon sens » et de « la sympathie »?
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 13
14. Rappel :
Quick reference for media professionals
NON PRIS EN COMPTE
Take the opportunity to educate the public about suicide
Avoid language which sensationalizes or normalizes suicide,
or presents it as a solution to problems
Avoid prominent placement and undue repetition of stories
about suicide
Avoid explicit description of the method used in a completed
or attempted suicide
Avoid providing detailed information about the site of a
completed or attempted suicide
Word headlines carefully
Exercise caution in using photographs or video footage
Take particular care in reporting celebrity suicides
Show due consideration for people bereaved by suicide
Provide information about where to seek help
Recognize that media professionals themselves may be
affected by stories about suicide
Paris. IACAPAP. Juillet 2012 14