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LA LUTTE ANTIVECTORIELLE, PERSPECTIVES ET REALITES
P. CARNEVALE
RESUME - Dans la Stratégie Globale de Lutte contre le
Paludisme de l’organisation Mondiale de la SantĂ©, la
lutte antivectorielle sĂ©lective et adaptĂ©e est l’une des
mesures i développer pour compléter la prise en charge
des cas et pour le contrÎle des épidémies. La lutte anti-
vectorielle peut ĂȘtre dirigĂ©e contre les larves ou les
adultes, mais deux ClĂ©ments doivent ĂȘtre CvaluĂ©s :
-les mesures de lutte antivectorielledoivent ĂȘtre choisies
en tenant compte de la diversité éco-épidémiologique,
qui doit ĂȘtre bien comprise avant de dĂ©buter une action
d’envergure ;
-les outils eficaces existent, que ce soit pour un emploi
i grande Ă©chelle ou pour une utilisation au domicile.
L’aspersion domiciliaire reste la mĂ©thode de choix pour
la lutte contreles Ă©pidĂ©miesmais elle doit ĂȘtre utilisĂ©e avec
prudence. Pour diversesraisonsbien connues,elle sera uti-
lisée de maniÚre sélective dans les pays endémiques.
Les mesures de protection personnelles sont mises en
avant car les moustiquaires de lit imprĂ©gnĂ©es d’insecti-
cide rémanent et les autres mesures ont fait la preuve de
leur efficacitĂ© dans diverses situations. L’utilisation Ă 
grande échelle des moustiquaires de lit imprégnées
d’insecticide implique une forte participation commu-
nautaire soutenue par des opérateurs de santé commu-
nautaire bien motivés, la disponibilité des équipements
appropriés (moustiquaireset insecticides),unecollaboration
intersectorielle i tous les niveaux, des opérateurs de
santĂ© correctement formĂ©s,de I’échelon central au niveau
le plus périphérique, des messages éducatifs appropriés,
sur la base d’enquĂȘtes CAP, Ă©laborĂ©s aprĂšs Ă©tudes.
Il faut garder $il’esprit que I’évaluation de l’impact de la
lutte antivectorielle doit ĂȘtre faite selon des critĂšres Ă©pi-
démiologiques comme la réduction de la morbidité et
de la mortalité attribuables au paludisme.
MOTS-CLES -Paludisme, lutte antivectorielle.
~ - _ _
---I_----------
*-<;
56
REVUE GENERALE
Le paludisme est la maladie parasitaire la plus
répandue dans le monde et on considÚre que 42% de la
population mondiale vit en zone impaludée (1). La lutte
contre le paludisme doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comae
une priorité et un << défi à la solidarité internationale >> (2).
L’0.M.S. a dĂ©veloppĂ© une StratĂ©gie Globale (3,4)
fondée sur le diagnostic précoce et le traitement rapide de
la maladie, la planification et la mise en Ɠuvre de mesures
de prévention sélectives et durables, dont la lutte anti-
vectorielle, la détection rapide des épidémies et les mesures
Fonds DocumentaireORSTOM
- Truvuil de faDivision de la Lutte contre lesMaludiesTmpicules, Orgu-
nisution Mondiule de lu Sunté (P.C., Entornologiste midicul, Direc-
teur de recherches).
- Corresponduiice :Pierre CARNEVALE, Unité de lu Forinution,
Division de lu Lutte contre lesMuludies Tropicules,OrgunisutionMon-
diale de la Sumé, CH 1211, GenÚve 27, Suisse.
(Med. Trop. 1995 ;55 :56s-65s)
VECTOR CONTROL, PERSPECTIVES AND REA.
LITY
ABSTRACT - In the WHO Global Strategy for Malaria
Control, selectiveand sustainable vector control is oneof
the measures to be implemented to complement case
management and for the control of epidemics. Vector
control can be targeted against larvae and adults, but
two elements must be recognized :
- vector control measures must be selected according
to the existingeco-epidemiologicaldiversity,which has to
be well understood before embarking upon any extensive
action ;
-efficienttools are currently available,both for large scale
and household use. House spraying is still the method
of choice for epidemic control but must be carefully
considered and used selectivelyin endemiccountries for
various well known reasons.
The promotion of personal protectionmeasures for mala-
ria prevention is advocated because insecticide-impre-
gnated mosquitonets and other materials have proved to
be effectivein different situations. Implementation, sus-
tainability and large scale use of impregnatednefs implies
a strong community participation supported by well
motivated community health workers, the availability
of suitable materials (insecticide, mosquito nets), inter-
sectorialcollaborationat all levels, well trained heaIth wor-
kers from central to the most peripheral level and appro-
priate educational messages (Knowledge,Attitude and
Practices) adapted and elaborated after surveys.
It has to be kept in mind that the evaluation of the
impact of vector control activities will be made in epi-
demiological terms such as the reduction of malaria
morbidity and mortality.
KEY WORDS - Malaria, vector control.
La lutte antivectorielle, perspectives et réalités 57
permettant de les circonscrire ou de les prévenir, la rééva-
luation réguliÚre de la situation du paludisme dans les
pays et en particulier des déterminants écologiques,
sociaux et Ă©conomiques de la maladie.
La lutte antivectorielle apparaĂźt donc bien comme
p&e intégrante de la lutte contre le paludisme dont elle
constitue une des premiÚres méthodes préventives et le com-
plément naturel du volet curatif habituel (casemiurgement).
De plus, le développement de la pharmacorésistance chez
plasmodiumfalciparurn souligne toute l’importance à
donner Ă  la lutte contre le vecteur. En effet, ces derniĂšres
mies, on a peut-ĂȘtre eu trop souvent tendance Ă  oublier
que le paludisme est une maladie transmise par un vecteur
biologique, l’anophùle, et que limiter le contact entre
l’homme et le vecteur aura une double action en Ă©vitant
le passage du parasite de l’homme infectĂ©,rĂ©servoir du para-
site, au vecteur anophĂ©lien, ce qui limite alors l’infectivitĂ©
de la population anophélienne considérée, et du vecteur à
l’homme, limitant ainsi l’inoculation du parasite dans
l’homme, donc l’incidence de la parasitose,voire de la mala-
die.
La situation du paludisme est beaucoup plus com-
plexe que les schĂ©mas classiques ne l’indiquentet il est pos-
sible de parler des paludismes pour souligner la notion de
diversité des faciÚs épidémiologiques(5). Au niveau des
vecteurs, il y a quelques 400 espùces d‘anophùles avec une
soixantaine de << bons vecteurs D (tableau I) ayant des
biologies ( Ă©cologies, Ă©thologies) larvaires et imaginales
différentes (6).
La diversitĂ© des parasites fait l’objet de recherches
et de discussions importantes et passionnées (7). I1 en
est de mĂȘme de la diversitĂ© des phĂ©nomĂšnes immuno-
logiques qu’il importe de mieux connaütre, notamment
dans le cadre de la mise au point et de I’évaluation des vac-
cins antipaludiques (8). La diversité des contextes socio-
culturels et Ă©conomiques est un facteur incontournable
dans l’élaboration des stratĂ©gies de lutte. Ainsi, des
modĂšles de stratificationont pu ĂȘtre Ă©laborĂ©s en se basant
sur différents critÚres discriminants (9). La diversité des
situations Ă©cologiques, par exemple, est telle qu’elle a
permis d’envisager une typologie du paludisme en Afrique
sub-saharienne (IO). En effet, des huttes pygmĂ©es de la forĂȘt
tropicale aux abris peulhs des zones sahéliennes, des
maisons mossi de la savane burkinabé aux maisons sur pilo-
tis de la zone lagunaire de Ganvié au Bénin, des zones
urbaines généralement propices au développement des
Culex quinquefasciatits plutît qu’à celui des anophùles, aux
abris temporaires des populations déplacées, les situa-
tions éco-épidémiologiques et socio-économiques sont
extrĂȘmement variĂ©es. Elles doivent ĂȘtre connues pour
mieux adapter la lutte Ă  la dynamique des relations
hĂŽte/vecteurs/parasites dans chaque biotope et pouvoir
l’évaluer. I1 faut actuellement considĂ©rer que la lutte anti-
vectorielle va s’évaluer non seulement en termes ento-
mologiques mais aussi et surtout en termesépidémiologiques,
C’est-Ă -dire en termes d’impact sur la morbiditĂ© palustre
et la mortalité attribuable au paludisme.
Il faut bien connaütre l’ensemble des facteurs inter-
venant dans l’épidĂ©miologie, locale/rĂ©gionale, du palu-
disme et pour mieux lutter au niveau entomologique (1I),
il faut savoiret pouvoir développerdes s!raté@esaussi adap-
tatives que le(s) vecteur(s) considéré(s). Malgré leur
diversité, un des uoints communs de ces situations réside
Tableau I - Les principales espÚces anophéliennes vecteurs du
paludisme humain.
ZONE VECTEURS VECTEURS
PRINCIPAUX SECONDAIRES
Nord -Américaine An. qiiadrimalaciis An. albimaniis
An. freeborni
Amérique Centrale An. albimaniis An. albitarsis
An. aqiiasalis An. allopha
An. darlingi An. aztecus
An.pseidopu”pennk An. punctimacula
Sud-Américaine An. darlingi An. braziliensis
An.peiuiopimtipennisAn. argyritarsis
An. niineztovari
An. albinzaniis
An. albitarsis
An. aqiiasalis
An. piinctiinaciila
An. bellator
An. cnizii
An. trinkei
Méditerranéenne An. atroparviis An. clrviger
An. labranchiae An. hispaniola
An. sacharovi An. messae
An. pcittoni
An. messcie
An. sacharovi An. pattorzi
An. superpictiis An. sineizsis
Eurasie septentrionale An. atroparviis
-
Afro-arabe An. sergenti An. hispmziola
An. ph~iroeizsis An. multicolor
Afro-tropicale An. gambirie An. colistani
An. arabiensis An. hargreavesi
An.fiinestlis An. palridis
An. melas
An. menis
An. molicheti
An. nilĂŹ
An. pharoensis
An. jlziviatilis An. pzilcherimirs
An. stephensi An. saccharovi
An. superpictris An. tesellatus
An. piilcherimiis
An. tesellatus
An. fliiviatilis
An. minimus
An. maciilatiis
Malaisienne An. aconitus An. subpictus
An. philippinensis An. whartoni
An. balabacensis An. donaldi
An. campestis An. ludlowae
An. dirus An. letifer
An. sundaicits An. leucosphyrus
An. maciilatcis
An. minimus
An. nigerrimiis
An. sinensis An. pattoni
An. minimiis
An. anthropophagus
An. dirus
An. bancrofti An. kanvari
An. punctulatus An. koliensis
An. subpictiis
Indo-iranienne An. culicifncies An. annularis
An. annularis
An. cidicifacies
An. nigerrimiis
Collines indochinoises An. diriis
Chinoise
An. jeyporensis
An. hilliAustraliennes An. farauti
LA LUlTE ANTILARVAIRE
ticide de choix dans la lutte contre Aedes aegypti, qui
implique le traitement des eaux de boissons stockées
dans les jarres, les canaris et autres gĂźtes domestiques
propices au développement de cette espÚce.
Malgré la disponibilité de ces méthodes, la lutte anti-
larvaire est limitée par quatre difficultés majeures au
niveau opérationnel :
- les préférences écologiques de certaines espÚces :
dans le cas d'un vecteur comme Anoplieles ganibiae s.l.,
la lutte antilarvaire se heurte à la multiplicité des gßtes. Cette
espÚce peut accomplir son site préimaginal dans des bio-
topes trÚs variés, des petites flaques temporaires comme
les empreintes de pas, les orniĂšres de voitures, les trous
d'emprunt de terre, aux vastes zones rizicoles dont les
casiers à riz sont propices au développement des larves 2
certaines périodes de la riziculture (25,26). Dans le cas
d'espĂšces vivant dans des riziĂšres permanentes commeAizo-
pheles izili (27)ou Anopheles rizouchetĂŹ (28), la mise en
Ɠuvre de la lutte devra intĂ©grer et maĂźtriser de nombreux
paramĂštres Ă©cologiques.
-Les contraintes épidémniologiques: un des déments
Ă  connaĂźtre est que la lutte anti-larvaire n'intervient qu'au
niveau de la réduction de la densité des anophÚles. Or, au
plan épidémiologique,le paramÚtre clé dans la .transmis-
sion du Plasrizodi~~i~zest la longévité du vecteur. Si la
longévité de l'anophÚle est inférieure 2la durée du cycle
sporogonique du parasite (fig. 1) il n'y aura Ă©videmment
pas de transmission.
Dans les zones d'endémie palustre stable, il faut
obtenir une trÚs grande efficacité dans la lutte antilar-
vaire pour avoir réellement un impact sur la transmis-
sion qui peut ĂȘtre maintenue mĂȘme avec une trĂšs faible den-
sitĂ© (29). La lutte anti-larvaire peut alors ĂȘtre envisagĂ©e
essentiellementen zone de paludisme instable et comme
complément de la lutte anti-adulte dans le cas d'espÚce
tendance exophile.
-L'absence actuelle de ressources humaines : Ia lutte
anti-larvaire nécessite effectivement une technicité certaine
4
CYC1.E DAHS L ' I W m
(SCHI 7.a'Ulll E)
Lu lutte untivectosielle,perspectives et séulités
et ne peut ĂȘtre envisagĂ©e au niveau des communautĂ©s
sans un encadrement régulier.
- L’utilisation intense d’insecticides au niveau
larvaire peut participer Ă  induire une forte pression de
sélection des souches anophéliennesrésistantes à la famille
de composĂ©s chimiques choisis, voire Ă  d’autres par des
phénomÚnes bien connus de résistance croisée. I1 importe
donc que la gestion des programmes soit conk% à des spé-
cialistes.
LA LUllE ANTllMAGlNALE
La lutte contre les adultes peut faire appel Ă  des
méthodes physiques, biologiques ou chimiques qui ont
leurs avantages et inconvénientsmais dont il importe
de connaütre les conditions d’emploi et les limites en
termes d’efficience et d’efficacitĂ©
* La lutte biologique
AprĂšs avoir beaucoup CIU dans la technique dite des
<< mĂąles stĂ©riles D, la lutte biologique (30) s’oriente actuel-
lement vers des (< moustiques transgéniques >> qui, à
l’issue de manipulations gĂ©nĂ©tiques, ne pourraient plus assu-
rer l’accomplissement du cycle sporogonique du Plus-
nzodiirnz (31,32,33,34).Pour l’instant,il faut considĂ©rer cette
méthode comme encore au stade de la recherche et non opé-
rationnelle dans le contexte habituel du terrain (35).
* La lutte physiqiie
Elle consiste Ă  empĂȘcher l’anophĂšle de piquer
l’homme en installant les habitations humaines à dis-
tance des gĂźtes larvaires, ou en interposant une barriĂšre ((
mĂ©canique B (grillage de fenĂȘtres. moustiquaires) limitant
l’accessibilitĂ© de l’hĂŽte pour les anophĂšles Ă  la recherche
du repas de sang. Notons que quatre siĂšcles avant J.C., Hip-
pocrate prĂ©conisait d’habiter loin des marĂ©cages pour
Ă©viter d‘avoir des fiĂšvres et une grosse rate. Ce conseil est
toujours d’actualitĂ©. Dans le mĂȘme esprit, il a Ă©tĂ© envisagĂ©
de disposer du bétail entre les gßtes larvaires et les maisons
pour entraßner une (( déviation trophique >> vers les animaux
(zooprophylaxie).
*Ln lutte chimique
Cette forme de lutte a toujours le grand avan-
tage de pouvoir bĂ©nĂ©ficier d’une gamme Ă©tendue d’insec-
ticides appartenant à plusieurs familles (organochlorés,
organophosphorés, pyréthrinoïdes,carbamates) (36) dont
le choix dépendra, entre autres, de trois paramÚtres clés rela-
tifs aux vecteurs et aux produits :
-La résistance du vecteur considéré aux produits
envisagĂ©s ou disponibles. Ces rĂ©sistances doivent donc ĂȘtre
Précisément évaluées avant le début de toute campagne de
lutte antivectorielle, mais aussi au cours de la campagne
Pour pouvoir effectuer les changements éventuels néces-
saires.Des comitĂ©s d’experts de la lutte antivectorielle font
le point de la situation (13).
-Le comportement du vecteur : ces produits chi-
miquespeuvent induire des modifications de comportement
des moustiques (phĂ©nomĂšnes d’irritation ou d’excito-
â€˜Ă©PulsivitĂ©) entraĂźnant des processus d’évitement de la
SurfacetraitĂ©e et limitant alors l’efficacitĂ© rĂ©elle du pro-
duit.
-L’influencedu produit sur l’environnement(bio-
dé3adabilité), flore, faune et bien sûr, son absence de
Medecine Tropicale 1995, 55, 4s.
59 c
toxicitĂ© pour l’homme dans le respect des conditions
d’emploi, ainsi que la nature de la surface traitĂ©e et la
rémanence du produit qui conditionnent le rythme des
traitements.
De façon schématique,la lutte contre les adultes peut
ĂȘtre considĂ©rĂ©e selon deux concepts majeurs, la lutte Ă 
grande Ă©chelle et la lutte Ă  I’échelle individuelle et
familiale
4: La lutte tĂŹ graizde Ă©chelle est basĂ©e sur 1’éparadage des
‘insecticides, aspersions irztradonziciliaires (37)ou pul-
vérisatioizs spatiales
L’emploi Ă  grande Ă©chelle des insecticides nĂ©ces-
site une technicitĂ© certaine et ne peut ĂȘtre confiĂ©e Ă  du per-
sonnel non formé correctement. Cette méthode classique
trouve toujours sa justification en zone ou en période
d’épidĂ©mie, comme cela a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© pour arrĂȘter l’épi-
dĂ©mie de Madagascar (38), et dans des zones oÙ l’amĂ©-
nagement de l’environnement a causĂ© une pullulation
anophélienneet une au,mentation des risques de transmission
au niveau de populations non prémunies comme dans la
zone rizicole de la Rusizi (39,40). Tout un arsenal d’insec-
ticides est actuellement utilisé, du DDT (41) à la delta-
méthrine, en passant par le malathion (42), le propoxur (43),
le fénitrothion (44), le bendiocarb (45) et la lambdacy-
halothrine (46). Tout un arsenal d’appareils est actuel-
lement disponible pour réaliser les aspersions intradomi-
ciliaires classiques, mais il faut apprendre Ă  se servir
correctement des équipements pour déposer les doses
adĂ©quates d’insecticides sur les murs, dans les maisons ou
les abris oĂč se reposent les moustiques, avant ou aprĂšs leur
repas de sang. Dans certaines situations, il n’est pas pos-
sible de traiter l’intĂ©rieur des maisons, qui n‘existent pas
en tant que telles. et on peut utiliser des brumisateurs
pour des pulvérisations spatiales de produits préparés en
volume ultra faible (ultm lobis volume, ou ULV) (47), en
associant des pyréthrinoïdes et ceci permet une lutte géné-
ralisée contre les insectes vecteurs et les nuisances ento-
mologiques.
Eli regcirdde ces inétlzodes conzmunautciires, il est pos-
sible d ’ritiliserdes nzCtliodes de protectioiz individuelles
et jknzilici1e.s
Ces méthodes comprennent des méthodes phy-
siques ou chimiques (27), comme les grillages moustiquaires
aux fenĂȘtres, reprenant ainsi la mĂ©thode des maisons
dites Mo.rquitoproof (6), ou différentes méthodes de pro-
tection personnelle telles que le badigeonnage de répulsifs
sur la peau (49),le traitement des vĂȘtements par des
insecticides/insectifuges (50), les tortillons fumigĂšnes
antimoustiques, dont l’efficacitĂ© est relative (51,52), les pla-
quettes et plus récemment, les moustiquaires, préconi-
sées dÚs 1911par Ross comme méthode de prévention du
paludisme, mais qui connaissent un regain d’intĂ©rĂȘt avec
la mise au point des mĂ©thodes d’imprĂ©gnation de mous-
tiquaires (5334). En effet, les limitations physiques de la
moustiquaire normale sont bien connues : mal bordées
ou mal entretenues, elles laissent alors passer les moustiques
(55) ;ceux-ci peuvent piquer si une partie du corps est au
contact de la moustiquaire. Enfin, une moustiquaire nor-
male n’empĂȘche pas les moustiques de rentrer dans la
maison et d’importuner les habitants par le bruit de leur
vol. Depuis une décennie ont été développées les mous-
--
tiquaires imprĂ©gnĂ©es d’insecticide du type pyrĂ©thrino’ide :
perméthrine, deltaméthrine, lambdacyhalothrine, alpha-
mĂ©thrine (56,57,58). Les techniques d‘imprĂ©gnation sont
simples (59) : imprégnation individuelle ou collective
par trempage ou imprégnation collective par aspersion
des moustiquaires des populations, directement dans le vil-
lage. De trÚs nombreux essais ont été réalisés ces der-
niÚres années en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est,
en Afrique sub-saharienne (60),qui ont confirmé les pos-
sibilités des moustiquaires imprégnées dans la limitation
du contact hĂŽtelvecteur et du paludisme (61,62).
Au Cameroun, l’emploi gĂ©nĂ©ralisĂ© des mousti-
quaires imprégnées de deltaméthrine dans le village de
Mbébé Kikot (63), prÚs du fleuve permanent Sanaga a
entraĂźnĂ© une chute de 62% du taux de piqĂ»res d’Ano-
pheles di,vecteur permanent dont les larves vivent dans
la riviùre, et d’Anophe1e.rgmbiue, le vecteur classique, sur-
tout abondant en pĂ©riode d’étiage, une chute de 78% du
taux d’inoculation et une chute de 98% de la capacitĂ©
vectorielle. En regard de ces résultats entomologiques
encourageants, les huit enquztes parasitologiques clas-
siques ont montrĂ© des indices plasmodiques d’environ
72% chez les enfants, sans variation notable, une chute des
charges parasitaires de 10 à 3%pour les parasitémies de 5
à 10000 /pl, de 6 à 1,5% pour les parasitémies supé-
rieures Ă  lO.OOO/pl.
Au ZaĂŻre, KARCH et coll. (64) ont montrĂ© qu’8 la
suite de la mise en place de moustiquaires imprégnées
(deltaméthrine,25 mg m.a./m2), (( la densité de population
d‘Anopheles ganzbiae, vecteur exclusif du paludisme. a dimi-
nuĂ© de 94% dans le village protĂ©gĂ©. Le taux d’inoculation
a diminué de 9870, soit 3,7 piqûres infestantes par an,
contre 182 avant le traitement. Les fortes parasitémies ( >
10.000/pl) ont baissĂ© de 77% dans le groupe d‘&e de O
iĂŹ 7 ans et de 67% dans celui de 8 .5 14 ans D. Les auteurs
concluent que << les rĂ©sultats de l’utilisationdes moustiquaires
imprégnées sont donc excellents en termes de santé
publique D.
Au Burkina-Faso, la mise en place des mousti-
2quaires imprégnées de deltaméthrine (25 mg ni.a./m )
dans un village de la zone de savane des environs de
Bobo-Dioulasso (65) a entraßné une réduction de 93%
de la transmission du paludisme assurée par Aizopl~elesgc~nz-
bicr et Anopheles fiinestus, avec une diminution de 400 Ă 
100 piqûres infectéeslhommelan à Massasso, village pro-
tégé, tandis que dans le village témoin, Koko, la transmission
a, naturellement, augmenté de 100 à 200 piqûres infec-
deslhommelan. L’action de l’insecticide a portĂ© sur la
densité des vecteurs, leur longévité et leur infectivité.
Au plan parasitologique,l’indice plasmodique des enfants
de moins de 15ans est resté stable. En revanche, le pour-
centage d’enfants ayant des parasitĂ©mies de plus de
lO.OOO/pI a diminué de 4,3 à 2,1% à Massasso, tandis
qu’à Koko, il est restĂ© stable, de 4,5 Ă  3,9%. Les consul-
tations faites au dispensaire ont montré, avec les biais
bien connus inhĂ©rents Ă  ce gene d’études, que le palu-
disme représentait 13,6% des consultations la premiere année
et, la deuxiÚme année, 4,4%des consultations des habitants
de Massasso et 8,7% de celles des habitants de Koko.
Chez les enfants de moins d’un an, la morbiditĂ© palustre
est beaucoup plus faible dans le quartier protégé (2 cas sur
60 consultations)que dans le quartiertémoin (4 cas sur 35
consultations). AprÚs analyse statistique des données,
RICHARD a conclu que la mise en place des mousti-
quaires imprĂ©gnĂ©es avait permis de rĂ©duire de 59% ]’inci-
dence du paludisme dans la population protégée.
Toujours au Burkina-Faso, l’imprĂ©gnation des
moustiquaires des habitants d’un village de la zone rizi-
cole de la Vallée du Kou (66) a montré que lorsque toutes
les moustiquaires ont été traitées, la transmission a chuté
de 94%. Une vaste enquĂȘte parasitologique (12 passages)
n’a pas permis de relever de diffĂ©rence au niveau de la p ~ -
valence plasmodiale. Une enquĂȘte par dĂ©pistage actif sur
un éçhantillon représentatif (61) des enfants a montri
que le nombre d‘accĂšs palustres a Ă©tĂ© significativementmoins
élevé chez les enfants dormant sous moustiquaires impré-
gnées (9 cas sur 3341 consultations) que chez ceux dor-
mant sous leurs moustiquaires habituelles (21 cas sur
3398 consultations), soit une réduction de 56%.
De trÚs nombreuses et complÚtes études ont été
récemment réalisées en Gambie (62). SNOW et coll. (67)
ont montré que lorsque les moustiquaires imprégnées de
perméthrine avaient été installées dans les villages, la
transmission du paludisme a été réduite de 90%, chifie com-
parable à celui observé à Bobo-Dioulasso. Le taux de ((
fiÚvre -t Pl~~.nnoclii~m>) a baissé de 70%, et le taux de
fiÚvre + parasitémie élevée ( > 5.000/yl) a baissé de
63%, là encore une valeur comparable à celle trouvée à
Bobo-Dioulasso. Dans cette région, il a été rapporté que
l’emploi gĂ©nĂ©ralisĂ© des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es aurait
aidé ii la réduction de la mortalité juvénile générale de 63%
et la mortalité spécifique de 70% (68).
En Guinée Bissau. JAENSON et coll. (69) ont
montrĂ© que l’introduction de moustiquaires en nylon
imprégnées de pennéthrine (0,5 gr m.a./m-) a induit une
réduction de 93,7% de la densité de moustiques trouvésle
matin dans les maisons, une rĂ©duction de 78% du taux d‘ino-
culation par Aizoplieles ganzbitr S.I.. une réduction signi-
ficative de la prévalence des (( maladies avec fiÚvre ))
chez les personnes protégées et une réduction de la pré-
valence plasmodiale chez les enfants de 2 Ă  9 ans de
plusieurs villages.
En Tanzanie, une sĂ©rie d’études a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©epow
comparer l’efficacitĂ© des aspersions pariĂ©tales classiques
au DDT, par rapport aux moustiquaires imprégnées de
perméthrine ou de lambdacyhalothrine (70). La pose de
moustiquaires imprégnées a réduit la transmission de
plus de 90%, comme au Burkina-Faso, a réduit de 68% les
fiĂšvres palustres, a fortement rĂ©duit l’incidencede l’impa-
ludation plasmodiale aprÚs négativation des enfants avec
du FansidarO. A Mlingano, 60% des enfants protégés
par les moustiquaires-imprégnéessont toujours négatifs la
2 0 semaine.Ce rĂ©sultat est trĂšs indicatif de l’influence des
moustiquaires imprĂ©gnĂ©es sur l’incidence de l’impalu-
dation.
En Tanzanie Ă©galement, STICH et coll. (71) ont
montrĂ© que l’introduction de moustiquairesimprĂ©gnĂ©es de
perméthrine (0,5 gr m.a./m2) avait induit une réduction de
74 à 78% du taux hebdomadaire de réinfection des enfants
(préalablementdéparasités par un traitement complet de
FansidarO).
En Chine, dans l’üle d‘HaĂŻnan, des essais ont Ă©tĂ© rĂ©a-
lisĂ©s dans une zone oĂč la baismission du paludisme est assu-
rée par Anopheles dirus, espÚce B tendance exophile,
d’oh les difficultĂ©s et les limitations du traitement pariĂ©-
tal classique (72). La mise en place des moustiquaires
imprĂ©gnĂ©es a Ă©tĂ© suivie d’une diminution importante de
l’incidence palustre, de 71% la premiĂšre annĂ©e et de 77%
7
MĂ©decine Tropicale 1995, 55, 4s.
la deuxiÚme année. Avant la pose de moustiquaires impré-
*ées, plasnzodiiiunzfalciparuiiz représentait 68% des infec-
et Plasrnodiiiitz vivac 32% des infections.AprĂšs la pose
des moustiquaires imprégnées. seul Plasrnodiutn vivax a
été diagnostiqué.
En Chine Ă©galement, l’emploi des moustiquaires
imprégnées de deltaméthrine (15 mg m.a./m2) dans le
de Buji, OÙ 87% de la population dort sous mous-
tiquaire, a entraßné une réduction de 93% de la densité de
vecteurs, Anopheles sinensis et Anopheles anthropop,plzn-
gus, trouvĂ©s le matin dans les maisons. L’incidence
palustre mensuelle a diminué de 92,7% par rapport à
l’annĂ©e tĂ©moin. La troisiĂšme annĂ©e de l’étude, I’inci-
dence palustre mensuelle a diminué de 98% (73). Plu-
sieurs millions de chinois dorment désormais SOLLSmous-
tiquaires imprégnées et le paludisme est bien << sous
contrÎle >> et non éradiqué >>.
PROBLEMES ET CONTRAINTES
La lutte antivectorielle dispose d’outils variĂ©s et effĂŹ-
caces, techniquement valables, pour faire face h toutes
les sihrations, endémiqueset épidémiques.La question prh-
cipale est alors :qu’est-ce qui freine son application dans
la lutte antipaludique ?
Schématiquement,il est admis que ces freins sont
attribués aux manques de ressources matérielles et
humaines. I1 est toujours trĂšs difficile de faire une analyse
coûtlefficacid des actions de lutte antivectorielle du fait
des nombreux paramÚtres 2considérer (741,en fonction des
stratĂ©gies envisageables. Les grandes campagnes d’asper-
sion intradomiciliaire d’insecticides Ă  effet rĂ©manent
(house spmying) nécessitent une planification et une
organisation rigoureuses et induisent des coûts impor-
tants au niveau des personnels, des déplacements,de la Iogis-
tique, des insecticides ou des Ă©quipements. A Madagascar
par exemple, il aurait été utilisé, pour le traitement des mai-
sons, 58 tonnes de DDT en 1988-1989, 36 tonnes en
1989 et 46 tonnes en 1990-1991 (MOUCHET, com. pers.)
avec un prix de l’ordre de 4 US $ le kilo (41).Le coĂ»t pa
personne protĂ©gĂ©e va augmenter lorsque l’efficacitĂ© du pro-
duit (< bon marchĂ© >> diminue et qu’il devient alors nĂ©ces-
saire d’opter pour d’autres produits. D’aprùs MOUCHET
(41), << le prix actuel de l’insecticide pour traiter Im- au
DDT varie de 0,9 à 1,2 cents pour l’kon et la K-othrinea,
c’est-Ă -dire deux fois plus cher pour une rĂ©manence infĂ©-
rieure, ce qui implique un renouvellementplus fréquent des
traitements >>.
Les nombreuses études consacrées au rapport coíÏt
annuehie sauvée et au rapport coûthénéfice font état
d’une grande variabilitĂ© selon les stratĂ©gies choisies et
les lieux d‘application (9). Selon ces auteurs, >>thecosts per.
case prevented ranged from $ 2,lO to $ 259 (in I987
US dollars) >>, selon les méthodes de lutte antivectorielle
employées (associées OLInon à une chimiothéiapie).De fagon
gĂ©nĂ©rale, il est considĂ©rĂ© qu’une lutte basĂ©e sur la promotion
et le développement des méthodes de protection person-
nelle et familiale (moustiquaires et autres matériaux
imprégnés) sera moins onéreuse que les opérations clas-
siques d’aspersion intradomiciliaire (BRINKMANN et
KRINKMANN, com. pers.).
Bed-nets or spraying ? La question est posée (75)
et, aux Iles Salomon, ces auteurs estiment que le coût
des aspersions intradomiciliaires au DDT reviendrait Ă 
7
SI 8,53 $ par personne et par an, alors qu’il serait de SI 3,85
$ par personne et par an avec des moustiquaires imprégnées
de perméthrine.
LI ZUZI et coll. (75)estiment que dans l’üle d‘Hai-
nan en Chine le coût du traitement des maisons par le
DDT est de 0,15 US $ par personne par an et de 0,065 US
$ par personne et par an dans le cas de l’imprĂ©gnationdes
moustiquaires des habitants à la deltaméthrine.
En Gambie, MAC CORMACK et coll. (76) estiment
de leur cÎté à 1,24 US $ le coût annuel global, pour un
enfant ĂągĂ© de plus d’un an, de la prĂ©vention par mousti-
quaire imprégnée de perméthrine + chimioprophylaxie
au Maloprima et du traitement à la chloroquine d’un
accĂšs palustre.
En Gambie Ă©galement, PICARD et coll. (77) esti-
ment que le coĂ»t annuel d’un enfant protĂ©gĂ© est de 5,65
US $ dans le cas de l’emploi de moustiquaires imprĂ©-
gnĂ©es, et de 7,46 US $, dans le cas d’une stratĂ©gie com-
binant moustiquaire imprégnée et chimioprophylaxie heb-
domadaire par le Maloprima. Le coût par épisodede
pallidisine Ă©vitĂ© chuterait de 40 Ă  22 US $ si l’insecticide
passait de 35 2 15 US $ le litre. Pour ces auteurs, les
rĂ©sultats montrent que l’imprĂ©gnation des moustiquaires
<< i s n highly cost-e$%‘i.ctiveiiiecins of mertiizg clzildliood in
The Gariibia >>, que le coût de la prévention du palu-
disme chez les enfants (6-59 mois), par association mous-
tiquaire imprégnée et chimioprophylaxiehebdomadaire, est
compétitif avec celui de la prévention de la diarrhée par
promotion de l’allaitement maternel, que l’imprĂ©gnation
des moustiquaires est une mĂ©thode efficace d’amĂ©lioration
de la santé des enfants et confÚre, en plus, une protection
efficace contre les autres vecteurs et nuisances entomo-
logiques (mouches, punaises, poux, tiques, etc.) (78).
Cette information sur l’effet (( collatĂ©ral >> des mousti-
quaires imprĂ©gnĂ©es est importante Ă  retenir car c’estjus-
tement la lutte contre les nuisances qui motive les popu-
lations à employer des méthodes de protection familiale,
notamment les bombes, serpentins, moustiquaires, voire
l’imprĂ©gnation et la rĂ©imprĂ©gnation de leurs mousti-
quaires, comme l’ont constatĂ© CHARLWOOD et DAGORO
en Papouasie Nouvelle-Guinée (79).
UTILISATIONA GRANDE ECHELLE
DES MOUSTIQUAIRES IMPREGNEES
L’efficacitĂ© des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es Ă©tant
scientifiquement reconnue, le problÚme majeur réside en
fait actuellement sur la faisabilitéde leur emploi régulier,
avec entretien et ré-imprégnation des moustiquaires, à
grande Ă©chelle, par les populations elles-mĂȘmes. Pour
obtenir une adhésion/participationeffective des commu-
nautés, il faut notamment avoir leur confiance, ou la
gagner @O), intĂ©grer l’action de lutte antivectorielledans
un ensemble de mesures bien pergues par les collectivités
(hygiÚne, gain, amélioration du cadre de vie, etc...) et
adapter les messages de sensibilisation(1.E.C.) aux com-
portements, attitudes et pratiques (C.A.P.) des popula-
tions concernées. Dans le cadre de la promotion des
moustiquairesimprĂ©gnĂ©es, de nombreuses enquĂȘtes C.A.P.
ont été récemment réalisées en Afrique centrale (81,82,83,84)
et occidentale (76,85,86,87).
Ces enquĂȘtes de comportement procurent 4 infor-
mations de base :la grande majorité des personnes inter-
rogées déclarent procéder à des actions de lutte contre
MĂ©decine Tropicale 1995. 55, 4s.
62
AL
les moustiquesdans leur maison ( > 90% des ménages dans
certaines zones ou quartiers);la raison principale est la nui-
sance, pas la maladie ; les méthodes utilisées sont trÚs
variées, mais finissent par revenir cher : les moustiquaires
imprĂ©gnĂ©es sont encore peu connues, mais l’a priori est
gĂ©nĂ©ralement favorable ;ces actions sont menĂ©es h l’éche-
Ion familial, peu ou prou Ă  l’échelon communautaire.
Ces enquĂȘtes indiquent toutes que les populations
se plaignent principalement de la nuisance occasionnée par
les moustiques en termes de piqûres et bruit (70% des
raisons Ă©voquĂ©es). Le rĂŽle vecteur des maladies n’intervient
que bien aprĂšs (environ 20% des motifs) et parmi celles-
ci sont cités le paludisme, le SIDA, le prurit, les filaires.
Contre cette nuisance, différentes méthodes de lutte sont
mises en Ɠuvre i3 l’échelon familial : bombes insecti-
cides, serpentins, ventilateurs, moustiquaires, fumigation
d’herbes locales, rĂ©pulsifs chimiques ou naturels. La
gamme est trĂšs Ă©tendue. Mais ces comportements indui-
sent des coĂ»ts qui finissent par ĂȘtre consĂ©quents.
A Kinshasa, plus de 90% des ménages prennent des
mesures de protection contre les moustiques, notamment
les serpentins, les bombes insecticides et les mousti-
quaires de lit (88). Les dépenses ont été estimées à 8,lO
US $ par mois et par ménage (amplitude = 0,4 - 64 US $.
médiane 5 US $), soit environ 97 US $ par an OLI environ
525 FF par an et par foyer.
A Douala oil, dans certains quartiers, les populations
utilisent simultanémentplusieurs méthodes pour se protéger
d’une agressivitĂ© importante de C d a quinque~~~sciajus
(82), mais principalement les moustiquaires, les bombes et
les serpentins,la dépense a été estim6eiÏ 816,20FF par foyer
et par an (1 foyer = 7,l personnes, soit une dépense
annuelle moyenne de l’ordre de 115,OO FF par personne).
A YaoundĂ©, oÙ les gens utilisent surtout les bombes
insecticides et les serpentins (mosquito-coils),DES-
FONTAINE et coll. (81) estiment que << le budget moyen
annuel de protection (contre les moustiques), pour un
foyer, est estimé iÏ 628,80 -+ 62,60 FF B. A Yaoundé tou-
jours, LOUIS et coll. (84) ont estimé les coûts respectifs
des diverses mĂ©thodes de lutte anti-moustiques Ă  l’éche-
lon familial :
- bombes anti-moustiques, environ 580,OO
FFIan/foyer
-spirales anti-moustiques,environ 260,OO Eladfoyer
- plaquettes, environ 280,OO FFIanlfoyer
-bombes Y spirales, environ 841,O0 FF/an/foyer
Le coût des méthodes M physiques >> (ventilateurs:
moustiquaires de lit, grillage de fenĂȘtre)est estimĂ© Ă  50 FF
par foyer. La lutte << chimique >> est donc beaucoup plus
coûteuse que la lutte << physique >> et, malgré leur bon
rapport coûtlefficacité, les moustiquaires sont souvent
peu utilisées. Les raisons avancées sont généralement la
sensation d’étouffement, la couleur, la soliditĂ©, mais
l’argument le plus frĂ©quemment avancĂ© est celui du coĂ»t.
Cet argument est discutable : tout dépend en effet de la
maniĂšre dont est estimĂ© ce coĂ»t, en termes d’investissement
et d’amortissement. Les moustiquaires de base valent
entre 2,5 et 5 US $, départ usine, soit 13,50 à 27 FF
selon le modĂšle, la taille, la qualitĂ© du tulle. L’imprĂ©-
gnation revient Ă  moins de 0,5 US $ (environ 2,7 FF) et
son efficacité est de 6 à 8 mois, soit 1 à 2 imprégnations
par an selon les conditions épidémiologiques.En moyenne,
il faut compter trois Ă  quatre moustiquairespar famille, soit
un investissement de 20 US $, environ 108 FF, pour
]’achatet 2 US $, environ 10,8 FF, pour leur imprĂ©gnation.
On estime qu’une moustiquaire normalement entretenu,
dure 6 ans (76), soit 10 us $, environ 54FF,d‘imprĂ©gnation
pour les années 2 à 6 ;soit un budget global de 32 us $,
environ 172,80 FF, pour 6 ans OU 5,33 US $, environ
28,8 FF par an. En moyenne, l’occupation d’une mous-
tiquaire est de 1,7 personne, soit un budget final de
5,33/1,7 = 3,l US $/an ou environ 17,OO m/an pour pro-
tĂ©ger une personne, soit 35 fois moins cher que l’usage ache1
des bombes insecticideset 15fois moins cher que celui des
serpentins.
CONCLUSIONS
Economies, efficacité contre les nuisances, réduc-
tion de la maladie d’environ 50%, les moustiquaires
imprĂ©gnĂ©es procurent donc Line gamme d’avantages h
considérer et plusieurs questions se posent alors :comment
dĂ©velopper les actions de lutte de l’échelon familial 2
I’échelle communautaire ? Pourquoi les moustiquaires
imprégnées ne sont-elles pas davantage utilisées ? Com-
ment promouvoir les moustiquaires et leur imprégna-
tion ? La démarche à suivre pour repondre à cette ques-
tion pourrait ĂȘtre d’identifier d’abord les zones/
rĂ©gions/quartiers oĂč les gens utilisent dĂ©jĂ  rĂ©guliĂšrement
les moustiquaires (85,86,87) et de procéder alors à des
sĂ©ances d’informationi17.situ,Ă  la formation des cadres natic-
naux de tous les niveaux, de I’échelon central aux agents
de santé communautaires, et 2 des séances collectives
d’imprĂ©gnation directement dans le village. La rĂ©duction
de cette nuisance, rapidement notable, entraĂźne l’adhĂ©-
sion des populations et une popularisation de la méthode.
Le rĂŽle des cadres et responsables est alors triple : main-
tenir, développer la sensibilisationlinformation des popu-
lations ; mettre h leur disposition les moyens d’imprĂ©-
cgner les moustiquaires, notamment l’insecticide, à des
prix trÚs réduits (éxonération des taxes) ;aider les com-
munautĂ©s Ă  s’organiser pour la poursuite de ces activitĂ©s
Ă  travers les structures associatives et caritatives.
Pour permettre la durabilitĂ© de l’action, il faut
élaborer un systÚme de recouvrement des coûts initiaux (achat
d’insecticides) et plusieurs options sont envisageables
(89),en fonction des contextes socio-culturels et Ă©cono-
miques. La promotion des moustiquaires imprégnées
relĂšve alors d’un ensemble de mĂ©canismes dont le recueil
et l’analyse requiert un travail d’équipe intĂ©grant les Ă©Co-
nomistes, les entomologistes, les anthropologues, les
médecins, les agents de santé communautaire, les res-
ponsables des programmes, dans une vaste et réelle coopt-
ration intersectorielle. Cet ensemble implique notamment
une information adaptée et une formation à tous niveaux.
Ce besoin de formation est crucial.
Un des objectifs de l’O.M.S. est d’avoir au moins
un entomologiste médical dans chaque MinistÚre de la
SantĂ©. Tel n’est pas encore le cas puisqu’une Ă©valuation
faite récemment par Charles RAVAONJANAHARY, du
Bureau régional O.M.S. de Brazzaville, montre que sur 43
pays touchĂ©s par le‘paludisme en Afrique, au sud du
Sahara, 24 seulement ont effectivement un entomolo-
giste médical au MinistÚre de la Santé. I1 reste donc
encore un gros travail de formation Ă  accomplir en ento-
mologie médicale notamment. Et pour ces jeunes ento-
mologistes, comme pour les moins jeunes, il faudra pen-
ser en,homme d’action et agir en homme d’idĂ©es.
MĂ©decine Tropicale 1995, 55, 45.
..-z,7
Lu lutte antivectorielle, perspectives et réalités 63
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89 - MILLS A., FOX-RUSHBY J., AIKINSM., D’ALLESSANDRO u.,
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  • 1. LA LUTTE ANTIVECTORIELLE, PERSPECTIVES ET REALITES P. CARNEVALE RESUME - Dans la StratĂ©gie Globale de Lutte contre le Paludisme de l’organisation Mondiale de la SantĂ©, la lutte antivectorielle sĂ©lective et adaptĂ©e est l’une des mesures i dĂ©velopper pour complĂ©ter la prise en charge des cas et pour le contrĂŽle des Ă©pidĂ©mies. La lutte anti- vectorielle peut ĂȘtre dirigĂ©e contre les larves ou les adultes, mais deux ClĂ©ments doivent ĂȘtre CvaluĂ©s : -les mesures de lutte antivectorielledoivent ĂȘtre choisies en tenant compte de la diversitĂ© Ă©co-Ă©pidĂ©miologique, qui doit ĂȘtre bien comprise avant de dĂ©buter une action d’envergure ; -les outils eficaces existent, que ce soit pour un emploi i grande Ă©chelle ou pour une utilisation au domicile. L’aspersion domiciliaire reste la mĂ©thode de choix pour la lutte contreles Ă©pidĂ©miesmais elle doit ĂȘtre utilisĂ©e avec prudence. Pour diversesraisonsbien connues,elle sera uti- lisĂ©e de maniĂšre sĂ©lective dans les pays endĂ©miques. Les mesures de protection personnelles sont mises en avant car les moustiquaires de lit imprĂ©gnĂ©es d’insecti- cide rĂ©manent et les autres mesures ont fait la preuve de leur efficacitĂ© dans diverses situations. L’utilisation Ă  grande Ă©chelle des moustiquaires de lit imprĂ©gnĂ©es d’insecticide implique une forte participation commu- nautaire soutenue par des opĂ©rateurs de santĂ© commu- nautaire bien motivĂ©s, la disponibilitĂ© des Ă©quipements appropriĂ©s (moustiquaireset insecticides),unecollaboration intersectorielle i tous les niveaux, des opĂ©rateurs de santĂ© correctement formĂ©s,de I’échelon central au niveau le plus pĂ©riphĂ©rique, des messages Ă©ducatifs appropriĂ©s, sur la base d’enquĂȘtes CAP, Ă©laborĂ©s aprĂšs Ă©tudes. Il faut garder $il’esprit que I’évaluation de l’impact de la lutte antivectorielle doit ĂȘtre faite selon des critĂšres Ă©pi- dĂ©miologiques comme la rĂ©duction de la morbiditĂ© et de la mortalitĂ© attribuables au paludisme. MOTS-CLES -Paludisme, lutte antivectorielle. ~ - _ _ ---I_---------- *-<; 56 REVUE GENERALE Le paludisme est la maladie parasitaire la plus rĂ©pandue dans le monde et on considĂšre que 42% de la population mondiale vit en zone impaludĂ©e (1). La lutte contre le paludisme doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comae une prioritĂ© et un << dĂ©fi Ă  la solidaritĂ© internationale >> (2). L’0.M.S. a dĂ©veloppĂ© une StratĂ©gie Globale (3,4) fondĂ©e sur le diagnostic prĂ©coce et le traitement rapide de la maladie, la planification et la mise en Ɠuvre de mesures de prĂ©vention sĂ©lectives et durables, dont la lutte anti- vectorielle, la dĂ©tection rapide des Ă©pidĂ©mies et les mesures Fonds DocumentaireORSTOM - Truvuil de faDivision de la Lutte contre lesMaludiesTmpicules, Orgu- nisution Mondiule de lu SuntĂ© (P.C., Entornologiste midicul, Direc- teur de recherches). - Corresponduiice :Pierre CARNEVALE, UnitĂ© de lu Forinution, Division de lu Lutte contre lesMuludies Tropicules,OrgunisutionMon- diale de la SumĂ©, CH 1211, GenĂšve 27, Suisse. (Med. Trop. 1995 ;55 :56s-65s) VECTOR CONTROL, PERSPECTIVES AND REA. LITY ABSTRACT - In the WHO Global Strategy for Malaria Control, selectiveand sustainable vector control is oneof the measures to be implemented to complement case management and for the control of epidemics. Vector control can be targeted against larvae and adults, but two elements must be recognized : - vector control measures must be selected according to the existingeco-epidemiologicaldiversity,which has to be well understood before embarking upon any extensive action ; -efficienttools are currently available,both for large scale and household use. House spraying is still the method of choice for epidemic control but must be carefully considered and used selectivelyin endemiccountries for various well known reasons. The promotion of personal protectionmeasures for mala- ria prevention is advocated because insecticide-impre- gnated mosquitonets and other materials have proved to be effectivein different situations. Implementation, sus- tainability and large scale use of impregnatednefs implies a strong community participation supported by well motivated community health workers, the availability of suitable materials (insecticide, mosquito nets), inter- sectorialcollaborationat all levels, well trained heaIth wor- kers from central to the most peripheral level and appro- priate educational messages (Knowledge,Attitude and Practices) adapted and elaborated after surveys. It has to be kept in mind that the evaluation of the impact of vector control activities will be made in epi- demiological terms such as the reduction of malaria morbidity and mortality. KEY WORDS - Malaria, vector control.
  • 2. La lutte antivectorielle, perspectives et rĂ©alitĂ©s 57 permettant de les circonscrire ou de les prĂ©venir, la rĂ©Ă©va- luation rĂ©guliĂšre de la situation du paludisme dans les pays et en particulier des dĂ©terminants Ă©cologiques, sociaux et Ă©conomiques de la maladie. La lutte antivectorielle apparaĂźt donc bien comme p&e intĂ©grante de la lutte contre le paludisme dont elle constitue une des premiĂšres mĂ©thodes prĂ©ventives et le com- plĂ©ment naturel du volet curatif habituel (casemiurgement). De plus, le dĂ©veloppement de la pharmacorĂ©sistance chez plasmodiumfalciparurn souligne toute l’importance Ă  donner Ă  la lutte contre le vecteur. En effet, ces derniĂšres mies, on a peut-ĂȘtre eu trop souvent tendance Ă  oublier que le paludisme est une maladie transmise par un vecteur biologique, l’anophĂšle, et que limiter le contact entre l’homme et le vecteur aura une double action en Ă©vitant le passage du parasite de l’homme infectĂ©,rĂ©servoir du para- site, au vecteur anophĂ©lien, ce qui limite alors l’infectivitĂ© de la population anophĂ©lienne considĂ©rĂ©e, et du vecteur Ă  l’homme, limitant ainsi l’inoculation du parasite dans l’homme, donc l’incidence de la parasitose,voire de la mala- die. La situation du paludisme est beaucoup plus com- plexe que les schĂ©mas classiques ne l’indiquentet il est pos- sible de parler des paludismes pour souligner la notion de diversitĂ© des faciĂšs Ă©pidĂ©miologiques(5). Au niveau des vecteurs, il y a quelques 400 espĂšces d‘anophĂšles avec une soixantaine de << bons vecteurs D (tableau I) ayant des biologies ( Ă©cologies, Ă©thologies) larvaires et imaginales diffĂ©rentes (6). La diversitĂ© des parasites fait l’objet de recherches et de discussions importantes et passionnĂ©es (7). I1 en est de mĂȘme de la diversitĂ© des phĂ©nomĂšnes immuno- logiques qu’il importe de mieux connaĂźtre, notamment dans le cadre de la mise au point et de I’évaluation des vac- cins antipaludiques (8). La diversitĂ© des contextes socio- culturels et Ă©conomiques est un facteur incontournable dans l’élaboration des stratĂ©gies de lutte. Ainsi, des modĂšles de stratificationont pu ĂȘtre Ă©laborĂ©s en se basant sur diffĂ©rents critĂšres discriminants (9). La diversitĂ© des situations Ă©cologiques, par exemple, est telle qu’elle a permis d’envisager une typologie du paludisme en Afrique sub-saharienne (IO). En effet, des huttes pygmĂ©es de la forĂȘt tropicale aux abris peulhs des zones sahĂ©liennes, des maisons mossi de la savane burkinabĂ© aux maisons sur pilo- tis de la zone lagunaire de GanviĂ© au BĂ©nin, des zones urbaines gĂ©nĂ©ralement propices au dĂ©veloppement des Culex quinquefasciatits plutĂŽt qu’à celui des anophĂšles, aux abris temporaires des populations dĂ©placĂ©es, les situa- tions Ă©co-Ă©pidĂ©miologiques et socio-Ă©conomiques sont extrĂȘmement variĂ©es. Elles doivent ĂȘtre connues pour mieux adapter la lutte Ă  la dynamique des relations hĂŽte/vecteurs/parasites dans chaque biotope et pouvoir l’évaluer. I1 faut actuellement considĂ©rer que la lutte anti- vectorielle va s’évaluer non seulement en termes ento- mologiques mais aussi et surtout en termesĂ©pidĂ©miologiques, C’est-Ă -dire en termes d’impact sur la morbiditĂ© palustre et la mortalitĂ© attribuable au paludisme. Il faut bien connaĂźtre l’ensemble des facteurs inter- venant dans l’épidĂ©miologie, locale/rĂ©gionale, du palu- disme et pour mieux lutter au niveau entomologique (1I), il faut savoiret pouvoir dĂ©velopperdes s!ratĂ©@esaussi adap- tatives que le(s) vecteur(s) considĂ©rĂ©(s). MalgrĂ© leur diversitĂ©, un des uoints communs de ces situations rĂ©side Tableau I - Les principales espĂšces anophĂ©liennes vecteurs du paludisme humain. ZONE VECTEURS VECTEURS PRINCIPAUX SECONDAIRES Nord -AmĂ©ricaine An. qiiadrimalaciis An. albimaniis An. freeborni AmĂ©rique Centrale An. albimaniis An. albitarsis An. aqiiasalis An. allopha An. darlingi An. aztecus An.pseidopu”pennk An. punctimacula Sud-AmĂ©ricaine An. darlingi An. braziliensis An.peiuiopimtipennisAn. argyritarsis An. niineztovari An. albinzaniis An. albitarsis An. aqiiasalis An. piinctiinaciila An. bellator An. cnizii An. trinkei MĂ©diterranĂ©enne An. atroparviis An. clrviger An. labranchiae An. hispaniola An. sacharovi An. messae An. pcittoni An. messcie An. sacharovi An. pattorzi An. superpictiis An. sineizsis Eurasie septentrionale An. atroparviis - Afro-arabe An. sergenti An. hispmziola An. ph~iroeizsis An. multicolor Afro-tropicale An. gambirie An. colistani An. arabiensis An. hargreavesi An.fiinestlis An. palridis An. melas An. menis An. molicheti An. nilĂŹ An. pharoensis An. jlziviatilis An. pzilcherimirs An. stephensi An. saccharovi An. superpictris An. tesellatus An. piilcherimiis An. tesellatus An. fliiviatilis An. minimus An. maciilatiis Malaisienne An. aconitus An. subpictus An. philippinensis An. whartoni An. balabacensis An. donaldi An. campestis An. ludlowae An. dirus An. letifer An. sundaicits An. leucosphyrus An. maciilatcis An. minimus An. nigerrimiis An. sinensis An. pattoni An. minimiis An. anthropophagus An. dirus An. bancrofti An. kanvari An. punctulatus An. koliensis An. subpictiis Indo-iranienne An. culicifncies An. annularis An. annularis An. cidicifacies An. nigerrimiis Collines indochinoises An. diriis Chinoise An. jeyporensis An. hilliAustraliennes An. farauti
  • 3. LA LUlTE ANTILARVAIRE ticide de choix dans la lutte contre Aedes aegypti, qui implique le traitement des eaux de boissons stockĂ©es dans les jarres, les canaris et autres gĂźtes domestiques propices au dĂ©veloppement de cette espĂšce. MalgrĂ© la disponibilitĂ© de ces mĂ©thodes, la lutte anti- larvaire est limitĂ©e par quatre difficultĂ©s majeures au niveau opĂ©rationnel : - les prĂ©fĂ©rences Ă©cologiques de certaines espĂšces : dans le cas d'un vecteur comme Anoplieles ganibiae s.l., la lutte antilarvaire se heurte Ă  la multiplicitĂ© des gĂźtes. Cette espĂšce peut accomplir son site prĂ©imaginal dans des bio- topes trĂšs variĂ©s, des petites flaques temporaires comme les empreintes de pas, les orniĂšres de voitures, les trous d'emprunt de terre, aux vastes zones rizicoles dont les casiers Ă  riz sont propices au dĂ©veloppement des larves 2 certaines pĂ©riodes de la riziculture (25,26). Dans le cas d'espĂšces vivant dans des riziĂšres permanentes commeAizo- pheles izili (27)ou Anopheles rizouchetĂŹ (28), la mise en Ɠuvre de la lutte devra intĂ©grer et maĂźtriser de nombreux paramĂštres Ă©cologiques. -Les contraintes Ă©pidĂ©mniologiques: un des dĂ©ments Ă  connaĂźtre est que la lutte anti-larvaire n'intervient qu'au niveau de la rĂ©duction de la densitĂ© des anophĂšles. Or, au plan Ă©pidĂ©miologique,le paramĂštre clĂ© dans la .transmis- sion du Plasrizodi~~i~zest la longĂ©vitĂ© du vecteur. Si la longĂ©vitĂ© de l'anophĂšle est infĂ©rieure 2la durĂ©e du cycle sporogonique du parasite (fig. 1) il n'y aura Ă©videmment pas de transmission. Dans les zones d'endĂ©mie palustre stable, il faut obtenir une trĂšs grande efficacitĂ© dans la lutte antilar- vaire pour avoir rĂ©ellement un impact sur la transmis- sion qui peut ĂȘtre maintenue mĂȘme avec une trĂšs faible den- sitĂ© (29). La lutte anti-larvaire peut alors ĂȘtre envisagĂ©e essentiellementen zone de paludisme instable et comme complĂ©ment de la lutte anti-adulte dans le cas d'espĂšce tendance exophile. -L'absence actuelle de ressources humaines : Ia lutte anti-larvaire nĂ©cessite effectivement une technicitĂ© certaine 4 CYC1.E DAHS L ' I W m (SCHI 7.a'Ulll E)
  • 4. Lu lutte untivectosielle,perspectives et sĂ©ulitĂ©s et ne peut ĂȘtre envisagĂ©e au niveau des communautĂ©s sans un encadrement rĂ©gulier. - L’utilisation intense d’insecticides au niveau larvaire peut participer Ă  induire une forte pression de sĂ©lection des souches anophĂ©liennesrĂ©sistantes Ă  la famille de composĂ©s chimiques choisis, voire Ă  d’autres par des phĂ©nomĂšnes bien connus de rĂ©sistance croisĂ©e. I1 importe donc que la gestion des programmes soit conk% Ă  des spĂ©- cialistes. LA LUllE ANTllMAGlNALE La lutte contre les adultes peut faire appel Ă  des mĂ©thodes physiques, biologiques ou chimiques qui ont leurs avantages et inconvĂ©nientsmais dont il importe de connaĂźtre les conditions d’emploi et les limites en termes d’efficience et d’efficacitĂ© * La lutte biologique AprĂšs avoir beaucoup CIU dans la technique dite des << mĂąles stĂ©riles D, la lutte biologique (30) s’oriente actuel- lement vers des (< moustiques transgĂ©niques >> qui, Ă  l’issue de manipulations gĂ©nĂ©tiques, ne pourraient plus assu- rer l’accomplissement du cycle sporogonique du Plus- nzodiirnz (31,32,33,34).Pour l’instant,il faut considĂ©rer cette mĂ©thode comme encore au stade de la recherche et non opĂ©- rationnelle dans le contexte habituel du terrain (35). * La lutte physiqiie Elle consiste Ă  empĂȘcher l’anophĂšle de piquer l’homme en installant les habitations humaines Ă  dis- tance des gĂźtes larvaires, ou en interposant une barriĂšre (( mĂ©canique B (grillage de fenĂȘtres. moustiquaires) limitant l’accessibilitĂ© de l’hĂŽte pour les anophĂšles Ă  la recherche du repas de sang. Notons que quatre siĂšcles avant J.C., Hip- pocrate prĂ©conisait d’habiter loin des marĂ©cages pour Ă©viter d‘avoir des fiĂšvres et une grosse rate. Ce conseil est toujours d’actualitĂ©. Dans le mĂȘme esprit, il a Ă©tĂ© envisagĂ© de disposer du bĂ©tail entre les gĂźtes larvaires et les maisons pour entraĂźner une (( dĂ©viation trophique >> vers les animaux (zooprophylaxie). *Ln lutte chimique Cette forme de lutte a toujours le grand avan- tage de pouvoir bĂ©nĂ©ficier d’une gamme Ă©tendue d’insec- ticides appartenant Ă  plusieurs familles (organochlorĂ©s, organophosphorĂ©s, pyrĂ©thrinoĂŻdes,carbamates) (36) dont le choix dĂ©pendra, entre autres, de trois paramĂštres clĂ©s rela- tifs aux vecteurs et aux produits : -La rĂ©sistance du vecteur considĂ©rĂ© aux produits envisagĂ©s ou disponibles. Ces rĂ©sistances doivent donc ĂȘtre PrĂ©cisĂ©ment Ă©valuĂ©es avant le dĂ©but de toute campagne de lutte antivectorielle, mais aussi au cours de la campagne Pour pouvoir effectuer les changements Ă©ventuels nĂ©ces- saires.Des comitĂ©s d’experts de la lutte antivectorielle font le point de la situation (13). -Le comportement du vecteur : ces produits chi- miquespeuvent induire des modifications de comportement des moustiques (phĂ©nomĂšnes d’irritation ou d’excito- â€˜Ă©PulsivitĂ©) entraĂźnant des processus d’évitement de la SurfacetraitĂ©e et limitant alors l’efficacitĂ© rĂ©elle du pro- duit. -L’influencedu produit sur l’environnement(bio- dĂ©3adabilitĂ©), flore, faune et bien sĂ»r, son absence de Medecine Tropicale 1995, 55, 4s. 59 c toxicitĂ© pour l’homme dans le respect des conditions d’emploi, ainsi que la nature de la surface traitĂ©e et la rĂ©manence du produit qui conditionnent le rythme des traitements. De façon schĂ©matique,la lutte contre les adultes peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e selon deux concepts majeurs, la lutte Ă  grande Ă©chelle et la lutte Ă  I’échelle individuelle et familiale 4: La lutte tĂŹ graizde Ă©chelle est basĂ©e sur 1’éparadage des ‘insecticides, aspersions irztradonziciliaires (37)ou pul- vĂ©risatioizs spatiales L’emploi Ă  grande Ă©chelle des insecticides nĂ©ces- site une technicitĂ© certaine et ne peut ĂȘtre confiĂ©e Ă  du per- sonnel non formĂ© correctement. Cette mĂ©thode classique trouve toujours sa justification en zone ou en pĂ©riode d’épidĂ©mie, comme cela a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© pour arrĂȘter l’épi- dĂ©mie de Madagascar (38), et dans des zones oÙ l’amĂ©- nagement de l’environnement a causĂ© une pullulation anophĂ©lienneet une au,mentation des risques de transmission au niveau de populations non prĂ©munies comme dans la zone rizicole de la Rusizi (39,40). Tout un arsenal d’insec- ticides est actuellement utilisĂ©, du DDT (41) Ă  la delta- mĂ©thrine, en passant par le malathion (42), le propoxur (43), le fĂ©nitrothion (44), le bendiocarb (45) et la lambdacy- halothrine (46). Tout un arsenal d’appareils est actuel- lement disponible pour rĂ©aliser les aspersions intradomi- ciliaires classiques, mais il faut apprendre Ă  se servir correctement des Ă©quipements pour dĂ©poser les doses adĂ©quates d’insecticides sur les murs, dans les maisons ou les abris oĂč se reposent les moustiques, avant ou aprĂšs leur repas de sang. Dans certaines situations, il n’est pas pos- sible de traiter l’intĂ©rieur des maisons, qui n‘existent pas en tant que telles. et on peut utiliser des brumisateurs pour des pulvĂ©risations spatiales de produits prĂ©parĂ©s en volume ultra faible (ultm lobis volume, ou ULV) (47), en associant des pyrĂ©thrinoĂŻdes et ceci permet une lutte gĂ©nĂ©- ralisĂ©e contre les insectes vecteurs et les nuisances ento- mologiques. Eli regcirdde ces inĂ©tlzodes conzmunautciires, il est pos- sible d ’ritiliserdes nzCtliodes de protectioiz individuelles et jknzilici1e.s Ces mĂ©thodes comprennent des mĂ©thodes phy- siques ou chimiques (27), comme les grillages moustiquaires aux fenĂȘtres, reprenant ainsi la mĂ©thode des maisons dites Mo.rquitoproof (6), ou diffĂ©rentes mĂ©thodes de pro- tection personnelle telles que le badigeonnage de rĂ©pulsifs sur la peau (49),le traitement des vĂȘtements par des insecticides/insectifuges (50), les tortillons fumigĂšnes antimoustiques, dont l’efficacitĂ© est relative (51,52), les pla- quettes et plus rĂ©cemment, les moustiquaires, prĂ©coni- sĂ©es dĂšs 1911par Ross comme mĂ©thode de prĂ©vention du paludisme, mais qui connaissent un regain d’intĂ©rĂȘt avec la mise au point des mĂ©thodes d’imprĂ©gnation de mous- tiquaires (5334). En effet, les limitations physiques de la moustiquaire normale sont bien connues : mal bordĂ©es ou mal entretenues, elles laissent alors passer les moustiques (55) ;ceux-ci peuvent piquer si une partie du corps est au contact de la moustiquaire. Enfin, une moustiquaire nor- male n’empĂȘche pas les moustiques de rentrer dans la maison et d’importuner les habitants par le bruit de leur vol. Depuis une dĂ©cennie ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es les mous- --
  • 5. tiquaires imprĂ©gnĂ©es d’insecticide du type pyrĂ©thrino’ide : permĂ©thrine, deltamĂ©thrine, lambdacyhalothrine, alpha- mĂ©thrine (56,57,58). Les techniques d‘imprĂ©gnation sont simples (59) : imprĂ©gnation individuelle ou collective par trempage ou imprĂ©gnation collective par aspersion des moustiquaires des populations, directement dans le vil- lage. De trĂšs nombreux essais ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s ces der- niĂšres annĂ©es en AmĂ©rique du Sud, en Asie du Sud-Est, en Afrique sub-saharienne (60),qui ont confirmĂ© les pos- sibilitĂ©s des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es dans la limitation du contact hĂŽtelvecteur et du paludisme (61,62). Au Cameroun, l’emploi gĂ©nĂ©ralisĂ© des mousti- quaires imprĂ©gnĂ©es de deltamĂ©thrine dans le village de MbĂ©bĂ© Kikot (63), prĂšs du fleuve permanent Sanaga a entraĂźnĂ© une chute de 62% du taux de piqĂ»res d’Ano- pheles di,vecteur permanent dont les larves vivent dans la riviĂšre, et d’Anophe1e.rgmbiue, le vecteur classique, sur- tout abondant en pĂ©riode d’étiage, une chute de 78% du taux d’inoculation et une chute de 98% de la capacitĂ© vectorielle. En regard de ces rĂ©sultats entomologiques encourageants, les huit enquztes parasitologiques clas- siques ont montrĂ© des indices plasmodiques d’environ 72% chez les enfants, sans variation notable, une chute des charges parasitaires de 10 Ă  3%pour les parasitĂ©mies de 5 Ă  10000 /pl, de 6 Ă  1,5% pour les parasitĂ©mies supĂ©- rieures Ă  lO.OOO/pl. Au ZaĂŻre, KARCH et coll. (64) ont montrĂ© qu’8 la suite de la mise en place de moustiquaires imprĂ©gnĂ©es (deltamĂ©thrine,25 mg m.a./m2), (( la densitĂ© de population d‘Anopheles ganzbiae, vecteur exclusif du paludisme. a dimi- nuĂ© de 94% dans le village protĂ©gĂ©. Le taux d’inoculation a diminuĂ© de 9870, soit 3,7 piqĂ»res infestantes par an, contre 182 avant le traitement. Les fortes parasitĂ©mies ( > 10.000/pl) ont baissĂ© de 77% dans le groupe d‘&e de O iĂŹ 7 ans et de 67% dans celui de 8 .5 14 ans D. Les auteurs concluent que << les rĂ©sultats de l’utilisationdes moustiquaires imprĂ©gnĂ©es sont donc excellents en termes de santĂ© publique D. Au Burkina-Faso, la mise en place des mousti- 2quaires imprĂ©gnĂ©es de deltamĂ©thrine (25 mg ni.a./m ) dans un village de la zone de savane des environs de Bobo-Dioulasso (65) a entraĂźnĂ© une rĂ©duction de 93% de la transmission du paludisme assurĂ©e par Aizopl~elesgc~nz- bicr et Anopheles fiinestus, avec une diminution de 400 Ă  100 piqĂ»res infectĂ©eslhommelan Ă  Massasso, village pro- tĂ©gĂ©, tandis que dans le village tĂ©moin, Koko, la transmission a, naturellement, augmentĂ© de 100 Ă  200 piqĂ»res infec- deslhommelan. L’action de l’insecticide a portĂ© sur la densitĂ© des vecteurs, leur longĂ©vitĂ© et leur infectivitĂ©. Au plan parasitologique,l’indice plasmodique des enfants de moins de 15ans est restĂ© stable. En revanche, le pour- centage d’enfants ayant des parasitĂ©mies de plus de lO.OOO/pI a diminuĂ© de 4,3 Ă  2,1% Ă  Massasso, tandis qu’à Koko, il est restĂ© stable, de 4,5 Ă  3,9%. Les consul- tations faites au dispensaire ont montrĂ©, avec les biais bien connus inhĂ©rents Ă  ce gene d’études, que le palu- disme reprĂ©sentait 13,6% des consultations la premiere annĂ©e et, la deuxiĂšme annĂ©e, 4,4%des consultations des habitants de Massasso et 8,7% de celles des habitants de Koko. Chez les enfants de moins d’un an, la morbiditĂ© palustre est beaucoup plus faible dans le quartier protĂ©gĂ© (2 cas sur 60 consultations)que dans le quartiertĂ©moin (4 cas sur 35 consultations). AprĂšs analyse statistique des donnĂ©es, RICHARD a conclu que la mise en place des mousti- quaires imprĂ©gnĂ©es avait permis de rĂ©duire de 59% ]’inci- dence du paludisme dans la population protĂ©gĂ©e. Toujours au Burkina-Faso, l’imprĂ©gnation des moustiquaires des habitants d’un village de la zone rizi- cole de la VallĂ©e du Kou (66) a montrĂ© que lorsque toutes les moustiquaires ont Ă©tĂ© traitĂ©es, la transmission a chutĂ© de 94%. Une vaste enquĂȘte parasitologique (12 passages) n’a pas permis de relever de diffĂ©rence au niveau de la p ~ - valence plasmodiale. Une enquĂȘte par dĂ©pistage actif sur un éçhantillon reprĂ©sentatif (61) des enfants a montri que le nombre d‘accĂšs palustres a Ă©tĂ© significativementmoins Ă©levĂ© chez les enfants dormant sous moustiquaires imprĂ©- gnĂ©es (9 cas sur 3341 consultations) que chez ceux dor- mant sous leurs moustiquaires habituelles (21 cas sur 3398 consultations), soit une rĂ©duction de 56%. De trĂšs nombreuses et complĂštes Ă©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment rĂ©alisĂ©es en Gambie (62). SNOW et coll. (67) ont montrĂ© que lorsque les moustiquaires imprĂ©gnĂ©es de permĂ©thrine avaient Ă©tĂ© installĂ©es dans les villages, la transmission du paludisme a Ă©tĂ© rĂ©duite de 90%, chifie com- parable Ă  celui observĂ© Ă  Bobo-Dioulasso. Le taux de (( fiĂšvre -t Pl~~.nnoclii~m>) a baissĂ© de 70%, et le taux de fiĂšvre + parasitĂ©mie Ă©levĂ©e ( > 5.000/yl) a baissĂ© de 63%, lĂ  encore une valeur comparable Ă  celle trouvĂ©e Ă  Bobo-Dioulasso. Dans cette rĂ©gion, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que l’emploi gĂ©nĂ©ralisĂ© des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es aurait aidĂ© ii la rĂ©duction de la mortalitĂ© juvĂ©nile gĂ©nĂ©rale de 63% et la mortalitĂ© spĂ©cifique de 70% (68). En GuinĂ©e Bissau. JAENSON et coll. (69) ont montrĂ© que l’introduction de moustiquaires en nylon imprĂ©gnĂ©es de pennĂ©thrine (0,5 gr m.a./m-) a induit une rĂ©duction de 93,7% de la densitĂ© de moustiques trouvĂ©sle matin dans les maisons, une rĂ©duction de 78% du taux d‘ino- culation par Aizoplieles ganzbitr S.I.. une rĂ©duction signi- ficative de la prĂ©valence des (( maladies avec fiĂšvre )) chez les personnes protĂ©gĂ©es et une rĂ©duction de la prĂ©- valence plasmodiale chez les enfants de 2 Ă  9 ans de plusieurs villages. En Tanzanie, une sĂ©rie d’études a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©epow comparer l’efficacitĂ© des aspersions pariĂ©tales classiques au DDT, par rapport aux moustiquaires imprĂ©gnĂ©es de permĂ©thrine ou de lambdacyhalothrine (70). La pose de moustiquaires imprĂ©gnĂ©es a rĂ©duit la transmission de plus de 90%, comme au Burkina-Faso, a rĂ©duit de 68% les fiĂšvres palustres, a fortement rĂ©duit l’incidencede l’impa- ludation plasmodiale aprĂšs nĂ©gativation des enfants avec du FansidarO. A Mlingano, 60% des enfants protĂ©gĂ©s par les moustiquaires-imprĂ©gnĂ©essont toujours nĂ©gatifs la 2 0 semaine.Ce rĂ©sultat est trĂšs indicatif de l’influence des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es sur l’incidence de l’impalu- dation. En Tanzanie Ă©galement, STICH et coll. (71) ont montrĂ© que l’introduction de moustiquairesimprĂ©gnĂ©es de permĂ©thrine (0,5 gr m.a./m2) avait induit une rĂ©duction de 74 Ă  78% du taux hebdomadaire de rĂ©infection des enfants (prĂ©alablementdĂ©parasitĂ©s par un traitement complet de FansidarO). En Chine, dans l’üle d‘HaĂŻnan, des essais ont Ă©tĂ© rĂ©a- lisĂ©s dans une zone oĂč la baismission du paludisme est assu- rĂ©e par Anopheles dirus, espĂšce B tendance exophile, d’oh les difficultĂ©s et les limitations du traitement pariĂ©- tal classique (72). La mise en place des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es a Ă©tĂ© suivie d’une diminution importante de l’incidence palustre, de 71% la premiĂšre annĂ©e et de 77% 7 MĂ©decine Tropicale 1995, 55, 4s.
  • 6. la deuxiĂšme annĂ©e. Avant la pose de moustiquaires imprĂ©- *Ă©es, plasnzodiiiunzfalciparuiiz reprĂ©sentait 68% des infec- et Plasrnodiiiitz vivac 32% des infections.AprĂšs la pose des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es. seul Plasrnodiutn vivax a Ă©tĂ© diagnostiquĂ©. En Chine Ă©galement, l’emploi des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es de deltamĂ©thrine (15 mg m.a./m2) dans le de Buji, OÙ 87% de la population dort sous mous- tiquaire, a entraĂźnĂ© une rĂ©duction de 93% de la densitĂ© de vecteurs, Anopheles sinensis et Anopheles anthropop,plzn- gus, trouvĂ©s le matin dans les maisons. L’incidence palustre mensuelle a diminuĂ© de 92,7% par rapport Ă  l’annĂ©e tĂ©moin. La troisiĂšme annĂ©e de l’étude, I’inci- dence palustre mensuelle a diminuĂ© de 98% (73). Plu- sieurs millions de chinois dorment dĂ©sormais SOLLSmous- tiquaires imprĂ©gnĂ©es et le paludisme est bien << sous contrĂŽle >> et non Ă©radiquĂ© >>. PROBLEMES ET CONTRAINTES La lutte antivectorielle dispose d’outils variĂ©s et effĂŹ- caces, techniquement valables, pour faire face h toutes les sihrations, endĂ©miqueset Ă©pidĂ©miques.La question prh- cipale est alors :qu’est-ce qui freine son application dans la lutte antipaludique ? SchĂ©matiquement,il est admis que ces freins sont attribuĂ©s aux manques de ressources matĂ©rielles et humaines. I1 est toujours trĂšs difficile de faire une analyse coĂ»tlefficacid des actions de lutte antivectorielle du fait des nombreux paramĂštres 2considĂ©rer (741,en fonction des stratĂ©gies envisageables. Les grandes campagnes d’asper- sion intradomiciliaire d’insecticides Ă  effet rĂ©manent (house spmying) nĂ©cessitent une planification et une organisation rigoureuses et induisent des coĂ»ts impor- tants au niveau des personnels, des dĂ©placements,de la Iogis- tique, des insecticides ou des Ă©quipements. A Madagascar par exemple, il aurait Ă©tĂ© utilisĂ©, pour le traitement des mai- sons, 58 tonnes de DDT en 1988-1989, 36 tonnes en 1989 et 46 tonnes en 1990-1991 (MOUCHET, com. pers.) avec un prix de l’ordre de 4 US $ le kilo (41).Le coĂ»t pa personne protĂ©gĂ©e va augmenter lorsque l’efficacitĂ© du pro- duit (< bon marchĂ© >> diminue et qu’il devient alors nĂ©ces- saire d’opter pour d’autres produits. D’aprĂšs MOUCHET (41), << le prix actuel de l’insecticide pour traiter Im- au DDT varie de 0,9 Ă  1,2 cents pour l’kon et la K-othrinea, c’est-Ă -dire deux fois plus cher pour une rĂ©manence infĂ©- rieure, ce qui implique un renouvellementplus frĂ©quent des traitements >>. Les nombreuses Ă©tudes consacrĂ©es au rapport coĂ­ĂŹt annuehie sauvĂ©e et au rapport coĂ»thĂ©nĂ©fice font Ă©tat d’une grande variabilitĂ© selon les stratĂ©gies choisies et les lieux d‘application (9). Selon ces auteurs, >>thecosts per. case prevented ranged from $ 2,lO to $ 259 (in I987 US dollars) >>, selon les mĂ©thodes de lutte antivectorielle employĂ©es (associĂ©es OLInon Ă  une chimiothĂ©iapie).De fagon gĂ©nĂ©rale, il est considĂ©rĂ© qu’une lutte basĂ©e sur la promotion et le dĂ©veloppement des mĂ©thodes de protection person- nelle et familiale (moustiquaires et autres matĂ©riaux imprĂ©gnĂ©s) sera moins onĂ©reuse que les opĂ©rations clas- siques d’aspersion intradomiciliaire (BRINKMANN et KRINKMANN, com. pers.). Bed-nets or spraying ? La question est posĂ©e (75) et, aux Iles Salomon, ces auteurs estiment que le coĂ»t des aspersions intradomiciliaires au DDT reviendrait Ă  7 SI 8,53 $ par personne et par an, alors qu’il serait de SI 3,85 $ par personne et par an avec des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es de permĂ©thrine. LI ZUZI et coll. (75)estiment que dans l’üle d‘Hai- nan en Chine le coĂ»t du traitement des maisons par le DDT est de 0,15 US $ par personne par an et de 0,065 US $ par personne et par an dans le cas de l’imprĂ©gnationdes moustiquaires des habitants Ă  la deltamĂ©thrine. En Gambie, MAC CORMACK et coll. (76) estiment de leur cĂŽtĂ© Ă  1,24 US $ le coĂ»t annuel global, pour un enfant ĂągĂ© de plus d’un an, de la prĂ©vention par mousti- quaire imprĂ©gnĂ©e de permĂ©thrine + chimioprophylaxie au Maloprima et du traitement Ă  la chloroquine d’un accĂšs palustre. En Gambie Ă©galement, PICARD et coll. (77) esti- ment que le coĂ»t annuel d’un enfant protĂ©gĂ© est de 5,65 US $ dans le cas de l’emploi de moustiquaires imprĂ©- gnĂ©es, et de 7,46 US $, dans le cas d’une stratĂ©gie com- binant moustiquaire imprĂ©gnĂ©e et chimioprophylaxie heb- domadaire par le Maloprima. Le coĂ»t par Ă©pisodede pallidisine Ă©vitĂ© chuterait de 40 Ă  22 US $ si l’insecticide passait de 35 2 15 US $ le litre. Pour ces auteurs, les rĂ©sultats montrent que l’imprĂ©gnation des moustiquaires << i s n highly cost-e$%‘i.ctiveiiiecins of mertiizg clzildliood in The Gariibia >>, que le coĂ»t de la prĂ©vention du palu- disme chez les enfants (6-59 mois), par association mous- tiquaire imprĂ©gnĂ©e et chimioprophylaxiehebdomadaire, est compĂ©titif avec celui de la prĂ©vention de la diarrhĂ©e par promotion de l’allaitement maternel, que l’imprĂ©gnation des moustiquaires est une mĂ©thode efficace d’amĂ©lioration de la santĂ© des enfants et confĂšre, en plus, une protection efficace contre les autres vecteurs et nuisances entomo- logiques (mouches, punaises, poux, tiques, etc.) (78). Cette information sur l’effet (( collatĂ©ral >> des mousti- quaires imprĂ©gnĂ©es est importante Ă  retenir car c’estjus- tement la lutte contre les nuisances qui motive les popu- lations Ă  employer des mĂ©thodes de protection familiale, notamment les bombes, serpentins, moustiquaires, voire l’imprĂ©gnation et la rĂ©imprĂ©gnation de leurs mousti- quaires, comme l’ont constatĂ© CHARLWOOD et DAGORO en Papouasie Nouvelle-GuinĂ©e (79). UTILISATIONA GRANDE ECHELLE DES MOUSTIQUAIRES IMPREGNEES L’efficacitĂ© des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es Ă©tant scientifiquement reconnue, le problĂšme majeur rĂ©side en fait actuellement sur la faisabilitĂ©de leur emploi rĂ©gulier, avec entretien et rĂ©-imprĂ©gnation des moustiquaires, Ă  grande Ă©chelle, par les populations elles-mĂȘmes. Pour obtenir une adhĂ©sion/participationeffective des commu- nautĂ©s, il faut notamment avoir leur confiance, ou la gagner @O), intĂ©grer l’action de lutte antivectorielledans un ensemble de mesures bien pergues par les collectivitĂ©s (hygiĂšne, gain, amĂ©lioration du cadre de vie, etc...) et adapter les messages de sensibilisation(1.E.C.) aux com- portements, attitudes et pratiques (C.A.P.) des popula- tions concernĂ©es. Dans le cadre de la promotion des moustiquairesimprĂ©gnĂ©es, de nombreuses enquĂȘtes C.A.P. ont Ă©tĂ© rĂ©cemment rĂ©alisĂ©es en Afrique centrale (81,82,83,84) et occidentale (76,85,86,87). Ces enquĂȘtes de comportement procurent 4 infor- mations de base :la grande majoritĂ© des personnes inter- rogĂ©es dĂ©clarent procĂ©der Ă  des actions de lutte contre MĂ©decine Tropicale 1995. 55, 4s.
  • 7. 62 AL les moustiquesdans leur maison ( > 90% des mĂ©nages dans certaines zones ou quartiers);la raison principale est la nui- sance, pas la maladie ; les mĂ©thodes utilisĂ©es sont trĂšs variĂ©es, mais finissent par revenir cher : les moustiquaires imprĂ©gnĂ©es sont encore peu connues, mais l’a priori est gĂ©nĂ©ralement favorable ;ces actions sont menĂ©es h l’éche- Ion familial, peu ou prou Ă  l’échelon communautaire. Ces enquĂȘtes indiquent toutes que les populations se plaignent principalement de la nuisance occasionnĂ©e par les moustiques en termes de piqĂ»res et bruit (70% des raisons Ă©voquĂ©es). Le rĂŽle vecteur des maladies n’intervient que bien aprĂšs (environ 20% des motifs) et parmi celles- ci sont citĂ©s le paludisme, le SIDA, le prurit, les filaires. Contre cette nuisance, diffĂ©rentes mĂ©thodes de lutte sont mises en Ɠuvre i3 l’échelon familial : bombes insecti- cides, serpentins, ventilateurs, moustiquaires, fumigation d’herbes locales, rĂ©pulsifs chimiques ou naturels. La gamme est trĂšs Ă©tendue. Mais ces comportements indui- sent des coĂ»ts qui finissent par ĂȘtre consĂ©quents. A Kinshasa, plus de 90% des mĂ©nages prennent des mesures de protection contre les moustiques, notamment les serpentins, les bombes insecticides et les mousti- quaires de lit (88). Les dĂ©penses ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  8,lO US $ par mois et par mĂ©nage (amplitude = 0,4 - 64 US $. mĂ©diane 5 US $), soit environ 97 US $ par an OLI environ 525 FF par an et par foyer. A Douala oil, dans certains quartiers, les populations utilisent simultanĂ©mentplusieurs mĂ©thodes pour se protĂ©ger d’une agressivitĂ© importante de C d a quinque~~~sciajus (82), mais principalement les moustiquaires, les bombes et les serpentins,la dĂ©pense a Ă©tĂ© estim6eiĂŹ 816,20FF par foyer et par an (1 foyer = 7,l personnes, soit une dĂ©pense annuelle moyenne de l’ordre de 115,OO FF par personne). A YaoundĂ©, oÙ les gens utilisent surtout les bombes insecticides et les serpentins (mosquito-coils),DES- FONTAINE et coll. (81) estiment que << le budget moyen annuel de protection (contre les moustiques), pour un foyer, est estimĂ© iĂŹ 628,80 -+ 62,60 FF B. A YaoundĂ© tou- jours, LOUIS et coll. (84) ont estimĂ© les coĂ»ts respectifs des diverses mĂ©thodes de lutte anti-moustiques Ă  l’éche- lon familial : - bombes anti-moustiques, environ 580,OO FFIan/foyer -spirales anti-moustiques,environ 260,OO Eladfoyer - plaquettes, environ 280,OO FFIanlfoyer -bombes Y spirales, environ 841,O0 FF/an/foyer Le coĂ»t des mĂ©thodes M physiques >> (ventilateurs: moustiquaires de lit, grillage de fenĂȘtre)est estimĂ© Ă  50 FF par foyer. La lutte << chimique >> est donc beaucoup plus coĂ»teuse que la lutte << physique >> et, malgrĂ© leur bon rapport coĂ»tlefficacitĂ©, les moustiquaires sont souvent peu utilisĂ©es. Les raisons avancĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement la sensation d’étouffement, la couleur, la soliditĂ©, mais l’argument le plus frĂ©quemment avancĂ© est celui du coĂ»t. Cet argument est discutable : tout dĂ©pend en effet de la maniĂšre dont est estimĂ© ce coĂ»t, en termes d’investissement et d’amortissement. Les moustiquaires de base valent entre 2,5 et 5 US $, dĂ©part usine, soit 13,50 Ă  27 FF selon le modĂšle, la taille, la qualitĂ© du tulle. L’imprĂ©- gnation revient Ă  moins de 0,5 US $ (environ 2,7 FF) et son efficacitĂ© est de 6 Ă  8 mois, soit 1 Ă  2 imprĂ©gnations par an selon les conditions Ă©pidĂ©miologiques.En moyenne, il faut compter trois Ă  quatre moustiquairespar famille, soit un investissement de 20 US $, environ 108 FF, pour ]’achatet 2 US $, environ 10,8 FF, pour leur imprĂ©gnation. On estime qu’une moustiquaire normalement entretenu, dure 6 ans (76), soit 10 us $, environ 54FF,d‘imprĂ©gnation pour les annĂ©es 2 Ă  6 ;soit un budget global de 32 us $, environ 172,80 FF, pour 6 ans OU 5,33 US $, environ 28,8 FF par an. En moyenne, l’occupation d’une mous- tiquaire est de 1,7 personne, soit un budget final de 5,33/1,7 = 3,l US $/an ou environ 17,OO m/an pour pro- tĂ©ger une personne, soit 35 fois moins cher que l’usage ache1 des bombes insecticideset 15fois moins cher que celui des serpentins. CONCLUSIONS Economies, efficacitĂ© contre les nuisances, rĂ©duc- tion de la maladie d’environ 50%, les moustiquaires imprĂ©gnĂ©es procurent donc Line gamme d’avantages h considĂ©rer et plusieurs questions se posent alors :comment dĂ©velopper les actions de lutte de l’échelon familial 2 I’échelle communautaire ? Pourquoi les moustiquaires imprĂ©gnĂ©es ne sont-elles pas davantage utilisĂ©es ? Com- ment promouvoir les moustiquaires et leur imprĂ©gna- tion ? La dĂ©marche Ă  suivre pour repondre Ă  cette ques- tion pourrait ĂȘtre d’identifier d’abord les zones/ rĂ©gions/quartiers oĂč les gens utilisent dĂ©jĂ  rĂ©guliĂšrement les moustiquaires (85,86,87) et de procĂ©der alors Ă  des sĂ©ances d’informationi17.situ,Ă  la formation des cadres natic- naux de tous les niveaux, de I’échelon central aux agents de santĂ© communautaires, et 2 des sĂ©ances collectives d’imprĂ©gnation directement dans le village. La rĂ©duction de cette nuisance, rapidement notable, entraĂźne l’adhĂ©- sion des populations et une popularisation de la mĂ©thode. Le rĂŽle des cadres et responsables est alors triple : main- tenir, dĂ©velopper la sensibilisationlinformation des popu- lations ; mettre h leur disposition les moyens d’imprĂ©- cgner les moustiquaires, notamment l’insecticide, Ă  des prix trĂšs rĂ©duits (Ă©xonĂ©ration des taxes) ;aider les com- munautĂ©s Ă  s’organiser pour la poursuite de ces activitĂ©s Ă  travers les structures associatives et caritatives. Pour permettre la durabilitĂ© de l’action, il faut Ă©laborer un systĂšme de recouvrement des coĂ»ts initiaux (achat d’insecticides) et plusieurs options sont envisageables (89),en fonction des contextes socio-culturels et Ă©cono- miques. La promotion des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es relĂšve alors d’un ensemble de mĂ©canismes dont le recueil et l’analyse requiert un travail d’équipe intĂ©grant les Ă©Co- nomistes, les entomologistes, les anthropologues, les mĂ©decins, les agents de santĂ© communautaire, les res- ponsables des programmes, dans une vaste et rĂ©elle coopt- ration intersectorielle. Cet ensemble implique notamment une information adaptĂ©e et une formation Ă  tous niveaux. Ce besoin de formation est crucial. Un des objectifs de l’O.M.S. est d’avoir au moins un entomologiste mĂ©dical dans chaque MinistĂšre de la SantĂ©. Tel n’est pas encore le cas puisqu’une Ă©valuation faite rĂ©cemment par Charles RAVAONJANAHARY, du Bureau rĂ©gional O.M.S. de Brazzaville, montre que sur 43 pays touchĂ©s par le‘paludisme en Afrique, au sud du Sahara, 24 seulement ont effectivement un entomolo- giste mĂ©dical au MinistĂšre de la SantĂ©. I1 reste donc encore un gros travail de formation Ă  accomplir en ento- mologie mĂ©dicale notamment. Et pour ces jeunes ento- mologistes, comme pour les moins jeunes, il faudra pen- ser en,homme d’action et agir en homme d’idĂ©es. MĂ©decine Tropicale 1995, 55, 45.
  • 8. ..-z,7 Lu lutte antivectorielle, perspectives et rĂ©alitĂ©s 63 REFERENCES O.M.S. - RelevĂ© Ă©pidĂ©miologique hebdomadaire 1993 ;34 : 245- 252.35 :253-258. 2 -MOUCHET J. er al. - Le dĂ©fi de la lutte contre le paludisme en Afrique tropicale :place et limite de la lutte antivectorielle.Cahiers saIlri 1991 ;1: 277-288. 3 - O.M.S. - A global strategy for malaria control. World Health Orga- nization, 1993. 4 - OM.^. -Miseen Ɠuvre de la stratĂ©giemondiale de lutte antipaludique 1993. FaciĂšs Ă©pidĂ©miologiques des paludismes en Afrique subsaharienne. Etudes midicales 1984 ;3 : 123-I33. 6 - BRUCE-CHWATTL.J. - Esse/rticclMdmfdogy,W. Heinemann Med. Books Ltd., 1985.2nd ed. ,452. 7 - TIBAYRENC M. - Antigenic Diversity and the Transmission Dynamics of flasmodiuni &dciprtrnm. The clonalitylsexuality Debate Revisited. 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