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ACTEURS 
D’ENVERGURE MONDIALE 
Avec une superficie de 30.528 kilomètres carrés, la Belgique n’est qu’un infime petit point sur la carte du monde. Et pourtant, 
ce territoire pas plus grand qu’une tête d’épingle à l‘échelle du globe terrestre regorge d’acteurs d’envergure internationale. Des 
entreprises parties à la conquête du marché mondial. Quelle est la clé de leur succès ? Vous le découvrirez en lisant la série 
« Acteurs d’envergure mondiale ». ENTREPRISE 2 : AGEAS 
15 novembre 2014 
COMMENT LES ENTREPRISES BELGES PARTENT À LA CONQUÊTE DU MONDE 
CONNECT Echo Connect offre aux entreprises, organisations et organismes publics l’accès 
au réseau de L’Echo, pour partager leur vision, leurs idées et leurs solutions avec 
la communauté de L’Echo. Ageas est responsable du contenu. 
« Ageasie » 
« Comment ça, Ageas est en Asie ? » 
Vous n’avez pas idée du nombre de fois que l’on me pose cette question. Pourtant, nous y 
sommes un acteur d’envergure. Nous sommes le cinquième assureur-vie de Chine, le deuxième 
de Thaïlande et le troisième assureur en Malaisie. Et ce, en suivant un modèle très particulier, qui 
consiste à associer notre expérience internationale à l’expertise locale. Entre-temps, nous employons 
plus de 33.000 personnes et près de 170.000 agents en Asie. 
Aujourd’hui, les activités d’assurance en Asie représentent environ 15% de nos fonds propres, et représentent 
déjà 25% de notre bénéfice. Le tout en treize ans à peine ! De plus, il semblerait que les arbres grandissent 
jusqu’au ciel sur ce continent. La classe moyenne est en plein essor et le marché des assurances recèle encore un 
énorme potentiel. 
Il serait dès lors logique que notre volume d’activité en Asie dépasse celui que nous réalisons en Belgique. Car 
finalement, nous réalisons avec AG Insurance un peu plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires et la moitié du bénéfice 
du groupe sur une population de 11 millions de personnes, alors que la population d’Asie se chiffre en milliards. 
Nos activités dans les pays émergents sont un complément idéal au marché mature des assurances en Europe. Alors 
que le principal défi réside plutôt dans le contrôle de la croissance en Asie, le marché européen des assurances est aussi 
confronté à ses propres difficultés, telles que la nouvelle réglementation et les taux très bas. Mais Ageas est 
suffisamment flexible pour répondre à l’évolution du contexte dans lequel elle opère. Nous 
sommes convaincus que notre excellente position domestique et notre bonne 
liquidité, combinées à notre situation solide dans un certain nombre de 
marchés européens matures et notre position de tête sur 
plusieurs marchés émergents comme la Chine, la Malaisie, 
la Thaïlande, l’Inde et la Turquie, nous offrent de belles 
perspectives pour l’avenir. 
trois autres marchés : le Royaume-Uni, l’Europe continentale (qui com-prend 
également la Turquie) et l’Asie. Cette dernière région se montre 
d’ailleurs particulièrement performante. Ageas n’y travaille pas avec des 
filiales, mais en partenariat avec des leaders locaux et des marques répu-tées 
qui connaissent le marché mieux que quiconque. 
En plaçant ses propres collaborateurs dans le management, Ageas asso-cie 
à ces canaux de distribution son expertise dans le domaine du design 
de produits, de gestion des risques, de demandes d’indemnisation, de 
modèles actuariels… « Nous préférons être forts dans un nombre réduit 
de pays, que dans le ventre mou partout à la fois », explique le CEO Bart 
De Smet. « Notre objectif est d’atteindre le top 5 dans les pays où nous 
sommes présents. » 
Cette philosophie explique l’accent qui est mis sur des marchés émer-gents 
comme la Chine, l’Inde, la Malaisie ou la Thaïlande, ainsi que l’in-térêt 
porté à d’autres marchés qui combinent population dense, crois-sance 
rapide et faible pénétration des assurances, comme l’Indonésie, le 
Vietnam, le Cambodge et les Philippines. « Le Japon, la Corée du Sud et 
Taïwan sont en revanche des marchés totalement matures. Nous préfé-rons 
dès lors les éviter, parce que nous ne pouvons y jouer aucun rôle 
significatif » conclut Bart De Smet. 
Bart De Smet 
CEO Ageas 
achetons également des actions d’entreprises 
belges », explique Hans De Cuyper. « Notre por-tefeuille 
d’actions reste cependant relativement 
réduit parce que nous devons détenir trop de 
capitaux propres en contrepartie. En revanche, 
nous nous intéressons de plus en plus aux obliga-tions 
d’entreprises. Naturellement, nous investis-sons 
également beaucoup dans l’infrastructure 
et l’immobilier. » 
C’est ici le terrain de chasse d’AG Real Estate. 
Cette branche prend à son compte un tiers des 
6.100 salariés d’AG Insurance. L’un de ses projets 
le plus marquants est le programme « Écoles de 
Demain » (Scholen van Morgen) : il prévoit la 
construction de 165 nouvelles écoles à l’horizon 
2017 dans le cadre d’un partenariat public-privé 
avec la Région flamande. 
Partenariat 
Outre AG Insurance, Ageas est encore active sur 
Si Ageas n’existe que depuis cinq ans sous sa forme actuelle, 
les racines de l’assureur belge remontent au début du XIXe 
siècle. La compagnie originelle, AG Vie – pour Compagnie 
d’Assurances Générales sur la Vie, les Fonds Dotaux et les 
Survivances –, a en effet été fondée en 1824. Après une série 
d’acquisitions, la compagnie d’assurances rejoint le nouveau 
groupe Fortis en 1990. Fortis absorbera ensuite la CGER et la Générale 
de Banque, pour transférer toutes les activités d’assurances dans Fortis 
AG. 
Pourtant, ce ne sera pas une réussite. ABN Amro est un trop gros pois-son, 
et Fortis doit finalement être sauvée par les contribuables belges, 
néerlandais et luxembourgeois. 
En mai 2009, le gouvernement belge vend Fortis Banque au groupe 
français BNP Paribas. Les activités dans les assurances sont alors héber-gées 
dans Fortis Holding, qui adopte un an plus tard la dénomination 
Ageas. Entre-temps, les activités d’assurances belges du holding ont déjà 
été rebaptisées AG Insurance. 
Leader sur le marché 
Cinq ans plus tard, Ageas fait partie du club fermé des vingt plus grands 
assureurs d’Europe. Le groupe compte plus de 13.000 collaborateurs 
dans les entités consolidées, et plus de 33.000 dans les entités non 
consolidées. Les primes encaissées dépassent les 23 milliards d’euros 
par an. 
En Belgique, Ageas est le leader du marché de l’assurance-vie 
individuelle et des employee benefits, par l’intermédiaire d’AG 
Insurance. C’est également l’un des principaux acteurs dans le 
segment « non-vie », c’est-à-dire les assurances qui couvrent l’incendie, 
les accidents et les risques divers. En Belgique par exemple, un million de 
voitures sont assurées par AG Insurance. 
Ce marché de l’assurance non-vie commence cependant à être saturé en 
Europe, affirme Hans De Cuyper, Chief Financial Officer (CFO) d’AG 
Insurance. Il voit en revanche un potentiel de croissance dans le domaine 
de l’État-providence et des soins de santé. « On note par exemple une 
augmentation des besoins de couverture pour les maladies graves et les 
frais médicaux, ainsi que pour les produits liés au vieillissement de la 
population, comme les pensions ou l’assurance dépendance, lorsqu’une 
personne ne peut plus prendre soin d’elle même. » 
Investisseur 
AG Insurance est également un investisseur important dans l’économie 
belge. « Nous détenons énormément d’obligations publiques mais nous 
Cette 
semaine 
> 
© Thierry du Bois 
LES RACINES 
EN BELGIQUE, 
LA TÊTE 
EN ASIE 
Un vieil arbre en fleurs, avec quelques branches qui 
s’étendent rapidement. C’est la métaphore qui définit 
le mieux Ageas. Le groupe belge d’assurance profite 
pleinement de l’essor asiatique.
« NOUS DEVONS 
continuer de 
pour chaque paysan une prime qu’il pourra dif-ficilement 
payer individuellement. Nous leur 
offrons de souscrire une assurance en groupe. 
Génial, non ? N’oubliez pas que, dans ces pays, 
les inondations sont souvent une question de 
vie ou de mort. » 
Fuseaux horaires 
Ageas a-t-elle l’ambition de déployer son 
expérience des marchés émergents en dehors 
d’Asie ? « L’Asie et l’Europe sont des marchés 
très complémentaires », rétorque le directeur 
d’Ageas, Bart De Smet. « Faisons d’abord en 
sorte de réussir là-bas. D’autant que ce conti-nent 
présente encore d’autres avantages. Les 
fuseaux horaires y sont nos alliés, par exemple. 
Quand nous commençons à travailler le matin 
en Europe, il est midi en Asie. Il est ainsi plus 
facile de discuter ensemble, par vidéoconfé-rence 
par exemple. » 
« Si nous ajoutons un pôle latino-américain, 
nous serons confrontés à un nouveau fuseau 
portrait 
Le marché de l’assurance est en forte croissance 
en Asie. Ageas en récolte les fruits grâce à un 
remarquable système de partenariat, dans le 
respect de la culture locale. 
horaire qui nous obligera à modifier toute notre organisation », 
remarque Bart De Smet. « Il sera impossible de réunir tous les 
acteurs-clés au même moment. C’est pourquoi nous nous 
concentrons sur ces deux régions. Naturellement, aucune déci-sion 
n’est éternelle. » 
Plus sûrs d’eux 
Les acteurs locaux aussi veulent continuer à aller de l’avant. 
« Nos partenaires attendent de nous que nous continuions à 
leur apporter de la valeur ajoutée », explique Filip Coremans. 
« Nous ne pouvons donc pas nous reposer sur nos lauriers ou 
faire preuve de suffisance. Nous devons continuer à séduire : 
rester attentifs à ce qui change et beaucoup parler et écouter. 
L’Asie d’il y a 10 ans n’est pas l’Asie d’aujourd’hui. Les 
Asiatiques ont gagné en assurance, mais ils ont également 
développé d’autres besoins. » 
« En Chine par exemple, notre partenaire parle de plus en plus 
de s’étendre à l’étranger », poursuit le CRO. « Naturellement, 
nous possédons l’expérience nécessaire. Mais nous avons éga-lement 
des partenaires dans des pays voisins, qui verraient ainsi 
la concurrence s’intensifier. Donc oui, la situation reste intéres-sante. 
» (il rit) 
- « Est-il vrai qu’il est très difficile de dire non dans de nom-breuses 
cultures asiatiques ? » 
- « Oui. En Malaisie, ils n’ont même pas de véritable mot pour 
dire "non". » 
- « En fait, ils disent donc oui à chaque fois que vous demandez 
quelque chose. » 
- « Plus ou moins. » 
- « Et si cela ne marche pas ? Vous avez demandé quelque 
chose, et ils ont répondu "oui". » 
- « Pas du tout, c’est très subtil. Ils ont dit non, mais vous n’avez 
pas compris. » 
Filip Coremans sourit face à notre regard interloqué. Fort 
d’une expérience d’une dizaine d’années en Asie, ce pionnier 
connaît les usages locaux comme nul autre. L’actuel Chief Risk 
Officer (CRO) d’Ageas à Bruxelles a successivement travaillé 
quatre ans en Malaisie, trois ans en Inde et cinq ans à Hong 
Kong. « L’âge d’or », se souvient-il. « Tous ceux qui travail-laient 
là-bas à l’époque sont tombés amoureux de cette 
région. » 
« Stoïque vis-à-vis de l’extérieur, très sensible à l’intérieur » : 
telle est sa description de l’Asie. C’est d’ailleurs la raison pour 
laquelle vous devez vous y rendre vierge de toute compétence. 
« Vous devez être ouvert au fait que si quelque chose ne fonc-tionne 
pas, c’est de votre faute. Car vous n’avez pas compris 
comment il fallait procéder. » 
Cette humilité – « typiquement belge » – est notamment à la 
base de la réussite des partenariats mis sur pied par Ageas. « Si 
vous voulez vous engager avec les meilleurs, vous devez aussi 
pouvoir faire des compromis. Notre background de fédéralisme 
nous procure un peu plus de flexibilité concernant tout ce qui 
relève du contrôle et de l’influence. » 
Ageas laisse ainsi le branding et le contrôle à ses partenaires 
locaux. « Notre ambition n’est pas de voir flotter le drapeau 
d’Ageas partout : nous voulons avant tout construire des cham-pions 
locaux », poursuit Filip Coremans. « D’ailleurs, les plus 
grands assureurs de France sont des Français, ceux de Belgique, 
des Belges. Pourquoi en irait-il différemment en Asie ? » 
Dans cette collaboration, Ageas doit aussi tenir compte du 
poids de la hiérarchie en Asie, souffle encore Filip Coremans. 
« Nous essayons toujours d’envoyer une personne du même 
niveau hiérarchique aux réunions. Si Jozef De Mey, le président 
d’Ageas, n’y avait pas joué un rôle aussi important, nous n’au-rions 
jamais pu mettre le pied dans la porte en Chine. Ils veulent 
un président pour parler avec leur président. Pour eux, c’est une 
question de respect. » 
Le bâton dans le sol 
Hans De Cuyper, l’actuel CFO d’AG Insurance, a également tra-vaillé 
en Asie pendant des années, notamment à Hong Kong et 
en Malaisie. « Je trouve qu’ici, nous nous préoccupons surtout 
de préserver le présent, parfois même de gérer le déclin. 
En Asie, on construit l’avenir. Ils comblent leur retard en gardant 
les yeux grand ouverts et en nous copiant. Sauf pour nos 
erreurs, bien sûr. » 
Le monde de l’assurance aussi est en plein essor en Orient, 
signale Hans De Cuyper. « Ici, en Europe, nous réfléchissons très 
longtemps, nous analysons toutes les options. Là, le marché 
nous force à aller de l’avant, quitte à rectifier par la suite. » 
« La chose la plus passionnante que j’ai apprise en Asie ? À sor-tir 
des sentiers battus », indique Hans De Cuyper. « Oser remet-tre 
en cause ce qui est d’usage sur notre marché domestique, 
tester les limites de ce qui est possible. Lorsqu’on se rend à 
l’étranger, on remarque souvent qu’il est possible de procéder 
autrement. Ainsi avons-nous vu comment l’assurance dépasse 
le traditionnel système de l’indemnisation pour se focaliser sur 
le bien-être total du client en Malaisie. Et cette approche fonc-tionne. 
» 
Un autre exemple ? L’idée qu’un assureur n’a rien à offrir aux 
couches inférieures de la population, explique Hans De Cuyper. 
« C’est possible à condition de changer d’approche. Dans une 
région rurale par exemple, nous plantons un bâton dans le sol, 
nous traçons une marque à la craie à une certaine hauteur et 
nous disons aux paysans : si l’eau arrive ici, vous êtes indemni-sés. 
De cette manière, nous ne sommes pas obligés de calculer 
Assurer tout 
en respectant 
la religion locale 
Plusieurs pays du sud-est de l’Asie abritent une 
importante population musulmane. Cela a-t-il 
un impact sur les activités d’un assureur ? Oui, 
car la loi islamique n’autorise pas l’assurance 
telle que l’Occident la conçoit. 
En Malaisie, Ageas détient une participation de 
près de 31% dans Etiqa Takaful, le numéro un 
absolu de l’assurance islamique, ou Takaful. 
Quel est le problème ? 
Trois éléments de la charia ou loi islamique inter-disent 
les assurances conventionnelles. Le pre-mier 
est l’incertitude (« gharar »), ce qui se tra-duit 
par le fait que ni le moment, ni le montant 
du dédommagement ne sont connus au début 
du contrat. Ensuite, la charia interdit les intérêts 
© DOC 
SÉDUIRE » 
Hong Kong reste une région qui recèle d’énormes opportunités 
2
« Si seulement nous 
pouvions rééditer dix 
fois notre success-story 
thaïlandaise… » 
La Chine et la Thaïlande en sont les meilleures preuves : 
Ageas a choisi le bon modèle pour planter son drapeau 
en Asie. Un modèle qui consiste à enregistrer une forte 
croissance à l’aide de participations minoritaires. 
En moins de 15 ans, l’Asie est devenue la deuxième source de 
bénéfices d’Ageas. Derrière la Belgique, mais devant le 
Royaume-Uni et l’Europe continentale. « D’autres assureurs 
se sont rendus en Asie avec l’idée qu’ils devaient tout surveil-ler, 
tout contrôler. Et si possible être propriétaires de ces 
entreprises », sourit Filip Coremans, Chief Risk Officer d’Ageas. 
« Nous avons appliqué une philosophie totalement 
différente. » 
La grande réussite d’Ageas trouve son origine dans son 
modèle de partenariat, explique-t-il. « Nous choisissons 
uniquement des partenaires très sérieux. Ce sont généra-lement 
de grandes institutions financières bien gérées, 
qui disposent également d’une marque forte. Et si pos-sible, 
cotées en Bourse, afin qu’elles soient aussi sous la 
surveillance des marchés financiers. En Thaïlande par 
exemple, Ageas détient une participation de 31% dans 
Muang Thai Life, une joint-venture avec l’éminente 
famille Lamsam et la Kasikornbank, troisième banque du 
pays. Cette dernière gère plus de 1.000 filiales, pour un 
total bilantaire de 51 milliards d’euros et une capitalisation 
boursière de 11 milliards d’euros. Muang Thai Life a rapide-ment 
conquis la première position en termes de nouvelles 
polices en Thaïlande. » 
« J’aimerais que nous rééditions une dizaine de fois cette suc-cess- 
story thaïlandaise », poursuit Filip Coremans. « Quand nous 
y sommes arrivés en 2004, Kasikornbank était numéro 7 en matière 
d’encaissement de primes dans l'assurance-vie ; dix ans plus tard, nous 
sommes déjà numéro 2. L’an prochain, nous aurons récupéré la totalité 
du montant que nous y avons investi depuis 2004. » 
Classe moyenne 
L’autre grande réussite d’Ageas est la Chine, où le groupe belge d’assurance 
détient un quart de Taiping Life. Le propriétaire de cet assureur est égale-ment 
coté en Bourse (à Hong Kong), avec une capitalisation boursière de 
plus de 3 milliards d’euros. 
Il subsiste des opportunités, souligne le CEO Bart De Smet. « Ce n’est pas 
parce que la croissance est retombée à “seulement” 6 ou 7% en Chine que 
le marché de l’assurance ne peut pas se développer à un rythme de 20 à 
25%. Ce pays allie une classe moyenne en plein essor et un faible taux de 
pénétration pour les assurances. En d’autres termes, il a un important retard 
à combler. » 
(« riba »), comme les garanties de taux dans les 
assurances-vie. Elle inclut également l’interdic-tion 
d’investir dans certains secteurs comme les 
brasseries, les casinos… Enfin, il y a l’interdiction 
du jeu (« maysir »). Pour un musulman, payer 
une prime pour un dommage futur qui reste 
incertain revient à jouer à un jeu de hasard. 
Quelle est la solution ? 
Au lieu de verser une prime comme le prévoit le 
contrat d’assurance traditionnel, les participants 
paient une contribution à un fonds commun, 
appelé Takaful. Chaque participant signe alors 
un contrat par lequel il s’affilie au groupe et 
accepte d’aider les autres participants si l’un 
d’entre eux subit une perte déterminée. 
C’est donc une sorte de mutualité qui est orga-nisée 
en échange d’une commission pour l’assu-reur. 
Le modèle est-il importable 
en Europe ? 
L’expérience qu’accumule Ageas avec le Takaful 
peut-elle lui être utile dans nos contrées ? 
L’Europe abriterait 38 millions de musulmans. 
Mais la majorité d’entre eux habitent en Europe 
centrale et en Europe de l’Est, en Russie et en 
Allemagne, des marchés où Ageas n’est pas pré-sente 
ou dont elle s’est retirée. Si cette option ne 
semble pas envisageable dans l’immédiat, rien 
ne dit qu’à plus long terme elle ne sera pas 
explorée. 
> 
EUROPE CONTINENTALE 
(Luxembourg, Italie, Turquie, 
France, Portugal) 
• 1.070 collaborateurs 
• 4,9 millions de clients 
• 1,5 million de voitures assurées 
• 1,75 million de logements assurés 
•N° 1 en Vie au Portugal 
•N° 4 en Non-Vie en Turquie 
•N° 2 en matière de libre prestation de 
srevices au Luxembourg 
Conseiller du 
maharadjah 
Ceux qui partent à l’étranger pour Ageas 
doivent donner satisfaction au partenaire local. 
« Le partenaire local fournit la marque et la distribution, nous apportons l’expertise 
internationale. C’est le deal », explique Filip Coremans, CRO d’Ageas. « Nous avons dès 
lors besoin d’excellents profils techniques : actuaires, spécialistes de la gestion des risques 
ou directeurs financiers… » Les candidats intéressés font l’objet d’un screening approfondi, 
embraie Hans De Cuyper, directeur financier d’AG Insurance. « Il est crucial de trouver la personne 
idéale. En Malaisie par exemple, nous avons quatre personnes en poste chez notre partenaire local, 
sur un total de plus de 10.000 salariés. Dans un tel cas de figure, nous n’avons aucune marge d’erreur. » 
« Ces expatriés doivent aimer l’aventure, éviter de trop réfléchir en termes de politique et avoir la matu-rité 
et la compétence nécessaires pour gagner la confiance du CEO local », complète Filip Coremans. « Ils 
savent qu’ils ne feront pas carrière là-bas, mais qu’ils pourront progresser chez Ageas si notre partenaire 
est satisfait de leur travail. En fait, ce sont de véritables ambassadeurs d’Ageas. Ce rôle de « conseiller du 
roi » est fondé sur l’influence, pas le contrôle. C’est une méthode qui fonctionne très bien en Asie, car elle 
permet de mettre des mesures en place dans un grand respect. » 
Les meilleures pratiques 
Ageas exploite habilement les meilleures pratiques des partenariats pour améliorer le service 
dans les autres pays. Pour autant, il ne s’agit pas uniquement de transférer des connais-sances 
: les collaborateurs aussi doivent être mobiles. « La valeur ajoutée d’un expatrié 
augmente rapidement les deux ou trois premières années pour plafonner ensuite », 
explique Filip Coremans. « C’est le cas dans toutes les fonctions managériales. 
C’est pourquoi il convient également d’organiser une rotation des expa-triés, 
afin de générer régulièrement de nouvelles idées. De plus, 
ces expatriés construisent ainsi un réseau dont Ageas pro-fite 
également. » 
Ageas dans le monde 
BELGIQUE 
• 3,7 millions de clients 
• 1.006.000 de voitures assurées 
• 1.325.000 de logements assurés 
• 6.083 collaborateurs 
•Distribution d’assurances via BNP Paribas Fortis, 
Fintro, bpost banque et courtiers indépendants 
•N° 1 en Vie 
•N° 2 en Non-Vie 
ROYAUME-UNI 
• 9,2 millions de clients 
• 3,6 millions de voitures assurées 
• 2,8 millions de ménages avec assurances habitation 
• 5.777 collaborateurs 
•N° 2 dans l’assurance voiture particulière 
•N° 6 en Non-Vie 
ASIE 
(Hong Kong, Chine, Thaïlande, 
Malaisie, Inde) 
• 18 millions de clients 
• 170.000 agents 
•N° 6 en Vie en Chine 
•N° 2 en Vie en Malaisie 
•N° 1 en Non-Vie en Malaisie 
•N° 2 en Vie en Thaïlande 
•N° 5 en Non-Vie en Thaïlande 
•N° 5 en réseau d’agents à Hong Kong 
Source : Ageas, chiffres de fin décembre 2013 
© DOC © DOC 
ACTEURS D’ENVERGURE MONDIALE
interview 
« Nous voulions 
ÊTRE TRÈS CLAIRS 
ENVERS TOUT 
LE MONDE » 
Jozef De Mey, le président Ageas, entrevoit un avenir radieux, sur 
lequel plane cependant l’ombre du passé. « Il est impossible de 
prévoir quand se termineront les actions juridiques en cours contre 
nous. Elles sont d’une incroyable complexité. » 
De Mey : « La communication et la transparence 
figurent dans notre ADN. Nous voulons dire 
comment nous allons et quels défis nous pré-voyons 
pour le futur. » 
« Pour les actionnaires institutionnels, il y a les 
investor relations et les roadshows classiques, 
auxquels participent toutes les sociétés cotées en 
Bourse. Nous fournissons également des explica-tions 
après chaque résultat trimestriel. » 
« Pour les actionnaires particuliers belges, nous 
avons fondé l’Ageas Club (lire ci-contre). En 
outre, nous tenons également un stand trois fois 
par an, aux happenings de la VFB et de Finance 
Avenue. Enfin, Bart De Smet chatte régulière-ment 
avec les lecteurs de L'Echo et du Tijd. » 
Un autre canal intéressant est le blog de Koen 
Devos, Head Investor Relations, sur la page d’ac-cueil 
du site internet d’Ageas. Il y discute chaque 
semaine de l’évolution de l’action. 
Ageas applique une politique de dividende 
claire. Elle distribue entre 40 et 50% du 
bénéfice annuel des activités d’assurance à 
ses actionnaires. 
Jozef De Mey, président d’Ageas, préconise une com-munication 
claire avec les actionnaires. Et cela commence 
par une stratégie transparente. « L’actionnaire doit savoir ce 
qu’il peut attendre de nous. C’est pourquoi nous avons 
annoncé fin 2009 que nous allions nous concentrer sur 
l’Europe et sur l’Asie. Une décision qui impliquait également 
une réévaluation de notre portefeuille, et nous a amenés à quitter des 
marchés comme la Russie et l’Ukraine. » 
On recense de nombreux marchés émergents. Pourquoi vous 
concentrer sur l’Asie ? 
De Mey : « Lorsque l’on analysait les marchés émergents au début du siè-cle, 
on avait deux options : soit l’Europe de l’Est, soit l’Asie. À l’époque, 
je trouvais que nous arrivions dix ans trop tard pour la première. Tous les 
grands assureurs européens y étaient déjà présents. » 
A posteriori, l’Asie était-elle le bon choix ? 
De Mey : « Treize ans plus tard, nous sommes encore très heureux de 
notre décision. Naturellement, il faut pouvoir se montrer patient sur les 
marchés émergents. Ils sont petits, ils doivent encore se développer. Ceci 
dit, ils ont déjà acquis un certain poids. Regardez la Chine et la 
Thaïlande, deux marchés où les assurances enregistrent une croissance 
de 20 à 25% par an. L’Asie représente aujourd’hui 15% de nos activités, 
mais apporte un quart des primes perçues et des bénéfices d’Ageas. » 
Ces cinq dernières années, 
nous avons investi environ 
2 milliards d’euros et 
distribué le même montant 
aux actionnaires. » 
Le groupe financier Ping An détient 5,2% d’Ageas. Cette 
connexion chinoise peut-elle contribuer à ouvrir des portes en 
Asie ? 
De Mey : « Non. En Chine, nous sommes même un grand concurrent de 
Ping An avec Taiping Life, une compagnie dans laquelle nous possédons 
une participation de 25%. » 
« Gardez le contact avec vos actionnaires, qu’ils détiennent une 
centaine d’actions ou une participation de 4%. » C’est ce que 
conseillait le CEO Bart De Smet dans une tribune. Comment Ageas 
procède-t-elle dans la pratique ? 
~ Jozef De Mey, président d’Ageas 
“ 
4 
Le roi Philippe, encore prince à l’époque, 
lors de la mission économique. 
© DOC 
« Une mission 
princière attire 
l’attention sur 
nos activités en 
Asie » 
Les contacts locaux et les contrats existent déjà. Une mission prin-cière 
n’a donc plus aucune utilité à cet égard pour Ageas. 
Cependant, une mission de ce genre permet aussi de consolider les 
liens avec les partenaires locaux, et d’accroître la notoriété et la 
connaissance des activités d’Ageas auprès des dirigeants belges. 
Fin novembre, ce sera la troisième fois qu’Ageas participe à une mission 
commerciale belge dans un pays où elle est déjà active. Après la Turquie en 
2012 et la Thaïlande en 2013, ce sera le tour de la Malaisie. 
« Contrairement à la plupart de nos collègues, nous ne participons pas à 
cette mission princière pour conclure des contrats locaux », explique le CEO 
Bart De Smet. « Pour nous, c’est surtout l’occasion de montrer qu’Ageas s’est 
constitué une excellente position sur ce marché avec son partenaire – 
Maybank – en Malaisie. Nous pouvons ainsi clarifier le profil du groupe. 
Aujourd’hui, de nombreuses personnes s’étonnent encore lorsque je leur 
explique ce que nous faisons en Malaisie et la position que nous y occupons. 
Les missions princières nous aident à attirer l’attention sur cet aspect de 
nos activités. » 
Prestige et estime 
« Pour nos partenaires locaux, c’est un honneur de pouvoir participer à de 
telles missions », poursuit Bart De Smet. « Le Prince Philippe a accédé au 
trône peu après son passage en Thaïlande en 2013, ce qui a encore accru le 
prestige du CEO local qui l’a rencontré. En Asie, le respect pour les person-nalités, 
les structures et les institutions est énorme. » 
Et pour le CEO, est-ce une corvée ou un plaisir ? « Heureusement, je trouve 
du plaisir dans tout ce que je fais », sourit Bart De Smet. « Et avec des activi-tés 
aussi variées, on ne s’ennuie jamais. En Malaisie, je vais rencontrer des 
dirigeants politiques et des investisseurs, rendre visite à des partenaires 
locaux, déjeuner avec nos collaborateurs sur place, tenir des conférences de 
presse… Les quelques jours que je passerai là-bas seront donc largement 
rentabilisés. »
De Mey : 
« C’est vrai. 
Le holding pos-sède 
un trésor de 
guerre considérable 
(Jozef De Mey entend par là 
une position nette de trésorerie de 
1,5 milliard d’euros, un matelas que détient Ageas en plus des réserves 
de capitaux imposées par la loi aux filiales en assurance, NDLR.). Nous 
l’utilisons avant tout pour financer la croissance interne et les acquisi-tions. 
En l’absence d’opportunités intéressantes, nous ristournons cet 
argent à nos actionnaires. Ces cinq dernières années, nous avons investi 
environ 2 milliards d’euros dans nos activités, et distribué à peu près le 
même montant aux actionnaires sous la forme de dividendes et du 
rachat d’actions propres. » 
Votre CEO disait qu’Ageas n’était pas une action de bon père de 
famille. Partagez-vous son opinion ? 
De Mey : « Quelle est la définition d’une action de bon père de famille ? 
Ceux qui achètent une action doivent savoir qu’elle comporte un risque. 
Nous sommes un assureur, et nous voulons développer cette activité. 
Mais si un investisseur achète une action Ageas, il doit savoir qu’il y a 
actuellement des actions juridiques en cours contre la société. Nous ne 
cachons rien à ce propos. » 
L’action qui saute le plus aux yeux est celle de FortisEffect. En 
tant qu’héritier juridique de Fortis, Ageas a été condamnée pour 
communication trompeuse entre le 29 septembre et le 1er octobre 
2008. 
De Mey : « Je ne suis toujours pas convaincu qu’il y ait eu une communi-cation 
trompeuse à l’époque, mais bon, le juge a tranché. En tant que 
conseil d’administration, notre devoir consiste à présent à combattre 
cette décision dans l’intérêt de la société (Ageas s’est pourvue en 
Cassation contre l’arrêt, NDLR). » 
Ne craignez-vous pas un effet en cascade ? D’autres actions 
Fortis courent sur des périodes plus longues, et les réparations 
pourraient être beaucoup plus importantes. 
De Mey : « Non, pas vraiment. FortisEffect reste un cas isolé. Je veux sou-ligner 
ceci : si nous devons payer des indemnités avant que le pourvoi en 
Cassation ait été tranché et si nous obtenons gain de cause par la suite, 
nous devrons récupérer cet argent. Cela montre toute la complexité du 
dossier. » 
Combien de temps Ageas sera-t-elle encore poursuivie par les 
actions juridiques de l’ère Fortis ? 
De Mey : « Impossible de fixer une date. Lorsqu’on me pose cette ques-tion, 
il m’arrive de répondre : 100 ans. C’est de l’humour, ce ne sera pas 
autant, mais ce sera encore long. » 
ACTEURS D’ENVERGURE MONDIALE 
Ageas et ses parties 
prenantes 
«Nous avons fait le choix de la trans-parence 
», martèle Bart De Smet, 
CEO d’Ageas. « Au moment de la 
crise de l’euro par exemple, nous 
avons été parmi les premiers à publier la compo-sition 
détaillée de notre portefeuille de titres 
publics. Cette ouverture n’est pas toujours 
agréable, mais notre cohérence contribue à 
gagner la confiance des investisseurs et des ana-lystes. 
En témoignent les récompenses que nous 
a décernées l’Association belge des analystes 
financiers en 2012 et 2014 pour notre commu-nication. 
» 
Le personnel aussi est informé et impliqué. 
Chaque trimestre, nos salariés peuvent poser 
des questions à Bart De Smet et ses collègues 
sur le parcours de l’entreprise, dans le cadre 
d’une séance de chat. Ageas fait également 
preuve d’une grande transparence vis-à-vis du 
monde financier en général et de ses action-naires 
en particulier. 
Nous avons posé quelques questions à Jozef 
De Mey au sujet de ces derniers. 
Qui est l’actionnaire type d’Ageas ? 
De Mey : « Compte tenu du passé Fortis, 
1 
nous distinguons trois types d’actionnaires. Le 
premier groupe est composé des actionnaires 
qui l’étaient déjà avant septembre-octobre 
2008 et le sont toujours. Le deuxième groupe 
est également composé d’actionnaires “histo-riques”, 
à cette différence près qu’eux ont 
racheté après l’implosion de l’action et ont 
ainsi récupéré une grande partie de leurs 
pertes. Enfin, il y a les nouveaux actionnaires 
qui sont arrivés après octobre 2008. Nous 
estimons que ces nouveaux actionnaires sont 
désormais majoritaires. » 
En 2009, Ageas était encore une 
action spéculative, avec beaucoup 
de fonds à effet de levier parmi ses 
actionnaires. Quelles relations 
entreteniez-vous avec eux ? 
De Mey : « Chacun a le droit d’acheter ou de 
vendre une action. Mais si un fonds à effet de 
levier essaye d’exercer une influence sur notre 
stratégie, pourquoi devrais-je l’écouter ? Il ne 
sera plus là demain. Leur stratégie à court 
terme ne va pas modifier notre stratégie à long 
terme. » 
Que peut attendre un actionnaire 
d’Ageas ? 
De Mey : « Un actionnaire doit naturellement 
croire en notre stratégie, sans quoi il ne doit 
pas acheter ou conserver ses actions. Mais il 
doit en tout cas nous évaluer sur notre capa-cité 
à tenir nos promesses. Et je pense en toute 
modestie que nous y sommes parvenus haut la 
main. Mais il revient bien entendu aux action-naires 
d’en juger. » 
2 
3 
Ageas Club 
• L’Ageas Club existe déjà depuis avril 2011. Ses 
quelque 3.000 membres reçoivent régulièrement des 
newsletters et des flashs d’information qui expliquent 
les événements du trimestre précédent et à venir. 
• L’Ageas Club organise régulièrement des conférences avec 
des orateurs internes et externes. Des figures-clés du monde de 
la finance comme Jos Clijsters et Peter De Keyzer sont déjà 
venues y exposer leurs idées. Le 9 décembre, ce sera le tour de 
Koen Van Gerven, CEO de bpost. Bart De Smet et les autres 
membres de la direction y sont présents en nombre et prêtent 
une oreille attentive à toutes les questions, suggestions... 
• Il n’est pas nécessaire de détenir des actions pour être 
membre du club. Un simple intérêt pour le groupe 
d’assurance suffit. 
Il est possible de s’inscrire sur 
ageas.com/membre 
© Frank Toussaint 
© DOC 
A suivre 
sur 
www.lecho.be/ 
acteursmondiaux
D’ENVERGURE MONDIALE 
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Découvrez samedi prochain dans votre journal 
l’acteur d’envergure mondiale Soudal. 
Soudal, la persévérance au niveau international 
“ 
COMMENT LES ENTREPRISES BELGES PARTENT À LA CONQUÊTE DU MONDE 
Nous grandissons parce que 
nous recherchons des lieux où 
nous pouvons commencer à petite 
échelle et nous étendre peu à peu. » 
~ Vic Swerts, Président de Soudal 
PROCHAINES PARUTIONS 
22 novembre 2014 > Soudal 
29 novembre 2014 > Cartamundi 
6 décembre 2014 > Jan De Nul Group 
13 décembre 2014 > Univeg 
20 décembre 2014 > Vandemoortele 
Pour les autres acteurs de la série : 
Katoen Natie: www.lecho.be/acteursmondiaux/katoennatie 
Votre société est un « Acteur d’envergure mondiale » ? 
Vous souhaitez participer à cette série exclusive ? Contactez 
Hans De Rore, hans.de.rore@mediafin.be, Tél.: 02.422.05.01 
Dirk Vandekerckhove, dirk.vandekerckhove@mediafin.be, Tél.: 02.423.16.48

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Acteursmondiale lecho 20141115

  • 1. ACTEURS D’ENVERGURE MONDIALE Avec une superficie de 30.528 kilomètres carrés, la Belgique n’est qu’un infime petit point sur la carte du monde. Et pourtant, ce territoire pas plus grand qu’une tête d’épingle à l‘échelle du globe terrestre regorge d’acteurs d’envergure internationale. Des entreprises parties à la conquête du marché mondial. Quelle est la clé de leur succès ? Vous le découvrirez en lisant la série « Acteurs d’envergure mondiale ». ENTREPRISE 2 : AGEAS 15 novembre 2014 COMMENT LES ENTREPRISES BELGES PARTENT À LA CONQUÊTE DU MONDE CONNECT Echo Connect offre aux entreprises, organisations et organismes publics l’accès au réseau de L’Echo, pour partager leur vision, leurs idées et leurs solutions avec la communauté de L’Echo. Ageas est responsable du contenu. « Ageasie » « Comment ça, Ageas est en Asie ? » Vous n’avez pas idée du nombre de fois que l’on me pose cette question. Pourtant, nous y sommes un acteur d’envergure. Nous sommes le cinquième assureur-vie de Chine, le deuxième de Thaïlande et le troisième assureur en Malaisie. Et ce, en suivant un modèle très particulier, qui consiste à associer notre expérience internationale à l’expertise locale. Entre-temps, nous employons plus de 33.000 personnes et près de 170.000 agents en Asie. Aujourd’hui, les activités d’assurance en Asie représentent environ 15% de nos fonds propres, et représentent déjà 25% de notre bénéfice. Le tout en treize ans à peine ! De plus, il semblerait que les arbres grandissent jusqu’au ciel sur ce continent. La classe moyenne est en plein essor et le marché des assurances recèle encore un énorme potentiel. Il serait dès lors logique que notre volume d’activité en Asie dépasse celui que nous réalisons en Belgique. Car finalement, nous réalisons avec AG Insurance un peu plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires et la moitié du bénéfice du groupe sur une population de 11 millions de personnes, alors que la population d’Asie se chiffre en milliards. Nos activités dans les pays émergents sont un complément idéal au marché mature des assurances en Europe. Alors que le principal défi réside plutôt dans le contrôle de la croissance en Asie, le marché européen des assurances est aussi confronté à ses propres difficultés, telles que la nouvelle réglementation et les taux très bas. Mais Ageas est suffisamment flexible pour répondre à l’évolution du contexte dans lequel elle opère. Nous sommes convaincus que notre excellente position domestique et notre bonne liquidité, combinées à notre situation solide dans un certain nombre de marchés européens matures et notre position de tête sur plusieurs marchés émergents comme la Chine, la Malaisie, la Thaïlande, l’Inde et la Turquie, nous offrent de belles perspectives pour l’avenir. trois autres marchés : le Royaume-Uni, l’Europe continentale (qui com-prend également la Turquie) et l’Asie. Cette dernière région se montre d’ailleurs particulièrement performante. Ageas n’y travaille pas avec des filiales, mais en partenariat avec des leaders locaux et des marques répu-tées qui connaissent le marché mieux que quiconque. En plaçant ses propres collaborateurs dans le management, Ageas asso-cie à ces canaux de distribution son expertise dans le domaine du design de produits, de gestion des risques, de demandes d’indemnisation, de modèles actuariels… « Nous préférons être forts dans un nombre réduit de pays, que dans le ventre mou partout à la fois », explique le CEO Bart De Smet. « Notre objectif est d’atteindre le top 5 dans les pays où nous sommes présents. » Cette philosophie explique l’accent qui est mis sur des marchés émer-gents comme la Chine, l’Inde, la Malaisie ou la Thaïlande, ainsi que l’in-térêt porté à d’autres marchés qui combinent population dense, crois-sance rapide et faible pénétration des assurances, comme l’Indonésie, le Vietnam, le Cambodge et les Philippines. « Le Japon, la Corée du Sud et Taïwan sont en revanche des marchés totalement matures. Nous préfé-rons dès lors les éviter, parce que nous ne pouvons y jouer aucun rôle significatif » conclut Bart De Smet. Bart De Smet CEO Ageas achetons également des actions d’entreprises belges », explique Hans De Cuyper. « Notre por-tefeuille d’actions reste cependant relativement réduit parce que nous devons détenir trop de capitaux propres en contrepartie. En revanche, nous nous intéressons de plus en plus aux obliga-tions d’entreprises. Naturellement, nous investis-sons également beaucoup dans l’infrastructure et l’immobilier. » C’est ici le terrain de chasse d’AG Real Estate. Cette branche prend à son compte un tiers des 6.100 salariés d’AG Insurance. L’un de ses projets le plus marquants est le programme « Écoles de Demain » (Scholen van Morgen) : il prévoit la construction de 165 nouvelles écoles à l’horizon 2017 dans le cadre d’un partenariat public-privé avec la Région flamande. Partenariat Outre AG Insurance, Ageas est encore active sur Si Ageas n’existe que depuis cinq ans sous sa forme actuelle, les racines de l’assureur belge remontent au début du XIXe siècle. La compagnie originelle, AG Vie – pour Compagnie d’Assurances Générales sur la Vie, les Fonds Dotaux et les Survivances –, a en effet été fondée en 1824. Après une série d’acquisitions, la compagnie d’assurances rejoint le nouveau groupe Fortis en 1990. Fortis absorbera ensuite la CGER et la Générale de Banque, pour transférer toutes les activités d’assurances dans Fortis AG. Pourtant, ce ne sera pas une réussite. ABN Amro est un trop gros pois-son, et Fortis doit finalement être sauvée par les contribuables belges, néerlandais et luxembourgeois. En mai 2009, le gouvernement belge vend Fortis Banque au groupe français BNP Paribas. Les activités dans les assurances sont alors héber-gées dans Fortis Holding, qui adopte un an plus tard la dénomination Ageas. Entre-temps, les activités d’assurances belges du holding ont déjà été rebaptisées AG Insurance. Leader sur le marché Cinq ans plus tard, Ageas fait partie du club fermé des vingt plus grands assureurs d’Europe. Le groupe compte plus de 13.000 collaborateurs dans les entités consolidées, et plus de 33.000 dans les entités non consolidées. Les primes encaissées dépassent les 23 milliards d’euros par an. En Belgique, Ageas est le leader du marché de l’assurance-vie individuelle et des employee benefits, par l’intermédiaire d’AG Insurance. C’est également l’un des principaux acteurs dans le segment « non-vie », c’est-à-dire les assurances qui couvrent l’incendie, les accidents et les risques divers. En Belgique par exemple, un million de voitures sont assurées par AG Insurance. Ce marché de l’assurance non-vie commence cependant à être saturé en Europe, affirme Hans De Cuyper, Chief Financial Officer (CFO) d’AG Insurance. Il voit en revanche un potentiel de croissance dans le domaine de l’État-providence et des soins de santé. « On note par exemple une augmentation des besoins de couverture pour les maladies graves et les frais médicaux, ainsi que pour les produits liés au vieillissement de la population, comme les pensions ou l’assurance dépendance, lorsqu’une personne ne peut plus prendre soin d’elle même. » Investisseur AG Insurance est également un investisseur important dans l’économie belge. « Nous détenons énormément d’obligations publiques mais nous Cette semaine > © Thierry du Bois LES RACINES EN BELGIQUE, LA TÊTE EN ASIE Un vieil arbre en fleurs, avec quelques branches qui s’étendent rapidement. C’est la métaphore qui définit le mieux Ageas. Le groupe belge d’assurance profite pleinement de l’essor asiatique.
  • 2. « NOUS DEVONS continuer de pour chaque paysan une prime qu’il pourra dif-ficilement payer individuellement. Nous leur offrons de souscrire une assurance en groupe. Génial, non ? N’oubliez pas que, dans ces pays, les inondations sont souvent une question de vie ou de mort. » Fuseaux horaires Ageas a-t-elle l’ambition de déployer son expérience des marchés émergents en dehors d’Asie ? « L’Asie et l’Europe sont des marchés très complémentaires », rétorque le directeur d’Ageas, Bart De Smet. « Faisons d’abord en sorte de réussir là-bas. D’autant que ce conti-nent présente encore d’autres avantages. Les fuseaux horaires y sont nos alliés, par exemple. Quand nous commençons à travailler le matin en Europe, il est midi en Asie. Il est ainsi plus facile de discuter ensemble, par vidéoconfé-rence par exemple. » « Si nous ajoutons un pôle latino-américain, nous serons confrontés à un nouveau fuseau portrait Le marché de l’assurance est en forte croissance en Asie. Ageas en récolte les fruits grâce à un remarquable système de partenariat, dans le respect de la culture locale. horaire qui nous obligera à modifier toute notre organisation », remarque Bart De Smet. « Il sera impossible de réunir tous les acteurs-clés au même moment. C’est pourquoi nous nous concentrons sur ces deux régions. Naturellement, aucune déci-sion n’est éternelle. » Plus sûrs d’eux Les acteurs locaux aussi veulent continuer à aller de l’avant. « Nos partenaires attendent de nous que nous continuions à leur apporter de la valeur ajoutée », explique Filip Coremans. « Nous ne pouvons donc pas nous reposer sur nos lauriers ou faire preuve de suffisance. Nous devons continuer à séduire : rester attentifs à ce qui change et beaucoup parler et écouter. L’Asie d’il y a 10 ans n’est pas l’Asie d’aujourd’hui. Les Asiatiques ont gagné en assurance, mais ils ont également développé d’autres besoins. » « En Chine par exemple, notre partenaire parle de plus en plus de s’étendre à l’étranger », poursuit le CRO. « Naturellement, nous possédons l’expérience nécessaire. Mais nous avons éga-lement des partenaires dans des pays voisins, qui verraient ainsi la concurrence s’intensifier. Donc oui, la situation reste intéres-sante. » (il rit) - « Est-il vrai qu’il est très difficile de dire non dans de nom-breuses cultures asiatiques ? » - « Oui. En Malaisie, ils n’ont même pas de véritable mot pour dire "non". » - « En fait, ils disent donc oui à chaque fois que vous demandez quelque chose. » - « Plus ou moins. » - « Et si cela ne marche pas ? Vous avez demandé quelque chose, et ils ont répondu "oui". » - « Pas du tout, c’est très subtil. Ils ont dit non, mais vous n’avez pas compris. » Filip Coremans sourit face à notre regard interloqué. Fort d’une expérience d’une dizaine d’années en Asie, ce pionnier connaît les usages locaux comme nul autre. L’actuel Chief Risk Officer (CRO) d’Ageas à Bruxelles a successivement travaillé quatre ans en Malaisie, trois ans en Inde et cinq ans à Hong Kong. « L’âge d’or », se souvient-il. « Tous ceux qui travail-laient là-bas à l’époque sont tombés amoureux de cette région. » « Stoïque vis-à-vis de l’extérieur, très sensible à l’intérieur » : telle est sa description de l’Asie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous devez vous y rendre vierge de toute compétence. « Vous devez être ouvert au fait que si quelque chose ne fonc-tionne pas, c’est de votre faute. Car vous n’avez pas compris comment il fallait procéder. » Cette humilité – « typiquement belge » – est notamment à la base de la réussite des partenariats mis sur pied par Ageas. « Si vous voulez vous engager avec les meilleurs, vous devez aussi pouvoir faire des compromis. Notre background de fédéralisme nous procure un peu plus de flexibilité concernant tout ce qui relève du contrôle et de l’influence. » Ageas laisse ainsi le branding et le contrôle à ses partenaires locaux. « Notre ambition n’est pas de voir flotter le drapeau d’Ageas partout : nous voulons avant tout construire des cham-pions locaux », poursuit Filip Coremans. « D’ailleurs, les plus grands assureurs de France sont des Français, ceux de Belgique, des Belges. Pourquoi en irait-il différemment en Asie ? » Dans cette collaboration, Ageas doit aussi tenir compte du poids de la hiérarchie en Asie, souffle encore Filip Coremans. « Nous essayons toujours d’envoyer une personne du même niveau hiérarchique aux réunions. Si Jozef De Mey, le président d’Ageas, n’y avait pas joué un rôle aussi important, nous n’au-rions jamais pu mettre le pied dans la porte en Chine. Ils veulent un président pour parler avec leur président. Pour eux, c’est une question de respect. » Le bâton dans le sol Hans De Cuyper, l’actuel CFO d’AG Insurance, a également tra-vaillé en Asie pendant des années, notamment à Hong Kong et en Malaisie. « Je trouve qu’ici, nous nous préoccupons surtout de préserver le présent, parfois même de gérer le déclin. En Asie, on construit l’avenir. Ils comblent leur retard en gardant les yeux grand ouverts et en nous copiant. Sauf pour nos erreurs, bien sûr. » Le monde de l’assurance aussi est en plein essor en Orient, signale Hans De Cuyper. « Ici, en Europe, nous réfléchissons très longtemps, nous analysons toutes les options. Là, le marché nous force à aller de l’avant, quitte à rectifier par la suite. » « La chose la plus passionnante que j’ai apprise en Asie ? À sor-tir des sentiers battus », indique Hans De Cuyper. « Oser remet-tre en cause ce qui est d’usage sur notre marché domestique, tester les limites de ce qui est possible. Lorsqu’on se rend à l’étranger, on remarque souvent qu’il est possible de procéder autrement. Ainsi avons-nous vu comment l’assurance dépasse le traditionnel système de l’indemnisation pour se focaliser sur le bien-être total du client en Malaisie. Et cette approche fonc-tionne. » Un autre exemple ? L’idée qu’un assureur n’a rien à offrir aux couches inférieures de la population, explique Hans De Cuyper. « C’est possible à condition de changer d’approche. Dans une région rurale par exemple, nous plantons un bâton dans le sol, nous traçons une marque à la craie à une certaine hauteur et nous disons aux paysans : si l’eau arrive ici, vous êtes indemni-sés. De cette manière, nous ne sommes pas obligés de calculer Assurer tout en respectant la religion locale Plusieurs pays du sud-est de l’Asie abritent une importante population musulmane. Cela a-t-il un impact sur les activités d’un assureur ? Oui, car la loi islamique n’autorise pas l’assurance telle que l’Occident la conçoit. En Malaisie, Ageas détient une participation de près de 31% dans Etiqa Takaful, le numéro un absolu de l’assurance islamique, ou Takaful. Quel est le problème ? Trois éléments de la charia ou loi islamique inter-disent les assurances conventionnelles. Le pre-mier est l’incertitude (« gharar »), ce qui se tra-duit par le fait que ni le moment, ni le montant du dédommagement ne sont connus au début du contrat. Ensuite, la charia interdit les intérêts © DOC SÉDUIRE » Hong Kong reste une région qui recèle d’énormes opportunités 2
  • 3. « Si seulement nous pouvions rééditer dix fois notre success-story thaïlandaise… » La Chine et la Thaïlande en sont les meilleures preuves : Ageas a choisi le bon modèle pour planter son drapeau en Asie. Un modèle qui consiste à enregistrer une forte croissance à l’aide de participations minoritaires. En moins de 15 ans, l’Asie est devenue la deuxième source de bénéfices d’Ageas. Derrière la Belgique, mais devant le Royaume-Uni et l’Europe continentale. « D’autres assureurs se sont rendus en Asie avec l’idée qu’ils devaient tout surveil-ler, tout contrôler. Et si possible être propriétaires de ces entreprises », sourit Filip Coremans, Chief Risk Officer d’Ageas. « Nous avons appliqué une philosophie totalement différente. » La grande réussite d’Ageas trouve son origine dans son modèle de partenariat, explique-t-il. « Nous choisissons uniquement des partenaires très sérieux. Ce sont généra-lement de grandes institutions financières bien gérées, qui disposent également d’une marque forte. Et si pos-sible, cotées en Bourse, afin qu’elles soient aussi sous la surveillance des marchés financiers. En Thaïlande par exemple, Ageas détient une participation de 31% dans Muang Thai Life, une joint-venture avec l’éminente famille Lamsam et la Kasikornbank, troisième banque du pays. Cette dernière gère plus de 1.000 filiales, pour un total bilantaire de 51 milliards d’euros et une capitalisation boursière de 11 milliards d’euros. Muang Thai Life a rapide-ment conquis la première position en termes de nouvelles polices en Thaïlande. » « J’aimerais que nous rééditions une dizaine de fois cette suc-cess- story thaïlandaise », poursuit Filip Coremans. « Quand nous y sommes arrivés en 2004, Kasikornbank était numéro 7 en matière d’encaissement de primes dans l'assurance-vie ; dix ans plus tard, nous sommes déjà numéro 2. L’an prochain, nous aurons récupéré la totalité du montant que nous y avons investi depuis 2004. » Classe moyenne L’autre grande réussite d’Ageas est la Chine, où le groupe belge d’assurance détient un quart de Taiping Life. Le propriétaire de cet assureur est égale-ment coté en Bourse (à Hong Kong), avec une capitalisation boursière de plus de 3 milliards d’euros. Il subsiste des opportunités, souligne le CEO Bart De Smet. « Ce n’est pas parce que la croissance est retombée à “seulement” 6 ou 7% en Chine que le marché de l’assurance ne peut pas se développer à un rythme de 20 à 25%. Ce pays allie une classe moyenne en plein essor et un faible taux de pénétration pour les assurances. En d’autres termes, il a un important retard à combler. » (« riba »), comme les garanties de taux dans les assurances-vie. Elle inclut également l’interdic-tion d’investir dans certains secteurs comme les brasseries, les casinos… Enfin, il y a l’interdiction du jeu (« maysir »). Pour un musulman, payer une prime pour un dommage futur qui reste incertain revient à jouer à un jeu de hasard. Quelle est la solution ? Au lieu de verser une prime comme le prévoit le contrat d’assurance traditionnel, les participants paient une contribution à un fonds commun, appelé Takaful. Chaque participant signe alors un contrat par lequel il s’affilie au groupe et accepte d’aider les autres participants si l’un d’entre eux subit une perte déterminée. C’est donc une sorte de mutualité qui est orga-nisée en échange d’une commission pour l’assu-reur. Le modèle est-il importable en Europe ? L’expérience qu’accumule Ageas avec le Takaful peut-elle lui être utile dans nos contrées ? L’Europe abriterait 38 millions de musulmans. Mais la majorité d’entre eux habitent en Europe centrale et en Europe de l’Est, en Russie et en Allemagne, des marchés où Ageas n’est pas pré-sente ou dont elle s’est retirée. Si cette option ne semble pas envisageable dans l’immédiat, rien ne dit qu’à plus long terme elle ne sera pas explorée. > EUROPE CONTINENTALE (Luxembourg, Italie, Turquie, France, Portugal) • 1.070 collaborateurs • 4,9 millions de clients • 1,5 million de voitures assurées • 1,75 million de logements assurés •N° 1 en Vie au Portugal •N° 4 en Non-Vie en Turquie •N° 2 en matière de libre prestation de srevices au Luxembourg Conseiller du maharadjah Ceux qui partent à l’étranger pour Ageas doivent donner satisfaction au partenaire local. « Le partenaire local fournit la marque et la distribution, nous apportons l’expertise internationale. C’est le deal », explique Filip Coremans, CRO d’Ageas. « Nous avons dès lors besoin d’excellents profils techniques : actuaires, spécialistes de la gestion des risques ou directeurs financiers… » Les candidats intéressés font l’objet d’un screening approfondi, embraie Hans De Cuyper, directeur financier d’AG Insurance. « Il est crucial de trouver la personne idéale. En Malaisie par exemple, nous avons quatre personnes en poste chez notre partenaire local, sur un total de plus de 10.000 salariés. Dans un tel cas de figure, nous n’avons aucune marge d’erreur. » « Ces expatriés doivent aimer l’aventure, éviter de trop réfléchir en termes de politique et avoir la matu-rité et la compétence nécessaires pour gagner la confiance du CEO local », complète Filip Coremans. « Ils savent qu’ils ne feront pas carrière là-bas, mais qu’ils pourront progresser chez Ageas si notre partenaire est satisfait de leur travail. En fait, ce sont de véritables ambassadeurs d’Ageas. Ce rôle de « conseiller du roi » est fondé sur l’influence, pas le contrôle. C’est une méthode qui fonctionne très bien en Asie, car elle permet de mettre des mesures en place dans un grand respect. » Les meilleures pratiques Ageas exploite habilement les meilleures pratiques des partenariats pour améliorer le service dans les autres pays. Pour autant, il ne s’agit pas uniquement de transférer des connais-sances : les collaborateurs aussi doivent être mobiles. « La valeur ajoutée d’un expatrié augmente rapidement les deux ou trois premières années pour plafonner ensuite », explique Filip Coremans. « C’est le cas dans toutes les fonctions managériales. C’est pourquoi il convient également d’organiser une rotation des expa-triés, afin de générer régulièrement de nouvelles idées. De plus, ces expatriés construisent ainsi un réseau dont Ageas pro-fite également. » Ageas dans le monde BELGIQUE • 3,7 millions de clients • 1.006.000 de voitures assurées • 1.325.000 de logements assurés • 6.083 collaborateurs •Distribution d’assurances via BNP Paribas Fortis, Fintro, bpost banque et courtiers indépendants •N° 1 en Vie •N° 2 en Non-Vie ROYAUME-UNI • 9,2 millions de clients • 3,6 millions de voitures assurées • 2,8 millions de ménages avec assurances habitation • 5.777 collaborateurs •N° 2 dans l’assurance voiture particulière •N° 6 en Non-Vie ASIE (Hong Kong, Chine, Thaïlande, Malaisie, Inde) • 18 millions de clients • 170.000 agents •N° 6 en Vie en Chine •N° 2 en Vie en Malaisie •N° 1 en Non-Vie en Malaisie •N° 2 en Vie en Thaïlande •N° 5 en Non-Vie en Thaïlande •N° 5 en réseau d’agents à Hong Kong Source : Ageas, chiffres de fin décembre 2013 © DOC © DOC ACTEURS D’ENVERGURE MONDIALE
  • 4. interview « Nous voulions ÊTRE TRÈS CLAIRS ENVERS TOUT LE MONDE » Jozef De Mey, le président Ageas, entrevoit un avenir radieux, sur lequel plane cependant l’ombre du passé. « Il est impossible de prévoir quand se termineront les actions juridiques en cours contre nous. Elles sont d’une incroyable complexité. » De Mey : « La communication et la transparence figurent dans notre ADN. Nous voulons dire comment nous allons et quels défis nous pré-voyons pour le futur. » « Pour les actionnaires institutionnels, il y a les investor relations et les roadshows classiques, auxquels participent toutes les sociétés cotées en Bourse. Nous fournissons également des explica-tions après chaque résultat trimestriel. » « Pour les actionnaires particuliers belges, nous avons fondé l’Ageas Club (lire ci-contre). En outre, nous tenons également un stand trois fois par an, aux happenings de la VFB et de Finance Avenue. Enfin, Bart De Smet chatte régulière-ment avec les lecteurs de L'Echo et du Tijd. » Un autre canal intéressant est le blog de Koen Devos, Head Investor Relations, sur la page d’ac-cueil du site internet d’Ageas. Il y discute chaque semaine de l’évolution de l’action. Ageas applique une politique de dividende claire. Elle distribue entre 40 et 50% du bénéfice annuel des activités d’assurance à ses actionnaires. Jozef De Mey, président d’Ageas, préconise une com-munication claire avec les actionnaires. Et cela commence par une stratégie transparente. « L’actionnaire doit savoir ce qu’il peut attendre de nous. C’est pourquoi nous avons annoncé fin 2009 que nous allions nous concentrer sur l’Europe et sur l’Asie. Une décision qui impliquait également une réévaluation de notre portefeuille, et nous a amenés à quitter des marchés comme la Russie et l’Ukraine. » On recense de nombreux marchés émergents. Pourquoi vous concentrer sur l’Asie ? De Mey : « Lorsque l’on analysait les marchés émergents au début du siè-cle, on avait deux options : soit l’Europe de l’Est, soit l’Asie. À l’époque, je trouvais que nous arrivions dix ans trop tard pour la première. Tous les grands assureurs européens y étaient déjà présents. » A posteriori, l’Asie était-elle le bon choix ? De Mey : « Treize ans plus tard, nous sommes encore très heureux de notre décision. Naturellement, il faut pouvoir se montrer patient sur les marchés émergents. Ils sont petits, ils doivent encore se développer. Ceci dit, ils ont déjà acquis un certain poids. Regardez la Chine et la Thaïlande, deux marchés où les assurances enregistrent une croissance de 20 à 25% par an. L’Asie représente aujourd’hui 15% de nos activités, mais apporte un quart des primes perçues et des bénéfices d’Ageas. » Ces cinq dernières années, nous avons investi environ 2 milliards d’euros et distribué le même montant aux actionnaires. » Le groupe financier Ping An détient 5,2% d’Ageas. Cette connexion chinoise peut-elle contribuer à ouvrir des portes en Asie ? De Mey : « Non. En Chine, nous sommes même un grand concurrent de Ping An avec Taiping Life, une compagnie dans laquelle nous possédons une participation de 25%. » « Gardez le contact avec vos actionnaires, qu’ils détiennent une centaine d’actions ou une participation de 4%. » C’est ce que conseillait le CEO Bart De Smet dans une tribune. Comment Ageas procède-t-elle dans la pratique ? ~ Jozef De Mey, président d’Ageas “ 4 Le roi Philippe, encore prince à l’époque, lors de la mission économique. © DOC « Une mission princière attire l’attention sur nos activités en Asie » Les contacts locaux et les contrats existent déjà. Une mission prin-cière n’a donc plus aucune utilité à cet égard pour Ageas. Cependant, une mission de ce genre permet aussi de consolider les liens avec les partenaires locaux, et d’accroître la notoriété et la connaissance des activités d’Ageas auprès des dirigeants belges. Fin novembre, ce sera la troisième fois qu’Ageas participe à une mission commerciale belge dans un pays où elle est déjà active. Après la Turquie en 2012 et la Thaïlande en 2013, ce sera le tour de la Malaisie. « Contrairement à la plupart de nos collègues, nous ne participons pas à cette mission princière pour conclure des contrats locaux », explique le CEO Bart De Smet. « Pour nous, c’est surtout l’occasion de montrer qu’Ageas s’est constitué une excellente position sur ce marché avec son partenaire – Maybank – en Malaisie. Nous pouvons ainsi clarifier le profil du groupe. Aujourd’hui, de nombreuses personnes s’étonnent encore lorsque je leur explique ce que nous faisons en Malaisie et la position que nous y occupons. Les missions princières nous aident à attirer l’attention sur cet aspect de nos activités. » Prestige et estime « Pour nos partenaires locaux, c’est un honneur de pouvoir participer à de telles missions », poursuit Bart De Smet. « Le Prince Philippe a accédé au trône peu après son passage en Thaïlande en 2013, ce qui a encore accru le prestige du CEO local qui l’a rencontré. En Asie, le respect pour les person-nalités, les structures et les institutions est énorme. » Et pour le CEO, est-ce une corvée ou un plaisir ? « Heureusement, je trouve du plaisir dans tout ce que je fais », sourit Bart De Smet. « Et avec des activi-tés aussi variées, on ne s’ennuie jamais. En Malaisie, je vais rencontrer des dirigeants politiques et des investisseurs, rendre visite à des partenaires locaux, déjeuner avec nos collaborateurs sur place, tenir des conférences de presse… Les quelques jours que je passerai là-bas seront donc largement rentabilisés. »
  • 5. De Mey : « C’est vrai. Le holding pos-sède un trésor de guerre considérable (Jozef De Mey entend par là une position nette de trésorerie de 1,5 milliard d’euros, un matelas que détient Ageas en plus des réserves de capitaux imposées par la loi aux filiales en assurance, NDLR.). Nous l’utilisons avant tout pour financer la croissance interne et les acquisi-tions. En l’absence d’opportunités intéressantes, nous ristournons cet argent à nos actionnaires. Ces cinq dernières années, nous avons investi environ 2 milliards d’euros dans nos activités, et distribué à peu près le même montant aux actionnaires sous la forme de dividendes et du rachat d’actions propres. » Votre CEO disait qu’Ageas n’était pas une action de bon père de famille. Partagez-vous son opinion ? De Mey : « Quelle est la définition d’une action de bon père de famille ? Ceux qui achètent une action doivent savoir qu’elle comporte un risque. Nous sommes un assureur, et nous voulons développer cette activité. Mais si un investisseur achète une action Ageas, il doit savoir qu’il y a actuellement des actions juridiques en cours contre la société. Nous ne cachons rien à ce propos. » L’action qui saute le plus aux yeux est celle de FortisEffect. En tant qu’héritier juridique de Fortis, Ageas a été condamnée pour communication trompeuse entre le 29 septembre et le 1er octobre 2008. De Mey : « Je ne suis toujours pas convaincu qu’il y ait eu une communi-cation trompeuse à l’époque, mais bon, le juge a tranché. En tant que conseil d’administration, notre devoir consiste à présent à combattre cette décision dans l’intérêt de la société (Ageas s’est pourvue en Cassation contre l’arrêt, NDLR). » Ne craignez-vous pas un effet en cascade ? D’autres actions Fortis courent sur des périodes plus longues, et les réparations pourraient être beaucoup plus importantes. De Mey : « Non, pas vraiment. FortisEffect reste un cas isolé. Je veux sou-ligner ceci : si nous devons payer des indemnités avant que le pourvoi en Cassation ait été tranché et si nous obtenons gain de cause par la suite, nous devrons récupérer cet argent. Cela montre toute la complexité du dossier. » Combien de temps Ageas sera-t-elle encore poursuivie par les actions juridiques de l’ère Fortis ? De Mey : « Impossible de fixer une date. Lorsqu’on me pose cette ques-tion, il m’arrive de répondre : 100 ans. C’est de l’humour, ce ne sera pas autant, mais ce sera encore long. » ACTEURS D’ENVERGURE MONDIALE Ageas et ses parties prenantes «Nous avons fait le choix de la trans-parence », martèle Bart De Smet, CEO d’Ageas. « Au moment de la crise de l’euro par exemple, nous avons été parmi les premiers à publier la compo-sition détaillée de notre portefeuille de titres publics. Cette ouverture n’est pas toujours agréable, mais notre cohérence contribue à gagner la confiance des investisseurs et des ana-lystes. En témoignent les récompenses que nous a décernées l’Association belge des analystes financiers en 2012 et 2014 pour notre commu-nication. » Le personnel aussi est informé et impliqué. Chaque trimestre, nos salariés peuvent poser des questions à Bart De Smet et ses collègues sur le parcours de l’entreprise, dans le cadre d’une séance de chat. Ageas fait également preuve d’une grande transparence vis-à-vis du monde financier en général et de ses action-naires en particulier. Nous avons posé quelques questions à Jozef De Mey au sujet de ces derniers. Qui est l’actionnaire type d’Ageas ? De Mey : « Compte tenu du passé Fortis, 1 nous distinguons trois types d’actionnaires. Le premier groupe est composé des actionnaires qui l’étaient déjà avant septembre-octobre 2008 et le sont toujours. Le deuxième groupe est également composé d’actionnaires “histo-riques”, à cette différence près qu’eux ont racheté après l’implosion de l’action et ont ainsi récupéré une grande partie de leurs pertes. Enfin, il y a les nouveaux actionnaires qui sont arrivés après octobre 2008. Nous estimons que ces nouveaux actionnaires sont désormais majoritaires. » En 2009, Ageas était encore une action spéculative, avec beaucoup de fonds à effet de levier parmi ses actionnaires. Quelles relations entreteniez-vous avec eux ? De Mey : « Chacun a le droit d’acheter ou de vendre une action. Mais si un fonds à effet de levier essaye d’exercer une influence sur notre stratégie, pourquoi devrais-je l’écouter ? Il ne sera plus là demain. Leur stratégie à court terme ne va pas modifier notre stratégie à long terme. » Que peut attendre un actionnaire d’Ageas ? De Mey : « Un actionnaire doit naturellement croire en notre stratégie, sans quoi il ne doit pas acheter ou conserver ses actions. Mais il doit en tout cas nous évaluer sur notre capa-cité à tenir nos promesses. Et je pense en toute modestie que nous y sommes parvenus haut la main. Mais il revient bien entendu aux action-naires d’en juger. » 2 3 Ageas Club • L’Ageas Club existe déjà depuis avril 2011. Ses quelque 3.000 membres reçoivent régulièrement des newsletters et des flashs d’information qui expliquent les événements du trimestre précédent et à venir. • L’Ageas Club organise régulièrement des conférences avec des orateurs internes et externes. Des figures-clés du monde de la finance comme Jos Clijsters et Peter De Keyzer sont déjà venues y exposer leurs idées. Le 9 décembre, ce sera le tour de Koen Van Gerven, CEO de bpost. Bart De Smet et les autres membres de la direction y sont présents en nombre et prêtent une oreille attentive à toutes les questions, suggestions... • Il n’est pas nécessaire de détenir des actions pour être membre du club. Un simple intérêt pour le groupe d’assurance suffit. Il est possible de s’inscrire sur ageas.com/membre © Frank Toussaint © DOC A suivre sur www.lecho.be/ acteursmondiaux
  • 6. D’ENVERGURE MONDIALE Comment garantir votre succès à l’international? Découvrez samedi prochain dans votre journal l’acteur d’envergure mondiale Soudal. Soudal, la persévérance au niveau international “ COMMENT LES ENTREPRISES BELGES PARTENT À LA CONQUÊTE DU MONDE Nous grandissons parce que nous recherchons des lieux où nous pouvons commencer à petite échelle et nous étendre peu à peu. » ~ Vic Swerts, Président de Soudal PROCHAINES PARUTIONS 22 novembre 2014 > Soudal 29 novembre 2014 > Cartamundi 6 décembre 2014 > Jan De Nul Group 13 décembre 2014 > Univeg 20 décembre 2014 > Vandemoortele Pour les autres acteurs de la série : Katoen Natie: www.lecho.be/acteursmondiaux/katoennatie Votre société est un « Acteur d’envergure mondiale » ? Vous souhaitez participer à cette série exclusive ? Contactez Hans De Rore, hans.de.rore@mediafin.be, Tél.: 02.422.05.01 Dirk Vandekerckhove, dirk.vandekerckhove@mediafin.be, Tél.: 02.423.16.48