2. Recherchez de préférence, non le plus
facile, mais le plus difficile
Non ce qui plaît, mais ce qui déplaît
Non ce qui console, mais ce qui afflige
Non ce qui repose, mais ce qui fatigue
Non le plus, mais le moins. »
Saint Jean de la Croix
2
4. • Presque toutes les addictions débutent:
– Durant l’adolescence, période particulièrement
importante pour l’identité
– Avec les « pairs »,
– Corrélées avec l’installation du tabagisme: la
première toxicomanie qui s’installe, la dernière
qui reste
4
5. • Une très grande proportion d’adolescents
« essayent » les produits, surtout tabac, alcool et
cannabis…
• Très peu vont devenir dépendants ou évoluer vers
une poly addiction
– (Selon les études seulement 5 à 10% des personnes
consommant du cannabis)
• Excepté pour le tabac
5
6. ADOLESCENCE
PROCESSUS DE REMANIEMENTS
USAGE NOCIF
ABUS Produit
’’drogue’’
EFFETS COMPLICATIONS
VULNERABILITE
SOMATIQUES SOMATIQUES
PSYCHOLOGIQUES PSYCHIATRIQUES
6
DEPENDANCE
8. Estimation du nombre de consommateurs de
substances psychoactives en France métropolitaine
parmi les 18 - 75 ans, 2002
(Nombre d’individus de 18 à 75 ans en 2001, environ 41,7 millions)
Alcool Tabac Médicaments Cannabis Héroïne Cocaïne Ecstasy
psychotropes
Expérimentateurs 40,7m 34,2m // 9,5m 300.000 850.000 350.000
Occasionnels 38,6m 14,2m 8,3m 3,1m // 150.000 150.000
Réguliers 12,9m 11,9m 3,8m 600.000 // // //
Quotidiens 7,8m 11,9m 2,4m 350.000 // // //
Expérimentateurs: personnes ayant déclaré avoir consommé au moins une fois au cours de la vie
Occasionnels: consommateurs dans l’année
Réguliers: au moins trois consommations d’alcool dans la semaine, tabac quotidien, somnifère ou
tranquillisant dans la semaine, 10 consommations de cannabis dans le mois
Quotidien: usage quotidien dans le mois (Sauf médicaments: usage quotidien ou presque) 8
9. Les consommations des jeunes
Fréquence de l’expérimentation de produits psychoactifs
chez les jeunes à 18 ans, en 2001
%
100 91,9 93,3
90
80,7 78,7
80
70
60 55,7
50 45,2
40
31,1
30
20 12,4
10
0
Alcool (boisson Tabac Cannabis Médicaments
alcoolisée) Filles Garçons psychotropes*
Source : ESCAPAD 2001 (OFDT) n=12 512
* Intitulé utilisé dans le questionnaire : « médicaments pour les nerfs, pour dormir » 9
12. "Pratiques addictives" :
intérêts du concept
• Concept fédérateur indispensable pour dépasser les
conséquences cliniques, sociales et
organisationnelles négatives dues aux clivages
entres les différentes addictions
• Permet un abord commun, plus objectif et
comparatif, des troubles liés à l'abus et à la
dépendance
• Sortir du piège des vocables stigmatisants :
"alcoolisme", "toxicomanie", et pouvoir réfléchir sur
les conduites d'abus.
12
13. Définition de l'addiction
L'addiction se caractérise par :
• L'impossibilité répétée de contrôler un
comportement de consommation de substance
• La poursuite de ce comportement en dépit de la
connaissance de ses conséquences négatives
Sources : Pecle 1985 - Goodman 1990 13
14. Remarques : Pondération….!
• Une même clinique mais des prises de positions différentes:
problématiques vues et explorées différemment (ce qui pourrait
constituer une force…mais...)
• La marginalisation, voie finale du processus, a impose des « solutions
thérapeutiques » :
– « Rapidement efficaces »;
– « Peu cher »;
« Plutôt qu’inventer une nouvelle clinique, on invente une nouvelle
phraséologie ,une nouvelle grammaire, plaque sur une clinique de
base …on favorise les approches mécanistes au détriment de la
psychopathologie ». Loas.
14
15. Débats:
• Matysiak, 2002:
« Le regroupement en un vaste ensemble
d’entités diverses sous le terme générique
d’addictions est en fait de moins en moins
discuté donnant ainsi une valeur
transnosographique et non plus seulement
une valeur pharmacologique » .
15
16. Débats (suite)
Rigaud (2000):
« On mesure à ces divergences combien le référence
sous jacente à la définition du modèle conditionne
jusqu'au territoire clinique de l’addiction, et
combien à partir de là, le concept, à la croisée de
différents champs sémantiques et
épistémologiques, cherche toujours sa place et
s’avère plus une voie de recherche et de remise en
question qu’une entité bien établie .»
16
17. Débats (suite)
• Juillet (2000):
« …une dépendance à une substance, mais aussi à un
comportement ou à une situation (boulimie, jeu
pathologique, TS répétées, anorexie, conduites
sexuelles, kleptomanie), voire à une relation
affective même, si sont souvent ressenties une
souffrance, une fréquente culpabilité, et des
tentatives répétées de maitrise ou d’interruption. »
17
18. Débats (suite)
• Goodman: »Un processus par lequel un
comportement, qui peut fonctionner à la fois pour
produire du plaisir et pour soulager un malaise
intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par
l’échec répété dans le contrôle de ce comportement
(impuissance) et la persistance de ce comportement
en dépit des conséquences négatives significatives »
• DSMIV:
« Une dépendance compulsive à une action extérieure
(auto initiée et auto contrôlée) dans le but de
réguler l’état interne »
18
19. Débats (suite et presque fin)
• Pédinelli (1997):
« …la recherche avide d’un objet, la répétition,
l’apparente dépendance, l’utilisation risquée
du corps, la recherche de satisfactions
immédiates et la proximité de la mort et de
la destruction. »
19
20. Débats (fin)
• Corcos et Jeammet (2002):
« Les addictions sont certainement parmi les conduites qui
concernent la psychopathologie celles qui interrogent le plus
le clinicien sur les frontières du normal et du pathologique
(…).C’est probablement parce que ce sont celles qui
apparaissent le plus intimement liées a cette capacité
propre à l’espèce humaine de détourner de leur finalités
naturelles un certain nombre de ses fonctions
physiologiques: la faim, la soif, la sexualité, la régulation du
plaisir et de l’alternance tension/détente, ou la recherche de
sensations »
20
21. Les comportements de consommation de
substances psychoactives
L'usage
L'abus (DSM) ou
l'usage nocif (CIM)
de substances
psychoactives
La dépendance
21
22. Les comportements de consommation de
substances psychoactives
L'usage • Non consommation
• Consommation socialement réglée
• Consommation à risque :
– Risques potentiellement aigus
Consommation de substances
• Conduite auto, machines-outils
psychoactives n'entraînant ni • Tâches nécessitant une coordination
complications somatiques, ni psychomotrice
dommages • Sujets présentant des troubles du
Ne relevant pas d'une problématique comportement
pathologique • Grossesse
Substance illicite ≠ critère de – Risque peut être statistique sur le long
pathologie terme
Sources DSMIV - CIM10 22
23. Les comportements de consommation de
substances psychoactives
L'abus (DSM) ou l'usage • Caractère
nocif (CIM) de substances pathologique de
cette consommation
psychoactives
défini à la fois par
– la répétition de la
consommation
• Consommation répétée induisant – la constatation de
des dommages dans les domaines dommages induits
somatiques, psychoaffectifs ou
sociaux
– soit pour le sujet lui-même
– soit pour son environnement proche
– ou à distance, les autres, la société
23
24. Les comportements de consommation de
substances psychoactives
• Dépendance psychique ou
"craving" :
La dépendance – dysfonctionnement durable
des systèmes
dopaminergiques,
mésolimbiques et opioïdes.
• Dépendance physique ou
syndrome de sevrage
• "L'impossibilité de s'abstenir – lié au dysfonctionnement
de consommer" d'autres systèmes
– Existence d'une tolérance neurobiologiques.
– Existence d'un syndrome de
sevrage
Sources DSMIV - CIM10 24
26. Usage nocif et dépendance
Interactions : Produit (P) x Individu (I) x Environnement (E)
P = Facteurs de risque
liés au I = Facteurs Individuels (de
Produit vulnérabilité et de résistance)
• dépendance • génétiques
• complications sanitaires • biologiques
psychologiques et • psychologiques
sociales • psychiatriques
• statut social du produit
E = Facteurs d ’Environnement
• familiaux :
fonctionnement familial, consommation
familiale
• sociaux
exposition : consommation nationale
(par âge, sexe, groupe social) et
marginalité 26
27. Les déterminants de vulnérabilité
Produit
Fragilisation Situation
personnelle déclenchante
• Satisfaction éprouvée
• Evitement souffrance
Augmente • Evitement sentiment
d'incompétence
Conséquences cognitives,
émotionnelles,
comportementales et sociales
Augmente
Addiction
27
28. Les déterminants de vulnérabilité
Des phénomènes invariants constitueraient le "noyau dur" de l'addiction
INITIATION REPETITION INSTALLATION
Phase
d'installation de
la dépendance
La répétition de ce
comportement avec
l'utilisation de
l'addiction comme
solution à tous les
Une initiation problèmes
à l'origine de
ce
comporteme
nt
28
29. Pour devenir « addict » il faut donc la rencontre
entre:
• Une prédisposition individuelle:
– En partie génétiquement programmée
– En partie d’origine éducationnelle, essentiellement
issue des « modèles parentaux »
• & Un produit
29
30. • Il n’y a pas « d’égalité»entre les personnes:
certains sont plus prédisposés que d’autres
• Les produits n’entraînent pas tous le même type
de dépendance
– Certains produits sont très addictogènes:
• Le tabac, la cocaïne, l’héroïne, les
amphétamines,
– D’autres moins:
• Le cannabis, l’alcool
30
31. Moins de
problèmes
psychiatriques
Tabac
Tabac + Alcool
Tabac + autres produits
Plus de licites et illicites
problèmes
psychiatriques
31
36. MODELE PSYCHOPATHOLOGIQUE DES ADDICTIONS
Evitement Impulsivité
du danger Vulnérabilité au stress recherche
recherche de sensation
du plaisir
axe corticotrope
dopamine noradrénaline sérotonine
HYPOTHESE
ADDICTION = DYSREGULATION DE CES SYSTEMES
36
38. Baudelaire, 1860
« Ce que le haschisch te donne d’un côté, il
te le retire de l’autre... Il te donne le pouvoir
de l’imagination mais t’enlève la possibilité
d’en profiter »
38
39. Remarques:
• France : pays de l’UE à la plus forte consommation
de cannabis chez les jeunes adultes (15-34 ans)
avec le Royaume-Uni et l’Irlande (OEDT, 2002)
• Problème de santé publique, sanitaire
(psychiatrique) et socio-politico-judiciaire
39
40. Effets généraux
• La substance (quantité, fréquence, mode,
technique, taux de THC)
• Age
• L’expérience du consommateur
• Attentes du consommateur
• État mental (santé psychique)
• Contexte de la consommation
40
41. Cannabis et fonctionnement neurocognitif
Noyau caudé
Hippocampe
Transfert et
Attention stockage de
Intégration de la mémoire
l’action volontaire
Noyau
accumbens
ATV Cervelet
Dysmétrie cognitive
41
42. L’addiction à une substance est un trouble développe-
mental qui débute à l’enfance et à l’adolescence
% in each age group who develop first-
1.6%
time cannabis use disorder
1.4%
1.2%
1.0%
0.8%
0.6% Brain areas where volumes are smaller
in adolescents than young adults
0.4%
Sowell et al., Nature Neuroscience, 2: 859-861, 1999
0.2%
0.0%
5 10 15 18 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
Age
Age at cannabis use disorder as per DSM IV
42
NIAAA National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions, 2003
43. Cannabis et scolarité
Lien chez les 12-13 ans et 17-18 ans entre
consommation cannabis, démotivation scolaire et
absentéisme régulier
Notion de symptôme alarme d’une souffrance
psychique 43
Espad, 2003
44. Dépistage clinique
infirmière scolaire
QUI ? école médecin scolaire
privé médecin généraliste
pédiatres
foyer, centre
éducateur
de loisir
pairs
QUAND ? dès 12 ans (ou plutôt ?)
COMMENT ? questionnaires de dépistage
44
45. Comprendre
• Pourquoi fumer du cannabis ?
• Vulnérabilité psychologique et neurobiologique de
l’adolescence
• Effet de groupe social (appartenance)
• Représentations sociales du cannabis
45
46. Combattre les idées reçues
• Le cannabis est-il une drogue douce ?
• Le cannabis entraîne-t-il la consommation d’autre
drogues (héroïne) ?
• Le cannabis est-il dangereux pour la santé ?
• Le cannabis rend-t-il fou ?
• Le cannabis rend-t-il stérile ?
46
50. Empathogène, entactogène, et…
• « Empathogène » : • « Entactogène » :
Qui génère de Qui facilite le
l'empathie ( Ralph contact, (David E.
Metzner 1983) . Nichols) comme
• « Enthéogène »: alternative à
Qui libére un « empathogène »
à qui il reprochait
sentiment divin à
la possible
l’intérieur de soi.
association avec
la racine pathos.
50
56. Cyberaddiction
• La cyberaddiction prend diverses formes :
- l’outil informatique
- jeux pathologiques, addictions sexuelles et
pornographiques, achat compulsif
- jeux d’argent et de hasard
56
L’hypoactivité de la voie dopaminergique mésocorticale conditionnerait certaines expressions déficitaires de la schizophrénie, lesquelles pourraient sous-tendre une souffrance psychologique à la période de l’adolescence. La rencontre avec le cannabis, le THC stimulant les R CB1qui augmentent l’activité électrique de neurones mésocorticaux, relancerait la transmission dopaminergique corticale, suscitant un mieux-être manifeste, révélant un effet appétitif majeur, similaire à la plupart des utilisateurs. Cette stimulation de la voie mésocorticale serait associée à une hyperactivité de la vois dopaminergique mésolimbique qui, par stimulation excessive des R dopaminergiques du collectif D2 (D2 et/ou D3 et/ou D4), déclencherait l’émergence de délires et d’hallucinations.
Bien détailler
From this research we are now showing that addiction is a complex behavioral, neurobiological and genetic Disorder.
PROPRIETES EXCITANT/STIMULANT : AMPHET-METAMPHETAMINE EUPHORISANT : MDMA, MDEA, MDA, MDE… HALLUCINOGENE : PMA, 2C-B, TMA-2… CONCENTRATION MOYENNE EN MDMA / CP : 66 Mg (1-268) CONCENTRATION EN PRINCIPE ACTIF VARIABLE POUR UN MEME LOGO MELANGE AVEC CHLOROQUINE, BZD, CAFEINE, PARACETAMOL, AINS, COCAINE (5% POUDRES), KETAMINE, GHB, ASPIRINE, BARBITURIQUES AMIDON, GLUCOSE CONSOMMATION ASSOCIEE A CANNABIS 77%, ALCOOL 8%, AMPHET. 19%, LSD 18%, COCAINE 17% HEROINE 4%, MEDICAMENTS 4% 1- OFDT Ecstasy et autres produits de synthèse en France . Tendances N° 32 septembre 2003