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Evaluation de la durabilité des
exploitations agricoles
dans le cadre du
Programme pour la Promotion d’une Agriculture Durable et du
développement rural (PAD)
Katja Albrecht et Alexander Schöning (GIZ)
Mars 2015
Page 2
Table de matières
1. Introduction .................................................................................................................... 3
2. Zones agro-écologiques................................................................................................. 5
3. La méthode RISE........................................................................................................... 5
4. Résultats........................................................................................................................ 8
4.1. Valeurs moyennes des indicateurs de durabilité...................................................... 8
4.2. Valeurs moyennes des paramètres de durabilité..................................................... 9
4.3. Discussion des dix thèmes de durabilité (indicateurs) ............................................12
4.3.1. Utilisation du sol .................................................................................................12
4.3.2. Détention des animaux .......................................................................................13
4.3.3. Nutriments et polluants .......................................................................................15
4.3.4. Utilisation de l’eau...............................................................................................15
4.3.5. Energie et Climat ................................................................................................17
4.3.6. Biodiversité.........................................................................................................17
4.3.7. Conditions de travail ...........................................................................................18
4.3.8. Qualité de vie......................................................................................................19
4.3.9. Viabilité économique...........................................................................................19
4.3.10. Gestion de l’exploitation .....................................................................................20
4.4. Recommandations .................................................................................................21
Annexe 1 : Programme de la mission ...............................................................................23
Annexe 2 : Description détaillée de huit exploitations .......................................................25
Annexe 2 : Résultats et recommandations détaillés des exploitations analysés................31
Page 3
1. Introduction
Le « Programme pour la Promotion d’une Agriculture Durable et du développement rural »
(PAD), qui est réalisé par le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la
Pêche en collaboration avec la GIZ, soutient la promotion de l’agriculture durable en Tunisie.
La durée du programme est prévue de Juillet 2013 à Juin 2016. La zone d’intervention
s’étend sur sept gouvernorats, qui ont été groupés en deux sous-zones (Nord-Ouest et
Centre). Avant le démarrage des activités sur le terrain, le programme a décidé de faire une
étude au niveau des agriculteurs afin d’identifier leurs besoins, surtout les forces et
faiblesses concernant la durabilité. A la base des résultats, le PAD planifiera ses activités
concrètes de support au niveau national, régional et local.
Pour l’étude, le PAD a choisi l’outil RISE (Response-Inducing Sustainability Evaluation), ce
qui a été testé déjà dans le cadre du PAD au début de l’année 2014. Cet outil consiste des
interviews auprès des agriculteurs concernant dix critères de durabilité des domaines
écologiques, économiques et sociaux1
. Dans le cadre de cette étude, 15 exploitations
agricoles dans les sept gouvernorats ont été analysés (deux par gouvernorat ; seulement
dans le gouvernorat de Béja, trois exploitations ont été analysés). Les exploitations étaient
des exploitations typiques travaillantes dans les filières choisis par le PAD dans chaque
gouvernorat. La superficie des exploitations variait entre trois et 90 hectares, avec une
moyenne de 30 hectares. Toutes les exploitations travaillaient dans l’agriculture ; douze des
exploitations avaient en plus des animaux (entre deux et 146 têtes sans volaille, avec une
moyenne de 40 têtes). Parmi les 15 chefs d’exploitations, deux étaient des femmes. La taille
des ménages était entre deux et sept. Le travail sur les fermes a été fait souvent par les
membres de famille, mais aussi par la main-d’œuvre saisonnière. Quelques exploitations ont
eu des ouvriers permanents aussi.
L’étude a été réalisée entre le 8 et le 16 février 2015 par les membres suivants de la
mission : Katja Albrecht, David Neugebauer, Alexander Schöning, Moufida Houimli, Feriel
Boujedi et Yassin Amri. Elle a eu comme objectifs de :
• Etablir un inventaire des forces et faiblesses concernant la durabilité
• Identifier des thèmes de vulgarisation pertinents pour la durabilité
• Identifier des thèmes de discussion au niveau national/régional
1
Pour plus d’informations consultez le site web http://rise.hafl.bfh.ch/
Page 4
Ce rapport donne un résumé des résultats obtenus pendant l’étude ainsi que des
recommandations développées à la base de ces résultats. Tous les résultats se réfèrent à la
saison agricole 2014, sauf quelques informations générales comme la dégradation des sols
ou la déforestation, qui se réfèrent aux dernières cinq à dix ans. Quelques agriculteurs ont
préféré de ne pas donner certaines informations, par exemple sur la situation financière.
Dans ces cas, la durabilité des paramètres respectifs n’a pas été évaluée (valeur zéro) et le
paramètre a été exclue des calculs.
Page 5
2. Zones agro-écologiques
Deux sous-zones étaient établies pour l´évaluation RISE. La région Nord-Ouest (Béja) et la
région Centre (Kairouan).
La zone Béja est classifiée comme zone subtropical et sec. La température moyenne est de
18°C, la précipitation est de 625 mm par année. Le stress régional en eau est bas, l´érosion
hydrique et éolienne jouent un grand rôle.
La région Centre est aussi classifié comme subtropical. L´index d´humidité est plus bas que
dans la région Nord-Ouest. L´érosivité du climat est plus bas que dans la région Nord-Ouest
parce que la région autour de Kairouan n´est pas très montagneux. La température moyenne
est de 19.4°C, la précipitation moyenne est de 312mm.
3. La méthode RISE
La méthode Response-Inducing Sustainability Evaluation (RISE) a pour objectif d’évaluer la
durabilité de la production agricole au niveau des exploitations. Elle prend en compte la
durabilité écologique, économique et sociale. RISE a été développé à la « Haute Ecole des
Sciences Agronomiques, Forestières et Alimentaires » à Zollikofen en Suisse. Cette
méthode a été utilisée sur plus de 2 200 exploitations sur plusieurs continents et dans des
différentes conditions depuis l’an 2 000.
Principalement, les buts de l’évaluation RISE sont :
- Permettre une discussion sur l’agriculture durable basée sur une analyse objective
- Initier une réflexion à travers une meilleure conscience
- Soulever un processus continu d’amélioration de la performance concernant la
durabilité
Les résultats de RISE permettent aux exploitants d’observer leur propre performance
pendant plusieurs années, afin de concevoir des scénarios dans un processus de
planification stratégique, de comparer des résultats avec des collègues et de discuter des
enjeux dans des groupes des exploitants.
Page 6
Une analyse RISE commence avec une collection des informations sur des aspects
écologiques, économiques et sociaux à travers une interview avec l’exploitant, guidée par un
questionnaire. Les sources les plus précises et les plus fiables sont utilisées. Si disponible, la
documentation de l’année passée de l’exploitation est utilisée, sinon la meilleure estimation
est prise. Des mensurations ne sont pas nécessaires. L’interview inclus toujours un tour de
l’exploitation. Les données sont sauvegardées dans une base de données centrale. Puis, un
logiciel les utilise pour calculer 50 paramètres de durabilité, condensées en dix indicateurs.
Les résultats sont présentés à l’exploitant et discutés avec lui/elle. L’approche RISE vise à
piquer la motivation inhérente des exploitants en mettant les conséquences à long terme des
actions de l’exploitant au centre de la discussion.
La dernière étape du processus RISE se concentre sur la réalisation des mesures concrètes
visant l’amélioration de la durabilité au niveau de l’exploitation. La procédure concrète de ce
processus est dépendante du contexte spécifique du projet concerné. Les meilleurs résultats
ont été obtenus quand l’analyse RISE était une part intégrée d’un processus, d’une structure
ou d’un projet appuyant la réalisation de solutions durables et praticables (Thalmann &
Grenz, 2012)2
.
Calcul des paramètres et indicateurs
Une exploitation est caractérisée sur plusieurs niveaux :
1. Niveau des données brutes : informations de base (par exemple distance aux cours
d’eau, détails sur l’application des agrochimiques)
2. Niveau des paramètres : informations sur un sujet spécifique d’un thème (par
exemple des risques spécifiques pour la qualité d’eau)
3. Niveau des indicateurs : aperçu d’un thème spécifique (par exemple utilisation
d’eau). Les dix indicateurs sont décrits par 50 paramètres
4. Polygone de durabilité : vue globale des indicateurs de durabilité sur une
exploitation
Les données brutes saisis dans le logiciel pendant l’interview sont combinées avec des
données de référence et transformées dans une échelle de 0 à 100, en utilisant une ou
plusieurs fonctions d’estimation, ce qui mène à des valeurs de paramètres. Les résultats ne
représentent pas une certification, mais évaluent la performance de l’exploitation sur une
2
Thalmann C., and Grenz J. (2013) Factors Affecting the Implementation of Measures for Improving Sustainability on Farms
Following the RISE Sustainability Evaluation Marta-Costa E., Ana Alexandra and Soares da Silva, Emiliana L. D. G. (eds.)
Methods and Procedures for Building Sustainable Farming Systems. Springer Netherlands, p. 107-121.
Page 7
échelle de 0 points (intolérable) à 100 points (complètement en ligne avec l’objectif de
durabilité de ce paramètre.
Toutes les données estimées sont visualisées en utilisant un code couleur d’un feu de
signalisation : rouge signale des problèmes (zone problématique), jaune signifie que des
investigations continues sont nécessaires (zone critique), et vert (zone positive) signifie des
pratiques qui peuvent généralement être continues sans risques majeurs pour la durabilité
(fig. 1).
Fig. 1: Valeurs et codes couleur utilisés dans la méthode RISE
Les valeurs des indicateurs, nommés « dégrées de durabilité », sont la moyenne
arithmétique de quatre à sept paramètres pondérés également.
Les valeurs des indicateurs ne sont pas agrégées dans un seul « indexe de durabilité » afin
d’éviter le masquage des informations importantes. C’est pour cela qu’une valeur très haute
d’un certain indicateur, par exemple viabilité économique, ne peut pas compenser une
situation problématique d’un autre indicateur, par exemple le bilan des nutriments.
Le résultat le plus agrégé de RISE est le polygone de durabilité, dans lequel les dégrées
de durabilité de tous les indicateurs sont montrés en même temps (fig. 2). Sur une
exploitation durable, toutes les valeurs des indicateurs seraient dans la zone verte, et
aucune valeur dans la zone rouge.
Problématique
0 - 33
Positif
67 - 100
Critique
34 - 66
Page 8
4. Résultats
4.1. Valeurs moyennes des indicateurs de durabilité
Le polygone ci-dessous montre la durabilité de toutes les 15 exploitations analysées. Tous
les valeurs se trouvent dans la zone jaune (zone critique), sauf les « Nutriments et
Polluants » (zone problématique). La « Gestion de l’exploitation » est aussi d’une faible
durabilité et rentre presque dans la zone rouge. Par contre, « L’utilisation du sol »,
« L’utilisation de l’eau », la « Qualité de vie » et les « Conditions de travail » se retrouvent
proche de la zone verte.
L’exploitation idéale aurait tous les valeurs plus ou moins équilibrés dans la zone verte. Ceci
montre, qu’il y a un haut potentiel d’améliorer la durabilité, surtout concernant les points
proches de la zone rouge. Pourtant, on doit être conscient du fait qu’il peut y avoir un conflit
d’objectifs entre certains indicateurs de durabilité, par exemple entre la productivité et la
biodiversité. Il est donc nécessaire d’estimer les conséquences concernant les différents
thèmes de durabilité avant de réaliser des changements.
Fig. 2 : Dégrée moyenne de durabilité des 15 exploitations, sur une échelle de 0 à 100. La
ligne rouge représente la durabilité moyenne des indicateurs. Les points noirs représentent
Page 9
les valeurs moyennes des paramètres, à la base desquelles les valeurs en rouge ont été
calculées.
La variabilité de la performance des indicateurs sur les différentes exploitations varie entre
les dix indicateurs. Pendant que la variabilité de « Conditions des Travail », « Biodiversité »
et « Utilisation de l’eau » est petite (= les différences entre les exploitations sont petites), elle
est plus grande pour « Nutriments et Polluants », « Energie et Climat » et « Viabilité
économique ». Ceci montre, que même pour l’indicateur avec la moindre durabilité,
« Nutriments et Polluants », il y a des bons exemples sur des exploitations.
4.2. Valeurs moyennes des paramètres de durabilité
La méthode RISE calcule les valeurs des dix indicateurs à base de 50 paramètres. Afin de
donner des exemples pour des paramètres, les deux graphiques suivants montrent les sept
paramètres les plus durables et les sept paramètres les moindre durables.
Nombre d’exploitations
Fig. 3 : Les sept paramètres avec la meilleure évaluation sur les 15 exploitations (paramètres
avec moins de 15 exploitations : ils manquent des données pour certaines exploitations)
Les relations sociales (par exemple relations avec des amis, dans le village) sont aperçues
comme très bonnes sur toutes les exploitations. L’attractivité des salaires (salaire fictif
calculé à base des revenus nets) est haute sur la plupart des exploitations, ce qui
Page 10
correspond avec la bonne évaluation de « L’obtention de la subsistance au ménage ». Ce
paramètre indique le dégrée sur lequel un ménage peut couvrir les dépenses du ménage
avec les revenus.
D’autres paramètres assez durables sont « L’alimentation en eau », les « Conditions de vie »
des animaux, la « Stabilité de l’approvisionnement et des rendements ». Par rapport à
l’érosion, il y a toujours la majorité des exploitations qui se retrouve dans la zone verte.
Interprétation : Surtout dans le domaine social, la durabilité est assez haute. Cela signifie
que les exploitants sont contents avec leurs conditions de vie en général. Quand même, il y
a aussi quelques domaines de la vie sociale, qui sont critiqués. Ce paramètre est évalué
subjectivement de chaque exploitant, de sorte que les points critiques diffèrent dépendant
des circonstances de vie.
Comparé avec le salaire moyen en Tunisie et avec les couts de vie, la plupart des ménages
des exploitants se trouve dans des bonnes conditions. Ils sont capables de gagner un salaire
suffisant, qui leur permet de couvrir leurs besoins.
Le peuplement des surfaces avec des animaux est bonne, en général (« Condition de vie »
des animaux). Le même est vrai pour l’alimentation en eau : il n’y a presque pas d’utilisation
d’eau fossile, peu de conflits (seulement en deux cas dans la région de Kairouan les
agriculteurs ont parlé de conflits, qui étaient amenés au court) et pour la plupart,
l’approvisionnement d’eau ne diminue pas en termes de quantité et qualité. En général, il y a
aussi peu de risques concernant l’approvisionnement des rendements (par exemple à cause
d’un manque de main d’ouvres ou un manque d’eau).
L’érosion ne semble pas d’être un grand problème, ce qui est dû au fait que la plupart des
champs n’avait pas une grande pente. En plus, certains exploitants avaient réalisés des
mesures antiérosives comme des banquettes. Comme ce paramètre se base partiellement
sur des évaluations des exploitants, il est possible qu’il y ait une sous-estimation de l’érosion.
Page 11
Nombre d’exploitations
Fig. 4 : Les sept paramètres avec la moindre évaluation sur les 15 exploitations
Les deux paramètres dans lesquelles toutes les exploitations étaient dans la zone rouge,
sont la « Part de l’énergie provenant de sources durables » et la « Gestion de qualité ».
Bien qu’il existe des bonnes pratiques sur quelques exploitations, les bilans d’azote et de
phosphore sont aussi peu durables en général. Le même est vrai pour la gestion des
déchets.
Des instruments de documentation et de planification sont rarement utilisés sur les
exploitations analysées. En plus, sur la plupart des exploitations il n’y a pas de comptabilité
professionnelle.
Avec peu d’exceptions, il n’y a pas de coopération entre des agriculteurs, soit en termes de
production, d’utilisation des tracteurs, soit en termes d’achat des engrais etc. ou de vente
des produits.
Interprétation : La part de l’énergie provenant des sources durables ainsi que la gestion des
déchets sont des facteurs qui sont difficiles à influencer par les agriculteurs individuellement,
car il s’agit des conditions cadres comme la composition de l’électricité et les systèmes de
collecte et de traitement des déchets.
La gestion de qualité est évaluée faible, parce qu’il n’y a pas de contrôle externe de la qualité
(par exemple analyse des résidus), ni des stratégies de sélectionner des variétés de cultures
ou des animaux selon les critères de durabilité.
Le bilan de nutriments est un des plus grands problèmes, car il ne concerne pas seulement
la durabilité écologique, mais aussi la durabilité économique : quand la quantité de
Page 12
nutriments n’est pas suffisant ou quand il est excessif, les rendements diminueront. C’est
pour cela qu’il est nécessaire que les exploitants fassent des efforts d’améliorer l’utilisation
des nutriments à travers le fumier et des engrais. Les bilans ne peuvent qu’être estimés avec
la méthode RISE ; des études plus approfondies sont nécessaires pour mesurer ces bilans.
L’interview a montré que la majorité des exploitants n’avaient pas d’informations sur la
disponibilité des nutriments dans le sol. Ces informations sont importantes pour pouvoir
donner des engrais et des intrants dans la quantité correcte.
La plupart des exploitations sont gérées au doigt mouillé. Le manque des instruments de
documentation et planification aggrave une prise de décisions concernant la future stratégie
de l’exploitation.
Concernant la coopération entre des exploitants, il y a des premiers signes que la situation
s’améliora : dans plusieurs endroits, des associations sont en train de se former. Ca aidera
les exploitants de réduire les couts et augmenter les prix de vente.
4.3. Discussion des dix thèmes de durabilité (indicateurs)
4.3.1. Utilisation du sol
Points forts :
 Seulement une exploitation a perdu des superficies dans les 10 ans passés du à
l’érosion. Quelques exploitants ont réalisé des mesures antiérosives (fig. 5). Bien qu’il
y avait de l´érosion, les exploitants sont arrivés à récupérer le sol.
Fig. 5 : Des mesures de conservation des eaux et des sols dans la région Centre
Page 13
Points faibles :
 Aucun exploitant fait des analyses régulières du sol afin de déterminer le besoin en
humus et nutriments. Le besoin de nutriments des cultures n’est pas calculé non
plus. Le pH n’est pas connu. Certains exploitants ont fait déjà des analyses
ponctuelles, mais les résultats sont pour la plupart avec les services techniques et
pas avec les agriculteurs. Les services techniques estiment que le pH est souvent
au-dessus de 7 (basique).
 Le teneur en humus dans les sols est pour la plupart faible. Normalement, seulement
les champs proches de la maison reçoivent assez de matière organique. Les
exploitants qui achètent du fumier ou du compost n’ont pas d’informations sur leur
contenu en métaux lourds (dans les intrants) ou antibiotiques (dans le fumier).
La productivité des plantes varie entre les exploitants, ce qui est compréhensible vu le fait
que les conditions et les méthodes de production sont différentes et que les intrants sont
appliqués au doigt mouillé. Quand même, on doit noter que dû au manque d’une
documentation, l’estimation des surfaces et des rendements par les exploitants ne pourrait
pas être très fiable.
Comme déjà mentionné, il parait qu’il n’y a pas des grands problèmes d’érosion. Les champs
n’ont pas de grandes pentes en général, et parfois il y a des mesures antiérosifs. Il est quand
même connu que des exploitants sous-estiment souvent l’érosion. Sur quelques champs des
exploitants avaient observé un compactage du sol causé par des tracteurs. Comme la taille
des tracteurs utilisés pour labourer les sols est normalement moyenne, ce risque est limité. Il
serait quand même utile d’assurer l’utilisation des pneus larges.
4.3.2. Détention des animaux
Points forts :
 Les conditions de vie des animaux sont bonnes en général, ce qui est dû au fait qu’ils
ont souvent assez d’aires de pâturage. Il n’y a pas de surpeuplement sur aucune
exploitation.
Points faibles :
 La gestion des troupeaux n’est pas optimale : en général, il n’y a pas d’observation
systématique (et une documentation) de l’état des animaux. Pour l’achat des
Page 14
animaux la plupart des exploitants utilise des critères à court terme (productivité) et
non de la durabilité.
 Les besoins des animaux ne sont pas respectés en général : la plupart des animaux
sont attachés (fig. 6), et parfois ils n’ont pas assez d’ombre ou protection contre le
vent/la pluie. Peu d´animaux ont accès permanent à l´eau. Sur quelques
exploitations, les heures de pâturage étaient très limitées (les animaux restaient dans
l’étable pour la plupart de la journée).
Fig. 6 : Des animaux attachés dans l’étable
La productivité des animaux varie largement entre les exploitants. Comme il n’existe pas de
documentation, les données doivent être traitées avec prudence. Le même est vrai pour la
santé des animaux. On peut quand même dire que la plupart des exploitants n’utilisent pas
d’antibiotiques préventivement. Cependant, il parait que les exploitants relient beaucoup sur
les vétérinaires en ce qui concerne la santé des animaux. Leur propre savoir-faire semble
d’être limité, ce qui a peut-être contribué à des pertes des animaux sur certaines
exploitations. Sur quelques exploitations la raison pour les pertes d´animaux (surtout de
brebis) était le froid.
Page 15
4.3.3. Nutriments et polluants
Points forts :
 Il y avait un exploitant, qui n’a utilisé aucune sorte d’engrais ou d’intrants pour ses
oliviers. L’extraction des nutriments par la récolte a pu être couverte par l’apport des
nutriments à travers l’air (pollution).
Points faibles :
 L’application des engrais et intrants est fait sans avoir analysé le besoin en
nutriments. Pour cela, le bilan d’azote et de phosphore est assez déséquilibré sur la
plupart des exploitations. En général, l’application dépasse le besoin des cultures,
sauf sur une exploitation qui ne donne pas d’engrais et pas d’intrants aux oliviers.
Des interprétations plus exactes ne sont pas possibles dues au manque des
analyses du sol.
 Comme il n’y a presque pas de systèmes de collecte de déchets, la plupart des
déchets reste sur l’exploitation et est soit brulé ou enterré. Ceci pose un risque
énorme pour les exploitants ainsi que pour les consommateurs.
4.3.4. Utilisation de l’eau
Points forts :
 Sur la plupart des exploitations, peu d’eau est utilisé pour la production des cultures
(appart l’irrigation) et des animaux (appart leurs besoins quotidiens).
 L’alimentation en eau ne semble pas d’être problématique : la qualité et la
disponibilité d’eau sont stables ; des conflits pour l’eau sont rares (mais existent près
de Kairouan, par exemple).
Points faibles :
 L’intensité de l’utilisation d’eau est assez haute par rapport à la disponibilité. Des
méthodes comme l’irrigation goutte-à-goutte ne sont pas toujours utilisés (fig. 7). Une
agricultrice était consciente que sa qualité d´eau n´est pas bonne (au Kef).
 Dans la plupart des cas, le fumier a été stocké sur le sol nu, ce qui permet les
nutriments de rentrer dans la nappe phréatique (fig. 8). La conséquence est une
pollution de l’eau potable.
 Parfois des pesticides ont été utilisés à côté des lacs ou des cours d’eau, ce qui
mène aussi à une pollution.
Page 16
L’application des engrais et intrants est fait sans avoir analysé le besoin en nutriments. La
gestion de l’eau diffère entre les exploitations. Quelques-uns ont un système de collecte
d’eau. La plupart n’ont pas d’informations spécifiques sur la qualité d’eau.
Fig. 7 : Irrigation goutte-à-goutte dans la région de Béja
Fig. 8 : Stockage du fumier sur le sol nu
Page 17
4.3.5. Energie et Climat
Points forts :
 Plusieurs exploitations ont un bilan équilibré de gaz à effet de serre. Ce sont ceux qui
ne consomment pas une grande quantité d´énergie et qui en plus utilisent des
pratiques agricoles qui ont le potentiel de séquestrer du carbone dans le sol (par
exemple séjour de la paille sur les champs, abandon du labour ou culture des
arbres). Le nombre d´animaux joue aussi un rôle dans le calcul du bilan de gaz à
effet de serre.
Points faibles :
 La partie de l’énergie provenant des sources renouvelables est proche de zéro pour
cent pour toutes les exploitations. C’est dû au fait que l’électricité en Tunisie est
produit surtout à base de gaz. Pour les tracteurs, le gazole est utilisé. Ils n’existent
pas d’alternatives actuellement, que les exploitants pourraient utiliser. Quelques-uns
utilisent des panneaux solaires, mais sur les fermes visitées ils étaient juste utilisés
pour le chauffe bain.
La consommation de l’énergie concerne surtout deux domaines : l’électricité, par exemple
pour des pompes d’eau, et le gazole pour labourer les sols avec un tracteur. La
consommation de l’électricité est haute surtout sur les exploitations qui utilisent des pompes
pour l’irrigation. En plus, quelques exploitants labourent le sol jusqu’à six fois par an pour
éviter des mauvaises herbes. Dans ces cas, la consommation de gazole est aussi élevée.
Sur d’autres exploitations l’intensité de l’utilisation de l’énergie est plus basse. En général, il
n’y a pas un suivi détaillé de la consommation de l’énergie sur les exploitations, ce qui évite
une détection des potentiels d’économie.
4.3.6. Biodiversité
Points faibles :
 Presque tous les exploitants utilisent plusieurs pesticides plusieurs fois par an.
Parfois, les exploitants utilisent des différents produits avec le même ingrédient sans
le savoir. La plupart de ces produits est persistent et a un impact négatif sur des
animaux (par exemple insectes). Les produits sont utilisés sans détermination des
maladies ou des insectes nuisibles. Le concept de seuils de tolérance n’est pas
connu. Cela veut dire que les produits sont même utilisés quand il n’y a pas le
besoin, et même si la non-utilisation serait moins cher (comparaison perte – couts).
Page 18
Pour combattre des insectes et des maladies, les exploitants relient presque
exclusivement sur des produits chimiques. La protection biologique des plantes n’est
presque pas connu, et des pratiques agricoles comme alternance des cultures ne
sont pas utilisés avec l’objectif de diminuer la pression des maladies et insectes.
La valeur écologique des surfaces varie entre les exploitations. Parfois il y a des brise-vents
(des arbres, des cactus, des aloès) ou des haies (fig. 9), mais parfois il n’y a aucune
infrastructure écologique dans les champs, où des espèces sauvages pourraient se retirer.
La diversité des systèmes de production varie également entre les exploitations, en fonction
des systèmes de production (cultures cultivées et animaux).
Fig. 9 : Des cactus autour du champ peuvent augmenter la biodiversité
4.3.7. Conditions de travail
Points forts :
 L’attractivité des salaires (salaire horaire fictif) est assez bonne d’après les chiffres
disponibles.
Page 19
Points faibles :
 D’après les informations reçues, les temps de travail sont élevés. Souvent, les
exploitants et parfois les employés travaillent six à sept jours par semaine, presque
sans vacances.
La plupart de la main d’œuvre n’ont pas de contrat de travail et ne reçoivent pas de bulletin
de salaire non plus. Il parait que c’est commun en Tunisie, mais ces éléments pourraient
améliorer la gestion du personnel.
Sur plusieurs exploitations les agriculteurs n’ont pas eu de successeur, qui est intéressé à
reprendre la ferme après sa retraite. Ceci reflète le fait que l’agriculture n’est pas tellement
attractive pour les jeunes.
Ce qui pose un risque aussi est l’application des produits chimiques sans tenu protective
propre et sans formation spécialisée. Le stockage des produits n’est pas sécurisant parfois.
Comparé avec l´année dernière, les agriculteurs ont répondu qu´ils utilisent des vêtements
de protection (normalement ils mentionnent juste des masques), mais le matériel n´était pas
montré à l´équipe RISE.
4.3.8. Qualité de vie
La qualité de vie a été autoévaluée par les exploitants. Les résultats reflètent donc la
situation individuelle de chaque personne, et, par conséquent, varient largement. En
générale, la qualité de vie est évaluée comme étant bonne. Á Kasserine toutefois, les
femmes interrogées ont identifié plusieurs risques pour la production agricole (ce qui leur
inquiète), ils ont mentionné des problèmes de santé, le manque d´éducation, le chômage
des jeunes, le manque d´énergie, etc.
4.3.9. Viabilité économique
L’évaluation de la viabilité économique demande des chiffres détaillés de la situation
financière des exploitations et des ménages. Sur deux exploitations il n’était pas possible de
recevoir ces chiffres. Sur les autres exploitations, les informations ne paraissent pas fiable
100%. Les résultats montrent que quelques exploitations sont très rentables, pendent que
d’autres ne le sont pas. Ceci ne peut pas facilement être lié à d’autres facteurs de durabilité
et nécessite une analyse approfondi. Même si les exploitants voulaient donner des chiffres
Page 20
exacts, ils ne le pouvaient pas dû au manque d’un système de comptabilité. Seule un ou
deux exploitants ont eu un système de comptabilité de base ou de documentation de base.
4.3.10. Gestion de l’exploitation
Points forts :
 Aucune des exploitations analysées n’était menacée critiquement par des facteurs
extérieurs (manque de personnel, perte de rendements, manque de marché etc.).
Ceci montre, que la vulnérabilité des exploitations est assez limitée.
Points faibles :
 La plupart des exploitants n’ont pas de stratégie pour le développement de la ferme
dans l’avenir. Ils appliquent les pratiques qu’ils connaissent sans vouloir changer
grande chose ou sans avoir une idée comment la durabilité pourrait être améliorée.
Ceux qui ont une stratégie, n’ont souvent pas pu prendre des mesures concrètes
pour la réaliser, par exemple à cause d´un manque de moyens financiers.
 Aucune exploitation n’a une documentation propre, qui contient la taille des champs,
l’utilisation des intrants et engrais, le traitement des animaux, la comptabilité etc.,
donc tout ce qui est nécessaire pour prendre des décisions sur la gestion de
l’exploitation. Quelques exploitations ont eu des documentations partielles.
 La gestion de qualité n’est pas suffisamment assurée : il n’existe presque pas de
contrôle de qualité externe (par exemple pour les résidus des produits de protection
des plantes) ; il n’existe pas de comptabilité de qualité ; aucune exploitation n’a un
concept de sécurité au travail ; la gestion des déchets n’est pas du tout durable.
 La coopération entre les exploitants est très limitée. Il parait qu’il n’existe pas de
culture de coopération dans le milieu agricole en Tunisie. Quand même, dans
certains endroits, des associations sont en train de se former (près de Kairouan, par
exemple).
Page 21
4.4. Recommandations
Sols
 Analyses régulières du sol
 Analyses des intrants et du fumier commercial (afin de déterminer les teneurs en
métaux lourds, antibiotiques etc.)
 Meilleure utilisation de la matière organique
 Réalisation des mesures antiérosives en cas de besoin
 Utilisation des pneus larges pour labourer le sol (à basse pression)
Animaux :
 Utilisation des critères de durabilité lors de l’achat des animaux (robuste, adapté au
climat, productif etc.)
 Respect des besoins des animaux : étables avec assez de lumière/air fraiche,
possibilité pour les animaux de bouger sans être attachés (par exemple avec une
clôture), protection suffisante contre le vent/la pluie/le soleil
 Amélioration du savoir-faire des exploitants sur la santé des animaux
Nutriments et Polluants :
 Fertilisation des sols selon le besoin analysé
 Améliorer le traitement des déchets (surtout éviter le brulage du plastique et que les
enfants jouent avec les bidons des pesticides)
Utilisation d’eau :
 Collecte d’eau, surtout dans les régions arides
 Economiser de l’eau en utilisant des systèmes goutte-à-goutte (adapté, prendre en
compte le risque de salinisation)
 Stocker le fumier (et le composte) sur des surfaces durs (par exemple dans un bassin
de béton ; il serait encore mieux de le couvrir)
 Renoncement des pesticides à côté des eaux de surface
Energie et Climat :
 Observation de la consommation d’énergie
 Utilisation des pompes d’eau solaires
Page 22
Biodiversité :
 Amélioration de l’utilisation des produits chimiques pour la protection des plantes
(principe de seuils de tolérance, observation intensive des cultures afin de déterminer
des maladies ou insectes à temps, utilisation des produits moins dangereux)
 Introduction des pratiques de la protection biologique/intégrée
 Utilisation des méthodes agronomiques (par exemple alternance des cultures,
utilisation des espèces résistantes) pour diminuer le besoin des produits chimiques.
 Augmentation des structures écologiques (par exemple haies, cactus autour des
champs) et des connections entre les surfaces de valeur écologique
Conditions de travail :
 Formations en application de pesticides
Viabilité économique :
 Analyse approfondi de la viabilité économique, basé si possible sur une
documentation (comptabilité) future
Gestion de l’exploitation :
 Introduction d’une documentation qui facilite la prise de décisions sur l’exploitation
 Appui aux associations des agriculteurs
Page 23
Annexe 1 : Programme de la mission
7.2 Sam Arrivé équipe allemande (Sascha, Katja et David) vers 13:55
Petit préparation avec PAD et traducteurs Nord-Ouest
Nuit à Tunis
8.2. Dim Voyage à Béja (2 heures)
Interview à Béja (ferme 1, équipe RISE ensemble) – test et exercice
Analyse d’interview conjoint équipe RISE
Nuit à Béja
9.2. Lun Feedback à Béja (ferme 1, ensemble)
Interviews à Béja (ferme 2 et 3, en parallèle)
Analyse des interviews
Réunion avec Neïl Fourati, coordinateur PAD région Nord-Ouest
Nuit à Béja
10.2. Mar Feedback à Béja (Ferme 2 et 3)
Voyage à Jendouba (1,5 heures)
2 Interviews à Jendouba
Analyse des interviews
Nuit à Jendouba
11.2. Mer Feedback à Jendouba
Voyage à Kef (1,5 heures)
2 Interviews à Kef
Analyse des interviews
Nuit à Kef
12.2. Jeu Feedback à Kef
Voyage à Siliana (2 heures)
2 Interviews à Siliana
Analyse des interviews
Nuit à Siliana (hôtel à confirmer, « Domaine du Mouton Vert, Jmilette »
et « AMA, Bd de l'Environnement 6100 » ? ; si non, centre de
formation)
13.2. Ven ! Feedback à Siliana, départ de Siliana à 09h30 (si ça sera possible)
Voyage à Kasserine (2,5 heures), arrivée prévue à Medjel Bel Abbes à
12h30 (temps calculé à partir de siliana (chef-lieu du gouvernorat)
2 interviews à la délégation de Medjel Bel Abbes-Gouvernorat de
Page 24
Kasserine
Quitter Kasserine avant la nuit tombe !
Voyage à Gafsa, 40 mn pour la nuit
14.2. Sam Voyage de Gafsa à Regueb (Gouvernorat de Sidi Bouzid) ; 1h45 mn
2 Interviews à Regueb
Analyse des interviews
Voyage de Regueb à Sidi Bouzid (chef-lieu du gouvernorat) : 35 mn
Nuit à Sidi Bouzid
15.2. Dim Feedback à Sidi Bouzid
Voyage à la Délégation de Haffouz (Gouvernorat de Kairouan) ; 1h30
mn
2 Interviews à Haffouz-Kairouan
Analyse des interviews
Déplacement de Haffouz à Kairouan ; 30 mn
Nuit à Kairouan
16.2. Lun Feedback à Kairouan
Réunion avec Atef Dhahri, coordinateur PAD région Centre-Ouest
Voyage à Tunis (2,5 heures)
Analyse des interviews et préparation débriefing
Nuit à Tunis
17.2. Mar Analyse des interviews et préparation débriefing
Nuit à Tunis
18.2. Mer Débriefing
Vol à Allemagne 13 :15
Page 25
Annexe 2 : Description détaillée de huit exploitations
Ferme 1 à Nefza :
La première ferme à Nefza est une ferme gérée par une femme célibataire. Elle dispose d´un
peu plus de 12 hectares de terre. Les points faibles de la ferme sont le domaine « nutriments
et polluants », la « viabilité économique »3
et « l´énergie et climat ». Les points forts sont la
qualité de vie, les conditions de travail et l´utilisation de l´eau.
Production des plantes : elle cultive du fourrage pour le bétail (trêve d´Alexandrine, avoine,
féveroles, sorgho et luzerne). Elle pratique la rotation entre céréales et légumineuses ce qui
est une bonne mesure pour maintenir la fertilité des sols. Une partie des terres reste en
jachère nue. Elle cultive également des pastèques et des melons et possède 200 pieds
d´oliviers sur un demi-hectare.
La productivité des melons et des pastèques se trouve fortement au-dessus de la moyenne
régionale, les rendements pour les fourrages arrivent juste à la moyenne.
Détention d’animaux : elle possède deux vaches et trois veaux, un mélange d´une race
locale et suisse. Elle a également 30 poules, quatre brebis (race Noire de Tibar) et 70 ruches
d´abeilles. Les vaches pâturent environ 6 heures par jour et les brebis 12 heures par jour.
La nuit les animaux restent dans l´étable car l´agricultrice a peur du vol. Plusieurs brebis sont
mortes et le vétérinaire n’a pas su identifier leur maladie. Elle a aussi perdu deux ruches
d´abeilles. L´étable n´a pas assez de lumière et il n y a pas d´abreuvoirs pour les animaux.
Ceux-ci reçoivent de l´eau une fois par jour à l’aide d’un seau.
Par ruche d´abeilles elle récolte 4 kg de miel. En fonction des années, elle peut parfois
récolter deux fois dans l’année. Pour les abeilles elle n´utilise pas de produits chimiques et
utilise uniquement de l´ail. La productivité des ruches se trouve fortement au-dessus de la
moyenne régionale alors que la productivité des veaux se trouve légèrement en dessous de
la moyenne. Elle vend les brebis lorsqu’elles ont atteint un poids de 60 kg (à 6 mois).
Utilisation de l´eau : elle irrigue les plantes par aspersion pendant la journée. Elle utilise
l´irrigation goutte-à-goutte et n´utilise pas beaucoup d´eau pour le nettoyage des machines
et pour les animaux. Comme souvent, le fumier est stocké sur la terre nue ce qui provoque
des risques pour les sources d’eau et pour le sol.
Sur une partie du terrain il existe des problèmes liés aux mauvaises herbes qu´elle n´arrive
pas à arracher. De son opinion les semences viennent avec l´eau du barrage. Elle a
remarqué un peu d´érosion hydrique, mais elle a pu récupérer la terre. En 1999 et 2013 elle
des analyses de sol ont été effectuées. Suite à cela elle a cultivé des pastèques sur le
terrain.
Utilisation des engrais et des pesticides: Elle estime qu´elle donne 1,6 tonne d´ammonitre au
sol, 100 kg de NPK, 100 kg de DAP, 900 kg de sulfate de potasse et 600 kg du super
45/triple superphosphate et du magnésium. Pour les pastèques elle utilise uniquement du
soufre (produit biologique). Elle fait 5 à 6 passages de tracteur sur 5 hectares. Elle utilise
plusieurs insecticides et fongicides chimiques (Pyrical, Proclaim, Ridomil) pour contrôler
l’infestation d’insectes et les utilise préventivement. Les insectes posent un problème pour la
production de la ferme. Elle applique plusieurs insecticides avec une toxicité chronique très
3
Mais il y a un manque d´information sur les coûts de production et les revenues n´étaient pas
comptés complètement
Page 26
haute et une toxicité pour les auxiliaires. La persistance de benzoate, par exemple, est plus
longue que trois mois. L´utilisation de nombreux engrais minéraux et des pesticides est un
point faible pour cette ferme.
Aspects sociaux: selon elle, son travail d’agricultrice est très important et elle est motivée à
faire de son mieux pour sa ferme. Elle aurait aimé recevoir une meilleure éducation et
voudrait bien avoir plus de temps libre. Il y a environ 14 ouvriers qui travaillent pendent trois
mois sur l’exploitation. Ils n´ont pas de contrat ni de sécurité sociale. Ils gagnent 9 TDN par
jour et ramènent quelques pastèques chez eux.
Il n y a pas de contrôle de qualité des produits. Avec d´autres agriculteurs, elle a eu l´idée
d´établir une S.M.S.A. (Mutuelle de Service agricole) ce qui montre sa volonté de coopérer
avec d´autres agriculteurs. Il y a aussi une organisation privée qui, selon elle, représente
surtout les intérêts des grands agriculteurs.
La ferme 3 dans le gouvernorat de Béja (Nefza) :
La ferme est une exploitation agricole de huit hectares au bord d´un barrage. Cinq hectares
de la terre étaient sacrifices au barrage en 2003. Les agriculteurs attendent encore d´être
dédommagés. Les points forts de la ferme sont « la qualité de vie » et « les conditions de
travail ». Les points faibles sont la « viabilité économique », les « nutriments et polluants » et
« énergie et climat ».
La famille dispose de deux serres ou ils plantent des laitues, des tomates et des piments. Ils
sont plantés en rotation avec du sorgho et de l´avoine. Un hectare reste en jachère. Ils ont
essayé d´installer une pépinière d´arbres, mais ils ont quitté cette activité à cause d´un
manque de moyens. Sur la ferme, il y a aussi un hectare et demi planté avec des arbres
citrus et quelques arbres Caquí.
Quelques morceaux de terre sur l´exploitation ne sont pas bien soignés, mais la valeur
écologique semble plus haute sur cet area (là, il y a des haies et des plantes médicinales).
La famille agricole dispose de deux vaches Holstein, quatre veaux et d´un cheval. L´étable
des vaches ne leur protège bien contre la chaleur ou le froid, car c´est juste une construction
simple en bois et en plastique. Les vaches n´ont pas d´accès aux abreuvoirs tout le temps et
ne sont pas très bien soignées. La productivité des vaches en termes de production de lait
est juste légèrement au-dessous la moyenne régionale. Les vaches sont traitées avec
l´insecticide Deltametrin qui a une toxicité imminente très haute, mais la toxicité chronique
est faible. Ils n´ont pas reçu des médicaments, ni préventivement, ni curatif. Le cheval est
attaché pendant toute la journée.
Dans la production des plantes ils utilisent plusieurs fongicides qui contiennent les
substances Triadimefon, Mancozeb, Malthion. Les produits qui ont une toxicité imminente
moyenne, mais une toxicité chronique très haute. Ils appliquent les différents produits entre
quatre et vingt fois (vingt fois : Ridomil/Mancozeb). Les produits sont appliqués de manière
préventive. Environ cinq tonnes sulfate de potasse, une demi tonne d´ammonitre et une
tonne de DAP sont donnés au sol. 30 tonnes de fumier sont ajouté au sol et aussi. Il semble
que les sols sont sur fertilisés surtout en phosphore. En plus, ils brûlent les déchets sur les
sols ce qui diminue la qualité du sol.
Ils gagnent leur argent avec la vente des tomates, des piments, des laitues, des agrumes,
des fruits caquí, du lait et de la viande. Pour la production (tracteur, semences, engrais et
pesticides) et le paiement des ouvriers ils estiment des dépenses de plus que 16.000 TDN.
La maintenance des machines leur coute environ 1.000 TDN. Les animaux s´alimentent du
Page 27
sorgho et d´avoine qu´ils produisent sur la ferme. En plus, ils consomment trois tonnes de
concentré (environ 2.100 TDN). Selon les données calculées, ils doivent gagner près de
46.000 TDN. La plus grande somme est gagnée avec les caquí (toutefois, les revenues sont
probablement surestimées) et avec du lait.
Il semble que la productivité des agrumes se trouve fortement au-dessous la moyenne
régionale, comme la productivité des tomates. La productivité du sorgho et d´avoine est
fortement au-dessus la moyenne régionale, mais il est probable que la quantité est sous-
estimée parce que les produits sont juste consommés par les animaux et pas vendus sur le
marché.
Dans le domaine énergie et climat ils sont aussi dans la zone rouge. Ils utilisent une pompe
à gasoil. Ils ne savent pas combien d´énergie ils utilisent et ne prennent pas de mesures
pour réduire leur consommation d´énergie. Mais leur consommation d´énergie est moyenne.
Ils utilisent l´irrigation goutte-à-goutte et l´irrigation par aspersion ce que diminue la
consommation de l´eau et de l´énergie.
La famille (père et fils ont partagé les réponses entre eux, la mère aussi contribuait) disait
qu´elle était contente avec sa vie, les valeurs dans cette domaine sont très hautes. Mais
dans leur opinion, leur situation financière n´est pas assez bonne. Ils n´ont pas des moyens
d´investir dans leur ferme.
Ferme 5 à Jendouba :
Il s´agit d´une ferme qui est fortement concentré sur l´élevage de vaches et sur la détention
de brebis. L´agriculteur dispose de 15 hectares de terre. Il produit du fourrage (avoine, orge,
fèveroles, trêve d´Alexandrine et autres légumineuses), du blé dur et cultive aussi des
pastèques (sur 1,5 ha). La ferme se trouve dans plusieurs domaines appartenant à la zone
verte sur le polygone. Les points forts de cette ferme sont la « détention des animaux », « la
qualité de vie » et la « viabilité économique ». Les points faibles sont « l´énergie et climat »,
les « nutriments et polluants » et « la gestion de l´exploitation ».
L´agriculteur possède 17 vaches et 55 brebis. Les vaches ne sortent jamais de l’étable et
sont toujours attachées. Il y avait une odeur d´azote dans l’étable même si l´agriculteur dit
qu´il l’a nettoie chaque jour. L´aération de l´étable pourrait être améliorée. La productivité
des vaches est assez bonne et il n’y a pas des pertes d´animaux. Les brebis pâturent
pendant la journée sur le terrain. Leur étable n´est pas assez grande et ne protège pas bien
les animaux contre le froid et la chaleur. Toutes les brebis et les vaches ont reçu des
médicaments préventifs et curatifs.
La productivité des pastèques se trouve fortement au-dessus de la moyenne régionale. Le
rendement estimé d´avoine est également fortement au-dessus la moyenne. Pour tous les
autres produits le rendement est plus bas. A noter que les pastèques enlèvent l´humus du
sol.
L´agriculteur ajoute du fumier (environ deux tonnes) à la terre et utilise des engrais
minéraux. Il utilise une demi-tonne de NPK, une tonne de DAP et 2,5 tonnes d´ammonitre.
Sur une petite parcelle il a remarqué un compactage de la terre. La valeur pH est
probablement très haute et les valeurs pour l´utilisation du sol s’en trouvent diminuées. Il
estime qu´il donne six tonnes de concentré aux vaches. Il y a des haies et quelques brises
vent sur la ferme mais il pourrait y en avoir plus. Il utilise des produits chimiques sans
attendre que les seuils de nuisibilité soient dépassés. Il applique un herbicide Amilcar. La
Page 28
toxicité imminente de ce produit est moyenne et la toxicité chronique aussi. La persistance
est de moins d´un mois.
La gestion de l´énergie est un point faible sur la ferme. La consommation n´est pas connue
et aucune mesure pour économiser de l´énergie n’est prise. L’agriculteur fait trois passages
de tracteur deux fois dans l’année. Les énergies renouvelables ne sont pas utilisées. Il
irrigue par goutte-à-goutte et par aspersion. Des déchets sont brûlés sur la ferme. Il n y a
pas de système de traitement des eaux usées.
L’agriculteur ne fait pas une documentation des revenus et des dépenses de la ferme. La
coopération avec d´autres agriculteurs et le contrôle de qualité n´existent pas. L´agriculteur
est content de sa situation mais il pourrait gagner plus. Il peut couvrir les dépenses du
ménage et n´est pas endetté mais il ne dispose pas de ressources liquides. Toutefois, les
revenus estimés sont bien plus hauts que les dépenses. Il ne travaille pas trop (environ trois
heures par jour).
Ferme 7 à Le Kef :
La ferme visitée près du Kef est une ferme de 30 hectares auxquels s’ajoutent presque 60
hectares loués en plus pour la culture des céréales. Une partie de la récolte des céréales est
utilisé pour payer le propriétaire de la terre louée. La ferme est gérée par une femme de plus
de 60 ans et un/deux apparentés. Les points forts de la ferme sont la « viabilité
économique », « l´utilisation de l´eau » et la « qualité de vie ». Les points faibles sont les
« nutriments et polluants », « la gestion de l´exploitation » et « la biodiversité ».
Elle dispose de 120 brebis, 20 chèvres, trois vaches laitières et trois veaux, 20 lapins, 70
poulets et une dinde. Les conditions de vie des animaux semblent bonnes et l´étable a assez
d´espace et de lumière. Les brebis et les chèvres pâturent pendant six mois au moins six
heures par jours. Un berger s´occupe d´elles. L´année passée plus de 20 agneaux sont mort
à cause du froid. Toutes les animaux sont traités préventivement contre des maladies.
Sur le terrain, il y a plusieurs cultures pérennes : des amandiers, des pistachiers, des
oliviers, des pommiers, des cerisiers plantés sur plus de 8 hectares. Le reste de la terre et
les terres louées sont utilisées pour les cultures de blé, d´avoine, de l´orge et des luzernes. Il
y a quelques haies et des arbres autour de la ferme. Il y a un périmètre irrigué sur 6 hectares
mais il y a des problèmes techniques pour l’approvisionnement de l´eau. Il est connu que la
qualité d´eau n´est pas bonne. Le manque d´eau est un facteur qui limite la productivité des
plantes. Elle utilise l´irrigation goutte-à-goutte et l´irrigation par aspersion et l´irrigation est
faite le soir/la nuit.
Le fumier est uniquement utilisé pour les cultures pérennes même s’il serait plus nécessaire
pour les cultures annuelles. L´agricultrice est consciente de la valeur du fumier. Comme sur
beaucoup de fermes, le bilan d´azote et de phosphore doit être vérifié. L´agricultrice estime
qu´elle utilise 5 tonnes de DAP et 5 tonnes d´ammonitre. Les animaux mangent plus ou
moins 10 tonnes de concentré. Les déchets sont stockés ou brûlés sur la ferme. Elle
applique l´herbicide 2,4-D qui a une haute toxicité imminente et une toxicité chronique
moyenne. Cet herbicide a une persistance de 1 à 3 mois.
Ce qui est particulier sur cette ferme est la présence de grandes machines : deux
moissonneuses batteuses qui ne fonctionnent plus, une autre ne va être importé de la
France par un des fils et un tracteur avec un pulvérisateur.
Page 29
L´agricultrice est motivée pour développer sa ferme et a même laissé faire des analyses de
sol dont elle n´a pas encore reçu les résultats. Il est nécessaire qu´elle reçoive un conseil
spécifique sur les résultats d’analyse afin qu’elle comprenne ce que les résultats signifient.
L´agricultrice n´est pas contente avec l´éducation qu´elle avait reçue. Elle aurait aimé
apprendre d’avantage. Quatre de ses six enfants n´habitent plus sur la ferme ou dans la
région. Elle paye beaucoup d´argent pour le transport vers la ferme car elle n´habite pas sur
la ferme. Elle souhaite que la piste qui mène à la ferme soit améliorée. Elle est endetté mais
pas significativement. Il n’y a pas de stratégie concrète pour la ferme et la gestion de la
qualité existe juste pour le blé. Elle ne coopère pas avec d´autres agriculteurs.
Ferme 9 à Siliana:
L´agriculteur dispose de plus que 40 hectares qu´il a planté avec des oliviers et du blé. Un
hectare est également utilisé pour l´avoine. Sur une partie de la ferme il plante le blé en
intercalaire avec les oliviers. Il a commencé à planter le blé pour la première fois de cette
façon. Il a dû vendre ses brebis à cause d´un manque des ressources financières. Le point
fort sur la ferme sont les « conditions de travail » et les points faibles les « nutriments et
polluants » et la « gestion de l´exploitation ».
La ferme se situe sur un périmètre irrigué et le sol à une valeur pH élevée. Cela oblige
l’agriculteur à faire attention de bien drainer le sol pour éviter les risques de salinisation. Il y a
un faible compactage de la terre et une érosion hydrique sur deux hectares. Toutefois, il
semble possible de récupérer le sol perdu. Comme l’agriculteur n´habite pas sur la ferme il n
y a pas beaucoup de déchets et ceux-ci sont brûlés sur la ferme. Il n´utilise pas de fumier
contenant des antibiotiques et n´utilise pas d’engrais chimiques pour les oliviers mais
uniquement pour le blé. Il est probable qu´il surfertilise les sols avec de l’azote et du
phosphore. Il estime qu´il utilise 5 tonnes de DAP. Il devrait laisser faire une analyse de sol.
Des herbicides (2,4 D) peuvent entrer dans les sources d’eau.
Il y existe quelques parcelles de terre avec une valeur écologique supérieure mais elles ne
sont pas bien connectées. De cette façon, les animaux comme les insectes ne peuvent pas
bouger entre les espaces de valeur écologique. La diversité de la production agricole n´est
pas haute (uniquement trois cultures). La productivité du blé et de l´avoine se trouve
fortement sous la moyenne régionale et la productivité des olives est juste à la moyenne
régionale.
L´agriculteur travaille beaucoup et se sent parfois fatigué. Il n´est pas en très bonne santé. Il
n´est pas satisfait de l´infrastructure disponible dans la région. Il est fortement endetté et n´a
pas d´argent disponible pour faire des investissements. La famille arrive quand même a bien
couvrir les charges du ménage, notamment parce que sa femme reçoit un salaire stable.
Comme souvent, la gestion de la qualité des produits et la coopération avec d´autres
agriculteurs n´existe pas. Il a investi dans une nouvelle branche sur la ferme : la production
de semences d´avoine. Cela montre sa volonté de s´adapter aux l’évolution des conditions. Il
y a plusieurs risques sur la ferme: la sécheresse et le manque d´accès à l´énergie.
Ferme 11 à Kasserine:
La ferme se trouve dans une zone très défavorable à l´agriculture. Les sols sont très pauvres
et la ferme se trouve loin de la ville la plus proche. Néanmoins, la ferme a reçu de bons
points en terme de « viabilité économique » car il n’y a pas des dettes et la famille arrive à
Page 30
couvrir les dépenses du ménage. Les points faibles sont « les nutriments et polluants », la
« biodiversité » et la « gestion de la ferme ». La surface de la ferme est de 10,5 hectares.
Sur la ferme sont produits des pistaches, des amandes et quelques oliviers. La productivité
des amandiers et des pistachiers se trouve fortement sous la moyenne régionale.
L´agriculteur possède également deux vaches laitières Holstein qui produisent une bonne
quantité de lait, 100 brebis, un âne, un cheval et 10 poules. Il nourrit les vaches avec du
concentré importé. Elles produisent environ 2.700 litres de lait par an, ce qui est la moitié de
la productivité moyenne régionale. Comme les revenus du lait sont relativement hauts pour
le moment (0,70 dinar par litre) et que le lait est directement collecté sur la ferme, cela est
rentable. Le circuit de nutriments se trouve dans la zone rouge. Les sols sont très pauvres et
l’agriculteur n´ajoute pas d’engrais (ni minéraux, ni organiques). La biodiversité est basse
dans cette zone sèche et il y existe peu de brises vent de cactus.
La documentation manque complètement sur la ferme, la qualité des produits n´est pas
contrôlée et la coopération avec d´autres agriculteurs n´existe pas.
L´agriculteur dit qu´il est satisfait de sa situation même s´il rencontre quelques difficultés. Il y
a plusieurs risques pour la production (manque d´eau, manque d´électricité, sécheresse) et il
semble que les femmes interrogées voient ces difficultés de façon plus négative que les
hommes. La santé n´est pas très bonne et les plus vieilles femmes ont répondu qu´elles ne
sont pas allées à l´école. Le ménage ne dispose pas de chauffage et ils utilisent des petites
branches pour faire du feu le soir devant la maison.
Ferme 13 à Sidi Bouzid:
L´agriculteur est un homme de plus de 60 ans qui a été formé à la coupe des oliviers dans le
passé. Il a deux vaches Holstein et quatre veaux. Dans son étable se trouve aussi les quatre
veaux d´un voisin qui n´a pas d´étable pour le moment. Il a aussi huit brebis et sept poules.
Le choix des cultures (olives) est bien adapté au climat sec. Les points forts sont
« l´utilisation du sol », « la détention des animaux » et les « conditions de travail ». Les
points faibles sont « les nutriments et polluants », « la gestion de la ferme » et « la viabilité
économique ».
La détention d’animaux est un point fort sur cette ferme. L´étable est bien éclairée, il y a
assez d´espace et les animaux semblent bien soignés et il n y a pas de maladies ou de
pertes. Toutefois, les vaches, les veaux et les brebis ne pâturent jamais. Les vaches laitières
sont toujours fixées. Les animaux n´ont pas reçus des médicaments et aucun animal n’est
mort.
Il n´utilise pas d´engrais minéral ni de pesticides sur la ferme. La productivité des amandes,
des olives et des pistaches se trouve fortement sous la moyenne régionale. L´utilisation du
sol est un point fort sur la ferme mais la productivité des plantes n´est pas très haute. La
gestion de l´eau est un point faible parce qu´il importe de l´eau par camion. Il ne connait pas
la qualité de l´eau et le fait que la nappe phréatique diminue dans la région. L´intensité de la
production agricole est moyenne. Le fait qu´il ne suive pas la consommation d´énergie lui
donne moins de points. Il n´utilise aucune énergie renouvelable pour la production agricole
mais utilise des panneaux solaires pour chauffer l´eau dans la maison.
La situation financière est un point faible mais cela est dû à un traitement médical pour sa
fille. L´agriculteur a dû vendre deux vaches ce que diminue les revenus de la ferme. Comme
souvent, il n y a pas de documentation. L´agriculteur a des idées pour développer la ferme
mais il ne dispose pas des moyens pour financier cela. Les relations avec les voisins et les
Page 31
gens du village sont très importantes pour l´agriculteur qui est satisfait avec ces aspects
sociaux.
Ferme 15 à Kairouan:
L´agriculteur a quatre hectares au total plantés essentiellement avec des abricotiers (sur
2,75 hectares) et avec des oliviers (sur 1,25 hectare). Le terrain est bordé par des arbres et
des haies. Les points forts sont « l´utilisation du sol » et « les conditions de travail ». Les
points faibles sont « la viabilité économique », « la gestion de la ferme », « l’énergie et
climat » et les « nutriments et polluants ».
Il y a quelques brebis sur la ferme qui appartiennent à son fils. L´agriculteur ne paie pas pour
elles. Elles pâturent parfois entre les arbres. Les conditions de vie des animaux n´ont pas pu
être bien analysées car elles ne font pas partie de la production de l´agriculteur interrogé.
En général il a reçu de bons résultats pour l´utilisation du sol parce qu´il plante uniquement
des cultures pérennes. Seul le point « réaction du sol » est un point faible car le sol a
probablement une valeur pH au-dessus de 7.0 ce que peut provoquer la salinisation du sol.
La productivité des abricots se trouve juste un peu en dessous de la moyenne régionale et la
productivité des oliviers est presque la moitié de la moyenne régionale.
Il est probable qu´il sur-fertilise les sols avec du phosphore. Il utilise environ 750 kg de DAP
et environ 12 tonnes de fumier. Le fumier serait probablement déjà suffisant. La pollution du
sol n´est pas forte comparée avec celle d´autres fermes. Il ne brûle pas beaucoup de
déchets sur la ferme. Il a fait deux applications d´insecticide (entre autre Decis).
Il utilise l´irrigation traditionnelle car il ne dispose pas d´un titre foncier ce qui est nécessaire
pour devenir membre d´un périmètre irrigué. Sans titre foncier il ne peut également pas
accéder aux aides étatiques. Il passe le tracteur souvent et fait un labour très fort ce qui se
manifeste dans la consommation d´énergie.
L´agriculteur n´est pas satisfait de ses revenus. Il regrette de n´avoir pas reçu plus
d´éducation. Il voudrait bien passer plus de temps libre et l´offre culturelle pourrait être
mieux. La santé et l´accessibilité à des médecins ne sont pas satisfaisantes. Les relations
sociales sont très importantes pour lui – comme dans la plupart des cas.
Annexe 2 : Résultats et recommandations détaillés des exploitations analysés
(Voir fiches Excel)

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  • 1. Page 1 Evaluation de la durabilité des exploitations agricoles dans le cadre du Programme pour la Promotion d’une Agriculture Durable et du développement rural (PAD) Katja Albrecht et Alexander Schöning (GIZ) Mars 2015
  • 2. Page 2 Table de matières 1. Introduction .................................................................................................................... 3 2. Zones agro-écologiques................................................................................................. 5 3. La méthode RISE........................................................................................................... 5 4. Résultats........................................................................................................................ 8 4.1. Valeurs moyennes des indicateurs de durabilité...................................................... 8 4.2. Valeurs moyennes des paramètres de durabilité..................................................... 9 4.3. Discussion des dix thèmes de durabilité (indicateurs) ............................................12 4.3.1. Utilisation du sol .................................................................................................12 4.3.2. Détention des animaux .......................................................................................13 4.3.3. Nutriments et polluants .......................................................................................15 4.3.4. Utilisation de l’eau...............................................................................................15 4.3.5. Energie et Climat ................................................................................................17 4.3.6. Biodiversité.........................................................................................................17 4.3.7. Conditions de travail ...........................................................................................18 4.3.8. Qualité de vie......................................................................................................19 4.3.9. Viabilité économique...........................................................................................19 4.3.10. Gestion de l’exploitation .....................................................................................20 4.4. Recommandations .................................................................................................21 Annexe 1 : Programme de la mission ...............................................................................23 Annexe 2 : Description détaillée de huit exploitations .......................................................25 Annexe 2 : Résultats et recommandations détaillés des exploitations analysés................31
  • 3. Page 3 1. Introduction Le « Programme pour la Promotion d’une Agriculture Durable et du développement rural » (PAD), qui est réalisé par le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche en collaboration avec la GIZ, soutient la promotion de l’agriculture durable en Tunisie. La durée du programme est prévue de Juillet 2013 à Juin 2016. La zone d’intervention s’étend sur sept gouvernorats, qui ont été groupés en deux sous-zones (Nord-Ouest et Centre). Avant le démarrage des activités sur le terrain, le programme a décidé de faire une étude au niveau des agriculteurs afin d’identifier leurs besoins, surtout les forces et faiblesses concernant la durabilité. A la base des résultats, le PAD planifiera ses activités concrètes de support au niveau national, régional et local. Pour l’étude, le PAD a choisi l’outil RISE (Response-Inducing Sustainability Evaluation), ce qui a été testé déjà dans le cadre du PAD au début de l’année 2014. Cet outil consiste des interviews auprès des agriculteurs concernant dix critères de durabilité des domaines écologiques, économiques et sociaux1 . Dans le cadre de cette étude, 15 exploitations agricoles dans les sept gouvernorats ont été analysés (deux par gouvernorat ; seulement dans le gouvernorat de Béja, trois exploitations ont été analysés). Les exploitations étaient des exploitations typiques travaillantes dans les filières choisis par le PAD dans chaque gouvernorat. La superficie des exploitations variait entre trois et 90 hectares, avec une moyenne de 30 hectares. Toutes les exploitations travaillaient dans l’agriculture ; douze des exploitations avaient en plus des animaux (entre deux et 146 têtes sans volaille, avec une moyenne de 40 têtes). Parmi les 15 chefs d’exploitations, deux étaient des femmes. La taille des ménages était entre deux et sept. Le travail sur les fermes a été fait souvent par les membres de famille, mais aussi par la main-d’œuvre saisonnière. Quelques exploitations ont eu des ouvriers permanents aussi. L’étude a été réalisée entre le 8 et le 16 février 2015 par les membres suivants de la mission : Katja Albrecht, David Neugebauer, Alexander Schöning, Moufida Houimli, Feriel Boujedi et Yassin Amri. Elle a eu comme objectifs de : • Etablir un inventaire des forces et faiblesses concernant la durabilité • Identifier des thèmes de vulgarisation pertinents pour la durabilité • Identifier des thèmes de discussion au niveau national/régional 1 Pour plus d’informations consultez le site web http://rise.hafl.bfh.ch/
  • 4. Page 4 Ce rapport donne un résumé des résultats obtenus pendant l’étude ainsi que des recommandations développées à la base de ces résultats. Tous les résultats se réfèrent à la saison agricole 2014, sauf quelques informations générales comme la dégradation des sols ou la déforestation, qui se réfèrent aux dernières cinq à dix ans. Quelques agriculteurs ont préféré de ne pas donner certaines informations, par exemple sur la situation financière. Dans ces cas, la durabilité des paramètres respectifs n’a pas été évaluée (valeur zéro) et le paramètre a été exclue des calculs.
  • 5. Page 5 2. Zones agro-écologiques Deux sous-zones étaient établies pour l´évaluation RISE. La région Nord-Ouest (Béja) et la région Centre (Kairouan). La zone Béja est classifiée comme zone subtropical et sec. La température moyenne est de 18°C, la précipitation est de 625 mm par année. Le stress régional en eau est bas, l´érosion hydrique et éolienne jouent un grand rôle. La région Centre est aussi classifié comme subtropical. L´index d´humidité est plus bas que dans la région Nord-Ouest. L´érosivité du climat est plus bas que dans la région Nord-Ouest parce que la région autour de Kairouan n´est pas très montagneux. La température moyenne est de 19.4°C, la précipitation moyenne est de 312mm. 3. La méthode RISE La méthode Response-Inducing Sustainability Evaluation (RISE) a pour objectif d’évaluer la durabilité de la production agricole au niveau des exploitations. Elle prend en compte la durabilité écologique, économique et sociale. RISE a été développé à la « Haute Ecole des Sciences Agronomiques, Forestières et Alimentaires » à Zollikofen en Suisse. Cette méthode a été utilisée sur plus de 2 200 exploitations sur plusieurs continents et dans des différentes conditions depuis l’an 2 000. Principalement, les buts de l’évaluation RISE sont : - Permettre une discussion sur l’agriculture durable basée sur une analyse objective - Initier une réflexion à travers une meilleure conscience - Soulever un processus continu d’amélioration de la performance concernant la durabilité Les résultats de RISE permettent aux exploitants d’observer leur propre performance pendant plusieurs années, afin de concevoir des scénarios dans un processus de planification stratégique, de comparer des résultats avec des collègues et de discuter des enjeux dans des groupes des exploitants.
  • 6. Page 6 Une analyse RISE commence avec une collection des informations sur des aspects écologiques, économiques et sociaux à travers une interview avec l’exploitant, guidée par un questionnaire. Les sources les plus précises et les plus fiables sont utilisées. Si disponible, la documentation de l’année passée de l’exploitation est utilisée, sinon la meilleure estimation est prise. Des mensurations ne sont pas nécessaires. L’interview inclus toujours un tour de l’exploitation. Les données sont sauvegardées dans une base de données centrale. Puis, un logiciel les utilise pour calculer 50 paramètres de durabilité, condensées en dix indicateurs. Les résultats sont présentés à l’exploitant et discutés avec lui/elle. L’approche RISE vise à piquer la motivation inhérente des exploitants en mettant les conséquences à long terme des actions de l’exploitant au centre de la discussion. La dernière étape du processus RISE se concentre sur la réalisation des mesures concrètes visant l’amélioration de la durabilité au niveau de l’exploitation. La procédure concrète de ce processus est dépendante du contexte spécifique du projet concerné. Les meilleurs résultats ont été obtenus quand l’analyse RISE était une part intégrée d’un processus, d’une structure ou d’un projet appuyant la réalisation de solutions durables et praticables (Thalmann & Grenz, 2012)2 . Calcul des paramètres et indicateurs Une exploitation est caractérisée sur plusieurs niveaux : 1. Niveau des données brutes : informations de base (par exemple distance aux cours d’eau, détails sur l’application des agrochimiques) 2. Niveau des paramètres : informations sur un sujet spécifique d’un thème (par exemple des risques spécifiques pour la qualité d’eau) 3. Niveau des indicateurs : aperçu d’un thème spécifique (par exemple utilisation d’eau). Les dix indicateurs sont décrits par 50 paramètres 4. Polygone de durabilité : vue globale des indicateurs de durabilité sur une exploitation Les données brutes saisis dans le logiciel pendant l’interview sont combinées avec des données de référence et transformées dans une échelle de 0 à 100, en utilisant une ou plusieurs fonctions d’estimation, ce qui mène à des valeurs de paramètres. Les résultats ne représentent pas une certification, mais évaluent la performance de l’exploitation sur une 2 Thalmann C., and Grenz J. (2013) Factors Affecting the Implementation of Measures for Improving Sustainability on Farms Following the RISE Sustainability Evaluation Marta-Costa E., Ana Alexandra and Soares da Silva, Emiliana L. D. G. (eds.) Methods and Procedures for Building Sustainable Farming Systems. Springer Netherlands, p. 107-121.
  • 7. Page 7 échelle de 0 points (intolérable) à 100 points (complètement en ligne avec l’objectif de durabilité de ce paramètre. Toutes les données estimées sont visualisées en utilisant un code couleur d’un feu de signalisation : rouge signale des problèmes (zone problématique), jaune signifie que des investigations continues sont nécessaires (zone critique), et vert (zone positive) signifie des pratiques qui peuvent généralement être continues sans risques majeurs pour la durabilité (fig. 1). Fig. 1: Valeurs et codes couleur utilisés dans la méthode RISE Les valeurs des indicateurs, nommés « dégrées de durabilité », sont la moyenne arithmétique de quatre à sept paramètres pondérés également. Les valeurs des indicateurs ne sont pas agrégées dans un seul « indexe de durabilité » afin d’éviter le masquage des informations importantes. C’est pour cela qu’une valeur très haute d’un certain indicateur, par exemple viabilité économique, ne peut pas compenser une situation problématique d’un autre indicateur, par exemple le bilan des nutriments. Le résultat le plus agrégé de RISE est le polygone de durabilité, dans lequel les dégrées de durabilité de tous les indicateurs sont montrés en même temps (fig. 2). Sur une exploitation durable, toutes les valeurs des indicateurs seraient dans la zone verte, et aucune valeur dans la zone rouge. Problématique 0 - 33 Positif 67 - 100 Critique 34 - 66
  • 8. Page 8 4. Résultats 4.1. Valeurs moyennes des indicateurs de durabilité Le polygone ci-dessous montre la durabilité de toutes les 15 exploitations analysées. Tous les valeurs se trouvent dans la zone jaune (zone critique), sauf les « Nutriments et Polluants » (zone problématique). La « Gestion de l’exploitation » est aussi d’une faible durabilité et rentre presque dans la zone rouge. Par contre, « L’utilisation du sol », « L’utilisation de l’eau », la « Qualité de vie » et les « Conditions de travail » se retrouvent proche de la zone verte. L’exploitation idéale aurait tous les valeurs plus ou moins équilibrés dans la zone verte. Ceci montre, qu’il y a un haut potentiel d’améliorer la durabilité, surtout concernant les points proches de la zone rouge. Pourtant, on doit être conscient du fait qu’il peut y avoir un conflit d’objectifs entre certains indicateurs de durabilité, par exemple entre la productivité et la biodiversité. Il est donc nécessaire d’estimer les conséquences concernant les différents thèmes de durabilité avant de réaliser des changements. Fig. 2 : Dégrée moyenne de durabilité des 15 exploitations, sur une échelle de 0 à 100. La ligne rouge représente la durabilité moyenne des indicateurs. Les points noirs représentent
  • 9. Page 9 les valeurs moyennes des paramètres, à la base desquelles les valeurs en rouge ont été calculées. La variabilité de la performance des indicateurs sur les différentes exploitations varie entre les dix indicateurs. Pendant que la variabilité de « Conditions des Travail », « Biodiversité » et « Utilisation de l’eau » est petite (= les différences entre les exploitations sont petites), elle est plus grande pour « Nutriments et Polluants », « Energie et Climat » et « Viabilité économique ». Ceci montre, que même pour l’indicateur avec la moindre durabilité, « Nutriments et Polluants », il y a des bons exemples sur des exploitations. 4.2. Valeurs moyennes des paramètres de durabilité La méthode RISE calcule les valeurs des dix indicateurs à base de 50 paramètres. Afin de donner des exemples pour des paramètres, les deux graphiques suivants montrent les sept paramètres les plus durables et les sept paramètres les moindre durables. Nombre d’exploitations Fig. 3 : Les sept paramètres avec la meilleure évaluation sur les 15 exploitations (paramètres avec moins de 15 exploitations : ils manquent des données pour certaines exploitations) Les relations sociales (par exemple relations avec des amis, dans le village) sont aperçues comme très bonnes sur toutes les exploitations. L’attractivité des salaires (salaire fictif calculé à base des revenus nets) est haute sur la plupart des exploitations, ce qui
  • 10. Page 10 correspond avec la bonne évaluation de « L’obtention de la subsistance au ménage ». Ce paramètre indique le dégrée sur lequel un ménage peut couvrir les dépenses du ménage avec les revenus. D’autres paramètres assez durables sont « L’alimentation en eau », les « Conditions de vie » des animaux, la « Stabilité de l’approvisionnement et des rendements ». Par rapport à l’érosion, il y a toujours la majorité des exploitations qui se retrouve dans la zone verte. Interprétation : Surtout dans le domaine social, la durabilité est assez haute. Cela signifie que les exploitants sont contents avec leurs conditions de vie en général. Quand même, il y a aussi quelques domaines de la vie sociale, qui sont critiqués. Ce paramètre est évalué subjectivement de chaque exploitant, de sorte que les points critiques diffèrent dépendant des circonstances de vie. Comparé avec le salaire moyen en Tunisie et avec les couts de vie, la plupart des ménages des exploitants se trouve dans des bonnes conditions. Ils sont capables de gagner un salaire suffisant, qui leur permet de couvrir leurs besoins. Le peuplement des surfaces avec des animaux est bonne, en général (« Condition de vie » des animaux). Le même est vrai pour l’alimentation en eau : il n’y a presque pas d’utilisation d’eau fossile, peu de conflits (seulement en deux cas dans la région de Kairouan les agriculteurs ont parlé de conflits, qui étaient amenés au court) et pour la plupart, l’approvisionnement d’eau ne diminue pas en termes de quantité et qualité. En général, il y a aussi peu de risques concernant l’approvisionnement des rendements (par exemple à cause d’un manque de main d’ouvres ou un manque d’eau). L’érosion ne semble pas d’être un grand problème, ce qui est dû au fait que la plupart des champs n’avait pas une grande pente. En plus, certains exploitants avaient réalisés des mesures antiérosives comme des banquettes. Comme ce paramètre se base partiellement sur des évaluations des exploitants, il est possible qu’il y ait une sous-estimation de l’érosion.
  • 11. Page 11 Nombre d’exploitations Fig. 4 : Les sept paramètres avec la moindre évaluation sur les 15 exploitations Les deux paramètres dans lesquelles toutes les exploitations étaient dans la zone rouge, sont la « Part de l’énergie provenant de sources durables » et la « Gestion de qualité ». Bien qu’il existe des bonnes pratiques sur quelques exploitations, les bilans d’azote et de phosphore sont aussi peu durables en général. Le même est vrai pour la gestion des déchets. Des instruments de documentation et de planification sont rarement utilisés sur les exploitations analysées. En plus, sur la plupart des exploitations il n’y a pas de comptabilité professionnelle. Avec peu d’exceptions, il n’y a pas de coopération entre des agriculteurs, soit en termes de production, d’utilisation des tracteurs, soit en termes d’achat des engrais etc. ou de vente des produits. Interprétation : La part de l’énergie provenant des sources durables ainsi que la gestion des déchets sont des facteurs qui sont difficiles à influencer par les agriculteurs individuellement, car il s’agit des conditions cadres comme la composition de l’électricité et les systèmes de collecte et de traitement des déchets. La gestion de qualité est évaluée faible, parce qu’il n’y a pas de contrôle externe de la qualité (par exemple analyse des résidus), ni des stratégies de sélectionner des variétés de cultures ou des animaux selon les critères de durabilité. Le bilan de nutriments est un des plus grands problèmes, car il ne concerne pas seulement la durabilité écologique, mais aussi la durabilité économique : quand la quantité de
  • 12. Page 12 nutriments n’est pas suffisant ou quand il est excessif, les rendements diminueront. C’est pour cela qu’il est nécessaire que les exploitants fassent des efforts d’améliorer l’utilisation des nutriments à travers le fumier et des engrais. Les bilans ne peuvent qu’être estimés avec la méthode RISE ; des études plus approfondies sont nécessaires pour mesurer ces bilans. L’interview a montré que la majorité des exploitants n’avaient pas d’informations sur la disponibilité des nutriments dans le sol. Ces informations sont importantes pour pouvoir donner des engrais et des intrants dans la quantité correcte. La plupart des exploitations sont gérées au doigt mouillé. Le manque des instruments de documentation et planification aggrave une prise de décisions concernant la future stratégie de l’exploitation. Concernant la coopération entre des exploitants, il y a des premiers signes que la situation s’améliora : dans plusieurs endroits, des associations sont en train de se former. Ca aidera les exploitants de réduire les couts et augmenter les prix de vente. 4.3. Discussion des dix thèmes de durabilité (indicateurs) 4.3.1. Utilisation du sol Points forts :  Seulement une exploitation a perdu des superficies dans les 10 ans passés du à l’érosion. Quelques exploitants ont réalisé des mesures antiérosives (fig. 5). Bien qu’il y avait de l´érosion, les exploitants sont arrivés à récupérer le sol. Fig. 5 : Des mesures de conservation des eaux et des sols dans la région Centre
  • 13. Page 13 Points faibles :  Aucun exploitant fait des analyses régulières du sol afin de déterminer le besoin en humus et nutriments. Le besoin de nutriments des cultures n’est pas calculé non plus. Le pH n’est pas connu. Certains exploitants ont fait déjà des analyses ponctuelles, mais les résultats sont pour la plupart avec les services techniques et pas avec les agriculteurs. Les services techniques estiment que le pH est souvent au-dessus de 7 (basique).  Le teneur en humus dans les sols est pour la plupart faible. Normalement, seulement les champs proches de la maison reçoivent assez de matière organique. Les exploitants qui achètent du fumier ou du compost n’ont pas d’informations sur leur contenu en métaux lourds (dans les intrants) ou antibiotiques (dans le fumier). La productivité des plantes varie entre les exploitants, ce qui est compréhensible vu le fait que les conditions et les méthodes de production sont différentes et que les intrants sont appliqués au doigt mouillé. Quand même, on doit noter que dû au manque d’une documentation, l’estimation des surfaces et des rendements par les exploitants ne pourrait pas être très fiable. Comme déjà mentionné, il parait qu’il n’y a pas des grands problèmes d’érosion. Les champs n’ont pas de grandes pentes en général, et parfois il y a des mesures antiérosifs. Il est quand même connu que des exploitants sous-estiment souvent l’érosion. Sur quelques champs des exploitants avaient observé un compactage du sol causé par des tracteurs. Comme la taille des tracteurs utilisés pour labourer les sols est normalement moyenne, ce risque est limité. Il serait quand même utile d’assurer l’utilisation des pneus larges. 4.3.2. Détention des animaux Points forts :  Les conditions de vie des animaux sont bonnes en général, ce qui est dû au fait qu’ils ont souvent assez d’aires de pâturage. Il n’y a pas de surpeuplement sur aucune exploitation. Points faibles :  La gestion des troupeaux n’est pas optimale : en général, il n’y a pas d’observation systématique (et une documentation) de l’état des animaux. Pour l’achat des
  • 14. Page 14 animaux la plupart des exploitants utilise des critères à court terme (productivité) et non de la durabilité.  Les besoins des animaux ne sont pas respectés en général : la plupart des animaux sont attachés (fig. 6), et parfois ils n’ont pas assez d’ombre ou protection contre le vent/la pluie. Peu d´animaux ont accès permanent à l´eau. Sur quelques exploitations, les heures de pâturage étaient très limitées (les animaux restaient dans l’étable pour la plupart de la journée). Fig. 6 : Des animaux attachés dans l’étable La productivité des animaux varie largement entre les exploitants. Comme il n’existe pas de documentation, les données doivent être traitées avec prudence. Le même est vrai pour la santé des animaux. On peut quand même dire que la plupart des exploitants n’utilisent pas d’antibiotiques préventivement. Cependant, il parait que les exploitants relient beaucoup sur les vétérinaires en ce qui concerne la santé des animaux. Leur propre savoir-faire semble d’être limité, ce qui a peut-être contribué à des pertes des animaux sur certaines exploitations. Sur quelques exploitations la raison pour les pertes d´animaux (surtout de brebis) était le froid.
  • 15. Page 15 4.3.3. Nutriments et polluants Points forts :  Il y avait un exploitant, qui n’a utilisé aucune sorte d’engrais ou d’intrants pour ses oliviers. L’extraction des nutriments par la récolte a pu être couverte par l’apport des nutriments à travers l’air (pollution). Points faibles :  L’application des engrais et intrants est fait sans avoir analysé le besoin en nutriments. Pour cela, le bilan d’azote et de phosphore est assez déséquilibré sur la plupart des exploitations. En général, l’application dépasse le besoin des cultures, sauf sur une exploitation qui ne donne pas d’engrais et pas d’intrants aux oliviers. Des interprétations plus exactes ne sont pas possibles dues au manque des analyses du sol.  Comme il n’y a presque pas de systèmes de collecte de déchets, la plupart des déchets reste sur l’exploitation et est soit brulé ou enterré. Ceci pose un risque énorme pour les exploitants ainsi que pour les consommateurs. 4.3.4. Utilisation de l’eau Points forts :  Sur la plupart des exploitations, peu d’eau est utilisé pour la production des cultures (appart l’irrigation) et des animaux (appart leurs besoins quotidiens).  L’alimentation en eau ne semble pas d’être problématique : la qualité et la disponibilité d’eau sont stables ; des conflits pour l’eau sont rares (mais existent près de Kairouan, par exemple). Points faibles :  L’intensité de l’utilisation d’eau est assez haute par rapport à la disponibilité. Des méthodes comme l’irrigation goutte-à-goutte ne sont pas toujours utilisés (fig. 7). Une agricultrice était consciente que sa qualité d´eau n´est pas bonne (au Kef).  Dans la plupart des cas, le fumier a été stocké sur le sol nu, ce qui permet les nutriments de rentrer dans la nappe phréatique (fig. 8). La conséquence est une pollution de l’eau potable.  Parfois des pesticides ont été utilisés à côté des lacs ou des cours d’eau, ce qui mène aussi à une pollution.
  • 16. Page 16 L’application des engrais et intrants est fait sans avoir analysé le besoin en nutriments. La gestion de l’eau diffère entre les exploitations. Quelques-uns ont un système de collecte d’eau. La plupart n’ont pas d’informations spécifiques sur la qualité d’eau. Fig. 7 : Irrigation goutte-à-goutte dans la région de Béja Fig. 8 : Stockage du fumier sur le sol nu
  • 17. Page 17 4.3.5. Energie et Climat Points forts :  Plusieurs exploitations ont un bilan équilibré de gaz à effet de serre. Ce sont ceux qui ne consomment pas une grande quantité d´énergie et qui en plus utilisent des pratiques agricoles qui ont le potentiel de séquestrer du carbone dans le sol (par exemple séjour de la paille sur les champs, abandon du labour ou culture des arbres). Le nombre d´animaux joue aussi un rôle dans le calcul du bilan de gaz à effet de serre. Points faibles :  La partie de l’énergie provenant des sources renouvelables est proche de zéro pour cent pour toutes les exploitations. C’est dû au fait que l’électricité en Tunisie est produit surtout à base de gaz. Pour les tracteurs, le gazole est utilisé. Ils n’existent pas d’alternatives actuellement, que les exploitants pourraient utiliser. Quelques-uns utilisent des panneaux solaires, mais sur les fermes visitées ils étaient juste utilisés pour le chauffe bain. La consommation de l’énergie concerne surtout deux domaines : l’électricité, par exemple pour des pompes d’eau, et le gazole pour labourer les sols avec un tracteur. La consommation de l’électricité est haute surtout sur les exploitations qui utilisent des pompes pour l’irrigation. En plus, quelques exploitants labourent le sol jusqu’à six fois par an pour éviter des mauvaises herbes. Dans ces cas, la consommation de gazole est aussi élevée. Sur d’autres exploitations l’intensité de l’utilisation de l’énergie est plus basse. En général, il n’y a pas un suivi détaillé de la consommation de l’énergie sur les exploitations, ce qui évite une détection des potentiels d’économie. 4.3.6. Biodiversité Points faibles :  Presque tous les exploitants utilisent plusieurs pesticides plusieurs fois par an. Parfois, les exploitants utilisent des différents produits avec le même ingrédient sans le savoir. La plupart de ces produits est persistent et a un impact négatif sur des animaux (par exemple insectes). Les produits sont utilisés sans détermination des maladies ou des insectes nuisibles. Le concept de seuils de tolérance n’est pas connu. Cela veut dire que les produits sont même utilisés quand il n’y a pas le besoin, et même si la non-utilisation serait moins cher (comparaison perte – couts).
  • 18. Page 18 Pour combattre des insectes et des maladies, les exploitants relient presque exclusivement sur des produits chimiques. La protection biologique des plantes n’est presque pas connu, et des pratiques agricoles comme alternance des cultures ne sont pas utilisés avec l’objectif de diminuer la pression des maladies et insectes. La valeur écologique des surfaces varie entre les exploitations. Parfois il y a des brise-vents (des arbres, des cactus, des aloès) ou des haies (fig. 9), mais parfois il n’y a aucune infrastructure écologique dans les champs, où des espèces sauvages pourraient se retirer. La diversité des systèmes de production varie également entre les exploitations, en fonction des systèmes de production (cultures cultivées et animaux). Fig. 9 : Des cactus autour du champ peuvent augmenter la biodiversité 4.3.7. Conditions de travail Points forts :  L’attractivité des salaires (salaire horaire fictif) est assez bonne d’après les chiffres disponibles.
  • 19. Page 19 Points faibles :  D’après les informations reçues, les temps de travail sont élevés. Souvent, les exploitants et parfois les employés travaillent six à sept jours par semaine, presque sans vacances. La plupart de la main d’œuvre n’ont pas de contrat de travail et ne reçoivent pas de bulletin de salaire non plus. Il parait que c’est commun en Tunisie, mais ces éléments pourraient améliorer la gestion du personnel. Sur plusieurs exploitations les agriculteurs n’ont pas eu de successeur, qui est intéressé à reprendre la ferme après sa retraite. Ceci reflète le fait que l’agriculture n’est pas tellement attractive pour les jeunes. Ce qui pose un risque aussi est l’application des produits chimiques sans tenu protective propre et sans formation spécialisée. Le stockage des produits n’est pas sécurisant parfois. Comparé avec l´année dernière, les agriculteurs ont répondu qu´ils utilisent des vêtements de protection (normalement ils mentionnent juste des masques), mais le matériel n´était pas montré à l´équipe RISE. 4.3.8. Qualité de vie La qualité de vie a été autoévaluée par les exploitants. Les résultats reflètent donc la situation individuelle de chaque personne, et, par conséquent, varient largement. En générale, la qualité de vie est évaluée comme étant bonne. Á Kasserine toutefois, les femmes interrogées ont identifié plusieurs risques pour la production agricole (ce qui leur inquiète), ils ont mentionné des problèmes de santé, le manque d´éducation, le chômage des jeunes, le manque d´énergie, etc. 4.3.9. Viabilité économique L’évaluation de la viabilité économique demande des chiffres détaillés de la situation financière des exploitations et des ménages. Sur deux exploitations il n’était pas possible de recevoir ces chiffres. Sur les autres exploitations, les informations ne paraissent pas fiable 100%. Les résultats montrent que quelques exploitations sont très rentables, pendent que d’autres ne le sont pas. Ceci ne peut pas facilement être lié à d’autres facteurs de durabilité et nécessite une analyse approfondi. Même si les exploitants voulaient donner des chiffres
  • 20. Page 20 exacts, ils ne le pouvaient pas dû au manque d’un système de comptabilité. Seule un ou deux exploitants ont eu un système de comptabilité de base ou de documentation de base. 4.3.10. Gestion de l’exploitation Points forts :  Aucune des exploitations analysées n’était menacée critiquement par des facteurs extérieurs (manque de personnel, perte de rendements, manque de marché etc.). Ceci montre, que la vulnérabilité des exploitations est assez limitée. Points faibles :  La plupart des exploitants n’ont pas de stratégie pour le développement de la ferme dans l’avenir. Ils appliquent les pratiques qu’ils connaissent sans vouloir changer grande chose ou sans avoir une idée comment la durabilité pourrait être améliorée. Ceux qui ont une stratégie, n’ont souvent pas pu prendre des mesures concrètes pour la réaliser, par exemple à cause d´un manque de moyens financiers.  Aucune exploitation n’a une documentation propre, qui contient la taille des champs, l’utilisation des intrants et engrais, le traitement des animaux, la comptabilité etc., donc tout ce qui est nécessaire pour prendre des décisions sur la gestion de l’exploitation. Quelques exploitations ont eu des documentations partielles.  La gestion de qualité n’est pas suffisamment assurée : il n’existe presque pas de contrôle de qualité externe (par exemple pour les résidus des produits de protection des plantes) ; il n’existe pas de comptabilité de qualité ; aucune exploitation n’a un concept de sécurité au travail ; la gestion des déchets n’est pas du tout durable.  La coopération entre les exploitants est très limitée. Il parait qu’il n’existe pas de culture de coopération dans le milieu agricole en Tunisie. Quand même, dans certains endroits, des associations sont en train de se former (près de Kairouan, par exemple).
  • 21. Page 21 4.4. Recommandations Sols  Analyses régulières du sol  Analyses des intrants et du fumier commercial (afin de déterminer les teneurs en métaux lourds, antibiotiques etc.)  Meilleure utilisation de la matière organique  Réalisation des mesures antiérosives en cas de besoin  Utilisation des pneus larges pour labourer le sol (à basse pression) Animaux :  Utilisation des critères de durabilité lors de l’achat des animaux (robuste, adapté au climat, productif etc.)  Respect des besoins des animaux : étables avec assez de lumière/air fraiche, possibilité pour les animaux de bouger sans être attachés (par exemple avec une clôture), protection suffisante contre le vent/la pluie/le soleil  Amélioration du savoir-faire des exploitants sur la santé des animaux Nutriments et Polluants :  Fertilisation des sols selon le besoin analysé  Améliorer le traitement des déchets (surtout éviter le brulage du plastique et que les enfants jouent avec les bidons des pesticides) Utilisation d’eau :  Collecte d’eau, surtout dans les régions arides  Economiser de l’eau en utilisant des systèmes goutte-à-goutte (adapté, prendre en compte le risque de salinisation)  Stocker le fumier (et le composte) sur des surfaces durs (par exemple dans un bassin de béton ; il serait encore mieux de le couvrir)  Renoncement des pesticides à côté des eaux de surface Energie et Climat :  Observation de la consommation d’énergie  Utilisation des pompes d’eau solaires
  • 22. Page 22 Biodiversité :  Amélioration de l’utilisation des produits chimiques pour la protection des plantes (principe de seuils de tolérance, observation intensive des cultures afin de déterminer des maladies ou insectes à temps, utilisation des produits moins dangereux)  Introduction des pratiques de la protection biologique/intégrée  Utilisation des méthodes agronomiques (par exemple alternance des cultures, utilisation des espèces résistantes) pour diminuer le besoin des produits chimiques.  Augmentation des structures écologiques (par exemple haies, cactus autour des champs) et des connections entre les surfaces de valeur écologique Conditions de travail :  Formations en application de pesticides Viabilité économique :  Analyse approfondi de la viabilité économique, basé si possible sur une documentation (comptabilité) future Gestion de l’exploitation :  Introduction d’une documentation qui facilite la prise de décisions sur l’exploitation  Appui aux associations des agriculteurs
  • 23. Page 23 Annexe 1 : Programme de la mission 7.2 Sam Arrivé équipe allemande (Sascha, Katja et David) vers 13:55 Petit préparation avec PAD et traducteurs Nord-Ouest Nuit à Tunis 8.2. Dim Voyage à Béja (2 heures) Interview à Béja (ferme 1, équipe RISE ensemble) – test et exercice Analyse d’interview conjoint équipe RISE Nuit à Béja 9.2. Lun Feedback à Béja (ferme 1, ensemble) Interviews à Béja (ferme 2 et 3, en parallèle) Analyse des interviews Réunion avec Neïl Fourati, coordinateur PAD région Nord-Ouest Nuit à Béja 10.2. Mar Feedback à Béja (Ferme 2 et 3) Voyage à Jendouba (1,5 heures) 2 Interviews à Jendouba Analyse des interviews Nuit à Jendouba 11.2. Mer Feedback à Jendouba Voyage à Kef (1,5 heures) 2 Interviews à Kef Analyse des interviews Nuit à Kef 12.2. Jeu Feedback à Kef Voyage à Siliana (2 heures) 2 Interviews à Siliana Analyse des interviews Nuit à Siliana (hôtel à confirmer, « Domaine du Mouton Vert, Jmilette » et « AMA, Bd de l'Environnement 6100 » ? ; si non, centre de formation) 13.2. Ven ! Feedback à Siliana, départ de Siliana à 09h30 (si ça sera possible) Voyage à Kasserine (2,5 heures), arrivée prévue à Medjel Bel Abbes à 12h30 (temps calculé à partir de siliana (chef-lieu du gouvernorat) 2 interviews à la délégation de Medjel Bel Abbes-Gouvernorat de
  • 24. Page 24 Kasserine Quitter Kasserine avant la nuit tombe ! Voyage à Gafsa, 40 mn pour la nuit 14.2. Sam Voyage de Gafsa à Regueb (Gouvernorat de Sidi Bouzid) ; 1h45 mn 2 Interviews à Regueb Analyse des interviews Voyage de Regueb à Sidi Bouzid (chef-lieu du gouvernorat) : 35 mn Nuit à Sidi Bouzid 15.2. Dim Feedback à Sidi Bouzid Voyage à la Délégation de Haffouz (Gouvernorat de Kairouan) ; 1h30 mn 2 Interviews à Haffouz-Kairouan Analyse des interviews Déplacement de Haffouz à Kairouan ; 30 mn Nuit à Kairouan 16.2. Lun Feedback à Kairouan Réunion avec Atef Dhahri, coordinateur PAD région Centre-Ouest Voyage à Tunis (2,5 heures) Analyse des interviews et préparation débriefing Nuit à Tunis 17.2. Mar Analyse des interviews et préparation débriefing Nuit à Tunis 18.2. Mer Débriefing Vol à Allemagne 13 :15
  • 25. Page 25 Annexe 2 : Description détaillée de huit exploitations Ferme 1 à Nefza : La première ferme à Nefza est une ferme gérée par une femme célibataire. Elle dispose d´un peu plus de 12 hectares de terre. Les points faibles de la ferme sont le domaine « nutriments et polluants », la « viabilité économique »3 et « l´énergie et climat ». Les points forts sont la qualité de vie, les conditions de travail et l´utilisation de l´eau. Production des plantes : elle cultive du fourrage pour le bétail (trêve d´Alexandrine, avoine, féveroles, sorgho et luzerne). Elle pratique la rotation entre céréales et légumineuses ce qui est une bonne mesure pour maintenir la fertilité des sols. Une partie des terres reste en jachère nue. Elle cultive également des pastèques et des melons et possède 200 pieds d´oliviers sur un demi-hectare. La productivité des melons et des pastèques se trouve fortement au-dessus de la moyenne régionale, les rendements pour les fourrages arrivent juste à la moyenne. Détention d’animaux : elle possède deux vaches et trois veaux, un mélange d´une race locale et suisse. Elle a également 30 poules, quatre brebis (race Noire de Tibar) et 70 ruches d´abeilles. Les vaches pâturent environ 6 heures par jour et les brebis 12 heures par jour. La nuit les animaux restent dans l´étable car l´agricultrice a peur du vol. Plusieurs brebis sont mortes et le vétérinaire n’a pas su identifier leur maladie. Elle a aussi perdu deux ruches d´abeilles. L´étable n´a pas assez de lumière et il n y a pas d´abreuvoirs pour les animaux. Ceux-ci reçoivent de l´eau une fois par jour à l’aide d’un seau. Par ruche d´abeilles elle récolte 4 kg de miel. En fonction des années, elle peut parfois récolter deux fois dans l’année. Pour les abeilles elle n´utilise pas de produits chimiques et utilise uniquement de l´ail. La productivité des ruches se trouve fortement au-dessus de la moyenne régionale alors que la productivité des veaux se trouve légèrement en dessous de la moyenne. Elle vend les brebis lorsqu’elles ont atteint un poids de 60 kg (à 6 mois). Utilisation de l´eau : elle irrigue les plantes par aspersion pendant la journée. Elle utilise l´irrigation goutte-à-goutte et n´utilise pas beaucoup d´eau pour le nettoyage des machines et pour les animaux. Comme souvent, le fumier est stocké sur la terre nue ce qui provoque des risques pour les sources d’eau et pour le sol. Sur une partie du terrain il existe des problèmes liés aux mauvaises herbes qu´elle n´arrive pas à arracher. De son opinion les semences viennent avec l´eau du barrage. Elle a remarqué un peu d´érosion hydrique, mais elle a pu récupérer la terre. En 1999 et 2013 elle des analyses de sol ont été effectuées. Suite à cela elle a cultivé des pastèques sur le terrain. Utilisation des engrais et des pesticides: Elle estime qu´elle donne 1,6 tonne d´ammonitre au sol, 100 kg de NPK, 100 kg de DAP, 900 kg de sulfate de potasse et 600 kg du super 45/triple superphosphate et du magnésium. Pour les pastèques elle utilise uniquement du soufre (produit biologique). Elle fait 5 à 6 passages de tracteur sur 5 hectares. Elle utilise plusieurs insecticides et fongicides chimiques (Pyrical, Proclaim, Ridomil) pour contrôler l’infestation d’insectes et les utilise préventivement. Les insectes posent un problème pour la production de la ferme. Elle applique plusieurs insecticides avec une toxicité chronique très 3 Mais il y a un manque d´information sur les coûts de production et les revenues n´étaient pas comptés complètement
  • 26. Page 26 haute et une toxicité pour les auxiliaires. La persistance de benzoate, par exemple, est plus longue que trois mois. L´utilisation de nombreux engrais minéraux et des pesticides est un point faible pour cette ferme. Aspects sociaux: selon elle, son travail d’agricultrice est très important et elle est motivée à faire de son mieux pour sa ferme. Elle aurait aimé recevoir une meilleure éducation et voudrait bien avoir plus de temps libre. Il y a environ 14 ouvriers qui travaillent pendent trois mois sur l’exploitation. Ils n´ont pas de contrat ni de sécurité sociale. Ils gagnent 9 TDN par jour et ramènent quelques pastèques chez eux. Il n y a pas de contrôle de qualité des produits. Avec d´autres agriculteurs, elle a eu l´idée d´établir une S.M.S.A. (Mutuelle de Service agricole) ce qui montre sa volonté de coopérer avec d´autres agriculteurs. Il y a aussi une organisation privée qui, selon elle, représente surtout les intérêts des grands agriculteurs. La ferme 3 dans le gouvernorat de Béja (Nefza) : La ferme est une exploitation agricole de huit hectares au bord d´un barrage. Cinq hectares de la terre étaient sacrifices au barrage en 2003. Les agriculteurs attendent encore d´être dédommagés. Les points forts de la ferme sont « la qualité de vie » et « les conditions de travail ». Les points faibles sont la « viabilité économique », les « nutriments et polluants » et « énergie et climat ». La famille dispose de deux serres ou ils plantent des laitues, des tomates et des piments. Ils sont plantés en rotation avec du sorgho et de l´avoine. Un hectare reste en jachère. Ils ont essayé d´installer une pépinière d´arbres, mais ils ont quitté cette activité à cause d´un manque de moyens. Sur la ferme, il y a aussi un hectare et demi planté avec des arbres citrus et quelques arbres Caquí. Quelques morceaux de terre sur l´exploitation ne sont pas bien soignés, mais la valeur écologique semble plus haute sur cet area (là, il y a des haies et des plantes médicinales). La famille agricole dispose de deux vaches Holstein, quatre veaux et d´un cheval. L´étable des vaches ne leur protège bien contre la chaleur ou le froid, car c´est juste une construction simple en bois et en plastique. Les vaches n´ont pas d´accès aux abreuvoirs tout le temps et ne sont pas très bien soignées. La productivité des vaches en termes de production de lait est juste légèrement au-dessous la moyenne régionale. Les vaches sont traitées avec l´insecticide Deltametrin qui a une toxicité imminente très haute, mais la toxicité chronique est faible. Ils n´ont pas reçu des médicaments, ni préventivement, ni curatif. Le cheval est attaché pendant toute la journée. Dans la production des plantes ils utilisent plusieurs fongicides qui contiennent les substances Triadimefon, Mancozeb, Malthion. Les produits qui ont une toxicité imminente moyenne, mais une toxicité chronique très haute. Ils appliquent les différents produits entre quatre et vingt fois (vingt fois : Ridomil/Mancozeb). Les produits sont appliqués de manière préventive. Environ cinq tonnes sulfate de potasse, une demi tonne d´ammonitre et une tonne de DAP sont donnés au sol. 30 tonnes de fumier sont ajouté au sol et aussi. Il semble que les sols sont sur fertilisés surtout en phosphore. En plus, ils brûlent les déchets sur les sols ce qui diminue la qualité du sol. Ils gagnent leur argent avec la vente des tomates, des piments, des laitues, des agrumes, des fruits caquí, du lait et de la viande. Pour la production (tracteur, semences, engrais et pesticides) et le paiement des ouvriers ils estiment des dépenses de plus que 16.000 TDN. La maintenance des machines leur coute environ 1.000 TDN. Les animaux s´alimentent du
  • 27. Page 27 sorgho et d´avoine qu´ils produisent sur la ferme. En plus, ils consomment trois tonnes de concentré (environ 2.100 TDN). Selon les données calculées, ils doivent gagner près de 46.000 TDN. La plus grande somme est gagnée avec les caquí (toutefois, les revenues sont probablement surestimées) et avec du lait. Il semble que la productivité des agrumes se trouve fortement au-dessous la moyenne régionale, comme la productivité des tomates. La productivité du sorgho et d´avoine est fortement au-dessus la moyenne régionale, mais il est probable que la quantité est sous- estimée parce que les produits sont juste consommés par les animaux et pas vendus sur le marché. Dans le domaine énergie et climat ils sont aussi dans la zone rouge. Ils utilisent une pompe à gasoil. Ils ne savent pas combien d´énergie ils utilisent et ne prennent pas de mesures pour réduire leur consommation d´énergie. Mais leur consommation d´énergie est moyenne. Ils utilisent l´irrigation goutte-à-goutte et l´irrigation par aspersion ce que diminue la consommation de l´eau et de l´énergie. La famille (père et fils ont partagé les réponses entre eux, la mère aussi contribuait) disait qu´elle était contente avec sa vie, les valeurs dans cette domaine sont très hautes. Mais dans leur opinion, leur situation financière n´est pas assez bonne. Ils n´ont pas des moyens d´investir dans leur ferme. Ferme 5 à Jendouba : Il s´agit d´une ferme qui est fortement concentré sur l´élevage de vaches et sur la détention de brebis. L´agriculteur dispose de 15 hectares de terre. Il produit du fourrage (avoine, orge, fèveroles, trêve d´Alexandrine et autres légumineuses), du blé dur et cultive aussi des pastèques (sur 1,5 ha). La ferme se trouve dans plusieurs domaines appartenant à la zone verte sur le polygone. Les points forts de cette ferme sont la « détention des animaux », « la qualité de vie » et la « viabilité économique ». Les points faibles sont « l´énergie et climat », les « nutriments et polluants » et « la gestion de l´exploitation ». L´agriculteur possède 17 vaches et 55 brebis. Les vaches ne sortent jamais de l’étable et sont toujours attachées. Il y avait une odeur d´azote dans l’étable même si l´agriculteur dit qu´il l’a nettoie chaque jour. L´aération de l´étable pourrait être améliorée. La productivité des vaches est assez bonne et il n’y a pas des pertes d´animaux. Les brebis pâturent pendant la journée sur le terrain. Leur étable n´est pas assez grande et ne protège pas bien les animaux contre le froid et la chaleur. Toutes les brebis et les vaches ont reçu des médicaments préventifs et curatifs. La productivité des pastèques se trouve fortement au-dessus de la moyenne régionale. Le rendement estimé d´avoine est également fortement au-dessus la moyenne. Pour tous les autres produits le rendement est plus bas. A noter que les pastèques enlèvent l´humus du sol. L´agriculteur ajoute du fumier (environ deux tonnes) à la terre et utilise des engrais minéraux. Il utilise une demi-tonne de NPK, une tonne de DAP et 2,5 tonnes d´ammonitre. Sur une petite parcelle il a remarqué un compactage de la terre. La valeur pH est probablement très haute et les valeurs pour l´utilisation du sol s’en trouvent diminuées. Il estime qu´il donne six tonnes de concentré aux vaches. Il y a des haies et quelques brises vent sur la ferme mais il pourrait y en avoir plus. Il utilise des produits chimiques sans attendre que les seuils de nuisibilité soient dépassés. Il applique un herbicide Amilcar. La
  • 28. Page 28 toxicité imminente de ce produit est moyenne et la toxicité chronique aussi. La persistance est de moins d´un mois. La gestion de l´énergie est un point faible sur la ferme. La consommation n´est pas connue et aucune mesure pour économiser de l´énergie n’est prise. L’agriculteur fait trois passages de tracteur deux fois dans l’année. Les énergies renouvelables ne sont pas utilisées. Il irrigue par goutte-à-goutte et par aspersion. Des déchets sont brûlés sur la ferme. Il n y a pas de système de traitement des eaux usées. L’agriculteur ne fait pas une documentation des revenus et des dépenses de la ferme. La coopération avec d´autres agriculteurs et le contrôle de qualité n´existent pas. L´agriculteur est content de sa situation mais il pourrait gagner plus. Il peut couvrir les dépenses du ménage et n´est pas endetté mais il ne dispose pas de ressources liquides. Toutefois, les revenus estimés sont bien plus hauts que les dépenses. Il ne travaille pas trop (environ trois heures par jour). Ferme 7 à Le Kef : La ferme visitée près du Kef est une ferme de 30 hectares auxquels s’ajoutent presque 60 hectares loués en plus pour la culture des céréales. Une partie de la récolte des céréales est utilisé pour payer le propriétaire de la terre louée. La ferme est gérée par une femme de plus de 60 ans et un/deux apparentés. Les points forts de la ferme sont la « viabilité économique », « l´utilisation de l´eau » et la « qualité de vie ». Les points faibles sont les « nutriments et polluants », « la gestion de l´exploitation » et « la biodiversité ». Elle dispose de 120 brebis, 20 chèvres, trois vaches laitières et trois veaux, 20 lapins, 70 poulets et une dinde. Les conditions de vie des animaux semblent bonnes et l´étable a assez d´espace et de lumière. Les brebis et les chèvres pâturent pendant six mois au moins six heures par jours. Un berger s´occupe d´elles. L´année passée plus de 20 agneaux sont mort à cause du froid. Toutes les animaux sont traités préventivement contre des maladies. Sur le terrain, il y a plusieurs cultures pérennes : des amandiers, des pistachiers, des oliviers, des pommiers, des cerisiers plantés sur plus de 8 hectares. Le reste de la terre et les terres louées sont utilisées pour les cultures de blé, d´avoine, de l´orge et des luzernes. Il y a quelques haies et des arbres autour de la ferme. Il y a un périmètre irrigué sur 6 hectares mais il y a des problèmes techniques pour l’approvisionnement de l´eau. Il est connu que la qualité d´eau n´est pas bonne. Le manque d´eau est un facteur qui limite la productivité des plantes. Elle utilise l´irrigation goutte-à-goutte et l´irrigation par aspersion et l´irrigation est faite le soir/la nuit. Le fumier est uniquement utilisé pour les cultures pérennes même s’il serait plus nécessaire pour les cultures annuelles. L´agricultrice est consciente de la valeur du fumier. Comme sur beaucoup de fermes, le bilan d´azote et de phosphore doit être vérifié. L´agricultrice estime qu´elle utilise 5 tonnes de DAP et 5 tonnes d´ammonitre. Les animaux mangent plus ou moins 10 tonnes de concentré. Les déchets sont stockés ou brûlés sur la ferme. Elle applique l´herbicide 2,4-D qui a une haute toxicité imminente et une toxicité chronique moyenne. Cet herbicide a une persistance de 1 à 3 mois. Ce qui est particulier sur cette ferme est la présence de grandes machines : deux moissonneuses batteuses qui ne fonctionnent plus, une autre ne va être importé de la France par un des fils et un tracteur avec un pulvérisateur.
  • 29. Page 29 L´agricultrice est motivée pour développer sa ferme et a même laissé faire des analyses de sol dont elle n´a pas encore reçu les résultats. Il est nécessaire qu´elle reçoive un conseil spécifique sur les résultats d’analyse afin qu’elle comprenne ce que les résultats signifient. L´agricultrice n´est pas contente avec l´éducation qu´elle avait reçue. Elle aurait aimé apprendre d’avantage. Quatre de ses six enfants n´habitent plus sur la ferme ou dans la région. Elle paye beaucoup d´argent pour le transport vers la ferme car elle n´habite pas sur la ferme. Elle souhaite que la piste qui mène à la ferme soit améliorée. Elle est endetté mais pas significativement. Il n’y a pas de stratégie concrète pour la ferme et la gestion de la qualité existe juste pour le blé. Elle ne coopère pas avec d´autres agriculteurs. Ferme 9 à Siliana: L´agriculteur dispose de plus que 40 hectares qu´il a planté avec des oliviers et du blé. Un hectare est également utilisé pour l´avoine. Sur une partie de la ferme il plante le blé en intercalaire avec les oliviers. Il a commencé à planter le blé pour la première fois de cette façon. Il a dû vendre ses brebis à cause d´un manque des ressources financières. Le point fort sur la ferme sont les « conditions de travail » et les points faibles les « nutriments et polluants » et la « gestion de l´exploitation ». La ferme se situe sur un périmètre irrigué et le sol à une valeur pH élevée. Cela oblige l’agriculteur à faire attention de bien drainer le sol pour éviter les risques de salinisation. Il y a un faible compactage de la terre et une érosion hydrique sur deux hectares. Toutefois, il semble possible de récupérer le sol perdu. Comme l’agriculteur n´habite pas sur la ferme il n y a pas beaucoup de déchets et ceux-ci sont brûlés sur la ferme. Il n´utilise pas de fumier contenant des antibiotiques et n´utilise pas d’engrais chimiques pour les oliviers mais uniquement pour le blé. Il est probable qu´il surfertilise les sols avec de l’azote et du phosphore. Il estime qu´il utilise 5 tonnes de DAP. Il devrait laisser faire une analyse de sol. Des herbicides (2,4 D) peuvent entrer dans les sources d’eau. Il y existe quelques parcelles de terre avec une valeur écologique supérieure mais elles ne sont pas bien connectées. De cette façon, les animaux comme les insectes ne peuvent pas bouger entre les espaces de valeur écologique. La diversité de la production agricole n´est pas haute (uniquement trois cultures). La productivité du blé et de l´avoine se trouve fortement sous la moyenne régionale et la productivité des olives est juste à la moyenne régionale. L´agriculteur travaille beaucoup et se sent parfois fatigué. Il n´est pas en très bonne santé. Il n´est pas satisfait de l´infrastructure disponible dans la région. Il est fortement endetté et n´a pas d´argent disponible pour faire des investissements. La famille arrive quand même a bien couvrir les charges du ménage, notamment parce que sa femme reçoit un salaire stable. Comme souvent, la gestion de la qualité des produits et la coopération avec d´autres agriculteurs n´existe pas. Il a investi dans une nouvelle branche sur la ferme : la production de semences d´avoine. Cela montre sa volonté de s´adapter aux l’évolution des conditions. Il y a plusieurs risques sur la ferme: la sécheresse et le manque d´accès à l´énergie. Ferme 11 à Kasserine: La ferme se trouve dans une zone très défavorable à l´agriculture. Les sols sont très pauvres et la ferme se trouve loin de la ville la plus proche. Néanmoins, la ferme a reçu de bons points en terme de « viabilité économique » car il n’y a pas des dettes et la famille arrive à
  • 30. Page 30 couvrir les dépenses du ménage. Les points faibles sont « les nutriments et polluants », la « biodiversité » et la « gestion de la ferme ». La surface de la ferme est de 10,5 hectares. Sur la ferme sont produits des pistaches, des amandes et quelques oliviers. La productivité des amandiers et des pistachiers se trouve fortement sous la moyenne régionale. L´agriculteur possède également deux vaches laitières Holstein qui produisent une bonne quantité de lait, 100 brebis, un âne, un cheval et 10 poules. Il nourrit les vaches avec du concentré importé. Elles produisent environ 2.700 litres de lait par an, ce qui est la moitié de la productivité moyenne régionale. Comme les revenus du lait sont relativement hauts pour le moment (0,70 dinar par litre) et que le lait est directement collecté sur la ferme, cela est rentable. Le circuit de nutriments se trouve dans la zone rouge. Les sols sont très pauvres et l’agriculteur n´ajoute pas d’engrais (ni minéraux, ni organiques). La biodiversité est basse dans cette zone sèche et il y existe peu de brises vent de cactus. La documentation manque complètement sur la ferme, la qualité des produits n´est pas contrôlée et la coopération avec d´autres agriculteurs n´existe pas. L´agriculteur dit qu´il est satisfait de sa situation même s´il rencontre quelques difficultés. Il y a plusieurs risques pour la production (manque d´eau, manque d´électricité, sécheresse) et il semble que les femmes interrogées voient ces difficultés de façon plus négative que les hommes. La santé n´est pas très bonne et les plus vieilles femmes ont répondu qu´elles ne sont pas allées à l´école. Le ménage ne dispose pas de chauffage et ils utilisent des petites branches pour faire du feu le soir devant la maison. Ferme 13 à Sidi Bouzid: L´agriculteur est un homme de plus de 60 ans qui a été formé à la coupe des oliviers dans le passé. Il a deux vaches Holstein et quatre veaux. Dans son étable se trouve aussi les quatre veaux d´un voisin qui n´a pas d´étable pour le moment. Il a aussi huit brebis et sept poules. Le choix des cultures (olives) est bien adapté au climat sec. Les points forts sont « l´utilisation du sol », « la détention des animaux » et les « conditions de travail ». Les points faibles sont « les nutriments et polluants », « la gestion de la ferme » et « la viabilité économique ». La détention d’animaux est un point fort sur cette ferme. L´étable est bien éclairée, il y a assez d´espace et les animaux semblent bien soignés et il n y a pas de maladies ou de pertes. Toutefois, les vaches, les veaux et les brebis ne pâturent jamais. Les vaches laitières sont toujours fixées. Les animaux n´ont pas reçus des médicaments et aucun animal n’est mort. Il n´utilise pas d´engrais minéral ni de pesticides sur la ferme. La productivité des amandes, des olives et des pistaches se trouve fortement sous la moyenne régionale. L´utilisation du sol est un point fort sur la ferme mais la productivité des plantes n´est pas très haute. La gestion de l´eau est un point faible parce qu´il importe de l´eau par camion. Il ne connait pas la qualité de l´eau et le fait que la nappe phréatique diminue dans la région. L´intensité de la production agricole est moyenne. Le fait qu´il ne suive pas la consommation d´énergie lui donne moins de points. Il n´utilise aucune énergie renouvelable pour la production agricole mais utilise des panneaux solaires pour chauffer l´eau dans la maison. La situation financière est un point faible mais cela est dû à un traitement médical pour sa fille. L´agriculteur a dû vendre deux vaches ce que diminue les revenus de la ferme. Comme souvent, il n y a pas de documentation. L´agriculteur a des idées pour développer la ferme mais il ne dispose pas des moyens pour financier cela. Les relations avec les voisins et les
  • 31. Page 31 gens du village sont très importantes pour l´agriculteur qui est satisfait avec ces aspects sociaux. Ferme 15 à Kairouan: L´agriculteur a quatre hectares au total plantés essentiellement avec des abricotiers (sur 2,75 hectares) et avec des oliviers (sur 1,25 hectare). Le terrain est bordé par des arbres et des haies. Les points forts sont « l´utilisation du sol » et « les conditions de travail ». Les points faibles sont « la viabilité économique », « la gestion de la ferme », « l’énergie et climat » et les « nutriments et polluants ». Il y a quelques brebis sur la ferme qui appartiennent à son fils. L´agriculteur ne paie pas pour elles. Elles pâturent parfois entre les arbres. Les conditions de vie des animaux n´ont pas pu être bien analysées car elles ne font pas partie de la production de l´agriculteur interrogé. En général il a reçu de bons résultats pour l´utilisation du sol parce qu´il plante uniquement des cultures pérennes. Seul le point « réaction du sol » est un point faible car le sol a probablement une valeur pH au-dessus de 7.0 ce que peut provoquer la salinisation du sol. La productivité des abricots se trouve juste un peu en dessous de la moyenne régionale et la productivité des oliviers est presque la moitié de la moyenne régionale. Il est probable qu´il sur-fertilise les sols avec du phosphore. Il utilise environ 750 kg de DAP et environ 12 tonnes de fumier. Le fumier serait probablement déjà suffisant. La pollution du sol n´est pas forte comparée avec celle d´autres fermes. Il ne brûle pas beaucoup de déchets sur la ferme. Il a fait deux applications d´insecticide (entre autre Decis). Il utilise l´irrigation traditionnelle car il ne dispose pas d´un titre foncier ce qui est nécessaire pour devenir membre d´un périmètre irrigué. Sans titre foncier il ne peut également pas accéder aux aides étatiques. Il passe le tracteur souvent et fait un labour très fort ce qui se manifeste dans la consommation d´énergie. L´agriculteur n´est pas satisfait de ses revenus. Il regrette de n´avoir pas reçu plus d´éducation. Il voudrait bien passer plus de temps libre et l´offre culturelle pourrait être mieux. La santé et l´accessibilité à des médecins ne sont pas satisfaisantes. Les relations sociales sont très importantes pour lui – comme dans la plupart des cas. Annexe 2 : Résultats et recommandations détaillés des exploitations analysés (Voir fiches Excel)