5. Sommaire
Préambule .................................................................................. 7
Généralités sur la méthode ..................................................... 8
La vision stratégique du Chef d’état-major des armées ... 10
La carte stratégique............................................................... 12
Les axes stratégiques ........................................................... 14
Les catégories de ressources.............................................. 19
Les catégories de processus............................................... 25
Opérationnels, ensemble
7. Préambule
Le Livre blanc pour la défense et la sécurité nationale
(LBDSN) a xé le cap pour adapter le format des armées
à l’évolution géopolitique. La Révision générale des politiques
publiques (RGPP) a donné les contraintes, notamment en
effectifs. En conséquence, les armées se devaient de dé nir
dans un document unique la manière dont elles conduisent
leur transformation à l’horizon 2015.
C’est maintenant chose faite, deux ans après le lancement
de nombreuses réformes au sein du ministère. Le Plan stratégique des
armées [PSA] xe ma vision pour 2015, dé nit les trois axes stratégiques
majeurs qui nous guideront, et détaille les actions à conduire dans chaque
domaine par l’ensemble des armées, directions et services.
Ce plan, dont l’ambition est de fédérer l’action de tous et de xer un cadre
commun et partagé à notre action, sera régulièrement revu et actualisé
pour rester en phase avec les réalités, les contraintes et les évolutions du
contexte.
Le Plan stratégique des armées n’est pas gé et sera donc mis à jour autant
que nécessaire et au minimum annuellement.
Soyons certains qu’il nous permettra de rester « opérationnels,
ensemble ».
Amiral Édouard Guillaud
Chef d’état-major des armées
Opérationnels, ensemble
8. Généralités
sur la méthode
1
Le PSA 2015 est
commandement qui sert de référence aux décideurs en interne
et aux observateurs externes ;
communication qui explique en interne et en externe le sens
de l’action ;
travail qui décrit, niveau par niveau et domaine par domaine,
l’ensemble des actions à réaliser avec leurs échéances ;
transversalité qui relie l’action de chacun avec celles des
autres domaines ;
pilotage qui permet de s’assurer de la cohérence des actions
entreprises et de la solidité du dispositif mis en place (liens, échéances,
résultats, objectifs).
8
9. 2
Articulation du PSA
vision stratégique 2015 dé nit les intentions du chef d’état-major des
armées ;
axes stratégiques déterminent les principaux résultats qui structurent
l’action des armées ;
processus transforment les ressources pour participer à la réalisation
des axes stratégiques ;
ressources sont les éléments fondamentaux à utiliser pour réaliser
les objectifs ;
objectifs / actions / sous-actions / responsables /échéances / produits
attendus.
Opérationnels, ensemble
10. La vision
stratégique
du chef d’état-major
des armées
En vue de disposer en 2015 d’un outil
militaire adapté aux ambitions de la France,
apte à faire face à une surprise stratégique
et assurant au quotidien,
y compris en phase transitoire,
les engagements opérationnels nationaux
et multinationaux,
Je veux faire effort
sur la transformation
profonde des armées pendant
la période 2011-2013, tout
en vérifiant en permanence
l’adaptation des capacités
aux contrats opérationnels
retenus, puis stabiliser
le dispositif
en fin de période.
10
11. Les crises dans le monde
Pour cela, m’appuyant sur notre vocation
et sur une communauté d’hommes et de femmes
compétents et motivés, je vais :
poursuivre l’adaptation de nos forces, en veillant au
maintien d’une puissance militaire équilibrée et capable
d’anticiper les conflits futurs ;
conduire avec pragmatisme le changement des armées,
notamment du haut commandement et du soutien,
conformément aux objectifs du Gouvernement et sans
oublier la finalité de l’action militaire ;
affirmer le crédit stratégique de nos armées par une
coopération globale aux plans national et international.
Opérationnels, ensemble
12. La carte
stratégique
L’ensemble des catégories, processus et
axes stratégiques concourent à la réalisation
de la vision stratégique 2015.
12
14. Les axes
stratégiques
Les axes stratégiques sont des catégories
particulières qui décrivent les résultats
des armées ; leur rôle prééminent nécessite
un traitement particulier. S’ils détaillent leurs
propres objectifs, ils mobilisent également
les résultats et produits des autres catégories.
Ces axes stratégiques orientent donc
l’ensemble de la carte stratégique, en vue de
la réalisation de la vision du chef d’état-major
des armées.
Le PSA 2015 identifie trois axes stratégiques
(AS) qui résument à eux seuls l’action
générale des armées au service du pays
dans le cadre des contraintes budgétaires,
étatiques et internationales.
14
15. 1
Axe stratégique n° 1
Garantir la défense de la France
et de ses intérêts
C’est l’axe majeur qui correspond au cœur même de la mission des armées ;
cette mission est permanente, quelles que soient les conditions politiques
et stratégiques du moment, et s’appuie sur un commandement rénové
des opérations, un renseignement de qualité et des systèmes d’information
et de commandement performants.
Pour cela, il importe au premier chef de garantir
La raison d’être la permanence et de préserver la crédibilité
des armées : de la dissuasion nucléaire.
défendre la France Par ailleurs, il s’agit de conduire nos engage-
et les Français. ments avec succès, d’une part sur le territoire
national et dans ses approches maritimes
et aériennes, dans un cadre toujours plus interministériel, d’autre part
à l’extérieur de nos frontières, indépendamment ou en coopération avec
nos alliés et nos partenaires.
En n, nous devons nous prémunir contre les surprises stratégiques et
nous adapter aux nouvelles menaces, y compris celles du cyberespace
ou liées à la compétition pour les ressources.
Opérationnels, ensemble
16. 2
Axe stratégique n° 2
Réussir la transformation des armées
tout en valorisant leurs capacités
C’est l’axe principal de la phase actuelle de réformes au sein du ministère
et de l’État. Il doit être mis en œuvre sans mettre à mal les capacités
opérationnelles permettant de réaliser l’axe n° 1. Il tient compte à la fois des
travaux du LBDSN, qui xe les capacités à détenir par les armées à horizon
2020, et des travaux de RGPP, qui déterminent les contraintes en effectifs
et en gains nanciers d’ici 2015.
Pour ce faire, il importe de mettre en place au plus vite
Se transformer
et de faire fonctionner la nouvelle organisation générale
pour être
du commandement, fondée sur le décret de juillet 2009,
plus opérationnel.
décrivant les attributions du chef d’état-major des armées
et des chefs d’état-major d’armée. Cela nécessite, en particulier, de mettre
en place l’organisation interarmées du soutien au pro t de l’ensemble
des organismes du ministère, sous l’autorité du Commandant interarmées
des soutiens (COMIAS).
Par ailleurs, il convient de conduire avec succès la manœuvre de
réorganisation des armées
humaines, capacitaires et sociales.
En n, il importe d’accompagner le changement par des actions de commu-
nication et de formation adaptées, à tous les niveaux, favorisant l’adhésion
du personnel à cette transformation de grande ampleur.
16
17. 51 BdD en métropole
+ 9 BdD outre-mer ou étranger
Opérationnels, ensemble
18. 3
Axe stratégique n° 3
Placer les armées au cœur
des décisions en matière
de défense et de sécurité
Cet axe vient consolider de façon pérenne et nouvelle les deux axes précédents.
L’action militaire de demain, tant dans la mise en œuvre de ses capacités
que dans sa transformation au quotidien, s’appuiera sur des coopérations
d’emploi pourra être national ou international, bilatéral, multilatéral ou européen.
Cet axe vise à faire prendre en compte la spéci cité de l’action militaire et le
professionnalisme d’une armée compétente, engagée dans de nombreuses
opérations sur de multiples théâtres.
Les armées
au cœur des décisions
en matière de défense
et de sécurité.
Pour cela, il convient d’af rmer le rôle
de stratège militaire du Gouverne-
ment dévolu au chef d’état-major des armées, mais aussi de peser dans le
processus décisionnel interministériel en matière de défense et de sécurité,
et en n de développer des coopérations internationales militaires propres
à garantir la promotion de nos intérêts de défense présents et futurs.
18
19. Les catégories
de ressources
Les axes stratégiques mobilisent
des ressources décrites en cinq catégories :
ressources humaines, financières,
informatiques, infrastructures et forces morales.
Chacune de ces catégories a fait l’objet
d’une analyse particulière pour déterminer
son but général, des objectifs particuliers
qui permettent de l’atteindre et des actions
à conduire dans un cadre espace-temps.
Opérationnels, ensemble
20. 1
Ressources humaines
Réussir la manœuvre des ressources
humaines, en particulier en matière
de déflation pour garantir une ressource
humaine militaire et civile motivée
et adaptée, en qualité, en compétence
et en nombre, aux missions des armées
et à leur fonctionnement
Les ressources humaines constituent l’enjeu majeur de la transformation
des armées et de la réussite de leur mission.
Pour cela, il est tout qualité, en compétence
Des hommes
d’abord nécessaire de et en nombre, aux mis-
et des femmes
garantir une ressource sions des armées et à
performants
humaine militaire et civile leur fonctionnement.
et déterminés.
motivée et adaptée, en
Par ailleurs, il importe de réussir
la manœuvre des effectifs et de
dégager des ressources nancières
pour améliorer la condition du
personnel.
En n, il convient d’améliorer les
parcours professionnels, les outils
et les processus des ressources
humaines dans un cadre harmonisé.
20
21. 2
Ressources financières
Réaliser, sur le long et le court termes,
le meilleur équilibre possible
entre les besoins des armées
et les ressources financières allouées
S’agissant des ressources nancières et compte tenu des perspectives militaires
et des nécessités d’anticipation, la programmation militaire constitue le cœur
des décisions nancières.
Pour y arriver, il faut conforter le principe de
Un emploi programmation militaire comme référence
des ressources institutionnelle, garantir le niveau de ressources
fondé sur qui préserve la réalisation des contrats opé-
une programmation rationnels et permette la transformation des
équilibrée. armées, et en n améliorer la performance
financière des armées.
Opérationnels, ensemble
22. 3
Ressources informatiques
Adapter nos infrastructures SIC
au format des armées
et à leurs engagements
Les systèmes d’information et de communication (SIC) sont devenus un élément
essentiel des organisations modernes et ils constituent une infrastructure
informatique, avec ses deux volets, celui
de l’équipement et celui des logiciels.
La maîtrise
de l’information
comme facteur
de succès.
À cette n, il convient de disposer de
Systèmes d’information maîtrisés
aptes à supporter les ux d’infor-
mation du ministère, opérationnels
et d’usage général. De même, il faut
renforcer la sécurité des systèmes
d’information des armées face aux
cybermenaces actuelles et à venir.
Il faut de même appuyer la transformation des armées en mettant à dispo-
sition des entités du ministère et des armées les systèmes d’information
nécessaires à leur mission, développer l’interopérabilité des SI dans un
cadre ministériel, interministériel ou multinational (UE, OTAN ou bilatéral),
et en n consolider la cohérence de l’emploi des SIC.
22
23. 4
Ressources d’infrastructure
Adapter nos infrastructures bâties
(opérationnelles et capacitaires)
au format des armées
et à leurs engagements
Les infrastructures servent aux armées soit directement à l’activité opéra-
tionnelle, soit comme cadre général de leur travail. Elles constituent donc
une ressource particulière sous-jacente aux missions des armées.
C’est pourquoi, il importe d’assurer la L’infrastructure est
place des armées dans la gouvernance du une dimension
soutien stationnement d’infrastructure, essentielle
et de se doter de la capacité de faire les de l’efficacité
choix conduisant à la satisfaction du juste opérationnelle.
besoin infrastructure.
Une infrastructure opérationnelle : le centre de combat en zone urbaine
Opérationnels, ensemble
24. 5
Forces morales
Tout au long de la réforme, assurer autour
des valeurs militaires la cohésion des armées
tout en conservant les cultures d’armées
et en renforçant le lien
entre la Nation et son armée
au cours de l’histoire, les plus grands chefs militaires n’ont cessé d’insister
sur cette valeur comme condition indispensable du succès. Cela demeure
bien sûr valable dans les opérations où sont engagés nos soldats, mais aussi
dans la vie courante, notamment pour réussir
la transformation des armées.
La cohésion, indispensable
au succès des armées.
À cette n, il convient d’assurer le dialogue
interne, de promouvoir la cohésion interarmées,
de trouver l’équilibre entre culture interarmées
et cultures d’armée, et de contribuer à accroître
l’esprit de défense.
24
25. Les catégories
de processus
Transformer des ressources en résultats,
tel est l’objet des catégories de processus.
Cinq catégories ont été identifiées.
Elles décrivent les aspects essentiels
du fonctionnement des armées : il s’agit de
se préparer, de soutenir les forces, de fournir
des capacités, de comprendre
l’environnement et de rayonner.
Chacune de ces catégories a fait l’objet
d’une analyse particulière pour déterminer
son but général et des objectifs particuliers
qui permettent de l’atteindre.
Opérationnels, ensemble
26. 1
Se préparer
Garantir le niveau adéquat de préparation
opérationnelle des armées
pour les opérations en cours,
en préservant les savoir-faire nécessaires
aux hypothèses d’engagement
les plus exigeantes
La préparation des forces constitue leur quotidien et garantit la perma-
nence de la défense qui doit demeurer prête à réagir en tout temps et
en toutes circonstances.
Pour cela, les armées doivent garantir
Conserver les savoir-faire les savoir-faire militaires nécessaires aux
indispensables engagements en cours et aux hypothèses
pour garantir la remontée d’emploi des forces, et adapter la gouver-
en puissance des armées. nance de la préparation opérationnelle en
conservant la subsidiarité nécessaire.
Il s’agit enfin d’adapter les conditions de préparation opérationnelle
aux engagements en cours et aux hypothèses de remontée en puissance.
26
27. 2
Soutenir
Développer une politique interarmées
et une conduite cohérente du soutien
qui garantissent aux forces, notamment
en opération, un haut niveau
de disponibilité opérationnelle
et qui conservent le bon niveau de service
Le soutien est au cœur des opérations, mais il constitue également un enjeu
fondamental de la transformation des armées.
Le soutien
est au cœur
des opérations.
Dans cette optique, il faudra
développer la compétitivité du
maintien en condition opé-
rationnelle (MCO) mais aussi
une politique plus cohérente
de soutien interarmées.
Elles chercheront également à poursuivre les
partenariats internationaux en matière
de soutien en opération et à garantir la
continuité des soutiens pour les forces
engagées en opération.
Opérationnels, ensemble
28. 3
Fournir des capacités
Assurer l’équipement des forces armées
de manière cohérente et réactive
La fourniture de capacités est un processus
complexe, qui ne se cantonne pas, d’ailleurs, aux
seuls équipements. Selon la dé nition agréée,
une capacité est un ensemble cohérent com-
posé d’hommes équipés, organisés, entraînés
et employés en application d’une doctrine en
vue d’une nalité opérationnelle principale et
dont l’ef cacité repose sur la complémentarité
entre ces différents composants.
À cette n, il importe de préparer la révision
Des équipements
du LBDSN et de piloter la cohérence
cohérents et adaptés
capacitaire en fonction des contraintes. Il
pour emporter
s’agit également d’étudier les démarches de
la décision.
coopération capacitaire et d’améliorer le
processus capacitaire interarmées.
28
29. 4
Savoir - comprendre
anticiper
Affirmer le rôle des armées en matière
de connaissance et d’anticipation
et assurer la cohérence du corpus
conceptuel et doctrinal
Les armées participent à la nouvelle fonction stratégique dégagée par
l’environnement, a n de mieux conduire leur action actuelle et future.
C’est pourquoi, il convient de disposer de capacités de
connaissance cohérentes, réactives et partagées, Savoir
mais aussi de disposer de capacités d’anticipation et anticiper
à visée opérationnelle, prospective et stratégique, et pour prendre
en n d’assurer la cohérence et l’appropriation par les l’ascendant.
armées du corpus doctrinal.
Opérationnels, ensemble
30. 5
Rayonner
Mettre en place une communication
stratégique à portée interne,
politico-militaire et internationale
sur tout le spectre des responsabilités
du chef d’état-major des armées
Les opérations des années passées ont enseigné aux
armées l’importance de la communication. Pourtant, Faire connaître
il ne s’agit pas ici seulement de communication opéra- nos armées,
tionnelle, certes primordiale, mais d’une communication leurs capacités
plus large, désignée par le rayonnement des armées. et leur faculté
d’adaptation.
Pour cela, il faut faire reconnaître dans
la durée les capacités et l’efficacité
opérationnelle d’une armée d’emploi
et de projection, mais aussi la capacité
des armées à se transformer pour
répondre aux nouveaux enjeux straté-
giques. De même, il convient de faire
valoir les conséquences en termes de
ressources et de développement capa-
citaire, puis d’accroître la performance
de la communication.
30