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”Standards of care” pour la dystrophie musculaire de
     Duchenne - Brèves recommandations TREAT-NMD


Introduction

Ce document est un bref résumé des recommandations TREAT-NMD pour les normes de soins
(Standards of Care, SOC) par rapport au diagnostic et à la prise en charge de la dystrophie musculaire
de Duchenne (DMD).
Une première ébauche de texte, basée sur les directives déjà disponibles et publiées (voir Références
principales), a été mise à jour après discussion au sein de groupes d'experts au niveau des secteurs
suivants : Diagnostic, Neurologie, GI-Nutrition, Soins respiratoires, Soins cardiaques, Orthopédie,
Psychosocial, Réadaptation et Soins dentaires.
Le but de ces brèves recommandations de SOC pour la DMD est de permettre la diffusion rapide des
connaissances actuelles dans ce domaine tout en attendant les recommandations plus détaillées
actuellement élaborées par le US Center for Disease Control (CDC) en collaboration avec TREAT-NMD.
Les directives actuelles sont à considérer comme opinion experte, et ne sont pas basées sur des
processus de révision systématique, bien qu'une approche ‘evidence-based’ ait guidé le travail. La
faisabilité de suivre les recommandations peut considérablement varier entre les différents pays et
régions. Or, même dans les régions où il n'est actuellement ps possible de suivre ces directives, elles
peuvent servir d’objectifs à atteindre.
Le présent document, les recommandations du CDC et les références clef liées au SOC pour la DMD
seront publiées dans la section SOC du site web de TREAT-NMD (www.treat-nmd.eu/soc).



Diagnostic de la DMD

    ●   Examen clinique : il importe d’observer comment l'enfant essaie de courir, de sauter, de
        monter les escaliers et de se lever du sol. Les symptômes caractéristiques comportent une
        démarche anormale avec chutes fréquentes, difficultés pour se lever du sol, pour marcher sur
        la pointe des pieds et une pseudohypertrophie des mollets. L'examen peut montrer des
        réflexes myotatiques diminués ou abolis et généralement une manoeuvre de Gowers positive,
        c. à. d. le besoin d’utiliser les bras en poussant avec les mains sur les cuisses pour se mettre
        debout à partir de la position couchée. Les signes de faiblesse musculaire proximale se
        détectent beaucoup plus facilement en faisant marcher le patient dans le couloir que dans le
        cabinet de consultation.

    ●   Créatine kinase sérique (CK) : l'augmentation massive de la CK (au moins x 10-20 et souvent
        beaucoup plus) est aspécifique mais toujours présente. La découverte d'un niveau élevé de
        CK incitera le médecin à orienter l’enfant impérativement vers un spécialiste pour confirmation
        du diagnostic. Les cliniciens devraient être informés de l'association d’une augmentation non-
        hépatique des GOT et GPT dans la DMD. L'augmentation inattendue de ces enzymes doit faire
        soupçonner un taux élevé de CK.

    ●   Une analyse génétique est indiquée. Une délétion du gène de la dystrophine est trouvée dans
        environ 70% des cas, une duplication dans environ 6% et dans les autres cas il y a une
        mutation ponctuelle. Les analyses génétiques facilement disponibles pour la DMD ne sont pas
        toujours approfondies et un résultat négatif de l'analyse initiale n'exclut pas la maladie. Il est
        très important de comprendre la signification du résultat des analyses offertes par un
        laboratoire donné et surtout ses limites. La contribution d’un laboratoire spécialisé peut
        s’avérer nécessaire. Un diagnostic de laboratoire est possible dans > 95% des cas.
●   Biopsie musculaire : les signes habituels de dystrophie musculaire s’y obervent, y compris la
        dégénération de fibres musculaires, la régénération musculaire, et l’augmentation du tissu
        connectif et graisseux. L'analyse de la dystrophine sur les coupes histologiques sera toujours
        anormale et offre la perspective de confirmer le diagnostic par analyse génétique. Celle-ci doit
        être suivie d’un dépistage génétique moléculaire afin de pouvoir offrir un conseil génétique à
        d'autres membres de la famille.

    ●   Un élément à part entière du processus diagnostique comporte la détermination du statut
        porteur de la mère par un dépistage génétique moléculaire. Même si la maladie est due à une
        nouvelle mutation, il y a un risque moyen de 10% de répétition dû à un mosaïcisme germinal.
        Un statut porteur est également à déterminer chez les soeurs et les tantes maternelles à un
        âge reproducteur si la mère porte la mutation.

    ●   Aide : dans la période du diagnostic il est utile de proposer un contact avec un membre de
        l’équipe neuromusculaire à qui la famille peut faire appel. Par exemple, pour des
        renseignements sur les groupes d’entre-aide parents/patients.




Neurologie

Utilisation des corticostéroïdes dans la DMD :


    ●   Age d’initiation : l'expérience suggère que la meilleure amélioration des performances se voit
        avec l'introduction du médicament, soit avant, soit au moment de la ‘phase plateau’ des
        performances physiques de l’enfant (comme évaluées par testing fonctionnel séquentiel).
        Cette ‘phase plateau’ s’observe typiquement vers l'âge de 4 à 6 ans. Un léger gain fonctionnel
        est possible si l’initiation des stéroïdes est retardée vers la période proche de la perte de
        marche.

    ●   Posologie : la dose quotidienne la plus fréquemment utilisée est de 0.75 mg/kg/jour de
        prednisone/prednisolone et 0.9 mg/kg/jour de déflazacort. Les 2 molécules s’équivalent
        probablement en terme d’efficacité mais elles ont des profils légèrement différents en ce qui
        concerne les effets secondaires. Le déflazacort entraîne moins de gain de poids mais a un plus
        gros risque de provoquer des cataractes asymptomatiques. D'autres posologies sont
        suggérées pour réduire l'incidence des effets secondaires associés aux stéroïdes. Cela inclut
        des doses tous les 2 jours, des doses journalières moindres et des régimes intermittents (par
        exemple, 10 jours ‘on’/10 jours ‘off’ ; dose élevée les week-ends). Il est important de savoir
        que ces différentes posologies n'ont pas été comparées les unes avec les autres de sorte que
        leur efficacité relative à long terme reste inconnue.

    ●   Examens à réaliser avant de commencer les stéroïdes : l'immunité contre la varicelle (et dans
        les populations à haut risque, la tuberculose). Les rappels de vaccinations doivent être à jour.
        Parfois, il est bien de donner le rappel de 6 ans plus tôt si nécessaire.

    ●   Efficacité : contrôler l'efficacité nécessite d’examiner la fonction et la force musculaire (par
        exemple, tests fonctionnels chronométrés, score d’abilité motrice Hammersmith, score MRC de
        la force musculaire), la capacité vitale forcée et la perception de l’enfant et de ses parents sur
        la valeur du traitement.

    ●   Effets secondaires : la surveillance et la prophylaxie des effets secondaires prévisibles des
        stéroïdes devraient aller de pair (http:// enmc.org/workshop/?id=21&mid=88). Les effets
        secondaires principaux à surveiller sont les changements comportementaux, un retard de
        croissance, un gain de poids excessif, une suppression de l’immunité et de la fonction
        surrénalienne, l'ostéoporose, une alteration de la tolérance glucidique, une dyspepsie et des
        ulcères peptiques, une cataracte, et des changements cutanés. Il est dès lors important de
surveiller le poids, la taille, la tension artérielle, la tigette urinaire (glucose), les
    caractéristiques cushingoïdes, les changements de l'humeur, du comportement, de la
    personnalité, du transit gastro-intestinal et de la peau, le cristallin des yeux, les fractures
    osseuses, et les infections récurrentes.

●   Beaucoup d' effets secondaires peuvent être traités sans réduire la dose ou sans arrêter les
    corticostéroïdes. La surveillance du poids s’accompagnera d’un conseil et d’une aide
    diététique. Les changements comportementaux sont à prendre en charge par un psychologue.
    La densité minérale osseuse sera contrôlée par une surveillance de la fréquence de fractures.
    A éviter sont les traitements concomitants aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Enfin, les
    douleurs abdominales et les ulcères peptiques nécessitent un traitement anti-acide.

●   Réduire la dose : malgré les mesures prophylactiques certains événements peuvent exiger
    une réduction de la dose. Ils comprennent les changements comportementaux qui perturbent
    la vie familiale ou à l’école, un gain de poids de 25% ou au-delà du 3ème percentile de la
    ligne de base, un retard de croissance ou des alterations cutanées (par exemple. acné, stries,
    hirsutisme) difficilement acceptables pour l'enfant ou sa famille, une glycémie à jeûn de >110
    mg/dl (>6.1 mmol/l) ou >140 mg/dl (7.8 mmol/l) 2 heures après le repas, une fréquence
    exceptionnellement élevée d’infections, des symptômes gastro-intestinaux persistants
    (douleurs abdominales, brûlures d'estomac, saignements) en dépit d’un traitement anti-acide.

●   Arrêter les corticostéroïdes : des effets secondaires graves doivent amener à une réduction
    des corticostéroïdes. Les évènements qui peuvent le rendre nécessaire incluent des altérations
    sérieuses du comportement perturbant la vie en famille ou à l’école, un gain de poids, un
    manque de croissance ou des altérations cutanées inacceptables pour l’enfant ou sa famille
    malgré cette réduction de la dose, un diabète sucré défini par une glycémie à jeûn à >126
    mg/dl (7.0 mmol/l) ou une glycémie 2 heures après repas à >200 mg/dl (>11.1 mmol/l), ou
    une hypertension artérielle confirmée (la tension systolique dépasse de 15-30 mmHg le
    97ème percentile ou la tension diastolique dépasse de 10-30 mmHg le 97ème percentile pour
    la taille), une fréquence anormalement élevée d’infections à organismes rares à dose réduite
    de corticostéroïdes ou des symptômes gastro-intestinaux insuffisamment contrôlés par anti-
    acides et plus faible dose de corticostéroïdes.

●   Diminuer la dose : lorsque l’on décide de supprimer les corticostéroïdes, on ne peut le faire
    soudainement mais à doses dégressives. Il est suggéré de diminuer la dose à la ½ de la dose
    habituelle la première semaine, à un ¼ de la dose pendant la deuxième semaine, à un 1/8
    pendant la troisième semaine et d'arrêter ensuite.

●   Combien de temps faut-ilcontinuer le traitement aux stéroïdes? Continuer les stéroïdes après
    la perte de la marche est la règle dans quelques centres en raison de l'effet protecteur
    possible sur l'alignement de la colonne vertébrale et sur les fonctions respiratoire et
    cardiaque. A ce jour, il n'y a cependant aucune preuve d’un quelconque effet bénéfique de
    commencer les stéroïdes après la perte de la marche chez les patients stéroïdes-naïfs mais
    quelques patients notent une amélioration fonctionnelle ainsi que de la capacité vitale forcée.

●    Ressources d'information pour les patients fournies par l’European NeuroMuscular Centre
    (ENMC) (www.enmc.org/workshop/?id=21&mid=88), ainsi que par l'intermédiaire des
    associations nationales de patients.
GI-Nutrition

   ●   Un conseil diététique adéquat sera offert très tôt, centré sur les habitudes alimentaires saines
       pour le bénéfice de toute la famille avec comme éléments spécifiques le contrôle du poids,
       l’apport proportionné de calcium, de vitamine D et de sodium. Le contrôle de l'appétit au
       moment de l’introduction des corticostéroïdes est particulièrement important.

   ●   Le poids des garçons sans problème alimentaire est à mesurer 1 à 2 fois par an. S'il y a un
       souci de poids excessif ou insuffisant, il convient de les peser plus fréquemment. Les
       situations où des changements de poids sont prévisibles demandent également une
       surveillance accrue (par exemple, la perte de la marche, la période précédant une chirurgie
       majeure).

   ●   Le poids idéal d'un enfant est déterminé par sa taille et est influencé par la perte de masse
       corporelle maigre (comme dans la DMD). Suivre le poids et la taille d'un enfant sur un
       diagramme de percentiles permet de dépister un gain de poids excessif. L'index de masse
       corporelle (BMI) égale au poids divisé par le carré de la taille (kg/m, percentile ajusté à l'âge
       et au sexe) est une mesure d'obésité plus fiable et peut également être suivi sur un
       diagramme. Le jugement clinique, tenant compte de toute une série de questions telles que
       les aspects émotionnels, psychosociaux et familiaux influencera le conseil diététique.

   ●   Pour empêcher un gain de poids excessif, un diététicien sera impliqué au moment du
       diagnostic, à l’initiation des stéroïdes, à la perte de la marche et également si le poids est
       insuffisant.

   ●   En cas de surcharge pondérale il est préférable de viser une perte de poids de 0.5 kilogramme
       par mois, ou bien de veiller à une stabilisation au cas où une normalisation à long terme est
       préférable.

   ●   Les problèmes de malnutrition sont plus fréquents lorsque le jeune patient utilise un fauteuil
       roulant (vers 12-13 ans) et l’origine en est souvent multifactorielle. La première démarche est
       d’évaluer les habitudes alimentaires et d'optimiser les besoins énergétiques et protéiques.
       L’étape suivante en cas de malnutrition plus grave est le gavage pendant la nuit.

   ●   Le statut alimentaire est à examiner systématiquement avant toute chirurgie majeure, en
       particulier en cas de malnutrition. Les patients obèses sont particulièrement sensibles au
       dysfonctionnement respiratoire pendant le sommeil et peuvent bénéficier d’une étude de la
       saturation en oxygène pendant la nuit (oxymétrie nocturne) avant la chirurgie.

   ●   En particulier chez les garcons traités par stéroïdes, si le régime n'est pas proprement
       approvisionné en calcium et en vitamine D, il convient de les ajouter séparément pour
       atteindre la quantité recommandée de calcium (4-8 ans : 800 mg/jour ; 9-18 ans : 1300
       mg/jour) et vitamine D (400 UI/jour).

   ●   Aux stades ultérieurs de la maladie, les troubles de la déglutition, s’ils mènent aux fausses
       routes ou à une malnutrition, sont une indication pour envisager une alimentation par sonde
       nasogastrique ou par gastrostomie endoscopique percutanée (PEG).
Soins respiratoires

   ●   Surveillance respiratoire : la mesure régulière de la capacité vitale forcée (FVC : en valeurs
       absolues et en valeurs prédictives pour la taille, l'envergure des membres supérieurs, ou la
       longueur ulnaire) permet de documenter facilement l’évolution de la faiblesse des muscles
       respiratoires. Une fois que les signes cliniques d’hypoventilation nocturne apparaissent ou que
       l’on note une chute de la FVC à 1.25 l ou <40% de sa valeur prédite, la réalisation
       d’oxymétries nocturnes successives permet de confirmer l’installation d’une insuffisance
       respiratoire nocturne. Ceci peut être fait facilement à domicile avec l’aide de petits appareils
       portables. Ces symptômes sont à rechercher également à chaque consultation.

   ●   Surveillance de l'efficacité de la toux : la mesure périodique du ‘peak cough flow’ (PCF)
       permettra de surveiller l'efficacité de la toux. Les méthodes permettant d'augmenter
       l’efficacité de la toux telles que la ‘toux assistée’, les techniques de ‘recrutement de volume’,
       la ‘cough assist machine’ seront considérées quand le PCF est inférieur à 270 l/min chez les
       patients non-ambulants et débutés avant que le PCF n’atteigne une valeur inférieure à 160
       l/min.

   ●   Prophylaxie des infections des voies respiratoires : une fois que la FVC d'un patient commence
       à diminuer, les garçons sont susceptibles de developper des infections des voies respiratoires
       et devront bénéficier d’une vaccination contre la grippe, la coqueluche, et le pneumocoque.

   ●   Gestion des infections des voies respiratoires : lors d’une infection respiratoire chez un patient
       dont la toux est inefficace, des antibiotiques seront rapidement administrés. De la
       kinésithérapie respiratoire telle que le drainage postural et la ‘toux assistée’ lui sera enseignée
       lorsque sa toux est inefficace et sera complétée au besoin avec la ‘cough assist machine’ ou
       d'autres techniques de recrutement de volume telle que la respiration glossopharyngée.

   ●   Gestion de l’hypoventilation nocturne : il convient de demander les symptômes
       d’hypoventilation nocturne à chaque consultation. L’hypoventilation nocturne symptomatique
       est une indication de mise en place d’une ventilation nocturne non-invasive (VNI). La VNI est
       également à considérer si l'oxy-capnométrie nocturne ou la polysomnographie met en
       evidence une SaO2 basse ou une pCO2 élevée.

   ●   L’extension de la ventilation nocturne à la période diurne est à considérer si le patient
       présente une pCO2 élevée ou une SaO2 élevée. Un confort accru du patient est obtenu grace
       à l’utilisation de la ventilation intermittente à pression positive avec embout buccal.

   ●   Le patient et son entourage bénéficieront d’une formation adaptée et régulière qui fera partie
       intégrante du traitement. Une surveillance des complications de la VNI (par exemple, fuites
       d'air, distension gastrique, sécheresse des muqueuses, déformation faciale) est nécessaire.

   ●   Les approches anesthésiologiques seront adaptées afin de réduire au minimum le risque de
       dépression respiratoire per- et postopératoire et de complications cardiovasculaires. Parfois,
       un monitorage invasif ainsi qu’une admission aux soins intensifs seront nécessaires. Des
       relaxants musculaires dépolarisants sont à éviter en raison du risque d’hyperkaliémie.
Soins cardiaques
   ●   Surveillance : les examens cardiaques (échographie cardiaque et ECG) sont indiqués tous les
       2 ans à partir du diagnostic jusqu’à l’âge de 10 ans, ensuite annuellement ou plus
       fréquemment, si des anomalies sont détectées. Un bilan cardiaque sera réalisé à tout âge
       avant une anesthésie générale. L’IRM cardiaque peut s’avérer utile chez les patients
       présentant une fenêtre échographique acoustique limitée.

   ●   Les anomalies du rythme cardiaque sont à prendre en charge. La surveillance régulière par
       Holter sera réalisée chez les patients présentant un dysfonctionnement cardiaque.

   ●   Prophylaxie : les ACE inhibiteurs sont indiqués dès la mise en évidence d’une détérioration
       infraclinique de la fonction cardiaque détectée par échographie. Une étude à long terme
       suggère même qu'une introduction plus précoce d'un ACE inhibiteur empêche la détérioration
       ultérieure de la fonction cardiaque. Le traitement prophylactique précoce avec des ACE
       inhibiteurs à un stade préclinique du dysfonctionnement cardiaque est donc recommandé par
       plusieurs centres chez les patients de 5 à 10 ans, bien qu'il n’existe, pour le moment, aucun
       consensus général à ce sujet.

   ●   Traitement : il dépend du type et de la sévérité de la cardiomyopathie. La cardiomyopathie
       dilatée est la forme la plus fréquente. Des ACE inhibiteurs et des bèta-blocquants
       simultanément ou des ACE inhibiteurs en premier choix, éventuellement suivis par des bèta-
       blocquants, seront instaurés en présence d’anomalies progressives avec l'adjonction d’un
       diurétique ou d’autres médicaments lors de l’apparition d’une insuffisance cardiaque. La
       thérapie d'anti-coagulation sera considérée pour les patients présentant un dysfonctionnement
       cardiaque grave afin de prévenir une thrombose ou une embolie.

   ●   Étape arythmogène : les arythmies ventriculaires apparaissent à un stade avancé de la
       dystrophinopathie cardiaque. Les extrasystoles ventriculaires prématurées et isolées n'exigent
       aucun traitement mais il est important de surveiller attentivement la condition cardiaque.
       L’apparition d’arythmies ventriculaires importantes nécessite un traitement prolongé par
       amiodarone (400 mg à 1 g par jour) tout en surveillant attentivement la fonction thyroïdienne.

   ●   Les patients porteurs de la maladie bénéficieront d’examens cardiaques (échographie et ECG)
       tous les cinq ans ou plus fréquemment si des anomalies sont mises en évidence.
Orthopédie

   ●   Appareillage : chez les enfants ambulants, des attelles de nuit seront prescrites lorsqu’il
       apparaît une perte de dorsiflexion à la cheville, lors d’une perte du niveau normal de
       dorsiflexion et certainement avant que le pied soit bloqué en position plantigrade. Durant la
       journée, le port d’attelles n’est pas recommandé avant la perte de la marche.

   ●   Chez les enfants non-ambulants : le port d’attelles est recommandé pour éviter le
       développement de rétractions douloureuses qui ont un impact négatif sur la posture. Certains
       enfants tireront avantage de ténotomies mais le port d’attelles reste toujours nécessaire après
       toute chirurgie.

   ●   Les attelles du genou et de la cheville ont pour objectif de retarder le développement des
       rétractions et de prolonger la déambulation. Les armatures ou les “marcheurs debout de
       pivot” (swivel walkers) peuvent retarder le développement des rétractions chez les enfants
       non-ambulants.

   ●   La déformation de la colonne chez le patient atteint de la DMD débute précocément chez les
       jeunes adolescents s’ils n’ont pas été traités au long cours par des corticostéroïdes. Une
       chirurgie de fusion peut être recommandée dès que l'on démontre une progression de la
       scoliose et que l'angle de Cobb dépasse 25 à 30 degrés.



Psychosocial


   ●   Le patient et sa famille bénéficieront d’une visite à domicile au moment du diagnostic afin de
       les aider à gérer les problèmes émotionnels et pratiques liés à l’annonce du diagnostic. Par
       exemple, les sentiments de perte, de culpabilité et de colère. Expliquer la maladie à l'enfant et
       à ses frères et soeurs est également très important. Les questions pratiques concernant
       l'accès au domicile, l'école, les loisirs et les barrières à l'autonomie seront à aborder.

   ●   Un soutien social (information, recommandation et conseil) et psychologique sera offert au
       moment des changements et des crises. Par exemple, le désir d’une autre grossesse, les
       questions de déplacement et d’adaptation du domicile liées à la perte de la marche, les
       questions par rapport aux gestes chirurgicaux, les difficultés cardiaques et respiratoires, le
       passage à l'université ou à l’emploi, la fin de vie.

   ●   Un soutien psychologique sera offert aux enfants affectés et à leurs familles durant les
       périodes de difficultés émotionnelles et comportementales.

   ●   Les troubles de l’apprentissage ou les symptômes apparentés à l’autisme sont à identifier
       précocément et des recommandations seront données aux parents et aux éducateurs afin de
       mieux encadrer et accompagner les patients dans leurs difficultés.
Réadaptation

  ●   Des évaluations neurologiques, respiratoires et cardiaques annuelles seront idéalement
      coordonnées par l'intermédiaire du centre de réadaptation de la DMD.

  ●   Dès le diagnostic, les garçons seront évalués une à deux fois par an par des thérapeutes
      (kinésithérapeutes et ergothérapeute) ayant une réelle expérience des maladies
      neuromusculaires. L'intervalle entre les évaluations dépend de l'âge du garçon, de la
      progression de la maladie et de ses capacités fonctionnelles.

  ●   Le but des évaluations est d'établir un plan d’intervention pour que l'enfant optimise ses
      capacités physiques, sociales et intellectuelles. Le plan veillera à ce que les professionnels et
      les parents soient au courant des évènements et de l’évolutivité par étapes de la maladie. Une
      évaluation des capacités physiques sera répétée à intervalles réguliers afin de suivre la
      progression de la maladie.

  ●   Les objectifs principaux du kinésithérapeute et de l’ergothérapeute sont d’encourager l'activité
      et d’améliorer la fonction motrice. Ceci inclut des interventions pour retarder ou réduire les
      complications dues à la dégradation de la force musculaire, des recommendations concernant
      les activités, les adaptations et les ajustements permettant aux patients de vivre, à tout âge,
      une vie socialement active avec sa famille et ses amis.

  ●   La visite annuelle à domicile réalisée par l’équipe multidisciplinaire du centre de référence
      DMD est recommandée afin de soutenir le patient et sa famille d’une part et l'équipe locale
      (kinésithérapeute, ergothérapeute, assistant social et enseignants) d’autre part.

  ●   Exercices : des exercices physiques d’endurance ne seront pas prescrits car il n'existe aucune
      preuve de leur utilité; ils pourraient même accélérer les dommages musculaires. Les exercices
      actifs d’intensité modérée, en particulier en piscine (hydrothérapie), sont recommandés. Les
      enfants qui prennent des stéroïdes peuvent acquérir des aptitudes motrices supplémentaires
      telles que l’utilisation du vélo, ce qui encourage le jeu et l'interaction autonome avec les pairs.

  ●   Fauteuils roulants : ils seront prescrits pour améliorer la mobilité et l'autonomie. Des fauteuils
      roulants électriques adaptés individuellement à chaque patient (plan d’inclinaison variable,
      repose-tête) seront fournis le plus tôt possible afin d’éviter des rétractions posturales et une
      mauvaise position assise.

  ●   Des cours annuels et centralisés pour les jeunes et les adultes atteints de la DMD ainsi que
      pour leurs familles sont recommandés et dispensés par les associations nationales de patients
      en collaboration avec les centres neuromusculaires.
Soins dentaires

   ●   Les garçons avec DMD verront un dentiste avec une expérience suffisante et une
       connaissance détaillée de la maladie, de préférence dans un centre spécialisé. La mission du
       dentiste sera d’offrir un traitement de haute qualité et une dentition saine. Le dentiste sera la
       personne ressource pour les familles et le dentiste de proximité. Il se souciera des différences
       spécifiques du développement dentaire et squelettique des garçons atteints de la DMD et
       collaborera avec un orthodontiste bien informé et expérimenté.

   ●   Les soins dentaires se basent sur des mesures prophylactiques en vue de maintenir une
       bonne hygiène orale et dentaire.

   ●   Les dispositifs et les aides techniques individuellement adaptés pour l'hygiène orale sont d'une
       importance toute particulière quand la force musculaire des mains, des bras et du cou du
       patient commence à diminuer.



Références principales

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Duboc D, Meune C, Pierre B, et al. Perindopril preventive treatment on mortaslity in Duchenne
msucular dystrophy: 10 years´follow-up. American Heart Journal 2007;154:5962602.

American Thoracic Society consensus conference (Finder JD, chair). Respiratory care of the patient
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  • 1. ”Standards of care” pour la dystrophie musculaire de Duchenne - Brèves recommandations TREAT-NMD Introduction Ce document est un bref résumé des recommandations TREAT-NMD pour les normes de soins (Standards of Care, SOC) par rapport au diagnostic et à la prise en charge de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Une première ébauche de texte, basée sur les directives déjà disponibles et publiées (voir Références principales), a été mise à jour après discussion au sein de groupes d'experts au niveau des secteurs suivants : Diagnostic, Neurologie, GI-Nutrition, Soins respiratoires, Soins cardiaques, Orthopédie, Psychosocial, Réadaptation et Soins dentaires. Le but de ces brèves recommandations de SOC pour la DMD est de permettre la diffusion rapide des connaissances actuelles dans ce domaine tout en attendant les recommandations plus détaillées actuellement élaborées par le US Center for Disease Control (CDC) en collaboration avec TREAT-NMD. Les directives actuelles sont à considérer comme opinion experte, et ne sont pas basées sur des processus de révision systématique, bien qu'une approche ‘evidence-based’ ait guidé le travail. La faisabilité de suivre les recommandations peut considérablement varier entre les différents pays et régions. Or, même dans les régions où il n'est actuellement ps possible de suivre ces directives, elles peuvent servir d’objectifs à atteindre. Le présent document, les recommandations du CDC et les références clef liées au SOC pour la DMD seront publiées dans la section SOC du site web de TREAT-NMD (www.treat-nmd.eu/soc). Diagnostic de la DMD ● Examen clinique : il importe d’observer comment l'enfant essaie de courir, de sauter, de monter les escaliers et de se lever du sol. Les symptômes caractéristiques comportent une démarche anormale avec chutes fréquentes, difficultés pour se lever du sol, pour marcher sur la pointe des pieds et une pseudohypertrophie des mollets. L'examen peut montrer des réflexes myotatiques diminués ou abolis et généralement une manoeuvre de Gowers positive, c. à. d. le besoin d’utiliser les bras en poussant avec les mains sur les cuisses pour se mettre debout à partir de la position couchée. Les signes de faiblesse musculaire proximale se détectent beaucoup plus facilement en faisant marcher le patient dans le couloir que dans le cabinet de consultation. ● Créatine kinase sérique (CK) : l'augmentation massive de la CK (au moins x 10-20 et souvent beaucoup plus) est aspécifique mais toujours présente. La découverte d'un niveau élevé de CK incitera le médecin à orienter l’enfant impérativement vers un spécialiste pour confirmation du diagnostic. Les cliniciens devraient être informés de l'association d’une augmentation non- hépatique des GOT et GPT dans la DMD. L'augmentation inattendue de ces enzymes doit faire soupçonner un taux élevé de CK. ● Une analyse génétique est indiquée. Une délétion du gène de la dystrophine est trouvée dans environ 70% des cas, une duplication dans environ 6% et dans les autres cas il y a une mutation ponctuelle. Les analyses génétiques facilement disponibles pour la DMD ne sont pas toujours approfondies et un résultat négatif de l'analyse initiale n'exclut pas la maladie. Il est très important de comprendre la signification du résultat des analyses offertes par un laboratoire donné et surtout ses limites. La contribution d’un laboratoire spécialisé peut s’avérer nécessaire. Un diagnostic de laboratoire est possible dans > 95% des cas.
  • 2. Biopsie musculaire : les signes habituels de dystrophie musculaire s’y obervent, y compris la dégénération de fibres musculaires, la régénération musculaire, et l’augmentation du tissu connectif et graisseux. L'analyse de la dystrophine sur les coupes histologiques sera toujours anormale et offre la perspective de confirmer le diagnostic par analyse génétique. Celle-ci doit être suivie d’un dépistage génétique moléculaire afin de pouvoir offrir un conseil génétique à d'autres membres de la famille. ● Un élément à part entière du processus diagnostique comporte la détermination du statut porteur de la mère par un dépistage génétique moléculaire. Même si la maladie est due à une nouvelle mutation, il y a un risque moyen de 10% de répétition dû à un mosaïcisme germinal. Un statut porteur est également à déterminer chez les soeurs et les tantes maternelles à un âge reproducteur si la mère porte la mutation. ● Aide : dans la période du diagnostic il est utile de proposer un contact avec un membre de l’équipe neuromusculaire à qui la famille peut faire appel. Par exemple, pour des renseignements sur les groupes d’entre-aide parents/patients. Neurologie Utilisation des corticostéroïdes dans la DMD : ● Age d’initiation : l'expérience suggère que la meilleure amélioration des performances se voit avec l'introduction du médicament, soit avant, soit au moment de la ‘phase plateau’ des performances physiques de l’enfant (comme évaluées par testing fonctionnel séquentiel). Cette ‘phase plateau’ s’observe typiquement vers l'âge de 4 à 6 ans. Un léger gain fonctionnel est possible si l’initiation des stéroïdes est retardée vers la période proche de la perte de marche. ● Posologie : la dose quotidienne la plus fréquemment utilisée est de 0.75 mg/kg/jour de prednisone/prednisolone et 0.9 mg/kg/jour de déflazacort. Les 2 molécules s’équivalent probablement en terme d’efficacité mais elles ont des profils légèrement différents en ce qui concerne les effets secondaires. Le déflazacort entraîne moins de gain de poids mais a un plus gros risque de provoquer des cataractes asymptomatiques. D'autres posologies sont suggérées pour réduire l'incidence des effets secondaires associés aux stéroïdes. Cela inclut des doses tous les 2 jours, des doses journalières moindres et des régimes intermittents (par exemple, 10 jours ‘on’/10 jours ‘off’ ; dose élevée les week-ends). Il est important de savoir que ces différentes posologies n'ont pas été comparées les unes avec les autres de sorte que leur efficacité relative à long terme reste inconnue. ● Examens à réaliser avant de commencer les stéroïdes : l'immunité contre la varicelle (et dans les populations à haut risque, la tuberculose). Les rappels de vaccinations doivent être à jour. Parfois, il est bien de donner le rappel de 6 ans plus tôt si nécessaire. ● Efficacité : contrôler l'efficacité nécessite d’examiner la fonction et la force musculaire (par exemple, tests fonctionnels chronométrés, score d’abilité motrice Hammersmith, score MRC de la force musculaire), la capacité vitale forcée et la perception de l’enfant et de ses parents sur la valeur du traitement. ● Effets secondaires : la surveillance et la prophylaxie des effets secondaires prévisibles des stéroïdes devraient aller de pair (http:// enmc.org/workshop/?id=21&mid=88). Les effets secondaires principaux à surveiller sont les changements comportementaux, un retard de croissance, un gain de poids excessif, une suppression de l’immunité et de la fonction surrénalienne, l'ostéoporose, une alteration de la tolérance glucidique, une dyspepsie et des ulcères peptiques, une cataracte, et des changements cutanés. Il est dès lors important de
  • 3. surveiller le poids, la taille, la tension artérielle, la tigette urinaire (glucose), les caractéristiques cushingoïdes, les changements de l'humeur, du comportement, de la personnalité, du transit gastro-intestinal et de la peau, le cristallin des yeux, les fractures osseuses, et les infections récurrentes. ● Beaucoup d' effets secondaires peuvent être traités sans réduire la dose ou sans arrêter les corticostéroïdes. La surveillance du poids s’accompagnera d’un conseil et d’une aide diététique. Les changements comportementaux sont à prendre en charge par un psychologue. La densité minérale osseuse sera contrôlée par une surveillance de la fréquence de fractures. A éviter sont les traitements concomitants aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Enfin, les douleurs abdominales et les ulcères peptiques nécessitent un traitement anti-acide. ● Réduire la dose : malgré les mesures prophylactiques certains événements peuvent exiger une réduction de la dose. Ils comprennent les changements comportementaux qui perturbent la vie familiale ou à l’école, un gain de poids de 25% ou au-delà du 3ème percentile de la ligne de base, un retard de croissance ou des alterations cutanées (par exemple. acné, stries, hirsutisme) difficilement acceptables pour l'enfant ou sa famille, une glycémie à jeûn de >110 mg/dl (>6.1 mmol/l) ou >140 mg/dl (7.8 mmol/l) 2 heures après le repas, une fréquence exceptionnellement élevée d’infections, des symptômes gastro-intestinaux persistants (douleurs abdominales, brûlures d'estomac, saignements) en dépit d’un traitement anti-acide. ● Arrêter les corticostéroïdes : des effets secondaires graves doivent amener à une réduction des corticostéroïdes. Les évènements qui peuvent le rendre nécessaire incluent des altérations sérieuses du comportement perturbant la vie en famille ou à l’école, un gain de poids, un manque de croissance ou des altérations cutanées inacceptables pour l’enfant ou sa famille malgré cette réduction de la dose, un diabète sucré défini par une glycémie à jeûn à >126 mg/dl (7.0 mmol/l) ou une glycémie 2 heures après repas à >200 mg/dl (>11.1 mmol/l), ou une hypertension artérielle confirmée (la tension systolique dépasse de 15-30 mmHg le 97ème percentile ou la tension diastolique dépasse de 10-30 mmHg le 97ème percentile pour la taille), une fréquence anormalement élevée d’infections à organismes rares à dose réduite de corticostéroïdes ou des symptômes gastro-intestinaux insuffisamment contrôlés par anti- acides et plus faible dose de corticostéroïdes. ● Diminuer la dose : lorsque l’on décide de supprimer les corticostéroïdes, on ne peut le faire soudainement mais à doses dégressives. Il est suggéré de diminuer la dose à la ½ de la dose habituelle la première semaine, à un ¼ de la dose pendant la deuxième semaine, à un 1/8 pendant la troisième semaine et d'arrêter ensuite. ● Combien de temps faut-ilcontinuer le traitement aux stéroïdes? Continuer les stéroïdes après la perte de la marche est la règle dans quelques centres en raison de l'effet protecteur possible sur l'alignement de la colonne vertébrale et sur les fonctions respiratoire et cardiaque. A ce jour, il n'y a cependant aucune preuve d’un quelconque effet bénéfique de commencer les stéroïdes après la perte de la marche chez les patients stéroïdes-naïfs mais quelques patients notent une amélioration fonctionnelle ainsi que de la capacité vitale forcée. ● Ressources d'information pour les patients fournies par l’European NeuroMuscular Centre (ENMC) (www.enmc.org/workshop/?id=21&mid=88), ainsi que par l'intermédiaire des associations nationales de patients.
  • 4. GI-Nutrition ● Un conseil diététique adéquat sera offert très tôt, centré sur les habitudes alimentaires saines pour le bénéfice de toute la famille avec comme éléments spécifiques le contrôle du poids, l’apport proportionné de calcium, de vitamine D et de sodium. Le contrôle de l'appétit au moment de l’introduction des corticostéroïdes est particulièrement important. ● Le poids des garçons sans problème alimentaire est à mesurer 1 à 2 fois par an. S'il y a un souci de poids excessif ou insuffisant, il convient de les peser plus fréquemment. Les situations où des changements de poids sont prévisibles demandent également une surveillance accrue (par exemple, la perte de la marche, la période précédant une chirurgie majeure). ● Le poids idéal d'un enfant est déterminé par sa taille et est influencé par la perte de masse corporelle maigre (comme dans la DMD). Suivre le poids et la taille d'un enfant sur un diagramme de percentiles permet de dépister un gain de poids excessif. L'index de masse corporelle (BMI) égale au poids divisé par le carré de la taille (kg/m, percentile ajusté à l'âge et au sexe) est une mesure d'obésité plus fiable et peut également être suivi sur un diagramme. Le jugement clinique, tenant compte de toute une série de questions telles que les aspects émotionnels, psychosociaux et familiaux influencera le conseil diététique. ● Pour empêcher un gain de poids excessif, un diététicien sera impliqué au moment du diagnostic, à l’initiation des stéroïdes, à la perte de la marche et également si le poids est insuffisant. ● En cas de surcharge pondérale il est préférable de viser une perte de poids de 0.5 kilogramme par mois, ou bien de veiller à une stabilisation au cas où une normalisation à long terme est préférable. ● Les problèmes de malnutrition sont plus fréquents lorsque le jeune patient utilise un fauteuil roulant (vers 12-13 ans) et l’origine en est souvent multifactorielle. La première démarche est d’évaluer les habitudes alimentaires et d'optimiser les besoins énergétiques et protéiques. L’étape suivante en cas de malnutrition plus grave est le gavage pendant la nuit. ● Le statut alimentaire est à examiner systématiquement avant toute chirurgie majeure, en particulier en cas de malnutrition. Les patients obèses sont particulièrement sensibles au dysfonctionnement respiratoire pendant le sommeil et peuvent bénéficier d’une étude de la saturation en oxygène pendant la nuit (oxymétrie nocturne) avant la chirurgie. ● En particulier chez les garcons traités par stéroïdes, si le régime n'est pas proprement approvisionné en calcium et en vitamine D, il convient de les ajouter séparément pour atteindre la quantité recommandée de calcium (4-8 ans : 800 mg/jour ; 9-18 ans : 1300 mg/jour) et vitamine D (400 UI/jour). ● Aux stades ultérieurs de la maladie, les troubles de la déglutition, s’ils mènent aux fausses routes ou à une malnutrition, sont une indication pour envisager une alimentation par sonde nasogastrique ou par gastrostomie endoscopique percutanée (PEG).
  • 5. Soins respiratoires ● Surveillance respiratoire : la mesure régulière de la capacité vitale forcée (FVC : en valeurs absolues et en valeurs prédictives pour la taille, l'envergure des membres supérieurs, ou la longueur ulnaire) permet de documenter facilement l’évolution de la faiblesse des muscles respiratoires. Une fois que les signes cliniques d’hypoventilation nocturne apparaissent ou que l’on note une chute de la FVC à 1.25 l ou <40% de sa valeur prédite, la réalisation d’oxymétries nocturnes successives permet de confirmer l’installation d’une insuffisance respiratoire nocturne. Ceci peut être fait facilement à domicile avec l’aide de petits appareils portables. Ces symptômes sont à rechercher également à chaque consultation. ● Surveillance de l'efficacité de la toux : la mesure périodique du ‘peak cough flow’ (PCF) permettra de surveiller l'efficacité de la toux. Les méthodes permettant d'augmenter l’efficacité de la toux telles que la ‘toux assistée’, les techniques de ‘recrutement de volume’, la ‘cough assist machine’ seront considérées quand le PCF est inférieur à 270 l/min chez les patients non-ambulants et débutés avant que le PCF n’atteigne une valeur inférieure à 160 l/min. ● Prophylaxie des infections des voies respiratoires : une fois que la FVC d'un patient commence à diminuer, les garçons sont susceptibles de developper des infections des voies respiratoires et devront bénéficier d’une vaccination contre la grippe, la coqueluche, et le pneumocoque. ● Gestion des infections des voies respiratoires : lors d’une infection respiratoire chez un patient dont la toux est inefficace, des antibiotiques seront rapidement administrés. De la kinésithérapie respiratoire telle que le drainage postural et la ‘toux assistée’ lui sera enseignée lorsque sa toux est inefficace et sera complétée au besoin avec la ‘cough assist machine’ ou d'autres techniques de recrutement de volume telle que la respiration glossopharyngée. ● Gestion de l’hypoventilation nocturne : il convient de demander les symptômes d’hypoventilation nocturne à chaque consultation. L’hypoventilation nocturne symptomatique est une indication de mise en place d’une ventilation nocturne non-invasive (VNI). La VNI est également à considérer si l'oxy-capnométrie nocturne ou la polysomnographie met en evidence une SaO2 basse ou une pCO2 élevée. ● L’extension de la ventilation nocturne à la période diurne est à considérer si le patient présente une pCO2 élevée ou une SaO2 élevée. Un confort accru du patient est obtenu grace à l’utilisation de la ventilation intermittente à pression positive avec embout buccal. ● Le patient et son entourage bénéficieront d’une formation adaptée et régulière qui fera partie intégrante du traitement. Une surveillance des complications de la VNI (par exemple, fuites d'air, distension gastrique, sécheresse des muqueuses, déformation faciale) est nécessaire. ● Les approches anesthésiologiques seront adaptées afin de réduire au minimum le risque de dépression respiratoire per- et postopératoire et de complications cardiovasculaires. Parfois, un monitorage invasif ainsi qu’une admission aux soins intensifs seront nécessaires. Des relaxants musculaires dépolarisants sont à éviter en raison du risque d’hyperkaliémie.
  • 6. Soins cardiaques ● Surveillance : les examens cardiaques (échographie cardiaque et ECG) sont indiqués tous les 2 ans à partir du diagnostic jusqu’à l’âge de 10 ans, ensuite annuellement ou plus fréquemment, si des anomalies sont détectées. Un bilan cardiaque sera réalisé à tout âge avant une anesthésie générale. L’IRM cardiaque peut s’avérer utile chez les patients présentant une fenêtre échographique acoustique limitée. ● Les anomalies du rythme cardiaque sont à prendre en charge. La surveillance régulière par Holter sera réalisée chez les patients présentant un dysfonctionnement cardiaque. ● Prophylaxie : les ACE inhibiteurs sont indiqués dès la mise en évidence d’une détérioration infraclinique de la fonction cardiaque détectée par échographie. Une étude à long terme suggère même qu'une introduction plus précoce d'un ACE inhibiteur empêche la détérioration ultérieure de la fonction cardiaque. Le traitement prophylactique précoce avec des ACE inhibiteurs à un stade préclinique du dysfonctionnement cardiaque est donc recommandé par plusieurs centres chez les patients de 5 à 10 ans, bien qu'il n’existe, pour le moment, aucun consensus général à ce sujet. ● Traitement : il dépend du type et de la sévérité de la cardiomyopathie. La cardiomyopathie dilatée est la forme la plus fréquente. Des ACE inhibiteurs et des bèta-blocquants simultanément ou des ACE inhibiteurs en premier choix, éventuellement suivis par des bèta- blocquants, seront instaurés en présence d’anomalies progressives avec l'adjonction d’un diurétique ou d’autres médicaments lors de l’apparition d’une insuffisance cardiaque. La thérapie d'anti-coagulation sera considérée pour les patients présentant un dysfonctionnement cardiaque grave afin de prévenir une thrombose ou une embolie. ● Étape arythmogène : les arythmies ventriculaires apparaissent à un stade avancé de la dystrophinopathie cardiaque. Les extrasystoles ventriculaires prématurées et isolées n'exigent aucun traitement mais il est important de surveiller attentivement la condition cardiaque. L’apparition d’arythmies ventriculaires importantes nécessite un traitement prolongé par amiodarone (400 mg à 1 g par jour) tout en surveillant attentivement la fonction thyroïdienne. ● Les patients porteurs de la maladie bénéficieront d’examens cardiaques (échographie et ECG) tous les cinq ans ou plus fréquemment si des anomalies sont mises en évidence.
  • 7. Orthopédie ● Appareillage : chez les enfants ambulants, des attelles de nuit seront prescrites lorsqu’il apparaît une perte de dorsiflexion à la cheville, lors d’une perte du niveau normal de dorsiflexion et certainement avant que le pied soit bloqué en position plantigrade. Durant la journée, le port d’attelles n’est pas recommandé avant la perte de la marche. ● Chez les enfants non-ambulants : le port d’attelles est recommandé pour éviter le développement de rétractions douloureuses qui ont un impact négatif sur la posture. Certains enfants tireront avantage de ténotomies mais le port d’attelles reste toujours nécessaire après toute chirurgie. ● Les attelles du genou et de la cheville ont pour objectif de retarder le développement des rétractions et de prolonger la déambulation. Les armatures ou les “marcheurs debout de pivot” (swivel walkers) peuvent retarder le développement des rétractions chez les enfants non-ambulants. ● La déformation de la colonne chez le patient atteint de la DMD débute précocément chez les jeunes adolescents s’ils n’ont pas été traités au long cours par des corticostéroïdes. Une chirurgie de fusion peut être recommandée dès que l'on démontre une progression de la scoliose et que l'angle de Cobb dépasse 25 à 30 degrés. Psychosocial ● Le patient et sa famille bénéficieront d’une visite à domicile au moment du diagnostic afin de les aider à gérer les problèmes émotionnels et pratiques liés à l’annonce du diagnostic. Par exemple, les sentiments de perte, de culpabilité et de colère. Expliquer la maladie à l'enfant et à ses frères et soeurs est également très important. Les questions pratiques concernant l'accès au domicile, l'école, les loisirs et les barrières à l'autonomie seront à aborder. ● Un soutien social (information, recommandation et conseil) et psychologique sera offert au moment des changements et des crises. Par exemple, le désir d’une autre grossesse, les questions de déplacement et d’adaptation du domicile liées à la perte de la marche, les questions par rapport aux gestes chirurgicaux, les difficultés cardiaques et respiratoires, le passage à l'université ou à l’emploi, la fin de vie. ● Un soutien psychologique sera offert aux enfants affectés et à leurs familles durant les périodes de difficultés émotionnelles et comportementales. ● Les troubles de l’apprentissage ou les symptômes apparentés à l’autisme sont à identifier précocément et des recommandations seront données aux parents et aux éducateurs afin de mieux encadrer et accompagner les patients dans leurs difficultés.
  • 8. Réadaptation ● Des évaluations neurologiques, respiratoires et cardiaques annuelles seront idéalement coordonnées par l'intermédiaire du centre de réadaptation de la DMD. ● Dès le diagnostic, les garçons seront évalués une à deux fois par an par des thérapeutes (kinésithérapeutes et ergothérapeute) ayant une réelle expérience des maladies neuromusculaires. L'intervalle entre les évaluations dépend de l'âge du garçon, de la progression de la maladie et de ses capacités fonctionnelles. ● Le but des évaluations est d'établir un plan d’intervention pour que l'enfant optimise ses capacités physiques, sociales et intellectuelles. Le plan veillera à ce que les professionnels et les parents soient au courant des évènements et de l’évolutivité par étapes de la maladie. Une évaluation des capacités physiques sera répétée à intervalles réguliers afin de suivre la progression de la maladie. ● Les objectifs principaux du kinésithérapeute et de l’ergothérapeute sont d’encourager l'activité et d’améliorer la fonction motrice. Ceci inclut des interventions pour retarder ou réduire les complications dues à la dégradation de la force musculaire, des recommendations concernant les activités, les adaptations et les ajustements permettant aux patients de vivre, à tout âge, une vie socialement active avec sa famille et ses amis. ● La visite annuelle à domicile réalisée par l’équipe multidisciplinaire du centre de référence DMD est recommandée afin de soutenir le patient et sa famille d’une part et l'équipe locale (kinésithérapeute, ergothérapeute, assistant social et enseignants) d’autre part. ● Exercices : des exercices physiques d’endurance ne seront pas prescrits car il n'existe aucune preuve de leur utilité; ils pourraient même accélérer les dommages musculaires. Les exercices actifs d’intensité modérée, en particulier en piscine (hydrothérapie), sont recommandés. Les enfants qui prennent des stéroïdes peuvent acquérir des aptitudes motrices supplémentaires telles que l’utilisation du vélo, ce qui encourage le jeu et l'interaction autonome avec les pairs. ● Fauteuils roulants : ils seront prescrits pour améliorer la mobilité et l'autonomie. Des fauteuils roulants électriques adaptés individuellement à chaque patient (plan d’inclinaison variable, repose-tête) seront fournis le plus tôt possible afin d’éviter des rétractions posturales et une mauvaise position assise. ● Des cours annuels et centralisés pour les jeunes et les adultes atteints de la DMD ainsi que pour leurs familles sont recommandés et dispensés par les associations nationales de patients en collaboration avec les centres neuromusculaires.
  • 9. Soins dentaires ● Les garçons avec DMD verront un dentiste avec une expérience suffisante et une connaissance détaillée de la maladie, de préférence dans un centre spécialisé. La mission du dentiste sera d’offrir un traitement de haute qualité et une dentition saine. Le dentiste sera la personne ressource pour les familles et le dentiste de proximité. Il se souciera des différences spécifiques du développement dentaire et squelettique des garçons atteints de la DMD et collaborera avec un orthodontiste bien informé et expérimenté. ● Les soins dentaires se basent sur des mesures prophylactiques en vue de maintenir une bonne hygiène orale et dentaire. ● Les dispositifs et les aides techniques individuellement adaptés pour l'hygiène orale sont d'une importance toute particulière quand la force musculaire des mains, des bras et du cou du patient commence à diminuer. Références principales Bushby K, Muntoni F, Urtizberea A, Hughes R, Griggs R. Report on the 124th ENMC International Workshop. Treatment of Duchenne muscular dystrophy; defining the gold standards of management in the use of corticosteroids. 2-4 April 2004, Naarden, The Netherlands. Neuromuscular Disorders 2004; 4:526-34 Bushby K, Bourke J, Bullock R, Eagle M, Gibson M, and Quinby J. The multidisciplinary management of Duchenne muscular dystrophy. Current Paediatrics 2005; 15: 292-300 Cardiovascular Health Supervision for Individuals Affected by Duchenne or Becker muscular dystrophy. Section on Cardiology and Cardiac Surgery. Pediatrics 2005;116;1569-1573. Quinlivan R, Roper H, Davie M, Shaw NJ, McDonagh J, Bushby K. Report of a Muscular Dystrophy Camapign funded workshop Birmingham, UK, January 16th 2004. Osteoporosis in Duchenne muscular dystrophy; its prevalence, treatment and prevention. Neuromuscular Disorders 2005; 15:72-79 Duboc D, Meune C, Pierre B, et al. Perindopril preventive treatment on mortaslity in Duchenne msucular dystrophy: 10 years´follow-up. American Heart Journal 2007;154:5962602. American Thoracic Society consensus conference (Finder JD, chair). Respiratory care of the patient with Duchenne muscular dystrophy. Am J Crit Care Med 2004; 170:456-465.