2. Pour que ses habitants mènent une vie saine, productive et satisfaisante, le
Canada atlantique a désespérément besoin de plus d’innovation.
L’innovation stimule la productivité, et cette croissance de productivité est la clé
d’un meilleur niveau de vie. La productivité ne signifie pas nécessairement
travailler un plus grand nombre d’heures, ou même travailler encore plus dur. Il
s’agit plutôt d’augmenter le rendement de chaque heure travaillée, et c’est là
qu’entre en jeu l’innovation.
Le développement de nouveaux produits, de nouveaux services et de nouveaux
procédés qui augmentent la valeur et l’efficacité de ce que nous produisons est
essentiel pour stimuler la productivité.
Tout cela revêt une importance particulière dans une région dont l’apport
démographique est déficient et, simplement pour rester en phase dans
l’économie mondiale, il faut pallier à ce manque par un apport d’idées et de
meilleures méthodes de travail.
Les questions importantes
3. Dans le classement établi par le Forum
économique mondial relativement à la
compétitivité à l’échelle internationale, le
Canada est passé de la 14e à la 12e place
au classement général, derrière la Chine
et devant la Norvège
Le présent tableau illustre bien l’écart de
productivité alarmant entre les provinces
de l’Atlantique et le reste du pays.
Et nous devons nous rappeler que la
productivité du secteur des entreprises du
Canada dans son ensemble est fortement
à la traîne de celle des États-Unis.
Terre-Neuve-et-Labrador est un cas
d’exception, faisant bonne figure en ce qui
concerne la productivité totale, mais étant
également à la traîne dans l’indicateur clé
des dépenses de R. et D. en pourcentage
du produit national brut.
Les questions importantes
4. Nous pourrions presque tourner la page en
ne faisant qu’une seule chose : Augmenter
les dépenses en R. et D., particulièrement
dans le secteur canadien atlantique des
entreprises
Comme le montrent les tableaux, nous
sommes les champions de l’inefficacité, et
cela en grande partie parce que le milieu
des affaires a négligé de s’engager dans le
développement continu des produits, des
services et des processus.
À leur crédit, les universités, sont
largement responsables de la R. et D.
dans la région, ce qui explique pourquoi
notre investissement total en R. et. D., bien
qu’inférieur à la moyenne canadienne,
n’est pas vraiment aussi mauvais que
l’investissement des entreprises
comparable en R. et D.
Les questions importantes
5. Par contre, nos universités n’ont guère réussi à commercialiser la technologie.
C’est bien sûr avant tout le rôle des entreprises, et le milieu des affaires estime
qu’il est difficile d’engager à ce sujet des relations authentiques avec les
universités, et vice versa.
Nous devons trouver le moyen de briser ces deux solitudes, puisqu’elles ont un
intérêt commun à accroître l’innovation.
Les collèges, quant à eux, ont mis sur pied certains projets de R. et D. dans des
domaines comme le jeu, le soudage sous l’eau et la fabrication de pointe. Mais
dans tous les cas, il y a un manque inquiétant de sensibilisation du public
concernant ce qui se fait sur les campus et sur le rôle que peut jouer le milieu des
affaires dans la commercialisation des découvertes des institutions scolaires.
Les questions importantes
6. Il ne s'agit pas de voir tout en noir:
Rappelons l’existence de programmes innovateurs, comme le réseau Springboard
Atlantic, qui agit comme intermédiaire entre les forces en recherche des entreprises
et des universités, et comme AcelR8, un programme du Nouveau-Brunswick qui vise
à tisser des liens entres les regroupements d’entreprises innovantes.
De même, de vastes programmes d’investissement sont en cours au Canada
atlantique, tels le projet hydroélectrique de Muskrat Falls et les contrats de
construction navale. Nous devons capitaliser sur ces mégaprojets de bien des
façons, y compris les utiliser comme tremplins pour l’innovation.
Nous devons investir dans les compétences et les procédés avancés et rester dans
la région bien après que la dernière pelle se soit enfoncée dans la terre.
Les questions importantes
7. Ce qui est nécessaire
Nos entreprises doivent s’efforcer d’investir
davantage et de stimuler l’innovation, c’est
notre compétitivité future qui en dépend.
Nos entreprises doivent s’efforcer d’investir
davantage et de stimuler l’innovation, c’est
notre compétitivité future qui en dépend.
8. Les entreprises privées doivent jouer un rôle moteur pour générer l’innovation.
Elles doivent bien la comprendre, y investir et la faire progresser. Il faut intensifier
l’action avec les universités si nous voulons être plus novateurs.
– Nous devons accroître considérablement la coordination et l’alignement des initiatives
de R. et D. des universités et du secteur industriel.
– Les capacités de recherche des universités devraient être plus accessibles aux
entreprises privées, lesquelles doivent mieux coopérer avec les universités.
– Les entreprises doivent investir davantage dans des innovations pertinentes et, de leur
côté, les universités doivent mettre à profit ces investissements privés et développer
des capacités de recherche adaptées à la réalité des entreprises.
Nos «grandes idées»
9. Nous devrions préciser et élargir le rôle de Springboard Atlantic comme premier
point de contact et initiateur de relations entre les mondes industriel et
universitaire.
– Springboard devrait dresser une liste potentielle des 300 principales entreprises du
Canada atlantique susceptibles de se développer davantage en favorisant l’innovation
et de la productivité.
– Springboard visitera les 300 entreprises au cours des douze prochains mois pour les
sensibiliser à la question, les motiver et trouver des points d’intérêt réel d’une
collaboration.
– Springboard peut également collaborer avec des associations du secteur pour définir
des agendas communs de recherche et également avec les membres et les universités
pour développer des projets de R. et D. significatifs.
Les chambres de commerce régionales devraient s'engager à contribuer à
sensibiliser le secteur privé à l’incidence positive majeure de la R. et D. sur la
productivité.
Nos «grandes idées»
10. Les innovateurs canadiens de l’Atlantique ont besoin d’un « accélérateur » pour
soutenir et encadrer nos entreprises émergentes, en démarrage et autres, à la
recherche d’innovation.
– Nous devrions mettre sur pied notre propre Accélérateur et Carrefour du Canada
atlantique, en nous appuyant par exemple sur le travail d’ACelR8, du Nouveau-
Brunswick, et de Volta, d’Halifax
Nous devons accroître l'aptitude des étudiants, y compris des étudiants
étrangers, à se faire embaucher par des entreprises locales.
– Nous demandons aux chambres de commerce de jouer auprès de leurs membres un
rôle déterminant de sensibilisation à la valeur de ces programmes.
– De plus, le secteur privé doit faire montre de leadership en investissant dans des stages
au sein de leurs propres entreprises, dans le cadre des programmes fédéraux MITACS
et CRSNG.
Nos «grandes idées»
11. Nous devons renforcer le rôle du gouvernement en matière d’innovation en
misant sur le pouvoir de l’approvisionnement stratégique. Il faut considérer les
achats gouvernementaux comme un outil pour favoriser les entreprises et les
produits novateurs, et non comme un simple instrument administratif.
Il faudrait également examiner la possibilité de créer une banque de mentors, au
moyen d'un portail en ligne, pour favoriser l’établissement de relations. Un tel
outil peut aider à mettre en contact des entreprises qui cherchent des conseils,
veulent établir des relations ou aimeraient être présentées à des chefs
d’entreprise expérimentés, motivés à redonner aux autres.
Nos «grandes idées»
12. Les propositions formulées ci-dessus sont suffisamment ambitieuses et,
espérons-le, emballantes, mais elles ne sont pas impossibles à réaliser – loin de
là.
Elles se concrétiseront grâce à des milliers de gestes personnels posés par des
personnes passionnées et engagées qui veulent voir le Canada atlantique réussir
dans le monde changeant et stimulant d'aujourd'hui.
Voici des gestes que vous pouvez poser, en tant que chef d’entreprise de notre
région, afin d’aider à bâtir un Canada atlantique meilleur.
Qu'est-ce que vous pouvez faire
13. Engagez-vous à accroître votre investissement en R. et. D.
Adressez-vous au bureau de liaison avec l’industrie d’une université pour voir
comment vous pourriez coopérer avec les chercheurs de l’institution ou vous
servir de leurs projets pour aider à résoudre les enjeux auxquels vous faites face.
Adhérez aux chambres de commerce régionales comme moyen de sensibiliser le
secteur privé à l’importance de la R. et D. – et jouez-y un rôle de leadership dans
l’action axée sur d’autres enjeux économiques.
Examinez et utilisez le programme Springboard—Invitez Springboard Atlantic
dans votre entreprise pour en apprendre davantage sur la recherche universitaire
et sur la façon de vous y associer.
Réservez du temps de « remue-méninges innovation » dans vos entreprises.
Renseignez-vous sur MITACS et CRSNG et offrez un programme de stages
MITACS ou CRSNG.
Qu'est-ce que vous pouvez faire
14. Apportez votre soutien et participez au lancement de certaines de ces initiatives
Atlantique à l’avant-garde (un espace d’idéation, ACceler8, Banque de mentors
Atlantique à l’avant-garde).
Si vous êtes un jeune diplômé d’un collège ou d’une université, envisagez de
faire de votre recherche la base d'une nouvelle entreprise, ou d’une coopération
avec une entreprise bien établie de la région.
Qu'est-ce que vous pouvez faire
15. Nous vous remercions de votre participation et de votre
engagement envers cette cause. Il s’agit de laisser en
héritage à nos enfants et à nos petits-enfants un
éventail de possibilités inimaginables il y a à peine une
génération.
Ensemble nous ferons toute la différence.