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SECURITE ET SECURISATION ALIMENTAIRE
FAMILIALE ET COMMUNAUTAIRE
Approche Groupements de Femmes
CERCLE DE NIAFUNKÉ
REGION DE TOMBOUCTOU
15 années d’expérience : histoire et leçons apprises
OMAES
2014
Capitalisation
Par l’équipe OMAES
Sécurité alimentaire et nutritionnelle
2
Comment améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition familiale à travers des groupe-
ments des femmes organisées !
Auteurs :
Boureima Alaye Toure Secrétaire Général de l’OMAES.
Aart van der Heide Modérateur, facilitateur et conseiller depuis le démar-
rage du programme en 1995 et auteur principal (de la
part d’Entraide Œcuménique Pays Bas SOH et ICCO
Pays Bas et OMAES).
Fatimata Coulibaly Yattara Ancienne coordinatrice du projet a Niafounké.
Isa Maiga Cadre OMAES à Niafounké et du projet.
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Avant-propos
La capitalisation valorise lesmeilleures pratiques (approches, stratégies et résultats) d’un pro-
gramme, d’une expérience pour qu’elles soient non seulement une référence, mais aussi et
surtout une source d’inspiration pour l’élaborationet la mise enœuvre d’approches similaires.
Capitalisationveut dire faire l’inventaire, en grandeslignes, d’un programme, non pas seule-
ment pour mémoriser maisaussi pour analyser la logique d’intervention et l’impact réalisé.
C’est surtout regarder en arrière ou proprement dit, faire une rétrospective.
Au Mali l’adage du sage Hampate Bah dit : « Tout vieillard qui meurt en Afrique est une biblio-
thèque qui brûle».
Il a été constaté que lesexpériencesaccumulées auMali en matière de projets de développe-
ment sont énormes. Il a également été constaté que la capitalisation est un aspect toujours
négligé. Beaucoupde projets de développement ou d‘ONG ’s, dans le pays, ont fermé leurs
portes, détruit oubrulé leurs archives, effaçant ainsi leurs traces. Leurs expériences et le s le-
çons apprises n’existent que dans la tête desbénéficiaires et dans celle dupersonnel jadis em-
ployé par le projet. Cet état de fait est dommageable, inacceptable, triste et même insuppor-
table.
Les pays sahéliens sont connus pour être sujets à une crise alimentaire structurelle qui a ten-
dance à devenir cyclique. La croissance démographique est très élevée. Les taux de mortalité
et de morbidité infantile sont également élevés tout comme le taux de malnutrition infantile
qui, du reste, est inacceptable. Pas mal de programmes ou de projets ont été mis en œuvre.
Des résultats positifs et des leçons apprises ont été capitalisés. Malheureusement, aucune ca-
pitalisation nationale, institutionnelle ou scientifique n’existe.
L’OMAES s’est implantée dans la Région de Tombouctou bien avant la rébellion de 1990 –
1995. C’est après la signature des accords de paix en 1995 que l’OMAES a démarré des en-
quêtes sur la sécurité et la sécurisation alimentaire dans les cercles de Goundam, Diré et Nia-
founké pour identifier le degré d’insécurité alimentaire des familles rurales et en même temps
évaluer les taux de malnutritiondes enfants de moins de cinqans. Les résultats des enquêtes
menées ont montré que le cercle de Niafounké était le plus vulnérable. La plupart des familles
souffraient d’une grande insécurité alimentaire avec un taux de malnutrition infantile des plus
élevés. L’Arrondissement de Banikane est celui qui a le plus souffert de cette crise alimentaire
et nutritionnelle.
L’OMAES a fait le choix de n’intervenir que dans le cercle de Niafounké à cause du taux élevé
de malnutritiondans la Commune de Banikane. Les interventions ont été financées pendant
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toute la durée du projet par le partenaire hollandais SOH – Entre Aide Œcuménique et puis par
ICCO, son partenaire direct.
Au moment de la rédactionde cette publication, le projet est arrêté en raisonde la situation
d’insécurité auNorddu Mali. Toutes les archives ont été malheureusement détruitespar la ré-
bellion1.
1 Avec les remerciements a SOH Pays Bas etaussiICCO Pays Bas ; et concrètement MargotLoof, Annet Yffet Hans
Heys !
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Résumé Exécutif
Dans cette publicationnous présentons l’histoire et les résultats de 15 années de mise en
œuvre d’un projet de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Cercle de Niafounké, Ré-
gion de Tombouctou, l’une des régions du septentrion malien.
L’étude de base réalisée en1995, juste après la signature desaccords de paix entre le Gouver-
nement Malien et les représentants de la rébellionTouareg, a couvert les cerclesde Goundam,
Diré et Niafounké et s’est concentrée sur la sécurité alimentaire des familles et nutritionnelle
des enfants moins de cinqans (< 5 ans). Les résultats de l’étude ont démontré une insécurité
alimentaire chronique très alarmante. Sur le plan nutritionnel, lesenfants de moins de cinqans
avec les taux de malnutritionlesplus élevés ont été trouvés dans le cercle de Niafounké en gé-
néral et dans l’arrondissement de Banikane en particulier.
L’organisationnon-gouvernementale OMAES avec l’appui financier de SOH a fait le choix
d’intervenir dans le cercle de Niafounké à travers unprogramme-test pendant la première an-
née en 1996.
Le programme-test a démontré qu’une intervention coordonnée a travers les groupements de
femmes organisés dans lesvillages avec des activités diverses – jardinage, suivi nutritionnel,
démonstrations culinaires, petit cheptel, l’eau potable et l’hygiène (WASH), banques de cé-
réales, et autres activités génératrices de revenus – fut la seule manière efficace de réduire les
taux de malnutritionaiguë à court terme et chronique à long terme de manière satisfaisante et
durable.
Le projet a été exécuté pendant une période de 15 ans, de 1995 à 2011. Sa fina été motivée à
la fois par le manque de financement mais aussi et surtout par l’insécurité au Nord du Mali.
Les résultats obtenus par le projet montrent qu’une intervention systématique sur la base d’un
budget adapté – lowbudget – peut contribuer à la réduction de la malnutrition de manière ra-
pide, efficace et durable. Cependant, bienque l’approche développée ait puréduire de façon
significative la malnutrition aiguë sévère, force est de reconnaître que la présence des centres
de santé est plus que nécessaire pour lescas de malnutritionaiguë sévère avec complication.
Dans la plupart desvillages oule projet a opéré les structuressanitaires étaient inexistantes.
Il faut noter que lestaux de malnutritionaiguë et chroniques dont les résultats sont présentés
dans la suite de cette publication, ont été mesurés enpourcentage (%)et nonen écarts-types
(Z-scores) pour la simple raisonque cette méthode était encore d’applicationa l’époque. Bien
qu’elle ne soit plus pratiquée, cette méthode facilite la comparaisonde l’évolutionde la situa-
tion nutritionnelle dans le temps. Ce qui était l’une desprincipales préoccupations du projet.
7
La démarche méthodologique consistait à utiliser simplement les données de tous les enfants
concernés ainsi que celles de leurs mères avec l’avantage de garantir nonseulement le suivi in-
dividuel mais aussi les indicateurs nutritionnels. Dans ce contexte, le souci d’un échantillon-
nage scientifique ne se justifiait pas.
Le projet a été unsuccèstant pour lesmèreset leurs enfants que pour les familles entières. Ce
constat est étayé par les résultats repris dans le graphique ci -après.
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Résumé Exécutif
Dans cette publication nous présentons l’histoire et les résultats de 15 années de
mise en œuvre d’un projet de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Cercle
de Niafounké, Région de Tombouctou, l’une des régions du septentrion malien.
L’étude de base réalisée en 1995, juste après la signature des accords de paix entre
le Gouvernement Malien et les représentants de la rébellion Touareg, a couvert les
cercles de Goundam, Diré et Niafounké et s’est concentrée sur la sécurité alimen-
taire des familles et nutritionnelle des enfants moins de cinq ans (< 5 ans). Les ré-
sultats de l’étude ont démontré une insécurité alimentaire chronique très alar-
mante. Sur le plan nutritionnel, les enfants de moins de cinq ans avec les taux de
malnutrition les plus élevés ont été trouvés dans le cercle de Niafounké en général
et dans l’arrondissement de Banikane en particulier.
L’organisation non-gouvernementale OMAES avec l’appui financier de SOH a fait le
choix d’intervenir dans le cercle de Niafounké à travers un programme-test pen-
dant la première année en 1996.
Le programme-test a démontré qu’une intervention coordonnée a travers les
groupements de femmes organisés dans les villages avec des activités diverses –
jardinage, suivi nutritionnel, démonstrations culinaires, petit cheptel, l’eau potable
et l’hygiène (WASH), banques de céréales, et autres activités génératrices de re-
venus – fut la seule manière efficace de réduire les taux de malnutrition aiguë à
court terme et chronique à long terme de manière satisfaisante et durable.
Le projet a été exécuté pendant une période de 15 ans, de 1995 à 2011. Sa fin a
été motivée à la fois par le manque de financement mais aussi et surtout par
l’insécurité au Nord du Mali.
Les résultats obtenus par le projet montrent qu’une intervention systématique sur
la base d’un budget adapté – low budget – peut contribuer à la réduction de la
malnutrition de manière rapide, efficace et durable. Cependant, bien que
l’approche développée ait pu réduire de façon significative la malnutrition aiguë
sévère, force est de reconnaître que la présence des centres de santé est plus que
nécessaire pour les cas de malnutrition aiguë sévère avec complication. Dans la
plupart des villages ou le projet a opéré les structures sanitaires étaient inexis-
tantes.
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Le milieu physique dans le cercle de Niafounké : aride, sécheresse chronique, insécurité ali-
mentaire, malnutrition chronique et alimentation déséquilibrée. Besoin des interventions
simples et durables !
0
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30
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50
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70
80
%malnutritionP/T
Résultats enquêtes périodiques: 1995 -2000
plus/plus = <5 ans encadres dans villages encadres;
plus/min = <5 ans non-encadres dans villagesencadres;
min/min = <5 ans dans villagesnon encadres;
Total moderee Total grave
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Abréviations
CAP Connaissances, Aptitudes et Pratiques
ICCO Organisation Inter-églises de Coopération au Développement
FAP Femme en âge de procréer
FRM Femmes responsables duménage
GAM GlobalAcute MalnutritionouMalnutritionGlobale Aiguë
OMAES Œuvre Malienne d’Aide à l’Enfance duSahel
ONG OrganisationNon Gouvernementale
SAM Severe Acute Malnutrition ouMalnutritionAiguë Sévère
SOH Comité d’Entre-aide Œcuménique Hollandaisou « Stichting Oecumenische
Hulp »
PSSAFACO Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire, Familiale et
Communautaire
CLD Comité Local de Développement
PIV Périmètre Irrigué Villageois
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1. INTRODUCTION.
La présente publicationest le résultat de 15 annéesd’intervention dans une zone traditionnel-
lement connue comme étant une zone agro-pastorale, de transhumance, aride, etc. La zone
est également soumise à des périodes de sècheresse et d’insécurité civile.
La capitalisation de l’expérience duProjet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale
et Communautaire intervient aumoment oùlesactivités sont arrêtées à Niafounké en raison
de la situationd’insécurité dans le norddu pays. Le bureaude l’OMAES à Niafounké ayant été
démoli et les archives détruites, il fallait cette capitalisationpour éviter que « toute la biblio-
thèque ne brûle ».
La justificationde la démarche est clairement explicitée dans l’avant-propos du document. Il
s’agit de démontrer la nécessité d’adopter une approche permettant d’améliorer la situation
alimentaire et de réduire le taux de malnutritioninfantile et qui soit basée sur plusieurs inter-
ventions qui, non seulement contribuent conjointement à l’augmentationet à la diversification
de la productionalimentaire, à l’augmentationdes revenus desfemmes, mais aussi améliorent
les connaissances, les aptitudes et les pratiques en matière de soin de l’enfant au niveau du
ménage.
La publicationpermet de reconstituer la mémoire du projet depuissondémarrage enpassant
par les premières études de base réalisées juste après la rébellion Touareg en 1995. Elle per-
met également de fixer en mémoire les raisons d’une année test (tester et développer les
éléments pour une intervention efficiente et efficace, moins couteuse et alors plus durable) et
comment cette année s’est déroulée.
Le document est subdivisé en 14 chapitres.
Les chapitres 1 à 4 font unrappel de quelquesnotions de base sur la sécurité alimentaire et nu-
tritionnelle et donnent des éclairages sur les interventions et les approchesméthodologiques
dans ce domaine.
Les chapitres 5 à 8 donnent un bref aperçu historique du projet et présentent la situation de
référence à travers les résultats des enquêtes menées en1995. Ils récapitulent les stratégies
développées dans la phase test du projet et tirent les premières leçons apprises de cette
phase.
Le chapitre 9 décrit les différentesphases duprojet en mettant enexergue les adaptations
successives mises en place et dictées par l’expérience pratique.
13
Les chapitres 10 à 12 se concentrent sur l’approche communautaire, la méthodologie du suivi
nutritionnel, la description détaillée desactivités d’accompagnement ainsi que les résultats
quantitatifs et qualitatifs du projet.
Enfin, les chapitres 13 à 14 résument les leçons apprises de la riche expérience du projet et
formulent des recommandations aux partenaires et acteurs de développement qui souhaite-
raient intervenir dans ce domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Cette publication est l’œuvre de l’équipe OMAES, impliquée dans toutesles étapes de mise en
œuvre du projet. L’équipe a bénéficié de l’appui d’une personne ressource qui a eue le privi-
lège de réaliser lesétudesde base en1995 et qui a été fortement impliquée au développe-
ment de l’approche du projet.
La publicationest la suite logique d’une première publication portant sur « SECURITE ALIMEN-
TAIRE ET AMELIORATIONNUTRITIONNELLE AU NIVEAUFAMILIAL :Expériences des ONG ’s au
Mali2.
2. NOTIONS IMPORTANTES.
La notion de sécurité alimentaire est souvent confondue avec lesnotions d’autosuffisance ali-
mentaire et de sécurité nutritionnelle. Si ces trois notions sont liées, il n’en demeure pas moins
que leurs contenus sont différents.
 Autosuffisance alimentaire signifie que le niveau de la production alimentaire d’une zone ou
même d’un pays est suffisant pour nourrir toute la population. C’est une notion théorique
qui est déterminée en divisant la valeur énergétique de toute la productionalimentaire de la
zone ou dupays par le nombre d’habitants. L’autosuffisance alimentaire est atteinte quandla
quantité d’énergie alimentaire disponible par tête d’habitant et par an est suffisante pour
couvrir les besoins énergétiques annuels. Satisfaire à cette condition ne veut pas dire auto-
matiquement que tout le monde est bien nourri (critère nutritionnel) ou a accès à
l’alimentation. Même en cas de disponibilité suffisante, l’accès dépendra en général de la
productionalimentaire familiale oudu pouvoir d’achat de chaque famille prise individuelle-
ment.
 Sécurité alimentaire : notion qui prendencompte la disponibilité alimentaire ainsi que
l’accès à une alimentationde qualité. La sécurité alimentaire est assurée quandchacun a un
accès (c’est-à-dire à tout moment) à une alimentationde bonne qualité nutritionnelle et hy-
giénique, soit par l’autoproduction, soit par l’achat des aliments. Cette notion met l’accent
Cette publicationde sixétudes de cas a été réalisée sous financement du SOH avec l’appui technique de
l’ETC Pays Bas.
14
sur la qualité de la nourriture et la stabilité de la productionet desprix sur les marchés. Elle
prend mieux en compte
 la répartitionde la nourriture ausein de la famille. Cependant, elle ne prend pas en compte
l’état nutritionnelde la populationengénéral et des groupeslesplus vulnérablesenparticu-
lier.
 La sécurisation alimentaire comprendtoutes les activitéset mesures qui peuvent contribuer
ou qui sont nécessaires afin de garantir la sécurité alimentaire. Ce sont en général des activi-
tés conjointes enmatière d’amélioration de l’agriculture et de l’élevage, oudes revenus, qui
contribuent à l’amélioration de la situation alimentaire.
 Sécurité alimentaire auniveaude la famille ne veut pasdire automatiquement que tous les
membres sont biennourris. C’est pourquoi certains membres de la famille peuvent être
mieux nourris que d’autres. Par exemple, la répartitionde la nourriture au seinde la famille
peut être inégale, ou par manque de connaissance de la mère des méthodes d’alimentation
de nourrissons, ou encore parce qu’ellen’a pas suffisamment de temps pour s’occuper de
son bébé. Dans de tels cas, personne n’est assurée d’une bonne nutrition. On dit alors que la
sécurité nutritionnelle n’est pas assurée.
 La pénurie alimentaire est une période auniveau familial pendant laquelle le stock alimen-
taire est épuisé oùle pouvoir d’achat de la famille est insuffisant pour nourrir la famille. Dans
pas mal de pays, c’est phénomène se répète chaque année, toujours à la même période, la
période pré-récolte.
 Les stratégies d’adaptation d’une populationsont des mesures prises pour faire face aux pé-
nuries alimentaires. Ellesont été développées durant deslongues périodes et sont spéci-
fiques à une zone ouune population. Normalement ce sont des mesures comme la migration
saisonnière desbras valides, la nourriture contre le travail auprès des familles ayant des
moyens, la cueillette des aliments sauvages oula vente des animaux. Ces stratégies sont
normalement très développées dans les zones déficitaires et fonctionnent assez bien.
 La malnutrition aiguë ou actuelle (P/T) et la malnutrition chronique (T/A) sont des notions
pour indiquer les différents types de malnutritionau niveaudes enfants. La malnutrition ai-
guë se caractérisepar un faible poids par rapport à la taille de l’enfant. Ceci est le résultat
d’une diminutionrapide dupoids corporel causée par une maladie ou par une pénurie ali-
mentaire sévère. La malnutritionde longue durée ou chronique, même si elle n’a pasété sé-
vère, entraîne nonseulement un faible poids, mais aussi un retard de la croissance de
l’enfant. Ceci s’exprime par unpoids et une taille faible par rapport au poids et à la taille
d’enfants de même âge et bien nourris. Ces deux méthodes sont surtout utilisées ave c le
groupe d’âge de moins de cinq ans.
La sécurité alimentaire et nutritionnelle auniveaufamiliale se focalise sur la famille oule ménage
comme point de départ. On l’analyse de préférence à travers la femme qui est à la fois mère et
responsable pour la nourriture, le soin et le bien-être des enfants.
15
Au Mali, les zonesexcédentaires sont les zones de la CMDT ausud et de l’Office du Niger. Elles
ont en général une situationd’autosuffisance alimentaire et aussiune sécurité alimentaire. Cela
veut dire que la productionalimentaire dans la zone suffit enquantité et enqualité pour nourrir
tout le monde. La disponibilité et l’accèssont garantiset la stabilité aussi. Cependant, bienque la
qualité de la nourriture soit normaleselonlesindications, elle n’est pas toujours garantie dans la
vie quotidienne de la population.
Les zonesdéficitaires auMali se trouvent en général auNord. Ce sont des zones arides ou semi -
arides oùl’élevage est biendéveloppé. Ces zones se trouvent souvent en état d’insécurité ali-
mentaire où la disponibilité, l’accès et la stabilité ne sont pas toujours garantis.
3. INTERVENTIONS PRESENTEES AFIN DE GARANTIR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET
NUTRITIONNELLE.
Les interventions faites afinde garantir la sécurité alimentaire sont engénéraldes activitésqui
améliorent la disponibilité, l’accès et la qualité de la nourriture ainsi que la stabilité de la pro-
duction. Elles sont multiples enfonctionde leur but final, mais pas toujours efficaces pour une
amélioration nutritionnelle. Elles sont souvent exécutées sans faire une bonne analyse de base.
Cependant, beaucoup d’activités sont présentées à tort comme une activité qui vise
l’améliorationde la sécurité alimentaire. Nous savons que chaque activité, pour améliorer le
bien-être d’une famille oud’une communauté, aura finalement un impact sur la sécurité ali-
mentaire de celle-ci, mais une telle activité ne peut pas être présentée comme « activité de sé-
curité alimentaire ». Une bonne analyse de la situationde base - faite auniveaude la commu-
nauté ou de la famille - qui indique l’existence d’unproblème de sécurité alimentaire ou de su-
jets liésà celle-ci - devra être directement traduite dans des actions qui améliorent la sécurité
alimentaire. Très souvent l’activité est présentée comme «une amélioration de la sécurité ali-
mentaire » sans qu’une analyse de base soit faite, maisseulement parce que le bailleur de
fonds « finance » de tels projets.
Au Mali, enmilieurural, lesinterventions suivantes sont souvent réalisées. Quelques-unes
améliorent la disponibilité, d’autres l’accès ouseulement la stabilité de la production. Mais il
n’existe passouvent une approche intégrée basée sur une analyse de la situation de base.
En réalité nous distinguons quatre types d’interventions :
1. Celles qui améliorent la gestion desstocks de céréalesengénéral :stocks de sécurité
et banques céréalières ;
2. Celles qui améliorent la redistribution : cantines scolaires ;
3. Celles qui améliorent la productionalimentaire :périmètres irrigués villageois, l'irri-
gation d’appoint, le jardinage, la conservation des sols et le crédit agricole ;
4. Celles qui améliorent le pouvoir d’achat et la formation d’accompagnement ;
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 Stocks de sécurité.
Un stock de sécurité est comme son nom l’indique une grande quantité engénéral de céréales
destinée à être distribuée gratuitement ouvendue encas d’une situation déficitaire. Ce sont
des stocks normalement gérés soit par la communauté, soit par l’ONG intervenante ou
l’autorité administrative sur place. La quantité du stock est calculée normalement en fonction
des estimations de besoins éventuellesou en fonctionde la disponibilité des céréales ou en-
core des fonds disponibles. Il est toujours très important de faire un diagnostic de la situation
et une évaluation des besoins, et déterminer des critères objectifs de distribution. Le Mali a as-
sez d’expériences enmatière de stockde sécurité soit auniveaunational, soit auniveau régio-
nal oulocal géré par l’OPAM(l’Office des Produits Agricolesdu Mali) sous la tutelle du Minis-
tère des Finances.
 Banques de céréales.
Une banque en général est une institution qui prête de l’argent aux clients et où les clients y
mettent de l’argent endépôt. Prêter de l’argent coûte au client de l’intérêt et mettre endépôt
lui procure de l’intérêt. La personne qui ne dispose pas d’argent ne peut ni prêter ni mettre en
dépôt de l’argent à la banque.
Une banque de céréales est une institution qui fonctionne suivant le même principe à la seule
différence que les céréales remplacent l’argent. Normalement une banque de céréales est or-
ganisée dans une zone déficitaire encéréales. En cas d’abondance en céréales , le besoin de
prêter ou de mettre endépôt des céréales ne se manifeste pas. La banque de céréales fonc-
tionne normalement dans une communauté où le besoinencéréalesavec unprix raisonnable
se manifeste pendant la période de soudure ou en cas d’abondance de production céréalière
après la récolte. Ceux oucelles qui produisent des céréales ou qui auront le pouvoir d’achat
afinde prêter oud’acheter les céréales pendant la période de soudure sont en général des
clients oumembres potentiels d’une banque de céréales. Par contre, une personne pauvre qui
n’a ni productionni pouvoir d’achat n’est enréalité pas unclient potentiel d’une telle banque.
Une banque de céréales est engénéralmise sur piedafind’éviter les spéculations du circuit
commercial. Elle donne aux membres la possibilité de stocker ou de vendre le surplus de leur
productioncéréalière et en cas de besoin d’acheter des céréales à un prix raisonnable.
 Cantines scolaires.
Les cantinesscolaires sont très souvent présentées comme une mesure qui améliore la sécurité
alimentaire. Il est vrai qu’elles améliorent la disponibilité et l’accès à la nourriture aux élèves,
mais en fait elles améliorent temporairement l’état nutritionnel desélèves. Si l’introduction
des cantines scolaires est présentée comme une mesure d’amélioration de la sécurité alimen-
taire, il faut d’abordanalyser l’état nutritionnel et éventuellement l’état sanitaire des élèves.
Une zone d’insécurité alimentaire présente certainescaractéristiques :le degré de scolarisation
est très bas en général, les enfants scolariséssont souvent mieux nourris que les enfants non
scolarisés, le taux de malnutritiondes jeunes enfants de moins de cinq ans est plus élevé que
les enfants scolarisables (plus de cinq ans). Une observation souvent faite est que
l’introductiondes cantines scolaires est plutôt une mesure dans le cadre d’une politique secto-
rielle afin d’améliorer le taux de scolarisation. L’introductiondes cantinesscolaires n’est une
stratégie d’amélioration de la sécurité alimentaire que dans le cas oùune analyse exhaustive
17
de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle montre que ce secteur est unsecteur clé pour amé-
liorer ces formes d’insécurité.
 Périmètres irrigués villageois et irrigation d’appoint.
Un périmètre irrigué villageois (PIV) est un champentouré par des digues au bord d’un cours
d’eauoù la riziculture est pratiquée grâce au pompage d’eau. L’approvisionnement eneau est
assuré au moyend’une motopompe. Elle donne la garantie d’une production assez impor-
tante même entemps de mauvaise crue du fleuve. Cette stratégie d’appui à la production du
riz sécurise la disponibilité de la nourriture et stabilise la production. Si les ressources ex-
ternes et les intrants ne sont pastrop importants oucoûteux (carburant, pièces de rechange,
engrais, produits phytosanitaires etc.)sur le plan économique, lespérimètres irrigués sont ren-
tables et apportent une contributionassezimportante à la sécurité alimentaire dans une zone
traditionnellement déficitaire.
L’expérience au Mali en la matière est grande surtout dans les régions de Kayes, de Tombouc-
tou et de Gao oùelle est pratiquée depuis des dizaines d’années. Une leçon très importante est
que les PIV sont rentables en cas de redevance assez importante de la production et
d’existence d’autres formeset sources de production alimentaire. L’irrigation d’appoint est
une forme d’irrigation avec l’appui d’une motopompe qui irrigue leschamps traditionnels pro-
tégés par des diguesadaptées. Une fois que l’eau de la crue a atteint le niveau maximal, les
champs reçoivent de l’eausupplémentaire avec l’appui de la motopompe. Cette méthode est
plus économique que les périmètres irrigués et arrive à unrapport coûts/rendements plus po-
sitif. L’irrigationd’appoint est aussi une interventionqui améliore la disponibilité de la nourri-
ture et la stabilité de la production. Dans ce sens c’est une interventionqui contribue à la sécu-
rité alimentaire.
 Jardinage.
Le jardinage ou le maraîchage est une activité économique surtout pratiquée par les femmes
afind’enrichir l’alimentationde la familiale mais aussi pour la vente des produits (activité géné-
ratrice de revenus). Il s’agit surtout de la culture d’oignons, tomates, choux, piments, pommes
de terre etc. ou auNord le tabac. Cette activité augmente en réalité les revenus des femmes
mais pourrait également servir pour l’améliorationnutritionnelle des repas familiaux en géné-
ral et pour lesenfants en particulier. Il faut cependant être sûr que cette activité n’augmente
pas la charge quotidienne de la femme et décharge le mari de son devoir de nourrir la famille.
Le jardinage devra être accompagné par une forte sensibilisation et formation de la femme
mais aussi de son mari. Les démonstrations culinairessont desexemplesde cette sensibilisa-
tion.
 Conservation des sols et protection environnementale.
La conservation dessols est nécessaire afind’éviter la dé-fertilisation et l’érosion qui provo-
quent une diminutionde la productionet finalement l’épuisement des sols. Elle est l a garantie
pour une productionalimentaire variée et durable. La conservationdes sols a pour objectif de
garantir la fertilité dessols et d’éviter son érosionpar l’eauou par le vent. Au Mali, il ya beau-
coup de techniquesappropriées développées qui ne sont paschères et qui n’ont pas besoin
d’utilisation d’intrants (méthode LEISA)
18
 Crédit agricole (devenu crédit épargne)
Le crédit agricole sert à l’achat des intrants nécessaires comme les bœufs de labour, les char-
rues, lessemencesetc. Maissonoctroi doit se réaliser dans les conditions de rentabilité pour
permettre un remboursement aisé ducrédit par les paysans. Il sera important d’utiliser le
moins possible lesintrants achetés et de trouver surtout unsystème de production de la fu-
mure organique. Ce qui nécessite une bonne intégration de l’agriculture et de l’élevage.
 Activités génératrices de revenus avec sensibilisation en santé et nutrition pour les
femmes
La sécurité alimentaire et nutritionnelle implique la disponibilité et l’accèsaux aliments, la sta-
bilité de la productionalimentaire, ainsi que la qualité des aliments consommés. Ce sont les
femmes engénéral qui sont responsables auniveau desménages du soin des enfants, de la
préparationde la nourriture et dubien-être de la famille. Les programmes qui visent à amélio-
rer les revenus des femmes conjointement avec une bonne sensibilisationensanté et nutrition
- et un bon accès aux services de santé - sont souvent présentés comme « programmes de sé-
curité alimentaire et nutritionnelle ». Ils se sont révélésefficaces et donnent une bonne garan-
tie pour un impact positif. Il ya beaucoup de programmes qui ont mis seulement l’accent sur
l’améliorationdes revenus desfemmessans l’accompagner de la sensibilisationenmatière de
santé, d’hygiène et de nutrition. De tels programmes ont généralement un impact assezlimité
sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les catégories d’activités qui améliorent la sécurité alimentaire et nutritionnelle
Objectifs et activités Résultats
I production alimentaire améliorée
 périmètre irrigué villageois PIV
 irrigation d’appoint
 jardinage
 conservation des sols
 crédit agricole
sécurité alimentaire garantie
quantités nécessaires disponibles
soudures périodiques maîtrisées
garantie à l’accès et à la qualité de la nourriture
sécurité nutritionnelle au niveau de la famille
garantie
II gestion améliorée
 stocks de sécurités
 banques céréalières
III alimentation et nutrition améliorées
 activités génératrices de revenues
 formation nutrition, hygiène et santé
 cantines scolaires
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4. COMMENT MESURER LE DEGRE DE SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE?
Comment mesurer la sécurité alimentaire ?
Mesurer le degré de sécurité alimentaire veut dire mesurer la disponibilité, l’accès et la qualité
de la nourriture, ainsi que la stabilité de la production. En mesurant ces paramètres auniveau
de la communauté, nous avons une impression globale de la situation, maispas la situationau
niveau de la famille. Une autre question importante sera toujours de savoir si ces paramètres
sont mesurables et comment.
Pourquoi voulons-nous connaître la situationde sécurité alimentaire auniveaud’une commu-
nauté? En fait, c’est finalement pour savoir si tout le monde, au sein de la communauté, est
suffisamment nourri. En plus, on se pose toujours la questionde savoir si la disponibilité, et
l’accès à la nourriture sont garantis, et si certains groupes vulnérables de la communauté ne
souffrent pas de malnutrition?
Nous présentons ci-dessous une approche pour mesurer la sécurité alimentaire et nutrition-
nelle au niveau de la famille.
Enquêtes
Une méthode rapide présentée dans ce manuelest basée sur la collecte de données auprès
des personnesqui connaissent le mieux la situationalimentaire et les habitudes nutrition-
nelles:les femmes responsablesd’unménage (FRM) ou les femmes enâge de procréer (FAP).
Elles sont généralement responsables de l’alimentation de la famille, des soins des enfants et
des malades.
Afin d’avoir une idée sur la situationalimentaire et nutritionnelle d’une communauté, il fau-
dra interviewer ces femmes. Pour avoir une bonne indication de la situation, il faut au moins
faire l’interview auprès de 20% des FRMouFAP. Ce pourcentage permet un diagnostic repré-
sentatif.
Modules
Pour la mesure, nous cherchons l’information en ce qui concerne :
1. l’aperçugénéral de la productionagricole et animale de la zone (système de production) ;
2. la communauté, y compris l’histoire concise des différentes interventions etc. ;
3. les ménages en général ;
4. les mères ou les chefs de ménages en particulier ainsi que leurs maris ;
5. les habitudes alimentaires de la famille engénéralet des jeunes enfants en particulier ;
6. l’existence de périodes de pénurie alimentaire et les stratégies d’adaptation ;
7. les connaissances, aptitudes et pratiques (C.A.P.) des mères ;
8. l’état nutritionneldes enfants de 0-5 ans qui sont considérés comme le groupe le plus vul-
nérable.
En analysant et ensystématisant toutes ces informations, nous sommes à mesure d’apprécier
la vraie situation alimentaire et nutritionnelle des familles, de détecter les goulots
20
d’étranglement (de la situation) et d’évaluer la faisabilité et l’impact éventuels de certaines in-
terventions proposées ou à élaborer.
Cette méthode rapide, basée sur les huit points susmentionnés, est appelée « enquête alimen-
taire et nutritionnelle rapide du ménage ».
La méthode permet de déterminer la situation alimentaire de la famille. Elle se réalise à travers
une situationéconomique, sociale, alimentaire, nutritionnelle etc. du ménage. Le ménage est
pris comme unité d’enquête. Dans chaque ménage, l’enquêteur s’adresse à une femme qui a
des jeunes enfants et qui s’occupe, entre autres, de la préparation de la nourriture de la fa-
mille. Il convient de distinguer les modules suivants :
 un module système de production : donne une descriptionconcise de la productionagricole
et animale ou, en milieu urbain, des activités économiques principales ;
 un module communauté : donne de l’informationsur la communauté (village, site, groupe
etc.) sa composition, ses caractéristiques, l’enclavement, les groupements organisés,
l’existence des structures scolaires, sanitaires etc.
 un module ménage : nombre despersonnes spécifiées, composition de la famille, occupation
des membres, etc. ;
 un module femme :âge, niveaud’instruction, membre d’ungroupe organisé, nombre total
d’enfants, nombre d’enfants de moins de cinq ans, nombre d’enfants décédés, activités éco-
nomiques principales, activités agricoles, etc. ;
 un module mari : occupations économiques(agricole, commercial, salarié, etc.) encadre-
ment, niveau d’instruction ;
 un module alimentaire :situationalimentaire (méthode « hier »), approvisionnement en
nourriture, période de pénurie alimentaire, stratégies d’adaptation, alimentationdes jeunes
enfants ;
 un module CAP : connaissances, aptitudes, pratiques ouconnaissance de base de la femme
sur la santé, la nutrition, l’hygiène etc. ;
 un module anthropométrie : mesures anthropométriquesdes deux plus jeunes enfants de la
femme (poids par rapport à la taille et taille par rapport à l’âge) et yinclus la morbidité des
deux semaines passées de ces enfants;
Chaque module s’accompagne d’unquestionnaire de base standard qui devra être nécessaire-
ment adapté à la situationdumilieu, lescirconstancesspéciales et les questions spécifiques de
l’organisation intéressée. Au début de l’enquête, une fiche d’enquête devra être élaborée pour
chaque module sélectionné de préférence avec l’organisation intéressée.
En plus de l’enquête modulaire, deux méthodesrapides sont utiliséespour évaluer la situation
nutritionnelle et alimentaire. La première méthode est l’anthropométrie, et la deuxième une
anamnèse alimentaire rapide à travers une enquête de type rappel de 24 heures (la « méthode
hier »).
21
Anthropométrie
L’anthropométrie permet d’apprécier l’état nutritionnelde l’homme en prenant quelques me-
sures corporelles (« anthropométrie » veut dire mesurer l’homme)et encomparant ces mesures
avec des valeurs de référence obtenuesd’une populationbiennourrie (populationde référence).
Les mesures les plus souvent utilisées sont le poids corporel, la taille et la circonférence du bras.
Le poids oula taille d’unindividu peut être exprimé en pourcentage du poids oude la taille d’une
personne biennourrie de même âge. Les indices ainsiobtenus sont appelés respectivement
poids-pour-âge (P/A) et taille-pour-âge (T/A). Quandl’indice d’une personne est inférieur à un
seuilpréalablement convenu, par exemple 80%, la personne enquestion est considérée malnu-
trie. On peut aussi exprimer le poids en pourcentage du poids d’une personne de référence de la
même taille.
Cet indice s’appelle poids-pour-taille (P/T)3.
Une personne, d’unfaible poids-pour-âge peut être très maigre, très petit ou les deux. Une
faible taille-pour-âge indique un retard de croissance chez unenfant. Cela est souvent le résultat
d’une malnutrition prolongée, probablement accompagnée de maladies infectieuses répétées.
C’est pourquoi une faible taille-pour-âge est considérée comme un indicateur de malnutrition
chronique (de longue durée). Par contre, la malnutritionaiguë (perte de poids rapide) se caracté-
rise par une taille normale (parce que la croissance n’est pas encore atteinte) et unpoids faible
par rapport à cette taille. Un faible poids-pour-taille est considéré comme un indicateur de mal-
nutritionaiguë. Une forte présence (haute prévalence) d’enfants de faible taille-pour-âge au sein
d’une communauté est indicatrice de problèmes alimentaires chroniques, soit de problèmes de
sécurité alimentaire. Pour être enmesure de distinguer entre problèmes nutritionnelles chro-
niqueset aiguës, onest obligé de prendre lesdeux indices :poids-pour-taille et taille-pour-âge.
Les valeurs de références que nous avons utilisées pour classer les enfants selonleur état nutri-
tionnelsont cellesétabliespar le NCHS et adoptéespar l’OrganisationMondiale de la Santé. Pour
la classification d’unindividuselon poids-pour-taille et taille-pour-âge, nous utilisons les seuils
suivants :
Le pourcentage d’enfants ayant un poids ou une taille inférieur au seuil de la référence indiquée
représente le taux (ou prévalence) de malnutrition du groupe cible.
Une autre méthodede classification del’étatnutritionnelleestcelle qui exprime la différence entrele
poids (ou la taille) réel d’unindividuet la valeur deréférencecommeunmultipledel’écart-type dela
moyenne dupoids (ou de la taille) de la populationde référence. Lemultiple est appeléZ-score. En cas
d’un poids réel supérieurau poids (ou taille) de référence, ilest positif ; autrementilest négatif. Un Z-score
entre -3 et -2 signifiemalnutrition modérée ; inférieur a -3 signifie malnutritiongrave.La méthodedes
écarts-types est plus scientifique que la méthodedes pourcentages et conseilléeparles organismes inter-
nationaux. Elleestaussiplus difficile à comprendreet, par CONSÉQUENT, plus difficile à utiliser par des pe-
tites organisations.Les poids/taillecorrespondantau Z-score de-3 et-2 necorrespondent pas au
poids/taillecorrespondantauseuil derespectivement70% et80%. En général, l’utilisation de la méthode
où les indices anthropométriques sont exprimés enpourcentages renddes tauxde malnutritionauniveau
des enfants moins élevés que la méthode des écarts-types (Z-score).
22
Poids pour taille ou P/T : indice pour la malnutrition aiguë
 Inférieur à 70% de la référence: gravement malnutri ou malnutrition sévère ;
 Entre 70 et 80% de la référence :malnutrition modérée ;
 Supérieur à 80% de la référence : normale ;
 Inférieur à 80% de la référence: malnutrition globale.
Taille pour âge ou T/A: indice pour la malnutrition chronique
 Inférieur à 90% de la référence: malnutrition chronique ou retard de croissance
 Supérieure à 90% de la référence: normale.
En ce qui concerne l’indice taille-pour-âge, nous considérons lesenfants ayant une valeur in-
férieure à 90% de la référence comme chétifs (ayant accusé un retard de croissance).
La prévalence de la malnutritionaiguë correspondau pourcentage d’enfants ayant P/T infé-
rieur à 80% tandis que la prévalence de la malnutritionchronique correspond au pourcen-
tage d’enfants ayant un T/A en dessous de 90% de la valeur de référence.
Enquête alimentaire
L’anamnèse alimentaire nous informe sur les habitudes alimentaires de la communauté. La
méthode utilisée est celle de l’enquête alimentaire rapide. Cette enquête se concentre sur la
femme qui est le chefde ménage, et lui demande ce que la famille a mangé « hier » comme
aliments de base (céréales outubercules)et aliments d’accompagnement (viande, poisson,
légumes, lait, fruits). Cette méthode demande aussi aux femmes ce qu’elles ont donné à
manger aux jeunesenfants suivant une liste d’aliments. La fréquence quotidienne de la con-
sommationdes aliments desdifférents groupes et des repas nous donne unaperçu global de
la qualité de l’alimentation et de la disponibilité alimentaire.
La combinaison desdonnées des enquêtes anthropométriques et alimentaires nous donne «
un aperçu brut et rapide » de la situationalimentaire et nutritionnelle d’une famille ou d’une
communauté.
Modules, descriptions, mesures et questions possibles à poser pour le questionnaire.
Le tableau ci-dessous présente les modules et les questions possibles à prendre en compte
dans l’élaborationd’un questionnaire. Il faut faire le choix de type de questions à poser et
comment adapter ces questions à la situation locale. Pour cela il faut surtout utiliser les mo-
dules 1 et 2, afin de donner une descriptiongénérale qui pourra être utilisée pour la formula-
tion et les choix des questions.
23
Tableau 1 : description des modules.
Module à décrire ou mesurer QuestionsPOSSIBLES du questionnaire
1. système
de produc-
tion
donne une description
concise de la production
agricoleet animale ou, en
milieu urbain, des activités
économiques principales
1. agriculteurs, agro-pasteurs, pasteurs, transhumance, pêcheurs etc..,
description, interdépendance.
2. types de production agricole, utilisation intensive ou extensive
des intrants.
3. durabilité de production
4. développement des prix des céréales et du bétail pendant l’année
et les périodes de crises en particulier.
2. commu-
nauté
donne de l’informationsur
la communauté (village,
site, groupe etc..) sa
composition,ses caracté-
ristiques, enclavement,
groupements organisés,
existence des structures
scolaires, sanitaires
1. type et organisation de la communauté.
2. ethnies, composition, caractéristiques.
3. existence des groupes organisés
4. existence d’infrastructures, postes sanitaires, hôpitaux, écoles,
services techniques, projets etc.
3. Ménage nombre des personnes
identifiées, composition
de la famille, occupation
des membres, etc.
1. type et composition de la famille
2. occupations et activités économiques des différents membres
3. nombres de personnes à nourrir
4. approvisionnement en nourriture
4. Femme âge, niveaud’instruction,
adhésion à un groupe
organisé, nombre
d’enfants moins de cinq
ans, activités économiques
principales, activités
agricoles etc. CAP
1. âge et niveau d’instruction de la femme
2. nombre d’enfants et âges
3. activités économiques et agricoles
4. connaissances, aptitudes et pratiques
5. adhésion à un groupe organisé
6. type d’assistance aux femmes d’un projet
5. Mari Occupations économiques
(agricoles, commerce,
salarié, etc.) encadrement,
niveau d’instruction
1. occupations économiques
2. occupations agricoles
3. encadrement
4. niveaux d’instruction
5. accès à la terre ou propriétaire
6. Situation
alimentaire
familiale
Habitudes alimentaires de
la famille (méthode
« hier »,), approvisionne-
ment en nourriture,
période de pénurie ali-
mentaire, stratégie
d’adaptation,alimentation
des jeunes enfants.
1. nombre de repas et quels repas pris « hier »
2. composition des repas : aliments de base et aliments
d’accompagnement
3. alimentation spéciale des jeunes enfants
4. contribution de la femme à la nourriture
5. existence des périodes de pénurie alimentaire
6. stratégies d’adaptation de la famille
24
7. CAP Connaissances, aptitudes
et pratiques des mères sur
la santé, l’hygiène, la
nutrition, etc.
à déterminer par le projet
8. Anthro-
pométrie
Mesures anthropomé-
triques des deux plus
jeunes enfants de la
femme (poids par rapport
à la taille et taille par
rapport à âge) ; pour
mieux connaîtrel’étiologie
de la malnutrition, de-
mandez aussiles maladies
des deux dernières se-
maines
1. âge
2. sexe
3. taille
4. poids
5. périmètre brachial
6. maladies des deux dernières semaines
5. Bref historique du projet.
À la demande de l’OMAESet de ses bailleurs de fond, le SOHa accepté en1995 de financer une
enquête nutritionnelle dans lesCercles de Niafounké, Diré et Goundam (Région de Tombouc-
tou). Cette régiona subi (et continue de subir) leseffets néfastes d’une sécheresse qui s’y est
installée à l’état endémique avec comme conséquences :la famine, la décimation du cheptel,
l’exode, les maladies etc. Les couchesles plus vulnérables - que sont les femmeset les enfants
- sont celles qui ont le plus souffert de cette situation. Ceci se traduit par une augmentation
croissante dutaux de malnutritioninfantile (surtout la tranche d’âge de 0-5 ans) et celui des
femmes enceintesou allaitantes. Aussi, la Région de Tombouctou a-t-elle été (dans lesannées
90) le théâtre d’une rébellion aux conséquences incalculables.
L’analyse desrésultats de l’enquête a abouti à la conclusionselon laquelle, le Cercle de Nia-
founké est celui qui a le plus souffert des effets cumulés de la sécheresse et de la situation
d’insécurité. C’est pourquoi, les problèmes alimentaires et nutritionnels se posent dans cette
zone avec acuité. Dans untel contexte, l’OMAES, dont la missionpremière est de contribuer à
la survie, audéveloppement et à l’épanouissement de l’Enfance, a fait siennes l es préoccupa-
tions des populations de cette circonscription. Ainsi, elle a décidé, de concevoir unprogramme
intitulé «PROGRAMME MULTI-SECTORIEL POUR L’ENFANCE» pour les communes de Bani-
kane-Narhawa, de Koumaira et de Soboundoudans le cercle de Niafounké. Les axes straté-
giques de ce programme ont été :
 L’amélioration de la productionagricole et animale envue d’assurer la disponibilité de la
nourriture en quantité suffisante ;
 la diversificationdurégime alimentaire despopulations à travers un apport en éléments de
valeur nutritive reconnue ;
 l’accessibilité des aliments à tous par l’accroissement desrevenus des femmes (en mettant
en place unsous-programme <Activités Génératrices de Revenus>), afinde leur permettre de
mieux contribuer aux dépenses de soins et d’entretien de leurs ménages ;
25
 l’accroissement de la capacité des bénéficiairesà gérer les activités misesenplace à travers
la recherche de l’efficacité, de l’efficience et la durabilité.
SOH a soutenulesactivitésdu programme dans 20 villages (15 ménages ont été ciblés dans
chaque village). Il s’agit des ménages considérés comme les plus vulnérables du village au cours
d’une période test et de 2 phases successives. Les activités menéessont: le jardinage, le petit éle-
vage, les banques de céréales, le petit fonds d’appui avec comme activités connexes,le suivi nu-
tritionnel(démonstrations culinaires et suivi anthropométrique) et le renforcement des capacités
des structures de gestion.
6. Les enquêtes menées en 1995.
Les enquêtes de base menées en 1995 dans les trois(03) cercles (Niafounké, Goudam, Diré)
ont donné desrésultats représentésdans lesgraphiquesci-après:
Taux de malnutrition en % dans les trois cercles enquêtés septembre 1995 :
La conclusion était claire et indiquait que Niafounké est tant sur le plan de la malnutrition
aigüe – le MAG – que de la malnutrition chronique le cercle le plus touché. Cependant, le MAG
était dans les trois cercles d’un niveau - >25% - justifiant l’aide alimentaire. Surtout la malnutri-
tion aigüe était dans les trois cercles trop élevée.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
P/T moderee
70-80%
P/T grave
<70%
MAG chronique
<90%
Niafounke
Dire
Goundam
26
Résultats des taux de malnutrition en % dans le cercle de Niafounké et par arrondissement
en septembre 1995.
Conclusion : Banikane était selon ces données l’arrondissement le plus touché par la malnutri-
tion. La malnutrition aigue globale ou MAG mais aussi le Périmètre Brachial ou PB ou MUAC
sévère étaient extrêmement élevés. Il est significatif de constater que dans tous les arrondisse-
ments la malnutrition aigue sévère était plus élevée que la malnutrition aigue modérée.
7. Le démarrage du programme.
Le démarrage duprogramme en 1995 a intervenu juste aprèsles accords de paix et la destruc-
tion massive des armes à Tombouctoupendant la cérémonie « flamme de la paix ». Ce démar-
rage a coïncidé avec lespremières enquêtes de base dans lescercles de Goudam, Diré et Nia-
founké. Bienque les moyens disponibles aient été très limités, la motivationde l’équipe et sa
disponibilité pour le travail de terrain constituaient unatout, une grande force. SOH avait mis à
la dispositionde l’OMAESun petit budget pour exécuter lesenquêtes. Les équipes étaient do-
tées desmotos pour couvrir tous les villages-cibles. Une formation rapide de mise à niveau de
l’équipe enméthodologie d’enquête a été réalisée. Elle s’est focalisée sur les techniques
d’échantillonnage, la conduite d’une interview, les mesures anthropométriques avec des pèse-
personnes et le périmètre brachial (les rubans ou MUAC). Les moyens étaient réduits mais la
motivation grande.
0
10
20
30
40
50
60
70
P/T 70-80%
P/T<70%
MAG
PB severe
27
Le ciblage des villages d’enquête fut réalisé de manière très simple avec la méthode dite de
« panier ». Elle a consisté à mettre dans unpanier lesnoms de tous les villages d’un cercle
écrits sur des bouts de papiers et à procéder par un tirage aléatoire sans remise jusqu’à at-
teindre le nombre de villages prédéfinispour l’enquête. Au niveaude chaque village enquêté,
chaque mère ayant des enfants moins de cinqans fut interviewée et chaque enfant de cet âge
a fait l’objet desmesuresanthropométriques à travers sonpoids, sa taille et son périmètre
brachial.
Tous lesrésultats furent écrits à la maindans uncahier et analysés à partir des valeurs de réfé-
rence reprises dans les tableaux P/T et TA. L’absence du réseaud’électricité, voire d’un groupe
électrogène n’a pas permis le traitement des données avec l’appui d’un logiciel .
Le travail fut exécuté dans des conditions extrêmement difficiles avec des longs trajets à par-
courir à motos. Cela a certainement influencé la qualité des données mais au moins un grand
corpus de résultats fut disponible.
À partir des résultats de l’enquête, il fut clair que le cercle de Niafounké fut le plus vulnérable
en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour des raisons de contraintes
budgétaires, SOH décida de mettre à la dispositionde l’OMAESun financement pour un pro-
gramme test uniquement pour le cercle de Niafounké. Ce programme test démarra en 1996.
8. Les premières leçons apprises.
Les premières leçons apprisesdes enquêteset duprogramme test ont été biencapitalisées et
surtout analysées.
Il est clair que le manque de moyens a certainement joué sur la qualité des données mais cette
marge d’erreur n’est pas bienconnue. Les pèses personnes n’ont pas été de meilleure qualité,
toute chose susceptible de biaiser les résultats de l’enquête.
Un autre phénomène observé pendant le travail de terrain est la différence entre la qualité de
travail desenquêteurs de deux sexes. Il a été remarqué que la qualité du travail livrée par les
enquêteurs masculins et féminins n’était pas la même. En effet, l'exactitude avec laquelle les
femmes ont mesuré lesenfants était beaucoupplus grande que celle des hommes. Le pourquoi
est bien clair. Ce travailest engénéral considéré par les hommes comme une activité féminine.
Quoique toutes lesdonnées soient encore archivées, une analyse sur le pourcentage d’erreurs
n’a pas encore été faite.
28
Un deuxième constat est uniquement d’unpoint de vue méthodologique. Les résultats ont été
publiés enforme de pourcentages (%)de degré de malnutritiontandis qu’a l’heure actuelle
toutes lesdonnées sont présentées enforme d’écart-type. La littérature scientifique ne donne
pas assezd’informations sur le degré de comparabilité de deux systèmes. Cependant, il est gé-
néralement admis que les analyses basées sur l’écart-type donnent des informations plus
exactes sur le vrai degré de malnutritionque celles fondées sur le pourcentage. D’autre part, il
se pose le problème de comparabilité entre les donnéesanthropométriques comme le P/T et le
T/A d’une part et le PB ou MUACd’autre part. Nos donnéesmontrent bienque lesrésultats en
matière de la malnutritionsévère mesurés par la méthode P/T correspondent bien avec ceux
obtenus avec la méthode PB. Pour la malnutritionaigue modérée par contre, les résultats ob-
tenus avec les deux méthodes (P/T et PB) sont significativement différents .
Le même constat a également été fait sur le plan de comparabilité chronologique. Tant que la
même méthodologie est utilisée les donnéessont comparables, maisune fois qu’on change de
méthodologie la comparaison devient subjective.
Sur le pland’impact de la méthodologie, l’approche « programme-test ou pilote » a été d’une
importance capitale. Cette approche basée sur les groupements des femmes et fondée sur des
interventions multiples et intégrées (jardinage, petit cheptel, banque de céréales, suivi nutri-
tionnelintensif)a permis de réduire rapidement et de manière significative les taux de malnu-
trition dans la zone du projet.
Enfin, la phase test ou pilote a démontré l’efficacité de l’approche communautaire dans la solu-
tion des problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle peut être appliquée dans un
programme plus vaste, disposant des moyens conséquents. Notons que le projet a bénéficié
d’un financement modeste de SOH, suppléé par la suite par ICCO.
9. L’Histoire des différentes phases et les adaptations.
Dans sa mise enœuvre, le Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale a connu
trois (3) grandes phases dont la chronologie peut se résumer de la manière suivante :
0. En 1996 : Phase pilote (démarrage) duProjet avec cinq (5) villagesde la Commune de Ba-
nikane-Narhawa à savoir :Banikane village, Koïba, Ballal, Kaba et Wonkoqui totalisent une
population de 2478 habitants dont 1264 femmes pour 1214 hommes.
1. De 1997 - 2000 : Première phase. En plus des5 anciens villages, le projet a fait une exten-
siondes activités dans quinze (15) nouveaux villages suite aux résultats probants de la
phase pilote et à la demande sans cesse croissante des populations de la zone pour béné-
ficier de l’appui du Projet ;soit un totalde vingt (20) villages répartis sur les trois com-
29
munes :Banikane Narhawa ;Koumaïra et Soboundou. L’ensemble de ces villages totalise
une population de 7635 habitants dont 3894 femmes et 3741 hommes.
2. De 2000 – 2003 : Deuxième phase
3. De 2003 à 2006 : Troisième phase ou phase de consolidation des acquis et
d’autonomisation descommunautés bénéficiaires. Elle a concerné essentiellement les
mêmes villagesqui, en2006, comptaient 8 491 habitants dont 4 331 femmes et 4 160
hommes. Le Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale (PSSAF) a pris fin
en 2006. Nous avons trouvé que le projet de sécurité alimentaire n’est pas uniquement
pour les familles bénéficiaires directes mais aussi pour la communauté villageoise entière
à travers les apports de la banque de céréales, dumaraichage, du petit élevage et des
démonstrations culinaires. C’est pour ne pas stigmatiser les famillesbénéficiaires directes
par rapport aux autres famillesqu’il est apparut important d’ajouter la dimension « com-
munautaire ».
Le nouveauprogramme dénommé Projet de Sécurité et SécurisationAlimentaire Familiale
et Communautaire (PSSAFACO) a démarré sesactivitésà partir de 2007 selon la chronolo-
gie suivante :
4. 2007 à 2009 : Quatrième phase du PSSAFACO. Elle a concerné 20 nouveaux villages des
communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou. Cette quatrième phase du
PSSAFACO a concerné 9 302 habitants pour l’ensemble des20 villages dont 4 750 femmes
et 4 552 hommes.
5. 2010 à 2012 : Cinquième phase duPSSAFACO. Cette phase a concerné 24 villages des
communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou . Toutefois, il faut préciser
que deux villages de la commune de Fittouga ont bénéficiésdes actions du projet. Cette
phase duPSSAFACO a concerné 10 250 habitants pour les 24 villages dont 5 230 femmes
pour 5 020 hommes.
10. Les activités d’accompagnements (petit élevage, banques de céréales, maraîchage,
etc.)
Une fois la demande d'appui à une initiative des communautés acceptée, le programme définit
et élabore, conjointement avec les structures locales, le financement et les engagements
d'exécutionet de conduite du programme signés par l'OMAESet lesCLD. Dès lors un planning
d’exécutiontrimestriel ousemestriel desactivitésest élaboré par les techniciens et les struc
30
tures communautaires en place. Ce planning est soumis à l'appréciation desgroupes cibles et
de l'OMAES dans le cadre d'une structure de coordination du programme.
Le suivi et la supervisiondes plans d'exécutionsont assurés par des comités de coordinationou
consultatifs - composésde services techniquesde l’État, ducomité de gestion mis en place par
les communautés et l’OMAES - à travers desréunions trimestrielles ou semestrielles et des
missions conjointes. Une évaluationinterne est faite à chaque fin de planificationtrimestrielle,
semestrielle ou annuelle selonla nature du projet. Une évaluation extérieure « audit des
comptes » a lieuà chaque finde projet en collaborationavec les partenaires d'exécutionet les
partenaires financiers.
1. Banques de céréales.
Dans le souci d’assurer la disponibilité des céréales à moindre coût, le programme, avec
l’appui des communautés, va approvisionner les banquescéréalières au niveau des vil-
lages retenus. Chaque banque est dotée d’un stock unique de 6 tonnes en mil. Signalons
que la constructiondes magasins abritant lesbanques enmatériaux locaux est duressort
des communautés bénéficiaires. Le projet apporte lesportes, les fenêtres, lesciments, les
rôniers, les lattes etc. Les principales sous-activités à réaliser dans le cadre des banques
de céréales sont:
- Construction des banques de céréales.
- Identification et formation en gestion des gérants des villages ;
- Mise en place de la dotation unique en mil dans les nouveaux villages ;
- Suivi de la commercialisation des céréales dans les banques de céréales ;
- Transfert aux communautés de la gestion des banques (autonomisation)
2. Le Petit élevage.
L’élevage domestique est initié afin d’apporter aux enfants un complément alimentaire en
produits laitiers et d’améliorer les revenus des ménages cibles (appui technique, financier et
organisationnel pour l’élevage de 4 petits ruminants par les mères des enfants malnutris).
Le petit élevage domestique est entreprispar les15 ménages vulnérables identifiés dans les
villages d’intervention pour permettre aux femmes de produire du lait destiné essentiellement
à la consommation desenfants, des enfants malnutris enpremier lieu. Chaque femme dispose
de quatre têtes dont deux chèvres, un bouc et un bélier. Les deux chèvres assurent la multipli-
cationdes animaux octroyés et la production de lait. Le bélier est engraissé et vendu. Les re-
venus tirés de cette vente servent enpartie à remplacer les béliers vendus et à avoir des reve-
nus supplémentaires. Toutefois, compte tenu desaléas climatiques de la zone, chaque village
31
qui se trouve à proximité d’un point d’eaupérenne met envaleur un périmètre de bourgou-
culture qui est un fourrage bien prisé par les petits ruminants.
La pérennisationdu volet est garantie par la dotationunique auniveaude chaque village. Le
montant des avoirs générés par le remboursement permet à chaque village de poursuivre
l’opération. La présence dans chaque village des chargés d’élevage formés et disposant des
compétencesenmatière de suivi sanitaire des animaux et de la productiondes plantes fourra-
gères pérennise le volet. La stratégie introduite par l’actionconsiste à vendre une partie de la
productionfourragère pour acheter les produits vétérinaires qui contribuent également à la
durabilité de l’activité.
Pour la mise enœuvre de l’activité, les tâches suivantessont exécutées :
1. Confirmationde l’identification des15 ménages vulnérables par village;
2. Identificationdes relais nutritionnistes, deschargés d’élevage et de bourgouculture à
raisonde deux relaispar village ;
3. Dotationunique en cheptel ;
4. Aménagement de bourgoutières ;
5. Formation desrelaischargés d’élevage et de bourgou culture entechnique de dépis-
tage, de traitement desmaladies et d’alimentation dans le contexte de l’embouche
semi intensive ;
6. Suivi de la dotationchepteldans lesvillages ;
7. Transfert aux communautés.
3. Maraîchage.
L’activité maraîchage est entreprise pour permettre aux femmes de produire elles-mêmes des
légumes qui entrent dans la consommationde qualité des ménageset dans la nutrition desen-
fants. Le surplus est destiné à la vente pour permettre aux femmes d’accéder à des revenus
monétaires supplémentaires. L’actionconsiste à aménager des périmètres maraîchers qui sont
exploités par les femmes(enmoyenne il ya 30 femmes par village qui font le maraîchage)
parmi lesquels prioritairement les femmes des ménages vulnérables ciblés.
Pour la réalisationde l’activité de maraîchage, les communautés sont responsables de la clô-
ture et de l’aménagement, de l’apport de la fumure organique, de la fourniture de la main
d’œuvre non qualifiée, de la récupérationdes redevances et de l’achat des intrants. Le projet
apporte le petit matériel de jardinage et la dotation unique en semences d’échalotes, to-
mates, salade et pommes de terre, pour chacune des femmes ciblées. Ces revenus vont ali-
menter une caisse dite « caisse de maraîchage » qui permet de prendre en charge les achats
32
futurs de semences et intrants et l’entretiendes puits maraîchers. La même association des
femmes du village, identifiée comme étant dynamique, est chargée de l’organisation des
femmes autour de l’activité dans toutes ces phases sous l’encadrement de l’équipe du projet.
La bonne organisationdes femmes autour de cette activité, l’intérêt qu’ellesymanifestent, la
fonctionnalité des mécanismes d’autofinancement et la formation en techniques culturales
(maraîchères) et commercialisation sont des gages à la pérennisation du volet. La mise en
place d’unjardindoit obéir aux préalables suivants :disponibilité du terrain et sonstatut légal
(pas de litige) ;disponibilité d’eausuffisante ;volonté de mener l’activité ;main d’œuvre suffi-
sante ;spéculations conformesaux habitudesalimentaires descommunautés et proximité des
marchés potentielsd’écoulement dusurplus. Pour la mise en œuvre de l’activité, les tâches
suivantes sont exécutées :
Confirmation de l’identification des femmes vulnérables maraîchères par village ;
1. Identification et aménagement de périmètres maraîchers de 1 ha chacun;
2. Construction de puits maraîchers ;
3. Construction de foyers améliorés ;
4. Dotation unique en semences pour les périmètres maraîchers ;
5. Exploitationdes périmètresmaraîchers (production, consomma tion et commercialisa-
tion ;
6. Formation au calcul des redevances et aux techniques culturales ;
7. Réalisation de clôtures en haie vive ;
8. Réalisation de brises vents ;
9. Plantation d’arbres fruitiers ;
10. Transfert de l’activité aux communautés ;
4. Suivi nutritionnel.
Un suivi nutritionnelest initié pour apporter un appui /conseil aux mères des enfants malnu-
tris et un appui technique et organisationnel pour le suivi nutritionnel desenfants desvillages
encadrés. L’un desfondements de cette actionest la mise enœuvre de tous lesmoyens néces-
saires pour assurer aux enfants et aux femmes malnutris une bonne alimentation pérenne et à
l’abri de tous les aléas. À cet effet, le suivi nutritionnel est une activité clé de cette action. Ainsi,
il parait indispensable d’opérer à tout moment unsuivi nutritionnel qui comporte diverses acti-
vités :l’identificationdugroupe d’enfants malnutris à la suite d’une enquête ; l’organisation
des ménages ciblés, l’information, l’éducation et la communication quant à la bonne alimenta-
tion des enfants et des femmes enceintes ;la pesée systématique de tous les enfants de 0 à 5
ans, les démonstrations culinaires baséessur l’utilisation des produits locaux et leur bonne
préparationpour la récupérationrapide des enfants malnutris et le suivi à domicile desenfants
par les relais. Ce suivi se fera régulièrement encollaborationavec le personnelsocio-sanitaire
33
des CSCOM(Centres de Santé Communautaire) à travers des enquêteset des pesées afin de
vérifier l’impact des actions menées.
Pour ce faire, les communautés sont chargées de construire des hangars pour les séances
d’Information, d’Éducationet de Communication(IEC) et de démonstrations nutritionnelles ;
d’identifier 48 femmes relais nutritionnistes (2 femmesrelaispar village dont une principale et
une suppléante pour garantir une présence régulière) pour le suivi des enfants dans les fa-
milles ;de préparer des mets à donner aux enfants et de prodiguer des conseils sanitaires. Le
personnel duprojet assure (ra) l’identificationdes enfants malnutris ;l’animationdes séances
d’Information, d’Éducationet de Communication. Les aliments de base disponibles au village
sont achetés et utilisés pour les besoins de démonstrations nutritionnelles et les balances pour
les pesées desenfants. Les démonstrations nutritionnelles sont mises en œuvre pour former
les mères desenfants malnutris à la préparationdes aliments qui permettent la récupération
nutritionnelle desenfants malnutris. Elles mobilisent toutes les femmes de l’association et
permettent de former deux femmes par village à leur rôle de relais nutritionnistes villageois,
pour qu’elles apportent en permanence un appui/conseil aux femmes du village.
OMAES appuie auniveau de chaque commune la créationd’une association des relais nutri-
tionnistes qui pourront mener aussides actions de plaidoyer et de lobbyingen faveur des en-
fants malnutris de la zone. Une mise enrelationdes relais nutritionnistes avec les Centres de
Santé Communautaire est également réalisée. Elles sont , de ce fait, considérées comme des
auxiliaires villageoises en matière de suivi nutritionnel des enfants.
La promotion dupaquet minimum de service de santé dans les activités :l’équipe du projet en
soutienaux relais, accorde une place de choix aux séances d’IECsur la nutritionet la santé, les
avantagesde l’utilisationdu sel iodé dans la consommation des ménages, l’utilisation des
moustiquaires et la pratique de l’allaitement exclusifjusqu’à 6 mois. La promotionde ce service
minimum se fait lors desdémonstrations nutritionnelleset duporte à porte qu’effectuent les
relais nutritionnistesvillageoises auniveau desménages. De petits prix de récompense sont
attribués aux ménages qui suivent normalement lesconsignes sur l’utilisation du paquet mi-
nimum. La présence dans chaque village d’intervention des relais nutritionnistes formés et
fonctionnels rassure sur la continuation du volet.
L’Action s’attelle aussi à renforcer la collaborationentre les relais villageoises retenues et les
agents sanitaires (auniveaudes CSCOM) en amenant lesagents à participer aux enquêtes nu-
tritionnelles et pesées des enfants. Pour la mise en œuvre de l’activité les tâchessuivantes sont
exécutées :
34
Réalisation des enquêtes nutritionnelles des enfants 0 – 5 ans ;
1. Identificationet formation de 48 relais nutritionnistes villageoises (2 par village) ;
2. Démonstrations nutritionnelles;
3. Suivi de la récupération des enfants malnutris et appui / conseil aux mères ;
4. Promotiondupaquet minimumd’activités et despratiquesfamilialesessentielles en ma-
tière de nutrition ;
5. Organisationde journées villageoises de l’état civil encollaboration avec les autorités
communales de Soboundou, Banikane Narhawa et Koumaira ;
6. Réalisation d’activités de sensibilisation sur l’état civil (3 émissions radiosur l’état civil) ;
7. Transfert aux communautés.
5. Renforcement des capacités
Le renforcement des capacités, tant de l’équipe duprojet que des communautésbénéficiaires,
constitue le piédestal sur lequel repose toute la stratégie d’intervention. Ceci est d’autant plus
important que la zone d’interventionse caractérise par untaux élevé d’analphabètes. Dans un
tel contexte, il est illusoire de responsabiliser les communautéspar rapport aux activités ini-
tiées. Le projet a, dans unpremier temps, identifié les associations fémininesvillageoises dy-
namiques et répertorié les villages qui n’endisposent pas. Dans unsecondtemps, il a ouvert
les négociations avec les associations existantes et jugées dynamiquesdans le but de formali-
ser leurs structures, les responsabiliser sur lesactivitésà réaliser, recenser les besoins en ren-
forcement des capacités envue de lesformer. Là oùl’associationn’existe pas, le projet a négo-
cié avec les communautés sur les conditions de mise enplace d’une association formelle ; sur
les besoins en renforcement des capacités et les conditions de formation.
Conscient de la réalité du taux élevé d’analphabètes, l’actionprocède à l’élaboration d’un plan
de formationpour doter l’équipe du projet et les bénéficiaires des compétences leur permet-
tant d’assumer avec efficacité leurs rôles respectifs. Ceci pour rendre le personnel du projet
capable d’exécuter efficacement lestâches qui leur sont dévolues et pour doter les respon-
sables et les membres des structures villageoises des compétences leur permettant de mieux
s’organiser et de gérer de façon efficace et durable les activités initiées dans le cadre duprojet.
Ainsi, la fonctionnalité descomités de gestionmis en place ;l’alphabétisation et la formation
en gestion desresponsables de ces comités ;la formation technique des relais et des bénéfi-
ciaires sont autant de facteurs de réussite sur lesquels une attentionparticulière doit être ac-
cordée.
L’Académie et le CAPassurent le suivi des centres pour le contrôle de la conformité et
l’évaluation du programme d’alphabétisation.
35
Pour mettre l’actionà l’abri des difficultés d’auto-prise en charge et de continuationdes diffé-
rentes activitéspar lespopulations après le désengagement, une attention particulière doit
être accordée dèsle démarrage à la questiond’autonomisationpar le renforcement des capa-
cités techniques, organisationnelles et financières des communautés concernées.
L’autonomisation part de l’analyse selon laquelle la durabilité de la solution préconisée
(l’améliorationde la situation nutritionnelle des enfants et la disponibilité alimentaire au ni-
veau des ménages)dépendde la capacité des communautésà s’approprier des activités me-
nées afin de les pérenniser après le désengagement du projet.
Les activités suivantes sont réalisées dans le cadre durenforcement descapacités:
1. Identificationd’associations porteusesdu projet et dupost-projet ;
2. Identificationdes formateurs villageois et ouverture de centres alphabétisation ;
3. Formation / recyclage des formateurs villageois et des membres des associations en alphabé-
tisation appliquée à la gestiondes activités de sécurité alimentaire ;
4. Information sensibilisationdes communautés;
5. Sensibilisation sur les questions environnementales ;
6. Montage organisationnel et institutionnel desassociations féminines (1 par village),
7. Mécanisme d’auto prise encharge des activités ;
8. Transfert des compétenceset des activités aux communautés.
6. Concertation/Information
Les impacts positifs duprojet permettent une plus grande diffusion et vulgarisation desacquis
sur d’autres villages et cercles de la régionconfrontés à l’insécurité alimentaire. Ce travail de
partage des connaissances s’est fait à travers :
1. La médiatisation desexpériencespositives (qu’est-ce qui a réussi? pourquoi ça réussi ?
qui a contribué à la réussite ? comment se traduit cette réussite ?).
2. La médiatisation desexpériencesnonréussies (qu’est-ce qui n’a pas réussi ? pourquoi ça
n’a pas réussi ? qu’est-ce qu’onaurait dû faire ? etc.)
3. L’appui à l’organisationdes cadres de concertationentre les différents acteurs duprojet
au niveau des communes.
36
2. Les activités génératrices de revenus
En remplacement du petit crédit qui nécessite une connaissance technique pointue, nous
avons privilégié l’appui aux activités génératrices de revenus qui donnent un éventail plus
grand aux femmes, car lesfemmesde la zone duprojet sont, traditionnellement, assez actives
dans lesactivitéslucratives. Seulement, elles lespratiquent de façon rudimentaire, anarchique
sans études/réflexions préalables.
Dans le cas présent, il s’agit de faire en sorte que toute activité soutenue soit pertinente du
point de vue de l’atteinte de l’objectif global duprojet et défendable sur le plande la rentabili-
té financière. Ceci inclut unprogramme de formationdes bénéficiaires enrapport avec desbe-
soins spécifiques :identification de l’activité, élaboration du bilan prévisionnel (rapport
coûts/bénéfices), analyse des opportunités – risques – forces – faiblesses, tenue d’une comp-
tabilité simple et efficace, etc. L’appui a porté sur des activités collectives (conduites par un
Groupement, une Association, une Coopérative, etc.…) sous forme de fonds rotatifs mais in-
ternes (au niveau du même village).
La mise en œuvre de ces activités a été assujettie à la définitiondes modalités de gestion con-
tenues dans un Règlement Intérieur élaboré et adopté en Assemblée Générale.
Ce volet du projet revêt une importance capitale. En effet ;bienconçu, conduit en parfaite col-
laborationavec les populations dans toutes les étapes de sa réalisation ;il peut financer plu-
sieurs autres activités et servir de base à l’amortissement de certains investissements.
Exemple :les bénéfices tirés de la vente de condiments ont servi dans certains cas à financer
un dépôt de vente de produits de première nécessité telsque sucre, lait, huile, dattes, ara-
chides, etc.
Les fonds déjà disponiblesdans les caisses villageoises sont prioritairement utilisés afin
d’éviter une thésaurisation trop longue.
Notons que les conditions techniques, institutionnelles et réglementaires, n’étaient pas réu-
nies pour entreprendre un programme de <crédit pur>.
Il convient de signaler que suite à la promotiondes caisses d’épargne et de crédit dans la zone
et par souci d’une harmonisationdes actions partenaires, cette activité a été suspendue par l e
projet à partir de 2006 au profit des institutions financièresmises enplace dans la zone du pro-
jet.
37
11. Les résultats quantitatifs et qualitatifs du projet.
Pour la synthèse des résultats du développement des taux de malnutritionaigue des enfants
de moins de cinqans (< 5 ans) encadrés nous nous referons aux tableaux a, b, c, d et e ci-
dessous.
Les résultats des taux de malnutritionglobale aigue qui en1995 étaient à Niafounké 38% ont
été respectivement réduits à 25% en 1998, à 17% en 1999 et à 8% en 2000.
Une autre évolutionconstatée est celle de la réduction descas de malnutritionaiguë sévère
qui est successivement passée de 27% en 1995 à 6% en 1998, 3% en 1999 pour devenir nul
(0%) en 2000.
Le même constat est fait auniveaudes cas de malnutritionaiguë modérée. Le taux est passé
de 11% en août 1995 (période hivernale) à 19% en mars 1998 (période de soudure), à 14% en
mars 1999 et, à 8% en mars 2000.
Développement des taux de malnutrition aigue globale, modérée et grave en % dans les an-
nées 1995, 1998, 1999 et 2000 dans la zone du projet pour les enfants engagés.
Un premier constat est que l’intervention a eu effectivement un impact considérable surtout
sur la malnutrition aigue grave qui était disparue totalement en 2000.
Le constat général qu’onpeut faire à la lecture de ces résultats est que lesinterventions multi-
sectorielles à travers desgroupements des femmesorganiséesfont réduire les cas de malnutri-
tion aiguë grave très rapidement. En 2000, aucuncas de malnutritionaiguë grave n’est observé
au niveaudes enfants encadrés. Il enest de même pour les cas de malnutrition modérée.
La comparaison dustatut nutritionnel des enfants encadrés et non encadrés des villages
d’intervention telle que reprise dans le graphique montre que les enfants non encadrés
0
10
20
30
40
1995 1998 1999 2000
aigue moderre
aigue grave
38
 bénéficient d’une manière oud’une autre des interventions du projet. Bien que leur taux de
malnutritionsoit légèrement plus élevé que celui des enfants encadrés dans les mêmes vil-
lages, il est cependant plus basque le taux de malnutritionaigue des enfants des villages non-
encadrés.
 Dans lestableaux c, d et e présentent le développement des taux de malnutrition dans chaque
arrondissement.
 De la comparaisondes résultats repris dans ces différents tableaux, il se dégage les constats
suivants :
 Le taux de malnutrition aiguë grave baisse dans tous les troisarrondissements grâce aux inter-
ventions du projet ;
 Le taux de malnutrition aiguë modérée diminue également au niveau des trois arrondisse-
ments et ce, malgré la hausse constatée en 1999 ;
 La hausse du taux de malnutritionaiguë modérée observée à Koumaira en1999 contraste si-
gnificativement avec celle de la malnutritionaiguë grave qui a connu une hausse assez légère.
La conclusionengénérale qu’on peut tirer de cette analyse est que les interventions du projet ont
eu un impact très grandsur lestaux de malnutritions aigue. Cependant, elles n’ont pas puéliminer
totalement la malnutrition. L’absence desstructures sanitaires dans la zone d’intervention en est
l’une des causesexplicatives. D’autre part, bien que lescas graves aient été réduits à 0%, une ap-
proche plus intensive s’avère nécessaire surtout auniveaudes connaissances, aptitudes et pra-
tiques alimentaires des familles en général et des mères en particulier.
0
10
20
30
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50
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90
100
%malnutritionP/T
periode 1995 - 2000
tous les enfants encadres <5 ans dans les trois
arrondissements
Total
moderee
Total grave
Total globale
39
La malnutrition grave est en 2000 disparue maisla malnutritionglobale existe encore en2000 :
due a la malnutritionmodérée ! Este-ce que cela signifie une intervention encore plus inten-
sive ?
Ces résultats nous montrent aussi la disparationde la malnutritiongrave maispas celle de la
malnutrition modérée. Quel facteur est responsable pour ce constat ?
40
0
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20
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%malnutritionP/T
periode 1995 - 2000
enfants encadres <5 ans de Banikane
Banikane moderee Banikane grave Banikane globale
0
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50
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100
%malnutritionP/T
periode 1995 - 2000
enfants encadres <5 ansKoumaira
Koumaira moderee Koumaira grave Koumaira globa
41
Le même constat qu’enBanikane que la malnutritiongrave est disparue mais pasla malnutritionmodé-
rée ? La seule conclusion à faire est la nécessité d’analyser endétail l’impact de chaque interventionsur
la malnutrition.
0
10
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30
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90
100
%malnutritionP/T
periode 1995 2000
enfants <5 ans Niafunke Central
Central moderee Central grave Central globale
42
12. Le rétrospectifs de quinze années de projet.
Des études de baseen1995 à la phase pilote en1996 en passant par la phase d’autonomisation des
bénéficiaires, la mise enœuvre duprojet de sécurité et de sécurisation alimentaire familiale et commu-
nautaire s’est déroulée en phases programmatiquessuccessives regroupées en deux grandes étapes : la
première étape est celle qui a mis unaccent particulier sur la dimension familiale de la sécurité alimen-
taire ;la seconde étape plus holistique a intégré la dimension communautaire de la sécuritaire alimen-
taire.
La première étape peut être séquencée en quatre (4) phases :
Les études de base
Réalisées enAoût 1995 dans trois (03) cercles de la région de Tombouctou à savoir : Diré, Goudam et
Niafunké. Ces études ont permisde poser un diagnostic exploratoire au niveau de ces cercles afin de
déterminer leszones lesplus vulnérablesauplande la sécurité alimentaire. Elles ont également permis
d’établir la situationde référence duprojet. Au terme de ces études, sur la base de l’analyse des indices
de vulnérabilité, les communes de Banikane Narhawa ; Soboundou et Koumaïra dans le cercle de
Niafunké ont été ciblées.
La phase pilote ou phase test
Adoptant une démarche prudentielle et dans le souci de tester l’approche, une phase pilote a été con-
duite en1996 dans cinq(5) villages de la commune de Banikane. Cette phase était l’occasion de valider
la stratégie et les approches du projet.
La phase de renforcement et d’extension du projet
Les résultats probants de la phase test ont milité en faveur d’une extension du projet à 15 nouveaux
villages, portant ainsià 20 le nombre total de villages encadrés. Démarrée en 1997, cette phase s’est
poursuivie jusqu'à 2003. Elle est caractérisée par :l’ouverture du projet à deux autres communes de la
zone d’intervention Koumaïra et Soboundou;l’organisationdes bénéficiaires au sein des structures
associatives ;la réalisationdes infrastructures avec la participation des bénéficiaires notamment les
banques céréalières et les périmètres maraîchers ;la mise en place et le suivi dusystème de prêt chep-
tel ;la mise en place et le suivi dusystème de fonds d’appui; le renforcement descapacitésdes respon-
sables des structures de gestion ainsi que des relais villageois.
La phase de consolidation des acquis et d’autonomisation des bénéficiaires
Elle a couvert la période de 2003 à 2006 et est marquée par une plus grande responsabilisation des
bénéficiaires. Des ajustements de certainesactivités dictés par la pratique ont été réalisés. C’est le cas du
volet « fonds d’appui » qui a été réorienté vers lesinstitutions de micro finance, c’est également le cas
de l’introductionde la « bourgouculture » en réponse auproblème de l’alimentation des animaux ou
encore l’introductiondes mesures de protectionenvironnementale (installationdes brises vent, planta-
tion d’arbres, vulgarisationdes foyers améliorés etc.). L’autonomisationdes bénéficiairesétait l’objectif
majeur de cette phase.
La seconde étape
Si l’approche « sécurité alimentaire familiale » présente l’avantage de cibler lesménages vulnérables, il
n’en demeure pas moins qu’elle est réductrice et stigmatisant. Ainsi, la deuxième étape du projet a, en
plus de la dimensionfamiliale, prise encompte la dimensioncommunautaire Cette seconde étape qui a
démarré en2007 a connu deux phasesprogrammatiques de trois(03) années chacune. La première, de
2007 à 2010, a concerné lesvingt (20) nouveaux villagesdes 3 Communes desphases précédentes ; la
seconde, de 2010 à 2012, a concerné 24 autres nouveaux villages. L’implicationdes acteurs de dévelop-
pement local à travers la mise en place des cadres de concertation, le partage des connaissancessur les
expériencesréussieset celles moins bien réussies, les activités de communication pour le changement
de comportement sont autant de volets qui ont marqué ces deux (02) phases.
13. Les leçons apprises.
Les leçons apprises sont surtout basées sur l’expérience commune et individuelle desagents mais aussi
des partenaires du programme.
Elles sont systématisées en deux types de leçons.
La première leçon apprise concerne la stratégie de l’interventionqui enréalité a été une intervention
multisectorielle. Cela veut dire que pour atteindre l’objectif duprogramme – sécurité et sécurisation
alimentaire et diminuer les taux de malnutrition, il est recommandé de mettre enplace une interven-
tion à plusieurs volets intégrés ( ) soutenue par un programme de renforcement des capacité s.
La deuxième leçon apprise concerne la partie institutionnelle ou gestionnaire du programme.
Partie approche ou stratégie:
1. Un programme de sécurité et sécurisationalimentaire avec volet nutritionnel sans la présence de
structures sanitaires (CSCOMet Centres de Références)est possible. Cependant, la présence des
dites structures sanitaires est nécessaire pour référer les cas graves de malnutrition, surtout ceux
avec complications qui ne peuvent être traités qu’auniveaude ces structures spécialisées. Une ab-
sence totale de structures sanitairessignifie que les enfants souffrant de cas de malnutritionsévère,
avec des complications qui ont besoind’assistance médicale, n’ont pas accès à ces services et ris-
quent de mourir.
43
2. L’expérience de la période test a été importante pour valoriser les différentes approches et déve-
lopper une stratégie cohérente et intégrée.
3. L’expérience de « fonds d’appui » a montré que le micro -crédit devra être géré par unorganisme
spécialisé en micro finance.
4. Les actions qui visent la production alimentaire locale sont indispensables.
5. Un programme qui vise l’améliorationalimentaire et nutritionnelle devra être nécessairement
accompagné par un volet renforcement des capacités à tous les niveaux.
6. L’approche porte d’entrée par les groupements des femmes a été bonne et nécessaire.
7. Le volet « crédit semences de campagne » a été trop compliquée et devra être réalisé soit à travers
d’une dotationde semencesaudémarrage ou simplement laissées aux institutions de micro -
finances.
Partie institutionnelle :
8. Un suivi nutritionnelavec collecte de données devra être systématique et non ponctuel. Il est né-
cessaire que le projet développe un protocole très clair pour garantir un suivi permanent afin de
suivre et évaluer l’impact.
9. Les enquêtes nutritionnelles mais aussi le suivi de l’état alimentaire des familles concernéesdevront
être exécutées () à périodicité fixe. L’expérience de ce projet a montré qu’une périodicité de trois
mois – trimestrielle – est réaliste.
10. Le suivi et l’évaluationsystématique simple est très nécessaires en ce sens qu’ils permettent au
Programme de capitaliser ses expériences à tout moment.
11. Après chaque période importante et aprèsune évaluation finale du Programme, l’équipe devra faire
sa propre capitalisation selon un protocole fixe. N.B. voir le protocole en annexe !
12. Pour garantir une pérennisationmais aussiun impact optimal, il est nécessaire que lespartenaires
locaux à tous les niveaux soient entièrement responsabilisés.
13. Un tel projet ne peut réussir que si l’informationde bas enhaut est bienrespectée et effectivement
mis en œuvre.
44
14. Recommandations pour le démarrage des projets similaires.
Des « projets identiques » veulent dire engénéral desprojets dans des situations des
crises alimentaires et des crises nutritionnellesmais surtout des situations d’insécurité
alimentaire et nutritionnelle chronique.
Le plus important cependant est de faire un très bon diagnostic de la situation. Diagnos-
tiquer veut dire d’un part faire uninventaire de la situationalimentaire et nutritionnelle
de toute la population, en général, et desgroupes les plus vulnérables à l’insécurité ali-
mentaire et nutritionnelle, en particulier.
A ces jours le concept HEA – approche économie de ménage - a été bien développé dans
les pays sahéliens. C’est une approche qui analyse l’économie duménage entermes ali-
mentaires, économiques, financiers, sociaux, répartition des tâches entre homme et
femmes etc. et qui permet une analyse tridimensionnelle sur le plan socio-psycho-
économique. Elle classifie les ménages en catégories socio-économiques :nantis-moyen-
pauvre-très pauvre.
Il faut cependant à tout moment faire aumoins uninventaire de la situation ou un dia-
gnostic ouencore une étude de base. Ces études, quelle que soit leur appellation, éva-
luent aumoins la situationalimentaire et nutritionnelle des ménagesmais aussi la com-
position de la famille, les relations entre les genres, lesressources disponibles enbras va-
lides, enterres cultivables, en animaux, encrédits, eneau mais aussi la disponibilité des
structures sanitaires et scolaires et surtout leur qualité etc. Nous donnerons en annexe
l’exemple desmodules et questionnaires utilisésensachant que les enquêtes à ce mo-
ment sont plus adaptées et sophistiquées.
45
15. Epilogue de la part d’Aart van der Heide auteur principal.
Le cercle de Niafounké fut frappé par l’insécurité à partir de 2012 et tous les projets
ont fermé leurs portes. La question qui se pose est surtout la question de résilience
des communautés. Les communautés bénéficiaires du projet, ont-elles pu profiter
des interventions de l’OMAES ?
Nous posons les questions suivantes.
1. La question qui se pose est «pourquoi n’y-a-t-il pas d’analyse sur l’impact de
chaque activité afin de mieux comprendre l’impact par activité ? » Cette ques-
tion est très pertinente mais malheureusement le système de monitoring ou
suivi n’existe plus. Ensuite, il faut dire que ni l’OMAES et ni le bailleur de fonds
à l’époque – ICCO – ont voulu introduire cette nécessité.
2. En termes de résilience, il sera très important mais aussi intéressant de savoir
concrètement comment les activités du projet OMAES ont été durables. Il est
connu que la zone d’intervention a été frappé par les événements d’insécurité
depuis 2012. Il sera intéressant de faire une enquête auprès des anciens béné-
ficiaires comment les activités introduites par le projet OMAES ont été durables
et ont renforcé la résilience d’une manière durable.
3. Comment faire visible des rappels invisibles par les gens sur place qui ont béné-
ficié du projet ?
4. Si cette information pourrait être collectée par l’OMAES d’autres organisations
auront des lignes directrices valables pour des nouvelles interventions.
5. Il faut bien savoir comment les changements ont été réalisés.
Recommandations à l’OMAES :
Il faut si possible organiser une enquête sur le terrain pour répondre à ces ques-
tions qui seront très importantes pour bien identifier l’impact de chaque action
mais aussi trouver la réponse sur la question de résilience. Si non, la bibliothèque
sera activement brulée.
Il faut nécessairement sensibiliser le bailleur de fonds à l’époque pour participer
activement à cette « opération bibliothèque ».
46
ANNEXES
ANNEXE 1 : Résultats des premières études
1. Première étude : Août 1995
Tableau : nombre d’enquêtés à Niafounké, Diré et Goundam.
Niafounké Diré Goundam Totaux
Arrondissements 5 4 4 13
villages 25 20 28 73
Ménages 450 394 460 1.304
Enfants<5ans 448 357 480 1.285
Élèves 238 608 - 846
Tableau : taux de malnutrition dans les trois cercles enquêtes 19954.
Cercle N P/T modérée
70-80%
P/T grave
<70%
P/T <80%
Malnutrition aiguë
T/A en retard <90%
Malnutrition chronique
Niafunké
Diré
Goundam
370
356
472
11,1%
15,2%
11,9%
25,9%
9,3%
12,7%
37,0%
24,5%
24,6%
37%
25%
25%
Tableau : résultats des taux de malnutrition dans le cercle de Niafunké et par arrondissement en 1995.
arrondissement N-enfants P/T et
(PB)
P/T 70-80% P/T<70% P/T global PB sévère
4
tableau : taux demalnutrition aiguë des élèves etenfants non scolarisés par cercleen1995.
Cercle P/T70-80% P/T<70%
Niafunké enfants pas scolarisés
Elèves
10%
9%
5%
2%
Diré élèves 10% 2%
Goundam élèves ? ?
Koumaira
Central
Banikane
N’Gorkou
Saraféré
Totaux
96 (100)
59 (50)
98 (89)
29 (99)
97 (100)
370(448)
8,3%
20,3%
8,2%
?
9,3%
11,1%
19,8%
18,6%
57,1%
?
12,4%
25,9%
28,1%
38,9%
65,3%
?
21,7%
37,0%
16%
22%
62%
4%
11%
22%
Tableau : morbidité et mortalité infantiles brutes sont estimées en 1995.
Niafunké Diré
 Nombre d’enfants 448
357
 Nombre d’enfants maladespendant lesenquêtes : 78 13
 Décès d’enfants depuis la dernière récolte : 55 30
 sans réponse 45 8
 maladies les plus fréquentes : fièvre fièvre
Diarrhée diar-
rhée
2. Troisième étude : janvier 1999
Tableau : moyenne des taux de malnutrition aiguë au sein des enfants des groupements de femmes
encadrés mesurés mensuellement pendant 11 mois de l’année 1998 : cercle de Niafounké, trois arron-
dissements.
Cercle et arrondissement Nombre de mesures P/T 70-80% P/T <70% P/T <80%
Koumaira
Central
Banikane
Totaux
998
945
1.478
3.241
15%
16%
26%
20%
7%
8%
17%
12%
22%
23%
43%
32%
NB : Le nombre total de 3.421 est le cumul de toutes les mesures pendant 11 mois, ce que revient à une
moyenne de 331 mesures par mois.
3. Quatrième étude: Mars 1999.
Tableau. Comparaison malnutrition aiguë villages et enfants encadrés en non encadrés en
Mars 1999 et comparée avec 1995.
arrondissements Août 1995 enfants encadrés des Enfants non encadrés des enfants n
47
unes Identification villages encadrés 1999 villages encadrés 1999 1999, villages témoin
globale 28%
modérée 8%
grave 20%
globale 39%
modérée 19%
grave 20%
globale 65%
modérée 57%
grave 8%
globale35%
modérée 30%
grave 5%
globale 15%
modérée 15%
grave 0%
globale 15%
modérée 13%
grave 2%
globale 57%
modérée 44%
grave 13%
globale 42%
modérée 36%
grave 6%
globale 36%
modérée 20%
grave 16%
globale 61%
modérée 44%
grave 17%
globale 77%
modérée 54%
grave 23%
globale 63%
modérée 48%
grave 15%
Nous distinguons les 10 modules suivants.
1. Module système de production :l’aperçu général de la production agricole et animale de la zone et
des marchés(système de production et réseauéconomique)- information sur la disponibilité et ac-
cessibilité alimentaire ;
2. Module taux de change - la fluctuation et le développement des prix des denrées alimentaire et
prix de bétail ; information sur la disponibilité et accessibilité alimentaire ;
3. Module communauté, y compris l’histoire concise des différentesinterventions etc. : information
sur le développement social et économique mais aussi culturelle de la communauté et surtout
l’organisation et leur dynamisme ;
4. Module ménage en général:information sur la composition du ménage, les relations en termes de
genre mais aussi le statut social etc.
5. Module mères ou les chefs de ménages en particulier ainsi que leurs maris : information sur les
activités économiques de la femme mais aussi du mari etc.
6. Module habitudes alimentaires de la famille engénéral et des jeunes enfants enparticulier ; infor-
mation alimentaire et nutritionnelle ;
7. Module stratégies d’adaptation et existence de périodes de pénurie alimentaire; comment sur-
passer les périodes de pénuries alimentaires ;
8. Module eau potable – disponibilité d’eau potable : ou WASH.
9. Module CAP - les connaissances, aptitudeset pratiques ensanté, hygiène et nutrition des mères ;
comprendre la situation sanitaire et nutritionnelle :
10. Module anthropométrie - l’état nutritionnel desenfants de 0-5 ans qui sont considérés comme le
groupe le plus vulnérable : l’état nutritionnel par l’anthropométrie ;
Les donnéesseront collectées par intermédiaire d’une enquête type étude de base. Un modèle de ques-
tionnaire se trouve en annexe. Le traitement des donnéescollectées et l’interprétation est donné en
forme de six études de cas dans la publication « Sécurité alimentaire et amélioration nutritionnelle au
niveau familial : expériences des ONGs au Mali ».

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  • 1. 1 SECURITE ET SECURISATION ALIMENTAIRE FAMILIALE ET COMMUNAUTAIRE Approche Groupements de Femmes CERCLE DE NIAFUNKÉ REGION DE TOMBOUCTOU 15 années d’expérience : histoire et leçons apprises OMAES 2014 Capitalisation Par l’équipe OMAES Sécurité alimentaire et nutritionnelle
  • 2. 2 Comment améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition familiale à travers des groupe- ments des femmes organisées ! Auteurs : Boureima Alaye Toure Secrétaire Général de l’OMAES. Aart van der Heide Modérateur, facilitateur et conseiller depuis le démar- rage du programme en 1995 et auteur principal (de la part d’Entraide Œcuménique Pays Bas SOH et ICCO Pays Bas et OMAES). Fatimata Coulibaly Yattara Ancienne coordinatrice du projet a Niafounké. Isa Maiga Cadre OMAES à Niafounké et du projet.
  • 3. 3
  • 4. 4 Avant-propos La capitalisation valorise lesmeilleures pratiques (approches, stratégies et résultats) d’un pro- gramme, d’une expérience pour qu’elles soient non seulement une référence, mais aussi et surtout une source d’inspiration pour l’élaborationet la mise enœuvre d’approches similaires. Capitalisationveut dire faire l’inventaire, en grandeslignes, d’un programme, non pas seule- ment pour mémoriser maisaussi pour analyser la logique d’intervention et l’impact réalisé. C’est surtout regarder en arrière ou proprement dit, faire une rétrospective. Au Mali l’adage du sage Hampate Bah dit : « Tout vieillard qui meurt en Afrique est une biblio- thèque qui brûle». Il a été constaté que lesexpériencesaccumulées auMali en matière de projets de développe- ment sont énormes. Il a également été constaté que la capitalisation est un aspect toujours négligé. Beaucoupde projets de développement ou d‘ONG ’s, dans le pays, ont fermé leurs portes, détruit oubrulé leurs archives, effaçant ainsi leurs traces. Leurs expériences et le s le- çons apprises n’existent que dans la tête desbénéficiaires et dans celle dupersonnel jadis em- ployé par le projet. Cet état de fait est dommageable, inacceptable, triste et même insuppor- table. Les pays sahéliens sont connus pour être sujets à une crise alimentaire structurelle qui a ten- dance à devenir cyclique. La croissance démographique est très élevée. Les taux de mortalité et de morbidité infantile sont également élevés tout comme le taux de malnutrition infantile qui, du reste, est inacceptable. Pas mal de programmes ou de projets ont été mis en œuvre. Des résultats positifs et des leçons apprises ont été capitalisés. Malheureusement, aucune ca- pitalisation nationale, institutionnelle ou scientifique n’existe. L’OMAES s’est implantée dans la Région de Tombouctou bien avant la rébellion de 1990 – 1995. C’est après la signature des accords de paix en 1995 que l’OMAES a démarré des en- quêtes sur la sécurité et la sécurisation alimentaire dans les cercles de Goundam, Diré et Nia- founké pour identifier le degré d’insécurité alimentaire des familles rurales et en même temps évaluer les taux de malnutritiondes enfants de moins de cinqans. Les résultats des enquêtes menées ont montré que le cercle de Niafounké était le plus vulnérable. La plupart des familles souffraient d’une grande insécurité alimentaire avec un taux de malnutrition infantile des plus élevés. L’Arrondissement de Banikane est celui qui a le plus souffert de cette crise alimentaire et nutritionnelle. L’OMAES a fait le choix de n’intervenir que dans le cercle de Niafounké à cause du taux élevé de malnutritiondans la Commune de Banikane. Les interventions ont été financées pendant
  • 5. 5 toute la durée du projet par le partenaire hollandais SOH – Entre Aide Œcuménique et puis par ICCO, son partenaire direct. Au moment de la rédactionde cette publication, le projet est arrêté en raisonde la situation d’insécurité auNorddu Mali. Toutes les archives ont été malheureusement détruitespar la ré- bellion1. 1 Avec les remerciements a SOH Pays Bas etaussiICCO Pays Bas ; et concrètement MargotLoof, Annet Yffet Hans Heys !
  • 6. 6 Résumé Exécutif Dans cette publicationnous présentons l’histoire et les résultats de 15 années de mise en œuvre d’un projet de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Cercle de Niafounké, Ré- gion de Tombouctou, l’une des régions du septentrion malien. L’étude de base réalisée en1995, juste après la signature desaccords de paix entre le Gouver- nement Malien et les représentants de la rébellionTouareg, a couvert les cerclesde Goundam, Diré et Niafounké et s’est concentrée sur la sécurité alimentaire des familles et nutritionnelle des enfants moins de cinqans (< 5 ans). Les résultats de l’étude ont démontré une insécurité alimentaire chronique très alarmante. Sur le plan nutritionnel, lesenfants de moins de cinqans avec les taux de malnutritionlesplus élevés ont été trouvés dans le cercle de Niafounké en gé- néral et dans l’arrondissement de Banikane en particulier. L’organisationnon-gouvernementale OMAES avec l’appui financier de SOH a fait le choix d’intervenir dans le cercle de Niafounké à travers unprogramme-test pendant la première an- née en 1996. Le programme-test a démontré qu’une intervention coordonnée a travers les groupements de femmes organisés dans lesvillages avec des activités diverses – jardinage, suivi nutritionnel, démonstrations culinaires, petit cheptel, l’eau potable et l’hygiène (WASH), banques de cé- réales, et autres activités génératrices de revenus – fut la seule manière efficace de réduire les taux de malnutritionaiguë à court terme et chronique à long terme de manière satisfaisante et durable. Le projet a été exécuté pendant une période de 15 ans, de 1995 à 2011. Sa fina été motivée à la fois par le manque de financement mais aussi et surtout par l’insécurité au Nord du Mali. Les résultats obtenus par le projet montrent qu’une intervention systématique sur la base d’un budget adapté – lowbudget – peut contribuer à la réduction de la malnutrition de manière ra- pide, efficace et durable. Cependant, bienque l’approche développée ait puréduire de façon significative la malnutrition aiguë sévère, force est de reconnaître que la présence des centres de santé est plus que nécessaire pour lescas de malnutritionaiguë sévère avec complication. Dans la plupart desvillages oule projet a opéré les structuressanitaires étaient inexistantes. Il faut noter que lestaux de malnutritionaiguë et chroniques dont les résultats sont présentés dans la suite de cette publication, ont été mesurés enpourcentage (%)et nonen écarts-types (Z-scores) pour la simple raisonque cette méthode était encore d’applicationa l’époque. Bien qu’elle ne soit plus pratiquée, cette méthode facilite la comparaisonde l’évolutionde la situa- tion nutritionnelle dans le temps. Ce qui était l’une desprincipales préoccupations du projet.
  • 7. 7 La démarche méthodologique consistait à utiliser simplement les données de tous les enfants concernés ainsi que celles de leurs mères avec l’avantage de garantir nonseulement le suivi in- dividuel mais aussi les indicateurs nutritionnels. Dans ce contexte, le souci d’un échantillon- nage scientifique ne se justifiait pas. Le projet a été unsuccèstant pour lesmèreset leurs enfants que pour les familles entières. Ce constat est étayé par les résultats repris dans le graphique ci -après.
  • 8. 8 Résumé Exécutif Dans cette publication nous présentons l’histoire et les résultats de 15 années de mise en œuvre d’un projet de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Cercle de Niafounké, Région de Tombouctou, l’une des régions du septentrion malien. L’étude de base réalisée en 1995, juste après la signature des accords de paix entre le Gouvernement Malien et les représentants de la rébellion Touareg, a couvert les cercles de Goundam, Diré et Niafounké et s’est concentrée sur la sécurité alimen- taire des familles et nutritionnelle des enfants moins de cinq ans (< 5 ans). Les ré- sultats de l’étude ont démontré une insécurité alimentaire chronique très alar- mante. Sur le plan nutritionnel, les enfants de moins de cinq ans avec les taux de malnutrition les plus élevés ont été trouvés dans le cercle de Niafounké en général et dans l’arrondissement de Banikane en particulier. L’organisation non-gouvernementale OMAES avec l’appui financier de SOH a fait le choix d’intervenir dans le cercle de Niafounké à travers un programme-test pen- dant la première année en 1996. Le programme-test a démontré qu’une intervention coordonnée a travers les groupements de femmes organisés dans les villages avec des activités diverses – jardinage, suivi nutritionnel, démonstrations culinaires, petit cheptel, l’eau potable et l’hygiène (WASH), banques de céréales, et autres activités génératrices de re- venus – fut la seule manière efficace de réduire les taux de malnutrition aiguë à court terme et chronique à long terme de manière satisfaisante et durable. Le projet a été exécuté pendant une période de 15 ans, de 1995 à 2011. Sa fin a été motivée à la fois par le manque de financement mais aussi et surtout par l’insécurité au Nord du Mali. Les résultats obtenus par le projet montrent qu’une intervention systématique sur la base d’un budget adapté – low budget – peut contribuer à la réduction de la malnutrition de manière rapide, efficace et durable. Cependant, bien que l’approche développée ait pu réduire de façon significative la malnutrition aiguë sévère, force est de reconnaître que la présence des centres de santé est plus que nécessaire pour les cas de malnutrition aiguë sévère avec complication. Dans la plupart des villages ou le projet a opéré les structures sanitaires étaient inexis- tantes.
  • 9. 9
  • 10. 10 Le milieu physique dans le cercle de Niafounké : aride, sécheresse chronique, insécurité ali- mentaire, malnutrition chronique et alimentation déséquilibrée. Besoin des interventions simples et durables ! 0 10 20 30 40 50 60 70 80 %malnutritionP/T Résultats enquêtes périodiques: 1995 -2000 plus/plus = <5 ans encadres dans villages encadres; plus/min = <5 ans non-encadres dans villagesencadres; min/min = <5 ans dans villagesnon encadres; Total moderee Total grave
  • 11. 11 Abréviations CAP Connaissances, Aptitudes et Pratiques ICCO Organisation Inter-églises de Coopération au Développement FAP Femme en âge de procréer FRM Femmes responsables duménage GAM GlobalAcute MalnutritionouMalnutritionGlobale Aiguë OMAES Œuvre Malienne d’Aide à l’Enfance duSahel ONG OrganisationNon Gouvernementale SAM Severe Acute Malnutrition ouMalnutritionAiguë Sévère SOH Comité d’Entre-aide Œcuménique Hollandaisou « Stichting Oecumenische Hulp » PSSAFACO Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire, Familiale et Communautaire CLD Comité Local de Développement PIV Périmètre Irrigué Villageois
  • 12. 12 1. INTRODUCTION. La présente publicationest le résultat de 15 annéesd’intervention dans une zone traditionnel- lement connue comme étant une zone agro-pastorale, de transhumance, aride, etc. La zone est également soumise à des périodes de sècheresse et d’insécurité civile. La capitalisation de l’expérience duProjet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale et Communautaire intervient aumoment oùlesactivités sont arrêtées à Niafounké en raison de la situationd’insécurité dans le norddu pays. Le bureaude l’OMAES à Niafounké ayant été démoli et les archives détruites, il fallait cette capitalisationpour éviter que « toute la biblio- thèque ne brûle ». La justificationde la démarche est clairement explicitée dans l’avant-propos du document. Il s’agit de démontrer la nécessité d’adopter une approche permettant d’améliorer la situation alimentaire et de réduire le taux de malnutritioninfantile et qui soit basée sur plusieurs inter- ventions qui, non seulement contribuent conjointement à l’augmentationet à la diversification de la productionalimentaire, à l’augmentationdes revenus desfemmes, mais aussi améliorent les connaissances, les aptitudes et les pratiques en matière de soin de l’enfant au niveau du ménage. La publicationpermet de reconstituer la mémoire du projet depuissondémarrage enpassant par les premières études de base réalisées juste après la rébellion Touareg en 1995. Elle per- met également de fixer en mémoire les raisons d’une année test (tester et développer les éléments pour une intervention efficiente et efficace, moins couteuse et alors plus durable) et comment cette année s’est déroulée. Le document est subdivisé en 14 chapitres. Les chapitres 1 à 4 font unrappel de quelquesnotions de base sur la sécurité alimentaire et nu- tritionnelle et donnent des éclairages sur les interventions et les approchesméthodologiques dans ce domaine. Les chapitres 5 à 8 donnent un bref aperçu historique du projet et présentent la situation de référence à travers les résultats des enquêtes menées en1995. Ils récapitulent les stratégies développées dans la phase test du projet et tirent les premières leçons apprises de cette phase. Le chapitre 9 décrit les différentesphases duprojet en mettant enexergue les adaptations successives mises en place et dictées par l’expérience pratique.
  • 13. 13 Les chapitres 10 à 12 se concentrent sur l’approche communautaire, la méthodologie du suivi nutritionnel, la description détaillée desactivités d’accompagnement ainsi que les résultats quantitatifs et qualitatifs du projet. Enfin, les chapitres 13 à 14 résument les leçons apprises de la riche expérience du projet et formulent des recommandations aux partenaires et acteurs de développement qui souhaite- raient intervenir dans ce domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette publication est l’œuvre de l’équipe OMAES, impliquée dans toutesles étapes de mise en œuvre du projet. L’équipe a bénéficié de l’appui d’une personne ressource qui a eue le privi- lège de réaliser lesétudesde base en1995 et qui a été fortement impliquée au développe- ment de l’approche du projet. La publicationest la suite logique d’une première publication portant sur « SECURITE ALIMEN- TAIRE ET AMELIORATIONNUTRITIONNELLE AU NIVEAUFAMILIAL :Expériences des ONG ’s au Mali2. 2. NOTIONS IMPORTANTES. La notion de sécurité alimentaire est souvent confondue avec lesnotions d’autosuffisance ali- mentaire et de sécurité nutritionnelle. Si ces trois notions sont liées, il n’en demeure pas moins que leurs contenus sont différents.  Autosuffisance alimentaire signifie que le niveau de la production alimentaire d’une zone ou même d’un pays est suffisant pour nourrir toute la population. C’est une notion théorique qui est déterminée en divisant la valeur énergétique de toute la productionalimentaire de la zone ou dupays par le nombre d’habitants. L’autosuffisance alimentaire est atteinte quandla quantité d’énergie alimentaire disponible par tête d’habitant et par an est suffisante pour couvrir les besoins énergétiques annuels. Satisfaire à cette condition ne veut pas dire auto- matiquement que tout le monde est bien nourri (critère nutritionnel) ou a accès à l’alimentation. Même en cas de disponibilité suffisante, l’accès dépendra en général de la productionalimentaire familiale oudu pouvoir d’achat de chaque famille prise individuelle- ment.  Sécurité alimentaire : notion qui prendencompte la disponibilité alimentaire ainsi que l’accès à une alimentationde qualité. La sécurité alimentaire est assurée quandchacun a un accès (c’est-à-dire à tout moment) à une alimentationde bonne qualité nutritionnelle et hy- giénique, soit par l’autoproduction, soit par l’achat des aliments. Cette notion met l’accent Cette publicationde sixétudes de cas a été réalisée sous financement du SOH avec l’appui technique de l’ETC Pays Bas.
  • 14. 14 sur la qualité de la nourriture et la stabilité de la productionet desprix sur les marchés. Elle prend mieux en compte  la répartitionde la nourriture ausein de la famille. Cependant, elle ne prend pas en compte l’état nutritionnelde la populationengénéral et des groupeslesplus vulnérablesenparticu- lier.  La sécurisation alimentaire comprendtoutes les activitéset mesures qui peuvent contribuer ou qui sont nécessaires afin de garantir la sécurité alimentaire. Ce sont en général des activi- tés conjointes enmatière d’amélioration de l’agriculture et de l’élevage, oudes revenus, qui contribuent à l’amélioration de la situation alimentaire.  Sécurité alimentaire auniveaude la famille ne veut pasdire automatiquement que tous les membres sont biennourris. C’est pourquoi certains membres de la famille peuvent être mieux nourris que d’autres. Par exemple, la répartitionde la nourriture au seinde la famille peut être inégale, ou par manque de connaissance de la mère des méthodes d’alimentation de nourrissons, ou encore parce qu’ellen’a pas suffisamment de temps pour s’occuper de son bébé. Dans de tels cas, personne n’est assurée d’une bonne nutrition. On dit alors que la sécurité nutritionnelle n’est pas assurée.  La pénurie alimentaire est une période auniveau familial pendant laquelle le stock alimen- taire est épuisé oùle pouvoir d’achat de la famille est insuffisant pour nourrir la famille. Dans pas mal de pays, c’est phénomène se répète chaque année, toujours à la même période, la période pré-récolte.  Les stratégies d’adaptation d’une populationsont des mesures prises pour faire face aux pé- nuries alimentaires. Ellesont été développées durant deslongues périodes et sont spéci- fiques à une zone ouune population. Normalement ce sont des mesures comme la migration saisonnière desbras valides, la nourriture contre le travail auprès des familles ayant des moyens, la cueillette des aliments sauvages oula vente des animaux. Ces stratégies sont normalement très développées dans les zones déficitaires et fonctionnent assez bien.  La malnutrition aiguë ou actuelle (P/T) et la malnutrition chronique (T/A) sont des notions pour indiquer les différents types de malnutritionau niveaudes enfants. La malnutrition ai- guë se caractérisepar un faible poids par rapport à la taille de l’enfant. Ceci est le résultat d’une diminutionrapide dupoids corporel causée par une maladie ou par une pénurie ali- mentaire sévère. La malnutritionde longue durée ou chronique, même si elle n’a pasété sé- vère, entraîne nonseulement un faible poids, mais aussi un retard de la croissance de l’enfant. Ceci s’exprime par unpoids et une taille faible par rapport au poids et à la taille d’enfants de même âge et bien nourris. Ces deux méthodes sont surtout utilisées ave c le groupe d’âge de moins de cinq ans. La sécurité alimentaire et nutritionnelle auniveaufamiliale se focalise sur la famille oule ménage comme point de départ. On l’analyse de préférence à travers la femme qui est à la fois mère et responsable pour la nourriture, le soin et le bien-être des enfants.
  • 15. 15 Au Mali, les zonesexcédentaires sont les zones de la CMDT ausud et de l’Office du Niger. Elles ont en général une situationd’autosuffisance alimentaire et aussiune sécurité alimentaire. Cela veut dire que la productionalimentaire dans la zone suffit enquantité et enqualité pour nourrir tout le monde. La disponibilité et l’accèssont garantiset la stabilité aussi. Cependant, bienque la qualité de la nourriture soit normaleselonlesindications, elle n’est pas toujours garantie dans la vie quotidienne de la population. Les zonesdéficitaires auMali se trouvent en général auNord. Ce sont des zones arides ou semi - arides oùl’élevage est biendéveloppé. Ces zones se trouvent souvent en état d’insécurité ali- mentaire où la disponibilité, l’accès et la stabilité ne sont pas toujours garantis. 3. INTERVENTIONS PRESENTEES AFIN DE GARANTIR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE. Les interventions faites afinde garantir la sécurité alimentaire sont engénéraldes activitésqui améliorent la disponibilité, l’accès et la qualité de la nourriture ainsi que la stabilité de la pro- duction. Elles sont multiples enfonctionde leur but final, mais pas toujours efficaces pour une amélioration nutritionnelle. Elles sont souvent exécutées sans faire une bonne analyse de base. Cependant, beaucoup d’activités sont présentées à tort comme une activité qui vise l’améliorationde la sécurité alimentaire. Nous savons que chaque activité, pour améliorer le bien-être d’une famille oud’une communauté, aura finalement un impact sur la sécurité ali- mentaire de celle-ci, mais une telle activité ne peut pas être présentée comme « activité de sé- curité alimentaire ». Une bonne analyse de la situationde base - faite auniveaude la commu- nauté ou de la famille - qui indique l’existence d’unproblème de sécurité alimentaire ou de su- jets liésà celle-ci - devra être directement traduite dans des actions qui améliorent la sécurité alimentaire. Très souvent l’activité est présentée comme «une amélioration de la sécurité ali- mentaire » sans qu’une analyse de base soit faite, maisseulement parce que le bailleur de fonds « finance » de tels projets. Au Mali, enmilieurural, lesinterventions suivantes sont souvent réalisées. Quelques-unes améliorent la disponibilité, d’autres l’accès ouseulement la stabilité de la production. Mais il n’existe passouvent une approche intégrée basée sur une analyse de la situation de base. En réalité nous distinguons quatre types d’interventions : 1. Celles qui améliorent la gestion desstocks de céréalesengénéral :stocks de sécurité et banques céréalières ; 2. Celles qui améliorent la redistribution : cantines scolaires ; 3. Celles qui améliorent la productionalimentaire :périmètres irrigués villageois, l'irri- gation d’appoint, le jardinage, la conservation des sols et le crédit agricole ; 4. Celles qui améliorent le pouvoir d’achat et la formation d’accompagnement ;
  • 16. 16  Stocks de sécurité. Un stock de sécurité est comme son nom l’indique une grande quantité engénéral de céréales destinée à être distribuée gratuitement ouvendue encas d’une situation déficitaire. Ce sont des stocks normalement gérés soit par la communauté, soit par l’ONG intervenante ou l’autorité administrative sur place. La quantité du stock est calculée normalement en fonction des estimations de besoins éventuellesou en fonctionde la disponibilité des céréales ou en- core des fonds disponibles. Il est toujours très important de faire un diagnostic de la situation et une évaluation des besoins, et déterminer des critères objectifs de distribution. Le Mali a as- sez d’expériences enmatière de stockde sécurité soit auniveaunational, soit auniveau régio- nal oulocal géré par l’OPAM(l’Office des Produits Agricolesdu Mali) sous la tutelle du Minis- tère des Finances.  Banques de céréales. Une banque en général est une institution qui prête de l’argent aux clients et où les clients y mettent de l’argent endépôt. Prêter de l’argent coûte au client de l’intérêt et mettre endépôt lui procure de l’intérêt. La personne qui ne dispose pas d’argent ne peut ni prêter ni mettre en dépôt de l’argent à la banque. Une banque de céréales est une institution qui fonctionne suivant le même principe à la seule différence que les céréales remplacent l’argent. Normalement une banque de céréales est or- ganisée dans une zone déficitaire encéréales. En cas d’abondance en céréales , le besoin de prêter ou de mettre endépôt des céréales ne se manifeste pas. La banque de céréales fonc- tionne normalement dans une communauté où le besoinencéréalesavec unprix raisonnable se manifeste pendant la période de soudure ou en cas d’abondance de production céréalière après la récolte. Ceux oucelles qui produisent des céréales ou qui auront le pouvoir d’achat afinde prêter oud’acheter les céréales pendant la période de soudure sont en général des clients oumembres potentiels d’une banque de céréales. Par contre, une personne pauvre qui n’a ni productionni pouvoir d’achat n’est enréalité pas unclient potentiel d’une telle banque. Une banque de céréales est engénéralmise sur piedafind’éviter les spéculations du circuit commercial. Elle donne aux membres la possibilité de stocker ou de vendre le surplus de leur productioncéréalière et en cas de besoin d’acheter des céréales à un prix raisonnable.  Cantines scolaires. Les cantinesscolaires sont très souvent présentées comme une mesure qui améliore la sécurité alimentaire. Il est vrai qu’elles améliorent la disponibilité et l’accès à la nourriture aux élèves, mais en fait elles améliorent temporairement l’état nutritionnel desélèves. Si l’introduction des cantines scolaires est présentée comme une mesure d’amélioration de la sécurité alimen- taire, il faut d’abordanalyser l’état nutritionnel et éventuellement l’état sanitaire des élèves. Une zone d’insécurité alimentaire présente certainescaractéristiques :le degré de scolarisation est très bas en général, les enfants scolariséssont souvent mieux nourris que les enfants non scolarisés, le taux de malnutritiondes jeunes enfants de moins de cinq ans est plus élevé que les enfants scolarisables (plus de cinq ans). Une observation souvent faite est que l’introductiondes cantines scolaires est plutôt une mesure dans le cadre d’une politique secto- rielle afin d’améliorer le taux de scolarisation. L’introductiondes cantinesscolaires n’est une stratégie d’amélioration de la sécurité alimentaire que dans le cas oùune analyse exhaustive
  • 17. 17 de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle montre que ce secteur est unsecteur clé pour amé- liorer ces formes d’insécurité.  Périmètres irrigués villageois et irrigation d’appoint. Un périmètre irrigué villageois (PIV) est un champentouré par des digues au bord d’un cours d’eauoù la riziculture est pratiquée grâce au pompage d’eau. L’approvisionnement eneau est assuré au moyend’une motopompe. Elle donne la garantie d’une production assez impor- tante même entemps de mauvaise crue du fleuve. Cette stratégie d’appui à la production du riz sécurise la disponibilité de la nourriture et stabilise la production. Si les ressources ex- ternes et les intrants ne sont pastrop importants oucoûteux (carburant, pièces de rechange, engrais, produits phytosanitaires etc.)sur le plan économique, lespérimètres irrigués sont ren- tables et apportent une contributionassezimportante à la sécurité alimentaire dans une zone traditionnellement déficitaire. L’expérience au Mali en la matière est grande surtout dans les régions de Kayes, de Tombouc- tou et de Gao oùelle est pratiquée depuis des dizaines d’années. Une leçon très importante est que les PIV sont rentables en cas de redevance assez importante de la production et d’existence d’autres formeset sources de production alimentaire. L’irrigation d’appoint est une forme d’irrigation avec l’appui d’une motopompe qui irrigue leschamps traditionnels pro- tégés par des diguesadaptées. Une fois que l’eau de la crue a atteint le niveau maximal, les champs reçoivent de l’eausupplémentaire avec l’appui de la motopompe. Cette méthode est plus économique que les périmètres irrigués et arrive à unrapport coûts/rendements plus po- sitif. L’irrigationd’appoint est aussi une interventionqui améliore la disponibilité de la nourri- ture et la stabilité de la production. Dans ce sens c’est une interventionqui contribue à la sécu- rité alimentaire.  Jardinage. Le jardinage ou le maraîchage est une activité économique surtout pratiquée par les femmes afind’enrichir l’alimentationde la familiale mais aussi pour la vente des produits (activité géné- ratrice de revenus). Il s’agit surtout de la culture d’oignons, tomates, choux, piments, pommes de terre etc. ou auNord le tabac. Cette activité augmente en réalité les revenus des femmes mais pourrait également servir pour l’améliorationnutritionnelle des repas familiaux en géné- ral et pour lesenfants en particulier. Il faut cependant être sûr que cette activité n’augmente pas la charge quotidienne de la femme et décharge le mari de son devoir de nourrir la famille. Le jardinage devra être accompagné par une forte sensibilisation et formation de la femme mais aussi de son mari. Les démonstrations culinairessont desexemplesde cette sensibilisa- tion.  Conservation des sols et protection environnementale. La conservation dessols est nécessaire afind’éviter la dé-fertilisation et l’érosion qui provo- quent une diminutionde la productionet finalement l’épuisement des sols. Elle est l a garantie pour une productionalimentaire variée et durable. La conservationdes sols a pour objectif de garantir la fertilité dessols et d’éviter son érosionpar l’eauou par le vent. Au Mali, il ya beau- coup de techniquesappropriées développées qui ne sont paschères et qui n’ont pas besoin d’utilisation d’intrants (méthode LEISA)
  • 18. 18  Crédit agricole (devenu crédit épargne) Le crédit agricole sert à l’achat des intrants nécessaires comme les bœufs de labour, les char- rues, lessemencesetc. Maissonoctroi doit se réaliser dans les conditions de rentabilité pour permettre un remboursement aisé ducrédit par les paysans. Il sera important d’utiliser le moins possible lesintrants achetés et de trouver surtout unsystème de production de la fu- mure organique. Ce qui nécessite une bonne intégration de l’agriculture et de l’élevage.  Activités génératrices de revenus avec sensibilisation en santé et nutrition pour les femmes La sécurité alimentaire et nutritionnelle implique la disponibilité et l’accèsaux aliments, la sta- bilité de la productionalimentaire, ainsi que la qualité des aliments consommés. Ce sont les femmes engénéral qui sont responsables auniveau desménages du soin des enfants, de la préparationde la nourriture et dubien-être de la famille. Les programmes qui visent à amélio- rer les revenus des femmes conjointement avec une bonne sensibilisationensanté et nutrition - et un bon accès aux services de santé - sont souvent présentés comme « programmes de sé- curité alimentaire et nutritionnelle ». Ils se sont révélésefficaces et donnent une bonne garan- tie pour un impact positif. Il ya beaucoup de programmes qui ont mis seulement l’accent sur l’améliorationdes revenus desfemmessans l’accompagner de la sensibilisationenmatière de santé, d’hygiène et de nutrition. De tels programmes ont généralement un impact assezlimité sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les catégories d’activités qui améliorent la sécurité alimentaire et nutritionnelle Objectifs et activités Résultats I production alimentaire améliorée  périmètre irrigué villageois PIV  irrigation d’appoint  jardinage  conservation des sols  crédit agricole sécurité alimentaire garantie quantités nécessaires disponibles soudures périodiques maîtrisées garantie à l’accès et à la qualité de la nourriture sécurité nutritionnelle au niveau de la famille garantie II gestion améliorée  stocks de sécurités  banques céréalières III alimentation et nutrition améliorées  activités génératrices de revenues  formation nutrition, hygiène et santé  cantines scolaires
  • 19. 19 4. COMMENT MESURER LE DEGRE DE SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE? Comment mesurer la sécurité alimentaire ? Mesurer le degré de sécurité alimentaire veut dire mesurer la disponibilité, l’accès et la qualité de la nourriture, ainsi que la stabilité de la production. En mesurant ces paramètres auniveau de la communauté, nous avons une impression globale de la situation, maispas la situationau niveau de la famille. Une autre question importante sera toujours de savoir si ces paramètres sont mesurables et comment. Pourquoi voulons-nous connaître la situationde sécurité alimentaire auniveaud’une commu- nauté? En fait, c’est finalement pour savoir si tout le monde, au sein de la communauté, est suffisamment nourri. En plus, on se pose toujours la questionde savoir si la disponibilité, et l’accès à la nourriture sont garantis, et si certains groupes vulnérables de la communauté ne souffrent pas de malnutrition? Nous présentons ci-dessous une approche pour mesurer la sécurité alimentaire et nutrition- nelle au niveau de la famille. Enquêtes Une méthode rapide présentée dans ce manuelest basée sur la collecte de données auprès des personnesqui connaissent le mieux la situationalimentaire et les habitudes nutrition- nelles:les femmes responsablesd’unménage (FRM) ou les femmes enâge de procréer (FAP). Elles sont généralement responsables de l’alimentation de la famille, des soins des enfants et des malades. Afin d’avoir une idée sur la situationalimentaire et nutritionnelle d’une communauté, il fau- dra interviewer ces femmes. Pour avoir une bonne indication de la situation, il faut au moins faire l’interview auprès de 20% des FRMouFAP. Ce pourcentage permet un diagnostic repré- sentatif. Modules Pour la mesure, nous cherchons l’information en ce qui concerne : 1. l’aperçugénéral de la productionagricole et animale de la zone (système de production) ; 2. la communauté, y compris l’histoire concise des différentes interventions etc. ; 3. les ménages en général ; 4. les mères ou les chefs de ménages en particulier ainsi que leurs maris ; 5. les habitudes alimentaires de la famille engénéralet des jeunes enfants en particulier ; 6. l’existence de périodes de pénurie alimentaire et les stratégies d’adaptation ; 7. les connaissances, aptitudes et pratiques (C.A.P.) des mères ; 8. l’état nutritionneldes enfants de 0-5 ans qui sont considérés comme le groupe le plus vul- nérable. En analysant et ensystématisant toutes ces informations, nous sommes à mesure d’apprécier la vraie situation alimentaire et nutritionnelle des familles, de détecter les goulots
  • 20. 20 d’étranglement (de la situation) et d’évaluer la faisabilité et l’impact éventuels de certaines in- terventions proposées ou à élaborer. Cette méthode rapide, basée sur les huit points susmentionnés, est appelée « enquête alimen- taire et nutritionnelle rapide du ménage ». La méthode permet de déterminer la situation alimentaire de la famille. Elle se réalise à travers une situationéconomique, sociale, alimentaire, nutritionnelle etc. du ménage. Le ménage est pris comme unité d’enquête. Dans chaque ménage, l’enquêteur s’adresse à une femme qui a des jeunes enfants et qui s’occupe, entre autres, de la préparation de la nourriture de la fa- mille. Il convient de distinguer les modules suivants :  un module système de production : donne une descriptionconcise de la productionagricole et animale ou, en milieu urbain, des activités économiques principales ;  un module communauté : donne de l’informationsur la communauté (village, site, groupe etc.) sa composition, ses caractéristiques, l’enclavement, les groupements organisés, l’existence des structures scolaires, sanitaires etc.  un module ménage : nombre despersonnes spécifiées, composition de la famille, occupation des membres, etc. ;  un module femme :âge, niveaud’instruction, membre d’ungroupe organisé, nombre total d’enfants, nombre d’enfants de moins de cinq ans, nombre d’enfants décédés, activités éco- nomiques principales, activités agricoles, etc. ;  un module mari : occupations économiques(agricole, commercial, salarié, etc.) encadre- ment, niveau d’instruction ;  un module alimentaire :situationalimentaire (méthode « hier »), approvisionnement en nourriture, période de pénurie alimentaire, stratégies d’adaptation, alimentationdes jeunes enfants ;  un module CAP : connaissances, aptitudes, pratiques ouconnaissance de base de la femme sur la santé, la nutrition, l’hygiène etc. ;  un module anthropométrie : mesures anthropométriquesdes deux plus jeunes enfants de la femme (poids par rapport à la taille et taille par rapport à l’âge) et yinclus la morbidité des deux semaines passées de ces enfants; Chaque module s’accompagne d’unquestionnaire de base standard qui devra être nécessaire- ment adapté à la situationdumilieu, lescirconstancesspéciales et les questions spécifiques de l’organisation intéressée. Au début de l’enquête, une fiche d’enquête devra être élaborée pour chaque module sélectionné de préférence avec l’organisation intéressée. En plus de l’enquête modulaire, deux méthodesrapides sont utiliséespour évaluer la situation nutritionnelle et alimentaire. La première méthode est l’anthropométrie, et la deuxième une anamnèse alimentaire rapide à travers une enquête de type rappel de 24 heures (la « méthode hier »).
  • 21. 21 Anthropométrie L’anthropométrie permet d’apprécier l’état nutritionnelde l’homme en prenant quelques me- sures corporelles (« anthropométrie » veut dire mesurer l’homme)et encomparant ces mesures avec des valeurs de référence obtenuesd’une populationbiennourrie (populationde référence). Les mesures les plus souvent utilisées sont le poids corporel, la taille et la circonférence du bras. Le poids oula taille d’unindividu peut être exprimé en pourcentage du poids oude la taille d’une personne biennourrie de même âge. Les indices ainsiobtenus sont appelés respectivement poids-pour-âge (P/A) et taille-pour-âge (T/A). Quandl’indice d’une personne est inférieur à un seuilpréalablement convenu, par exemple 80%, la personne enquestion est considérée malnu- trie. On peut aussi exprimer le poids en pourcentage du poids d’une personne de référence de la même taille. Cet indice s’appelle poids-pour-taille (P/T)3. Une personne, d’unfaible poids-pour-âge peut être très maigre, très petit ou les deux. Une faible taille-pour-âge indique un retard de croissance chez unenfant. Cela est souvent le résultat d’une malnutrition prolongée, probablement accompagnée de maladies infectieuses répétées. C’est pourquoi une faible taille-pour-âge est considérée comme un indicateur de malnutrition chronique (de longue durée). Par contre, la malnutritionaiguë (perte de poids rapide) se caracté- rise par une taille normale (parce que la croissance n’est pas encore atteinte) et unpoids faible par rapport à cette taille. Un faible poids-pour-taille est considéré comme un indicateur de mal- nutritionaiguë. Une forte présence (haute prévalence) d’enfants de faible taille-pour-âge au sein d’une communauté est indicatrice de problèmes alimentaires chroniques, soit de problèmes de sécurité alimentaire. Pour être enmesure de distinguer entre problèmes nutritionnelles chro- niqueset aiguës, onest obligé de prendre lesdeux indices :poids-pour-taille et taille-pour-âge. Les valeurs de références que nous avons utilisées pour classer les enfants selonleur état nutri- tionnelsont cellesétabliespar le NCHS et adoptéespar l’OrganisationMondiale de la Santé. Pour la classification d’unindividuselon poids-pour-taille et taille-pour-âge, nous utilisons les seuils suivants : Le pourcentage d’enfants ayant un poids ou une taille inférieur au seuil de la référence indiquée représente le taux (ou prévalence) de malnutrition du groupe cible. Une autre méthodede classification del’étatnutritionnelleestcelle qui exprime la différence entrele poids (ou la taille) réel d’unindividuet la valeur deréférencecommeunmultipledel’écart-type dela moyenne dupoids (ou de la taille) de la populationde référence. Lemultiple est appeléZ-score. En cas d’un poids réel supérieurau poids (ou taille) de référence, ilest positif ; autrementilest négatif. Un Z-score entre -3 et -2 signifiemalnutrition modérée ; inférieur a -3 signifie malnutritiongrave.La méthodedes écarts-types est plus scientifique que la méthodedes pourcentages et conseilléeparles organismes inter- nationaux. Elleestaussiplus difficile à comprendreet, par CONSÉQUENT, plus difficile à utiliser par des pe- tites organisations.Les poids/taillecorrespondantau Z-score de-3 et-2 necorrespondent pas au poids/taillecorrespondantauseuil derespectivement70% et80%. En général, l’utilisation de la méthode où les indices anthropométriques sont exprimés enpourcentages renddes tauxde malnutritionauniveau des enfants moins élevés que la méthode des écarts-types (Z-score).
  • 22. 22 Poids pour taille ou P/T : indice pour la malnutrition aiguë  Inférieur à 70% de la référence: gravement malnutri ou malnutrition sévère ;  Entre 70 et 80% de la référence :malnutrition modérée ;  Supérieur à 80% de la référence : normale ;  Inférieur à 80% de la référence: malnutrition globale. Taille pour âge ou T/A: indice pour la malnutrition chronique  Inférieur à 90% de la référence: malnutrition chronique ou retard de croissance  Supérieure à 90% de la référence: normale. En ce qui concerne l’indice taille-pour-âge, nous considérons lesenfants ayant une valeur in- férieure à 90% de la référence comme chétifs (ayant accusé un retard de croissance). La prévalence de la malnutritionaiguë correspondau pourcentage d’enfants ayant P/T infé- rieur à 80% tandis que la prévalence de la malnutritionchronique correspond au pourcen- tage d’enfants ayant un T/A en dessous de 90% de la valeur de référence. Enquête alimentaire L’anamnèse alimentaire nous informe sur les habitudes alimentaires de la communauté. La méthode utilisée est celle de l’enquête alimentaire rapide. Cette enquête se concentre sur la femme qui est le chefde ménage, et lui demande ce que la famille a mangé « hier » comme aliments de base (céréales outubercules)et aliments d’accompagnement (viande, poisson, légumes, lait, fruits). Cette méthode demande aussi aux femmes ce qu’elles ont donné à manger aux jeunesenfants suivant une liste d’aliments. La fréquence quotidienne de la con- sommationdes aliments desdifférents groupes et des repas nous donne unaperçu global de la qualité de l’alimentation et de la disponibilité alimentaire. La combinaison desdonnées des enquêtes anthropométriques et alimentaires nous donne « un aperçu brut et rapide » de la situationalimentaire et nutritionnelle d’une famille ou d’une communauté. Modules, descriptions, mesures et questions possibles à poser pour le questionnaire. Le tableau ci-dessous présente les modules et les questions possibles à prendre en compte dans l’élaborationd’un questionnaire. Il faut faire le choix de type de questions à poser et comment adapter ces questions à la situation locale. Pour cela il faut surtout utiliser les mo- dules 1 et 2, afin de donner une descriptiongénérale qui pourra être utilisée pour la formula- tion et les choix des questions.
  • 23. 23 Tableau 1 : description des modules. Module à décrire ou mesurer QuestionsPOSSIBLES du questionnaire 1. système de produc- tion donne une description concise de la production agricoleet animale ou, en milieu urbain, des activités économiques principales 1. agriculteurs, agro-pasteurs, pasteurs, transhumance, pêcheurs etc.., description, interdépendance. 2. types de production agricole, utilisation intensive ou extensive des intrants. 3. durabilité de production 4. développement des prix des céréales et du bétail pendant l’année et les périodes de crises en particulier. 2. commu- nauté donne de l’informationsur la communauté (village, site, groupe etc..) sa composition,ses caracté- ristiques, enclavement, groupements organisés, existence des structures scolaires, sanitaires 1. type et organisation de la communauté. 2. ethnies, composition, caractéristiques. 3. existence des groupes organisés 4. existence d’infrastructures, postes sanitaires, hôpitaux, écoles, services techniques, projets etc. 3. Ménage nombre des personnes identifiées, composition de la famille, occupation des membres, etc. 1. type et composition de la famille 2. occupations et activités économiques des différents membres 3. nombres de personnes à nourrir 4. approvisionnement en nourriture 4. Femme âge, niveaud’instruction, adhésion à un groupe organisé, nombre d’enfants moins de cinq ans, activités économiques principales, activités agricoles etc. CAP 1. âge et niveau d’instruction de la femme 2. nombre d’enfants et âges 3. activités économiques et agricoles 4. connaissances, aptitudes et pratiques 5. adhésion à un groupe organisé 6. type d’assistance aux femmes d’un projet 5. Mari Occupations économiques (agricoles, commerce, salarié, etc.) encadrement, niveau d’instruction 1. occupations économiques 2. occupations agricoles 3. encadrement 4. niveaux d’instruction 5. accès à la terre ou propriétaire 6. Situation alimentaire familiale Habitudes alimentaires de la famille (méthode « hier »,), approvisionne- ment en nourriture, période de pénurie ali- mentaire, stratégie d’adaptation,alimentation des jeunes enfants. 1. nombre de repas et quels repas pris « hier » 2. composition des repas : aliments de base et aliments d’accompagnement 3. alimentation spéciale des jeunes enfants 4. contribution de la femme à la nourriture 5. existence des périodes de pénurie alimentaire 6. stratégies d’adaptation de la famille
  • 24. 24 7. CAP Connaissances, aptitudes et pratiques des mères sur la santé, l’hygiène, la nutrition, etc. à déterminer par le projet 8. Anthro- pométrie Mesures anthropomé- triques des deux plus jeunes enfants de la femme (poids par rapport à la taille et taille par rapport à âge) ; pour mieux connaîtrel’étiologie de la malnutrition, de- mandez aussiles maladies des deux dernières se- maines 1. âge 2. sexe 3. taille 4. poids 5. périmètre brachial 6. maladies des deux dernières semaines 5. Bref historique du projet. À la demande de l’OMAESet de ses bailleurs de fond, le SOHa accepté en1995 de financer une enquête nutritionnelle dans lesCercles de Niafounké, Diré et Goundam (Région de Tombouc- tou). Cette régiona subi (et continue de subir) leseffets néfastes d’une sécheresse qui s’y est installée à l’état endémique avec comme conséquences :la famine, la décimation du cheptel, l’exode, les maladies etc. Les couchesles plus vulnérables - que sont les femmeset les enfants - sont celles qui ont le plus souffert de cette situation. Ceci se traduit par une augmentation croissante dutaux de malnutritioninfantile (surtout la tranche d’âge de 0-5 ans) et celui des femmes enceintesou allaitantes. Aussi, la Région de Tombouctou a-t-elle été (dans lesannées 90) le théâtre d’une rébellion aux conséquences incalculables. L’analyse desrésultats de l’enquête a abouti à la conclusionselon laquelle, le Cercle de Nia- founké est celui qui a le plus souffert des effets cumulés de la sécheresse et de la situation d’insécurité. C’est pourquoi, les problèmes alimentaires et nutritionnels se posent dans cette zone avec acuité. Dans untel contexte, l’OMAES, dont la missionpremière est de contribuer à la survie, audéveloppement et à l’épanouissement de l’Enfance, a fait siennes l es préoccupa- tions des populations de cette circonscription. Ainsi, elle a décidé, de concevoir unprogramme intitulé «PROGRAMME MULTI-SECTORIEL POUR L’ENFANCE» pour les communes de Bani- kane-Narhawa, de Koumaira et de Soboundoudans le cercle de Niafounké. Les axes straté- giques de ce programme ont été :  L’amélioration de la productionagricole et animale envue d’assurer la disponibilité de la nourriture en quantité suffisante ;  la diversificationdurégime alimentaire despopulations à travers un apport en éléments de valeur nutritive reconnue ;  l’accessibilité des aliments à tous par l’accroissement desrevenus des femmes (en mettant en place unsous-programme <Activités Génératrices de Revenus>), afinde leur permettre de mieux contribuer aux dépenses de soins et d’entretien de leurs ménages ;
  • 25. 25  l’accroissement de la capacité des bénéficiairesà gérer les activités misesenplace à travers la recherche de l’efficacité, de l’efficience et la durabilité. SOH a soutenulesactivitésdu programme dans 20 villages (15 ménages ont été ciblés dans chaque village). Il s’agit des ménages considérés comme les plus vulnérables du village au cours d’une période test et de 2 phases successives. Les activités menéessont: le jardinage, le petit éle- vage, les banques de céréales, le petit fonds d’appui avec comme activités connexes,le suivi nu- tritionnel(démonstrations culinaires et suivi anthropométrique) et le renforcement des capacités des structures de gestion. 6. Les enquêtes menées en 1995. Les enquêtes de base menées en 1995 dans les trois(03) cercles (Niafounké, Goudam, Diré) ont donné desrésultats représentésdans lesgraphiquesci-après: Taux de malnutrition en % dans les trois cercles enquêtés septembre 1995 : La conclusion était claire et indiquait que Niafounké est tant sur le plan de la malnutrition aigüe – le MAG – que de la malnutrition chronique le cercle le plus touché. Cependant, le MAG était dans les trois cercles d’un niveau - >25% - justifiant l’aide alimentaire. Surtout la malnutri- tion aigüe était dans les trois cercles trop élevée. 0 5 10 15 20 25 30 35 40 P/T moderee 70-80% P/T grave <70% MAG chronique <90% Niafounke Dire Goundam
  • 26. 26 Résultats des taux de malnutrition en % dans le cercle de Niafounké et par arrondissement en septembre 1995. Conclusion : Banikane était selon ces données l’arrondissement le plus touché par la malnutri- tion. La malnutrition aigue globale ou MAG mais aussi le Périmètre Brachial ou PB ou MUAC sévère étaient extrêmement élevés. Il est significatif de constater que dans tous les arrondisse- ments la malnutrition aigue sévère était plus élevée que la malnutrition aigue modérée. 7. Le démarrage du programme. Le démarrage duprogramme en 1995 a intervenu juste aprèsles accords de paix et la destruc- tion massive des armes à Tombouctoupendant la cérémonie « flamme de la paix ». Ce démar- rage a coïncidé avec lespremières enquêtes de base dans lescercles de Goudam, Diré et Nia- founké. Bienque les moyens disponibles aient été très limités, la motivationde l’équipe et sa disponibilité pour le travail de terrain constituaient unatout, une grande force. SOH avait mis à la dispositionde l’OMAESun petit budget pour exécuter lesenquêtes. Les équipes étaient do- tées desmotos pour couvrir tous les villages-cibles. Une formation rapide de mise à niveau de l’équipe enméthodologie d’enquête a été réalisée. Elle s’est focalisée sur les techniques d’échantillonnage, la conduite d’une interview, les mesures anthropométriques avec des pèse- personnes et le périmètre brachial (les rubans ou MUAC). Les moyens étaient réduits mais la motivation grande. 0 10 20 30 40 50 60 70 P/T 70-80% P/T<70% MAG PB severe
  • 27. 27 Le ciblage des villages d’enquête fut réalisé de manière très simple avec la méthode dite de « panier ». Elle a consisté à mettre dans unpanier lesnoms de tous les villages d’un cercle écrits sur des bouts de papiers et à procéder par un tirage aléatoire sans remise jusqu’à at- teindre le nombre de villages prédéfinispour l’enquête. Au niveaude chaque village enquêté, chaque mère ayant des enfants moins de cinqans fut interviewée et chaque enfant de cet âge a fait l’objet desmesuresanthropométriques à travers sonpoids, sa taille et son périmètre brachial. Tous lesrésultats furent écrits à la maindans uncahier et analysés à partir des valeurs de réfé- rence reprises dans les tableaux P/T et TA. L’absence du réseaud’électricité, voire d’un groupe électrogène n’a pas permis le traitement des données avec l’appui d’un logiciel . Le travail fut exécuté dans des conditions extrêmement difficiles avec des longs trajets à par- courir à motos. Cela a certainement influencé la qualité des données mais au moins un grand corpus de résultats fut disponible. À partir des résultats de l’enquête, il fut clair que le cercle de Niafounké fut le plus vulnérable en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour des raisons de contraintes budgétaires, SOH décida de mettre à la dispositionde l’OMAESun financement pour un pro- gramme test uniquement pour le cercle de Niafounké. Ce programme test démarra en 1996. 8. Les premières leçons apprises. Les premières leçons apprisesdes enquêteset duprogramme test ont été biencapitalisées et surtout analysées. Il est clair que le manque de moyens a certainement joué sur la qualité des données mais cette marge d’erreur n’est pas bienconnue. Les pèses personnes n’ont pas été de meilleure qualité, toute chose susceptible de biaiser les résultats de l’enquête. Un autre phénomène observé pendant le travail de terrain est la différence entre la qualité de travail desenquêteurs de deux sexes. Il a été remarqué que la qualité du travail livrée par les enquêteurs masculins et féminins n’était pas la même. En effet, l'exactitude avec laquelle les femmes ont mesuré lesenfants était beaucoupplus grande que celle des hommes. Le pourquoi est bien clair. Ce travailest engénéral considéré par les hommes comme une activité féminine. Quoique toutes lesdonnées soient encore archivées, une analyse sur le pourcentage d’erreurs n’a pas encore été faite.
  • 28. 28 Un deuxième constat est uniquement d’unpoint de vue méthodologique. Les résultats ont été publiés enforme de pourcentages (%)de degré de malnutritiontandis qu’a l’heure actuelle toutes lesdonnées sont présentées enforme d’écart-type. La littérature scientifique ne donne pas assezd’informations sur le degré de comparabilité de deux systèmes. Cependant, il est gé- néralement admis que les analyses basées sur l’écart-type donnent des informations plus exactes sur le vrai degré de malnutritionque celles fondées sur le pourcentage. D’autre part, il se pose le problème de comparabilité entre les donnéesanthropométriques comme le P/T et le T/A d’une part et le PB ou MUACd’autre part. Nos donnéesmontrent bienque lesrésultats en matière de la malnutritionsévère mesurés par la méthode P/T correspondent bien avec ceux obtenus avec la méthode PB. Pour la malnutritionaigue modérée par contre, les résultats ob- tenus avec les deux méthodes (P/T et PB) sont significativement différents . Le même constat a également été fait sur le plan de comparabilité chronologique. Tant que la même méthodologie est utilisée les donnéessont comparables, maisune fois qu’on change de méthodologie la comparaison devient subjective. Sur le pland’impact de la méthodologie, l’approche « programme-test ou pilote » a été d’une importance capitale. Cette approche basée sur les groupements des femmes et fondée sur des interventions multiples et intégrées (jardinage, petit cheptel, banque de céréales, suivi nutri- tionnelintensif)a permis de réduire rapidement et de manière significative les taux de malnu- trition dans la zone du projet. Enfin, la phase test ou pilote a démontré l’efficacité de l’approche communautaire dans la solu- tion des problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle peut être appliquée dans un programme plus vaste, disposant des moyens conséquents. Notons que le projet a bénéficié d’un financement modeste de SOH, suppléé par la suite par ICCO. 9. L’Histoire des différentes phases et les adaptations. Dans sa mise enœuvre, le Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale a connu trois (3) grandes phases dont la chronologie peut se résumer de la manière suivante : 0. En 1996 : Phase pilote (démarrage) duProjet avec cinq (5) villagesde la Commune de Ba- nikane-Narhawa à savoir :Banikane village, Koïba, Ballal, Kaba et Wonkoqui totalisent une population de 2478 habitants dont 1264 femmes pour 1214 hommes. 1. De 1997 - 2000 : Première phase. En plus des5 anciens villages, le projet a fait une exten- siondes activités dans quinze (15) nouveaux villages suite aux résultats probants de la phase pilote et à la demande sans cesse croissante des populations de la zone pour béné- ficier de l’appui du Projet ;soit un totalde vingt (20) villages répartis sur les trois com-
  • 29. 29 munes :Banikane Narhawa ;Koumaïra et Soboundou. L’ensemble de ces villages totalise une population de 7635 habitants dont 3894 femmes et 3741 hommes. 2. De 2000 – 2003 : Deuxième phase 3. De 2003 à 2006 : Troisième phase ou phase de consolidation des acquis et d’autonomisation descommunautés bénéficiaires. Elle a concerné essentiellement les mêmes villagesqui, en2006, comptaient 8 491 habitants dont 4 331 femmes et 4 160 hommes. Le Projet de Sécurité et de SécurisationAlimentaire Familiale (PSSAF) a pris fin en 2006. Nous avons trouvé que le projet de sécurité alimentaire n’est pas uniquement pour les familles bénéficiaires directes mais aussi pour la communauté villageoise entière à travers les apports de la banque de céréales, dumaraichage, du petit élevage et des démonstrations culinaires. C’est pour ne pas stigmatiser les famillesbénéficiaires directes par rapport aux autres famillesqu’il est apparut important d’ajouter la dimension « com- munautaire ». Le nouveauprogramme dénommé Projet de Sécurité et SécurisationAlimentaire Familiale et Communautaire (PSSAFACO) a démarré sesactivitésà partir de 2007 selon la chronolo- gie suivante : 4. 2007 à 2009 : Quatrième phase du PSSAFACO. Elle a concerné 20 nouveaux villages des communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou. Cette quatrième phase du PSSAFACO a concerné 9 302 habitants pour l’ensemble des20 villages dont 4 750 femmes et 4 552 hommes. 5. 2010 à 2012 : Cinquième phase duPSSAFACO. Cette phase a concerné 24 villages des communes de Banikane-Narhawa, Koumaïra et Soboundou . Toutefois, il faut préciser que deux villages de la commune de Fittouga ont bénéficiésdes actions du projet. Cette phase duPSSAFACO a concerné 10 250 habitants pour les 24 villages dont 5 230 femmes pour 5 020 hommes. 10. Les activités d’accompagnements (petit élevage, banques de céréales, maraîchage, etc.) Une fois la demande d'appui à une initiative des communautés acceptée, le programme définit et élabore, conjointement avec les structures locales, le financement et les engagements d'exécutionet de conduite du programme signés par l'OMAESet lesCLD. Dès lors un planning d’exécutiontrimestriel ousemestriel desactivitésest élaboré par les techniciens et les struc
  • 30. 30 tures communautaires en place. Ce planning est soumis à l'appréciation desgroupes cibles et de l'OMAES dans le cadre d'une structure de coordination du programme. Le suivi et la supervisiondes plans d'exécutionsont assurés par des comités de coordinationou consultatifs - composésde services techniquesde l’État, ducomité de gestion mis en place par les communautés et l’OMAES - à travers desréunions trimestrielles ou semestrielles et des missions conjointes. Une évaluationinterne est faite à chaque fin de planificationtrimestrielle, semestrielle ou annuelle selonla nature du projet. Une évaluation extérieure « audit des comptes » a lieuà chaque finde projet en collaborationavec les partenaires d'exécutionet les partenaires financiers. 1. Banques de céréales. Dans le souci d’assurer la disponibilité des céréales à moindre coût, le programme, avec l’appui des communautés, va approvisionner les banquescéréalières au niveau des vil- lages retenus. Chaque banque est dotée d’un stock unique de 6 tonnes en mil. Signalons que la constructiondes magasins abritant lesbanques enmatériaux locaux est duressort des communautés bénéficiaires. Le projet apporte lesportes, les fenêtres, lesciments, les rôniers, les lattes etc. Les principales sous-activités à réaliser dans le cadre des banques de céréales sont: - Construction des banques de céréales. - Identification et formation en gestion des gérants des villages ; - Mise en place de la dotation unique en mil dans les nouveaux villages ; - Suivi de la commercialisation des céréales dans les banques de céréales ; - Transfert aux communautés de la gestion des banques (autonomisation) 2. Le Petit élevage. L’élevage domestique est initié afin d’apporter aux enfants un complément alimentaire en produits laitiers et d’améliorer les revenus des ménages cibles (appui technique, financier et organisationnel pour l’élevage de 4 petits ruminants par les mères des enfants malnutris). Le petit élevage domestique est entreprispar les15 ménages vulnérables identifiés dans les villages d’intervention pour permettre aux femmes de produire du lait destiné essentiellement à la consommation desenfants, des enfants malnutris enpremier lieu. Chaque femme dispose de quatre têtes dont deux chèvres, un bouc et un bélier. Les deux chèvres assurent la multipli- cationdes animaux octroyés et la production de lait. Le bélier est engraissé et vendu. Les re- venus tirés de cette vente servent enpartie à remplacer les béliers vendus et à avoir des reve- nus supplémentaires. Toutefois, compte tenu desaléas climatiques de la zone, chaque village
  • 31. 31 qui se trouve à proximité d’un point d’eaupérenne met envaleur un périmètre de bourgou- culture qui est un fourrage bien prisé par les petits ruminants. La pérennisationdu volet est garantie par la dotationunique auniveaude chaque village. Le montant des avoirs générés par le remboursement permet à chaque village de poursuivre l’opération. La présence dans chaque village des chargés d’élevage formés et disposant des compétencesenmatière de suivi sanitaire des animaux et de la productiondes plantes fourra- gères pérennise le volet. La stratégie introduite par l’actionconsiste à vendre une partie de la productionfourragère pour acheter les produits vétérinaires qui contribuent également à la durabilité de l’activité. Pour la mise enœuvre de l’activité, les tâches suivantessont exécutées : 1. Confirmationde l’identification des15 ménages vulnérables par village; 2. Identificationdes relais nutritionnistes, deschargés d’élevage et de bourgouculture à raisonde deux relaispar village ; 3. Dotationunique en cheptel ; 4. Aménagement de bourgoutières ; 5. Formation desrelaischargés d’élevage et de bourgou culture entechnique de dépis- tage, de traitement desmaladies et d’alimentation dans le contexte de l’embouche semi intensive ; 6. Suivi de la dotationchepteldans lesvillages ; 7. Transfert aux communautés. 3. Maraîchage. L’activité maraîchage est entreprise pour permettre aux femmes de produire elles-mêmes des légumes qui entrent dans la consommationde qualité des ménageset dans la nutrition desen- fants. Le surplus est destiné à la vente pour permettre aux femmes d’accéder à des revenus monétaires supplémentaires. L’actionconsiste à aménager des périmètres maraîchers qui sont exploités par les femmes(enmoyenne il ya 30 femmes par village qui font le maraîchage) parmi lesquels prioritairement les femmes des ménages vulnérables ciblés. Pour la réalisationde l’activité de maraîchage, les communautés sont responsables de la clô- ture et de l’aménagement, de l’apport de la fumure organique, de la fourniture de la main d’œuvre non qualifiée, de la récupérationdes redevances et de l’achat des intrants. Le projet apporte le petit matériel de jardinage et la dotation unique en semences d’échalotes, to- mates, salade et pommes de terre, pour chacune des femmes ciblées. Ces revenus vont ali- menter une caisse dite « caisse de maraîchage » qui permet de prendre en charge les achats
  • 32. 32 futurs de semences et intrants et l’entretiendes puits maraîchers. La même association des femmes du village, identifiée comme étant dynamique, est chargée de l’organisation des femmes autour de l’activité dans toutes ces phases sous l’encadrement de l’équipe du projet. La bonne organisationdes femmes autour de cette activité, l’intérêt qu’ellesymanifestent, la fonctionnalité des mécanismes d’autofinancement et la formation en techniques culturales (maraîchères) et commercialisation sont des gages à la pérennisation du volet. La mise en place d’unjardindoit obéir aux préalables suivants :disponibilité du terrain et sonstatut légal (pas de litige) ;disponibilité d’eausuffisante ;volonté de mener l’activité ;main d’œuvre suffi- sante ;spéculations conformesaux habitudesalimentaires descommunautés et proximité des marchés potentielsd’écoulement dusurplus. Pour la mise en œuvre de l’activité, les tâches suivantes sont exécutées : Confirmation de l’identification des femmes vulnérables maraîchères par village ; 1. Identification et aménagement de périmètres maraîchers de 1 ha chacun; 2. Construction de puits maraîchers ; 3. Construction de foyers améliorés ; 4. Dotation unique en semences pour les périmètres maraîchers ; 5. Exploitationdes périmètresmaraîchers (production, consomma tion et commercialisa- tion ; 6. Formation au calcul des redevances et aux techniques culturales ; 7. Réalisation de clôtures en haie vive ; 8. Réalisation de brises vents ; 9. Plantation d’arbres fruitiers ; 10. Transfert de l’activité aux communautés ; 4. Suivi nutritionnel. Un suivi nutritionnelest initié pour apporter un appui /conseil aux mères des enfants malnu- tris et un appui technique et organisationnel pour le suivi nutritionnel desenfants desvillages encadrés. L’un desfondements de cette actionest la mise enœuvre de tous lesmoyens néces- saires pour assurer aux enfants et aux femmes malnutris une bonne alimentation pérenne et à l’abri de tous les aléas. À cet effet, le suivi nutritionnel est une activité clé de cette action. Ainsi, il parait indispensable d’opérer à tout moment unsuivi nutritionnel qui comporte diverses acti- vités :l’identificationdugroupe d’enfants malnutris à la suite d’une enquête ; l’organisation des ménages ciblés, l’information, l’éducation et la communication quant à la bonne alimenta- tion des enfants et des femmes enceintes ;la pesée systématique de tous les enfants de 0 à 5 ans, les démonstrations culinaires baséessur l’utilisation des produits locaux et leur bonne préparationpour la récupérationrapide des enfants malnutris et le suivi à domicile desenfants par les relais. Ce suivi se fera régulièrement encollaborationavec le personnelsocio-sanitaire
  • 33. 33 des CSCOM(Centres de Santé Communautaire) à travers des enquêteset des pesées afin de vérifier l’impact des actions menées. Pour ce faire, les communautés sont chargées de construire des hangars pour les séances d’Information, d’Éducationet de Communication(IEC) et de démonstrations nutritionnelles ; d’identifier 48 femmes relais nutritionnistes (2 femmesrelaispar village dont une principale et une suppléante pour garantir une présence régulière) pour le suivi des enfants dans les fa- milles ;de préparer des mets à donner aux enfants et de prodiguer des conseils sanitaires. Le personnel duprojet assure (ra) l’identificationdes enfants malnutris ;l’animationdes séances d’Information, d’Éducationet de Communication. Les aliments de base disponibles au village sont achetés et utilisés pour les besoins de démonstrations nutritionnelles et les balances pour les pesées desenfants. Les démonstrations nutritionnelles sont mises en œuvre pour former les mères desenfants malnutris à la préparationdes aliments qui permettent la récupération nutritionnelle desenfants malnutris. Elles mobilisent toutes les femmes de l’association et permettent de former deux femmes par village à leur rôle de relais nutritionnistes villageois, pour qu’elles apportent en permanence un appui/conseil aux femmes du village. OMAES appuie auniveau de chaque commune la créationd’une association des relais nutri- tionnistes qui pourront mener aussides actions de plaidoyer et de lobbyingen faveur des en- fants malnutris de la zone. Une mise enrelationdes relais nutritionnistes avec les Centres de Santé Communautaire est également réalisée. Elles sont , de ce fait, considérées comme des auxiliaires villageoises en matière de suivi nutritionnel des enfants. La promotion dupaquet minimum de service de santé dans les activités :l’équipe du projet en soutienaux relais, accorde une place de choix aux séances d’IECsur la nutritionet la santé, les avantagesde l’utilisationdu sel iodé dans la consommation des ménages, l’utilisation des moustiquaires et la pratique de l’allaitement exclusifjusqu’à 6 mois. La promotionde ce service minimum se fait lors desdémonstrations nutritionnelleset duporte à porte qu’effectuent les relais nutritionnistesvillageoises auniveau desménages. De petits prix de récompense sont attribués aux ménages qui suivent normalement lesconsignes sur l’utilisation du paquet mi- nimum. La présence dans chaque village d’intervention des relais nutritionnistes formés et fonctionnels rassure sur la continuation du volet. L’Action s’attelle aussi à renforcer la collaborationentre les relais villageoises retenues et les agents sanitaires (auniveaudes CSCOM) en amenant lesagents à participer aux enquêtes nu- tritionnelles et pesées des enfants. Pour la mise en œuvre de l’activité les tâchessuivantes sont exécutées :
  • 34. 34 Réalisation des enquêtes nutritionnelles des enfants 0 – 5 ans ; 1. Identificationet formation de 48 relais nutritionnistes villageoises (2 par village) ; 2. Démonstrations nutritionnelles; 3. Suivi de la récupération des enfants malnutris et appui / conseil aux mères ; 4. Promotiondupaquet minimumd’activités et despratiquesfamilialesessentielles en ma- tière de nutrition ; 5. Organisationde journées villageoises de l’état civil encollaboration avec les autorités communales de Soboundou, Banikane Narhawa et Koumaira ; 6. Réalisation d’activités de sensibilisation sur l’état civil (3 émissions radiosur l’état civil) ; 7. Transfert aux communautés. 5. Renforcement des capacités Le renforcement des capacités, tant de l’équipe duprojet que des communautésbénéficiaires, constitue le piédestal sur lequel repose toute la stratégie d’intervention. Ceci est d’autant plus important que la zone d’interventionse caractérise par untaux élevé d’analphabètes. Dans un tel contexte, il est illusoire de responsabiliser les communautéspar rapport aux activités ini- tiées. Le projet a, dans unpremier temps, identifié les associations fémininesvillageoises dy- namiques et répertorié les villages qui n’endisposent pas. Dans unsecondtemps, il a ouvert les négociations avec les associations existantes et jugées dynamiquesdans le but de formali- ser leurs structures, les responsabiliser sur lesactivitésà réaliser, recenser les besoins en ren- forcement des capacités envue de lesformer. Là oùl’associationn’existe pas, le projet a négo- cié avec les communautés sur les conditions de mise enplace d’une association formelle ; sur les besoins en renforcement des capacités et les conditions de formation. Conscient de la réalité du taux élevé d’analphabètes, l’actionprocède à l’élaboration d’un plan de formationpour doter l’équipe du projet et les bénéficiaires des compétences leur permet- tant d’assumer avec efficacité leurs rôles respectifs. Ceci pour rendre le personnel du projet capable d’exécuter efficacement lestâches qui leur sont dévolues et pour doter les respon- sables et les membres des structures villageoises des compétences leur permettant de mieux s’organiser et de gérer de façon efficace et durable les activités initiées dans le cadre duprojet. Ainsi, la fonctionnalité descomités de gestionmis en place ;l’alphabétisation et la formation en gestion desresponsables de ces comités ;la formation technique des relais et des bénéfi- ciaires sont autant de facteurs de réussite sur lesquels une attentionparticulière doit être ac- cordée. L’Académie et le CAPassurent le suivi des centres pour le contrôle de la conformité et l’évaluation du programme d’alphabétisation.
  • 35. 35 Pour mettre l’actionà l’abri des difficultés d’auto-prise en charge et de continuationdes diffé- rentes activitéspar lespopulations après le désengagement, une attention particulière doit être accordée dèsle démarrage à la questiond’autonomisationpar le renforcement des capa- cités techniques, organisationnelles et financières des communautés concernées. L’autonomisation part de l’analyse selon laquelle la durabilité de la solution préconisée (l’améliorationde la situation nutritionnelle des enfants et la disponibilité alimentaire au ni- veau des ménages)dépendde la capacité des communautésà s’approprier des activités me- nées afin de les pérenniser après le désengagement du projet. Les activités suivantes sont réalisées dans le cadre durenforcement descapacités: 1. Identificationd’associations porteusesdu projet et dupost-projet ; 2. Identificationdes formateurs villageois et ouverture de centres alphabétisation ; 3. Formation / recyclage des formateurs villageois et des membres des associations en alphabé- tisation appliquée à la gestiondes activités de sécurité alimentaire ; 4. Information sensibilisationdes communautés; 5. Sensibilisation sur les questions environnementales ; 6. Montage organisationnel et institutionnel desassociations féminines (1 par village), 7. Mécanisme d’auto prise encharge des activités ; 8. Transfert des compétenceset des activités aux communautés. 6. Concertation/Information Les impacts positifs duprojet permettent une plus grande diffusion et vulgarisation desacquis sur d’autres villages et cercles de la régionconfrontés à l’insécurité alimentaire. Ce travail de partage des connaissances s’est fait à travers : 1. La médiatisation desexpériencespositives (qu’est-ce qui a réussi? pourquoi ça réussi ? qui a contribué à la réussite ? comment se traduit cette réussite ?). 2. La médiatisation desexpériencesnonréussies (qu’est-ce qui n’a pas réussi ? pourquoi ça n’a pas réussi ? qu’est-ce qu’onaurait dû faire ? etc.) 3. L’appui à l’organisationdes cadres de concertationentre les différents acteurs duprojet au niveau des communes.
  • 36. 36 2. Les activités génératrices de revenus En remplacement du petit crédit qui nécessite une connaissance technique pointue, nous avons privilégié l’appui aux activités génératrices de revenus qui donnent un éventail plus grand aux femmes, car lesfemmesde la zone duprojet sont, traditionnellement, assez actives dans lesactivitéslucratives. Seulement, elles lespratiquent de façon rudimentaire, anarchique sans études/réflexions préalables. Dans le cas présent, il s’agit de faire en sorte que toute activité soutenue soit pertinente du point de vue de l’atteinte de l’objectif global duprojet et défendable sur le plande la rentabili- té financière. Ceci inclut unprogramme de formationdes bénéficiaires enrapport avec desbe- soins spécifiques :identification de l’activité, élaboration du bilan prévisionnel (rapport coûts/bénéfices), analyse des opportunités – risques – forces – faiblesses, tenue d’une comp- tabilité simple et efficace, etc. L’appui a porté sur des activités collectives (conduites par un Groupement, une Association, une Coopérative, etc.…) sous forme de fonds rotatifs mais in- ternes (au niveau du même village). La mise en œuvre de ces activités a été assujettie à la définitiondes modalités de gestion con- tenues dans un Règlement Intérieur élaboré et adopté en Assemblée Générale. Ce volet du projet revêt une importance capitale. En effet ;bienconçu, conduit en parfaite col- laborationavec les populations dans toutes les étapes de sa réalisation ;il peut financer plu- sieurs autres activités et servir de base à l’amortissement de certains investissements. Exemple :les bénéfices tirés de la vente de condiments ont servi dans certains cas à financer un dépôt de vente de produits de première nécessité telsque sucre, lait, huile, dattes, ara- chides, etc. Les fonds déjà disponiblesdans les caisses villageoises sont prioritairement utilisés afin d’éviter une thésaurisation trop longue. Notons que les conditions techniques, institutionnelles et réglementaires, n’étaient pas réu- nies pour entreprendre un programme de <crédit pur>. Il convient de signaler que suite à la promotiondes caisses d’épargne et de crédit dans la zone et par souci d’une harmonisationdes actions partenaires, cette activité a été suspendue par l e projet à partir de 2006 au profit des institutions financièresmises enplace dans la zone du pro- jet.
  • 37. 37 11. Les résultats quantitatifs et qualitatifs du projet. Pour la synthèse des résultats du développement des taux de malnutritionaigue des enfants de moins de cinqans (< 5 ans) encadrés nous nous referons aux tableaux a, b, c, d et e ci- dessous. Les résultats des taux de malnutritionglobale aigue qui en1995 étaient à Niafounké 38% ont été respectivement réduits à 25% en 1998, à 17% en 1999 et à 8% en 2000. Une autre évolutionconstatée est celle de la réduction descas de malnutritionaiguë sévère qui est successivement passée de 27% en 1995 à 6% en 1998, 3% en 1999 pour devenir nul (0%) en 2000. Le même constat est fait auniveaudes cas de malnutritionaiguë modérée. Le taux est passé de 11% en août 1995 (période hivernale) à 19% en mars 1998 (période de soudure), à 14% en mars 1999 et, à 8% en mars 2000. Développement des taux de malnutrition aigue globale, modérée et grave en % dans les an- nées 1995, 1998, 1999 et 2000 dans la zone du projet pour les enfants engagés. Un premier constat est que l’intervention a eu effectivement un impact considérable surtout sur la malnutrition aigue grave qui était disparue totalement en 2000. Le constat général qu’onpeut faire à la lecture de ces résultats est que lesinterventions multi- sectorielles à travers desgroupements des femmesorganiséesfont réduire les cas de malnutri- tion aiguë grave très rapidement. En 2000, aucuncas de malnutritionaiguë grave n’est observé au niveaudes enfants encadrés. Il enest de même pour les cas de malnutrition modérée. La comparaison dustatut nutritionnel des enfants encadrés et non encadrés des villages d’intervention telle que reprise dans le graphique montre que les enfants non encadrés 0 10 20 30 40 1995 1998 1999 2000 aigue moderre aigue grave
  • 38. 38  bénéficient d’une manière oud’une autre des interventions du projet. Bien que leur taux de malnutritionsoit légèrement plus élevé que celui des enfants encadrés dans les mêmes vil- lages, il est cependant plus basque le taux de malnutritionaigue des enfants des villages non- encadrés.  Dans lestableaux c, d et e présentent le développement des taux de malnutrition dans chaque arrondissement.  De la comparaisondes résultats repris dans ces différents tableaux, il se dégage les constats suivants :  Le taux de malnutrition aiguë grave baisse dans tous les troisarrondissements grâce aux inter- ventions du projet ;  Le taux de malnutrition aiguë modérée diminue également au niveau des trois arrondisse- ments et ce, malgré la hausse constatée en 1999 ;  La hausse du taux de malnutritionaiguë modérée observée à Koumaira en1999 contraste si- gnificativement avec celle de la malnutritionaiguë grave qui a connu une hausse assez légère. La conclusionengénérale qu’on peut tirer de cette analyse est que les interventions du projet ont eu un impact très grandsur lestaux de malnutritions aigue. Cependant, elles n’ont pas puéliminer totalement la malnutrition. L’absence desstructures sanitaires dans la zone d’intervention en est l’une des causesexplicatives. D’autre part, bien que lescas graves aient été réduits à 0%, une ap- proche plus intensive s’avère nécessaire surtout auniveaudes connaissances, aptitudes et pra- tiques alimentaires des familles en général et des mères en particulier. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 %malnutritionP/T periode 1995 - 2000 tous les enfants encadres <5 ans dans les trois arrondissements Total moderee Total grave Total globale
  • 39. 39 La malnutrition grave est en 2000 disparue maisla malnutritionglobale existe encore en2000 : due a la malnutritionmodérée ! Este-ce que cela signifie une intervention encore plus inten- sive ? Ces résultats nous montrent aussi la disparationde la malnutritiongrave maispas celle de la malnutrition modérée. Quel facteur est responsable pour ce constat ?
  • 40. 40 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 %malnutritionP/T periode 1995 - 2000 enfants encadres <5 ans de Banikane Banikane moderee Banikane grave Banikane globale 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 %malnutritionP/T periode 1995 - 2000 enfants encadres <5 ansKoumaira Koumaira moderee Koumaira grave Koumaira globa
  • 41. 41 Le même constat qu’enBanikane que la malnutritiongrave est disparue mais pasla malnutritionmodé- rée ? La seule conclusion à faire est la nécessité d’analyser endétail l’impact de chaque interventionsur la malnutrition. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 %malnutritionP/T periode 1995 2000 enfants <5 ans Niafunke Central Central moderee Central grave Central globale
  • 42. 42 12. Le rétrospectifs de quinze années de projet. Des études de baseen1995 à la phase pilote en1996 en passant par la phase d’autonomisation des bénéficiaires, la mise enœuvre duprojet de sécurité et de sécurisation alimentaire familiale et commu- nautaire s’est déroulée en phases programmatiquessuccessives regroupées en deux grandes étapes : la première étape est celle qui a mis unaccent particulier sur la dimension familiale de la sécurité alimen- taire ;la seconde étape plus holistique a intégré la dimension communautaire de la sécuritaire alimen- taire. La première étape peut être séquencée en quatre (4) phases : Les études de base Réalisées enAoût 1995 dans trois (03) cercles de la région de Tombouctou à savoir : Diré, Goudam et Niafunké. Ces études ont permisde poser un diagnostic exploratoire au niveau de ces cercles afin de déterminer leszones lesplus vulnérablesauplande la sécurité alimentaire. Elles ont également permis d’établir la situationde référence duprojet. Au terme de ces études, sur la base de l’analyse des indices de vulnérabilité, les communes de Banikane Narhawa ; Soboundou et Koumaïra dans le cercle de Niafunké ont été ciblées. La phase pilote ou phase test Adoptant une démarche prudentielle et dans le souci de tester l’approche, une phase pilote a été con- duite en1996 dans cinq(5) villages de la commune de Banikane. Cette phase était l’occasion de valider la stratégie et les approches du projet. La phase de renforcement et d’extension du projet Les résultats probants de la phase test ont milité en faveur d’une extension du projet à 15 nouveaux villages, portant ainsià 20 le nombre total de villages encadrés. Démarrée en 1997, cette phase s’est poursuivie jusqu'à 2003. Elle est caractérisée par :l’ouverture du projet à deux autres communes de la zone d’intervention Koumaïra et Soboundou;l’organisationdes bénéficiaires au sein des structures associatives ;la réalisationdes infrastructures avec la participation des bénéficiaires notamment les banques céréalières et les périmètres maraîchers ;la mise en place et le suivi dusystème de prêt chep- tel ;la mise en place et le suivi dusystème de fonds d’appui; le renforcement descapacitésdes respon- sables des structures de gestion ainsi que des relais villageois. La phase de consolidation des acquis et d’autonomisation des bénéficiaires Elle a couvert la période de 2003 à 2006 et est marquée par une plus grande responsabilisation des bénéficiaires. Des ajustements de certainesactivités dictés par la pratique ont été réalisés. C’est le cas du volet « fonds d’appui » qui a été réorienté vers lesinstitutions de micro finance, c’est également le cas de l’introductionde la « bourgouculture » en réponse auproblème de l’alimentation des animaux ou encore l’introductiondes mesures de protectionenvironnementale (installationdes brises vent, planta- tion d’arbres, vulgarisationdes foyers améliorés etc.). L’autonomisationdes bénéficiairesétait l’objectif majeur de cette phase. La seconde étape Si l’approche « sécurité alimentaire familiale » présente l’avantage de cibler lesménages vulnérables, il n’en demeure pas moins qu’elle est réductrice et stigmatisant. Ainsi, la deuxième étape du projet a, en plus de la dimensionfamiliale, prise encompte la dimensioncommunautaire Cette seconde étape qui a démarré en2007 a connu deux phasesprogrammatiques de trois(03) années chacune. La première, de 2007 à 2010, a concerné lesvingt (20) nouveaux villagesdes 3 Communes desphases précédentes ; la seconde, de 2010 à 2012, a concerné 24 autres nouveaux villages. L’implicationdes acteurs de dévelop- pement local à travers la mise en place des cadres de concertation, le partage des connaissancessur les expériencesréussieset celles moins bien réussies, les activités de communication pour le changement de comportement sont autant de volets qui ont marqué ces deux (02) phases. 13. Les leçons apprises. Les leçons apprises sont surtout basées sur l’expérience commune et individuelle desagents mais aussi des partenaires du programme. Elles sont systématisées en deux types de leçons. La première leçon apprise concerne la stratégie de l’interventionqui enréalité a été une intervention multisectorielle. Cela veut dire que pour atteindre l’objectif duprogramme – sécurité et sécurisation alimentaire et diminuer les taux de malnutrition, il est recommandé de mettre enplace une interven- tion à plusieurs volets intégrés ( ) soutenue par un programme de renforcement des capacité s. La deuxième leçon apprise concerne la partie institutionnelle ou gestionnaire du programme. Partie approche ou stratégie: 1. Un programme de sécurité et sécurisationalimentaire avec volet nutritionnel sans la présence de structures sanitaires (CSCOMet Centres de Références)est possible. Cependant, la présence des dites structures sanitaires est nécessaire pour référer les cas graves de malnutrition, surtout ceux avec complications qui ne peuvent être traités qu’auniveaude ces structures spécialisées. Une ab- sence totale de structures sanitairessignifie que les enfants souffrant de cas de malnutritionsévère, avec des complications qui ont besoind’assistance médicale, n’ont pas accès à ces services et ris- quent de mourir.
  • 43. 43 2. L’expérience de la période test a été importante pour valoriser les différentes approches et déve- lopper une stratégie cohérente et intégrée. 3. L’expérience de « fonds d’appui » a montré que le micro -crédit devra être géré par unorganisme spécialisé en micro finance. 4. Les actions qui visent la production alimentaire locale sont indispensables. 5. Un programme qui vise l’améliorationalimentaire et nutritionnelle devra être nécessairement accompagné par un volet renforcement des capacités à tous les niveaux. 6. L’approche porte d’entrée par les groupements des femmes a été bonne et nécessaire. 7. Le volet « crédit semences de campagne » a été trop compliquée et devra être réalisé soit à travers d’une dotationde semencesaudémarrage ou simplement laissées aux institutions de micro - finances. Partie institutionnelle : 8. Un suivi nutritionnelavec collecte de données devra être systématique et non ponctuel. Il est né- cessaire que le projet développe un protocole très clair pour garantir un suivi permanent afin de suivre et évaluer l’impact. 9. Les enquêtes nutritionnelles mais aussi le suivi de l’état alimentaire des familles concernéesdevront être exécutées () à périodicité fixe. L’expérience de ce projet a montré qu’une périodicité de trois mois – trimestrielle – est réaliste. 10. Le suivi et l’évaluationsystématique simple est très nécessaires en ce sens qu’ils permettent au Programme de capitaliser ses expériences à tout moment. 11. Après chaque période importante et aprèsune évaluation finale du Programme, l’équipe devra faire sa propre capitalisation selon un protocole fixe. N.B. voir le protocole en annexe ! 12. Pour garantir une pérennisationmais aussiun impact optimal, il est nécessaire que lespartenaires locaux à tous les niveaux soient entièrement responsabilisés. 13. Un tel projet ne peut réussir que si l’informationde bas enhaut est bienrespectée et effectivement mis en œuvre.
  • 44. 44 14. Recommandations pour le démarrage des projets similaires. Des « projets identiques » veulent dire engénéral desprojets dans des situations des crises alimentaires et des crises nutritionnellesmais surtout des situations d’insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique. Le plus important cependant est de faire un très bon diagnostic de la situation. Diagnos- tiquer veut dire d’un part faire uninventaire de la situationalimentaire et nutritionnelle de toute la population, en général, et desgroupes les plus vulnérables à l’insécurité ali- mentaire et nutritionnelle, en particulier. A ces jours le concept HEA – approche économie de ménage - a été bien développé dans les pays sahéliens. C’est une approche qui analyse l’économie duménage entermes ali- mentaires, économiques, financiers, sociaux, répartition des tâches entre homme et femmes etc. et qui permet une analyse tridimensionnelle sur le plan socio-psycho- économique. Elle classifie les ménages en catégories socio-économiques :nantis-moyen- pauvre-très pauvre. Il faut cependant à tout moment faire aumoins uninventaire de la situation ou un dia- gnostic ouencore une étude de base. Ces études, quelle que soit leur appellation, éva- luent aumoins la situationalimentaire et nutritionnelle des ménagesmais aussi la com- position de la famille, les relations entre les genres, lesressources disponibles enbras va- lides, enterres cultivables, en animaux, encrédits, eneau mais aussi la disponibilité des structures sanitaires et scolaires et surtout leur qualité etc. Nous donnerons en annexe l’exemple desmodules et questionnaires utilisésensachant que les enquêtes à ce mo- ment sont plus adaptées et sophistiquées.
  • 45. 45 15. Epilogue de la part d’Aart van der Heide auteur principal. Le cercle de Niafounké fut frappé par l’insécurité à partir de 2012 et tous les projets ont fermé leurs portes. La question qui se pose est surtout la question de résilience des communautés. Les communautés bénéficiaires du projet, ont-elles pu profiter des interventions de l’OMAES ? Nous posons les questions suivantes. 1. La question qui se pose est «pourquoi n’y-a-t-il pas d’analyse sur l’impact de chaque activité afin de mieux comprendre l’impact par activité ? » Cette ques- tion est très pertinente mais malheureusement le système de monitoring ou suivi n’existe plus. Ensuite, il faut dire que ni l’OMAES et ni le bailleur de fonds à l’époque – ICCO – ont voulu introduire cette nécessité. 2. En termes de résilience, il sera très important mais aussi intéressant de savoir concrètement comment les activités du projet OMAES ont été durables. Il est connu que la zone d’intervention a été frappé par les événements d’insécurité depuis 2012. Il sera intéressant de faire une enquête auprès des anciens béné- ficiaires comment les activités introduites par le projet OMAES ont été durables et ont renforcé la résilience d’une manière durable. 3. Comment faire visible des rappels invisibles par les gens sur place qui ont béné- ficié du projet ? 4. Si cette information pourrait être collectée par l’OMAES d’autres organisations auront des lignes directrices valables pour des nouvelles interventions. 5. Il faut bien savoir comment les changements ont été réalisés. Recommandations à l’OMAES : Il faut si possible organiser une enquête sur le terrain pour répondre à ces ques- tions qui seront très importantes pour bien identifier l’impact de chaque action mais aussi trouver la réponse sur la question de résilience. Si non, la bibliothèque sera activement brulée. Il faut nécessairement sensibiliser le bailleur de fonds à l’époque pour participer activement à cette « opération bibliothèque ».
  • 46. 46 ANNEXES ANNEXE 1 : Résultats des premières études 1. Première étude : Août 1995 Tableau : nombre d’enquêtés à Niafounké, Diré et Goundam. Niafounké Diré Goundam Totaux Arrondissements 5 4 4 13 villages 25 20 28 73 Ménages 450 394 460 1.304 Enfants<5ans 448 357 480 1.285 Élèves 238 608 - 846 Tableau : taux de malnutrition dans les trois cercles enquêtes 19954. Cercle N P/T modérée 70-80% P/T grave <70% P/T <80% Malnutrition aiguë T/A en retard <90% Malnutrition chronique Niafunké Diré Goundam 370 356 472 11,1% 15,2% 11,9% 25,9% 9,3% 12,7% 37,0% 24,5% 24,6% 37% 25% 25% Tableau : résultats des taux de malnutrition dans le cercle de Niafunké et par arrondissement en 1995. arrondissement N-enfants P/T et (PB) P/T 70-80% P/T<70% P/T global PB sévère 4 tableau : taux demalnutrition aiguë des élèves etenfants non scolarisés par cercleen1995. Cercle P/T70-80% P/T<70% Niafunké enfants pas scolarisés Elèves 10% 9% 5% 2% Diré élèves 10% 2% Goundam élèves ? ? Koumaira Central Banikane N’Gorkou Saraféré Totaux 96 (100) 59 (50) 98 (89) 29 (99) 97 (100) 370(448) 8,3% 20,3% 8,2% ? 9,3% 11,1% 19,8% 18,6% 57,1% ? 12,4% 25,9% 28,1% 38,9% 65,3% ? 21,7% 37,0% 16% 22% 62% 4% 11% 22% Tableau : morbidité et mortalité infantiles brutes sont estimées en 1995. Niafunké Diré  Nombre d’enfants 448 357  Nombre d’enfants maladespendant lesenquêtes : 78 13  Décès d’enfants depuis la dernière récolte : 55 30  sans réponse 45 8  maladies les plus fréquentes : fièvre fièvre Diarrhée diar- rhée 2. Troisième étude : janvier 1999 Tableau : moyenne des taux de malnutrition aiguë au sein des enfants des groupements de femmes encadrés mesurés mensuellement pendant 11 mois de l’année 1998 : cercle de Niafounké, trois arron- dissements. Cercle et arrondissement Nombre de mesures P/T 70-80% P/T <70% P/T <80% Koumaira Central Banikane Totaux 998 945 1.478 3.241 15% 16% 26% 20% 7% 8% 17% 12% 22% 23% 43% 32% NB : Le nombre total de 3.421 est le cumul de toutes les mesures pendant 11 mois, ce que revient à une moyenne de 331 mesures par mois. 3. Quatrième étude: Mars 1999. Tableau. Comparaison malnutrition aiguë villages et enfants encadrés en non encadrés en Mars 1999 et comparée avec 1995. arrondissements Août 1995 enfants encadrés des Enfants non encadrés des enfants n
  • 47. 47 unes Identification villages encadrés 1999 villages encadrés 1999 1999, villages témoin globale 28% modérée 8% grave 20% globale 39% modérée 19% grave 20% globale 65% modérée 57% grave 8% globale35% modérée 30% grave 5% globale 15% modérée 15% grave 0% globale 15% modérée 13% grave 2% globale 57% modérée 44% grave 13% globale 42% modérée 36% grave 6% globale 36% modérée 20% grave 16% globale 61% modérée 44% grave 17% globale 77% modérée 54% grave 23% globale 63% modérée 48% grave 15% Nous distinguons les 10 modules suivants. 1. Module système de production :l’aperçu général de la production agricole et animale de la zone et des marchés(système de production et réseauéconomique)- information sur la disponibilité et ac- cessibilité alimentaire ; 2. Module taux de change - la fluctuation et le développement des prix des denrées alimentaire et prix de bétail ; information sur la disponibilité et accessibilité alimentaire ; 3. Module communauté, y compris l’histoire concise des différentesinterventions etc. : information sur le développement social et économique mais aussi culturelle de la communauté et surtout l’organisation et leur dynamisme ; 4. Module ménage en général:information sur la composition du ménage, les relations en termes de genre mais aussi le statut social etc. 5. Module mères ou les chefs de ménages en particulier ainsi que leurs maris : information sur les activités économiques de la femme mais aussi du mari etc. 6. Module habitudes alimentaires de la famille engénéral et des jeunes enfants enparticulier ; infor- mation alimentaire et nutritionnelle ; 7. Module stratégies d’adaptation et existence de périodes de pénurie alimentaire; comment sur- passer les périodes de pénuries alimentaires ; 8. Module eau potable – disponibilité d’eau potable : ou WASH. 9. Module CAP - les connaissances, aptitudeset pratiques ensanté, hygiène et nutrition des mères ; comprendre la situation sanitaire et nutritionnelle : 10. Module anthropométrie - l’état nutritionnel desenfants de 0-5 ans qui sont considérés comme le groupe le plus vulnérable : l’état nutritionnel par l’anthropométrie ; Les donnéesseront collectées par intermédiaire d’une enquête type étude de base. Un modèle de ques- tionnaire se trouve en annexe. Le traitement des donnéescollectées et l’interprétation est donné en forme de six études de cas dans la publication « Sécurité alimentaire et amélioration nutritionnelle au niveau familial : expériences des ONGs au Mali ».