2. Introduction
*Le collage s’est peu à peu imposé en odontologie comme un
moyen efficace d’assurer la rétention de nos restaurations, tout en
restant conservateur et esthétique. Cependant, pour répondre à la
complexité du collage aux tissus dentaires, les matériaux à notre
disposition évoluent sans cesse.
*De nouvelles colles sont apparues , avec des protocoles de mise en
œuvre particuliers, afin de coller des matériaux eux aussi en
perpétuel progrès.
*Il est très important pour le clinicien de comprendre parfaitement
les mécanismes d’adhésion, les matériaux qui doivent être collés, les
systèmes adhésifs dentaires et comment ils doivent être utilisés
dans une situation clinique donnée.
3. Historique
*Il a fallu plus de 40 ans pour que la dentisterie esthétique puisse
revendiquer le niveau qu’elle a atteint aujourd’hui.
*L’évolution après les travaux de base de Buonocore a été lente . Le
problème du collage des résines à l’émail a été résolu assez facilement ,
la pertinence des études concernant l’adhésion à la dentine est plus
sujette à caution.
*Au cours des trente dernières années, les cliniciens ont été
confrontés à un renouvellement important et rapide des matériaux
adhésifs.
*Cette période à débutée au milieu des années soixante avec la
commercialisation des premières résines composites.
4. *Suivi dans les années 70 par l’introduction de la technique
du mordançage en pratique clinique.
*Dans les années 90, le mordançage sélectif de l’émail a été
remplacé par le concept du mordançage total.
*puis les conditionneurs amélo-dentinaires universels sont
utilisés simultanément sur l’émail et la dentine.
*Aujourd’hui, alors que les adhésifs à mordançage total ont
atteint une efficacité clinique acceptable, la plus part des
efforts de recherche de développement portent sur la
simplification des procédures d’adhésion.
5. Définition
*Les adhésifs amélo-dentinaires sont des biomatériaux
d’interface.
*Ils contribuent à former un lien idéalement adhérent et
étanche entre les tissus dentaires calcifiés et les biomatériaux
de restauration.
7. 1.La dent:
1.1-L’émail :
*Seul tissu minéralisé dépourvue de cellules.
*96% de minéraux, représenté essentiellement par les cristaux
d’hydroxy-apatites ,sel de calcium et de phosphore.
*Ces cristaux sont arrangés sous forme d’unités compactes
appelées prismes.
*4% de matière organique et d’eau siégeant entre les cristaux.
*Les variations de minéralisation du tissu amélaire
influencent considérablement la résistance des collage.
8. 1.2-La dentine :
*C’est un tissu conjonctif minéralisé et avasculaire en connexion
permanente avec la pulpe .
*Elle est constituée de :
→70% de matière minérale représentée essentiellement par les
cristaux d’hydroxy-apatites.
→20% de matière organique.
→10% d’eau.
-Le substrat dentinaire est caractérisé par l’unité métabolique :
prolongement cytoplasmique, l’odontoblaste, tubuli dentinaire et la
dentine péritubulaire.
-Ces unités sont séparées par la dentine intertubulaire.
9. 1.3.La boue dentinaire:
Définition:
C’est une couche de débris organiques et minéraux résultant de la
préparation d’une cavité dentaire.
Structure:
*la boue dentinaire apparaît comme une couche rugueuse qui tapisse la
surface dentinaire et qui oblitère les orifices tubulaires .
Boue dentinaire (MEB)
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
10. *Elle contient peu de porosité, et elle est constituée d’une matrice
formée à partir d’un mélange de collagène dénaturé et d’eau
d’origine dentinaire , dans laquelle serrai incorporés des cristaux
d’hydroxy-apatites arrachés lors du fraisage. D’autres éléments
d’origine exogène sont différemment présents tels que la salive, du
sang et des micro-organismes.
*Son épaisseur varie de 0,5 à 1,5 µm dépend de l’utilisation ou non
d’une projection d’eau et du type d’instrument utilisés.
*Les couches les plus épaisses étant enregistrées par les fraises
diamantées à gros grains utilisées sans spray.
*Il est possible de définir deux zones distinctes dans cet enduit:
Une zone de surface recouvrant la dentine.
une zone incluse dans les canalicules dentinaires formant les
bouchons canaliculaires.
11. Caractéristiques:
Contamination:
bronstrum considère la boue dentinaire comme principale source
d’infection sous les restaurations, d’après lui les bactéries laissés dans
la boue dentinaire sont à l’origine de la contamination septique des
cavités préparées.
Adhérence:
les anciens agents de collages étaient appliqués directement contre la
boue dentinaire et avaient des forces d’adhésion relativement faible
(5µPa) à cause de leur faible adhérence.
Perméabilité:
la boue constitue une barrière protectrice contre la diffusion des
fluides à travers les tubuli oblitérés.
12. Rôle:
→ Diminution de l’énergie de surface.
→ Nuit à l’étanchéité.
→ Constitue une barrière conte l’invasion microbienne.
→ Elle limite le flux sortant de fluide dentinaire
susceptible de diminuer l’efficacité de collage.
13. 2.Les résines composites:
-Un matériau composite est constitué de deux ou de plusieurs
matériaux différents et possède des propriétés mécaniques
meilleures que celles de chacun de ses constituants.
- Les composites utilisés en dentisterie combinent 03 phases:
Organique: la matrice.
Minérale: les charges.
Interface: les agents de couplage.
-Actuellement les composites microhybrides semblent
représentés un bon compromis par leur propriétés mécaniques et
leur contraction de polymérisation compensable par le système
adhésif .
14. Adhérence
Définition:
-c’est l’union d’une surface à une autre avec laquelle elle est en
contact intime. Par conséquent , elle peut être définie comme la
force qui lie deux matériaux de natures différentes mis en
contact intime.
-L’ adhérence diffère de la cohésion qui est l’attraction entre atomes
ou molécules d’une même substance . L’adhésion est l’attraction des
molécules de surfaces, et la résistance du collage dépend de l’intensité
des forces présentes sur chaque site de contact.
- Le matériau ajouté pour produire l’adhérence est connu sous le nom
d’ « Adhésif » .
15. 2.Paramètres intervenants dans le phénomène d’adhésion:
→ Énergie de surface:
*Quantité de travail qu’il a fallu dépensé pour crée ladite surface , la
température et la pression sont constantes, elle s’exprime en j/m².
*L’énergie à la surface d’un solide est plus grande qu’à l’intérieure.
*l’énergie de surface et par conséquent les qualités adhésifs d’un solide
donné, peuvent être réduites par toute impureté de la surface.
*Plus l’énergie de surface sera grande, plus la capacité d’adhérence est
grande.
16. Le mouillage:
*L’aptitude qu’a un liquide a occupé la plus grande surface possible
lorsqu’on le dispose sur cette surface solide.
*Il est difficile de forcer deux surfaces solides à adhérer ,pour surmonter
cette difficulté , on utilise des liquides qui vont s’étaler entre les
irrégularités des surfaces et assurer ainsi un contact sur la majeure partie
de la surface solide.
*Si le liquide adhésif ne mouille pas la surface du fait de sa faible
énergie , l’adhérence est négligeable ou inexistante.
*Le pouvoir d’un adhésif de mouiller la surface que l’on veut adhérer,
est influencé par certain facteurs comme la propreté de la surface qui a
une importance particulière.
17. Angle de contact:
-C’est l’angle formé par l’adhésif avec le substrat à leur interface.
-Si les molécules de l’adhésif sont attirées par les molécules du substrat,
autant ou plus qu’elles le sont entre elles, l’adhésif liquide s’étalera
complètement à la surface du solide et aucun angle ne se formera.
-Plus l’angle de contact sera petit, plus l’adhésif sera capable de remplir
les irrégularités de la surface à adhérer.
-L’étalement du liquide n’est parfait que si l’angle de contact est nul.
18. 3/ différents types d’adhésion:
*Adhérence micro -mécanique:
Cette forme d’adhésion est directement liée à la
présence sur la surface dentaire d’irrégularité telle
que les puits et les fissures qui présentent des
contres dépouilles microscopiques.
le liquide adhésif peut pénétrer à
l’intérieur de ces puits lorsqu’il aura pris,
il sera maintenue en place grâce à ces
contre dépouilles microscopiques.
Théorie mécanique de l’adhésion
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
19. *le traitement de la surface par un acide qui sera appliqué sur
la surface avant l’adhésif provoque l’apparition des
anfractuosités allant jusqu’à 20µ de profondeur au sein
desquelles un agent mouillant de basse viscosité peut
s’insérer et réaliser après polymérisation un micro-clavetage.
L’agent du mordançage le plus communément utilisé est
l’acide phosphorique.
20. Adhésion physique:
Lorsque deux surfaces se trouvent à proximité, des forces secondaires
d’attraction peuvent être générer par des interactions bipolaires.
les molécules doivent avoir des propriétés de polarité afin d’être
orienter à l’interface.
les réactions polaires résultent des forces attractives entre les charges
positives et négatives des molécules.
Ce type d’adhérence est un processus rapide réversible et les
molécules restent chimiquement intactes.
Les liaisons physiques dites secondaires sont incapables d’assurer à
eux seuls la liaison à long terme, elles sont dégradées par la pénétration
d’eau à l’interface.
il est donc nécessaire de rechercher les liaisons primaires ou
l’accrochage mécanique.
21. Adhésion chimique:
*La liaison chimique primaire se fait si des électrons de deux
atomes différents sont mise en commun.
*C’est l’adhérence idéale, elle peut se réaliser sous forme de
liaisons: -ionique
-covalente
-hydrogène.
*Les adhésifs doivent être fortement attirés de façon chimique
vers leur surface d’application afin de former une forte
adhésion.
22. Liaison hydrogène :
l’atome d’hydrogène est une structure dipolaire qui peut former une
liaison avec un autre atome dipolaire réalisant ainsi des ponts
hydrogènes.
Liaison hydrogène
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
23. Liaison ionique:
Elle correspond au transfert d’un électron d’un atome à l’autre lorsque
les deux atomes en présence ont des électronégativités très différentes.
Liaison covalente:
Elle correspond à la mise en commun d’un ou de plusieurs doublets
d’électrons au niveau de la couche électronique de covalence.
Liaison covalente
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
24. *En dentisterie , la rétention micromécanique est
l’explication la plus courante du mécanisme d’adhésion
d’un matériau à la structure dentaire.
*La nature chimique du collage à l’email et à la dentine n’a
pas été vraiment prouvée.
*La détermination des composantes chimiques du collage
des résines au collagène ou aux composants minéraux de la
dentine s’est révélée infructueuse.
25. L’adhérence à la dent
*Le principe fondamental de l’adhésion des systèmes adhésifs
modernes est largement basé sur la rétention micromécanique
sur une surface amélaire et dentinaire préalablement
déminéralisée par un acide.
1.Au niveau de l’email:
*L’attaque acide permet d’obtenir une déminéralisation de la
matrice inter prismatique (sur une profondeur de 02 à 14 µm )
ainsi qu’une dissolution plus importante du cœur de prismes
conférant à l’émail mordancé un faciès caractéristique dit en
« corail ».
26. *Macroscopiquement , l’émail semble poreux et prend un
aspect crayeux .
*En créant des micro-anfractuosités propice à l’infiltration de
monomères qui après
polymérisation forme une
interface adhérente et
idéalement étanche entre
tissus dentaires et le
biomatériau de restauration.
Email mordancé après traitement avec de
l’acide phosphorique à 38℅ pendant 60 sec
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
27. *L’acide augmente la surface de contact avec l’adhésif.
*Le Protocol idéal est l’application d’acide orthophosphorique à 37%
durant 15 secondes.
→son effet principal : est l’augmentation de la rugosité de surface de
l’email à un niveau microscopique, rendant possible l’adhésion à cette
surface par une liaison micromécanique .
→Son effet secondaire: est l’augmentation de l’énergie de surface ce
qui permet d’améliorer la capacité de la résine à s’adapter de façon
intime à la surface de l’émail mordancé mais uniquement si la surface
est parfaitement séchée.
*Les valeurs optimales de résistance des collages sont observées quand
les prismes d’émail sont sectionnés perpendiculairement à leur grand
axe
28. 2.au niveau de la dentine:
*Elle pose des problèmes complexes ,peuvent être expliqués
par:
-la dentine est hydrophile alors que la plus part des adhésifs
sont hydrophobes.
-la dentine est hétérogène.
-La surface dentinaire préparée est recouverte d’une boue
dentinaire.
29. *La clef de l’adhésion dentinaire réside dans :
-la possibilité de pénétrer les tubuli dentinaires par l’adhésif, ces
prolongements intra tubulaires (Tags) vont ancrer
mécaniquement la résine à la dentine .
-La formation de la couche hybride qui est obtenue par
l’infiltration de l’adhésif.
Micrographie au MEB de l’interface
dentine-résine.
Couche hybride
Selon Jean –François ROULET et
Michel DEGRANGE
30. Les différents traitements de la boue dentinaire:
*la boue dentinaire peut être traiter de
plusieurs façons:
Elle peut être utilisée comme substrat , ce
qui veut dire que l’adhésif utilise les
porosités qu’elle renferme.
*Ou elle peut être modifiée, c’est-à-dire
Sélectivement dissoute.
31. Ou complètement éliminée.
*Certains , conseillent de préserver la boue dentinaire car
ils pensent qu’elle protège la pulpe des stimulis nocifs et
qu’elle réduise l’exsudat du fluide tubulaire. Mais ,elle n’est
pas un substrat stable pour le collage .
*Pour obtenir des adhérences élevées et un joint étanche , la
dentine doit être préparée de façon à modifier ou éliminer
la boue dentinaire, et permettre la diffusion en profondeur
des monomères dans la matrice de collagène déminéralisée.
32. *Dans le but de résoudre ces problèmes , la plupart des
adhésifs présentent trois composants essentiels :
un acide , un primer, et une résine.
*L’acide au niveau de la dentine ,va éliminer la boue
dentinaire, déminéralise la surface de la dentine ce qui ouvre
les tubuli dentinaires et expose le réseau colla génique qui va
participer à la formation de la couche hybride.
Substrat dentinaire après mordançage
Selon Jean-François ROULET,
Nairn H.F.WILSON et Massimo FUZZI
33. *L’importance du degré d’humidité dentinaire pour former
la couche hybride est nécessaire car une couche de collagène
collapsé peut empêcher la résine de pénétrer dans les
tubules.
*L’étape suivante dans l’utilisation de système adhésif est
l’application d’un primer ou primer d’adhésion afin d’avoir
une pénétration de résine dans les tubuli.
*Il est composé de:
→ Un acide faible (Citrique, phosphorique) qui dissout les boues
dentinaires de façon à dégager la dentine sous jacente.
34. → Un ou plusieurs monomères amphiphiles permettant par leur
groupement fonctionnel hydrophile de se lier au substrat
collagénique et par leur groupe hydrophobe de faire la liaison
avec la résine.
*il pénètre avec les boues dentinaires dissoutes par l’acide dans
les tubuli, son durcissement après polymérisation provoque un
ancrage mécanique.
→ un solvant qui augmente la mouillabilité de surface
(acétone, éthanol ou mélange de deux entre eux).
35. *Le primer va imprégner le réseau de collagène et le pénétrer, il
lui redonne son volume et empêche son effondrement (collapsus).
*Son rôle est essentielle notamment dans la
création de la couche hybride.
Substrat dentinaire après application du primer.
Selon Jean-François ROULET,
Nairn H.F.WILSON et Massimo FUZZI
36. *la dernière étape est généralement l’application de la résine adhésif
qui copolymérisera avec le primer.
Substrat dentinaire après Substrat dentinaire après
application de la résine adhésive polymérisation
37. *il s’agit d’une molécule organique ou organominérale .
*Cette résine va pénétrer les tubules dentinaires et s’infiltrer
au sein du réseau déminéralisé de la dentine péri et
intertubulaire .
*Il y’a donc création de tags de résine à l’intérieure des
tubules et d’une couche hybride .
*au niveau de l’émail, il y a également formation de Tags de
résine, que l’on trouve sous deux formes :
des « macro » tags remplissent les espaces inter prismatiques,
tandis que de très nombreux « micro » tags sont retrouvés au
sein de l’émail intra prismatique enveloppant de manière
individuelle les cristaux d’hydroxy apatites dénudés par le
mordançage.
38. Classification des adhésifs
Les adhésifs peuvent être classés selon:
1- les générations (selon Frydman):
1ere
génération:(1952-1982):
Le premier adhésif qui a été déposé en 1952 est le Sevriton à base de
diméthacrylate de l’acide glycérophosphorique (GPDM).
39. En 1956, Buonocore publie les résultats d’une expérimentation portant
sur l’adhésion dentinaire d’un GPDM après mordançage de la dentine à
l’acide chlorhydrique, la valeur d’adhésion est de 3Mpa.
-Avantages:
la biocomptabilité pour le tissu dentinaire.
-Inconvénients:
cette classe ne prenait pas en compte le problème de la boue dentinaire.
40. 2eme
génération:(1980-1985):
les produits de cette génération voulaient utiliser la boue dentinaire
comme substrat de collage.
Ces produits adhésifs sont principalement présentés par les esters
phosphorés associés à une résine non chargée type BIS-GMA
(Bisphénol Glydicyl Méthacrylate).
-la dentine ne subit aucun traitement préalable à leur application.
-Inconvénients:
-potentiel d’adhésion dentinaire de ces produits s’avère très faible (5
Mpa) et inférieur à la rétention procurée par l’émail mordancé (15-20
Mpa).
-sensibilités post-opératoires remarquables.
41. 3eme
génération:(1985-1991):
Correspond au développement du concept du système adhésif associant un
traitement de surface dentinaire qui élimine partiellement la boue
dentinaire à des agents de couplage présentant un caractère hydrophile
favorable au mouillage de la dentine traitée.
Ex: Gluma Bond, Scotchbond 2.
-Avantages:
-augmentation de l’adhésion (8-15 Mpa).
-diminution de la sensibilité post-opératoire.
-Inconvénients :
la rétention adhésive avec ces produits avait tendance à diminuer après 3
ans.
42. 4eme
génération: concept de mordançage total (1990):
Cette classe est fondée sur le concept du mordançage simultané de l’émail et
de la dentine.
-Au niveau dentinaire, l’attaque acide permet d’éliminer l’essentiel de la
boue dentinaire inter, péri et intra-tubulaire mettant à nu les fibres de
collagènes.
-le but de ce traitement acide est de permettre la pénétration d’une résine
adhésive à la fois dans les tubules et à l’intérieur du réseau de fibrilles
protéiques dégagées par le mordançage.
-C’est le principe d’adhésion micromécanique et de la couche hybride.
43. -Il met en jeu 3 étapes:
• La première est un mordançage acide de la surface dentinaire.
• La deuxième consiste à favoriser le mouillage et la pénétration de la
surface traitée à l’aide d’un primaire qui possède deux groupements
fonctionnels: l’un hydrophile et l’autre hydrophobe.
- Ces primaires vont promouvoir la pénétration de la résine adhésive au
sein du réseau de fibres de collagène pour former une couche hybride.
44. • La troisième étape est l’infiltration d’une résine adhésive qui doit co-
polymériser avec la résine matricielle du composite qui sera déposé à
son contact.
Ex: Scothbond Multipurpose, Clearfil Liner Bond.
-Avantages:
-forte liaison dentinaire (17-25 Mpa).
-diminution de la sensibilité post-opératoire.
-Inconvénients:
-le nombre d’étapes ( acide, primaire et résine adhésive) qui complique le
protocole.
45. 5eme
génération (1995):
Pour surmonter aux problèmes des étapes et des flacons de la 4eme
génération les fabricants ont introduit cette classe qui a le même
principe à l’exception que le primaire et la résine adhésive sont
conditionnés dans un seul flacon qui s’appliquent en seconde étape
après mordançage.
ex:Prime & Bond ll (DENSPLY).
-Avantages:
-facilité d’utilisation.
-forte adhésion dentinaire (20-25 Mpa).
-diminution de la sensibilité post-opératoire.
46. 6eme
génération: auto mordançage par des monomères (1995):
- Dans cette classe, ce sont les deux premières étapes qui sont réunies en
une seule, le mordançage et l’application de primaire.
-l’agent de mordançage n’est plus un acide minéral classique, mais ils ont
exploité l’acidité de certains monomères qui sont aptes à déminéraliser
et infiltrer simultanément les tissus dentaires calcifiés.
-Leur application est suivie de celle de la résine adhésive.
47. -Avantages:
-permet la suppression de l’étape de rinçage après l’application de
primaire acide.
-la résine adhésive est à caractères plus hydrophobe capable d’assurer
un bon degré de co-polymérisation avec le composite.
-inconvénients:
-la méconnaissance du devenir de l’acide.
48. 7eme
génération: (all in one) (2000):
-ces produits regroupent en un seul conditionnement ou en un seul mélange
les trois étapes du collage.
-ils contiennent des monomères hydrophiles à caractère acide avec
suffisamment d’eau pour permettre leur ionisation.
-Ils renferment des monomères hydrophobes indispensables pour obtenir
une bonne réaction de polymérisation avec les matrices de composite.
-Avantages:
-facilité d’utilisation avec une adhérence excellente (18-25 Mpa).
49. 2- selon le principe d’action:
-proposée par Meerbeek en 1999.
-basée sur les principes de traitement de la boue dentinaire.
-02 groupes d’agents de collage peuvent être distingués:
50. Les adhésifs qui éliminent totalement la boue dentinaire:
Dans cette catégorie, on retrouve les systèmes avec mordançage préalable
à l’aide d’une solution ou d’un liquide d’acide phosphorique (PH
extrêmement acide).
L’attaque acide élimine l’essentiel des boues dentinaires, ouvre les
orifices tubulaires et déminéralise superficiellement les zones péri et
inter-tubulaires sur une profondeur de un à quelques microns.
51. Les adhésifs qui dissolvent partiellement la boue dentinaire:
Il s’agit de systèmes automordançants qui sont basée sur l’utilisation de
monomères d’acides faibles.
Ces monomères dissolvent en premier la phase minérale de la boue
dentinaire avant d’attaquer superficiellement la dentine sous-jacente.
La boue dentinaire n’est donc pas totalement éliminée mais infiltrée.
Après polymérisation, les constituants organiques de cette boue sont
imprégnées par la résine adhésive ainsi que les fibres de collagène de la
surface dentinaire traitée.
52. 3-Selon le nombre de séquences d’application:
3.1-Les systèmes adhésifs en 3 étapes:
Le mordançage: consiste à appliquer un gel d’acide phosphorique (30 à
40%).
Ce traitement acide permet l’élimination de la boue dentinaire et contribue
à créer sur la surface de l’émail et de la dentine des microrugosités et
microporosités propices à l’infiltration de l’agent adhésif.
Après rinçage, on obtient sur l’émail les classiques faciès propices à
l’ancrage mécanique de l’adhésif.
53. La zone superficielle de la dentine obtenue après mordançage est
constituée d’un réseau de fibrilles de collagène entrelacées et dispersées
dans l’eau de rinçage.
Elle est donc hydrophile ce qui pose un problème pour y infiltrer une
quantité suffisante de monomères méthacryliques hydrophobes
nécessaires à l’obtention d’une bonne copolymérisation avec le
matériau de restauration.
En effet, l’évaporation de l’eau du rinçage par séchage entraîne à ce stade
une fusion des fibrilles protéiques.
La surface collapsée devient compacte et non propice à la pénétration de
la résine adhésive.
54. L’application d’un primaire, conditionneur ou promoteur:
Les primaires contiennent de l’eau, des monomères hydrophiles.
-Le monomère le plus couramment employé est l’HEMA (Hydroxy-éthyl
méthacrylate) qui est le seul composé méthacrylique à être totalement
soluble dans l’eau.
-Ces monomères sont dissous dans des solvants organiques tel que
l’acétone ou l’éthanol qui grâce à leurs propriétés volatiles, contribue à
faciliter l’évaporation de l’eau après application du primaire.
55. Les primaires jouent un rôle majeur dans le processus d’adhésion à la
dentine, ils permettent:
- Soit de maintenir suffisamment poreux le réseau de collagène.
- Soit de permettre sa ré-expansion s’il a été collapsé lors du séchage.
- Leur application est essentielle pour améliorer la perméabilité de la
dentine déminéralisée après évaporation de l’eau qu’elle contient.
- Une fois l’eau éliminée, la surface dentinaire présente un caractère
hydrophobe propice à la pénétration de la résine adhésive.
56. L’application de la résine adhésive: qui après copolymérisation avec le
composite, aboutit à la formation d’une interphase adhérente et étanche
entre le composite et la dentine.
- Cette interphase est constituée d’une couche hybride inter et péri-
tubulaire (par infiltration dans les canaux du réseau protéique inter et
péri-tubulaire) et des brides résineuses intra-tubulaires (par pénétration
dans les tubules dentinaires).
58. 3.2- les systèmes adhésifs simplifiés:
Se subdivisent en 2 classes:
3.2.1- les systèmes en 2 étapes :
Les systèmes M&R en 2 étapes:
La présentation de ces produits permet d’éliminer l’étape intermidiaire de
l’application du primaire.
Ces produits sont presentés en un seul flacon contenant à la fois des
éléments du primaire et de la résine adhésive, c’est à dire des monoméres
hydrophobes, des monoméres hydrophiles et des solvants organiques.
59. Les systèmes automordançants en 2 étapes (SAM2):
Ceux-ci nécessitent l’application successive de 2 produits différents:
-on applique en premier un primaire acide.
-ce produit est l’alternative à l’attaque à l’acide phosphorique.
-il déminéralise et infiltre simultanément les tissus dentaires calcifiés.
-après évaporation de l’eau qu’il contient par séchage, il est recouvert d’une
résine dont la majeure partie des composants est hydrophobe.
61. 3.2.2- systèmes en une seule étape (mono flacon):
Il s’agit de systèmes automordançants (SAM1) qui combinent en un seul
produit les rôles de mordançage, primaire et adhésif.
La réduction des séquences opératoires limite potentiellement le risque
d’erreur de la manipulation que l’on peut faire à chaque étape du
collage.
63. Critères requis
1-la biocompatibilité: un adhésif
-ne doit pas induire de réactions néfastes ni pour son utilisateur ni
pour son destinataire.
-ne doit pas être allergisant ni toxique.
-ne doit pas avoir de potentiel mutagène.
-sur le plan local, il ne doit pas être cytotoxique pour la pulpe.
-idéalement, il doit promouvoir la cicatrisation dentino-pulpaire.
64. 2-l’adhésion et l’étanchéité: un adhésif:
-doit assurer de manière immédiate un joint adhérent suffisamment fort
pour s’opposer aux contraintes de polymérisation du composite qu’on
applique à sa surface.
-avoir une résistance suffisante particulièrement lorsque la rétention est
faible et que l’essentiel de la tenue est assuré par le collage.
65. 3-Durabilité:
Les qualités d’adhérence et d’étanchéité doivent non seulement être
immédiates mais durables pour éviter les colorations marginales, les
caries récurrentes, les sensibilités post-opératoires, voire la perte de la
restauration.
4-Simplicité et fiabilité de mise en œuvre.
67. Le préalable à toute procédure de collage est
l’isolation du substrat à coller de toute source
d’humidité.
L’isolation.
68. Le collage à l’émail requièrent théoriquement une
surface sèche pour permettre aux agents photo
polymérisables hydrophobes d’être attirés par
capillarité dans les puit crées par l’application de
l’acide.
L’émail.
69. On peut distinguer deux types d’humidité pour la dentine, interne et
externe.
L’humidité d’origine interne est causée par les fluides pulpaires et le
fluide dentinaire.
Le développement de nouvelles formules d’adhésifs hydrophiles et
mouillables parait mieux à s’adapter à l’humidité interne de la
dentine.
La dentine.
70. L’humidité externe est liée à l’humidité environnante
Elle présente des conséquences néfastes sur la réaction du collage
à la dentine.
L’adhésion dentinaire apparaît meilleur au maxillaire qu’à la
mandibule où la contamination par la salive est moins facilement
contrôlable.
Il est don nécessaire d’isoler correctement les dents ; l’utilisation de
la digue reste cliniquement le meilleur moyen de control de
l’humidité.
72. Le mordançage de l’émail à pour but de déminéraliser
de Façon sélective les prismes d’émail et de créer des
micro rétentions au niveau de cette surface ce qui
permet d’augmenter l’adhésion avec les structures
amélaires ainsi que la diminution de l’infiltration
marginale.
Le mordançage s’effectue par l’application de l’acide
( ortho phosphorique de concentration de [32-37]%)
pendant 15-30 secondes voir 60 secondes selon le type
d’adhésif.
73. Le mordançage de la dentine, selon le concept
mordançage total s’effectue par le même aide pour
une période de 15 seconde.
Le but de ce mordançage c’est l’élimination de la boue
dentinaire(the smear layer) et de déminéraliser la
dentine péri tubulaire et inter tubulaire exposant le
réseau collagénique qui va participer à la formation de
la couche hybride (KANKA 1991).
74. Il sert à éliminer les cristaux d’hydroxyapatite libérés
par l’acide de mordançage ainsi que les résidus
colloïdal qu’il contient.
Le rinçage.
75. Avec la nouvelle génération des adhésifs le séchage complet
n’est pas recommander. Plutôt,
Un séchage léger afin d’éliminer l’excès d’eau tout on conservant
l’émail et la dentine humide
Le séchage.
76. Il doit être appliquer avec précaution; pendant plus de
15 secondes pour assurer son infiltration.
L’application du primaire.
77. L’application de primaire doit être toujours complétée
par un séchage court et doux afin de volatiliser tout
excès de solvant avant l’application de la résine
adhésive.
Le séchage.
78. La résine adhésive doit être déposée de façon
abondante sur la surface à coller; puis elle est étalée à
l’aide d’un applicateur dans le but d’avoir un lien entre
la surface préparée et le composite.
Application de résine
adhésive.
79. Il est important de photo polymériser la résine
adhésive selon les recommandation du manufacturier.
Pour éviter ainsi de créer une compétition entre la
contraction de polymérisation du composite et
l’établissement d’un lien adhésif.
La photo polymérisation.
80. En d’ hors de la possibilité de limiter les pertes de
substance dentaires, surtout en profondeurs. L’impact
majeur de la dentisterie adhésive est le rendu
esthétique des restaurations qu’elle permet.
Indication de la dentisterie
adhésive.
81. Il y a un grand nombre d’indication thérapeutique au
niveau des dents antérieurs, ou le clinicien peut tirer
bénéfices des techniques d’adhésion.
82. Obturation de cavité de classes III,IV, V.( le choix de la teinte se fait
avant la pose de la digue, et après tout nettoyer ; et la réalisation d’un
biseaux ).
Remodelage esthétique de la forme et modification de la teinte des
dents naturelles.
Il est possible de réaliser des remodelages esthétiques tel que la
fermeture des diastèmes.
Correction de certains défauts amélaires.
Contention, bridge provisoires et réparation d’urgence , traumatismes.
Dentisterie à minima.
83. La dernière génération des adhésifs nous permet des
obturations étanches et solides saufs dans le cas où on
respecte les étapes de leurs manipulation.
Conclusion.