4. A
Dès la première exposition universelle les gouvernants
s'aperçoivent que derrière l'enjeu technologique se profile une
vitrine politique dont il serait dommage de ne pas profiter. En
démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant
l'exposition signifie son avance et sa supériorité sur les autres
puissances européennes qui règnent alors sur le monde.
Dans cette optique, la France accueille à plusieurs reprises
l'exposition universelle, comme en 1855, 1867 et 1878.Jules
Ferry, président du conseil de 1883 à 1885, décide de relancer
l'idée d'une nouvelle exposition universelle en France. Le 8
novembre 1884, il signe un décret instituant officiellement la
tenue d'une exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31
octobre 1889
5.
6. • Convention signée le 8 janvier 1887 entre Édouard Lockroy,
ministre du Commerce et de l’Industrie, Eugène Poubelle,
Préfet de la Seine et Gustave Eiffel, ingénieur-constructeur,
qui précise l’emplacement, ainsi que les modalités de
construction et d’exploitation de la Tour de 300
mètres. Archives nationalesF/12/3770
• En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises
Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement
chef du bureau d’études et chef du bureau des méthodes,
se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique
de300 mètres. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de
l’Exposition de 1889.
17. • L’arc de triomphe de l’Étoile souvent appelé simplement
l'Arc de Triomphe, dont la construction, décidée par
l'empereur Napoléon Ier, débuta en 1806 et s'acheva en
1836 sous Louis-Philippe, est situé à Paris, dans le 8e
arrondissement. Il s'élève au centre de la place Charles-de-
Gaulle (anciennement place de l’Étoile), dans l'axe et à
l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à 2,2
kilomètres de la place de la Concorde. Haut de 50 mètres,
large de 45 mètres et profond de 22 mètres, il est géré par
le Centre des monuments nationaux1. La hauteur de la
grande voûte est de 29,19 mètres et sa largeur de 14,62
mètres. La petite voûte, mesure 18,68 m de haut et 8,44 m
de large.
18. • Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d'Austerlitz déclare aux
soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous
des arcs de Triomphe » et par un décret impérial en date du 18
février 1806ordonne la construction de cet arc de triomphe
consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées
françaises. Son projet initial était d'en faire le point de départ
d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la
place de la Bastille.
• Le comte Jean Bérenger, conseiller d'État, se charge du
financement comme directeur général de la Caisse
d'amortissement. Le décret impérial du 26 février 1806, qui
ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que sera
pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la
Grande Armée. La caisse d'amortissement tiendra chaque mois,
à dater du 1er mars, une somme de cinquante mille francs à la
disposition du futur architecte et celle de quinze mille francs pour
les travaux d'art et de sculpture ».
19.
20. • L'Arc de Triomphe fait maintenant partie des monuments nationaux
à forte connotation historique. À ses pieds se trouve latombe du
Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale. La flamme
éternelle qu’il abrite, est avec celle de l'autel de la Patrie à Rome la
première du genre depuis l’extinction de la flamme des Vestales en
391. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne
s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par des
associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre. L’Arc
de Triomphe est aussi un haut lieu symbolique depuis que la
dépouille du Soldat Inconnu a été inhumée le 28 janvier 1921. Deux
ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, soutient le
projet d’y installer une "flamme du souvenir" qui est allumée pour la
première fois le 14 novembre 1923. Ce geste de ravivage
symbolique a été accompli chaque soir, même le 14 juin 1940, jour
où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de
l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers
allemands qui ont autorisé la cérémonie.
21.
22. Faits divers• Catafalque et castrum doloris deVictor Hugo sous l’Arc de triomphe,
lors de ses funérailles, le31 mai 1885. Cet événement a lieu durant
les quelques années où est installé au sommet du monument le
groupe monumental d’Alexandre Falguière : le Triomphe de la
Révolution.
• Durant le transfert des cendres de Napoléon, le 15 décembre 1840,
le cortège passe sous l'Arc de Triomphe.
• Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'arc la nuit du 22 mai 1885,
avant d'être enterré au Panthéon.
• Il y a au sommet de l’Arc de 1882 à 1886, une sculpture
monumentale d’Alexandre Falguière, le Triomphe de la Révolution
(un char tiré par des chevaux s’apprêtant à « écraser l’Anarchie et le
Despotisme ») qui ne reste là-haut que quatre ans avant de tomber
en ruines.
• Le 7 août 1919, un as de l'aviation, Charles Godefroy, réussit à
passer en avion (avec un appareil biplan Nieuport 17de 15 mètres
carrés de surface portante et 9 mètres d’envergure à moteur de 120
chevaux9) sous l'Arc de Triomphe, photographié par Jacques
Mortane10.